Monolecte đŸ˜·đŸ€Ź

Fauteuse de merde 🐘 @Monolecte@framapiaf.org

  • [infokiosques.net] - Ceci n’est pas une #bavure
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    « Depuis le dĂ©but des annĂ©es 2000, douze personnes en moyenne par an sont tuĂ©es par la police. Vous ĂȘtes au courant que 2012 a Ă©tĂ© l’annĂ©e la plus meurtriĂšre en terme de #crimes policiers ? Le collectif Vies VolĂ©es [1] en a recensĂ© 18, soit un tous les vingt jours ! Le profil-type de celui qui tombe : un jeune homme des quartiers populaires, dont la famille vient du Maghreb ou d’Afrique subsaharienne. »
    Au-delĂ  des « courses-poursuites », il y a tous ceux qui dĂ©cĂšdent des suites de mauvais traitements infligĂ©s par les forces de l’ordre dans les voitures de la BAC et les fourgons de police, ou au cours de gardes-Ă -vue. Certains s’en sortent avec quelques hĂ©matomes, d’autres se retrouvent Ă  l’hĂŽpital avec des sĂ©quelles physiques plus lourdes, ou dans le coma. Ainsi, Lamine Dieng, 25 ans, meurt en juin 2007 Ă  Paris dans un fourgon de police, aprĂšs avoir Ă©tĂ© immobilisĂ© sur le sol, face contre terre, le bras droit passĂ© par-dessus l’épaule et menottĂ© Ă  son bras gauche repliĂ© dans le dos, une sangle de contention entravant ses pieds [2]. Abdelhakim Ajimi, 22 ans, est interpellĂ© par la BAC en pleine rue suite Ă  une altercation avec son banquier, en mai 2008 Ă  Grasse. Les « baqueux [3] » lui font une clĂ© d’étranglement, le frappent et s’assoient sur lui, entourĂ©s de policiers municipaux, sous le regard de nombreux tĂ©moins qui le voient devenir violacĂ© et perdre conscience. EmbarquĂ©, il arrive mort au commissariat [4]. Ou encore Wissam El Yamni, 30 ans, interpellĂ© et lynchĂ© sur un parking de son quartier Ă  Clermont-Ferrand, alors qu’il fĂȘtait le Nouvel An 2012. ArrivĂ© inanimĂ© au commissariat, il tombe dans le coma et dĂ©cĂšde Ă  l’hĂŽpital neuf jours plus tard [5].
    Les armes dites « non-lĂ©tales » (flashball, taser) qui prolifĂšrent dans l’arsenal policier depuis quelques annĂ©es ont elles aussi fait de nombreux blessĂ©s et morts. À l’instar de Mahamadou Marega, 38 ans, tuĂ© par la BAC dans un foyer de travailleurs immigrĂ©s Ă  Colombes en 2010. Il est matraquĂ©, reçoit des salves de gaz lacrymogĂšne puis dix-sept dĂ©charges Ă©lectriques de 50 000 volts administrĂ©es au taser, pistolet Ă  impulsion Ă©lectrique. Il dĂ©cĂšde dans l’ascenseur, entravĂ© aux mains et aux pieds [6].
    Depuis plus de quarante ans, l’historien Maurice Rajsfus fait le dĂ©compte des morts causĂ©es par la police [7]. Son recensement Ă©claire une rĂ©alitĂ© largement ignorĂ©e. Dans les annĂ©es 1980, en moyenne cinq personnes par an dĂ©cĂ©daient au cours d’une opĂ©ration de police, onze dans les annĂ©es 1990, douze depuis 2001 [8]. Ces dĂ©cĂšs ne sont pas que le fait de brutes Ă©paisses d’extrĂȘme-droite. Les mĂ©thodes s’étant en quelque sorte « policĂ©es », les faits semblent moins sensationnels, et il est plus aisĂ© d’invoquer l’accident. Il n’en reste pas moins que les policiers « polis » et « bien formĂ©s » tuent, avec des mĂ©thodes aussi banalisĂ©es que mortelles. La clĂ© d’étranglement ou le pliage – techniques d’immobilisation pouvant entraĂźner la perte de conscience et l’asphyxie – sont enseignĂ©s Ă  l’école de police. N’importe quel policier assermentĂ© les maĂźtrise. Les agents qui ont tuĂ© Abdelhakim Ajimi, par exemple, n’avaient pas la rĂ©putation d’ĂȘtre particuliĂšrement violents. TraĂźnĂ©s devant le tribunal par la famille du jeune homme, ils dĂ©clareront n’avoir fait qu’appliquer les gestes appris [9].
    La violence, les mutilations et les crimes commis par les policiers et les gendarmes français ne font pas couler l’encre et la salive des journalistes et des sociologues, par ailleurs trĂšs enclins Ă  commenter les « statistiques de la dĂ©linquance », le « malaise des banlieues » ou les agissements des « casseurs » dans les manifestations. Comment expliquer ce dĂ©ni ?

    #police