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  • Lutter contre l’impérialisme multipolaire

    Loin de favoriser les luttes populaires, le déclin de la puissance états-unienne et l’essor de multiples pôles sur la scène mondiale ne font que rebattre les cartes. Cette reconfiguration impériale s’accompagne d’un renforcement du rôle coercitif des États, au service de l’accumulation capitaliste. Les luttes anti-impérialistes doivent avoir un caractère pluraliste et anti-autoritaire.

    Comme l’écrivait Samir Amin en 2006, « les défis auxquels est confrontée la construction d’un véritable monde multipolaire sont plus sérieux que ne le pensent de nombreux “altermondialistes” ». Dix-sept ans plus tard, l’appel lancé par l’économiste franco-égyptien aux nations les invitant à se « déconnecter » de l’ordre économique occidental semble plus que jamais ignoré par les élites politiques du Sud.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/11/07/lutter-contre-limperialisme-multipolaire

    #international

  • AUDIO « L’antisionisme, une histoire juive », interview de Michèle Sibony par Daniel Mermet
    Michèle Sibony | 01/11/23 |
    https://ujfp.org/lantisionisme-une-histoire-juive-interview-de-michele-sibony-par-daniel-mermet

    Avec ce recueil de textes de Hannah Arendt à Judith Butler, d’Ilan Pappé à Daniel Bensaïd, de Karl Kraus à Michel Warschawski, Monsieur Macron et Madame Borne auront la possibilité de découvrir que l’antisionisme est d’abord une histoire juive.

    Antisionisme, une histoire juive éditions Syllepse
    Coordinateurs : Béatrice Orès, Michèle Sibony, Sonia Fayman | Parution : octobre 2023
    https://www.syllepse.net/antisionisme-une-histoire-juive-_r_76_i_1053.html
    #7oct23

  • #Propriété_collective des #terres : « Des espaces de résistance face à l’agriculture industrielle et capitaliste »

    basta ! : Dans le secteur agricole, on compte seulement une installation pour deux à trois cessations d’activité, alors qu’un agriculteur sur quatre doit partir à la retraite d’ici 2030. L’accès à la terre est-il le frein principal à l’activité agricole en France ?

    Tanguy Martin : L’accès à la terre est clairement un frein, économique d’abord. La terre, selon les régions, peut coûter assez cher. S’y ajoutent les coûts des bâtiments, du cheptel, des machines, dans un contexte où les fermes n’ont cessé de grandir en taille depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

    Il y a aussi un principe de défiance : c’est plus facile de vendre ses terres, ou de les louer à son voisin qu’on connaît depuis très longtemps, qu’à quelqu’un qu’on ne connaît pas, qui peut vouloir faire différemment, non issu du territoire... Or, 60 % des gens qui veulent s’installer aujourd’hui ne sont pas issus du milieu agricole. Les freins administratifs se combinent à ce parcours du combattant.

    Aujourd’hui l’accès à la terre se fait par le marché : les terres sont allouées aux gens capables de rentabiliser une ressource, et pas forcément aux gens capables de nourrir un territoire ou de préserver un environnement.

    À partir de quel moment la terre agricole est-elle devenue une marchandise ?

    Jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale, la terre est restée un bien de prestige et de pouvoir à travers lequel on maîtrise la subsistance de la population. Mais après 1945, l’agriculture est entrée dans le capitalisme : on commence à faire plus de profit avec la terre et la production de nourriture, voire à spéculer sur le prix de la terre.

    La terre est même depuis devenue un actif financier. Aujourd’hui, les sociétés dites à capitaux ouverts (financiarisées), dont le contrôle peut être pris par des non-agriculteurs, ont fait main basse sur 14 % de la surface agricole utile française. C’est plus d’une ferme sur dix en France [1]. Le phénomène a doublé en 20 ans !

    Peut-on vraiment parler de spéculation sur les terres en France alors même que le prix stagne en moyenne à 6000 euros par hectare depuis plusieurs années ? Il est quand même de 90 000 euros par hectare aux Pays-Bas !

    Depuis quelques années, le prix de la terre stagne et on pourrait en conclure qu’il n’y a pas de spéculation. En réalité, le prix de la terre a globalement augmenté en France sur les 20 dernières années.

    Actuellement, ce prix augmente dans certaines régions et baisse dans d’autres. Les endroits où l’on peut spéculer sur la terre sont globalement ceux où l’agriculture s’est industrialisée : les zones céréalières dans le centre de la France, de betteraves en Picardie, de maïs dans le Sud-Ouest... Là, le prix de la terre continue à augmenter.

    En revanche, il y a des endroits en déprise, notamment les zones d’élevage comme le Limousin, où le prix de la terre peut baisser. Les prix augmentent aussi à proximité des villes et des zones touristiques, où la terre risque de devenir constructible.

    En France, ce sont les Sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural (Safer) qui sont en charge de réguler le marché des ventes des terres agricoles. Elles sont très critiquées. Que faut-il faire de ces organisations ?

    Les Safer ont participé à limiter les inégalités d’accès à la terre et un prix de la terre relativement bas en France. C’est vrai, même s’il y a d’autres explications aussi, comme la plus faible valeur ajoutée produite par hectare en France.

    Pour autant, les Safer doivent encore évoluer pour pouvoir répondre aux enjeux alimentaires et agricoles du 21e siècle, il faut arriver à démocratiser leur gouvernance. Celles-ci restent aujourd’hui très liées aux décisions du syndicalisme majoritaire (de la FNSEA, ndlr). Les Safer doivent aussi devenir plus transparentes. Actuellement, les réunions de décision se tiennent à huis clos : c’est censé protéger les gens qui prennent les décisions pour qu’ils soient éloignés de certaines pressions, mais cela crée une opacité très délétère pour l’institution.

    Un autre élément à revoir, c’est la façon dont on fixe les objectifs politiques des Safer. Ces dernières, quand elles achètent une terre, doivent la revendre à la personne qui répond aux objectifs politiques qui sont notamment fixés dans des documents nommés « schémas directeurs régionaux des exploitations agricoles ».

    Ces documents, écrits par l’État et validés par arrêté préfectoral, décrivent quel type d’agriculture vont viser les Safer et d’autres instances de régulation foncière. Or, ces documents, du fait que le syndicat majoritaire est largement consulté, défendent plutôt la prolongation de l’agriculture vers son industrialisation. Il y a donc un enjeu à ce que ces documents soient écrits pour défendre une agriculture du 21e siècle qui défend l’agroécologie, et des paysannes et paysans nombreux sur les territoires. À ces conditions-là, il n’y a pas de raison de vouloir se passer des Safer.

    Le fait que nous ayons un système qui alloue la terre, non pas en fonction de l’offre et de la demande, mais en vertu d’un projet politique censé répondre à l’intérêt général, est un trésor inestimable en France qu’il faut absolument garder.

    En creux de votre ouvrage se pose la question du rapport à la propriété. Est-il possible de dépasser le modèle du paysan propriétaire ?

    Sur le principe, rien ne justifie le fait qu’à un moment, une personne ait pu dire « cette terre m’appartient ». La terre étant à la fois un lieu d’accueil du vivant et le lieu où l’on produit la nourriture, on peut estimer que la propriété de la terre doit être abolie. Sauf que, dans une société très attachée à la propriété privée, cela paraît utopique.

    Prenons donc le problème d’une autre façon, et voyons ce qu’on peut déjà faire à court terme. Il faut avoir en tête que les agriculteurs ne sont pas majoritairement propriétaires des terres qu’ils travaillent : 60 % de cette surface est louée dans le cadre du fermage. Il y a même des paysan·nes qui décident parfois de ne pas acheter la terre et préfèrent la louer pour éviter de s’endetter.

    D’autre part, on dispose d’une régulation foncière selon laquelle la terre n’est pas une marchandise comme les autres et ne doit pas être uniquement dirigée par le marché. Ces mécanismes juridiques permettent à l’État, aux collectivités locales et aux syndicats agricoles, de définir ensemble qui va accéder à la terre indépendamment du fait que ces personnes soient riches ou pas.

    On a là un embryon qui pourrait faire imaginer un droit de l’accès à la terre en France institué en commun. Il faut renforcer et orienter ces mécanismes – qui ont plein d’écueils ! – vers des enjeux d’alimentation, d’emploi, d’environnement... Chercher à démocratiser la question de l’accès à la terre et « le gouvernement des terres », c’est à la fois une capacité à se prémunir des effets mortifères du capitalisme, et cela permet de penser comment on pourrait gérer les terres autrement.

    Le capitalisme n’est pas une fatalité : il y a d’autres manières d’être au monde, de produire de l’alimentation, de vivre, de sortir d’un monde où le but n’est que la recherche du profit. C’est comme quand on milite pour la sécurité sociale de l’alimentation : la Sécurité sociale en 1946 n’a pas renversé le capitalisme, mais elle a créé des espaces de répits face au capitalisme, extrêmement importants pour que les gens vivent bien et envisagent de transformer la société.

    Le livre dresse un panorama des organisations qui travaillent au rachat des terres pour les mettre à disposition de paysan·nes répondant à des critères socio-environnementaux, avec des règles transparentes d’attribution de l’accès au foncier. Les surfaces acquises restent toutefois modestes. Peut-on uniquement compter sur ce type d’initiatives ?

    Les gens qui s’intéressent à la terre aujourd’hui ont bien compris qu’on n’allait pas abolir la propriété privée demain. Ils ont aussi compris que s’ils voulaient expérimenter d’autres manières de faire de l’agriculture et de l’alimentation, il fallait accéder à la propriété des terres.

    L’idée de la propriété collective, ce n’est pas l’abolition de la propriété privée, mais que des gens se mettent ensemble pour acheter de la terre. C’est ce que fait Terre de Liens en louant ensuite la terre à des paysan·nes qui mettent en œuvre des projets répondant aux enjeux de société, d’emploi, d’environnement, d’entretien du territoire... Mais c’est aussi ce que font d’autres structures de propriété foncière – la Société civile des terres du Larzac, la Terre en commun sur la Zad de Notre-Dame des Landes, Lurzaindia dans le Pays basque, la foncière Antidote, et bien d’autres.

    Tout un tas de gens essaient d’acheter des terres pour en faire des espaces de résistance face à l’agriculture industrielle et capitaliste. Cela permet d’imaginer d’autres rapports à la propriété. Ce sont des lieux d’expérimentation très importants pour susciter de nouveaux imaginaires, apprendre à faire autrement, créer de nouvelles manières d’être au monde.

    Le problème de ces lieux-là, c’est qu’ils ne peuvent pas permettre un changement d’échelle. Cela ne peut pas être la solution de sortie des terres du capitalisme. Comme elles n’abolissent pas la propriété, s’il fallait racheter toutes les terres, cela coûterait des centaines de milliards d’euros.

    Par ailleurs, ces terres ne sont pas à vendre à court terme – une terre se vend en moyenne tous les 75 ans. D’où la nécessité de faire à la fois des expérimentations de propriété collective, tout en ravivant la question de la régulation foncière pour sortir l’agriculture du capitalisme.

    En quoi la lutte de Notre-Dame des Landes, victorieuse en 2018, a reconfiguré les luttes, notamment anticapitalistes, autour des terres ?

    La question agricole et foncière, en France et même en Europe, était très peu investie par les milieux anticapitalistes. L’activisme des gens qui vont s’installer dans la Zad, les coopérations menées avec des syndicats agricoles comme la Confédération paysanne, ont – non sans débats houleux et conflits internes – mené à une lutte assez exemplaire sur un territoire.

    La répression peut être énorme, mais la capacité de résistance aussi. Cette lutte a produit des façons de faire sur le territoire – en termes d’habitat, d’agriculture collective, de vivre ensemble – inspirantes pour toute une génération militant contre le néolibéralisme et le capitalisme. Beaucoup de milieux politiques aujourd’hui parlent de subsistance, d’alimentation, de terres.

    Notre-Dame des Landes marque aussi le fait qu’avec de moins en moins d’agriculteurs dans la société (2,5 % des gens sont des travailleurs de la terre dont 1,9 % sont des agriculteurs au sens légal), les enjeux agricoles ne peuvent être uniquement du ressort des luttes paysannes. La centralité de ces luttes doit être partagée avec d’autres types d’acteurs politiques, notamment des gens qui habitent le territoire sans être forcément paysans.

    La dynamique des Soulèvements de la Terre est-elle un prolongement de Notre-Dame des Landes ?

    En effet, il me semble que Notre-Dame-des-Landes est une inspiration forte de la pensée qui s’agrège autour des Soulèvements, mouvement riche de sa pluralité. Les Soulèvements montrent que les espoirs nés de l’expérimentation à Notre-Dame-des-Landes sont possibles partout et qu’il va falloir faire différemment dans tous les territoires – chaque endroit ayant ses spécificités.

    Les questions de rapport à la terre ont aussi émergé dans l’espace politique des années 1990, avec les luttes au Chiapas, au Mexique, qui continuent d’inspirer les milieux politiques en Europe et en France. Cette circulation des imaginaires de luttes permet de penser des mondes différemment. Les Soulèvements arrivent à fédérer de manière assez importante et repolitisent très clairement ces questions de la terre. Ils portent ces questions sur tous les territoires qui ont envie de s’en emparer en disant : « C’est possible aussi chez vous ».

    Peut-on sortir l’agriculture du capitalisme ? Pour Tanguy Martin, auteur de Cultiver les communs, il faut combiner les expérimentations de propriété collective tout en s’attachant à la régulation foncière.

    https://basta.media/Propriete-collective-des-terres-des-espaces-de-resistance-face-a-l-agricult
    #agriculture #résistance #capitalisme #accès_à_la_terre #terre #financiarisation #spéculation #Sociétés_d’aménagement_foncier_et-d’établissement_rural (#Safer)

  • Rencontres des Luttes Paysannes et Rurales près de Bure
    https://www.latelierpaysan.org/Rencontres-des-Luttes-Paysannes-et-Rurales-pres-de-Bure

    L’Atelier Paysan a participé aux Rencontres des Luttes Paysannes et Rurales (https://lpr-camp.org) qui ont eu lieu fin août 2023 près de Bure. Cet événement a été l’occasion de : Co-présenter la Sécurité sociale de l’alimentation avec Somhack Limphakdy du collectif SSA Alsace et Tanguy Martin, auteur du livre « Cultiver les communs : une sortie du capitalisme par la terre ». Souligner les enjeux autour de l’agriculture numérique en l’illustrant notamment par l’exemple des robots de traite suite au (...) Actualités

    https://www.syllepse.net/cultiver-les-communs-_r_64_i_1042.html
    https://latelierpaysan.org/Le-plein-de-colportage-politique-a-l-automne

  • MAKSYM BUTKEVYCH
    Libertaire, antimilitariste, engagé volontaire, prisonnier de guerre

    Parution : Avril 2023
    Pages : 96 – 5 euros
    Maksym Butkevych est une grande figure ukrainienne du ­combat pour l’accueil et le droit des réfugié·es et des causes démocratiques. Engagé volontaire dès le lendemain de l’attaque de son pays par l’impérialisme russe, cet antimilitariste a été capturé en juin 2022.
    Présenté par la propagande du Kremlin comme un « fasciste à la tête d’un bataillon punitif », il a été condamné en mars 2023 à treize ans de prison dans les geôles d’une république fantoche prorusse.

    Sa libération doit devenir le symbole de la cause de la vérité contre le « mensonge triomphant qui passe » !
    https://www.syllepse.net/maksym-butkevych-_r_21_i_1045.html
    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/03/28/organisations-et-activistes-des-droits-humains-demandent-de-liberer-maksym-butkevych-illegalement-condamne-sur-un-territoire-occupe-par-la-russie/#comment-56360

    #international #ukraine #russie

  • La réédition du Staline de Léon Trotsky
    https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2023/01/23/la-reedition-du-staline-de-leon-trotsky_472798.html

    Les #éditions_Syllepse ont eu la bonne idée de rééditer le #Staline de Trotsky, que l’on ne trouvait plus depuis longtemps. Il s’agit d’une édition d’un millier de pages. Augmentée par rapport à celle de 1948, elle intègre des écrits destinés à cet ouvrage que l’on a récemment retrouvés dans les archives de #Trotsky. Elle rétablit aussi le contenu du texte original que, par endroits, le premier traducteur américain avait mutilé ou remanié selon ses propres opinions.

    – Petite et grande Histoire
    – Défense et illustration du #bolchevisme

    #stalinisme #révolution_russe #bureaucratie

    • […] On a là un texte plus fidèle, plus complet, dont l’importance réside d’abord dans le fait qu’il s’agit du tout dernier livre auquel #Trotsky a travaillé, et qu’on y retrouve donc le maximum de l’expérience et de la compétence dont toute une vie de #révolutionnaire l’avait doté.

      Au travers de la biographie de #Staline, il traite sous de multiples angles toute une série de questions qui concernent la #révolution et les tâches des révolutionnaires  : le #Parti_bolchevique, son rôle, ce qu’étaient les militants qui le construisirent et le firent vivre, «  l’air des cimes  », dit-il, qui y soufflait du temps de Lénine  ; l’attitude à l’égard des minorités nationales  ; la construction d’un mouvement ouvrier politiquement conscient  ; l’irruption des masses sur la scène durant les trois révolutions russes et la guerre civile  ; la création et la signification de l’#Internationale_communiste  ; l’#armement_du_prolétariat  ; la lutte pour l’édification d’un #État_ouvrier  ; les flux et reflux de l’histoire  ; le rôle des individus et des partis dans ces bouleversements  ; les ressorts de la dégénérescence bureaucratique de l’#URSS, la comparaison entre le #Thermidor_russe et le #Thermidor de la #révolution_française, la mise en place de la #dictature_stalinienne, la nature de la bureaucratie  ; l’avenir de l’URSS et la confiance que, tôt ou tard, la classe ouvrière internationale reprendra le drapeau de la lutte pour l’avenir communiste…

      Tous ces thèmes, Trotsky les discute au fil d’époques différentes de l’histoire du mouvement ouvrier, au travers de situations concrètes, de leur changement plus ou moins rapide et de la compréhension qu’en ont les masses, des conclusions qu’en tirent militants et dirigeants révolutionnaires. Et ils sont des centaines connus ou moins connus que Trotsky, qui les a côtoyés en tant que camarade de lutte, fait resurgir dans ces pages.

      C’est dire que, quand on veut s’inscrire dans la lignée du combat de #Lénine, de Trotsky et des bolcheviks pour renverser le système capitaliste tout entier, et donc comprendre ce qu’en furent les enjeux et en quoi ils sont aujourd’hui plus actuels que jamais, il y a toutes les raisons de lire ou de relire ce texte. En effet, Trotsky y a concentré ce qui faisait de lui un maillon irremplaçable dans la transmission du flambeau de la révolution aux nouvelles générations  : son expérience unique de #militant_communiste internationaliste, de dirigeant de la première #révolution_prolétarienne victorieuse de l’Histoire. […]

  • Spartacus n’est pas mort ! - CQFD, mensuel de critique et d’expérimentation sociales
    https://cqfd-journal.org/Spartacus-n-est-pas-mort

    La doyenne des maisons d’édition militantes disparaît… pour mieux perdurer. Ce 1er janvier, les éditions Spartacus sont devenues une collection chez Syllepse. Une transmission rare et réjouissante.

    #cahiers_spartacus
    https://www.syllepse.net/cahiers-spartacus-_r_88.html

    Les éditions Spartacus redeviennent ainsi en ce mois de janvier les « Cahiers Spartacus », une toute nouvelle collection chez Syllepse. Une maison d’édition elle aussi associative, « ayant des liens organiques avec le mouvement social, et dans laquelle nous avons confiance », explique Daniel. Qui précise que des conditions ont tout de même été posées : « Qu’ils fassent réellement vivre Spartacus ! Qu’ils poursuivent la diffusion des quelque 8 000 volumes que nous leur cédons, qu’ils rééditent les ouvrages épuisés qui le méritent. Et qu’ils continuent à enrichir la collection si d’aventure ils repèrent des textes qui y auraient leur place. » Une transaction à zéro euro : « On donne tout, cadeau ! Nous sommes une structure non commerciale qui a toujours été animée par des bénévoles, et de toute façon, on arrête. Le plus important est d’assurer la pérennisation de Spartacus. Mais c’était assez drôle de voir ces anticapitalistes notoires l’accepter difficilement. En bons marxistes pour qui tout a une valeur, ils souhaitaient nous payer un minimum ! »

    https://librairie-quilombo.org/Spartacus
    https://maitron.fr/spip.php?article107794
    #René_Lefeuvre #livres #cqfd

    • Spartacus a représenté une source inestimable m’ayant permis d’acquérir une culture militante autodidacte à l’époque où internet n’existait pas. Je n’ai jamais été dans une orga et il était rare de trouver sous une même enseigne éditoriale une telle ouverture politique où l’on trouvait aussi bien des livres sur le marxisme, le luxemburgisme, le conseillisme, l’anarchosyndicalisme, l’autonomie, l’anarchisme...

  • Introduction de Suzy Rojtman au livre Féministes ! Luttes de femmes, lutte de classes

    Je suis militante féministe depuis 1974. Ce dont je parle, je l’ai vécu de près ou de plus loin. Actrice souvent, témoin toujours. Dans la période actuelle de renaissance, mutation, bouleversement, recomposition du mouvement féministe, où la transmission est un enjeu vital, il fallait prendre la plume.

    Ce livre est structuré autour de trois colloques organisés par le Collectif national pour les droits des femmes dont je suis l’actuelle porte-parole avec pour thèmes : en 2010, pour les 40 ans du Mouvement de libération des femmes (MLF) : « Faire et écrire l’histoire : féminisme et lutte de classes de 1970 à nos jours » ; en mai 2018, pour les cinquante ans de Mai 68, « 1968-2018 les MaiS des féministes… luttes des groupes femmes d’entreprises et des commissions syndicales » ; en août 2018, « Féminisme lutte de classes et antiraciste, consubstantialité, intersectionnalité, retour aux origines et où en sommes-nous ? »

    Ce livre n’est cependant pas à proprement parler des « actes » des trois colloques mais ceux-ci servent d’appui à l’écriture d’une histoire.

    Suzy Rojtman (dir.) : Féministes ! Luttes de femmes, lutte de classes
    Editions Syllepse, Paris 2022, 360 pages, 20 euros
    https://www.syllepse.net/feministes-_r_22_i_941.html

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/01/02/introduction-de-suzy-rojtman-au-livre-feminist

    #féminisme

  • Autogestion. L’Encyclopédie internationale - Editions Syllepse
    https://www.syllepse.net/autogestion-l-encyclopedie-internationale-_r_76_i_648.html

    Composée de 300 entrées rédigées par 150 auteur·es venu·es de nombreux pays, cette #Encyclopédie couvre les cinq continents, 35 pays et court de 1848 à aujourd’hui. Il s’agit d’un projet #international de grande ampleur et de longue haleine. Les six premiers volumes sont disponibles à ce jour. D’autres suivront.

    Chaque volume propose des thématiques particulières.

    Les contributions proposées éclairent un aspect des expériences autogestionnaires qui parcourent différents pays, hier comme aujourd’hui.

    #autogestion #Syllepse

  • « Les statues, le nom des rues, ne sont pas innocents » : un guide pour décoloniser l’espace public - Basta !
    https://basta.media/les-statues-le-nom-des-rues-ne-sont-pas-innocents-un-guide-pour-decoloniser

    C’est une #rue discrète, perchée sur une colline résidentielle cossue du sud de #Marseille. Elle s’appelle impasse des Colonies. Au milieu de cette succession de maisons verdoyantes avec vue sur mer, une villa aux tuiles ocre porte un nom évocateur, L’oubli.

    L’oubli, c’est justement ce contre quoi s’élèvent les onze auteurs et autrices du #Guide_du_Marseille_colonial, paru le 1er septembre dernier aux éditions Syllepse [1]. Pendant deux ans, ces militants associatifs ont passé la #ville au peigne fin, arpenté les rues et fouillé les archives. Ils ont cherché les traces du #passé_colonial de ce port qui fut, entre le XIXe et le XXe siècle, la capitale maritime de l’#empire_français.

    https://www.syllepse.net/guide-du-marseille-colonial-_r_25_i_909.html

  • Le guide du #Marseille colonial

    Ce livre explore Marseille, ses rues, ses places et ses monuments et recense les traces et les empreintes de l’histoire coloniale et esclavagiste de la ville. Au cours de ce périple, le guide nous fait croiser les militaires, les hommes politiques, les armateurs, les scientifiques et les artistes qui ont participé au système de domination coloniale. Il nous emmène également à la rencontre des personnes ayant résisté et œuvré contre le colonialisme.
    Nous visiterons en sa compagnie les expositions coloniales, les institutions de la santé coloniale et, de manière plus contemporaine, ce guide nous rappellera les crimes racistes, qui prolongent la politique de domination et d’oppression.

    Les Marseillais·es, qui ne veulent plus marcher, habiter, étudier dans des rues et des lieux portant le nom des acteurs de la déshumanisation, n’ont plus qu’à suivre le guide…

    https://www.syllepse.net/guide-du-marseille-colonial-_r_21_i_909.html

    #décolonial #France #livre #guide #toponymie #toponymie_politique #noms_de_rue #mémoire #histoire
    #TRUST #master_TRUST

    ping @cede @karine4 @isskein

    • Guide du #Bordeaux colonial et de la métropole bordelaise

      Bordeaux s’est développé en jouant un rôle essentiel dans la constitution de l’Empire français.
      Ce livre s’intéresse à l’histoire de la ville à travers les noms de rues, voies et autres lieux choisis pour honorer ceux qui ont contribué à la construction de la France coloniale.
      Ce n’est pas, le plus souvent, en tant que négriers, ­esclavagistes, sabreurs, administrateurs coloniaux, théoriciens du racisme que beaucoup de personnalités ont été honorées. Elles l’ont été pour d’autres raisons mais elles ont été clairement engagées dans le système colonial.
      Bien des bienfaiteurs de la ville ont fait ruisseler un peu de leur fortune accumulée par la production et le négoce des produits coloniaux issus de l’esclavage et du travail forcé. Bien des militaires et des hommes politiques honorés ont contribué à leur ouvrir et à protéger leurs marchés. Bien des universitaires ont apporté la caution scientifique justifiant la domination.
      Ce guide n’ignore pas les quelques anticolonialistes à qui une place a tout de même été faite dans la ville. Il visite quelques lieux de mémoire et propose quelques coups de projecteur sur des aspects peu enseignés de l’histoire coloniale.
      Que ce guide permette de voir la magnificence de la ville sous un autre jour. Qu’il invite à d’autres promenades. Qu’il contribue à décoloniser les imaginaires.

      C’est un produit de haute nécessité dans la lutte contre toutes les formes de racisme.

      https://www.syllepse.net/guide-du-bordeaux-colonial-_r_25_i_822.html

    • Guide du #Soissons colonial

      L’ouvrage se présente comme un dictionnaire des rues de Soissons, qui aborde la biographie des­ ­personnages ­choisis par les élus municipaux sous l’angle de leur rapport avec le colonialisme : des massacreurs, des théoriciens du colonialisme, des politiques mêlés à la colonisation. Et, à côté, quelques antiracistes et quelques anticolonialistes.
      À Soissons, l’étude des noms de rues révèle des strates d’histoire, autant de couches et de sédiments mémoriels semblables aux couches sédimentaires superposées, qui ­constituent­ les plateaux et les replats du Soissonnais. Chaque génération ajoute les noms de ses « héros » du moment et cela ­aboutit à une stratification réactionnaire, raciste, sexiste, mêlant des noms dus à l’histoire locale à ces « gloires » discutables du récit républicain, au temps de l’empire colonial.
      Mais la ville a changé ! Les horreurs du colonialisme ne recueillent plus l’assentiment presque général, comme au temps où les Soissonnais·es prenaient le train pour aller visiter les « zoos humains » de ­l’Exposition coloniale.
      Notre ville appartient à tout le monde et pas à une clique de nostalgiques de généraux et de maréchaux colonialistes.

      Oui, le général Mangin, le « libérateur de Soissons » en 1918, était un massacreur, théoricien de l’utilisation des troupes coloniales, la « force noire », pour mener une guerre où les colonisé·es, sans droits, n’avaient rien à gagner.

      https://www.syllepse.net/guide-du-soissons-colonial-_r_25_i_847.html

    • Guide du #Paris colonial et des #banlieues

      Rues, boulevards, avenues et places, sans oublier collèges, lycées, statues et monuments parisiens, sont autant de témoins de l’histoire et de la légende du colonialisme français.
      Alors qu’aux États-Unis, poussées par les manifestant-es, les statues des généraux esclavagistes s’apprêtent à quitter les rues pour gagner les musées, ce guide invite à une flânerie bien particulière sur le bitume parisien.
      Sur les quelque 5 000 artères et places parisiennes, elles sont plus de 200 à « parler colonial ». Qui se cachent derrière ces noms, pour la plupart inconnus de nos contemporains ? C’est ce que révèle ce livre, attentif au fait que ces rues ont été baptisées ainsi pour faire la leçon au peuple de Paris et lui inculquer une certaine mémoire historique.
      On n’y retrouve pas uniquement les officiers ayant fait leurs classes « aux colonies ». Il y a aussi des « explorateurs » – souvent officiers de marine en « mission » –, des bâtisseurs, des ministres et des députés. On croise également des littérateurs, des savants, des industriels, des banquiers, des « aventuriers ».
      Laissons-nous guider, par exemple, dans le 12e arrondissement. Le regard se porte inévitablement sur le bâtiment de la Cité de l’histoire de l’immigration, l’ancien Musée des colonies construit en 1931 pour l’Exposition coloniale qui fut l’occasion d’honorer les agents du colonialisme et d’humilier ses victimes.
      Les alentours portent la marque de l’Empire colonial : rues et voies ont reçu le nom de ces « héros coloniaux » qui ont conquis à la pointe de l’épée des territoires immenses.
      Les alentours de l’École militaire sont également un lieu de mémoire très particulier, très « imprégné » de la culture coloniale.
      Dans le 16e, nous avons une avenue Bugeaud : Maréchal de France, gouverneur de l’Algérie, il pratique la terre brûlée et les « enfumades ». Il recommande d’incendier les villages, de détruire les récoltes et les troupeaux, « d’empêcher les Arabes de semer, de récolter, de pâturer ». Il faut, ordonne-t-il, « allez tous les ans leur brûler leurs récoltes », ou les « exterminer jusqu’au dernier ». S’ils se réfugient dans leurs cavernes, « fumez-les à outrance comme des renards ».
      Un peu partout, dispersées dans la capitale, on traverse des rues et des avenues dont les noms qui, tout en ayant l’apparence de la neutralité d’un guide touristique, sont autant de points de la cartographie coloniale : rues de Constantine, de Kabylie, de Tahiti, du Tonkin, du Dahomey, de Pondichéry, de la Guadeloupe… Toutes célèbrent des conquêtes et des rapines coloniales que rappellent la nomenclature des rues de Paris.
      Classés par arrondissement, les notices fournissent des éléments biographiques sur les personnages concernés, particulièrement sur leurs états de service dans les colonies. Des itinéraires de promenade sont proposés qui nous emmènent au travers des plaques bleues de nos rues en Guadeloupe et en Haïti, en Afrique, au Sahara, au Maroc, en Tunisie, en Algérie, en Nouvelle-Calédonie, en Indochine, à Tahiti, etc.

      Un livre qui se veut un outil pour un mouvement de décolonisation des cartographies des villes et qui propose un voyage (presque) immobile dans la mémoire coloniale de Paris.

      https://www.syllepse.net/guide-du-paris-colonial-et-des-banlieues-_r_25_i_719.html

    • « Les statues, le nom des rues, ne sont pas innocents » : un guide pour décoloniser l’espace public

      Que faire des innombrables noms de rue, statues et monuments qui glorifient toujours le colonialisme à travers la France ? À Marseille, un livre-inventaire entre en résonance avec des revendications mémorielles. Reportage.

      C’est une rue discrète, perchée sur une colline résidentielle cossue du sud de Marseille. Elle s’appelle impasse des Colonies. Au milieu de cette succession de maisons verdoyantes avec vue sur mer, une villa aux tuiles ocre porte un nom évocateur, L’oubli.

      L’oubli, c’est justement ce contre quoi s’élèvent les onze auteurs et autrices du Guide du Marseille colonial, paru le 1er septembre dernier aux éditions Syllepse [1]. Pendant deux ans, ces militants associatifs ont passé la ville au peigne fin, arpenté les rues et fouillé les archives. Ils ont cherché les traces du passé colonial de ce port qui fut, entre le XIXe et le XXe siècle, la capitale maritime de l’empire français.

      Le résultat : 232 pages d’inventaire des noms de rues, statues, monuments et autres bâtiments en lien avec la colonisation. « Notre volonté, c’est de mettre en lumière la face ténébreuse de l’histoire, qui est souvent cachée, en tout cas pas sue de tous, décrit Nora Mekmouche, qui a coordonné l’équipe de rédaction. Ce livre est un outil pédagogique et politique. »

      Un monument en hommage à une répression coloniale

      Un jour d’octobre, c’est en haut de la Canebière que deux autres des autrices et auteurs du guide, Zohra Boukenouche et Daniel Garnier, nous donnent rendez-vous pour une « promenade coloniale ». Première étape : le monument des Mobiles. Érigé à l’origine pour rendre hommage à des soldats de la guerre franco-prussienne de 1870-1871, le site sert parfois de lieu de commémoration officielle des deux guerres mondiales.

      À plusieurs reprises ces dernières années, préfet et maire ont déposé des gerbes de fleurs à ses pieds. Sur l’une de ses faces, le monument rend pourtant aussi hommage à un régiment ayant participé à la répression de l’« insurrection arabe de la province de Constantine » en 1871 et 1872. Une révolte matée dans le sang, avec confiscations massives de terres et déportations vers la Nouvelle-Calédonie.

      En descendant la Canebière, on traverse ensuite le square Léon-Blum. L’ancien président du Conseil figure à l’inventaire. L’homme a déclaré fermement repousser, dans une intervention à la Chambre des députés en 1925 (alors qu’il était député SFIO) le « colonialisme de guerre qui s’installe par la guerre et par l’occupation ». Mais dans la même prise de parole, le futur leader du Front populaire disait : « Nous admettons qu’il peut y avoir non seulement un droit, mais un devoir de ce qu’on appelle les races supérieures […] d’attirer à elles les races qui ne sont pas parvenues au même degré de culture et de civilisation. »
      « Ce sont des choix politiques, on doit les interroger »

      Puis on passe devant le lycée Adolphe-Thiers, le « massacreur de la Commune de Paris », qui a aussi soutenu la colonisation de l’Algérie. Devant le commissariat de Noailles, une plaque historique déposée par la mairie vante le souvenir d’un luxueux hôtel construit pour le compte du « négociant Victor Régis ». Nulle part il n’est précisé que cet armateur a construit sa fortune sur les côtes béninoises où « il trafiquait avec des marchands d’esclaves », indique Daniel Garnier.

      « L’idée, c’est de montrer que le nom des rues, des collèges, les statues qui trônent au coin des rues ne sont pas innocents. Ce sont des choix politiques, idéologiques, qui ont été faits par les dominants, donc on doit évidemment les interroger », explique Patrick Silberstein, éditeur chez Syllepse qui, avant le Guide du Marseille colonial, avait déjà publié le même type de guide au sujet de Paris et ses banlieues (2018), Bordeaux et Soissons (2020), en attendant Rouen (janvier 2023).

      « Moi j’habite en Seine-Saint-Denis, à Aubervilliers, qui est une ville d’immigration de tout temps, et aujourd’hui notamment d’Afrique subsaharienne, poursuit-il. À deux pas de chez moi, il y a un collège Colbert. Colbert, c’est un des idéologues de la domination blanche… ». Ministre de Louis XIV, Jean-Baptiste Colbert (1619-1683) a participé à la rédaction du Code noir. Ce texte juridique réglementant le statut des esclaves dans les colonies sucrières faisait d’eux des « biens meubles » pouvant être vendus comme des objets.

      Chez Syllepse, l’inspiration de lancer ces guides anticoloniaux est venue du sud des États-Unis, où un vaste mouvement antiraciste lutte pour le déboulonnage des statues des généraux confédérés. Et en France ? Faut-il changer les noms de rue, fondre les statues glorifiant le colonialisme ?
      À Bruxelles, vers un mémorial aux victimes de la colonisation ?

      En Belgique, un groupe de travail missionné par la Région Bruxelles-Capitale a récemment planché sur « la transformation de l’espace public colonial existant en un espace public décolonial véritablement inclusif ». Parmi ses propositions, rendues publiques en février, on trouve l’attribution de « noms de femmes et/ou de personnes de couleur liées à la colonisation belge » aux voies publiques portant actuellement le nom de figures coloniales. Le groupe d’experts a aussi proposé d’ériger un mémorial aux victimes de la colonisation à Bruxelles en lieu et place de la statue équestre du roi colon Léopold II.

      En France, l’État est beaucoup plus timide. Quand, entre 2020 et 2021, le gouvernement a fait travailler un conseil scientifique sur le projet « Portraits de France », il ne s’agissait que d’établir une liste de 318 personnalités issues des anciennes colonies ou de l’immigration dans laquelle les mairies pourront piocher si elles souhaitent diversifier les noms de leurs rues et bâtiments publics.

      Dans le Guide du Marseille colonial, l’équipe de rédaction ne prend pas ouvertement position pour telle ou telle solution de décolonisation de l’espace public. Mais elle relaye les différentes mobilisations et doléances allant dans ce sens.
      L’école Bugeaud débaptisée

      À Marseille, quelques voix demandent à ce qu’on donne le nom d’Aimé Césaire à l’actuelle rue Colbert. Mais c’est surtout sur les rues Bugeaud et Cavaignac que les énergies militantes se sont concentrées.

      Ces deux voies adjacentes sont situées dans le quartier populaire de la Belle-de-Mai. Pendant la conquête de l’Algérie, les généraux Thomas Bugeaud et Eugène Cavaignac ont développé la technique des « enfumades » : asphyxier par la fumée des tribus entières dans les grottes où elles s’étaient réfugiées. « C’est notamment pour ça que le fait de leur rendre hommage aujourd’hui encore pose vraiment problème », juge Valérie Manteau, écrivaine et membre d’un collectif mobilisé depuis 2019 pour le changement du nom de ces rues. En vain. Tractage, affichage, consultation des habitants, rien n’y a fait.

      Seule réussite : en mai 2021, l’école de la rue Bugeaud, qui portait également le nom du maréchal, a été débaptisée par la nouvelle majorité municipale issue d’une alliance des gauches. L’établissement répond désormais au nom d’Ahmed Litim, un tirailleur algérien décédé pendant les combats de la libération de Marseille, en août 1944. Mais pour les rues, rien de nouveau.
      « Il est temps de clôturer l’exposition coloniale »

      En 2020 à Paris, devant l’Assemblée nationale, la statue de Colbert a été affublée d’un tag « Négrophobie d’État ». La même année à Marseille, les statues représentant les colonies d’Asie et d’Afrique au pied de la gare Saint-Charles ont été maculées de peinture rouge. Le 8 mars dernier, une manifestation féministe s’y est arrêtée pour dénoncer leur caractère tant sexiste que raciste.

      Dans les années 1980 déjà, l’historien Philippe Joutard montrait à quel point ces statues sont problématiques [2] : « Le voyageur qui arrive à la gare Saint-Charles et descend son escalier monumental passe entre deux femmes assises chacune à la proue d’un navire.

      À droite, c’est l’allégorie de Marseille, colonie grecque ; à gauche, celle de Marseille, porte de l’Orient ; en contrebas, deux autres femmes couchées avec leurs enfants représentent les colonies d’Afrique et d’Asie. La leçon est claire : la cité phocéenne domine les territoires des deux grands continents ; le fantasme est plus évident encore : les “femmes-colonies” sont offertes, nues, presque liées, colliers autour du cou, bracelets aux bras et aux chevilles, et leurs filles elles-mêmes semblent à la disposition du conquérant ! »

      Que faire de ces statues ? Les détruire ? Les mettre au musée ? L’association Ancrages, qui travaille sur les mémoires des migrations, propose a minima d’y adjoindre des panneaux. Ceux-ci permettraient d’expliquer le contexte de production de ces sculptures, commandées pour l’exposition coloniale marseillaise de 1922. On y préciserait que ces images des populations asiatiques et africaines sont insultantes « pour les femmes et hommes d’aujourd’hui ».

      Dans une pétition diffusée sur le site Change, un collectif de féministes décoloniales va plus loin, demandant le retrait pur et simple de ces œuvres : « Ces statues artistico-historiques sont plus que des témoins passifs d’une l’époque révolue. L’histoire est un choix politique. Maintenir ces statues en place, les reblanchir, effacer très vite les graffitis anticoloniaux, c’est faire chaque jour un choix, celui de creuser encore les fractures entre celles et ceux qui font exister Marseille. » Et de conclure : « 1922-2022 : il est temps de clôturer l’exposition coloniale. 100 ans, ça suffit ! »

      https://basta.media/les-statues-le-nom-des-rues-ne-sont-pas-innocents-un-guide-pour-decoloniser

      via @odilon

  • Recension de « La conjuration des ego , d’Aude VIDAL, publiée sur le blog Les Ruminant.e.s | « TRADFEM
    https://tradfem.wordpress.com/2022/04/04/recension-de-la-conjuration-des-ego-daude-vidal-publiee-sur-le-bl

    Le féminisme est une lutte pour toutes les femmes et contre toutes les violences – physiques, psychologiques, verbales – qu’exercent les hommes sur les femmes. Il est incompatible avec les nombreux privilèges dont bénéficient les hommes du fait de leur domination. Que cette domination soit consciente ou pas, de nombreuses études démontrent que la vie commune hétérosexuelle bénéficie aux hommes qui profitent du travail domestique de leur compagne. Cette situation d’exploitation plus ou moins acceptée permet aux hommes de mieux réussir que les femmes dont le temps de travail et le salaire sont réduits. Les femmes, rendues dépendantes économiquement, sont plus facilement victimes de l’accaparement de leurs corps par les hommes qui profitent ainsi de services sexuels, domestiques ou reproductifs.

    Si les hommes peuvent s’approprier et dominer les femmes, c’est parce que les individus sont socialisés selon qu’ils naissent avec une vulve ou un pénis. L’homme est socialisé de telle manière qu’il pense légitime de s’approprier les femmes. Les femmes sont socialisées de façon à accepter leur asservissement. Cette différenciation binaire des sexes est socialement construite. La société divise les individus selon les deux catégories sexuelles – mâle ou femelle – auxquelles elle assigne un genre masculin ou féminin. Personne n’échappe à ces assignations binaires, elles nous façonnent et nous les intégrons malgré nous. Être une femme, c’est subir cette assignation. Puisque le genre est un fait social, une expérience collective, alors on « ne peut être une femme, quelle que soit sa naissance et son vécu, que quand on est perçue et traitée comme une femme dans la société, quand on a en partage cette expérience avec les autres membres de la classe des femmes. » (p. 53)

    C’est pour cela qu’exercer sa liberté individuelle en se définissant non-binaire ou transgenre n’apporte aucune liberté aux autres femmes. D’autant que, comme l’explique l’autrice, la personne qui s’auto-identifie à un genre revendique un genre socialement construit par et pour une société patriarcale. Les non-binaires eux-mêmes tiennent à un pronom plus qu’à un autre. C’est pourtant cette assignation des genres qui doit être combattue collectivement, dans la dimension institutionnelle mais aussi intime.

    #féminisme #identités

  • Entretien avec Wissam El Yamni
    https://souriez.info/Entretien-avec-Wissam-El-Yamni

    Émission du 23 septembre 2021 / Radio Libertaire 89.4 // Émission en deux parties Première partie : du nouveau autour de la lutte contre le projet CIGEO à Bure Le verdict du procès des « Sept de Bure », jugé-e-s à Bar-le-Duc (Meuse) en juin dernier, est tombé le 21 septembre : relaxe totale sur la qualification principale (association de malfaiteurs en bande organisée) mais six condamnations dont deux à de la prison ferme : une personne totalement relaxée, trois condamnées à 9 mois de prison avec (...) #Les_Amis_d'Orwell

    https://noussommestousdesmalfaiteurs.noblogs.org
    http://lambda.toile-libre.org/orwell/2021-09-24-RL-Orwell-Pt1-Cigeo-DUP.mp3
    https://editions-croquant.org/actualite-politique-et-sociale/716-wissam-verite.html
    http://lambda.toile-libre.org/orwell/2021-09-24-RL-Orwell-Pt2-Wissam_Verite.mp3
    https://www.syllepse.net/les-freres-de-soledad-_r_102_i_589.html
    https://www.monde-diplomatique.fr/mav/88/DERFOUFI/52497
    https://archive.org/details/PunishmentPark1971PeterWatkins

  • Oppose-toi à l’oppression comme je m’y suis opposé

    Dans son introduction, publiée avec l’aimable autorisation des Editions Syllepse, Michèle Audin revient sur la période qui va de l’empire à la Commune, sur ce Journal officiel, ses versions du coté de Versailles et du coté de la Commune.

    « Pour ce livre, nous sommes à Paris. Le JO (le « nôtre », celui de Paris), paraît du 20 mars au 24 mai. Il publie des nouvelles officielles, des proclamations du comité central, telle celle qui contient, le 27 mars, l’inoubliable :

    Ne perdez pas de vue que les hommes qui vous serviront le mieux sont ceux que vous choisirez parmi vous, vivant de votre propre vie, souffrant des mêmes maux.

    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2021/03/30/oppose-toi-a-loppression-comme-je-my-suis-oppose

    #histoire #commune

  • BALLAST | Rachida Brahim : « Mettre en lumière les crimes racistes, c’est nettoyer nos maisons »
    https://www.revue-ballast.fr/rachida-brahim-mettre-en-lumiere-les-crimes-racistes-cest-nettoyer-nos

    Durant sept ans, #Rachida_Brahim, doc­teure en socio­lo­gie, a exa­mi­né 731 #crimes_racistes — des attaques ou des meurtres com­mis de 1970 à 1997, en France conti­nen­tale. Ce minu­tieux tra­vail d’en­quête est deve­nu un livre, La Race tue deux fois : il vient de paraître aux édi­tions Syllepse. La notion de « #classe » révèle l’ordre hié­rar­chique socio-éco­no­mique qui archi­tec­ture l’en­semble de la socié­té ; celle de « genre » met au jour les rap­ports sociaux à l’œuvre entre les sexes ; celle de « race » explique, en tant que construc­tion his­to­rique, les #inéga­li­tés, #dis­cri­mi­na­tions et pro­cé­dés déshu­ma­ni­sants qui frappent les groupes mino­ri­taires. Penser la façon dont les trois s’en­tre­lacent porte un nom bien connu dans les mondes mili­tants et aca­dé­miques : l’#in­ter­sec­tion­na­li­té — un nom que le ministre de l’Éducation natio­nale, Jean-Michel Blanquer, a, tout à son intel­li­gence, récem­ment assi­mi­lé aux « inté­rêts des isla­mistes ». Pour com­prendre l’his­toire des crimes racistes et l’im­pu­ni­té dont leurs auteurs conti­nuent de béné­fi­cier, Rachida Brahim est for­melle : il faut ques­tion­ner les logiques raciales propres à notre ordre social. Nous l’a­vons rencontrée.

    #racisme

    • Plein de choses intéressantes dans cet article, mais entre autres à rajouter au dossier sur les #statistiques sur les assassinats policiers, principalement en #France mais aussi dans d’autres pays :
      https://seenthis.net/messages/601177

      #Violence_policière #Violences_policières #brutalité_policière #Assassinats_policiers #racisme #racisme_d_Etat #justice #impunité
      –------------------------------
      Aussi sur le racisme à l’ #Université

      Cette mise en abyme, je l’ai vécue lors de ma soutenance de thèse : mon directeur de thèse et le président du jury m’ont expliqué que j’étais « hors-sujet ». D’après eux, le fait que je sois moi-même d’origine algérienne m’aurait empêchée de prendre de la distance avec le sujet. Car, si j’y étais parvenue, j’aurais compris que toute ces histoires de crimes n’étaient qu’une affaire de classe… Ce qu’on me demandait, en somme, c’était de nier les données d’archives, la parole des enquêtés et ma propre pensée pour demeurer, comme eux, aveugle à la race. Nous serions pourtant un certain nombre à être sincèrement ravis d’apprendre que c’en est vraiment fini de la race… Mais c’est intéressant, parce que ça confirme ce que Bourdieu, Passeron ou Foucault ont démontré il y a bien 50 ans maintenant, à savoir que l’Université, c’est l’École. Et c’est d’abord une institution étatique au même titre que la Police ou la Justice. Elle fait ce que l’État attend d’elle. Son but n’est pas de produire du savoir pour améliorer radicalement la société mais de maintenir une pensée dominante qui profite à l’ordre établi. Ce que l’Université évalue, ce n’est pas votre capacité à penser depuis votre propre densité mais votre capacité à vous soumettre.

      Puisqu’elle en parle, son directeur de thèse était #Laurent_Mucchielli et son jury de thèse en 2017 était composé de #Stéphane_Beaud (président du jury, qui refuse de croire au racisme et pense que ce ne sont que des histoires de classe...), #Françoise_Lorcerie, #Patrick_Simon, #Christian_Rinaudo, #Nacira_Guénif_Souilamas
      https://www.theses.fr/2017AIXM0163

      En France, entre les années 70 et fin 90, alors que la notion de crime raciste occupait fréquemment la sphère militante et médiatique, elle ne constituait pas une catégorie juridique dans la sphère judiciaire. La mésentente concernant le traitement des crimes racistes semble trouver son origine dans le fait que deux conceptions d’une même réalité ont pu coexister pendant une trentaine d’années : la réalité du groupe concerné par ces violences d’une part et celle émanant du droit étatique d’autre part. Alors que pour les premiers, le caractère raciste des violences ne faisait aucun doute, pour les parlementaires l’idée même d’un mobile raciste a régulièrement été rejetée. D’un point de vue législatif, il a fallu attendre l’année 2003 pour que la France adopte une loi permettant de prendre en compte l’intention raciste d’un crime. Depuis cette date, sous certaines conditions, le mobile raciste peut constituer une circonstance aggravante dans les infractions de type criminel. Cette thèse s’intéresse à ces deux vérités et aux circonstances qui ont déterminé leur existence. Elle vise notamment à interroger le rôle joué par le droit étatique dans la production et le maintien des catégories ethnoraciales par delà la politisation des violences qui en résultent. D’un point de vue empirique, l’enquête a consisté à confronter la parole des militants ayant dénoncé une double violence, celle provoquée par les agressions d’une part et celle induite par leur traitement pénal d’autre part, à un ensemble de sources archivistiques émanant des services du ministère de l’Intérieur et du Parlement. D’un point de vue théorique, les apports de la sociologie et de l’histoire de l’immigration ont été complétés en intégrant les réflexions des théories de l’ethnicité et de la Critical Race Theory. En définitive, cette recherche met en évidence le fait que l’universalisme républicain fait partie intégrante du processus de racialisation. En revenant sur les dispositions majeures de la politique d’immigration et sur la figure stigmatique de l’homme arabe, un premier axe s’intéresse à la manière dont le droit étatique a particularisé une catégorie d’individus en participant à la production des catégories ethnoraciales. Un deuxième axe vise à caractériser les crimes racistes qui ont été dénoncés entre les années 70 et fin 90. Un dernier axe enfin étudie la carrière juridique du mobile raciste durant cette même période. Il expose la manière dont la législation antiraciste a invisibilisé la question des crimes racistes et maintenu les catégories ethnoraciales en appliquant des règles universelles à des groupes qui ont auparavant été différenciés.

    • La race tue deux fois

      « De telles listes sont dressées depuis les années 1970. Compilées par plusieurs générations de militants, elles sont enfouies dans les caves des archives associatives et présentent toutes le même format, à la fois sec et funeste. On y trouve la date du crime, le nom de la victime, suivis d’une ou deux phrases laconiques. Elles frappent par leur rudesse, leur longueur et leur nombre. Poser une liste conduit inexorablement à en trouver une autre quelques jours plus tard. Ces listes expriment l’idée d’une #injustice. Elles dénoncent le racisme et l’#impunité du racisme. Elles pointent du doigt les crimes, mais également la grande majorité des #procès qui ont fini par des peines légères avec sursis ou des acquittements, quand ce n’est pas un non-lieu qui est venu clore l’affaire.

      Elles disent en substance que la #racialisation, autrement dit le fait de placer des personnes dans une catégorie raciale afin d’asseoir un #rapport_de_pouvoir et d’en tirer profit, tue deux fois. La première #violence touche à l’#intégrité_physique de la personne. La seconde violence a lieu à l’échelle institutionnelle. Elle est une conséquence du #traitement_pénal qui ignore la nature raciste des crimes jugés. »

      De la grande vague de violence de #1973 dans le sud de la #France aux #crimes_policiers des années 1990 en passant par les crimes racistes jalonnant les années 1980, cet ouvrage, issu d’une #base_de_données de plus de 700 cas, nous invite à prendre la mesure de cette histoire à l’heure où le #racisme_institutionnel et l’action de la #police continuent chaque année à être à l’origine de nombreux #morts.

      https://www.syllepse.net/la-race-tue-deux-fois-_r_65_i_821.html
      #livre #histoire

  • Frontières de fer
    https://www.syllepse.net/frontieres-de-fer-_r_25_i_803.html

    Du mur que Donald Trump érige à la frontière avec le Mexique au mur de séparation édifié par Israël dans le cadre de son projet colonial en passant par les multiples murs de l’Europe forteresse, tout indique que nous assistons à un « nouveau cloisonnement du monde ».

    Ces « murs » représentent aujourd’hui plus de 10 % des frontières du monde. Ils sont la partie visible de systèmes de surveillance et de contrôle plus vastes. S’ils sont souvent justifiés par la lutte contre les trafics et le terrorisme, la (...)

    #migration #frontières #surveillance

  • A la fin de l’année dernière, Solidaires a publié une brochure de près de 300 pages sur la Palestine, une mise à jour significative de l’édition précédente de 2009 qui était épuisée.

    Elle est disponible à l’achat au prix public de 8 euros :

    Revue internationale n°14 Palestine (2019)
    Solidaires, Hiver 2019-2020
    https://www.syllepse.net/palestine-_r_37_i_796.html

    Mais aussi par téléchargement gratuit ici :

    Revue internationale n°14 Palestine (2019)
    Solidaires, Hiver 2019-2020
    https://solidaires.org/Revue-internationale-no14-Palestine-fragments-luttes-et-analyses

    Fichier pdf :
    https://solidaires.org/IMG/pdf/_palestine_sol_inter.pdf

    Revue internationale n°14 Palestine (2019)
    Solidaires, Hiver 2019-2020

    Cette revue donne la parole à des militant·e·s palestinien·ne·s et israélien·ne·s qui témoignent de ce quotidien qui leur est imposé depuis plusieurs décennies. Ces femmes et ces hommes nous parlent aussi de leurs attentes et de leurs combats pour défendre les intérêts des travailleur·euse·s, des étudiant·e·s, de celles et ceux qui ont perdu leur emploi depuis qu’elles-ils n’ont plus le droit d’aller travailler en Israël ou ont été dépossédé·e·s de leurs terres. Ces textes esquissent le portrait de Palestinien·ne·s qui luttent pour rester debout, collectivement et individuellement.

    Nous avons ajouté une partie avec des textes d’analyses qui permettent de mieux cerner la situation sur place, d’avoir de nombreux arguments pour expliquer et raconter la Palestine autour de nous, et de réfléchir collectivement aux meilleures façons de soutenir la lutte de nos camarades.

    Puisse cette nouvelle édition permettre à toutes celles et ceux qui souhaitent en savoir un peu plus ou même s’engager sur la Palestine, d’y trouver les informations, l’envie de partir voir sur place, faire avancer la solidarité internationale et de revenir militer en soutien à l’autodétermination du peuple palestinien.

    Plan :
    Palestine, histoire et géographie
    Qu’est-ce qu’être « Palestinien-ne » ?
    Partis et organisations politiques
    La défense des droits des travailleurs-euses
    Témoignages
    Le devoir de solidarité internationale
    Analyse
    La culture palestinienne

    #Palestine #Solidaires #Histoire #Politique #Syndicats #Travail #Solidarité #Culture

  • POUR DES CHANGEMENTS PERMANENTS ET POUR QUE LES SALARIÉ·ES SOIENT AUX COMMANDES - CORRESPONDANCE
    https://www.syllepse.net/syllepse_images/articles/un-virus-tre--s-politique--n-deg-4.pdf

    Nous avons obtenu quelques transformations positives auxquelles les employeurs résistent habituellement.

    À Détroit, dans le Michigan, les conducteurs de bus ont déclenché une grève sauvage et obtenu la gratuité des transports urbains pendant la durée de la crise sanitaire. Il en a été de même à Birmingham, dans l’Alabama.Très rapidement l’exemple s’est étendu dans plusieurs villes des États- Unis et du Canada où les compagnies de transports urbains ont dû céder et instituer la gratuité des bus.

    Il s’agissait ainsi de réduire la propagation du virus entre les chauffeurs et les passagers. Cela a également permis d’augmenter la sécurité dans la mesure où la perception du prix du ticket est souvent le déclencheur des conflits et de l’escalade de la violence. Ajoutons que la manière dont nous devons payer nos transports est une manière régressive et dispendieuse de les financer, alors qu’ils devraient l’être par l’impôt et par les grandes compagnies.

    À Winnipeg, au Canada, les postier·es ont collectivement imposé la cessation provisoire de la distribution de ce qu’ils appellent le « junk mail ». Ils et elles décident ensemble de ce qu’il faut dis- tribuer et ce qu’il ne faut pas distribuer (publicités, etc.).

    Les patrons voudront revenir en arrière dès que cela leur sera possible et il ne faudra pas laisser ces avancées se perdre après la crise.
    Nous avons démontré que ces méthodes fonctionnent, il ne faudra pas laisser les employeurs enfermer à nouveau le génie dans la bouteille.

    Labor Notes, www.labornotes.org

    #crise_sanitaire #grève_sauvage #gratuité_des_transports

  • Notre usine est un roman, de Sylvain Rossignol
    https://www.monde-diplomatique.fr/2009/08/BURGI/17734

    Après avoir lutté contre la fermeture d’un centre de recherche pharmaceutique à Romainville, et finalement perdu cette bataille, les salariés de #Sanofi #Aventis, autrefois Roussel-Uclaf, se sont organisés pour conserver et transmettre un fragment de leur histoire — qui est aussi celle de l’#industrie_pharmaceutique des années 1967-2007. Rédigé à partir de très nombreux entretiens de salariés (ouvriers, syndicalistes, cadres, techniciens), ce livre « filme la force des mots » de ces hommes et de ces femmes restés fidèles à l’utilité sociale du travail, notamment aux enjeux de santé publique liés à leur activité — des enjeux peu à peu sacrifiés par les élites économiques et politiques sur l’autel du marketing et du profit (de là, par exemple, la pénurie de médicaments innovants dans le monde). Ici, comme dans d’autres secteurs industriels, l’abandon des finalités essentielles de la production industrielle à la faveur de vagues de restructurations répétitives s’est classiquement accompagné d’une individualisation de l’organisation du travail et d’une dévalorisation, sinon d’une destruction, des métiers.

    À propos de #Nereïs, un contre-projet pharmaceutique à #Romainville, voir @Fil (2003). https://www.monde-diplomatique.fr/2003/03/RIVIERE/10000

    Dont le site d’époque… https://web.archive.org/web/20050409180657/http://www.nereis-sante.com/nereis.html

    … fait aujourd’hui de la publicité pour le « Lait de toilette bébé : le soin quotidien indispensable ».

    • Témoignage de Pierre Vermeulin, ancien directeur-adjoint du secteur chimie au CNRS (Intervention publiée dans un quatre pages CGT, novembre 2002, cité dans Sanofi : Big Pharma, Syllepse, 2014 ).

      Que les chercheurs, les techniciens, les employés de Romainville aient lutté pendant toutes ces années pour la sauvegarde de leur emploi, c’est évident. Mais au-delà de cette résistance indispensable, ces travailleurs ont su opposer à la logique de régression, de repliement et de fermeture, celle de l’extension de leur activité en construisant un projet novateur qui corresponde à des besoins urgents dans le domaine de la santé. Les raisons de fermer tout ou partie du centre de Romainville sont essentiellement celles de la rentabilité : les firmes pharmaceutiques, en particulier Aventis, ne manquent pas encore pour l’heure, d’équipes de recherche performantes capables de découvrir de nouvelles molécules et de les développer. Cependant leur travail n’est pris en compte par les firmes que dans la mesure où il peut déboucher, avec une quasi-certitude, sur un retour élevé sur investissement. Il s’ensuit un rétrécissement de l’activité sur les créneaux jugés les plus rentables, sur des fermetures de sites et à terme sur le démantèlement d’équipes de recherche et de production. C’est ce que vivent ceux de Romainville. Avec le projet Néréis, les travailleurs du centre ont mis en avant une tout autre logique. Ils ont opposé à cette recherche du profit maximal, la responsabilité de l’entreprise dans la prise en charge des besoins actuels de la santé publique, aussi bien dans les pays développés que dans ceux qui ne peuvent actuellement faire face aux maux qui les frappent. Faire de Romainville, ou du moins d’une partie du site, un centre de développement de nouvelles molécules, c’était offrir un outil pour élargir l’innovation thérapeutique. Ce pouvait être un lieu d’accueil, de test et de développement des idées nouvelles issues de laboratoires publics ou privés qui n’ont pas ou peu les moyens de passer de la recherche à l’application. Ne mettant pas en priorité la rentabilité financière, le projet permettait d’ouvrir des voies dans des domaines où le profit ne peut être garanti, notamment ceux des maladies qui frappent le tiers-monde. Ce pouvait être un lieu de formation pour des équipes de pays en voie de développement qui aspirent à une autonomie scientifique et industrielle dans l’industrie pharmaceutique. Dans un moment où il est de bon ton de prôner la valorisation scientifique et la promotion de l’innovation, les propositions des travailleurs de Romainville auraient dû rencontrer un accueil plus militant de la part des ministères responsables, ceux de la recherche et de la santé. Un engagement de l’État, et des organismes de recherche qui en dépendent, aurait affirmé l’intérêt public du projet et aurait contribué à mieux placer Aventis devant ses responsabilités. Les discours en faveur de l’entraide envers les pays du Sud auraient trouvé plus de crédibilité. Utopie, alors, dépourvue de toute référence à la réalité. C’est certainement ce que d’aucuns voudraient faire croire. Ce sont bien pourtant ces propositions nouvelles qui collent à une réalité qui commence à être bien connue. Il faudra bien un jour qu’en matière de médicaments, l’intérêt des millions des personnes en attente de traitements, soit reconnu prioritaire sur le fameux retour sur investissement. L’utopie est bien ici l’annonce de l’avenir qu’il faut construire. La lutte de ceux de Romainville est exemplaire, elle a su lier la lutte pour la sauvegarde de l’emploi à la lutte pour une nouvelle conception de l’entreprise qui doit œuvrer à produire pour les besoins des populations. C’est certainement une avancée considérable dans la stratégie de lutte contre la régression sociale dont chacun peut faire l’expérience de nos jours. Il ne s’agit pas seulement de résister mais aussi de commencer à tracer les voies du futur. La loi du profit maximal n’est pas encore révoquée, les intérêts des grandes firmes et de leurs actionnaires sont encore dominants. Cependant dans les luttes actuelles de nouvelles possibilités se créent.

      PDF du bouquin https://www.syllepse.net/syllepse_images/articles/sanofi.pdf

    • « Big Pharma », ou la corruption ordinaire, par Philippe Rivière @fil (Le Monde diplomatique, octobre 2003)
      https://www.monde-diplomatique.fr/2003/10/RIVIERE/10610

      Cette mise à l’écart du politique (qui n’est que l’autre nom du « trou » de la Sécurité sociale) n’est pas irrémédiable : diverses propositions permettraient de réintégrer patients et médecins dans les choix de santé — comme l’ont fait, sans attendre d’invitation, les malades du sida. Il faudra en premier lieu faire sauter les verrous intellectuels solidement mis en place par les laboratoires, qui assurent la carrière des chercheurs scientifiques leur ouvrant des marchés et répriment les autres, achètent la bienveillance ou la complicité de certains médias, flattent les « bons prescripteurs » et se défient des médecins « passéistes » qui se contentent de donner de bons vieux médicaments éprouvés... L’industrie — mise en coupe réglée par la finance et disposant de fabuleuses réserves de cash — fait régner, sur l’ensemble des protagonistes, une effrayante police de la pensée. La petite corruption ordinaire instillée par ces pratiques a fini par gangrener, à tous les échelons, le contrat social signé autour de la santé publique.