Mané

Critique de Sciences & doctorant en anthropo-épistémologie

  • http://sociologies.revues.org/2432

    Micro-processus et macro-structures. Notes sur l’articulation des différents niveaux d’analyse (Texte présenté par Philippe Corcuff)

    Résumé de l’article :

    Des approches sociologiques traditionnelles ont défini des macro-structures sociales comme un niveau particulier de la réalité sociale, à distinguer des micro-épisodes de l’action sociale. Cela les a conduits à concevoir ces macro-structures et à mener des recherches sur elles de manière plus ou moins indépendante des pratiques observables de la vie quotidienne. Cicourel soutient que les faits (macro-)sociaux ne sont pas simplement donnés, mais émergent de pratiques routinières de la vie de tous les jours. Le macro, au sens de descriptions résumées, hors contexte, normalisées et typifiées, est un produit typique des procédures interactives et organisationnelles qui transforment les micro-événements en structures macro-sociales. Ainsi une précondition pour l’intégration des phénomènes micro- et macro-sociaux dans notre théorie et dans notre méthodologie renvoie à l’identification des processus contribuant à la création de macro-structures par des inférences routinières, des interprétations et des procédure de résumé. Le texte montre aussi que les différences entre approches micro-sociologiques apparaissent parallèles à celles existant entre approches micro et macro. On se centrant sur de petits fragments d’interactions conversationnelles, certains travaux micro-sociologiques tendent à ignorer ce qui informe ces interactions conversationnelles pour les participants eux-mêmes. Les comptes rendus décontextualisés produits par de telles méthodes ressemblent à la décontextualisation résultant des procédures macro-sociologiques d’agrégation. Contre cela, Cicourel défend la constitution de bases de données comparatives n’incluant pas seulement le contexte des interactions de face à face, mais étudiant aussi les phénomènes sociaux de manière systématique à travers différents contextes.

    #SHS #sociologie #méthodologie

  • https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00806213/document

    De la communication à l’incommunication ?

    Pour faire écho à http://seenthis.net/messages/414285

    Résumé de l’article :

    En travaillant sur les « technologies de l’information et de la communication » (TIC), l’auteur en est venu à questionner une apparente évidence : la mobilisation de la notion de communication comme concept clé des Sciences de l’information et de la communication (SIC). Aussi, après un rapide retour critique sur les deux modèles canoniques du télégraphe et de l’orchestre, qu’il renvoie dos à dos, nous propose-t-il une exploration de la notion A’ incommunication à travers la relecture de deux textes fort distincts, l’Œdipe de Sophocle dominé selon lui par la figure de « l’aveuglement communicationnel » et Solaris de Stanislas Lem, un classique de la science-fiction qui met en scène, selon Pascal Robert, le « pessimisme communicationnel ». L’auteur nous propose alors de situer la notion d’ incommunication face au principe de Palo Alto selon lequel « on ne peut pas ne pas communiquer », avant de conclure sur son indispensable conjuration.

    #communication #Sciences_de_la_communication

  • https://www.cairn.info/resume.php?ID_ARTICLE=HERM_064_0184

    Du consensus de cœur au consensus des arguments : la conception de la démocratie chez Rousseau et Habermas

    Résumé de l’article :

    Rousseau et Habermas viennent confirmer l’appréhension de la démocratie, ce régime politique révolutionnaire, en la considérant comme la forme rationnelle de gestion consensuelle des affaires publiques de la société des êtres humains. En révélant leurs conceptions de la démocratie, ces penseurs vont prôner un consensus particulier. Pour Rousseau, la démocratie est favorable au consensus de cœur en permettant aux citoyens d’être des citoyens magistrats dans le processus de démocratisation de la société. Quant à Habermas, il va prôner un consensus des arguments en démocratie. Sans doute, la participation, sur la base de la logique informelle ou théorie de l’argumentation, permet-elle à la délibération de donner à la démocratie radicale toute sa crédibilité.

    #démocratie #Rousseau #Habermass #philosophie #consensus #accord

  • https://www.cairn.info/revue-hermes-la-revue-2012-3.htm


    Les chercheurs au coeur de l’expertise

    Résumé de la revue :

    En situation d’incertitude, l’expertise scientifique peut fournir aux décideurs des arguments leur permettant d’arrêter une position. De ce fait, elle se trouve régulièrement au cœur de l’actualité : OGM, normes environnementales, santé publique, gestion des risques chimiques, etc. Dans les séries télévisées, les experts sont souvent mis en avant et on a récemment nommé un « gouvernement d’experts » en Italie. Ces controverses autour des questions de santé ou d’environnement posent la question des rapports tendus entre science académique et expertise.

    #controverse #expertise #SHS #STS

  • https://zilsel.hypotheses.org/2103


    LE RÉALISME KITSCH

    Dans le présent texte consacré à des réflexions contemporaines sur la question du réalisme, Pascal Engel pointe les limites de différentes perspectives philosophiques, qui, à défaut de partager les fantasmagories anthropologico-sociologiques des postmodernes susnommés, partagent toutefois avec ces derniers un goût prononcé pour le kitsch. L’auteur de La Dispute et de La norme du vrai vise en effet à montrer, avec une certaine efficacité nous semble-t-il, et après avoir identifié les principales acceptions de la notion philosophique et épistémologique de « réalisme », que le « carnaval ontologique » dans lequel s’illustrent cette fois-ci le « réalisme spéculatif » de Quentin Meillassoux, les « réalismes accueillants » de Markus Gabriel, de Tristan Garcia ou de Bruno Latour[3], et, dans une moindre mesure, le « réalisme contextualisé » de Jocelyn Benoist ou encore le « nouveau réalisme » de Maurizio Ferraris, ne sont en réalité ni particulièrement « réalistes » (ils semblent bien plutôt incarner diverses formes d’idéalisme), ni ne sont spécialement « nouveaux » — sauf peut-être en ce qui concerne, pour les premiers d’entre eux, une aptitude particulière à la grandiloquence, elle-même favorisée par des moyens de médiatisation jusqu’alors inédits en philosophie (blogs, conférences sur internet, réseaux sociaux électroniques, etc.).

    Il y a une chose au moins dont les nouveaux réalistes ne semblent pas dépourvus, c’est du sens de la publicité.

    Un Beaujolais nouveau n’est pas nécessairement du Beaujolais (cela peut être de la piquette). De même un réalisme nouveau n’est pas nécessairement nouveau : ce qui peut sembler nouveau à l’un peut apparaître comme une vieille lune à l’autre, et on ne sait jamais si ce qui nous apparaît nouveau maintenant sera considéré comme nouveau plus tard. Le problème est que, plus encore que la plupart des termes philosophiques, celui de « réalisme » est d’une plurivocité qui défie les classifications. Sans parler des sens de ce terme en art, qui sont légion, bien des philosophes dans le passé ont été ou se sont appelés « réalistes », même si ce terme n’est vraiment entré dans le vocabulaire qu’après Kant : Platon, Aristote, Thomas d’Aquin, Descartes, Locke, Reid, Bolzano, Frege, Brentano, Ingarden, Bertrand Russell, Moore, Mackie, Smart, Armstrong, etc. Une école de philosophie américaine, aujourd’hui bien oubliée, s’est jadis appelée « New Realism » (R.B. Perry, R.W.Sellars et alii). Mais on est très rarement « réaliste » tout court. La plupart du temps on est en philosophie un réaliste dans tel ou tel domaine ou sujet : quant au monde extérieur, quant aux universaux, quant aux entités mathématiques ou scientifiques, quant aux valeurs morales ou esthétiques, quant aux vérités logiques ou quant aux vérités juridiques (on parle de « réalisme scandinave » en droit), etc. On est rarement réaliste globalement, et dans tous les domaines, et un même auteur peut être réaliste dans un domaine et pas dans un autre. Platon par exemple est dit « idéaliste » quant aux Idées, mais aussi réaliste quant à sa conception des entités abstraites. Aristote est réaliste en éthique, mais ne l’est pas quant aux entités mathématiques. On est aussi réaliste relativement à un problème. Par exemple on classe souvent Descartes et Locke comme des réalistes indirects quant à la perception, et Reid comme un réaliste direct. Le réalisme généralisé est une notion tout aussi incongrue que celle de « génie universel » ou de couteau suisse intégral. De plus, la notion de ce qui est réel ou pas est, comme nous le rappelle le dialogue d’Alice avec Tweedledum et Tweedledee, souvent égarante :

    “You know very well you’re not real.”

    “I am real !” said Alice, and began to cry.

    “You won’t make yourself a bit realler by crying,” Tweedledee remarked : “there’s nothing to cry about.”

    “If I wasn’t real,” Alice said – half laughing through her tears, it all seemed so ridiculous – “I shouldn’t be able to cry.”

    “I hope you don’t suppose those are real tears ?” Tweedledum interrupted in a tone of great contempt.

    La situation n’est pas plus claire pour les philosophes que chez Alice. Comme l’a remarqué Crispin Wright : « S’il y a jamais eu un consensus sur le mot “réalisme” comme terme philosophique technique, ce consensus s’est indubitablement fragmenté sous les pressions exercées par les divers débats – en sorte qu’un philosophe qui viendrait affirmer qu’il est un réaliste en sciences, ou en éthique, n’aurait sans doute, pour la plupart des publics philosophiques, fait rien de plus que se racler la gorge

    Les nouveaux réalistes d’aujourd’hui entendent manifestement réagir, de près ou de loin, au postmodernisme. Ils ont peur de ce dont Rorty n’avait pas peur, d’avoir « perdu le monde »[10]. Mais en même temps, ce qui frappe, dans leurs livres, c’est que les doctrines dont ils nous disent qu’elles portent la marque du réalisme paraissent souvent, pour ceux qui ont une éducation classique en philosophie, assez peu conformes à l’image courante du réalisme. Comment un auteur qui nous dit qu’il n’y a qu’une nécessité, c’est la contingence, un autre qui nous dit que tout existe sauf le monde, un autre qui nous dit que l’activité scientifique ne porte que sur une réalité qui a son mode d’existence propre alors que d’autres discours ont le leur, ou d’autres encore qui nous disent que le vrai réalisme n’a pas à se prononcer sur la réalité de quoi que ce soit, sont-ils encore des réalistes ? N’a-t-on pas envie de leur dire, à la manière de Régis Laspalès dans un sketch fameux : « Tu m’embrouilles ! »

    #philosophie #epistemologie #realisme #french_theory #relativisme #Bruno_Latour #affaire_maffesoli

  • http://www.cairn.info/resume.php?ID_ARTICLE=RES_P1991_9N46-47_0126
    Pour en finir avec la « communication »

    La notion de communication ne permet pas de délimiter une discipline : on peut parler de communication à propos de n’importe quel phénomène, à condition que des êtres vivants y soient mêlés. La plupart de ceux qui parlent de communication ont une conception linéaire du processus ainsi désigné, y compris les différents courants de la sémiologie. L’auteur propose de parler de production de sens, et de se donner les moyens de traiter la circulation de sens comme processus complexe, non linéaire : il y a un décalage constitutif entre la production et la reconnaissance du sens. Cela mène, sous l’inspiration de Peirce, à proposer un modèle ternaire comme unité élémentaire du sens. La question cruciale de l’observateur, enfin, soulève une hypothèse sur l’indécidabilité de la relation entre la tiercéité impliquée en production et celle en reconnaissance.

    #communication #Sciences_de_la_communication

  • http://www.actu-philosophia.com/spip.php?article227


    Paul Jorion : Comment la vérité et la réalité furent inventées

    Paul Jorion, anthropologue et économiste récemment auréolé de gloire grâce à sa description précoce des risques systémiques de crise économique dès 2005, a publié en 2009 un livre ambitieux au titre séduisant, Comment la vérité et la réalité furent inventées [1], d’inspiration sans nul doute foucaldienne, se proposant de reproduire la généalogie de concepts centraux dont la valeur d’évidence semble prête à vaciller. C’est peu dire, donc, que l’attente fut grande en ouvrant ce livre, tant par la réputation que l’auteur avait acquise que par le titre alléchant, promettant d’ébranler une de nos certitudes les mieux fondées. De surcroît, le patronage revendiqué par Jorion était séduisant : « L’ouvrage, écrivait ce dernier, constitue un vigoureux plaidoyer en faveur d’un « retour à Aristote », et je me situe donc automatiquement dans la tradition de ceux qui m’ont précédé dans cette voie, comme G. W. Friedrich Hegel, Pierre Duhem, Emile Meyerson ou Alexandre Kojève. » [2]

    Hélas, la déception se substitua bien vite à l’attente, et l’agacement à l’espoir : quoique parcouru çà et là d’intuitions sans doute défendables, l’ouvrage charrie de trop nombreuses approximations et asserte de manière péremptoire des énormités qui, pas une seconde, ne se trouvent démontrées, le tout d’ailleurs structuré par de bien contestables raisonnements.

    L’idée générale que propose Jorion est pourtant féconde ; elle consiste à identifier la naissance de la vérité à l’époque platonicienne, et celle de la réalité-objective, c’est-à-dire de la modélisation mathématique comme univers plus réel que le monde sensible, à la Renaissance – Kepler et Galilée. Le problème réside alors sans doute moins dans la thèse en elle-même, qui mérite que l’on s’y arrête, que dans la manière dont elle est argumentée, tant sur le plan rationnel que sur le plan factuel. En outre, la structure du livre est extrêmement brouillonne, et souffre d’une quasi-absence de construction similaire à un patchwork géant nuisant in fine à la bonne intelligibilité de l’ensemble.

    #épistémologie #philosophie #recherche #relativisme

  • http://www.letemps.ch/Page/Uuid/175228c6-620e-11e5-bcb8-823d68be581d/Chercheurs_pour_votre_notori%C3%A9t%C3%A9_oubliez_les_revues_pr%C3%A9f%C3%A9


    Chercheurs : pour votre notoriété, oubliez les revues, préférez les médias

    Pour faire connaître leurs dernières découvertes, certains chercheurs n’hésitent pas à court-circuiter le système de révision par les pairs (le « peer-review ») en sollicitant d’abord les médias. Une façon d’inverser le processus habituel de validation qui leur permet de gagner immédiatement en notoriété. Sans filet et dans l’urgence, les journalistes sont ainsi de appelés de plus en plus à jouer le rôle de « peer-reviewers »

    [...]

    La reprise dans les médias : un accélerateur de notoriété
    Devant l’annonce d’une potentielle « révolution scientifique », les journalistes sont tentés d’agir dans l’urgence, d’autant plus sous la pression engendrée par une publication plus rapide dans un média concurrent. Eux-mêmes souvent peu aguerris du domaine traité, ils n’ont plus pleinement le temps de faire leur travail habituel de consultation des experts, de recherche de contexte, de se poser les simples questions d’usage : si la découverte d’Homo naledi était si révolutionnaire, pourquoi a-t-elle été soumise à une revue de seconde zone sans peer-review initial (eLife) et non à l’une des publications phare, telles Nature ou Science , qui raffolent pourtant de ce genre d’histoire d’hominidés ? Probablement parce que certaines données étaient justement lacunaires et les conclusions trop hâtives.

    L’aspect positif de telles divulgations publiques à large spectre est peut-être de « montrer la science en train de se faire » : les scientifiques soumettent au débat dans leur communauté les résultats intermédiaires de leurs travaux. Cette démarche est donc acceptable pour autant qu’elle soit sincère, non parasitée par des enjeux économiques, que la mise en scène médiatique ne soit pas verrouillée, et qu’elle ne suive pas un agenda ou un plan caché. Les scientifiques sont en effet de plus encouragés à être à tous prix présents dans les médias, tant il apparaît, selon une enquête du New-York Times , que la notoriété qui en découle peut être corrélée à l’obtention de fonds pour des recherches ultérieures.

    #peer-review #recherche #info_comm #publication

  • http://www.slate.fr/story/106247/fuck-nuances-sciences-humaines-surplace
    « Fuck les nuances », ou quand les sciences humaines font du surplace

    Une maladie s’est répandue chez les théoriciens du monde universitaire : l’art de couper les cheveux en quatre, d’exprimer mille fois la même chose sous un angle différent, semble être devenue la règle. Pire : le gage d’un travail universitaire sérieux. Un sociologue dit « Stop ! » (ou plutôt : « Fuck ! »).

    On prépare une réponse ?

    #SHS

  • https://www.cairn.info/l-emergence-des-cosmopolitiques--9782707152008.htm



    L’émergence des cosmopolitiques

    Nos sociétés modernes se sentent en rupture face à ce qu’elles ont fabriqué. Crise environnementale, changements climatiques, risques et insécurités marquent cette rupture et, face à elle, notre perplexité à comprendre et à agir : d’une part, nous commençons à dépendre des conséquences imprévues et menaçantes de nos actes ; d’autre part, nous voyons se dresser contre nous une seconde nature composée de tous les exclus de la modernité – les non modernes (migrants du sud, marginaux, ruraux sédentaires), les non-humains (entités environnementales) ou encore des sur-natures (religions, croyances…). Or ces séries d’exclus étaient tout à la fois la condition et la conséquence pour que la société moderne puisse croire à sa maîtrise sur la nature et sur elle-même. Les cosmopolitiques – ces politiques du monde (kosmos en grec ancien) repensées par Isabelle Stengers et Bruno Latour – s’appuient sur ce constat pour élargir la politique à d’autres êtres que les humains. Leur dimension planétaire leur est conférée par les risques globaux qui pèsent désormais sur l’ensemble de la planète. Cet ouvrage collectif explore les implications de cette mutation du politique dans les différents champs disciplinaires et professionnels, et notamment celui de l’aménagement du territoire. Trois questions seront abordées plus particulièrement : la recomposition du collectif (avec qui, avec quoi devrons-nous cohabiter, et comment le faire ?) ; la participation du public (comment associer la définition d’un problème public et celle du public concerné ?) ; les transformations de l’aménagement du territoire (comment rendre crédible, sensée et utile une pensée de l’aménagement bousculée par la question environnementale ?).

    #cosmopolitiques #STS #Epistemologie #Aménagement_du_territoire

  • http://sciences-critiques.fr/quest-ce-que-le-progres-technique


    Qu’est-ce que le progrès technique ? (titre original : Progrès technique et mythe évolutionniste : une méta-règle de l’inconscient contemporain)

    L’essentiel est de se libérer de la méta-philosophie du progrès, de s’évader de cette prison imaginaire dans laquelle les idées reçues de l’évolutionnisme nous ont enfermés. Le chemin de l’avenir est ouvert non par l’innovation en ligne droite mais par la rupture qui brise le temps du devenir et nous redonne notre liberté.

    [...]

    L’idée de progrès ne fait plus recette, c’est un fait. Les politiques, ou plutôt les acteurs de ce « pouvoir » qui n’est pas nécessairement politique, ont tiré depuis longtemps les leçons de cette désaffection et les économistes de service ont rebaptisé « croissance » le progrès en lui enlevant tout contenu éthique.

    #décroissance #progrès #thermodynamique

  • Cartographies Subjectives I
    Une expo organisée par le Syndicat Potentiel

    C’est à Strasbourg et ils viennent tout juste de me signaler leur existence et l’ouverture de cette expo qui promet (dommage que je ne l’ai pas su avant, je me serai organisé pour y aller). Superbe initiative, et je m’impatiente de faire connaissance avec cette équipe !

    Ils ont aussi un scoop.it très riche en signalements et info diverses :
    http://www.scoop.it/t/art-et-cartographie

    https://www.facebook.com/events/1923958284496120

    François Bauer, Gladys Bourdon, Marie Bouts, Bureau d’études, Marta Caradec, Armelle Caron, Yann Coiffier, Fabien Fischer, Marine Froeliger, Lucie Guillemin, Guillaume Greff, Catherine Jourdan, Horizome, Benoit Perez, Marie Quéau, Sabine Réthoré, Till Roeskens
    & Marion Turbat, Julia Trouillot, Vincent Schueller

    L’exposition rassemble des cartographies produites par des artistes, créateurs, chercheurs...
    À mi-chemin entre création artistique et outil de visualisation géographique, la cartographie subjective se révèle ici dans ses versants urbanistiques, sociologiques, poétiques, géopolitiques ou même intimes. Les cartes agissent ainsi comme autant de mises en lumière de comment nous vivons ou percevons les multiples espaces qui nous environnent.

    EXPOSITION
    DU 25 SEPT AU 17 OCT 2015 MAR—SAM 15h—19h
    VERNISSAGE
    JEUDI 24 SEPT À 18h

    Cartographies Subjectives I est présentée par le Syndicat Potentiel dans le cadre des Journées de l’Architecture

    Cartographies Subjectives II, sa suite, sera présentée du 21 au 12 décembre 2015, dans le cadre du Festival Strasbourg-Méditerranée

    L’exposition bénéficie de prêts de l’Artothèque de la Ville de Strasbourg
    Crédit visuel Recto : Catherine Jourdan / Projet de Géographie Subjective avec le MUDAM. 2012 (extrait)

    http://syndicatpotentiel.free.fr
    Photo de Syndicat Potentiel Strasbourg.

    Beaucoup de projets pour #cartoexperiment #cartographie_subjective #cartographie_radicale

  • Les incommensurables - Sophie Houdart (2015)
    http://www.librairie-sciencespo.fr/autres-ouvrages-de-sociologie/autres-ouvrages/livre/les-incommensurables/sophie-houdart/9782930601175.html

    Je viens de lire d’une traite ce #livre qui explique, sur le mode d’anthropologie de la science, comment fonctionne le LHC. Le boson de Higgs n’est pas le sujet. L’enquête porte sur le #travail au quotidien de divers techniciens, qu’il s’agisse de mesurer un instrument qui bouge tout le temps, de négocier avec les fermiers qui travaillent en surface, de surveiller les rejets. On passe aussi du temps avec les spécialistes du beam qui font tourner le faisceau de hadrons et parlent aux gluons du gateau (possible que je confonde avec Téléchat), avec des bribes de conversation plus proche de la poésie que de l’intelligible.

    Il y a des histoires sympas de frigos, de fil à pêche, de vaches, de trousseaux de clés, d’aimants géants, de cryogénie, de coffres de bagnole sous la neige… Des référentiels différents entre la Suisse, la France et le #CERN, qu’il s’agisse du droit à appliquer, des coordonnées géographiques, etc.

    à ranger avec Yucca Mountain http://seenthis.net/messages/79249 ,
    Superphénix http://seenthis.net/messages/29773 , et le film Into Eternity http://seenthis.net/messages/18378

    #nucléaire #science #physique #grands_instruments #espace

    et une œuvre liée (“Propoagation de la monotonie”) :
    http://www.f93.fr/media/Propagation.pdf

  • Doit-on faire les frais des droits d’inscription ? - La Vie des idées
    http://www.laviedesidees.fr/Doit-on-faire-les-frais-des-droits-d-inscription.html

    Le deuxième régime est celui de type « social-démocrate », qui caractérise les pays du nord de l’Europe (Danemark, Finlande, Norvège, Suède). Au Danemark par exemple, les étudiants ne payent pas de frais d’inscription, ils perçoivent une allocation d’un montant de 783 euros par mois s’ils ne vivent plus chez leurs parents (389 euros dans le cas contraire) et peuvent en plus contracter un prêt d’un montant mensuel de 400 euros (les étudiants ayant un enfant à charge, les étudiants handicapés ou ceux n’ayant plus le droit à une allocation pour cause d’échec bénéficient de prêts particuliers). Au Danemark, le financement de l’enseignement supérieur représente 1,9% du PIB, dont 1,8% est assuré par des dépenses publique. À l’inverse des pays du régime précédent, dans les pays du modèle « social-démocrate » le financement de l’enseignement supérieur est public, les frais d’inscription sont inexistants et les bourses (ou allocations d’autonomie) sont très développées. Dans ce modèle, les allocations ne servent pas à payer des frais d’inscription mais à permettre aux étudiants de couvrir l’ensemble des coûts liés à leur scolarité dans l’enseignement supérieur. Ce système permet de garantir aux étudiants une véritable autonomie par rapport au milieu familial d’origine. Contrairement au modèle précédent, les rendements de l’éducation sont vus comme étant avant tout sociaux ; l’investissement éducatif n’est donc plus privé mais collectif. Les pays caractérisés par ce type de régime présentent des taux d’accès et de réussite dans l’enseignement supérieur à ceux du régime « libéral » (respectivement 71% et 50% au Danemark ou 76% et 47% en Finlande).

  • Estimating the reproducibility of psychological science
    http://www.sciencemag.org/content/349/6251/aac4716

    One of the central goals in any scientific endeavor is to understand causality. Experiments that seek to demonstrate a cause/effect relation most often manipulate the postulated causal factor. Aarts et al. describe the replication of 100 experiments reported in papers published in 2008 in three high-ranking psychology journals. Assessing whether the replication and the original experiment yielded the same result according to several criteria, they find that about one-third to one-half of the original findings were also observed in the replication study.

    #Réplication #SHS

  • http://lectures.revues.org/18530
    Les cultures des sciences en Europe (2)
    Dispositifs, publics, acteurs, institutions

    Poursuivant la réflexion conduite dans le premier volume – Dispositifs en pratiques –, cet ouvrage propose de recentrer le débat sur les publics des dispositifs de médiation des sciences : quelles sont les dimensions institutionnelles et les logiques d’acteurs qui colorent les actions de culture scientifique et technique (CST) ? Comment les publics se conçoivent-ils comme acteurs ? Et, car telle est la question qui traverse l’ensemble des contributions, comment et dans quel objectif ce public est-il « mis en culture » ? Que devrait-il apprendre, savoir, comprendre, faire ?
    Les textes rassemblés ici approfondissent l’un ou l’autre aspect des reconfigurations des politiques de CST en Europe, plus particulièrement en France. Ils sont organisés selon trois lignes directrices. D’abord, il s’agit d’interroger, d’un point de vue théorique autant que pratique, ce que démocratiser les sciences signifie et qui sont les acteurs et institutions revendiquant cette démocratisation. Ensuite, sont examinés les supports de la « publicisation » des sciences : comment les médias conforment-ils les narrations de la vulgarisation ? Quels sont les effets attendus par les producteurs de ces histoires et images ? Symétriquement, la troisième partie s’intéresse aux devoirs – nouveaux et plus traditionnels – assignés aux publics. Leur demande-t-on d’interagir, de participer, de s’engager ? Quels sont les dispositifs élaborés pour ce faire ? L’ouvrage ne saurait se refermer sans interroger les « paradigmes politiques » qui sous-tendent ces efforts de mise en culture des sciences : s’agit-il de faire accepter les innovations ou de prendre réellement en compte les différentes perceptions de la science et des techniques ? Si plusieurs auteurs montrent qu’il est possible de dépasser la notion de public pour concevoir le citoyen comme un partenaire, force est de constater que ces tentatives de « cultiver les publics en science » s’imposent parfois contre la volonté des publics concernés.

    #STS #Sciences_de_la_communication #Science_studies

  • Google, le rêve de vivre sans Etat
    https://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/300715/google-le-reve-de-vivre-sans-etat

    Google et de manière plus générale les grands services de l’Internet (le plus souvent californiens) sont en train de prendre, sans qu’on s’en rende compte, la place de l’État, des États, dans la gestion quotidienne de nos droits et libertés. Cette évolution quasiment invisible s’est faite avec l’assentiment tacite (parce que l’enjeu est incompris) des citoyens-internautes-clients, et avec la complicité aveugle des gouvernements qui, par manque de vision politique, ont cédé chaque jour davantage de terrain en croyant y trouver leur intérêt.

    #Google #Libertarianisme #Numérique #Politique #Silicon_Valley #Transhumanisme #Économie

  • Politicizing science: Conceptions of politics in science and technology studies
    http://sss.sagepub.com/content/45/1/3.abstract?rss=1
    Résumé de l’article :

    This essay examines five ideal–typical conceptions of politics in science and technology studies. Rather than evaluating these conceptions with reference to a single standard, the essay shows how different conceptions of politics serve distinct purposes: normative critique, two approaches to empirical description, and two views of democracy. I discuss each conception of politics with respect to how well it fulfills its apparent primary purpose, as well as its implications for the purpose of studying a key issue in contemporary democratic societies: the politicization of science. In this respect, the essay goes beyond classifying different conceptions of politics and also recommends the fifth conception as especially conducive to understanding and shaping the processes whereby science becomes a site or object of political activity. The essay also employs several analytical distinctions to help clarify the differences among conceptions of politics: between science as ‘political’ (adjective) and science as a site of ‘politics’ (noun), between spatial-conceptions and activity-conceptions of politics, between latent conflicts and actual conflicts, and between politics and power. The essay also makes the methodological argument that the politics of science and technology is best studied with concepts and methods that facilitate dialogue between actors and analysts. The main goal, however, is not to defend a particular view of politics, but to promote conversation on the conceptions of politics that animate research in social studies of science and technology.

    #STS

  • http://sms.hypotheses.org/2299
    CNES, DU SIGLE AU SIGNE

    Si nous retirons l’article, la question devient alors : qu’est-ce que « CNES » ? Avec l’article, nous sommes en effet encore confrontés à des discours qui voudraient nous dire ce que sont les choses, alors que nous souhaitons porter l’attention sur ce que signifient les mots qui les désignent, en amont de toute assignation officielle : s’intéresser en somme à la signification du signe « CNES » plutôt qu’aux sens de l’objet auquel ce signe renvoie dans les discours. À cet égard, les configurations de signes de l’ensemble « sigle-logo-signature » sont révélatrices, précisément parce que « CNES » y apparaît dans un état sémiologiquement natif, en deçà de tout contexte syntaxique et discursif trop lié aux circonstances. On examinera trois étapes significatives de cette histoire sémiologique depuis la création du CNES en 1961, en y recherchant invariants et points d’inflexion significatifs.


  • Je commence un fil sur la « Plaque de Pioneer ». Merci d’avance à tous pour vos contributions !
    Et on commence par Wikipédia, avec deux articles :
    Plaque de Pioneer
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Plaque_de_Pioneer

    La plaque de Pioneer est une plaque métallique embarquée à bord de deux sondes spatiales lancées en 1972 et 1973, Pioneer 10 et Pioneer 11, sur laquelle un message pictural de l’humanité est gravé à destination d’éventuels êtres extraterrestres : un homme et une femme représentés nus, ainsi que plusieurs symboles fournissant des informations sur l’origine des sondes.

    Il s’agit en fait d’une sorte de « bouteille à la mer interstellaire », les chances pour qu’elle soit retrouvée étant extrêmement faibles.

    Les sondes Pioneer furent les premiers objets construits par des humains à quitter le système solaire. Les plaques sont attachées aux sondes de manière à être protégées de l’érosion des poussières interstellaires ; si bien que la NASA s’attend à ce que la plaque (et la sonde elle-même) survive plus longtemps que la Terre et le Soleil.

    Un message plus détaillé et évolué, le Voyager Golden Record, est embarqué sous la forme d’un disque vidéonumérique par les sondes Voyager, lancées en 1977.

    Le Voyager Golden Record
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Voyager_Golden_Record

    Le Voyager Golden Record est un disque embarqué à bord des deux sondes spatiales Voyager, lancées en 1977. Ce disque de 12 pouces contient des sons et des images sélectionnés pour dresser un portrait de la diversité de la vie et de la culture sur Terre, et est destiné à d’éventuels êtres extraterrestres qui pourraient le trouver.

    Tout comme son précurseur la plaque de Pioneer, il s’agit d’une « bouteille à la mer interstellaire », les chances pour que ces disques soient retrouvés étant extrêmement faibles. De plus, s’ils l’étaient, ce serait dans un futur très lointain : les sondes Voyager ne se retrouveront pas à moins de 1,7 année-lumière d’une autre étoile avant 40 000 ans. Donc, plus qu’une tentative sérieuse de communication avec des extraterrestres, ces disques ont un sens symbolique.

    Sur le couvercle du vidéodisque est gravé le schéma explicatif du mode de lecture ainsi que les symboles inscrits sur la plaque de Pioneer. Le disque lui-même comprend de nombreuses informations sur la Terre et ses habitants, allant des enregistrements de bruits d’animaux et de cris de nourrisson, jusqu’au bruit du vent, du tonnerre, ou d’un marteau-piqueur. Sont aussi compris les enregistrements du mot « Bonjour » dans une multitude de langues, des extraits de textes littéraires et de musique classique et moderne.

    Une source d’uranium 238 (choisi pour sa période radioactive de l’ordre de 4,5 milliards d’années) est également embarquée à bord des sondes, permettant de déterminer le temps écoulé depuis le lancement par datation radioactive.

    The Voyager Interstellar Record
    https://www.youtube.com/watch?v=Rat2vEMojeM&feature=youtu.be&list=PLA5Z0m2JKyVJUgkMG08WP8KsAvLrjfkj


    Avec plus précisément le titre The Sounds of Earth : https://soundcloud.com/brainpicker/the-sounds-of-earth-the-golden

    Et les images envoyées dans l’espace.
    116 Images of the Voyager Golden Record – a Message for Extraterrestrial Life
    http://webodysseum.com/art/116-images-of-the-voyager-golden-record

    #Plaque_de_pioneer
    #Voyager_Golden_Record
    #Pioneer_10
    #Pioneer_11
    #Sounds_of_Earth
    #Epistémologie
    #Histoire_des_Sciences
    #STS
    #Esthétique

    • http://link.springer.com/chapter/10.1007/978-94-010-1451-9_11
      On the Critique of Scientific Reason de P. K. Feyerabend
      Dans une note :

      Carl Sagan, surely one of the most imaginative scientists alive warns us not to unduly restrict the possibilities of life, and he mentions various types of ‘chauvinism’ (oxygen-chauvinism: if a planet has no oxygen, then it is uninhabitable; temperature chauvinism: low temperatures such as those on Jupiter and high temperatures such as those on Venus make life impossible; carbon chauvinism: all biological systems are constructed of carbon compounds) which he regards as unwarranted (The Cosmic Connection, New York 1975, Ch. 6). He writes (page 179): “It is not a question of whether we are emotionally prepared in the long run to confront a message from the stars. It is whether we can develop a sense that beings with quite different evolutionary histories, beings who may look far different from us, even ‘monstrous’ may, nevertheless, be worthy of friendship and reverence, brotherhood and trust”. Still, in discussing the question whether the message on the plaque of Pioneer 10 will be comprehensible to extraterrestrial beings he says that “it is written in the only language we share with the recipients: science” (18; cf. p. 217: messages to extraterrestrial beings “will be based upon commonalities between the transmitting and the receiving civilization. Those commonalities are, of course, not any spoken or written language or any common, instinctual encoding in our genetic materials, but rather what we truly share in common — the universe around us, science and mathematics.”) In times of stress this belief in science and its temporary results may become a veritable maniac-making people disregard their lives for what they think to be the truth. Cf. Medvedev’s account of the Lysenko case.

      #Plaque_de_pioneer
      #Relativisme
      #Feyerabend
      #Épistémologie

    • Carl Sagan & Ann Druyan
      Saturday, December 07, 1985

      Lloyd Moss talks to Pulitzer-Prize-winning astronomer Dr. Carl Sagan and his wife, author Ann Druyan, about their ten-year collaboration and their upcoming book, Comet. They discuss the Voyager Interstellar Record Project and the collection of culture and music that was curated for it. They discuss the five musical selections which were culled from the twenty-seven works used in the Voyager project.

    • Et un projet similaire de la même veine, plus récent (2012)
      https://en.wikipedia.org/wiki/EchoStar_XVI

      The Creative Time was launched with EchoStar XVI into outer space an archival disc created by artist Trevor Paglen called The Last Pictures. Made of ultra-archival materials, the disc is expected to orbit the Earth for billions of years affixed to the exterior of the communications satellite. A silicon disc has one hundred photographs selected to represent modern human history.

      http://www.kurzweilai.net/the-last-pictures-launches-with-echostar-xvi-satellite
      The Last Pictures launches with EchoStar XVI satellite

      http://creativetime.org/projects/the-last-pictures

      Since 1963, more than eight hundred spacecraft have been launched into geosynchronous orbit, forming a man-made ring of satellites around the Earth. These satellites are destined to become the longest-lasting artifacts of human civilization, quietly floating through space long after every trace of humanity has disappeared from the planet.
      Trevor Paglen’s The Last Pictures is a project that marks one of these spacecraft with a visual record of our contemporary historical moment. Paglen spent five years interviewing scientists, artists, anthropologists, and philosophers to consider what such a cultural mark should be. Working with materials scientists at Massachusetts Institute of Technology, Paglen developed an artifact designed to last billions of years—an ultra-archival disc, micro-etched with one hundred photographs and encased in a gold-plated shell. In Fall 2012, the communications satellite EchoStar XVI will launch into geostationary orbit with the disc mounted to its anti-earth deck. While the satellite’s broadcast images are as fleeting as the light-speed radio waves they travel on, The Last Pictures will remain in outer space slowly circling the Earth until the Earth itself is no more.

      #Echostar
      #The_Last_Pictures

    • http://onlinelibrary.wiley.com.gate3.inist.fr/doi/10.1002/2013EO400004/pdf
      Nick Sagan Reflects on Voyager 1 and the Golden Record

      © 2013. American Geophysical Union. All Rights Reserved.
      Eos
      , Vol. 94, No. 40, 1 October 2013
      Nick Sagan Reflects on Voyager 1
      and the Golden Record
      When scientists confirmed on 12 September that NASA’s Voyager 1 spacecraft had entered
      interstellar space (
      Eos, 94
      (39), 339, doi:10.1002/ 2013EO390003), the probe was acknowledged
      as the first human- made object to travel into that realm. The probe and its twin, Voyager 2, each
      carry a 12-inch gold- plated copper disk, known as the Golden Record.
      The Golden Record is a time capsule containing images, music, and sounds from planet
      Earth that were selected for NASA by a committee chaired by the late astronomer Carl Sagan.
      The Golden Record includes greetings to the universe in 55 different languages. The greeting in
      English was recorded by then 6-year-old Nick Sagan, son of Carl Sagan and NASA Pioneer
      spacecraft plaque artist Linda Salzman.
      When it was confirmed that Voyager 1 had entered interstellar space,
      Eos
      contacted Nick
      Sagan, now 43 and a writer and producer, for his comments.

    • La Nasa met en ligne les messages de Voyager aux extraterrestres
      http://rue89.nouvelobs.com/rue89-culture/2015/08/04/les-messages-voyager-extraterrestres-mis-ligne-nasa-260603

      [C]omme le faisait remarquer l’un des membres du comité réuni par Sagan :
      « Les chances que la plaque soit vue par un seul extraterrestre sont infinitésimales. Par contre, elle sera vue par des milliards de Terriens. Sa vraie fonction est donc d’en appeler à l’esprit humain et d’œuvrer à son expansion, et de faire de l’idée d’un contact avec une intelligence extraterrestre une expansion désirable de l’humanité. »

  • https://sms.hypotheses.org/1685


    La performativité du langage des chiffres. Des chiffres qui font parler d’eux

    Auparavant auxiliaires discrets du pouvoir, les chiffres -financiers, économiques, comptables, gestionnaires- sont devenus dans les années 1980 d’hystériques agents d’une mondialité débridée, au risque 30 ans plus tard, de se muer en un Golem incontrôlable de chiffres, de tableaux de chiffres, de tableaux de tableaux de chiffres…. Aujourd’hui, l’immense majorité des transactions financières sont réalisées automatiquement entre serveurs distants et l’immense majorité des transactions qui ne sont pas automatiques sont des transactions « dérivées » de l’économie des échanges de biens et des services. Les résultats –et la transparence- de ces vertigineuses dérivations comptables sont incertains et l’histoire immédiate, celle de la crise que nous vivons encore, montre que les prophéties des grands prêtres de la finance ne s’auto-réalisent pas toujours.

    Malgré ces alertes et leurs conséquences économiques et sociales, les chiffres et leurs représentants sont plus que jamais tout-puissants dans l’organisation des règles du jeu de l’économie financière moderne. Produits et moteurs d’une économie globalisée, les chiffres envahissent désormais tous les domaines et sphères d’activités de notre vie sociale (activités culturelles, politiques, citoyennes, amicales, familiales, intimes…). Tout se chiffre, se compte et se calcule désormais ; et ce de plus en plus vite et par-delà les distances géographiques, culturelles ou linguistiques. Notre société offre un spectacle sans cesse renouvelé de ces chiffres qui font parler d’eux. Les débats de l’entre-deux tours des élections présidentielles françaises en sont un bon ( et triste ?) exemple.

    #Économie #Épistémologie

  • http://www.t-o-m-b-o-l-o.eu/meta/when-is-grahic-design-quelques-remarques-nominalistes-sur-la-definitio


    When is graphic design ? Quelques remarques nominalistes sur la définition d’une discipline

    Les différentes lunettes du design graphique nous font voir une même chose de plusieurs manières. Il y a design graphique lorsque le paradigme – ou la correction optique, pour filer la métaphore des lunettes – est suffisamment juste pour nous faire entrevoir une chose par le discours dont elle fait l’objet, tout en faisant méconnaître les conditions de félicité de ce discours. Il y a design graphique lorsqu’il y a croyance. Car tout en tenant les choses à distance, le design graphique fait méconnaître cette distance : un des effets du symbole, c’est la naturalisation de la relation qu’il établit. Il suffit par exemple de considérer l’importance de la polarisation rose bleu dans les représentations de l’opposition masculin féminin pour comprendre les effets d’assignation symbolique de la couleur, qui, faisant méconnaître l’arbitraire des catégories qu’elle exprime, les fonde plus efficacement en légitimité. Les représentations du territoire, de l’événement, de l’individu, évoquées plus haut, sont ainsi « orientées » – dirait on en langage courant – par le design, nous éloignant alors d’une vérité première dont il faudrait faire le deuil mais qui cependant nous est constamment présentée comme telle. S’il y a un paradoxe du graphisme, c’est bien à cet endroit qu’il est à chercher. Pour lire une carte, il faut l’investir de l’autorité qu’elle présente, ne pas douter de son objectivité scientifique. Pour pleinement croire à la représentation, il faut méconnaître l’arbitraire des choix qu’a pu opérer le design, s’investir dans le jeu de langage qu’elle instaure, souscrire à l’illusio, à ce que décrit Bourdieu comme un principe d’adhésion aux règles tacites du jeu social, et pourrait-on dire, aux codes visuels du jeu graphique.

    Il n’est pas certain que l’on puisse concevoir une affiche qui puisse définir en propre ce qu’« est » le design graphique, mais ce qu’il est possible de faire en revanche, c’est bien plutôt de décrire les relations symboliques dont le design graphique est l’objet, pour mieux comprendre la manière dont il transforme les rapports de force en rapports de sens.

    #Design #Épistémologie #Relativisme

  • http://sms.hypotheses.org/2089


    Qui sont ceux qu’on cite ?

    La concentricité des cercles n’est pas liée à la force des liens : on peut détester un proche et admirer un pair. Ils ne sont pas forcément corrélés à des usages particuliers des citations : on peut citer fréquemment une référence dont on ne connait pas les auteurs. Ces cercles sont une expression de l’entourage du chercheur tel qu’il l’a mobilisé dans sa publication à un moment précis.

    Ceux que l’on cite ne sont pas toujours des amis, ni même des connaissances : on déborde donc bien le tout petit monde décrit par le romancier David Lodge dans son célèbre ouvrage. Les citations mettent en scène un monde scientifique hétérogène, segmenté, stratifié et organisé de différentes manières auxquelles ces cercles concentriques renvoient : de la plus institutionnelle (laboratoires et équipes) à la plus intellectuelle (les spécialités disciplinaires), en passant par la plus informelle (la création de liens et les collèges invisibles). La citation est contrainte par ces contextes. Elle n’est donc pas libre et affranchie comme pourraient le laisser entendre certains slogans – « soyez cités dans le monde entier ! » – prônant la mise en ligne des publications. Gageons que les dispositifs et médias sociaux qui sauront intégrer et composer avec ces contraintes seront promis à un bel avenir.

    #SHS #STS

  • http://www.implications-philosophiques.org/actualite/une/le-neutre-dune-langue-sans-neutre


    Le « neutre » d’une langue sans neutre. Genre grammatical et dénomination de la personne

    Le masculin, en endossant un des rôles supposément attribués au neutre, devient le genre de référence, non-discriminant. C’est sur ce bagage que s’appuie l’Académie pour justifier la dissymétrie entre les genres grammaticaux par la simple référence à « l’héritage latin ». Le latin, présenté à tort comme l’unique matrice du français, expliquerait cette prédominance du masculin et permettrait de l’asseoir définitivement comme intrinsèque à la langue française. Mais cet argument latiniste semble négliger deux points pourtant importants :

    certains substantifs neutres latins sont passés au féminin en français, du fait de leur déclinaison plurielle en -a (c’est le cas de folium, -i, n. qui donne feuille, f., ou encore de granum, -i, n. qui donne graine, f., etc.) ;
    le neutre latin est un genre grammatical à part entière, et non un entre-deux ponctuel entre masculin et féminin : le français n’est en ce sens pas déficient par rapport au latin.

    Bref, « l’héritage latin » n’est pas si clair que cela et ne semble pouvoir porter seul la responsabilité du « masculin-neutre ». En attribuant de dicto au masculin cette capacité neutralisante, les ouvrages grammaticaux et linguistiques autorisent l’établissement d’une hiérarchie présentée comme nécessaire entre les deux membres de l’opposition en genre (toujours dans le cadre de la dénomination de la personne) : au genre grammatical masculin correspondraient les traits [+ humain] et/ou [+ mâle] selon le contexte ; au genre grammatical féminin, le seul trait [+ femelle]. Le mot boucher pourrait désigner soit la sous-catégorie /boucher/ (référents /mâles/), soit la catégorie /boucher, bouchère/ (référents /mâles/ et /femelles/), alors que le mot bouchère ne pourrait désigner que la sous-catégorie /bouchère/ (référents /femelles/). C’est cette idée que l’hypothèse d’un « masculin-neutre » valide et justifie : comme le rappelle Claire Michard (à juste titre de façon critique), en langue française, le féminin est marqué et pose la catégorie « de sexe », « tandis que le masculin, genre non-marqué, ne pose rien quant à cette catégorie »[4] et peut de ce fait sans difficulté être considéré comme représentatif de l’humain.

    #Genre