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  • Combien de viols dans la filmographie de Verhoeven ?
    http://blog.francetvinfo.fr/ladies-and-gentlemen/2016/05/25/combien-de-viols-dans-la-filmographie-de-verhoeven.html

    Un « thriller subversif » et « jubilatoire », « cinglant et sarcastique », « dérangeant », « palpitant, érotique, pervers », « brutal, cynique, enlevé, drôle », « réjouissant et très malsain uppercut » "au sommet de l’ambiguïté vénéneuse" et qui « tord violemment le cou au politiquement correct » est sorti en salles aujourd’hui. Comm’ Cannes aidant, vous n’échapperez pas à « Elle », le dernier film de Paul Verhoeven, sinon en allant le voir, en vous faisant marteler par la critique massivement enthousiaste qu’en font les médias. Source : Ladies & gentlemen

    • C’est consternant à quel point ce travers du « la femme forte, elle va en baver et même en redemander » se retrouve souvent (j’ose pas dire systématiquement, mais je ne contredirais personne qui le proposerait...). Je lisais la critique sur Zootopie sortie cette semaine, et j’ai adoré ce film, mais oui, la critique est pointue et juste, il y a tous les mêmes travers consternants que pour ce film de Verhoeven... en moins horrible, certes, mais tout de même, c’est la même logique.

      (mais pourquoi cette actrice est-elle allée se perdre dans ce truc dégradant et consternant ?)

      http://seenthis.net/messages/492565

    • Et, Total Recall ?
      Et Starship Troopers ?
      Très bien, on peut accorder le droit à un réalisateur de faire quelques bons films, ça n’enlèvera rien à une critique acerbe du reste de sa filmographie. C’est entendu.
      Mais si on essaie de partir de l’intérêt premier de ses bons films, il me semble que c’est un certain esprit de subversion, même pas, de provocation c’est plus juste. Et encore c’est pas tout à fait exact. Mais si on part de là, serait-il trop demandé que d’avoir une analyse en partant de cet angle là précisément. C’est-à-dire : quels films de Verhoeven on trouve personnellement bons, lesquels ont été forgeurs de notre propre histoire, et sur quels points et pourquoi ? Et ensuite, à l’aune de cette grille, analyser son dernier film. Et alors ? C’est bien ? C’est pas bien ?
      En tous cas je vais courir aller le voir. On en reparle ?

      PS : il semblerait pour vos commentaires qu’il s’agisse plutôt de critiquer les critiques de ce torche-cul qu’est Le Point.

      #critique_de_critique_de_critique

    • @unvalide je croi pas que l’article dise que tous les films de Verhoeven soient mauvais mais il a fait des films vraiment pourris et ce qui est dit sur la culture du viol dans sa filmo me semble juste. En plus de ceux que tu cite, j’aime bien aussi Robocop dont j’avais la K7 quant j’étais gamine et qui a beaucoup tourné. J’ai cette analyse de la construction symétrique dans ce film qui devrais t’amusé si tu la connais pas déjà : https://dejareviewer.com/2014/04/29/cinematic-chiasmus-robocop-is-almost-perfectly-symmetrical-film

      Par rapport à la question du viol, de la représentation des femmes et de la sexualité dans les films de Verhoeven, je l’ai vu souvent cité pour son féminisme. En particulier pour le traitement neutre des personnage féminin dans Starship troopers et l’exemple de la scène de douche mixte qui serais non-sexualisé. Je pense que Verhoeven est du style liberal-cynique-opportuniste. Dans Starship Troopers la mixité est l’occasion de montrer des seins pour faire plaisir au publique hétéros-masculin ciblé et que si au passage ca peut lui ramener le publique des femmes geek il est pas contre. A mon avis Verhoeven est moins progressiste que les fans de Starship Troopers le pensent, il se défend lui même d’avoir voulu faire une critique politique. A un moment j’ai voulu voire toute sa filmo et y a vraiment de très très mauvais films et en particulier ; Le Choix du destin (Soldaat van Oranje) avec une scène de sexe hyper longue, inutile, complaisante et sale, qui m’a permis de tranché sur le regard de Verhoeven et me décidé à trouvé que c’est un abruti machiste qui a fait quant même trois films sympas à regarder (Robocop, Total Recall et Starship Troopers).

    • Accessoirement, Turkish Delight est connu pour sa proximité avec 37°2 le Matin de Beineix. Je l’ai pas vu depuis au moins 25 ans, mais dans mon souvenir ce n’était pas du tout une « dispensable comédie romantique ».

    • J’ai vu #Spetters hier soir...
      Avant d’écrire ça :
      "En 1980, on retrouve dans « Spetters » une vendeuse de frites au look de Marilyn brushée par le coiffeur de Bonnie Tyler, qui jette son dévolu sur un prometteur coureur de moto-cross : ils vont devenir riches et célèbres, c’est sûr. Sauf que, non, parce que la moto, c’est dangereux et que l’étoile montante du sport finit en fauteuil. La vendeuse de frites et le pote gay ont des idées (devinez lesquelles) pour gagner de la thune, mais sous leurs airs dévoués, sont plus opportunistes et maniganceurs qu’il n’y parait. Entre temps, une petite scène de viol collectif, ça coûte pas grand chose et ça vous labellise « subversif » à tous les coups."
      Il me parait judicieux que Marie Donzel regarde les films dont elle parle et, en parle un peu plus (ne serait-ce que par respect pour les multiples problématiques abordées, dont notamment les gens de ma race...)

      J’ai vu le film, et c’est pas ça. C’est tout. Après... Si vous voulez parler cinéma, je suis disponible...
      #ignorance #on_aime_ou_on_aime_pas_mais_on_fait_pas_beurk

    • Marie Donzel ne parle pas des films elle parle de la représentation des femmes et du viol dans ces films et particulièrement dans Elle. Vous ne parlez pas de la même chose et Marie Donzel a donner ses raisons. Dans ce que vous dites pour défendre les représentations du viol dans les films de Verhoven je ne voie rien qui contredise ce qu’elle dit. J’ai pas vu Spetters mais à te lire @unvalide il n’y a pas de scène de viol dans ce film ? Ou tu trouve que cette scène de viol est trop bien faite et qu’il n’y a rien à redire sur le regard de Verhoven sur le viol dans Spetters ? Qu’il ne propage aucun élément de la culture du viol et que son approche de la sexualité, de la prostitution est sans male gaze ? Tu semble reproché à Marie Donzel de ne pas parlé de 100% des sujets abordés dans Spetters et en particulier de faire l’impasse sur celui des « gens de ta race », ca me semble des reproche infondés et malhonnetes. Elle a bien le droit de s’intéresser à un unique aspect sans avoir à faire faire la preuve qu’elle connais l’intégralité des informations disponibles dans l’univers ni de passer du temps a parler des « gens de vos races ». Et plutot que de lui demander des explications ou réclamer qu’elle pondre une thèse sur la filmo de Verhoven dites moi ce que vous trouvez si féministe dans la vision des viols chez ce réal.

    • Il n’y a vraiment plus rien de subversif dans ce genre de démarche. Lui ou Haneke ou je ne sais quel autre Houellbecq n’en finissent plus d’empuantir l’atmosphère, célébrés à chaque nouvelle vesse...

      Une petite citation de David Foster Wallace qui a le mérite d’ouvrir un peu la fenêtre :

      Dans ce pays, les prochains rebelles littéraires dignes de ce nom seront peut-être une clique d’antirebelles, mateurs nés qui oseront, d’une manière ou d’une autre, déposer le regard ironique, qui auront le culot et la candeur de porter haut les couleurs de l’univocité. Qui traiteront des tracas et émotions de la vie américaine, aussi ploucs et communs soient-ils, avec déférence et conviction. Qui se garderont bien de la spécularité et de la lassitude branchée. Ces antirebelles seraient bien sûr dépassés avant même de se mettre au travail. Morts avant d’avoir pris corps. Trop sincères. Refoulés, aucun doute. Attardés, vieillots, naïfs, anachroniques. Peut-être sera-ce tout l’intérêt. Peut-être est-ce ce qui fera d’eux les prochains vrais rebelles. Car le vrai rebelle, que je sache, prend le risque de la désapprobation. En leur temps, les révoltés du postmodernisme ont encouru les huées et les hauts cris : le choc, le dégoût, le scandale, la censure, les accusations de socialisme, d’anarchisme, de nihilisme. De nos jours les peines encourues sont différentes. Les nouveaux rebelles, qui sait, seront peut-être les artistes prêts à s’exposer aux bâillements, aux yeux levés au ciel, aux sourires en coin, aux coups de coude dans les côtes, aux parodies des ironistes excellents, aux « Que c’est trivial ». Prêts à s’exposer aux accusations de sentimentalisme, de pathos. De crédulité excessive. De mollesse. Tout disposés à se faire blouser par un monde de rôdeurs et de reluqueurs qui craignent le regard d’autrui et le ridicule plus que l’emprisonnement sommaire. Qui sait. La jeune fiction la plus résolue d’aujourd’hui semble décidément arriver en fin de fin de parcours. Que chacun en tire ses propres conclusions. Pas le choix. Si on ne vit pas une époque formidable. »

    • Chouette texte @tintin Merci
      @unvalide J’ai vu Spetters hier et je veux bien que le sujet du handicap soit traité de manière interessante dans ce film, mais il y a effectivement des problèmes sérieux avec la culture du viol. La victime de viol qui finalement aime être violé et qui n’en garde aucune séquelle bien au contraire puisqu’il devient amant avec un de ses agresseurs et est sorti du placard. Le viol comme remède quelle idée de merde ! Ca c’est un point de vue et un discours de violeur. Et ce scenario est manifestement récurent puisque « Elle » semble être la même histoire.

      En plus d’être plein de détails misogynes (les règles sont sales, les filles qui portent des faux seins c’est trop rigolo de les humilié publiquement...) je trouve qu’il y a de l’homophobie dans ce film (les gays violeurs, l’agression homophobe banalisé et imputé à un personnage gay). Tout ca confirme ce que je disait plus haut, tu ne parle pas de la même chose que Marie Donzel et tu me donne l’impression de ne pas comprendre ce qu’est la culture du viol. Sur le sujet il y a un tag très complet sur seenthis et sinon il y a ce lien : http://www.cultureduviol.fr

      Cette tolérance au viol, elle existe pourtant. Elle est nourrie par des clichés qu’on applique aux victimes comme aux violeurs, et on la nomme culture du viol. Traduction peu convaincante d’une expression anglo-saxonne, si on considère la connotation très positive du mot « culture » dans la langue française, la culture du viol regroupe l’ensemble des idées reçues que nous avons intégrées autour du viol mais également les différentes façons, expresses ou tacites, dont nos structures sociales (famille, travail…), commerciales (marketing, communication, commerce, publicité…), médiatiques (journalisme de presse écrite, papier ou en ligne, télévision) et publiques (institutions officielles, organes politiques) cautionnent et abritent le viol.