company:ert

  • Fermeture d’ERT : du jamais vu, « même pendant la dictature »
    http://www.lemonde.fr/europe/article/2013/06/12/fermeture-d-ert-du-jamais-vu-meme-pendant-la-dictature_3428369_3214.html

    Autour de lui, des gens affluent par grappes, journalistes, étudiants, militants politiques, ou simples voisins hébétés, venus aux nouvelles. En début de soirée, tout le monde pensait que les salariés de ERT allaient organiser la résistance, garder l’antenne et le contrôle de la situation, malgré le décret présidentiel autorisant dans l’après-midi la fermeture de l’entité. Mais c’est l’émetteur principal, situé sur le mont Hymette à l’est d’Athènes, qui a été neutralisé, privant d’un seul coup ERT de tout moyen de retransmission.

    Personne ne s’attendait à un lockout mené de manière aussi expéditive sur un groupe audiovisuel, qui connaît, certes, les pesanteurs du service public et des taux d’audience très bas, inférieurs à 10 %, mais qui bénéficie d’un grand respect dans le monde de la culture. Dans les couloirs, c’est la stupeur. Les présentateurs ont le maquillage qui dégouline, les yeux hagards. Les assistantes craquent. Le bouleversement s’est répandu jusque dans le couloir qui mène au bureau du président du principal syndicat de salariés, Panayotis Kalfayanis, où des éclats de voix homériques font trembler les minces parois. L’homme se fait agonir d’injures par un de ses affiliés qui lui reproche de ne pas avoir protégé les émetteurs du mont Hymette

    #ert #Grèce

    • Editorial du Courrier (Suisse) :

      Le taux de chômage en Grèce est monté à 27,4% au premier trimestre 2013. Un record, qui ne comprend pas les 2650 employés de la radio-télévision publique (ERT), brutalement privés de travail mardi à 23h, quand les chaînes ont cessé d’émettre. Hier, à l’occasion d’une grève générale dans le pays, le leader de la gauche, Alexis Tsipras, a une nouvelle fois fait l’analogie avec un coup d’Etat : « La télévision publique s’interrompt seulement dans deux circonstances : lorsqu’un pays est occupé par une puissance étrangère ou en cas de coup d’Etat », a-t-il déclaré.
      Au Venezuela, lors du putsch contre Chavez en 2002, l’une des premières mesures fut de fermer la chaîne nationale Canal 8, un black-out qui permit de diffuser largement le mensonge de la « démission » du président… jusqu’à ce que des citoyens reprennent la télévision publique ! Aujourd’hui, les employés de la ERT résistent, la population se mobilise. Cette résistance passe aussi par Genève, où se trouve le siège de l’Union européenne de radio-télévision grâce à qui les programmes continuent à être diffusés sur internet.
      C’est que la mesure prise par le premier ministre conservateur Antonis Samaras a créé une véritable onde de choc. Contre l’avis des socialistes du PASOK et de la Gauche démocratique, cette décision a provoqué une crise sans précédent au sein du gouvernement de coalition. Mais l’onde s’est étendue au-delà de la Grèce. Même la Commission européenne s’est sentie forcée de prendre ses distances. Un comble, puisque c’est bien la Troïka (Commission européenne, Banque centrale européenne et FMI) qui impose à ce pays de limoger des fonctionnaires par milliers !
      De son côté, le premier ministre justifie la fermeture en promettant la renaissance d’un audiovisuel public « plus resserré et efficace ». Ces dernières années pourtant, grâce à la redevance et à la pub, l’entreprise publique était bénéficiaire. Et puis, d’où vient l’idée que liquider un service public permettrait de mieux le réformer, fût-il « clientéliste » comme une partie des Grecs le pensent ? Côté syndical, on déplore, à l’inverse, « une information impartiale » désormais bâillonnée. Ou plus d’information du tout : dans certaines îles, on ne captait que les chaînes publiques.
      Le silence radio d’ERT a pour seul mérite de matérialiser la violence de l’ultralibéralisme et son mépris des institutions. Car, pour brutale et symbolique qu’elle soit, cette mise à mort n’est qu’un épisode de la destruction systématique du patrimoine grec. Symbolique, d’ailleurs, est l’annulation de la représentation d’un Requiem de Verdi au pied de l’Acropole, qui devait associer des choristes de la ERT. Comme si l’on ne donnait même plus les moyens au pays de s’offrir ses propres funérailles.

      http://www.lecourrier.ch/110438/requiem_pour_la_grece

    • En avant lente

      La démocratie, c’est d’abord la conjoncture joyeuse et émouvante. Et si possible en plus, une civilisation dont le faisceau de circonstances participe pleinement à la construction du fait politique. Depuis déjà la cinquième journée consécutive, des centaines d’employés poursuivent l’occupation du siège de l’ERT à Agia Paraskevi. À part l’immense manifestation permanente de soutien, ce rassemblement se transforme également en un grand événement culturel. Ainsi, l’orchestre de la radiotélévision publique grecque a donné un concert plus qu’émouvant, durant plus de six heures vendredi 14 juin au soir. Oubliant les crispations ou les tristesses, une partie de la Grèce au moins, retrouve sa conjoncture joyeuse, et ce n’est pas rien, indépendamment dirions-nous, de toute portée politique immédiate.

      http://greek-crisis.org/@xternS/photos/affc.php?img=Tn95fHJkd1xcXF5ACx4o

      http://www.greekcrisis.fr/2013/06/Fr0251.html

    • La mort « provisoire » de l’audiovisuel public en Grèce

      Depuis le 11 juin au soir, toutes les chaînes et radios affiliées au groupe ERT S.A. ont cessé d’émettre suite à une décision gouvernementale publiée dans le Journal du Gouvernement le même jour, et signée par le ministre des Finances, Ioannis Stournaras, et le premier ministre adjoint, Siméon Kedikoglou. Plus précisément la décision gouvernementale de fermeture d’ERT S.A. touche : 5 chai­nes de télévision : ET1, NET, ET3, ERT WORLD (satel­lite), ERT HD (numé­ri­que), – sept sta­tions radiophoniques à Athènes : 1er, 2e, 3e, Kosmos, ERA Sport, Filia, 5e Programme (emis­sion mon­diale), – trois sta­tions radiophoniques à Thessalonique : 95,8, 102 et 3e Programme, - 19 sta­tions radiophoniques dans l’ensem­ble du pays, – trois ensem­bles musi­caux : Orchestre Symphonique Nationale, Orchestre de Musique Contemporaine, Chorale d’ERT, – un maga­zine papier : Radiotiléorasi.

      http://rebellyon.info/La-mort-provisoire-de-l.html

    • Trial for NERIT, station might be used in PM address

      The symbol of the New Hellenic Radio Internet and Television (NERIT), the name of the organization that is to replace the defunct state broadcaster ERT, appeared on television screens on Monday over multi-colored stripes, after several days of black screens following ERT’s surprise closure.

      According to reports in some media on Monday that could not be independently verified, Prime Minister Antonis Samaras is planning to address to the nation ahead of a critical scheduled meeting with his coalition partners at 7.30 p.m. which would be aired on the new channel.

      Dismissed employees of ERT continued on Monday with a pirate broadcast that was carried over the internet and re-transmitted via satellite by the European Broadcasting Union.

      http://www.ekathimerini.com/4dcgi/_w_articles_wsite1_1_17/06/2013_504331

    • Greece : ‘Find a solution’

      A year to the day since the elections that put them in power, the three parties of the coalition led by Antonis Samaras are to hold talks on a possible reopening of public broadcaster ERT, in what amounts to “a last-ditch bid to avoid early general elections.”

      If a compromise cannot be found, Samaras’ partners, the socialists of the PASOK and the Democratic Left (DIMAR), who are staunch opponents of the ERT closure, could withdraw their support from the coalition, explains Greek daily To Ethnos.

      Also on June 17, the Greek Council of State will rule on an appeal against the closure submitted by ERT employees. The judges may opt to order a temporary resumption of the broadcaster’s activities until a definitive ruling can be established — a possibility that will allow the coalition a little more time.

      According to a June 15 poll to forecast the results of early general elections, the conservative New Democracy party, which is led by Samaras would take 29.5 per cent of the vote, closely followed by the radical left SYRIZA on 27.5 per cent. The neo-Nazi Golden Dawn would be ranked third with 11.5 percent, while PASOK would take just 6.5 per cent.

      http://www.presseurop.eu/en/content/news-brief/3887241-find-solution

  • Austérité en Grèce : la télévision publique va cesser d’émettre ce soir
    http://www.leparisien.fr/international/austerite-en-grece-la-television-publique-va-cesser-d-emettre-ce-soir-11-
    Oups !

    La décision est inattendue et soudaine. « C’est un choc total », commente un journaliste. Mardi, le gouvernement grec a annoncé la fermeture « à la clôture des programmes » à minuit de la télévision publique ERT, en raison de sa mauvaise gestion. Après cette annonce, des centaines de personnes commençaient à affluer autour du siège de la télévision publique, dans la banlieue nord d’Athènes.

    Pantelis Gonos, un journaliste de la rédaction explique sa stupéfaction : « Le gouvernement, sans consultation ni discussion, a choqué tout le monde en annonçant la suspension à minuit de la télévision. Tous les écrans vont être noirs et personne ne sait quand elle rouvrira. » « En tant que journalistes, nous allons essayer de la maintenir ouverte et de poursuivre les diffusions jusqu’à ce qu’on nous ferme. Peut-être vont-ils faire venir la police ? » s’est-il interrogé.

    #télévision #services_publics

    • Athènes éteint l’audiovisuel public par mesure d’économie
      http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20130611.REU6082/la-radiotelevision-publique-grecque-rattrapee-par-la-crise.html

      Le gouvernement grec a annoncé mardi la fermeture temporaire de la société de radiotélévision publique ERT dans le cadre des mesures d’économies budgétaires, suscitant les protestations des salariés et de certains partenaires de la coalition au pouvoir.

      Les trois chaînes de télévision de l’ERT ainsi que la radio publique cesseront d’émettre dès ce mardi à minuit et seront relancées à une date qui n’a pas été précisée, après des réformes prévoyant notamment une réduction des effectifs, a précisé le porte-parole du gouvernement, Simos Kedikoglou.

      « Au moment où l’on impose au peuple grec de lourds sacrifices, il n’est plus question de repousser au lendemain, d’hésiter, d’épargner les vaches sacrées », a-t-il ajouté - justement à la télévision publique.

    • La meilleure nouvelle depuis bien longtemps. Pour le coup, ils ne savent pas la chance qu’ils ont les grecs.
      T’imagines, en France, on t’annonce que la télé publique ferme aujourd’hui à minuit !! Plus de Pujadas, plus de canal 5 qui est le sommet de la merde, plus de navets sur la 3, plus de 4, un rêve.
      Peut-être un regret, Taddeï et encore.

    • Y’a toujours deux façons de voir les choses : la tienne, et sa traduction ici : « ben comme y’aura TF1 quand même après, alors on touche rien et il vaut mieux garder TF2, TF3, TF4, TF5, ... »

      Et pis y’a la mienne : « Ouais, mais ça ferait quand même bien le ménage. Ça pousserait peut-être les gens à regarder l’autre, à sortir de chez eux pour discuter comme dans le temps dans la rue, au bistrot. P’têtre que certains se mettraient à lire des trucs, à partager vraiment avec leurs gosses et pas avec leur télé, ... ». Je sais, c’est optimiste, trop peut-être, mais j’aime bien le croire.

      Choisi ton camp camarade, j’ai choisi le mien : Pujadas est pour moi plus un problème qu’une solution, avec ou sans TF1.

    • Pujadas n’existe que parce que France 2 est en concurrence avec TF1, c’est une sorte de métastase de la télévision privée. Mais si France TV disparaissait, ce serait encore pire : tu aurais une Laurence Ferrari quelconque qui réapparaitrait sur un TF2 ou un NRJ3.

      Il faut être bien naïf pour s’imaginer que la disparition de la TV publique ferait sortir les gens, les inciterait à lire, etc. La disparition totale des écrans peut-être. Mais pas seulement la disparition des moins cons.

    • Ah oui, bonne idée ...
      En même temps ; si la disparition de la télé publique réveille des gens, ça veut dire qu’ils y trouvent quelque chose ... (je ne sais pas quoi ... ?) de différent ... Parce que effectivement, TF1 ou F2, la différence n’est pas toujours flagrante, si ce n’est que TF1 fait fièrement caca tandis que F2/3/4/5/Ô a honte de sa merde.

    • On a décrété que France2 devait avoir le même niveau de « performance » que TF1. Que France2 devait faire « comme » TF1. Du coup, on a décrété que le modèle commercial devait être suivi, que les chaines publiques devaient être des chaines comme les autres. Ce qui est une aberration idéologique de plus, une façon de détourner le moyen de son objet et de faire dire aux gens biens « ah mais tant mieux, de toute façon, c’était pareil que les autres ».
      Cette mise en concurrence est artificielle, la télé publique n’a jamais eu besoin de vendre de la publicité, elle n’a jamais eu besoin que son journal soit visualisé par plus ou moins de monde que TF1... Seulement, il y a au pouvoir les mêmes gens que ceux qui possèdent les télés privées... Alors... Toutes les télés sont à la même enseigne, dirigés avec les mêmes objectifs, celui de contrôler le troupeau.
      L’audiovisuel serait indépendant et... rêvons... contrôlé par des gens tirés au hasard dans la population par exemple... Ca serait autre chose.

      Bref, ce qu’il se passe en Grèce est un précurseur de ce qu’il se passera dans tous les pays acceptant les ordres de la Commission Européenne, organe qui sera plus tard, dans les livres d’histoire, désigné pour ce qu’il est : l’exécutif d’une dictature soft au niveau européen.
      Nous aurons tous nos Aubes dorées, milices d’extrême droite dont l’objectif sera par la violence (rarement condamnée) de faire taire les méchants gauchistes (les articles sur le sujet pullulent... mais il paraît que ce sont des légendes, car tout le monde le sait, seuls les gauchistes sont violents, cf. ce qu’il se passe aussi à Istanbul...).

    • @biggrizzly

      Du coup, on a décrété que le modèle commercial devait être suivi, que les chaines publiques devaient être des chaines comme les autres. Ce qui est une aberration idéologique de plus, une façon de détourner le moyen de son objet et de faire dire aux gens biens « ah mais tant mieux, de toute façon, c’était pareil que les autres ».

      Oui l’idéologie libérale et son dogme de la gouvernance par le marché concurrentiel est en train de finir le job via le cheval de Troie européen. Les missions régaliennes de l’Etat finiront privatisées une par une. Filoche évoquait une directive européenne applicable en 2017 pour libéraliser le marché de collecte des cotisations sociales d’employeur (en gros privatiser l’URSAAF), puis, j’imagine, de libéralisation de ce qu’il reste des prestations de la Sécu (retraites, maladie..), bref, en gros à privatiser l’administration française..
      Faire disparaitre les télés publiques n’est sans doute pas un accident. Pour les libéraux, ça consiste juste à se débarrasser d’un « archaïsme »..
      Eu Europe, c’est finalement le capitalisme qui est en train de faire table rase du passé...

    • Via le black out de la radio-télévision publique grecque ERT, c’est un symbole fort qui vient d’être mis à bas : celui d’un service publique d’informations et d’accès à la culture.
      Maintenant, on pense ce qu’on veut de la qualité des contenus, du rôle de Pujadas par rapport aux journaux télévisés du privés, et de la nocivité des « sévices publiques ». Il n’empêche que si l’on confie ces missions à des officines privées, je rejoins @odilon dans ses craintes.
      Et quoiqu’il en soit, la contestation de l’ordre établi a plus de chance de passer par l’instance publique que par des sociétés privés.

      http://books.google.fr/books?id=NEvtSq3DXkQC&pg=PT29&lpg=PT29&dq=ORTF+contestation&source=bl&o

      (N’ayez pas peur (du bonheur) de Google, il n’existe pas.) #Fuck_big_brother

    • Désolé d’exhumer cette discussion, mais je voulais affiner ma pensée.

      Je souhaite rassurer ceux qui s’offusquent de la possible disparition de la télé publique française en leur disant … qu’elle a déjà disparu et depuis longtemps encore.

      Qu’est-ce qu’il y a dans tout l’audiovisuel public qui mérite encore que l’on se batte pour que ça perdure ? Arte, avec botul au directoire et Lecomte en expert ? la 5 avec Calvi en philosophe de caniveau, soeur caroline en spécialiste de tout et l’élaborateur de listes des « justes » en censeur ? france 2 avec Pujadas en zitrone moderne, mais en pire ?…

      L’audiovisuel public est mort depuis longtemps, vous essayez de sauver un fantôme.

      @odilon : tu as raison, fô se méfier de leurs envies de fermer l’internet, le seul espace de vie que nous laisse (encore) nos maîtres.
      Mais, je ne vois pas trop le rapport avec la TV et surtout,
      pour nous défendre, il faut se poser la question de savoir qui souhaite fermer internet et connaître ainsi les « ennemis ». Tu en truveras une liste (non exhaustive) dans le lien ci-dessous ;-) Ils ont l’air d’aimer la télé pourtant...

      Pour finir sur une note d’#humour, quand on atteint ce type de communion, alors il faut en déduire qu’il y a forcément de l’eau dans le gaz :

      Un tel œcuménisme ça laisse rêveur, même le nikos est choqué ;-) : http://teleobs.nouvelobs.com/actualites/20130612.OBS2893/en-direct-les-politiques-francais-reagissent-a-l-arret-de-la-tele

      #barnum