Explication officielle : « sept passages » du livre seraient « susceptibles de donner lieu Ă contentieux », a expliquĂ©, mardi 13 septembre au soir, fort ennuyĂ© et visiblement bouleversĂ©, le directeur des Ă©ditions #Le_Robert, Charles Bimbenet, Ă Guillaume Meurice. Soit lâavant-veille du rendez-vous fixĂ© aux auteurs pour venir signer leur ouvrage, qui sâinscrivait dans une collection Ă laquelle ont participĂ© des auteurs prestigieux comme le linguiste Alain Rey (200 drĂŽles de mots qui ont changĂ© nos vies depuis 50 ans, ouvrage publiĂ© en 2017).
« Pas de caviardage »
LâĂ©diteur avait pourtant sollicitĂ© lui-mĂȘme les auteurs il y a un an et le fameux dictionnaire avait Ă©tĂ© lu, relu, annotĂ©. « Tout roule dĂ©sormais selon la direction juridique sauf deux expressions : Louboutin et #BollorĂ© », finit par expliquer M. Bimbenet Ă Guillaume Meurice dĂ©but aoĂ»t. Le premier passage litigieux concernait Vincent BollorĂ©, citĂ© dans la dĂ©finition de « Faire long feu : Expression remplacĂ©e aujourdâhui par : rĂ©vĂ©ler sur Canal+ les malversations de Vincent BollorĂ© ». Lâautre entrĂ©e du dictionnaire posant problĂšme concernait lâexpression « Etre talon rouge : Aujourdâhui, les Louboutin jouent le mĂȘme rĂŽle : bien montrer aux autres quâon est capable de porter un smic Ă chaque pied ».
« Pas de caviardage, rĂ©pond en riant le chroniqueur de France Inter, sinon je fais une vidĂ©o pour dire ce qui vous attend quand on Ă©crit un livre chez BollorĂ© ! » A la limite, il veut bien entendre que #Louboutin soit une marque trĂšs procĂ©duriĂšre, comme on le lui explique â il ignore sans doute encore aujourdâhui que ces chaussures de luxe sont le pĂ©chĂ© mignon de MichĂšle Benbunan. Mais le passage sur BollorĂ©, non, pas question ! Charles Bimbinet prend note et le rassure : « Ok. On laisse comme ça. Ăa va le faire. »
Selon la direction de la communication du groupe, ces nouveaux passages sont susceptibles de tomber sous le coup « de la diffamation, de lâinjure et de la calomnie »
Ăa ne lâa « pas fait ». Ces derniers jours, cinq autres expressions ont brusquement posĂ© problĂšme au service juridique dâ#Editis, qui a sollicitĂ© un avocat extĂ©rieur.
Soudainement incriminĂ©es, les phrases : « De la chair Ă canon : Exemple : un livreur #Deliveroo dans lâactuelle guerre Ă©conomique. » Ou : « Faire lâĂ©cole buissonniĂšre : A ne pas confondre avec faire le ministĂšre buissonnier qui est le fait de laisser lâĂ©cole se dĂ©grader et les profs devenir “influenceur Lexomil” ». Selon la direction de la communication du groupe, ces nouveaux passages sont susceptibles de tomber sous le coup « de la diffamation, de lâinjure et de la calomnie. En gĂ©nĂ©ral, les auteurs le comprennent et revoient leur copie ».
Guillaume Meurice avait pourtant prĂ©venu, en aoĂ»t, quâil ne reviendrait plus sur le texte, et nâa eu connaissance de ces fautes de goĂ»t sâajoutant Ă « BollorĂ© » quâune fois la dĂ©cision de suspendre lâouvrage adoptĂ©e. En fin de semaine derniĂšre, MichĂšle Benbunan avait fait stopper la fabrication, chez lâimprimeur, des blagues de Guillaume Meurice et Nathalie Gendrot.