• Rediffusion
    #Alicen_Grey : Je me méfie des hommes « féministes »… et vous devriez le faire aussi
    http://tradfem.wordpress.com/2016/11/13/je-me-mefie-des-hommes-feministes-et-vous-devriez-le-faire-aussi

    Si vous êtes un mec qui lisez ceci et que vous vous considérez comme un féministe, alors j’ai simplement quelques questions pour vous :

    Êtes-vous plus susceptible d’arrêter de soutenir l’industrie du porno parce qu’elle exploite et brutalise violemment des femmes – ou parce que vous avez regardé trop de porno et que maintenant votre bite ne fonctionne plus très bien ? ?

    Si chaque femme féministe dans le monde se réveillait un jour et décidait que les hommes ne sont pas autorisés à se dire féministes, respecteriez-vous cette limite en comprenant que vous n’avez pas droit à tout ce que vous voulez – ou vous battriez-vous pour votre droit à vous approprier un mot destiné aux femmes, et aux femmes seules ?

    Avez-vous commencé à vous qualifier de féministe parce que vous avez un désir réel d’abandonner les façons dont vous bénéficiez du patriarcat – ou parce que vous pensiez que des femmes vous trouveraient plus intéressant si vous vous appropriiez leur identité ?

    Et aviez-vous le moindre intérêt pour les enjeux des femmes (avortement, écart salarial, harcèlement de rue, objetisation sexuelle dans les médias) avant de prendre conscience du féminisme – ou avez-vous attendu jusqu’à ce qu’on vous dise que les hommes aussi souffrent du patriarcat avant de vous inquiéter de ce qu’il inflige aux femmes ?

    Si cela n’est pas déjà tout à fait évident, chers Hommes Féministes, je me méfie de vous. (Ouais, je sais, « Mais pas de moi ! », « Pas de tous les hommes ! », Ugh, quoi que ce soit, taisez-vous.)

    Je me méfie de vous, parce que j’ai remarqué une chose :

    Au moment de discussions sur le racisme, je n’ai jamais entendu d’alliés blancs dire : « Je suis soucieux de cette question parce que la suprématie blanche nuit aussi aux Blancs ! »

    Et lors de discussions sur la pauvreté, je n’ai pas entendu de militants riches dire des choses comme, « Je me soucie de cette question parce que les riches souffrent aussi de l’oppression de classe ! »

    Alors pourquoi, grands dieux, pourquoi est-ce que je continue à entendre des hommes féministes dire, « Je me soucie de cette question parce que la suprématie masculine nuit aussi aux hommes ! »

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : https://medium.com/@alicengrey/not-all-men-well-actually-2d491d53dec4

    #hommes_féministes #violences

  • Corée du Sud : Des lignes d’affrontement claires | TRADFEM
    https://tradfem.wordpress.com/2016/11/30/coree-du-sud-des-lignes-daffrontement-claires

    L’activisme en ligne de Megalia et d’autres féministes a été, dans une certaine mesure, une réponse à la réalité d’une violence croissante à l’égard des femmes. En mai, une femme de 23 ans a été poignardée et tuée à Gangnam, un quartier abritant certains des plus grands et luxueux immeubles de bureaux, magasins et boîtes de nuit du pays. C’est arrivé alors qu’elle quittait une salle de bains dans un immeuble situé près de la sortie 10 du métro Gangnam, une zone aussi achalandée que Times Square à New York ou Oxford Street à Londres.

    L’assassin, un homme de 34 ans, a dit à la police avoir commis ce crime parce qu’il avait été maltraité par des femmes dans le passé.

    Des femmes ont afflué à cette sortie du métro dans les jours suivants pour rendre hommage à la victime en collant des affichettes sur les murs et en tenant des discussions publiques sur la misogynie. Selon des femmes ayant assisté à ces événements commémoratifs, des groupes de défense des droits des hommes ont contre-manifesté, en clamant qu’étiqueter ce crime comme un acte misogyne encourageait simplement la discrimination à l’égard des hommes.
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    Le 20 mai 2016, la ministre sud-coréen de l’Égalité des sexes, Kang Eun-hee, examine sur le mur d’une sortie de métro de Séoul des affichettes placées en signe de deuil après le meurtre brutal d’une femme de 23 ans, dans un crime à caractère haineux. (EPA / Yonhap)

    Le meurtre commis à Gangnam a fait ressortir le problème plus profond de la violence sexuelle infligée aux femmes. L’ICDF, financé par l’État, définit celle-ci comme le viol, les attouchements non consensuels et la prise sans consentement de photos ou de vidéos intimes. Les statistiques de l’ICDF révèlent une hausse du taux des violences sexuelles en Corée au cours des années récentes. Ces données ne font pas de distinction entre les hommes et les femmes, mais l’organisation précise que les victimes sont très majoritairement des femmes. Pour la chercheuse Lee Mi-Jeong, cette augmentation ne s’explique qu’en partie par le fait que plus de femmes sont prêtes à porter plainte que par le passé.

    Évolution du nombre d’infractions de violence sexuelle en Corée du Sud : https://www.theatlas.com/charts/SyrYHW4h

    Alors que les taux généraux de criminalité et d’homicide en Corée demeurent très faibles, les femmes sont plus nombreuses à être tuées que les hommes, ce qui est inhabituel dans un pays industrialisé, note M. Turnbull. L’Organisation des Nations Unies distingue le Japon, Hong Kong et la Corée comme certains des pays qui comptent les taux d’homicides les plus bas au monde, mais où la proportion de victimes masculines et féminines est proche de la parité. La violence contre les partenaires intimes est également un problème aigu au Japon (voir p.54-56 du document en hyperlien).

    « En Corée, la proportion d’homicides qui se produisent au sein d’une relation intime est très élevée », souligne Madame Mi-jeong de l’ICDF. « Les hommes ont un pouvoir énorme dans la tradition confucéenne. Battre sa femme y était considéré comme une façon de la discipliner. »

    Victimes masculines et féminines de meurtre dans divers pays en 2011 : https://www.theatlas.com/charts/rkS-Hfq6

    Song Ran-hee, secrétaire générale de la Ligne téléphonique d’urgence des femmes de Corée, un groupe à but non lucratif qui fournit des services de conseil et d’hébergement aux femmes en ayant besoin, affirme que, bien qu’aucune statistique officielle ne soit tenue à ce sujet, les recherches de son organisation montrent qu’une femme est assassinée par un partenaire intime ou un ex-partenaire tous les trois jours en Corée.

    Une femme est assassinée par un partenaire intime ou un ex-partenaire tous les trois jours en Corée.

    « Il n’y a pas beaucoup d’armes à feu dans notre pays, mais on est plus en danger à la maison, » dit Song Ran-hee avec un rire amer. « L’idée que la Corée est un lieu sécuritaire ne s’applique qu’à nos rues. »

  • #Isabella_Steger : Corée du Sud : Des lignes d’affrontement claires
    La Corée du Sud vit une bataille épique entre le féminisme et une misogynie profondément ancrée
    http://tradfem.wordpress.com/2016/11/30/coree-du-sud-des-lignes-daffrontement-claires

    En septembre dernier, l’édition coréenne de Maxim, un magazine pour hommes, affichait en page couverture Byeong-ok, un acteur ayant joué dans le film-culte « Oldboy ». Il posait, cigarette à la main, à côté d’une voiture, dont émergeait du coffre une paire de jambes de femme, les chevilles ligotées. Le titre du reportage était « Le Vrai Méchant ».
    Un groupe féministe en ligne récemment formé, Megalia, a immédiatement transmis cette couverture à plusieurs médias et organisations féministes partout dans le monde. Le tumulte résultant a obligé le bureau-chef de Maxim, aux États-Unis, à publier des excuses.
    L’activisme en ligne de Megalia constituait une avancée audacieuse dans un pays où les femmes continuent d’être sujettes à la discrimination au foyer, au travail et dans la rue. Mais alors que de plus en plus de femmes s’opposent à des attitudes conservatrices profondément ancrées en Corée, elles rencontrent un violent mouvement de réaction. Les jeunes hommes coréens, qui ne jouissent plus de la sécurité économique et de leur position de pouvoir traditionnelle, se défoulent virtuellement et littéralement sur les femmes.

    « La guerre sexiste est très violente en Corée, surtout chez la jeune génération », explique Katharine Moon, professeure de science politique au Wellesley College du Massachusetts.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : http://qz.com/801067/an-epic-battle-between-feminism-and-deep-seated-misogyny-is-under-way-in-south-k
    #Corée_du_sud #sexisme #violence #féminisme

  • #Finn_Mackay : Andrea Dworkin : Derrière le mythe

    https://tradfem.wordpress.com/2016/11/28/andrea-dworkin-derriere-le-mythe

    Andrea Dworkin était et demeure un personnage légendaire du mouvement féministe. Il est malheureux que ce que la plupart des gens croient savoir à son sujet se résume à de la désinformation antiféministe.

    J’ai rencontré Andrea pour la première fois à Brighton en 1996, lors d’une conférence internationale sur les violences faites aux femmes et leurs droits civiques (International Conference on Violence, Abuse and Women’s Citizenship). Puis, j’ai eu la chance de la croiser à deux autres occasions, et nous avons eu plusieurs conversations dont je chéris le souvenir. Je n’oublierai jamais son discours d’ouverture de la conférence de Brighton, que j’ai écouté parmi plus d’un millier d’auditrices toutes hypnotisées par l’honnêteté et la force du témoignage d’Andrea. Je n’oublierai jamais la passion qui animait ses paroles et la détermination claire et ferme qui sous-tendait sa voix basse, lente, chaude et mesurée. Elle ne mâchait pas ses paroles ; la plupart de ses discours ont une intensité viscérale ; ils désignent la souffrance physique des femmes et des enfants victimes de violence, ils soulignent le lourd héritage qui couvre de cicatrices le corps des personnes captives de la prostitution et de la pornographie.

    Bien sûr, Andrea n’était pas étrangère à la violence elle-même, et ses paroles n’hésitaient pas à désigner la violence des hommes contre les femmes et à en documenter les crimes. Érudite, critique littéraire, théoricienne politique, poète, romancière et militante, elle a mis la violence masculine sur la carte et elle a passé sa vie adulte à se dévouer sans relâche à la défense des personnes victimisées. Bien que nous la connaissions surtout pour son travail infatigable de plaidoyer pour les femmes, l’on sait moins qu’elle avait aussi longtemps été active dans les mouvements contre le racisme et contre la guerre.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : http://www.theheroinecollective.com/andrea-dworkin-behind-the-myth

    Finn Mackay est l’autrice de l’essai Radical Feminism : Feminist Activism in Movement. En 2004, elle a fondé le London Feminist Network et a relancé le défilé “London Reclaim the Night”. Après des travaux sur l’emploi des jeunes et l’éducation, Finn a élaboré une politique sur la prévention de la violence conjugale avant de retourner au monde universitaire et de terminer son doctorat sur le mouvement britannique de libération des femmes. Elle est actuellement chargée de cours senior en sociologie à l’Université de Bristol.
    #Andrea_Dworkin #intersectionalité #féminisme

  • Andrea Dworkin : Derrière le mythe | TRADFEM
    https://tradfem.wordpress.com/2016/11/28/andrea-dworkin-derriere-le-mythe

    Andrea connaissait intimement la #violence, elle utilisait cette connaissance pour travailler à la libération des autres et ne laissait jamais cette violence l’entraver ou l’arrêter. Andrea Dworkin n’avait rien d’une victime passive, comme on dit, bien qu’elle ait connu la #victimisation si commune à tant de #femmes, une victimisation qui est à la fois le fondement et l’objectif de la #domination masculine. Mais Andrea n’a pas pratiqué le #féminisme parce qu’elle avait été victimisée ; elle a pratiqué le féminisme parce que toutes les femmes sont victimisées et parce que le féminisme est notre mouvement de résistance collective. Ayant survécu à la violence sexuelle en tant qu’enfant, à la violence conjugale d’un partenaire et à une période de prostitution, Andrea était bien qualifiée pour enquêter sur le patriarcat et en disséquer le fonctionnement, avec une intelligence et une érudition aussi affûtées qu’un scalpel.

  • Je me méfie des hommes « féministes »… et vous devriez le faire aussi | TRADFEM
    https://tradfem.wordpress.com/2016/11/13/je-me-mefie-des-hommes-feministes-et-vous-devriez-le-faire-aussi

    Si vous êtes un mec qui lisez ceci et que vous vous considérez comme un féministe, alors j’ai simplement quelques questions pour vous :

    Êtes-vous plus susceptible d’arrêter de soutenir l’industrie du porno parce qu’elle exploite et brutalise violemment des femmes – ou parce que vous avez regardé trop de porno et que maintenant votre bite ne fonctionne plus très bien ? :-(

    Si chaque femme féministe dans le monde se réveillait un jour et décidait que les hommes ne sont pas autorisés à se dire féministes, respecteriez-vous cette limite en comprenant que vous n’avez pas droit à tout ce que vous voulez – ou vous battriez-vous pour votre droit à vous approprier un mot destiné aux femmes, et aux femmes seules ?

    Avez-vous commencé à vous qualifier de féministe parce que vous avez un désir réel d’abandonner les façons dont vous bénéficiez du patriarcat – ou parce que vous pensiez que des femmes vous trouveraient plus intéressant si vous vous appropriiez leur identité ?

    • Chouette texte que certains miséreux sexuels feraient bien d’apprendre par cœur et pour ce qui est dit aux féministes pour une fois je me sent pas mise en défaut ^^

      Lorsque nous présentons à des hommes nos points de vue féministes, nous perdons tellement, tellement de temps à chercher désespérément leur approbation et leur validation. Tellement de temps à faire tout en notre pouvoir pour nous dissocier du stéréotype de « la misandre ». (J’écris « nous » parce que j’en suis coupable moi aussi.)

    • Certaines punchlines m’ont plu, mais dans le fond, je reste plus que perplexe... Considérer que le terme féministe doit être réservé aux femmes, qu’est-ce que ça peut vouloir dire sur le terme de féminisme ? Les féminismes sont des courants d’idées, des mouvements, des pratiques concernant la domination masculine, le patriarcat, le genre et/ou le sexe comme construction sociale structurant des normes et hiérarchies, conditionnant des violences... Et si l’on appelle féministe quelqu’un.e qui partage les idées de l’un ou l’autre des courant du féminisme, comment peut-on le reserver à un sexe/genre particulier ?
      Et puis il faut distinguer le mec qui se revendique féministe auprès de féministes, de celui qui le fait auprès d’hommes (ou de femmes) qui ne le sont manifestement pas, le dénignre, etc...

      Que « Les femmes souffrent du patriarcat et c’est une raison suffisante pour y mettre fin. », c’est certain, et que la stratégie consistant à souligner le fait que les/des hommes souffrent aussi du partriacat soit problématique, en ce qu’elle recentre le problème sur les hommes, ça me parait assez juste (et clairement énervant lorsque ca devient la réaction typique des hommes lorsqu’on leur parle de féminime). Mais pas suffisament pour balayer les questions que ça pose. Si c’est absurde de se "soucier" du patricarcat parce qu’on se soucie des hommes, de même qu’il est absurde de se soucier de la pauvreté "parce que les riches souffrent aussi de l’oppression de classe", le fait que le patriarcat n’est pas uniquement un systeme de privilège en faveur des hommes, mais plus largement un système d’oppression global (dont les femmes sont essenciellement victime, mais on pourrait ajouter que parmi les femmes, selon qu’elles soient racisées, pauvres, etc., l’oppression n’est pas la même) est loin d’être anondin, tant pour analyser le phénomène que (par conséquent) pour le combattre. Pour reprendre le parallèle avec les riches : si c’était plus souvent affirmé avec conviction qu’être éduqué dans une famille de gros bourges, avoir toute ses relations sociales médiatisé par le fric et ses codes, être le pire des cyniques et générer des souffrances en masse pour accroitre son patrimoine n’est ni enviable ni épanouissant, autrement dit que le privilège de la richesse est aussi et surtout une aliénation, peut-être que nous serions moins nombreux à exercer les innombrables violences de la hiérarchie économique, et à vouloir l’exercer encore plus, vouloir devenir riche...
      Brigitte Fontaine, dans sa chanson patriarcat, chantait :" Geolier, tu est prisonnier, dans une prison, tout le monde est prisonnier".

      D’ailleurs, la tendance des hommes féministes à faire valoir que la violence patricarcale s’exerce aussi sur les hommes n’est peut-être pas complétement lié à une volonté de recentrer le débat sur sa propre souffrance. Ca me semble être un reflexe particulièrement lorsqu’on les qualifie individuellement, au nom du genre qu’on leur assigne brutalement au passage, de dominant et de privilégié, puisqu’homme — ce qui plus que de niveller les situations, tend aussi à re-essencialiser (re-naturaliser) le genre "homme", en minorant les autres positions sociales qui lui sont assignées (racisé, handicapé, pauvre...). Pour tout ces aspects, les approches intersectionnelles et les approches queer du féminisme me parraissent tres interressantes.

    • Les féminismes sont des courants d’idées, des mouvements, des pratiques concernant la domination masculine, le patriarcat, le genre et/ou le sexe comme construction sociale structurant des normes et hiérarchies, conditionnant des violences... Et si l’on appelle féministe quelqu’un.e qui partage les idées de l’un ou l’autre des courant du féminisme, comment peut-on le réserver à un sexe/genre particulier ?

      Merci pour cette démonstration par l’exemple, écrire une définition du féminisme sans utilisé le mot femme c’est une belle performance.

      Dans le même esprit que l’article de tradfem, http://decolereetdespoir.blogspot.fr/2016/11/feminisme-au-masculin-lobstacle.html

    • Désolé de ma maladresse (j’y aurais gagné un lien qui alimente ma réflexion -work in progress...) J’essaie de comprendre ce que signifie un mouvement d’idée dont il ne serait pas possible pour tout le monde de s’en revendiquer... Et je galère... Merci en tout cas pour ces liens, et clairement, je découvre cette problématique de la récupération par les hommes d’une lutte qui doit être avant tout mené par les femmes, ça je n’en doute pas.

    • De ce que j’ai compris, quand un homme rentre au sein d’un groupe de femmes, il amène ses privilèges avec lui et les vieux schémas se mettent en place, de manière consciente ou pas, à l’intérieur comme à l’extérieur du cercle (l’homme tire des bénéfices au dépend des femmes, il devient l’interlocuteur du groupe, etc ...).

    • @nicolasm : Oui, quand je dis que je découvre cette problématique, je découvre surtout son ampleur, et le niveau de conflictualité qu’elle suciste, y compris apparement entre féministes (femmes, donc), au point que soit affirmé que, finalement, beaucoup (la plupart ?) des pro-féministes sont probablement pire/plus encombrant pour la lutte que les sexistes affirmés et les masculinistes. Mais il me semble clair que toute lutte pour l’émancipation ou la défense d’un groupe social doit être méfiante envers celles et ceux qui en pretendant la soutenir, alors qu’iels sont exterieures aux groupes en question, se posent finalement en représentant.e.s de cette lutte. La question était je crois déjà posé lors du combat pour l’abolition de l’esclavage au Etats-Unis, et celui des droits civiques, où s’était constitué des groupes non-mixte. Non-mixité qui me parait-être un outils essenciel pour ce type de lutte.

      @aude_v

      Arrivent des camarades qui nous expliquent des trucs qui les arrangent, qui leur permettent d’avoir un petit confort devant le spectacle de la domination masculine : ah eux, non, ouf, tout va bien.

      Qu’un homme puisse se dire féministe ou pro-féministe pour mieux se disculper, se considérer comme non-concerner par la critique féministe, mérite bien à mon avis non seulement de la méfiance, mais véritablement une remise en cause de sa posture : ce qui m’est apparu comme particulièrement convaincant et pertinant dans certaines perspectives féministes, la théorisation du genre, ou encore certain discours sur le racisme, c’est justement l’idée selon laquelle nous sommes socialement construit, que nos identités et manières d’etre, de voir le monde, etc., sont conditionnés en fonction de notre genre/race/classe, que nous sommes donc profondément imprégné.e.s de schemas de dominations. Se dire féministe ou pro-féministe pour un homme devrait donc à mon sens impliquer qu’il reconnaisse du même coup être très certainement imprégné, de multiples façons, des schemas de la domination masculine — sans quoi il s’agit de se revendiquer d’une pensée tout en rejetant l’un de ses socles. Mais je pense que ce que n’accepte pas beaucoup d’entres-eux, c’est le discours un peu Bourdieusien qui fait de cette impregnation une seconde nature dont nous ne pourrions jamais véritablement nous défaire, à laquelle nous serions condamnés, de la même maniere que les femmes seraient condamnées à se comporter en tant que dominées (selon Bourdieu... qui pose régulièrement le même diagnostique pour tout type de dominant.e.s et dominé.e.s...)
      Et oui, l’article decolereetdespoir m’a personnellement plus parlé et fait réfléchir que celui de tradfem.

    • @aude_v Merci pour le développement. Vu les nombreuses expériences relatées même dans des milieux qui auraient dû être bienveillants et vigilants, ça ne m’étonne pas qu’une catégorie dominée veuille s’organiser sans inclure d’individus de la catégorie dominante. Et ça fait crier les dominants qui s’étranglent d’être privés d’une tribune, d’un accès, d’une opportunité.

    • L’emploi de « iels » n’était peut être pas adapté, en effet. Mais pour les autres formulations epicenes (j’avoue que j’ai du wikipedier le mot), je ne souhaitais pas invisibiliser les femmes ou rapports hommes/femmes, mais parler des postures de représentation abusives, qui peuvent être le fait d’hommes ou de femmes (par ex un.e bourgeois.e prétendant défendre et representer les classes populaires...)
      Sinon, j’ai découvert avec intérêt les articles de ton blog sur le sujet, et notamment le « trop queer », et grâce à eux, l’entretien croisé masson/thiers-vidal, merci. Et j’ai cru comprendre que les articles de son livre se trouve pour la plupart en ligne : je chercherai, mais j’avoue que si tu (ou qqn.e d’autre) les a a porté de clic, ça m’intéresse !

    • Ce matin j’ai fait une expérience involontaire : chercher (feministe OR feminisme) sur youtube... je ne me remets toujours pas de la sélection des vidéos « les plus pertinentes », quand on sait à quel point ce site est fréquenté... il y a décidément un énooooorme boulot éducatif à faire, encore et encore !