• L’Invention du compte rendu intégral des débats en France (1789-1848) | Dans Parlement[s], Revue d’histoire politique 2010/2 (n° 14), pages 146 à 158 https://www.cairn.info/revue-parlements1-2010-2-page-146.htm

    Après la révolution de 1830, le climat devint plus favorable aux comptes rendus de séance, désormais presque complètement libéralisés. En 1831, Jean-Baptiste Breton, qui faisait figure de vétéran du journalisme parlementaire, lança le Sténographe des Chambres. Son journal était placé sous le patronage de Casimir Périer, qui souhaitait développer le régime parlementaire en France. C’était la première publication entièrement fondée sur la sténographie, du moins en principe, la première aussi à bénéficier d’une subvention de la Chambre des députés. Hélas, faute de disciples sténographes en nombre suffisant, et en raison de la mort de son protecteur, emporté par le choléra en 1832, Breton dut déposer le bilan dès 1833. L’équipe du Moniteur, qui lui faisait une rude concurrence et qui disposait toujours du monopole de la présence au pied de la tribune des orateurs, parvint à récupérer la subvention versée par la Chambre des députés, bientôt imitée par la Chambre des Pairs. Un service sténographique, indirectement rémunéré par le Parlement, était né. Ses deux meilleurs éléments, Célestin Lagache (1809-1895) et Hippolyte Prévost (1808-1873) reçurent la direction des comptes rendus, respectivement au Palais-Bourbon et au Palais du Luxembourg.

    Une organisation minutieuse pour un compte rendu intégral

    Tirant les leçons des expériences antérieures, et notamment de l’échec du Sténographe des débats, Lagache et Prévost mirent au point, sans qu’il soit facile de déterminer ce qui revient à l’un, à l’autre, ou à leur concurrent malheureux Jean-Baptiste Breton, des méthodes de travail qui devaient, pour l’essentiel, demeurer inchangées jusqu’à nos jours.

    Ils avaient compris que la seule façon de donner un compte rendu intégral de séances souvent longues et agitées était de pousser à l’extrême la division du travail. Ils étaient également bien placés pour connaître la tension psychologique et la fatigue nerveuse qu’entraînait la prise de notes sténographiques. Ils organisèrent donc un roulement le plus rapide possible des rédacteurs en séance. Alors que les journalistes des années 1820 se chargeaient parfois d’une heure entière de débats, les membres de l’équipe du Moniteur acceptèrent de se relayer toutes les deux ou trois minutes dans l’hémicycle. Une fois leur prise de notes effectuée en écriture sténographique, ils sortaient pour la traduire et la dicter à des secrétaires, puis revenaient au plus vite en séance.

    Afin de lutter contre le morcellement des débats que ce roulement rapide suscitait, Lagache et Prévost proposèrent en 1835 la création d’un nouveau poste de rédacteur, confié à des sténographes plus expérimentés, appelés « réviseurs », qui se succédaient en séance tous les quarts d’heure seulement. Ainsi deux sténographes se trouvaient-ils constamment présents dans l’hémicycle, de chaque côté de la tribune, se faisant face « comme deux augures », selon le mot de Prévost .

    Les réviseurs, comme leur nom l’indiquait, étaient chargés de réviser le travail des « rouleurs ». Les responsables des deux services, c’est-à-dire Lagache et Prévost, se chargeaient quant à eux de relire l’ensemble de la séance, afin de lui conserver son unité. Enfin, l’imprimeur du Moniteur se livrait à une ultime relecture, destinée à traquer coquilles et fautes de frappe. Au total, quatre paires d’yeux suivaient quotidiennement la reproduction des débats, ce qui permettait d’obtenir un compte rendu à la fois fidèle et exhaustif, sans équivalent dans l’Europe de l’époque. Si la monarchie de juillet est restée comme un âge d’or de l’éloquence parlementaire , c’est en grande partie grâce aux rédacteurs du Moniteur.

    Au-delà de l’organisation du service sténographique, Lagache et Prévost mirent au point une doctrine originale pour la reproduction intégrale des séances. Ils comprirent qu’il n’était pas souhaitable de reproduire intégralement tous les propos prononcés, avec leurs répétitions, leurs hésitations, leurs incorrections parfois, comme avaient tenté de le faire, en 1791 et 1792, les rédacteurs du Logographe. Ils eurent l’intuition que le compte rendu intégral devait être autant une réécriture qu’une transcription, et qu’ils ne parviendraient à une complète fidélité que grâce à un important travail sur la langue. En effet, l’écart est tel entre la langue écrite et la langue orale, même chez les meilleurs orateurs, même au XIXe siècle, que le discours prononcé doit impérativement être rapproché des standards de l’écrit, faute de quoi le lecteur ne parvient pas à le suivre. Le travail du sténographe ne se bornerait donc pas à l’enregistrement des propos tenus ; il serait une œuvre intellectuelle de traduction et de remise en forme.

    Hippolyte Prévost théorisa ces principes dans un article du Constitutionnel publié en 1848 et intitulé « L’organisation de la sténographie officielle de l’Assemblée nationale » :

    « Nous sommes convaincus, écrivait-il, qu’il n’est pas d’improvisation, et nous ne parlons que des meilleures, qui puisse supporter sans dommage une reproduction littérale […] Le sténographe qui néglige ce point de vue n’a certainement pas réfléchi sérieusement aux exigences de sa profession. Il n’a pas été frappé comme il convenait des différences essentielles qui existent entre le style parlé et le style écrit ; différence qu’il s’agit de faire, autant que possible, disparaître de la traduction. La fidélité d’un tel sténographe sera cruelle ; elle fera le désespoir du lecteur autant que celui de l’orateur : traduttore, traditore. La sténographie inexorablement exacte ne sera plus l’image de la parole, elle en offrira la charge, la caricature ; car le discours qui aura charmé, convaincu, entraîné l’auditeur, heurtera, fatiguera, irritera le lecteur. » 

    L’objectif du rédacteur serait donc « de faire parler l’orateur comme un livre, c’est-à-dire, précisément, de lui ôter ses qualités d’orateur. » Non seulement le sténographe rectifierait les erreurs matérielles, mais il supprimerait les répétitions, les hésitations, les lapsus – considérés, en ces temps pré-freudiens, comme dépourvus de sens –, car, comme l’affirmait Prévost « en principe, on peut sans trop de scrupule promener la serpe au milieu des buissons d’ordinaire trop touffus de l’improvisation ». Le résultat pourrait certes affadir les meilleurs discours, conçus d’emblée dans la perspective de l’oral, mais il améliorerait sans aucun doute les plus mauvais, qui étaient aussi les plus nombreux.

    • Entretien avec Claude Azéma, [ex-] directeur du service du compte rendu intégral à l’Assemblée nationale
      https://www.cairn.info/revue-parlements1-2010-2-page-133.htm

      Est-ce que certains parlementaires viennent vous voir après la séance pour modifier leurs propos ?

      C’est fini ça ! Il y a une dizaine d’années [avant les années 2000], il y avait tous les attachés des ministres, qui venaient après les séances, ils avaient une salle où ils corrigeaient, ils proposaient des modifications. Mais maintenant on sort tellement vite, qu’ils n’ont plus guère le temps et puis c’est passé la mode. Moi j’ai connu Mitterrand  qui venait réécrire tous ses discours, qui tentait évidement de les caviarder un maximum. Il fallait être très attentif quand il corrigeait. Il n’était pas le seul, Xavier Deniau  faisait pareil.

      Il y avait une négociation entre votre service et…

      Oh, non on ne négocie pas. Le gars il fait des propositions, il marque, si ça nous va pas, on remet le texte initial. Bon dès fois quand il s’est énervé un peu… Il dit « non là j’ai promis dix mille piscines, c’était mille, je me suis gouré quoi », dans ce cas on met mille, enfin c’est pas des trucs importants. « Est-ce que là, je pourrait mettre ça ? tiens j’ai pas cité ma ville », des bricoles comme ça c’est pas dramatique. Mais maintenant c’est fini, ils ne viennent même plus là-dessus. Quand ils ont fait une erreur en séance, ils appellent. J’ai deux appels par session, peut-être trois maximum, en disant tiens « je voudrais voir ce que j’ai dit parce que je me suis laissé emporter, qu’est-ce que vous en pensez ? ». Ils viennent, ils regardent mais c’est très rare.

  • Guide de survie des aventures sur Internet - ritimo
    https://www.ritimo.org/Guide-de-survie-des-aventures-sur-Internet

    Comment protéger ses libertés en milieu numérique hostile ?

    Ritimo publie en collaboration avec le CECIL (Centre d’Études sur la Citoyenneté, l’Informatisation et les Libertés) et la LDH (Ligue des Droits de l’Homme) cette troisième édition constituée de 13 fiches écrites pour vous permettre de réduire les risques liés à la surveillance commerciale, criminelle ou étatique.

    Ces fiches pratiques permettent de choisir, pas à pas et en connaissance de cause, des solutions plus respectueuses de notre intimité numérique.

    Il ne s’agit pas d’être exhaustif, mais de faire (re)découvrir aux personnes inquiètes ou curieuses, même peu connaisseuses, une sélection de logiciels et de bonnes pratiques. À la fin de chaque fiche, des références complémentaires sont indiquées.

    • Les gens ne comprennent pas du tout ce risque.
      C’est ce qui me fout les jetons depuis pratiquement le début. En gros, au bout de quelques mois, on savait qu’en dehors des morts dégueulasses avec un tuyau dans la gorge, il y avait aussi des symptômes débilitants dont on avait aucune idée de la durée, mais qui persistaient des mois. Et que ça tapait sur tous les organes.

      Et c’est ça qui m’a vraiment foutu les jetons. Pas juste d’avoir potentiellement un gros syndrome grippal tous les… 3-4-6 mois (ce qui est déjà beaucoup, beaucoup à supporter), mais de se retrouver à 50 balais dans le corps de quelqu’un de 80 ans.

      Je sais que mes chances d’expérimenter la vie dans un corps de 80 ans augmentent avec le temps, mais je n’envisage pas d’avoir cette expérience dès maintenant et jusqu’à possiblement la fin de mes jours, sachant que la proba est forte que de vivre dans cet état en permanence est très probablement de nature à bien réduire l’espérance de vie totale.

      Et c’est d’autant plus insupportable que je suis certaine que les décideurs ont parfaitement conscience de cette réalité, mais qu’ils laissent faire parce qu’il ont tout à y gagner :
      – la variété des symptômes fait que le lien donc la causalité, donc les responsabilités, est pratiquement impossible à établir.
      – agir serait extrêmement couteux (financement massif de l’amélioration de la qualité de l’air intérieur comme on a investi des sommes colossales il y a plus d’un siècle dans la qualité de l’eau)
      – ce serait aussi très couteux d’un point de vue politique, après avoir encouragé les gens à se surexposer (et à exposer leur proches) à l’agent pathologique.
      – cela permet d’accélérer le plan de liquidation de la santé publique (par engorgement permanent) au profit exclusif de la santé privée.
      – pour retarder l’implosion sociale sous le poids des malades, suffit de les blâmer et de sanctionner les médecins qui vaudraient les empêcher de trimer au-delà de leurs forces.
      – Ça touche plus fortement les prolos
      – Ça raccourcit plus fortement la vie des prolos, ce qui est bien pour récupérer du fric sur les retraites.

  • Le sabotage des mitochondries

    Le SRAS-CoV-2 parasite les centrales énergétiques des cellules pour se multiplier et peut les dérégler à long terme.

    ET si la fatigue accablante de la COVID longue était liée à une fatigue… des cellules elles-mêmes ? Comme si chaque petite parcelle du corps était épuisée ? Que la batterie de chaque organe était à plat ? C’est essentiellement ce qu’indiquent plusieurs études qui montrent que le SRAS-CoV-2 s’en prend directement aux mitochondries, sortes de mini-organes qui assurent la production d’énergie au coeur des cellules.

    « Le virus a besoin de reprogrammer le métabolisme énergétique des cellules hôtes pour se répliquer. Plusieurs protéines du SRAS-CoV-2 sont connues pour se lier à certaines protéines des mitochondries. Ces petits organes ne produisent pas uniquement de l’énergie, mais aussi plusieurs molécules telles que des acides aminés, des acides gras et des nucléotides, qui sont nécessaires à la réplication cellulaire et virale », explique Michaël

    Shum, professeur au Département de médecine moléculaire de l’Université Laval. Chaque cellule peut compter plusieurs centaines de mitochondries, et celles-ci sont dotées de leur propre ADN.

    Un consortium international de scientifiques a examiné l’expression des gènes mitochondriaux sur 700 prélèvements nasopharyngés, sur des organes prélevés chez 35 personnes décédées de la COVID-19 et dans des modèles animaux. Leur étude, publiée en août 2023 dans Science Translational Medicine, est claire : le virus inhibe à long terme les gènes mitochondriaux essentiels à la production d’énergie, et ce, dans plusieurs organes, dont le coeur, le foie, les reins et les ganglions lymphatiques. Même une fois que l’organisme s’est débarrassé du virus, cette dysfonction peut persister. Selon l’article, cette inhibition irréversible « pourrait contribuer aux symptômes multisystémiques de la COVID longue ». ▶

    • En fait un dossier complet d’hypothèses sur le #covid_long.

      La réactivation de virus dormants

      Le chaos immunitaire déclenché par la COVID-19 pourrait entraîner le réveil d’autres virus tapis dans l’organisme.


      Après un combat acharné, les troupes ont besoin de repos. Elles baissent la garde, et c’est à ce moment-là que des insurgés décident de se révolter. Traître, n’est-ce pas ? C’est ce qui pourrait se passer chez certaines personnes : à peine remises de la COVID-19, elles subiraient les assauts d’autres virus présents dans leur organisme, mais qui étaient jusqu’alors maintenus sous contrôle par leur système immunitaire. Ces opportunistes appartiennent à la famille des herpèsvirus, qui inclut les virus de l’herpès, du zona, le HHV-6 ou encore le virus d’Epstein-Barr. « Dans les prélèvements nasaux des patients COVID aux soins intensifs, on trouve énormément d’herpèsvirus. Qu’est-ce que cela signifie ? Pour l’instant, on ne sait pas trop », admet Howard Heller, professeur de médecine au Massachusetts General Hospital.

      Ces pathogènes sont tous connus pour rester en dormance pendant de longues périodes et profiter d’un moment de stress, d’inflammation ou de fatigue pour se réveiller. Manque de chance, ils sont extrêmement courants. Plus de 90 % de la population mondiale a déjà été infectée par le virus d’Epstein-Barr, par exemple. Chez certains individus, la première infection cause une mononucléose, mais, bien souvent, elle passe inaperçue. Ensuite, l’intrus se réfugie dans des cellules immunitaires et ne disparaît jamais… Il a été associé récemment à l’apparition de la sclérose en plaques ; et on sait que le fait que survienne une bonne grosse COVID l’aide à reprendre du poil de la bête.

      Selon plusieurs études, l’ADN du virus d’Epstein-Barr est en effet décelé plus fréquemment chez les personnes infectées par le SRAS-CoV-2 et gravement malades que chez celles ayant peu de symptômes. On sait aussi que la résurgence du virus d’Epstein-Barr en phase aiguë de la COVID-19 augmente le risque de développer ensuite une COVID longue, selon une étude publiée dans Cell en 2022. D’où l’hypothèse selon laquelle il pourrait carrément causer les symptômes post-COVID, notamment cette fatigue accablante qui ressemble à celle de la mononucléose.

      « Le SRAS-CoV-2 a tendance à faire chuter la quantité de globules blancs, ce qui induit une sorte d’état immunosupprimé. C’est l’occasion pour le virus d’Epstein-Barr de se réactiver », observe Jennifer Snyder-Cappione. Elle et son équipe ont décelé des preuves de cette réactivation – soit une augmentation importante de certains lymphocytes T – dans le sang de personnes souffrant d’un syndrome post-COVID. Ce virus entraîne-t-il des symptômes ? Est-il responsable des troubles immunitaires, ou bien se contentet-il de les aggraver ou de les exploiter ? Autant de questions cruciales. « On ne sait pas encore si cette réactivation virale est la fumée ou le feu, nuance la virologue. Mais elle reste une suspecte majeure. ». ▶

    • D’interminables tempêtes immunitaires

      La réponse immunitaire censée protéger contre le SRAS-CoV-2 est parfois si forte qu’elle devient destructrice. C’est vrai au moment de l’infection, mais aussi à long terme. ON ne compte plus les études qui montrent la présence d’anomalies immunitaires chez les personnes atteintes de COVID longue. Baisse du nombre de certains globules blancs, multiplication d’autres, présence persistante de molécules inflammatoires… Aucun doute, ce virus met durablement à mal le système de défense. Au point peut-être de lui faire perdre la tête !

      Caractérisée par une inflammation et des symptômes diffus, la COVID longue pourrait bien être une maladie en partie auto-immune, c’est-à-dire causée par un dérèglement du système immunitaire qui se retourne contre l’organisme au

      lieu de le défendre. Argument de poids en faveur de cette hypothèse : ce syndrome touche davantage de femmes, qui sont plus fréquemment sujettes à ce type de maladie. De plus, l’évolution en dents de scie des symptômes, avec des regains d’énergie suivis de rechute, fait penser à ce type d’affections. Ce n’est pas tout : une étude taïwanaise portant sur plus de trois millions de personnes a conclu que l’infection au SRAS-CoV-2 augmentait le risque de développer, dans les six mois suivants, toutes sortes de maladies auto-immunes, comme la polyarthrite rhumatoïde ou le lupus.

      Du côté biologique, plusieurs indices renforcent la piste. On a décelé chez des victimes de COVID longue de nombreux autoanticorps. Plutôt que de s’attaquer à des pathogènes, ils ont pour cibles divers tissus et molécules de l’hôte : les poumons, la muqueuse intestinale, des protéines du système immunitaire ou de la coagulation, des récepteurs à la surface des cellules… Une étude menée à l’Université McMaster, publiée en 2023, a ainsi montré que la présence d’autoanticorps antinucléaires (qui ciblent le noyau des cellules normales) est corrélée à la persistance de symptômes post-COVID au bout d’un an. « En phase aiguë, il y a une chute du nombre de lymphocytes [des globules blancs]. En réaction, l’organisme ordonne une prolifération des lymphocytes, mais ceux qui sont appelés “régulateurs” semblent moins nombreux en cas de COVID longue », a décrypté, lors du Symposium canadien, Manali Mukherjee, autrice principale de l’étude, elle-même victime du syndrome. Or les lymphocytes régulateurs participent à la réparation des tissus tout en tempérant les excès d’enthousiasme des autres lymphocytes ; en gros, ils « calment » ceux qui ont justement une activité auto-immune. « Sans eux, les autoanticorps ne sont plus policés. » ▶

    • Microcaillots, gros effets ?

      La COVID-19 accroît le risque de caillots sanguins plusieurs mois après l’infection. Ces caillots pourraient-ils expliquer les symptômes interminables ?

      Dès les premières semaines de la pandémie, le constat s’est imposé : la COVID-19 n’est pas uniquement une maladie respiratoire, mais aussi une maladie vasculaire ; elle favorise la formation de caillots sanguins. En obstruant de fins vaisseaux, ces caillots – ou thromboses – bloquent le passage des globules rouges et nuisent à l’oxygénation des tissus.

      Ils ne surviennent pas qu’en phase aiguë. Trente jours après l’infection, le risque de caillots potentiellement mortels dans les poumons demeure multiplié par 33, et celui de thrombose veineuse profonde par 5, comme l’a montré une étude suédoise publiée dans le British Medical Journal en 2022. Même après six mois, le risque est plus élevé.

      Plusieurs facteurs semblent en cause, dont l’inflammation initiale, qui favorise la coagulation, mais aussi une atteinte directe (et durable) de la paroi des vaisseaux par le coronavirus. La protéine S, à la surface de celui-ci, interférerait aussi avec certaines protéines du sang et activerait les plaquettes, dont le rôle est de « colmater » les brèches vasculaires. Et à plus long terme, « certaines études montrent la présence d’autoanticorps [des anticorps qui s’attaquent à l’organisme lui-même] qui sont associés à des troubles de la coagulation », ajoute Christian Bréchot. Une équipe est même parvenue récemment à visualiser la multitude de petits caillots dans le sang des victimes de COVID longue.

      Ces « bouchons », s’ils atteignent le cerveau, pourraient-ils expliquer le brouillard mental et les troubles de la mémoire caractéristiques de certaines COVID longues ? C’est très possible, selon plusieurs études, dont une publiée fin août dans Nature Medicine. L’équipe de l’Université d’Orford a suivi 1800 personnes hospitalisées pour une COVID-19 grave. Elle a découvert qu’un taux initial élevé de deux protéines clés de la coagulation, le fibrinogène et les D-dimères, prédisait justement le risque de troubles cognitifs 6 et 12 mois plus tard. Une découverte majeure, puisqu’elle pourrait amener à dépister les personnes à risque et à leur proposer un traitement précoce. ▶

    • Guéris ? Pas tout à fait…

      Décidément, le virus SRAS-CoV-2 pourrait être encore plus néfaste qu’il n’y parait. En effet, même chez les personnes n’ayant aucun signe de COVID longue, l’infection est associée à un risque ultérieur accru de problèmes de santé. C’est ce qu’a découvert l’équipe de Ziyad Al-Aly, un épidémiologiste de l’Université Washington, à St-Louis, qui suit une cohorte de plus de cinq millions d’anciens combattants et combattantes.

      Dans une étude publiée dans Nature Medicine en août dernier, il fait un constat glaçant : deux ans après l’infection, le risque de diabète, de troubles de la coagulation, de problèmes respiratoires, intestinaux et musculosquelettiques demeurait plus élevé chez les personnes ayant eu la COVID que chez celles ne l’ayant pas eue. « Cela concerne tous ceux qui ont eu le SRASCoV-2 », précise le chercheur, même si les individus ayant été hospitalisés en phase aiguë sont les plus fragiles.

      Sur une note « rassurante » : les risques de décès prématuré, d’hospitalisation et de maladies cardiaques et rénales revenaient à la normale au bout d’environ 19 mois chez celles et ceux ayant souffert d’une forme légère de COVID-19. « Nos sociétés sont impatientes de mettre la pandémie derrière elles et balaient sous le tapis ses conséquences à long terme. Les gouvernements doivent élaborer une stratégie cohérente pour la recherche sur la COVID longue […], avec des engagements financiers à long terme. C’est très important pour nous aider à comprendre la COVID longue, les maladies chroniques associées aux infections et pour optimiser notre préparation aux pandémies », souligne celui qui est aussi chef de la recherche du Veterans Affairs St. Louis Health Care System.

    • Le bilan

      Quel est le point commun entre toutes ces hypothèses ? Pour la Dre Falcone, il tient en un mot : microbiote. « C’est ce qui fait le lien entre les pièces du casse-tête ! » dit-elle.

      Avec son équipe, elle a passé au crible la flore intestinale de ses patients et patientes. Et les conclusions sont claires : en cas de COVID longue, surtout s’il y a des symptômes neuropsychologiques, le microbiote est perturbé et moins diversifié. Sous l’effet de « mauvaises » bactéries, la barrière intestinale, censée être étanche, devient poreuse, laissant fuir des molécules et des microorganismes qui vont affoler le système immunitaire, et notamment les lymphocytes B – ceux qui produisent les (auto) anticorps.

      Emilia Liana Falcone y voit un enchaînement chronologique logique. « À la base, on pense que la persistance du virus dans l’intestin joue un rôle dans la perturbation du microbiote. Au bout du compte, l’équilibre des lymphocytes B est perturbé, et cela prédispose à l’apparition de troubles auto-immuns, ainsi que de microcaillots, qui peuvent être associés à des autoanticorps. Tout est interrelié ! » explique la dynamique chercheuse.

      Le mieux est donc encore d’éviter les réinfections et les formes graves, notamment grâce à la vaccination. En octobre, une méta-analyse incluant 24 études a montré que le fait d’avoir reçu trois doses de vaccin avant l’infection réduisait de 69 % le risque de syndrome post-COVID. Quant aux victimes, elles peuvent se tourner vers des programmes de réadaptation, qui font preuve d’une certaine efficacité, en attendant l’arrivée de traitements en cours d’évaluation partout dans le monde. « On essaie toutes les pistes, à savoir les antiviraux, les anticoagulants, les médicaments immunosuppresseurs et les corticoïdes », énumère Christian Bréchot. De quoi y voir plus clair d’ici peu ? La Dre Falcone, dont la clinique-laboratoire, à l’IRCM, participera prochainement à des essais cliniques, veut y croire. « Notre mission, c’est qu’il n’y ait plus de COVID longue d’ici 5 ans », lance-t-elle.

  • Les nouvelles armes du Greenwashing

    Ma boite a pris il y a quelques temps une orientation nouvelle. En plus de son domaine d’activité et de faire de profits, elle a inscrit dans ses statuts des clauses de réduction d’émissions de CO2 et d’impacts environnementaux. Cela s’appelle parait-il une Entreprise à Mission .
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Entreprise_%C3%A0_mission

    Et depuis que c’est là, il y a quelque chose qui me dérange, sans que j’arrive trop bien à savoir quoi.

    A mes yeux, ce sont des actions bien-pensantes neo-bobo : se déplacer en train uniquement, aider à l’usage du vélo, couvrir les transports en commun, remplacer son PC le moins souvent possible, aider le télétravail.
    Par contre, il n’y a pas : dégager tous nos clients de la Françafrique ou des colonies Israéliennes, ou bloquer les salaires.

    Ça fait bien sur le CV, surtout dans les marchés publiques. C’est un tournant intéressant pour les sociétés qui veulent avoir un nouvel avantage de concurrence. Ma boite fait partie de la Neo-Frenchtech, celles qui ne sont pas des startup, mais qui fonctionnent plutôt par acquisition (croissance externe comme ils disent).

    Il y a quelques temps je me plaignais d’une action de « remotivation » que notre équipe Impact socio-environnemental avait lancée grâce à un site-partenaire.
    https://seenthis.net/messages/1009621

    Tout ça me semble une arme de plus du capitalisme pour faire durer encore un peu. Et à moins de prendre des actions qui feront sûrement plus fuir qu’attirer, ça n’aura rien d’environnemental.

    C’est un sujet ouvert, je ne sais pas si vous avez vécu cela. Je veux bien vos avis.

    • A mes yeux, ce sont des actions bien-pensantes neo-bobo : se déplacer en train uniquement, aider à l’usage du vélo, couvrir les transports en commun, remplacer son PC le moins souvent possible, aider le télétravail.

      Je trouve ça un peu dommage de qualifier ça de « néo-bobo » (qu’est-ce que ça veut dire précisément ?) quand on voit à quel point la plupart de mes collègues sont peu sensibilisés à ces questions. Pour certain-e-s l’écologie c’est encore éteindre la lumière en sortant de la pièce ou ne pas trop imprimer...

      Alors bien sûr c’est une tendance générale, notamment avec les RSE, de faire de l’écologie à peu de frais en responsabilisant les employés et assez peu les patrons, en évitant toute critique radicale du système capitaliste, mais j’ai envie de penser que tout ce qui peut être pris, même à minima, doit l’être.

    • Exemples d’entreprises à mission

      Parmi les entreprises connues du grand public qui ont adoptées ce cadre, il y a :

      Danone ;
      Le Groupe La Poste ;
      Le Groupe Rocher ;
      KPMG ;
      Camif ;
      Maif ;
      Jules ;
      Enedis.

  • Extraits des « Cellules buissonnières », le livre qui explore l’ADN humain : « Le microchimérisme brouille les frontières du temps et de la mort »
    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2023/09/21/extraits-des-cellules-buissonnieres-le-livre-qui-explore-l-adn-humain-le-mic

    Au tournant du millénaire, des scientifiques portaient déjà un premier coup de canif à cette conception égotique de nos identités en nous apprenant que ce « je », que l’on espérait pur et unique, était en réalité un « nous », dont la moitié des constituants ne nous appartenaient pas. Entrelacées à nos cellules humaines vivent un nombre équivalent de cellules microbiennes sans lesquelles nous ne pourrions survivre. Des bactéries, des virus, des champignons, des levures… autant de micro-organismes imbriqués dans nos tissus et qui influencent non seulement notre métabolisme, notre immunité, mais aussi nos humeurs, nos comportements…

    (…)

    Voici qu’une autre révolution est en marche : même cette moitié d’humain que nous sommes n’est pas uniquement constituée de ce « je ». Cette dernière unité à laquelle nous pouvions nous raccrocher se fissure. Elle aussi est plurielle. Les mille milliards de cellules humaines qui nous composent en tant qu’adultes ne proviennent pas toutes de notre noyau originel. Semblables à des étoiles venues d’ailleurs, certaines d’entre elles portent d’autres signatures chimiques que les nôtres, elles cachent un ADN différent. Et pour cause : elles proviennent d’autres êtres humains…

  • Un rare ouragan se développe au large de la Grèce - Le Soir
    https://www.lesoir.be/535712/article/2023-09-07/un-rare-ouragan-se-developpe-au-large-de-la-grece

    Certaines régions de Grèce ont reçu mardi l’équivalent d’une année entière de pluie. Et cette météo doit encore durer deux jours, rapporte La Voix du Nord. D’après les météorologues, c’est le phénomène le plus extrême en termes de quantité d’eau tombée en l’espace de 24 heures depuis que la Grèce possède des archives sur le sujet, a estimé lors d’un point presse le ministre de la protection civile, Vassilis Kikilias.

    Mais ce n’est malheureusement peut-être pas terminé. « En liaison avec la goutte froide près de la Grèce (qui provoque les pluies diluviennes), on surveillera une évolution de la convection autour d’un cœur chaud et donc un possible medicane dans le courant de la semaine », indiquait l’observatoire Keraunos lundi. Un #medicane ? Contraction de Méditerranée et du mot anglais « hurricane » (ouragan), il s’agit du même phénomène qu’observé régulièrement dans l’Atlantique, quoique moins puissant.

    Nahel Belgherze, technicien électronique et spécialiste climat, juge, images à l’appui, « qu’il s’agit du top 3 des modèles météo les plus fous que j’ai jamais vu ». On distingue bien l’œil de l’ouragan entre la Libye et la Grèce sur les simulations qu’il partage.

    • En Espagne, après une sécheresse prolongée et des canicules à répétition, les pluies torrentielles précoces interrogent les climatologues
      https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/09/05/en-espagne-apres-une-secheresse-prolongee-et-des-canicules-a-repetition-les-

      Trois personnes sont mortes et trois autres sont portées disparues après des précipitations torrentielles et inhabituelles à cette période de l’année, symptôme possible du réchauffement climatique.

      https://justpaste.it/cceo3

    • “Alerte noire” : en une heure, 158 millimètres de pluie sont tombés sur Hong Kong
      https://www.courrierinternational.com/video/video-alerte-noire-en-une-heure-158-millimetres-de-pluie-sont

      Après une nuit de pluies diluviennes, Hong Kong s’est réveillé sous l’eau le vendredi 8 septembre. Deux personnes au moins sont mortes. Et certains s’interrogent sur le manque de préparation des autorités.

      Courrier international
      Publié le 8 septembre 2023

      https://youtu.be/7khEaqqbf60?feature=shared

      Pour la première fois en deux ans, une “alerte noire” avait été émise. Malgré cela, les habitants de Hong Kong ont été surpris par la violence de l’averse et se sont réveillés sous l’eau le vendredi 8 septembre, raconte le South China Morning Post. “Les pluies diluviennes ont paralysé la ville dans la matinée : les routes se sont transformées en torrents, des automobilistes se sont retrouvés coincés dans leur voiture, des restaurants ont été submergés et des glissements de terrain se sont produits près des quartiers résidentiels.”

      L’alerte avait été émise à 23 h 05. Au cours de l’heure qui a suivi, 158,1 millimètres de pluie par mètre carré se sont abattus sur la ville, “un record depuis 1884, date de début des relevés”. Entre 18 heures et minuit, ce sont plus de 200 millimètres qui ont été mesurés, précise le journal, qui a mis plusieurs vidéos sur son site, de cette nuit de pluie tout d’abord (voir ci-dessous), puis des dégâts (voir plus bas).

      https://youtu.be/cZP_3Y0b6pQ?feature=shared

      526 millimètres de pluie à Shenzhen

      Ces pluies soudaines, “les pires depuis plus d’un siècle”, ont été provoquées par l’arrivée du typhon Haikui, qui a balayé Taïwan le week-end dernier, explique le South China Morning Post. Mais alors pourquoi les autorités n’ont-elles pas su mieux se préparer ? s’interrogent aujourd’hui de nombreux internautes. D’autant que, ajoute le journal, la semaine précédente, “elles avaient tout mis en œuvre pour protéger la ville contre le supertyphon Saola”.

      En attendant de répondre à ces questions, les autorités ont présenté un premier bilan au cours d’une conférence de presse : deux hommes sont morts (leurs corps ont été repêchés dans le Victoria Harbour), une centaine de personnes ont été hospitalisées, 15 abris temporaires ont été ouverts, et 325 personnes s’y sont réfugiées.

      Hong Kong n’a pas été la seule ville touchée. Shenzhen et ses 12 millions d’habitants ont également été surpris par ces pluies diluviennes. “Son bureau météorologique a déclaré qu’à 10 h 30 vendredi une station de surveillance du district de Luohu avait enregistré un record de 526,3 millimètres de précipitations au cours des vingt-quatre heures précédentes”, rapporte le South China Morning Post.

      Courrier international

  • Elon Musk’s Shadow Rule | The New Yorker
    https://www.newyorker.com/magazine/2023/08/28/elon-musks-shadow-rule

    How the U.S. government came to rely on the tech billionaire—and is now struggling to rein him in.

    Last October, Colin Kahl, then the Under-Secretary of Defense for Policy at the Pentagon, sat in a hotel in Paris and prepared to make a call to avert disaster in Ukraine. A staffer handed him an iPhone—in part to avoid inviting an onslaught of late-night texts and colorful emojis on Kahl’s own phone. Kahl had returned to his room, with its heavy drapery and distant view of the Eiffel Tower, after a day of meetings with officials from the United Kingdom, France, and Germany. A senior defense official told me that Kahl was surprised by whom he was about to contact: “He was, like, ‘Why am I calling Elon Musk?’ ”

    The reason soon became apparent. “Even though Musk is not technically a diplomat or statesman, I felt it was important to treat him as such, given the influence he had on this issue,” Kahl told me. SpaceX, Musk’s space-exploration company, had for months been providing Internet access across Ukraine, allowing the country’s forces to plan attacks and to defend themselves. But, in recent days, the forces had found their connectivity severed as they entered territory contested by Russia. More alarmingly, SpaceX had recently given the Pentagon an ultimatum: if it didn’t assume the cost of providing service in Ukraine, which the company calculated at some four hundred million dollars annually, it would cut off access. “We started to get a little panicked,” the senior defense official, one of four who described the standoff to me, recalled. Musk “could turn it off at any given moment. And that would have real operational impact for the Ukrainians.”

    Musk had become involved in the war in Ukraine soon after Russia invaded, in February, 2022. Along with conventional assaults, the Kremlin was conducting cyberattacks against Ukraine’s digital infrastructure. Ukrainian officials and a loose coalition of expatriates in the tech sector, brainstorming in group chats on WhatsApp and Signal, found a potential solution: SpaceX, which manufactures a line of mobile Internet terminals called Starlink. The tripod-mounted dishes, each about the size of a computer display and clad in white plastic reminiscent of the sleek design sensibility of Musk’s Tesla electric cars, connect with a network of satellites. The units have limited range, but in this situation that was an advantage: although a nationwide network of dishes was required, it would be difficult for Russia to completely dismantle Ukrainian connectivity. Of course, Musk could do so. Three people involved in bringing Starlink to Ukraine, all of whom spoke on the condition of anonymity because they worried that Musk, if upset, could withdraw his services, told me that they originally overlooked the significance of his personal control. “Nobody thought about it back then,” one of them, a Ukrainian tech executive, told me. “It was all about ‘Let’s fucking go, people are dying.’ ”

    In the ensuing months, fund-raising in Silicon Valley’s Ukrainian community, contracts with the U.S. Agency for International Development and with European governments, and pro-bono contributions from SpaceX facilitated the transfer of thousands of Starlink units to Ukraine. A soldier in Ukraine’s signal corps who was responsible for maintaining Starlink access on the front lines, and who asked to be identified only by his first name, Mykola, told me, “It’s the essential backbone of communication on the battlefield.”

    Initially, Musk showed unreserved support for the Ukrainian cause, responding encouragingly as Mykhailo Fedorov, the Ukrainian minister for digital transformation, tweeted pictures of equipment in the field. But, as the war ground on, SpaceX began to balk at the cost. “We are not in a position to further donate terminals to Ukraine, or fund the existing terminals for an indefinite period of time,” SpaceX’s director of government sales told the Pentagon in a letter, last September. (CNBC recently valued SpaceX at nearly a hundred and fifty billion dollars. Forbes estimated Musk’s personal net worth at two hundred and twenty billion dollars, making him the world’s richest man.)

    Musk was also growing increasingly uneasy with the fact that his technology was being used for warfare. That month, at a conference in Aspen attended by business and political figures, Musk even appeared to express support for Vladimir Putin. “He was onstage, and he said, ‘We should be negotiating. Putin wants peace—we should be negotiating peace with Putin,’ ” Reid Hoffman, who helped start PayPal with Musk, recalled. Musk seemed, he said, to have “bought what Putin was selling, hook, line, and sinker.” A week later, Musk tweeted a proposal for his own peace plan, which called for new referendums to redraw the borders of Ukraine, and granted Russia control of Crimea, the semi-autonomous peninsula recognized by most nations, including the United States, as Ukrainian territory. In later tweets, Musk portrayed as inevitable an outcome favoring Russia and attached maps highlighting eastern Ukrainian territories, some of which, he argued, “prefer Russia.” Musk also polled his Twitter followers about the plan. Millions responded, with about sixty per cent rejecting the proposal. (Volodymyr Zelensky, Ukraine’s President, tweeted his own poll, asking users whether they preferred the Elon Musk who supported Ukraine or the one who now seemed to back Russia. The former won, though Zelensky’s poll had a smaller turnout: Musk has more than twenty times as many followers.)

    By then, Musk’s sympathies appeared to be manifesting on the battlefield. One day, Ukrainian forces advancing into contested areas in the south found themselves suddenly unable to communicate. “We were very close to the front line,” Mykola, the signal-corps soldier, told me. “We crossed this border and the Starlink stopped working.” The consequences were immediate. “Communications became dead, units were isolated. When you’re on offense, especially for commanders, you need a constant stream of information from battalions. Commanders had to drive to the battlefield to be in radio range, risking themselves,” Mykola said. “It was chaos.” Ukrainian expats who had raised funds for the Starlink units began receiving frantic calls. The tech executive recalls a Ukrainian military official telling him, “We need Elon now.” “How now?” he replied. “Like fucking now,” the official said. “People are dying.” Another Ukrainian involved told me that he was “awoken by a dozen calls saying they’d lost connectivity and had to retreat.” The Financial Times reported that outages affected units in Kherson, Zaporizhzhia, Kharkiv, Donetsk, and Luhansk. American and Ukrainian officials told me they believed that SpaceX had cut the connectivity via geofencing, cordoning off areas of access.

    puis looongue remontée dans le passé de l’intéressé

  • Pr. Logos : mise au point sur le Sars-Cov-2 - Framapiaf
    https://framapiaf.org/@Pr_Logos@piaille.fr/110323589630363362

    1/ Fauci (qui n’est pas complètement marteau) revient sur les aspects de SARS-CoV-2 qui ont conduit à des erreurs d’appréciation majeure. Il y a des conneries sur le masque dans l’interview mais c’est intéressant.

    • 2/ Première point. SARS-CoV-2 se transmet de manière asymptomatique (sans toux) parce que le lieu de première réplication virale est dans les voies respiratoires hautes, la transmission étant par inhalation de virus en aérosol.

      3/ Note sur ce premier point. Les tocards obscurantistes du ministère de la santé français ne reconnaissent toujours pas ce fait scientifique, après trois ans, ni ses conséquences.

      200 000 morts surnuméraires par obscurantisme.

      4/ Second point lié au premier. La transmission de SARS-CoV-2 se fait par inhalation d’aérosol, à la fois à courte distance mais aussi à longue distance, par stockage du virus comme une fumée de cigarette.

      5/ Note sur ce second point. Les tocards obscurantistes du ministère de la santé français ne reconnaissent toujours pas ce fait scientifique, après trois ans, ni ses conséquences. Ils en sont au lavage des mains et à Pitet.

      6/ Troisième point. Le virus se répliquant dans les voies respiratoires hautes (le nez, la gorge) mais produisant des pathologies en voies basses (poumons), le vaccin n’a pas été optimisé pour stopper la transmission.

      7/ Quatrième point. Ne pas avoir anticipé que les virus mutent, la pression de sélection se faisant sur la transmission (donc sur la réplication en voies respiratoires hautes) et avoir cru au mythe de l’immunité de groupe est DINGO.

      8/ En France, encore aujourd’hui, une ministre parlait « d’immunité globale », un concept qui n’existe même pas. Même l’Académie des sciences a écrit des conneries sur le blocage de la transmission par les vaccins optimisés en voies basses.

      9/ La France c’est ce beau pays où le ministre de la santé qualifie SA PROPRE DECISION de complotiste, lorsque l’opposition se montre aussi obscurantiste que lui.

      10/ Il est appréciable que Fauci tire un bilan (à peu près) sérieux des erreurs commises faute de prendre connaissance de la littérature scientifique.

      https://stockage.framapiaf.org/framapiaf/cache/media_attachments/files/110/323/661/212/975/643/original/a9be1dd55574cc68.mp4

      11/ En France, rigoureusement rien n’a été fait pour prévenir de nouvelles pandémies qui auraient ces propriétés :
      – transmission asymptomatique par voie d’aérosol
      – capacité de mutation liée aux multiples cellules épithéliales infectables
      https://stockage.framapiaf.org/framapiaf/cache/media_attachments/files/110/323/677/564/345/601/original/cde652d20800dce3.mp4

      12/ L’impossibilité de reconnaitre les erreurs (erreurs liées au mépris des scientifiques et au fétichisme de McKinsey) qui ont conduit aux 200 000 morts surnuméraires conduit à l’impréparation des pandémies à venir.

      13/ Cinquième point. L’existence de séquelles de long terme, d’importance très diverses selon les personnes infectées : les Covid Longs, qui vont de quelques pertes de fonctions cognitives à des vies sacagées.

      14/ En France, spécifiquement, les tocards qui peuplent les Comités Théodule de l’Etat (et une partie des journalistes) NIENT l’existence même de ces séquelles, malgré l’abondance des preuves scientifiques et l’ampleur du problème.

      15/ On le voit, l’obsession « Raoult » et la rhétorique « vax/anti-vax »’ masquent des ratages très profonds qui sont totalement occultés de l’espace public en France, ce qui creuse les dégâts faits à la santé publique.

      16/ Et je dis ça en ayant produit un thread sur Raoult, mandarin sans intégrité et tocard complet lancé par le torchon Le P*int, des semaines avant ceux qui en sont encore H24 dans l’obsession sur ce type.

      17/ J’en profite pour mettre un lien vers ce papier, qui prouve que les scientifiques se soucient aussi d’étudier les cas, rares mais existants, de myocardites induites par la vaccination.
      https://www.science.org/doi/10.1126/sciimmunol.adh3455

      18/ Je trouve la classe politicienne désolante, tous bords confondus (j’insiste), dans son incapacité à penser les politiques de santé publique et à faire un bilan sérieux de la politique désastreuse et obscurantiste menée pendant 3 ans.

      19/ Un très bon édito (si, si, c’est possible) du Monde sur le chantier de la santé publique.
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/05/06/covid-19-un-immense-chantier-de-sante-publique_6172311_3232.html
      Covid-19 : un immense chantier de santé publique
      Le Monde

      20/ J’apprécie tout particulièrement dans l’Edito que ceci soit mis au clair.

    • « Elle est pas belle la vie » (Bordaaayl de merdre)

      https://www.youtube.com/watch?v=kgvUY1CrVuo


      https://twitter.com/chbeziers/status/1655256408202379267

      Le 8 mai 2020, la pandémie nous obligeait à rendre le port du masque obligatoire partout et pour tous dans l’établissement. 3 ans plus tardnous levons cette obligation 😷
      Pour fêter cet événement, nos équipes sont heureuses de pouvoir l’enlever.

      #infections_nosocomiales

  • Drôme : les agriculteurs et les forestiers en rêvaient, les loups l’ont fait - FNE Auvergne Rhône Alpes
    https://www.fne-aura.org/communiques/region/drome-les-agriculteurs-et-les-forestiers-en-revaient-les-loups-lont-fait

    En clair, les chasseurs admettent enfin que les loups drômois ont réussi à faire en 10 ans ce qu’eux n’avaient pas réussi à réaliser depuis plus de 30 ans au grand dam des agriculteurs et forestiers drômois qui, malgré la multiplication des battues, six mois par an, voyaient toujours autant de sangliers, de cerfs et de chevreuils dans leurs cultures et leurs parcelles forestières.

    Les chasseurs confirment ainsi une belle réussite du loup à mettre à son crédit et leur propre échec à réduire les populations de « grand gibier » sans l’aide des loups.

    La chasse au « grand gibier », en particulier dans la Drôme, génère un commerce particulièrement lucratif (4). Il n’est pas étonnant que les chasseurs drômois voient d’un très mauvais œil le retour du loup qui menace directement leur « chiffre d’affaires ».

    Ils proposent à madame la préfète de la Drôme de tuer 100 (cent) loups par an dès l’année prochaine. De quoi remettre dans les cultures et dans les forêts du département des milliers de sangliers, cerfs et chevreuils supplémentaires… Pas sûr que cette idée réjouisse les agriculteurs et les forestiers drômois.

    #loup contre #chasse

  • Yann Le Cun, « parrain de l’IA » : « L’intelligence artificielle conduira peut-être à un nouveau siècle des Lumières »

    Le “peut-être” est important, car les technologies, en soi, ne sont ni bonnes ni mauvaises, mais s’inscrivent dans des rapports sociaux qui les orientent et en définissent la portée et les bénéfices – ou la toxicité. Mais le bonhomme travaille pour Facebook, et, pour cela, il faut être perché. Je vous file tout de même la fin de cet entretien globalement techno-jovialiste.

    Développer l’IA : « Ça fait peur, comme toute technologie qui peut changer la société »

    « Certains ont parlé dans des termes trop excessifs des dangers possibles des systèmes d’IA jusqu’à la « destruction de l’humanité ». Mais l’IA en tant qu’amplificateur de l’intelligence humaine conduira peut-être à une espèce de nouvelle renaissance, un nouveau siècle des Lumières avec une accélération du progrès scientifique, peut-être du progrès social. Ça fait peur, comme toute technologie qui risque de déstabiliser et de changer la société.

    « C’était le cas pour l’imprimerie. L’Eglise catholique disait que ça détruirait la société, mais elle s’est plutôt améliorée. Ça a engendré bien sûr l’apparition du mouvement protestant et des guerres de religion pendant un ou deux siècles en Europe, mais a également permis l’essor du siècle des Lumières, de la philosophie, le rationalisme, la science, la démocratie, la révolution américaine et la révolution française… Il n’y aurait pas eu ça sans l’imprimerie. A la même époque, au XVe siècle, l’Empire ottoman a interdit l’usage de l’imprimerie. Ils avaient trop peur d’une déstabilisation possible de la société et de la religion. La conséquence est que l’Empire ottoman a pris 250 ans de retard dans le progrès scientifique et social, ce qui a grandement contribué à son déclin. Alors qu’au Moyen Age, l’Empire ottoman a été dominant dans la science. Donc on a le risque, certainement en Europe, mais aussi dans certaines parties du monde, de faire face à un nouveau déclin si on est trop frileux sur le déploiement de l’intelligence artificielle. »

    Scénarios catastrophes : « Je n’y crois pas du tout »

    « L’exemple que tout le monde cite vient d’un livre de Nick Bostrom, écrit il y a quelques années qui s’appelle Superintelligence. Il décrit des scénarios catastrophe de ce qui se passerait si on faisait des machines super intelligentes. Je ne crois pas du tout à ces scénarios. Selon Nick Bostrom, à la minute où on allume un système dont l’intelligence est surhumaine, l’humanité est foutue. C’est basé sur des hypothèses qui sont complètement fausses et ridicules. D’abord le fait que l’intelligence est toute-puissante, c’est faux. Un virus n’est pas très intelligent mais peut nous détruire. Un système développé dont le seul but est d’en combattre un autre beaucoup plus intelligent – mais généraliste –, parviendra à le détruire. Et puis, il faudrait vraiment être très stupide pour construire quelque chose qui voudrait dominer l’Homme : une machine ne peut pas être dominante par accident, si on ne lui demande pas.

    « D’autres comme Stuart Russel s’inquiètent de l’« accessory goal ». L’idée c’est que si on construit un robot dont le seul but est d’aller nous chercher du café et que quelqu’un s’interpose, il va tuer la personne et aller chercher du café. C’est évidemment une idée que je réfute : il suffit de lui implanter d’autres objectifs, comme ne pas trucider les humains, pour que ça n’ait pas lieu. Enfin, un problème qui inquiète, ce serait qu’un petit nombre d’entreprises contrôlent l’accès à ce genre de technologies. Et là, je suis d’accord. C’est notamment pour ça que je souhaite que le développement soit fait en open source. »

    L’IA du futur : « Chacun aura une sorte de staff virtuel avec lui en permanence »

    « Dans les prochaines années, on va de moins en moins utiliser les moteurs de recherche actuels. Chacun interagira avec des assistants virtuels qui répondront à n’importe quelle question, nous aideront à écrire des documents, à produire des choses. Ces assistants n’auront dans un premier temps pas l’intelligence humaine, mais peut être que d’ici une dizaine ou une quinzaine d’années, ils s’en approcheront suffisamment pour nous aider dans la vie de tous les jours. Un peu comme dans Her de Spike Jonze, l’un des rares films qui fait une peinture de l’IA plutôt réaliste.

    « Les smartphones seront aussi remplacés par des lunettes de réalité augmentée avec lesquelles on pourra interagir. Par exemple, si on raconte quelque chose de faux, les lunettes pourraient nous montrer un article de Wikipédia qui nous contredit, si quelqu’un nous parle dans une langue étrangère, elles pourraient nous afficher des sous-titres en direct. Elles pourraient aussi nous avertir d’une voiture qui vient si on traverse la rue sans regarder, nous aider à retrouver nos clefs si on les a perdues… Les possibilités sont grandes. Chacun aura, du fait des IA, une sorte d’équipe, un staff, d’assistants virtuels avec lui en permanence. »

  • En dessous de 10 caractères, votre mot de passe n’est plus un mot de passe . En revanche, pour un mot de passe de 18 caractères de tous types, il faudra 26 trillions d’années pour le forcer…
    https://www.blogdumoderateur.com/etude-temps-pirater-mot-de-passe-2023

    Ce n’est pas une surprise : plus les #mots_de_passe sont longs et composés de caractères de types différents, plus ils sont sécurisés. Par exemple, un #mot_de_passe composé uniquement de 11 chiffres sera décodé instantanément par le programme. Il en est de même pour un mot de passe de 6 caractères composé de chiffres, minuscules, majuscules et caractères spéciaux.

    Globalement, le tableau démontre que tout mot de passe de 10 caractères ou moins peut être déchiffré très rapidement (en maximum deux semaines). Idéalement, il faudrait recourir à des mots de passe d’au moins 16 caractères diversifiés. Si vous avez encore des mots de passe composés de 8 caractères (le minimum demandé par beaucoup de plateformes), il est donc grand temps de les changer !

    Hive Systems précise également que ce tableau concerne les mots de passe utilisés sur une seule plateforme, qui n’ont jamais été forcés et qui ne sont pas composés de mots simples. Dans la configuration contraire, le tableau ressemblerait plutôt à cela…

    Le spécialiste ajoute également que le temps nécessaire pour forcer un mot de passe peut varier en fonction du nombre et de la puissance des cartes graphiques utilisées par le hacker.

    Les mots de passe de moins en moins sécurisés

    En comparant ce tableau avec celui de 2022, on s’aperçoit que les mots de passe peuvent être forcés de plus en plus rapidement. Par exemple, le tableau de l’année dernière considérait que 3 semaines étaient nécessaires pour forcer un mot de passe composé de 18 chiffres. La mise à jour estime que cela peut être réalisé en seulement 6 jours.

    C’est également le cas pour les mots de passe les plus sécurisés. Par exemple, pour forcer un mot de passe de 11 caractères composé de chiffres, de minuscules, de majuscules et de symboles, Hive Systems estime que 3 ans sont nécessaires, contre 34 ans il y a un an. Pour une sécurité maximale, vous pouvez opter pour un mot de passe de 18 caractères de tous types : il faudra 26 trillions d’années pour le forcer.

  • La Horde publie le PDF intitulé « Transphobie : de la confusion au risque fasciste » (avec pour nom de fichier « Brochure AntiTERF », ce qui me sembler relever d’une priorité sensiblement différente) :
    https://lahorde.samizdat.net/IMG/pdf/brochure_antiterf-1-combined.pdf

    Parmi les choses très problématiques, l’abolitionnisme (de la prostitution notamment) est sans procès qualifié de « putophobe », et se positionner contre le « travail du sexe » (mais aussi du BDSM ?) serait une posture transphobe. Dans le « En plus », il y a par exemple cette phrase : « depuis 2019, se positionne en plus de l’abolition de la prostitution, pour celle du porno et contre la GPA ». Il faudrait comprendre que « Les abolitionnistes » (nom de ce paragraphe) sont transphobes du seul fait qu’elles sont abolitionnistes ?

    Et ça devient encore plus flottant dans le passage contre « Les universalistes », dont il semble falloir admettre qu’elles sont transphobes du simple fait qu’elles se revendiquent du « féminisme universaliste », parce que je peine à comprendre ce qu’on leur reproche d’autre :

    Le féminisme universaliste vise avant tout la lutte contre le sexisme et ne conçoit pas que la religion ou le travail du sexe puissent être autrement que patriarcales.

    • Si l’on comprend bien, en lisant ce texte, le fait de critiquer la GPA, d’émettre des doutes sur la PMA ou d’être partisan de l’abolition du proxénétisme pourrait s’assimiler de facto à de la transphobie et conduire au fascisme ?

      La Horde ne nous avait pas habitué à ce type d’amalgame.

      Dans la logique même du propos de ce texte, j’ai du mal à raccorder la première partie (jusqu’à la page17), dans lequel on passe en revue des différentes tendances du camp « transphobe » en France avec le reste du document « Analyse » qui est la traduction d’un texte concernant la situation américaine.

      Dans cette seconde partie on se concentre sur la composante bien identifiées de l’alt-right américaine néo-nazie, laquelle n’a pas grand-chose à voir avec les entités françaises, présentées dans la première partie, telles que PMO, L’Échappée, Floraisons, Osez le féminisme… quelles que soient leurs ambiguïtés supposées ou réelles.

    • Et ce genre de phrases pas du tout « confusionniste » (évidemment sans trouver que les macronistes sont gentils) :

      De manière similaire, leur obsession transphobe les amènera à se détourner des combats féministes pour se retrouver de plus en plus proche de l’Extrême Droite. La première sera notamment [liaison logique donc] reçue par la ministre Marlène Schiappa…

      (Alors qu’il y a possiblement d’autres vrais liens… mais dans ce cas autant suivre avec ça, pas avec les liaisons avec le pouvoir en place…)

    • Il manque le discours lesbophobe mais j’ai pas cliqué pour aller voire, sinon rien que dans le résumé il y a tout le masculinisme classique des transactivistes. Promotion du proxenetisme, de la culture porno et du fétichisme, de la chirurgie esthétique, de la prise d’hormones cancerigènes à vie, de bloqueurs de puberté qui provoquent des retards mentaux... Que les anars se comportent comme des proxenètes n’est pas une nouveauté. ils sont anticapitalistes mais ne vont pas s’opposé à la volonté libre de gamines autistes et anorexiques d’etre auto-entrepreneuses des humiliations sexuelles que leur infligent les clients, des hommes (payé 25% de plus à travail égal) qui utilisent le pouvoir de leur argent. On est anticapitalistes mais entre couilles on reste solidaire pour violer des gamines, des migrantes, des toxico, et des survivantes de l’inceste, contre du bel argent de manarchiste.

      Il y a 10.000 mineurs en situation de prostitution en France, plus de 90% des personnes en situation de prostitution sont sans papiers, mon quartier est plein de femmes toxicos exploitées abominablement par des proxénètes, je connais aussi de plusieurs jeunes homos ou/et trans exploités par des vieux hommes répugnants, ou sont les anars alors que la prostitution c’est au moins à 90% cette exploitation immonde ?

      La brochure se dit ouvertement antiféministe puisque les terf ce sont des féministes radicales tandis que les anarchistes ne le sont pas (ou ne le sont plus). Ne le sont plus, car les Mujeres libres avaient abolis la prostitution et fermés les maisons closes et luttaient pour que les femmes aient des revenus pour leur travail et non pour l’exploitation de leur sexe par et pour des hommes.

      Le discours pro-prostitution est aussi transphobe car les trans ont le droit à d’autres horizons que le tapin et d’autres imaginaires que le porno, le fétichisme bdsm... Pendant que ces orga favorisent la traite des êtres humains, luttent pour l’auto-entreprenariat de sa servitude et de son humiliation au bénéfices des hommes, on les voit pas lutter pour que les trans aient accès a d’autres milieux, d’autres modes de vie, d’autres imaginaires, d’autres contextes que la fétichisation de leur corps pour de l’exploitation sexuelle.

      Quand à la GPA c’est aussi de l’exploitation du corps des femmes. C’est logique que des masculinistes liberaux libertaires promoteurs du proxenetisme y soient favorables, mais la pratique montre déjà des femmes retenues de force ou/et exploitées par leurs conjoints, enfants rejetés car non conforme aux demandes des clients, intermédiaires qui se gavent, femmes gestantes sous rémunérées qu’on culpabilise et rejette socialement...

      Enfin pour le « confusionnisme » c’est une des revendication du mouvement transactiviste, semer la confusion dans les catégories. La brochure est orienté dans cet objectif, rendre les idées confuses afin de servir des intérêts individualistes.

      #manarchisme #anarcouilles #masculinisme #misogynie #proxenetisme #sexisme #libéralisme #GPA

    • On a une confusion très visible ici : dénoncer un système d’aliénation deviendrait une insupportable insulte faite aux individus pris dans ce système. La phrase sur la religion et la prostitution me semble criante dans cette optique.

      Si tu considères que la religion et la prostitution sont des systèmes d’aliénation, alors fondamentalement tu insultes les personnes croyantes ou prostituées, ce qui fait de toi un·e fasciste. Or sur la religion au moins, j’ai trouvé des textes de la Horde qui rappellent explicitement la « ligne de crête » entre la critique des religions et le rejet des individus (fondement notamment de l’islamophobie). C’est tout de même le vieux principe de l’« opium du peuple » : dans le même temps la religion est une aliénation, et un moyen nécessaire aux personnes pour supporter l’exploitation capitaliste.

      À l’inverse, considérer que les systèmes d’aliénation (religion, prostitution, masculinisme) sont des éléments identitaires des individus et doivent être défendus en tant que tels, c’est une des marques du fascisme. Le christianisme n’est même plus défendu au motif que Dieu existerait, mais parce que notre société a toujours été chrétienne. Le masculinisme ne se discute pas, parce que si on « féminise » les hommes, alors les belles valeurs occidentales s’effondrent… Ça a toujours été comme ça, si on change ça tout s’effondre.

      Cette confusion entre critique de l’alinéation en tant que système et critique des individus semble centrale dans le transactivisme. Mais en généralisant ainsi (comme on le voit assez explicitement dans les phrases autour de la prostitution et de la religion), ça revient à renoncer à toute forme d’activisme progressiste et à toute volonté de transformer la société. Comme tu le dis, l’anarchisme deviendrait un libéralisme marchandisé absolu.

      C’est la définition du libertarianisme contemporain.

    • #A_qui_profite_le_crime ? à ceux qui détiennent le pouvoir et useront de tous les stratagèmes pour ne pas le lâcher : les hommes et le patriarcat. Il est plus facile d’attiser la haine contre les femmes féministes radicales quitte à leur remplir leur sac de toute la merde du monde, elles ont l’habitude hein.

      Ça me fait penser à la #bleuite, où comment les combattant·es de l’émancipation de l’Algérie se sont entretuées par l’entremise des services secrets français.
      #ne_pas_se_tromper_d'ennemi

    • Au passage, je vois qu’ils incluent le Mouvement du Nid dans les groupes « transphobes » et « putophobes », au motif qu’il est abolitionniste. Ça me semble assez dégueulasse, même si désormais habituel (Actup aussi fait ça).

      – Qualifier de putophobe un groupe qui accueille et soutient les personnes prostituées, c’est assez invraisemblable : la page d’accueil de son site, d’ailleurs, reprend le slogan proche de ses origines : « Avec les personnes prostituées contre le système prostitueur ». Ce qui en fait donc des putophobes. (D’autres associations, constituées principalement de « survivantes de la prostitution », ont donc fort logiquement aussi droit au qualificatif de putophobe.)

      Noter aussi que l’association, tout en étant abolitionniste, refuse la pénalisation des personnes prostituées :
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Mouvement_du_Nid

      Le Mouvement du Nid s’est opposé fermement à la loi réprimant le racolage, y compris passif, loi dite Sarkozy, de la sécurité intérieure, de 2003.

      À l’occasion des élections européennes de 2009, le Mouvement du Nid a demandé aux candidats de s’engager autour d’un plaidoyer abolitionniste, refusant toute forme de pénalisation des personnes prostituées, renforçant la répression du proxénétisme, promouvant les alternatives à la prostitution et pénalisant les clients de la prostitution.

      – Quant à l’accusation de transphobie, elle remonte à quelques temps, et le mouvement avait publié un droit de réponse début 2020 :
      https://www.komitid.fr/2020/01/29/droit-de-reponse-des-accusations-diffamatoires-penalisent-les-personnes-tran

      Depuis sa fondation, l’association a toujours accompagné toutes les personnes en situation de prostitution qui le souhaitaient de façon inconditionnelle. Parmi elles, il y a toujours eu des femmes trans, accueillies dans le respect de la définition qu’elles donnaient d’elles-mêmes selon l’époque, (transsexuelle, transgenre, femme trans), ainsi que des hommes travestis.

      Ces personnes ont toujours trouvé auprès des bénévoles de l’association l’écoute et la posture de non jugement nécessaire à l’accompagnement social. Plusieurs d’entre elles, en ont témoigné dans notre revue Prostitution et Société.

      En 2018, Anne Darbes, femme trans, est intervenue avec des survivantes de la prostitution du monde entier lors de l’événement #Metoo et la prostitution à Paris, après avoir témoigné dans la revue de son parcours, et de l’accompagnement par le Mouvement du Nid.

      Dix ans plus tôt, en 2008, Myriam nous livrait déjà son témoignage. C’est elle qui choisissait, alors, de se définir comme transsexuelle. Ce témoignage était accompagné d’un relais des revendications politiques des personnes trans en France (dépsychiatrisation, état civil, sécurité sociale).

      – Quelques semaines plus tard : Montpellier : les locaux du Mouvement du Nid pris pour cible
      https://www.lagazettedemontpellier.fr/live/5f1c28d3eb151d00427086b2/montpellier-les-locaux-du-mouvement-du-nid-pris-pour-cible

      « Putophobe », « sex work is work »,... Les locaux du Mouvement du Nid à Montpellier ont été recouverts d’inscriptions ce vendredi 23 juillet.

      « Notre local associatif a été pris pour cible jeudi 23 juillet de vandalisme à caractère sexiste et diffamatoire », explique Pauline Chevailler, bénévole et membre du bureau de la délégation dans un communiqué. « Nous nous indignons de voir les personnes que nous accompagnons au quotidien sont obligées d’entrer dans un endroit que nous avons pensé comme un lieu d’accueil sécurisant et inconditionnel, sur la façade duquel sont à présent tagués des propos haineux et violents ».

      Puis une nouvelle fois six mois plus tard :
      https://actu.fr/occitanie/montpellier_34172/montpellier-prostitution-des-tags-sexistes-traces-sur-la-vitrine-de-l-associati

      Le ou les vandales ont notamment écrit à la peinture rose un nouveau terme, « Putophobe », ainsi que Sex Work, une signature de Montpelliérains qui dénigrent les actions permanentes des responsables et des bénévoles du Mouvement du Nid.

      – Chez ActUp donc :
      https://www.actupparis.org/2022/02/02/raphaelle-remy-leleu-linfiltree

      Nous exigeons que EELV tranche entre son engagement dans la lutte contre le VIH-sida et sa complaisance avec le lobby abolitionniste.

    • Alors bien sûr on te colle aussi Osez le féminisme, « coupable » d’avoir soutenu Féminicides par compagnon ou ex :
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/01/06/la-question-trans-divise-les-feministes_6108474_3224.html

      L’objet de l’anathème ? Interpellé sur les réseaux sociaux sur l’absence de femmes transgenres figurant dans leur décompte, le compte en question a d’abord fait œuvre de pédagogie, en rappelant que l’angle de son travail, qui se base principalement sur des articles de presse, était celui des violences conjugales. Or, « en six années de recensement, aucune femme (ni homme) trans n’a été tué(e) par un(e) conjoint(e) », a-t-il répondu, renvoyant vers son tableau. Sommée à plusieurs reprises de s’expliquer sur sa méthode, la militante qui alimente le compte a fini par rétorquer : « Vu le harcèlement et le dénigrement que nous subissons, certaines ont semble-t-il bien conservé les aspects toxiques de leur masculinité antérieure. » Une phrase qui vaut aux bénévoles du collectif d’être vilipendées depuis pour « transphobie », et qui a conduit à la prise de position de Nous toutes.

    • @mona Chollet avait publié Surprenante convergence sur la prostitution dans le Diplo en 2014 :
      https://www.monde-diplomatique.fr/2014/09/CHOLLET/50782
      et cela avait déjà valu l’insulte de « putophobe », comme le relatait : Prostitution et engagement proféministe | Scènes de l’avis quotidien
      https://scenesdelavisquotidien.com/2015/06/29/prostitution-et-engagement-profeministe

      Comme les autres luttes abolitionnistes qui l’ont précédée, par exemple celle concernant l’esclavage, l’abolition de la prostitution rencontre de fortes résistances de la part des bénéficiaires du système. Parmi ces derniers, nombreux sont ceux qui cherchent à faire de l’abolitionnisme une insulte ou une « morale puritaine ». A ce titre, le mantra néo-réglementariste « Putophobe ! Putophobe ! » est assez exemplaire d’une mise en scène propice au statu-quo.

      Et en 2014, on avait également déjà ce travail d’imputation de culpabilité par voisinage (vous êtes pour l’abolition de la prostitution, des réacs sont contre la prostitution, donc vous êtes réac) :
      https://www.contretemps.eu/prostitution-surprenantes-convergences-dont-ne-parle-pas-diplo

      Je regrette surtout que votre propos reste inabouti. D’autres « surprenantes convergences » sont à l’œuvre en la matière, sur lesquelles les lecteurs et lectrices du Diplo méritaient d’obtenir un éclairage. Surprenante convergence, en effet, que celle qui unit mouvement féministe, partis de gauche et personnalités de la droite la plus conservatrice et réactionnaire.

      Ah là là, le confusionnisme bien connu de Mona Chollet en faveur de l’extrême-droite religieuse américaine.

      Comme on trouve tout sur Seenthis, hop :
      https://seenthis.net/messages/294539

    • C’est le travail du STRASS, une asso de proxenete et de consommateurs de viols contre de l’argent qui prétend défendre les interets des « travailleurs du sexe » (cad les proxenetres). Le plus inveressemblable c’est que la prostitution est la première cause de mortalité des trans, 100% des transicides ont lieu en france dans le contexte de la prostitution et les transactivistes prétendent que ce sont les TERF qui tuent les trans alors que ce sont les clients de la prostitution qui tuent et sont transphobes, homophobes misogynes et racistes.

  • Quel intérêt de répondre (avec arguments à l’appui) à une publication sur @SeenThis si l’auteur du post auquel on répond a les moyens de fuir toute discussion en supprimant nos réponses ?

    Je viens d’en refaire l’expérience avec
    @socialisme_libertaire qui vient de supprimer toutes mes réponses à l’une de ses dernières publications. Je m’étais proposé de répondre à chaque point et y avait déjà passé pas mal de temps…

    Des réponses dans lesquelles non seulement j’argumentais pour démonter les âneries que
    @socialisme_libertaire répand sans vergogne, mais je proposais aussi des références alternatives pour que nos lecteurs puissent se faire leur idée par eux-mêmes.

    Personnellement, il ne me viendrait pas à l’idée de supprimer des réponses qui me déplaisent, j’ai pour principe de répondre.

    Pourquoi cette fonction déshonorante ?

  • Retour d’expériences sur des modèles de masques anti-covid (et maladies respiratoires) - FFP2 / FFP3 - CodiMD
    https://pad.lapineige.fr/-oVx0LBFTZqqnFuyqTSCgw#

    Ce pad rassemble des retours d’expériences sur divers modèles de masques, pour nous aider à trouver des références, s’y retrouver entre les différentes possibilités, et trouver le modèle qui nous convient le mieux pour se protéger :slightly_smiling_face :

    Les contributions sont bienvenues ! Y compris sur des modèles déjà référencés :slightly_smiling_face :

    La première partie est une introduction à l’utilité des masques et quelques informations générales pour s’y retrouver dans la hiérarchie des masques et leur nomemclature.
    Si vous le voulez, vous pouvez passer directement à la partie 2, qui liste des retours sur les différents masques.

  • Quand Hollywood produit aussi des données - AOC media
    https://aoc.media/analyse/2022/12/11/quand-hollywood-produit-aussi-des-donnees

    Par Violaine Roussel – Sociologue
    Loin de se contenter de produire, en plus de les diffuser, des films et des séries, les plateformes de streaming produisent désormais également des données. Des professionnels – informaticiens, statisticiens, neuroscientifiques – sont désormais implantés dans les départements créatifs de ces entreprises où ils jouent un rôle beaucoup plus important que les algorithmes souvent pointés du doigt.

    Ces dernières années, le développement des services de vidéo en streaming a été rapide et massif. Il a changé notre perception de ce qu’est la télévision et la façon dont les produits audiovisuels en général sont consommés. Les principaux streamers que sont Netflix et Amazon Prime Video ont atteint respectivement plus de 220 millions et 151 million d’abonnés dans le monde en 2021 ; ils sont désormais en compétition avec les nombreux services de streaming lancés plus récemment par les studios et chaînes de télévision traditionnels (de Disney+ à HBO Max, en passant par les plus petits concurrents que sont Peacock, Paramount+, ou Salto en France).

    La pandémie de Covid n’a pas créé ce phénomène : elle n’a fait qu’exacerber et accélérer un processus de transformation qui était déjà en cours. Un tournant en a été le moment, il y a moins de dix ans, où les principaux streamers ont commencé à produire des contenus originaux, en plus de leur activité de distributeur. En recentrant l’essentiel de leur activité sur la production de films de super-héros à gros budget, les grands studios hollywoodiens ont laissé le champ libre aux streamers pour se positionner comme premiers interlocuteurs du côté de la production pour toutes les autres catégories de projets.

    L’investissement des streamers dans la production originale, y compris de films, a ainsi été massive : Netflix a produit à lui seul environ 1 630 titres originaux entre 2013 et 2021, devenant le premier producteur de films (en volume). En dépit des controverses autour de la présence de « films Netflix » à Cannes, les streamers ont également reçu de la reconnaissance artistique de la part des autorités de jugement esthétique de l’industrie cinématographique (sous la forme de prix, notamment d’Oscars). Si ces mutations ont d’abord émergé à Hollywood, l’expansion des services de streaming américains et l’émergence de streamers locaux ont placé la question du pouvoir des plateformes et celle de la chronologie des médias au cœur des débats en France et en Europe.

    L’ampleur et la portée de ces changements sont rapidement apparues aussi bien aux professionnel.le.s du secteur, qui se sont pour certain.e.s alarmé.e.s des menaces que la place prise par les streamers faisait peser sur la survie du cinéma en salle, qu’aux chercheur.se.s spécialistes de ce domaine. Ces mutations ont cependant principalement été saisies sous l’angle des rapports des consommateurs aux contenus. Des recherches ont donné à voir la transformation des modes de consommation culturelle et de réception des œuvres, sous l’effet de mécanismes d’emprise globale des grands streamers et de « guerre des plateformes » structurant les champs audiovisuels.

    La question de l’usage des données et des algorithmes dans les champs de production culturelle a également fait irruption dans les débats publics et les recherches. Des voix se sont élevées pour dénoncer les dangers associés à cette captation de données. Certains travaux ont mis l’accent sur le pouvoir des entreprises qui, comme les services de vidéo en streaming, s’approprient les données comportementales des utilisateurs, y voyant une nouvelle forme de gouvernance par les algorithmes adossée à des technologies de surveillance et de contrôle politique. D’autres approches ont pris pour objet l’expérience des interfaces utilisateurs, les effets des algorithmes de recommandation de contenus et la transformation des classifications par genre des produits proposés.

    Faire parler les données : l’ascension d’un groupe professionnel à Hollywood
    L’ensemble de ces travaux (que ce texte ne vise pas à présenter exhaustivement ou systématiquement) offre un apport tout à fait précieux à la compréhension des transformations en cours, mais il laisse dans l’ombre une dimension très importante de ce processus : celle des individus et groupes sociaux ici à l’œuvre. Lorsque les données et les algorithmes sont faits sujets de la transformation, quand ils sont présentés comme ce qui agit et provoque les mutations en cours, cela laisse souvent dans l’ombre les mécanismes qui leur donnent cette effectivité ou cette « agentivité ».

    Associer le pouvoir des algorithmes aux noms des GAFAM ou de quelques « grands entrepreneurs » (de la Silicon Valley) expose au risque de contribuer à leur légende tout en projetant leur ombre sur l’activité des professionnel.le.s qui façonnent les données et leur donnent force, plus discrètement, au jour le jour. En effet, les données n’ont précisément rien de « donné » : leur production, et celle des modèles et instruments qui permettent de les construire à partir de « traces » issues des comportements des abonné.e.s (ce qui est visionné, quand, selon quels rythmes, sur quels supports, etc.), passe par le travail de nouvelles catégories de spécialistes, qui – et c’est ce qui est nouveau – interviennent désormais pour orienter le choix des contenus offerts sur les plateformes.

    Ces spécialistes forment un groupe composite – incluant, d’une part, des docteur.e.s, ingénieur.e.s ou technicien.ne.s hautement spécialisé.e.s en informatique, neuroscience, science des données, intelligence artificielle, machine learning et, d’autre part, des spécialistes en économie mathématisée et statistiques familier.ère.s de l’analyse algorithmique des données. Ce groupe a connu une croissance massive ces dernières années dans les industries audiovisuelles, et notamment à Hollywood, terrain de mes recherches, où ces spécialistes ont d’abord émergé et acquis un rôle décisif pour la définition des stratégies de contenus (Roussel 2022). Ainsi en quelques années, ce groupe est passé de quelques dizaines à des milliers d’employé.e.s dans les studios et les streamers. Par exemple, chez Netflix, ces services ont crû d’une grosse vingtaine de personnes à plus de 700 entre 2012 et 2022.

    Ces professionnel.le.s sont ainsi étroitement impliqué.es dans la fabrication des contenus. Leur travail vise à influencer ce qui est produit ou acheté par une entreprise de streaming, à déterminer quels types de contenus créer et/ou distribuer sur telle ou telle plateforme. Ce n’est pas que les spécialistes des données étaient inconnu.es à Hollywood avant l’émergence et l’ascension des streamers. Mais ils et elles restaient cantonné.es à des postes dans les départements de marketing (et éventuellement de recherche) des grands studios, n’intervenant donc qu’en bout de chaîne, une fois qu’un film avait été produit, au moment de définir sa stratégie de promotion. Leur exclusion des processus de décision sur ce qui doit être créé les maintenait dans des positions symboliquement dominées dans la hiérarchie des studios.

    À l’inverse, les spécialistes des données qui m’intéressent ici sont positionné.es dans les départements des streamers (et aujourd’hui des studios qui se sont convertis au streaming) où se prennent les décisions concernant la production ou l’acquisition des contenus créatifs (content side). Ce qui signifie qu’ils et elles interviennent très tôt dans le processus de production, lorsqu’il s’agit de déterminer quelles émissions, séries ou films doivent être produits ou achetés. Ces spécialistes des données sont au quotidien d’important.es interlocuteur.ices des responsables de l’acquisition des contenus, c’est-à-dire des producteur.rices traditionnel.les que les services de streaming ont embauché, souvent en les débauchant des grands studios ou de sociétés indépendantes à succès. Ces spécialistes sont également en position de parler « au nom des utilisateur.ices » dont ils et elles construisent les données, pour dire ce que les abonné.es voudront voir, ou ce qui pourrait séduire de nouveaux utilisateurs et permettre de s’implanter dans de nouveaux territoires. Ils et elles contribuent ainsi au façonnage de nouvelles images des publics.

    On comprend pourquoi mettre l’accent et faire la lumière sur leur activité est crucial pour ne pas fétichiser les données et les algorithmes et passer à côté de ce qui fait leur force. Tout comme le droit et les formes juridiques, données et algorithmes n’ont pas de force propre. Ils n’ont que le pouvoir qu’ont ceux qui les construisent, les font parler et parfois prévaloir dans les organisations d’Hollywood. Pour éclairer ce pouvoir, il faut examiner l’émergence et l’ascension du nouveau groupe professionnel clé que constituent les spécialistes des données, la diffusion de ces rôles au-delà des seuls streamers historiques (que sont Netflix et Amazon Prime Vidéo) vers l’ensemble des organisations majeures de la production à Hollywood (et au-delà), et les modifications des équilibres de pouvoir qui en découlent dans ces organisations.

    Il faut explorer les activités de ces professionnel.les au quotidien, la manière dont ils et elles façonnent les données et leur font raconter des histoires susceptibles d’emporter la conviction de leurs interlocuteurs. Comprendre les données, c’est ainsi comprendre les parcours, les pratiques, les enjeux, les perceptions, les intérêts de catégories spécifiques de professionnel.les. Sans faire ce détour, le discours critique sur les données s’affaiblit faute de se donner les moyens de comprendre le comment de leur prévalence c’est-à-dire les activités, les relations, les transactions, les usages des dispositifs à travers lesquels les données existent et « agissent ».

    Une « révolution » discrète
    Selon la même démarche, dans différents domaines, l’ambition de saisir les données par les professionnel.les a commencé à se manifester et à porter ses fruits. On peut par exemple penser au travail avec les algorithmes et les outils de mesure effectué par les journalistes étudiés par Angèle Christin, ou encore aux pratiques des analystes des données dans le domaine de la sécurité aux frontières examinées par Didier Bigo, dans des champs d’étude différents[8]. Comme sociologue des industries audiovisuelles (entendues au sens large, en y incluant le cinéma), m’engager dans cette voie de recherche me permet de mettre au jour ce que les professionnel.les des données font aux contenus : leur travail constitue une « révolution » discrète ; il implique que nous pensions différemment les acteurs sociaux engagés dans les activités de production et de choix de contenus, en nous éloignant d’une division tranchée entre artistes et personnels non créatifs qui nous amènerait à classer les spécialistes des données dans la seconde catégorie.

    L’ascension de ces nouvelles catégories professionnelles s’accompagne de la montée de nouvelles logiques de définition des contenus, qui se manifestent sans fracas, au quotidien, dans la coulisse. En effet, les professionnel.les des données à l’œuvre « du côté des contenus » présentent des trajectoires, des parcours de formation, des débuts de carrière très différents de ceux qui caractérisent les personnes traditionnellement chargées de prendre des décisions sur les contenus à Hollywood (c’est-à-dire les producteur.ices, cadres et chefs de studios qui cultivent des relations avec des artistes reconnu.es et leurs représentant.es et mettent en avant leur « instinct » pour repérer ce qui va marcher et ceux qui ont du talent). Il n’y a donc pas lieu de s’étonner que ces spécialistes manifestent des perceptions de leur métier et des représentations des normes et conventions à suivre également très différentes, attachées au caractère réplicable et transférable (en dehors des mondes de la création) des modèles mis en œuvre, par opposition aux références à la nature unique et incommensurable du talent et de la qualité que l’intuition du « grand producteur » permettrait de dénicher.

    L’approche par les données consiste tout au contraire à construire des comparaisons, des mises en équivalence, en mettant en regard des sous-catégories de contenu entre elles et avec des propriétés associées à des figures construites des usagers (les unités de ces opérations ne sont pas les individus-abonnés et ce qu’on mesure n’est pas l’expression de leurs jugements de gout, à l’inverse de ce que les anciens dispositifs de mesure mettaient au cœur de la démarche de quantification). L’irruption de ces spécialistes des données dans le jeu de la production, et leur influence à un stade précoce de discussion des stratégies de contenus, affectent la manière dont les projets artistiques sont évalués et sélectionnés. D’une part, elles orientent l’identification des (sous-)genres, formats, types de narration, catégories de talent à privilégier. D’autre part, elles peuvent prendre la forme beaucoup plus précise d’une intervention sur les détails d’un script, dont il s’agit alors de proposer des révisions et aménagements, touchant aux profils des personnages, à leur présence dans différentes scènes, à leurs relations ou au rythme des intrigues.

    L’objectif de ce texte n’est pas d’exprimer une quelconque nostalgie d’un pouvoir passé des producteur.ices traditionnel.les, ou de dénoncer l’influence prise par les spécialistes des données. Ces dernier.es n’ignorent d’ailleurs pas que leur légitimité à intervenir sur les contenus est fragile et peuvent travailler à la consolider : la promotion d’une production culturelle plus représentative de la diversité sociale et culturelle est l’un des éléments que ces professionnel.les peuvent mettre en avant pour justifier du bien-fondé social de leur intervention.

    Avec ce texte, je veux souligner que des transformations majeures des rôles de production sont aujourd’hui en cours. Au-delà des seuls champs culturels, c’est dans une pluralité de sphères sociales plus ou moins interconnectées qu’émergent et s’imposent aujourd’hui des spécialistes des données et des algorithmes. Dans une société qui se pense de plus en plus comme une « société des algorithmes »[9], ces mutations définissent en creux un programme scientifique pour une attention croissante à ces catégories de professionnel.les, à leurs logiques et instruments d’action, aux effets de leur influence. Penser alors les relations entre leur intervention dans différents champs, l’articulation ou les formes de résonance entre les activités s’y rapportant, se présente comme l’un des grands chantiers des années à venir.

    Violaine Roussel
    Sociologue Professeure à l’Université Paris 8

  • Dessins de Bastien Vivès mis en cause : le Festival d’Angoulême sous pression
    https://www.liberation.fr/culture/accusations-contre-bastien-vives-le-festival-dangouleme-sous-pression-202

    Attaqué pour des dessins jugés pédopornographiques et misogynes, victime de harcèlement avant son exposition au Festival d’Angoulême, l’auteur de « Lastman » et de « Petit Paul » dénonce la confusion entre bouffonnerie et apologie. Son éditeur et le festival, qui lui consacre une exposition, dénoncent des tentatives de censure.

    « On va s’écharper sur du Marc Lévy maintenant, c’est ça l’idée ? » Au téléphone, Fausto Fasulo soupire de « tristesse » devant ce qu’il prend pour une vaste entreprise de purification de l’art. Jamais le codirecteur artistique du Festival international de bande dessinée d’Angoulême (FIBD) n’aurait cru devoir un jour défendre un auteur « cloué au pilori » non pas pour des actes, mais pour des fantasmes supposés et des dessins. Aucune espèce d’accusation de violences sexuelles ne pèse sur Bastien Vivès, auteur de bande dessinée programmé cette année au festival, mais son œuvre l’incriminerait. Depuis quelques semaines, en effet, une vague d’indignation enfle sur les réseaux sociaux à l’encontre d’un travail jugé suspect, majoritairement applaudi par un lectorat féminin à ses débuts, mais « puant l’inceste et la pédopornographie » à en croire un post Twitter très relayé. Un autre : « [Bastien Vivès] continue à être vu et traité médiatiquement comme un ado turbulent et talentueux. Alors que c’est un réac de 40 piges dont certaines œuvres participent activement et en plein jour à la banalisation de la pédophilie et à la culture du viol. » D’autres l’accusent de pédophilie, appellent au saccage de l’exposition et menacent l’intégrité physique de l’auteur, qui a déposé une main courante et n’exclut pas de porter plainte pour diffamation. Le 8 décembre, il racontait cette campagne de « harcèlement » en une série de strips à l’humour noir sur son compte...

    ...

    Cette fois, le filet de gazole est né de l’annonce, par le FIBD, d’une exposition carte blanche d’originaux sur papier, « Dans les yeux de Bastien Vivès », prévue pour fin janvier. Une visibilité, « proportionnelle à la place qu’occupe l’auteur sur la scène internationale », défend le festival, qui présente par ailleurs cette année des expositions de plusieurs autrices. L’essence n’a pas manqué de se répandre jusqu’à la réalisatrice Charlotte Le Bon, en pleine promotion de son premier long métrage Falcon Lake, libre adaptation de la BD Une sœur de Bastien Vivès (Casterman), ou encore à la soirée caritative des Crayons solidaires organisée le 1er décembre, également prise à partie sur Twitter. Le dessinateur Boulet, invité à l’événement aux côtés de Bastien Vivès, s’est publiquement positionné : « J’ai dit à l’orga’ que j’étais dégoûté qu’il soit là ce soir et que ça me faisait chier d’être associé à lui. […] J’ai dit à ses potes d’atelier de conseiller [à Bastien Vivès, ndlr] d’annuler sa venue. »

    A la suite de cette prise de position, un second auteur très respecté des milieux « indé », Jérôme Dubois, a demandé des comptes au FIBD sur Instagram : « Dans le contexte de #MeToo, alors que le monde de la BD a déjà du mal à faire sa propre remise en question, quel message cette expo donne-t-elle de notre milieu ? » Contactée par téléphone, la scénariste et historienne Marie Bardiaux-Vaïente développe : « Comment, dans un milieu extrêmement masculin où nous, autrices, pensions avoir réussi à gagner quelques batailles depuis 2016, comment le FIBD justifie-t-il de consacrer de l’argent public à un travail qui me semble être une caricature de ce qu’on pensait ne plus jamais voir exposer dans une institution ? » L’un comme l’autre se défendent d’appeler à la déprogrammation ou au boycott. D’autres s’en sont chargés à leur place. Une pétition lancée le 8 décembre par des « étudiant.e.s en lutte » d’écoles d’art d’Angoulême demande la suppression de l’exposition : « Intolérable qu’une institution historique telle que le FIBD » donne une telle visibilité à un auteur coupable « d’ouvrages ouvertement pédopornographiques ». Une autre, lancée par Arnaud Gallais, cofondateur du collectif Prévenir et Protéger et du mouvement #BeBraveFrance, a recueilli à ce jour près de 3 000 signatures.

    Dans son bureau de Casterman, le directeur éditorial du catalogue de bandes dessinées, Benoît Mouchart, est « très ému », dit-il, de l’ampleur des polémiques. Petit Paul (qui est édité par Glénat) est loin d’être sa bande dessinée préférée, souligne-t-il dans un euphémisme. « Mais de quoi parle-t-on exactement ? A quel endroit fait-il une quelconque apologie ? Est-il désormais impossible de représenter les tabous ? » Dans l’incendie qui s’est allumé, la moindre case de bandes dessinées de l’auteur semble auscultée comme possible pièce à conviction, y compris celles que Casterman édite, dont le très chaste Polina ou le plus érotique le Chemisier, oeuvre « emblématique d’une hypersexualisation et une misogynie inacceptables aujourd’hui », selon la pétition des étudiants – mais dont on est libre de faire une lecture bien moins univoque, voire contraire (c’était notre cas). L’éditeur, de son côté, s’inquiète de la « littéralité » des regards mais aussi de l’autocensure artistique qui pourrait en découler : « J’ai souvent l’impression que Bastien se projette bien plus dans les personnages féminins (souvent très puissants) qu’il dessine ou dans les enfants que dans les personnages masculins », interprète l’éditeur. D’autre part, et Benoît Mouchart semble alors très préoccupé par ce qu’il considérait comme « acquis » : « Il y a quand même une confusion navrante entre ce que pense un personnage, un narrateur et un auteur… J’ai l’impression qu’on revit le procès intenté contre Flaubert pour Madame Bovary*, ou celui des* Fleurs du mal de Baudelaire ! »

    Toujours au top au Festival d’Angoulême, on y célèbre #metoo_inceste avec une expo d’apologie du viol, de la pédocriminalité et de l’inceste.

    Il y a une pétition institué par Arnaud Gallais ici pour la déprogrammation de l’expo :
    https://www.mesopinions.com/petition/enfants/pedocriminalite-deprogrammation-expo-bastien-vives-festival/193829#target

    Le Festival International de la BD d’Angoulême a choisi de programmer l’exposition « Dans les yeux de Bastien Vivès » sponsorisée par CASTERMAN du 26 janvier au 12 mars 2023.

    https://www.bdangouleme.com/dans-les-yeux-de-bastien-vives 

    Nous dénonçons la banalisation et l’apologie de l’inceste et de la pédocriminalité organisée par le dessinateur de BD Bastien Vivès à travers ses ouvrages et ses propos dangereux.

    Voici des exemples de propos tenus par Bastien Vivès dans différentes interviews :

    « Moi déjà, l’inceste ça m’excite à mort. Pas celui de la vraie vie, mais celui raconté, je trouve ça génial. Tous ces trucs-là font des histoires incroyables. Quand tu transgresses, quand tu fais quelque chose que t’as pas le droit de faire, c’est agréable à lire. » 

    Bastien Vivès dessine aussi en pensant aux enfants qui tomberont sur ses BD « sur la table basse du salon des parents » : 

    « Un gamin, quand tu lui montres un bouquin et il y a la scène de cul, il reste dessus et c’est normal. Au moins, les gamins même s’ils comprennent pas, ils apprécieront les scènes de cul. Ils seront contents, ils auront vu une fellation ».

     

    Le Festival International de la BD d’Angoulême a de nombreux partenaires privés et publics : https://www.bdangouleme.com/partenaires-fibd

    Nous leur demandons de réagir vite et nous leur rappelons que la protection de l’enfance devrait être une priorité.

    Aux côtés de Be Brave France, nous demandons au Festival International de la BD d’Angoulême la déprogrramation de l’exposition de Bastien Vivès qui fait l’apologie de la pédocriminalité et de l’inceste, et de veiller à une programmation prenant en compte la lutte contre les violences sexuelles.

    #pedocriminalité #inceste #misogynie #violophilie #BD #angoulême #metooinceste

  • Le développement des tiny houses met en exergue la politique raciste anti-Voyageurs.
    Thread by Rafumab on Thread Reader App – Thread Reader App
    https://threadreaderapp.com/thread/1592448672750456832.html

    Car les lois et les règles créées contre l’installation et l’accès à la propriété des « gens du voyage » frappent directement ces « nouveaux nomades en tiny house ».
    Lorsque l’on vit dans un habitat mobile à usage principal d’habitation on ne peut stationner plus de 3 mois dans son propre terrain sans obtenir d’autorisation du maire.
    Or l’article relève (à juste titre) la frilosité des maires en raison de « vieux préjugés envers les gens du voyage, ou à la nécessité de réviser le PLU pour une poignée de demandes ».
    Dommage que ce développement n’aille pas plus loin par ce que moi ça me saute littéralement au visage. Surtout avec la phrase suivante : « Ce qui contraint les « tiny housers » à se déplacer tous les trois mois, à se mettre gentiment hors-la-loi ou à renoncer à leur projet de vie »
    Je crois que jamais personne n’aurait écrit ça pour un « gens du voyage ».
    Les Voyageurs ne sont ainsi jamais « gentiment hors-la-loi », mais plutôt « envahissants » dans des « installations sauvages et illicites », et coupables de « dégradations », de « troubles à l’ordre public » et « d’empoisonner la vie des riverains », des vrais gens quoi.
    Les Voyageurs ne sont pas « contraint à renoncer à leur projet de vie », mais ils sont plutôt « accompagnés vers l’ancrage et la sédentarisation » à travers des politiques publiques respectueuses de leurs traditions.

  • « La #forêt des #Landes a joué le rôle exactement inverse d’un #puits_de_carbone »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/08/31/la-foret-des-landes-a-joue-le-role-exactement-inverse-d-un-puits-de-carbone_

    « La forêt des Landes a joué le rôle exactement inverse d’un #puits de #carbone »
    L’historien Jean-Baptiste Fressoz s’interroge, dans sa chronique, sur la croyance dans une forêt forcément vertueuse parce que « verte ».

    Les statistiques ont un effet réducteur. Elles aplatissent une réalité complexe sur un chiffre, une courbe, une dimension. Les incendies de forêt de cet été en fournissent un bon exemple. Jour après jour, les médias ont fait l’angoissant décompte des milliers d’hectares de forêt partis en fumée à travers la France. Mais de quelle forêt parle-t-on ? Qu’ont en commun la forêt de Brocéliande, en Bretagne, berceau de la légende arthurienne, et la « forêt » des Landes, une plantation industrielle remontant au Second Empire ? La première abrite des milieux humides et une riche biodiversité, la seconde n’a de forêt que le nom.

    Dans la seconde moitié du XIXe siècle, après une loi privatisant des terres communales, l’immense zone humide située entre la Gironde et l’Adour se transforme en une plantation de pins maritimes. Certains font fortune dans les pignadas (« pinèdes ») ; les bergers doivent se reconvertir au gemmage des arbres exploités pour leur résine. En 1911, l’écrivain Joseph-Honoré Ricard, pourtant admiratif du succès commercial, reconnaissait, dans son livre Au pays landais, que les Landes n’avaient rien à voir avec une forêt : « L’oreille ne perçoit aucun son, nul chant d’oiseau, nul frémissement d’allégresse, le vent ne soulève qu’un long vagissement plaintif et lugubre. Parfois, une lande rase : le vestige d’un incendie. »

    Maintenant victimes du #changement_climatique, les Landes ont aussi joué un rôle important et méconnu dans l’histoire de ce dernier. Au début du XXe siècle, c’est grâce à leur #bois que l’Angleterre a pu extraire des quantités record de #charbon. Les mines, comptant des centaines de kilomètres de galerie, étaient en effet d’énormes consommatrices de bois. Soumis à la pression des roches environnantes, les étais devaient être régulièrement remplacés. La Grande-Bretagne, presque dépourvue de forêt, importait la quasi-totalité de son #bois_d’œuvre. Les navires britanniques déchargeaient le charbon à Bordeaux et repartaient de Bayonne les cales remplies d’étais. Ce commerce était suffisamment stratégique pour que le Royaume-Uni cherche à le sécuriser en signant un accord de troc « poteaux contre charbon » avec la France en 1934.

    Du bois au charbon
    Cet exemple historique illustre deux points importants. Premièrement, le passage à une « nouvelle » énergie, dans le cas d’espèce le charbon, a nécessité d’énormes quantités d’une #matière_première, le bois, qui était censée être substituée. Paradoxalement, au début du XXe siècle, les mines britanniques engloutissaient davantage de bois que l’Angleterre n’en brûlait cent cinquante ans auparavant, et il faudra attendre les années 1960 pour que les #mines de charbon s’affranchissent de cette dépendance complète vis-à-vis du bois. Il nous reste à espérer que les #énergies #renouvelables s’autonomiseront bien plus vite de l’#économie_fossile qui les a vu naître.

    Deuxièmement, dans la crise climatique, les forêts ont en général le beau rôle en tant que puits de carbone. Pourtant, celle des Landes a joué un rôle exactement inverse : chaque tonne de bois permettait en effet d’extraire de vingt à trente fois son poids de charbon. De même, actuellement, la moitié du bois des Landes est destinée à être transformée en #cartons_d’emballage dans des papeteries polluantes, cartons dont la production accompagne celle de marchandises transportées par des énergies fossiles. Grâce aux Landes et à d’autres plantations industrielles du même type, le #carton règne en maître sur nos poubelles et Amazon sur les chaînes de distribution.

    Après les incendies, Emmanuel Macron a immédiatement lancé l’idée d’un « grand plan de reboisement national ». Si l’argent public devait subventionner des forêts privées – 90 % des Landes sont privées –, il faudra s’interroger au préalable sur la valeur écologique des forêts et sur les usages réels du bois dans la « transition écologique ».

  • Détournement de règlements client/fournisseurs par l’intermédiaire de la messagerie

    Ils en ont parlé l’autre soir, dans un journal télévisé. C’était un artisan, qui envoyant ses factures à ses clients, se faisait détourner ses mails, modifier ses factures, et les clients recevaient donc une facture avec une mention de RIB incorrecte.

    Aujourd’hui, j’ai une connaissance, disposant d’une messagerie de type Microsoft Exchange qui s’est fait détourner plusieurs règlements en entrée et sortie.

    Sa messagerie était lue, par récupération de son mot de passe de messagerie, et via le webmail Microsoft dans lequel il est possible de définir des règles de déplacement de messages sans que celles-ci ne soient visibles dans le client lourd Outlook. Les mails entrants des clients et fournisseurs choisis pour servir de cible étaient détournés vers un dossier spécialement créé à cette fin puis supprimés une fois lus. Car oui, le malfaiteur a choisi ses cibles.
    Le malfaiteur avait déposé un nom de domaine ressemblant à celui de la société, en modifiant juste une lettre.
    Quand le malfaiteur envoyait des mails à la cible, ce n’est pas en utilisant l’adresse du client, mais en utilisant la messagerie du domaine contrefait.
    Le malfaiteur était tellement sûr de lui, qu’il a réussi à obtenir un changement de RIB vers un compte en Europe de l’est, alors même que le tiers qui voulait faire un virement avait appelé par téléphone pour confirmer qu’il fallait le faire, et qu’on lui avait dit qu’il ne fallait pas. Le malfaiteur est revenu à la charge, et a dit à plusieurs reprises qu’il ne fallait pas prendre en compte la conversation téléphonique. Effarant.
    Le malfaiteur avait aussi accès à la messagerie d’une des sociétés tierces, c’était vraiment la totale...

    Enfin, last but not least, pour remettre les choses en place, la modification du mot de passe de messagerie n’a pas été suffisante. Il s’avère que l’utilisateur stockait tous ses mots de passe dans Chrome, et que le compte Google de l’utilisateur était lui aussi accessible par le malfaiteur.

    Leçon de tout cela :
    – Activer les double-authentifications, en particulier sur vos comptes de type Google/Microsoft, ceux dans lesquels vous stockez vos mots de passe...
    – Valider par un appel téléphonique au tiers concerné que le RIB que vous vous apprêtez à utiliser est conforme.
    – Si la synchronisation multi-terminal n’est pas indispensable, utiliser un gestionnaire de mot de passe local de type KeypassXC, cela évite de rendre cela accessible en ligne à on ne sait pas qui. Je rappelle que cet outil permet de gérer les « One Time Password », et ainsi de doublonner l’application mobile FreeOTP+.

  • Google wrongly labels as child abuse photos that father emails to doctor on request

    https://www.nytimes.com/2022/08/21/technology/google-surveillance-toddler-photo.html

    The nurse said to send photos so the doctor could review them in advance.

    Mark’s wife grabbed her husband’s phone and texted a few high-quality close-ups of their son’s groin area to her iPhone so she could upload them to the health care provider’s messaging system. In one, Mark’s hand was visible, helping to better display the swelling. Mark and his wife gave no thought to the tech giants that made this quick capture and exchange of digital data possible, or what those giants might think of the images.

    [...]

    Two days after taking the photos of his son, Mark’s phone made a blooping notification noise: His account had been disabled because of “harmful content” that was “a severe violation of Google’s policies and might be illegal.” A “learn more” link led to a list of possible reasons, including “child sexual abuse & exploitation.”

    The photos were automatically uploaded from his phone to his Google account...

    [...]

    A human content moderator for Google would have reviewed the photos after they were flagged by the artificial intelligence to confirm they met the federal definition of child sexual abuse material. When Google makes such a discovery, it locks the user’s account, searches for other exploitative material and, as required by federal law, makes a report to the CyberTipline at the National Center for Missing and Exploited Children.

    Even after the police cleared him, Google has not returned his account, resulting in a loss of more than 10 years on data, contacts, emails, photos. Google has not given a statement/explanation.

    #privacy
    #artificial_intelligence

  • Juan Antonio Salado Twitter
    https://twitter.com/jantsalado/status/1562389069006618624

    Nube de levante sobre #Gibraltar 🚂

    nuage lenticulaire sur le rocher de Gibraltar
    par temps d’Est ( levante )

    le tweet contient une brève vidéo - dont est extraite l’image fixe ci-dessus - et plusieurs tweets en suite sur les nuages orographiques, avec d’autres vidéos - impressionnantes - sur l’impact de l’onde en aval sur les avions en approche sur l’aéroport de Gibraltar et une vue du sommet du phénomène

  • Ils nous regardent mourir, par Mačko Dràgàn

    https://blogs.mediapart.fr/macko-dragan/blog/230822/ils-nous-regardent-mourir

    Ils nous regardent crever, et ils chantent, et ils dansent. Ils survolent nos charniers le cul posé dans leurs jets climatisés, coupe de champagne à la main. Ils misent sur nos pénuries, ils fructifient nos douleurs, ils financiarisent nos morts. Le pays brûle et nous dedans, mais le projet de leur président-kéké en jet-ski pour la rentrée c’est de conditionner le RSA à des travaux forcés, de relancer la réforme des retraites, de saborder l’assurance maladie, bref, toujours plus de souffrances pour nous et toujours plus d’argent pour eux. « Responsabilité et sobriété collective », a-t-il exigé lors de son entretien du 14 juillet avec deux teckels à poil long et carte de presse dans ses jardins royaux. Il va sans dire que cette responsabilité et cette sobriété ne s’appliqueront pas à ses amis Bernard Arnault, Vincent Bolloré et autres qui pourront continuer OKLM à faire tout et n’importe quoi du moment que ça leur fait plaisir, pendant que nous on devra sans doute bientôt aller bosser gratuitement pendant 20 heures dans un local Amazon pour mériter 100 grammes de nouilles et une douche.