• Le courage de l’équilibre radical | Les Glorieuses
    https://lesglorieuses.fr/equilibre-radical/?v=11aedd0e4327

    Les victoires accentuent la haine, la détestation viscérale de la part de ceux qui ne voient pas d’inconvénient à continuer de vivre dans ce système. Nous en arrivons à normaliser des situations où une députée est la cible de racistes d’extrême droite, la gauche française – censée être plus proche des idées féministes – brille par son incapacité persistante à mettre des femmes à sa tête, un fonctionnaire du ministère délégué chargé de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances fait du zèle en voulant interdire un nouvel essai féministe (le lien est dans la revue de presse, l’histoire est hilarante tellement elle est absurde), une de nos consœurs activistes et conseillère de Paris a dû accepter une protection policière temporaire.

    Ce qu’on nous reproche c’est la « radicalité » de nos actions. Dans un communiqué de presse, le groupe politique majoritaire au Conseil de Paris, « Paris en Commun », a par exemple parler de « violences » pour dénoncer les actions militantes de deux conseillères de Paris, Alice Coffin et Raphaëlle Rémy-Leleu, Mais lorsqu’on s’intéresse à la nature de celles-ci –que ce soit coller des lettres sur des murs, écrire sur des banderoles ou encore marcher pacifiquement dans la rue – on y voit une forme d’équilibre. Les actions des militantes, des activistes, des compagnon·ne·s de route des mouvements féministes ont la particularité d’être pacifiques et complètement dénué de violence. L’équilibre réside dans le fait que ces actions sont mesurées (surtout quand on voir ce qui est dénoncé). Et la radicalité de la pensée est cantonnée à la volonté de changer de système.

    L’équilibre est perçu comme un attribut de « personne faible ». Et on sait à quel point la faiblesse n’a pas bonne réputation. Lorsqu’on dit d’une personne qu’elle est « équilibrée », disait Camus dans une conférence à Athènes en 1955, on sous-entend une forme de dédain. (L’Avenir de la civilisation européenne, entretien avec Albert Camus, Union culturelle gréco-française, 1956). C’était avant la hype du chien tête en bas sur Instagram mais quand même, l’équilibre serait pauvre en substance. « En fait, dit Camus à cette même conférence, l’équilibre est un effort
    et un courage de tous les instants. La société qui aura ce courage est la vraie société de l’avenir. »

  • Après la chute
    Julie Bernier, Les Glorieuses, le 14 août 2019
    https://lesglorieuses.fr/juliebernier/?v=11aedd0e4327

    Aujourd’hui nous sommes le 29 décembre 2070, et je te souhaite un joyeux anniversaire. J’ai, enfin tu as, enfin nous avons 75 ans ! Je sais que t’es très étonnée de recevoir cette lettre parce que – bah déjà je t’écris du futur et c’est pas chose courante – mais aussi parce que tu ne pensais pas vivre si longtemps. Eh bien félicitations, tu l’as fait !

    #féminisme #utopie #écologie

    A rajouter à la quatrième compilation :
    https://seenthis.net/messages/818991

    #effondrement #collapsologie #catastrophe #fin_du_monde #it_has_begun #anthropocène #capitalocène

  • Le temps de l’#injonction à la #productivité est terminé​ par #Rebecca_Amsellem

    Je ne sais pas vous mais moi, je n’arrive à rien. Nada.

    Alors que j’adore passer ma journée dans les livres, terminer une page devient une mission quasi impossible. Chaque feuille est entrecoupée de deux – voire trois– coupures pour vérifier les dernières nouvelles sur les réseaux sociaux. Rien de plus qu’il y a 16 secondes apparemment – me répond « muettement » le réseau choisi pour la pause.

    Et c’est l’#éternel_recommencement. Je sais combien de pains au levain cette connaissance a réalisé dans les dernières vingt-quatre heures, je suis au courant de toutes les frasques de Trump et de toutes les tentatives de Macron pour se faire voir comme l’homme providentiel dans les yeux des Français.e.s. Je sais qui s’habille et qui reste en pyjama.

    Malgré tout ce savoir, je me sens noyée par des messages qui me disent que je n’en fais pas assez. « Les rituels quotidiens des génies créatifs pour être productifs » ; « 21 livres à lire au moins une fois dans votre vie », « Hop hop hop, les enfants sont couchés, plus d’excuses pour ne pas s’épiler ». Malgré son caractère très réaliste, le dernier est faux, je précise. Les autres, non. En somme, on a l’impression que tout le monde est engagé pour sauver le monde ou écrire un chef-d’œuvre pendant qu’on galère à ne pas ouvrir la bouteille de vin avant 17 h 30.

    Si l’#injonction_à_la_productivité est épuisante en temps normal, elle est éreintante en période de pandémie. La notion d’injonction à la productivité fait référence aux éléments externes – entourage, société, réseaux sociaux – qui nous encouragent à penser que la valeur d’une personne est corrélée à ce qu’elle produit et de ce qu’elle fait. Cette injonction on se l’applique dans un premier temps à nous-même. Exemple : « Hum, et si je profitais de ce confinement pour apprendre à chanter. » Je me suis vraiment dit ça. Moi. Alors qu’il n’y a aucune possibilité pour que je sache chanter juste un jour.

    Cette injonction nous entraîne à combler chaque temps « mort », chaque « vide » pour que le rien n’existe pas.

    Sommes-nous en train de perdre notre temps si nous ne faisons « rien » ? Oui, selon les critères de notre société prépandémique. Nous existions au regard de notre production, de nos impôts, de nos enfants, de nos hobbies. Celles et ceux qui étaient salué.e.s et « liké.e.s » avaient accepté ce système nous poussant à produire toujours plus, à être visible toujours plus.

    J’en parle comme si cette époque était révolue alors que l’injonction à la production est toujours là. Mais là où l’ennui était proscrit, il devient une possibilité acceptée et peut-être même voulue.

    Susan Sontag écrivait dans son journal qu’[Arthur] Schopenhauer était un des premiers à écrire sur l’ennui, le classant dans la « douleur » comme l’un des jumeaux maléfiques de la vie. La douleur est réservée aux démunis tandis que l’ennui est réservé aux nantis ? « C’est une question de richesse », ajoute-t-elle.

    Sontag continue d’écrire dans son journal : « L’ennui est une fonction de l’attention. Nous apprenons de nouveaux modes d’attention – disons, favorisant l’oreille plus que l’œil – mais tant que nous travaillons dans l’ancien cadre d’attention, nous trouvons X ennuyeux… par exemple écouter le sens plutôt que le son (étant trop orienté message). Peut-être après la répétition de la même phrase ou du même niveau de langage ou d’image pendant longtemps – dans un texte écrit ou un morceau de musique ou un film donné, si nous nous ennuyons, nous devons nous demander si nous fonctionnons dans le bon cadre d’attention. Ou – peut-être que nous fonctionnons dans un cadre droit, où nous devrions fonctionner dans deux simultanément, réduisant ainsi de moitié la charge sur chacun (en tant que sens et son) ».

    La notion de productivité est toute relative, rappelons-le. Ainsi l’ennui peut être production. C’est ce que rappelle l’autrice irlandaise Anne Enright dans le
    Guardian ce week-end.

    « Honnêtement, il y a beaucoup à dire sur le fait de traîner toute la journée, de chercher des recettes et ne pas les faire, de ne pas se soucier de peindre le salon ni d’écrire un roman. Au milieu du désordonné moment où il ne se passe rien –appelé votre milieu d’après-midi, vous pourriez obtenir quelque chose – une pensée à noter, un bon paragraphe, un potin pour envoyer un texto à un.e ami.e. L’ennui est un état productif tant que vous ne le laissez pas vous envahir. Essayez de ne pas confondre l’envie de faire quelque chose avec l’idée que vous êtes inutile. Essayez de ne pas confondre l’envie de contacter quelqu’un avec la pensée que vous n’êtes pas aimé. Faites la chose ou ne la faites pas. Les deux sont ok. »

    Ces temps, caractérisés par l’incertitude du dénouement, précipitent le bouleversement de notre façon de travailler, de notre vision du monde ou encore de nos valeurs. Ne nous laissons pas définir par le nombre de tâches accomplies sur notre liste de choses à faire ou par le fait qu’on ait choisi – ou non – de s’habiller aujourd’hui. Cette période est également l’occasion de regarder vers l’avenir en se rappelant que la société telle qu’elle était n’était pas si séduisante. L’injonction à la productivité n’en est qu’un exemple.

    https://lesglorieuses.fr/injonction-productivite

    via @mobileborders

    • Tout change et pour tout le monde avec ce confinement. De celui qui ne faisait rien en passant par celui qui ne voulait pas s’autoriser à changer d’habitude pour autant que tout le monde soit confiné (à moitié, il y a toujours l’attestation de déplacement au début) et celui qui était fier de son status social et qui doit s’isoler malgré tout. Il y a les coureurs parisiens qui sont peut-être une minorité à vouloir s’empresser de commencer un programme cardio dès les premiers jours du confinement, plus seulement le week end, c’est tout le temps qu’on les voit, maintenant que vont-ils faire de leurs journées ? et ceux qui voulaient commencer un programme léger de cardio à ce stade du confinement plus comme un nécessité que comme une lubie, vont-ils tomber malade à cause du confinement total ? En tout cas j’ose espérer que personne ne reste de marbre face à cette épidémie, et que tout le monde en va de sa propre transformation/mutation/passage à un autre niveau de conscience/changement de dimension. Il y a les survivalistes qui sont peut-être sur le point d’abandonner ou d’adapter leurs stratégies face au chaos. Du survivaliste bien préparé en dépit de lui même au survivaliste manqué angoissé à l’idée d’une poursuite du confinement. On en arrive à changer notre regard sur les télécommunications puisque tout se bouscule, les échanges ne sont plus les mêmes, les publications ne ressemblent à rien de précédemment observé. Nous allons vers quelque chose de nouveau et même les plus réfractaires au changement s’y prépare déjà.

    • En tout cas j’ose espérer que personne ne reste de marbre face à cette épidémie, et que tout le monde en va de sa propre transformation /mutation/passage à un autre niveau de conscience/changement de dimension.

      De marbre, Madame et moi nous restons. Parce que le confinement, on l’avait déjà expérimenté « grave » depuis que nous avions respectivement cessé notre « activité ». Et comme les « jeunes générations » manquent de respect aux « anciens » ou plutôt tentent d’en obtenir des « services » pour mieux profiter de leur niveau de vie en mode gorets qui se gavent, et bien, rien que pour les faire chier, on va s’accrocher comme des tiques, survivre à l’épidémie et continuer à aspirer goutte après goutte la « substantifique moelle » de cette société ruinée par son manque d’empathie et son anomie. La transformation ? Elle ne pourra être induite que par un manque cruel de « trésorerie » (chez les membres de la « white middle class », j’entends, parce que pour les « lumpen », ils sont rentrés dans le dur depuis un moment).

      Sinon, s’inscrire à un « club » de marche, de bridge ou de macramé pour maintenir le « lien social », plutôt crever, ouais ! ...
      (Mais non, on n’est pas aigri... on est juste #white_trash.)

    • C’est étonnant mais personne ne se pose la question. Pour préparer « l’après », quand donc les armureries vont réouvrir, histoire de pouvoir programmer quelques délestements tout à fait justifiés dans la période :-)

  • Quand le confinement accroît les inégalités de genre – Université Ouverte
    https://universiteouverte.org/2020/03/28/quand-le-confinement-accroit-les-inegalites-de-genre

    « Les gens qui s’extasient sur le fait que Shakespeare, Newton et Proust ont réalisé leurs plus beaux travaux quand ils étaient en confinement omettent une chose : « aucun d’entre eux ne s’occupait d’enfants ». »
    (Helen Lewis, The Atlantic, « The Coronavirus Is a Disaster for Feminism » , citée par Rebecca Amsellem, Les Glorieuses, 25-03-2020.)

    https://www.theatlantic.com/international/archive/2020/03/feminism-womens-rights-coronavirus-covid19/608302

    Les enseignantes-chercheuses doivent mettre en ligne des cours, les animer par visioconférence, corriger leurs copies, suivre les stages et « en même temps » s’occuper des tâches ménagères et de leurs enfants en mettant en place l’école à la maison.
    Les femmes de l’ESR : empilement des tâches en temps de confinement ?

    Comme le souligne Emilie Biland-Curinier, en tant qu’enseignantes-chercheuses titulaires, nous avons le privilège de pouvoir travailler à distance et de ne pas risquer nos vies, et/ou celles des autres, en allant travailler et en devant faire garder nos enfants. Ce privilège ne nous exempte pourtant pas des difficultés que connaissent de nombreuses salariées ayant « la chance » de travailler à distance et de s’occuper de leurs enfants, comme elles ne sont pas non plus épargnées par l’inégale répartition des tâches domestiques. Car bien sûr, les chercheurs et enseignants-chercheurs sont eux-aussi parfois des pères et ont cette double charge difficile à assumer. Mais l’inégale répartition du temps destiné aux tâches ménagères en période « normale » (2h pour les hommes, 3h36 pour les femmes) et aux soins des enfants (18 min pour les hommes, 36 min pour les femmes c’est-à-dire le double) est loin de se résorber en période de confinement. Et dans une période où la charge familiale consiste aussi à prendre soin des aîné·es (faire les courses, prendre des nouvelles, organiser des rendez-vous téléphoniques) ou des plus fragiles (la petite sœur anxieuse ou la copine médecin que l’on décide de soulager), les femmes sont doublement mise à contribution tant on sait que ce sont elles qui s’occupent de ces tâches d’accompagnement des relations sociales dans le couple, y compris lorsqu’il s’agit de la belle-famille.

  • Saison IV - N°30 - Les entreprises surveillent nos vagins, ceci n’est pas un exercice | Les Glorieuses, via @mona
    https://lesglorieuses.fr/regles

    « Ovia Health » est une société de production de trois applications, Ovia fertility, Ovia pregnancy et Ovia parenting, qui « aide les femmes et les familles à naviguer dans leurs moments les plus importants avec des solutions personnalisées et fondées sur les données pour la fertilité, la grossesse et la parentalité. » Ovia Health, fondé par trois hommes et une femme, est une des applications médicales les plus téléchargées aux États-Unis aujourd’hui. Son modèle économique est en partie fondé sur la vente des données personnelles des utilisatrices à leurs entreprises. Ainsi, une entreprise peut avoir accès à votre cycle menstruel, votre suivi de grossesse, ou encore à la santé de votre enfant. « Quelle pourrait être la raison la plus optimiste et la plus sincère pour un employeur de savoir combien de grossesses à haut risque ont ses employés ? Pour qu’ils puissent mettre plus de brochures dans la salle de repos ? », s’interroge dans l’enquête du Washington Post Karen Levy, professeure assistante à la Cornell University, qui a effectué des recherches sur la surveillance de la famille et des lieux de travail.

  • On a gagné le gros lot | Rebecca Amsellem
    https://lesglorieuses.fr/groslot

    Cette semaine, j’ai appris ce qu’était une pension de réversion. On ne rit pas, merci. Pour les quelques personnes qui se trouvent dans la même ignorance, il s’agit du reversement d’une partie de la retraite d’une personne décédée à son ou sa conjoint·e. En 2016, les dépenses liées aux pensions de réversion et aux allocations veuvage représentent 11% de l’ensemble du budget consacré aux pensions. Soit 35,8 millions d’euros. Ne me remerciez pas de cette définition, elle vous sera bientôt complètement inutile. Source : Les Glorieuses

  • Le féminisme intersectionnel, c’est quoi ? | Les Glorieuses
    https://lesglorieuses.fr/intersectionnalite


    Z’ont oublié le #validisme

    L’#intersectionnalité permet d’intégrer les différences entre les femmes, permettant d’aller au delà de la notion même de féminisme. Ce prisme offre aussi un nouvel espace de visibilité aux femmes qui subissent à la fois le sexisme et le racisme et par extension, le sexisme et le classisme, le sexisme et l’homophobie, le sexisme et la transphobie, mais aussi transphobie, homophobie, classisme et racisme au sein du féminisme.

  • Le nouveau musée de l’Homme n’a rien de nouveaux.


    Aujourd’hui j’ai été voire le nouveau musée dit « Musée de l’Homme » au Trocadero à Paris, mais en fait on devrais l’appeler « Musée du gros macho colonisateur qui n’a pas changé depuis 1848 ».

    J’ai vraiment pas aimé la visite et ca m’a mise assez en colère.

    Les 3/4 du musée sont vides.

    J’avais souvenir d’une collection riche et en fait il n’en reste rien à part quelques vitrines fourre-tout thématiques, et de stupides bornes interactives. La scénographie est vraiment laide. L’espace est quasiment rempli de ces bornes et de projections et il n’y a presque plus d’objets ethnographiques ou archéologique à voire.

    A part ca sur les cartels assez peu interessant, on est tout de même gratifié d’une « Négresse de la côte Africaine » et d’un « Nègre du Soudan » en guise d’explications ! Ensuite j’ai arrêter de lire les cartels de toute façon difficiles d’accès, car placé très bas, les enfants les prennent comme sièges. A l’accueil on m’a expliqué que c’était le vocabulaire de l’époque qui voulais qu’on dise « nègre » et « négresse », je leur ai demander pourquoi il n’y avait pas aussi « bougnoule » et « chinetok » vu que ca se disait aussi à l’époque. J’ai rempli un petit papier pour les félicité de leur belle mentalité de 1848 et je suis allé voire le musée de l’architecture à coté.
    http://www.la1ere.fr/sites/regions_outremer/files/styles/gallery/public/assets/images/2015/10/21/musee_homme2.jpg?itok=hNa-NArc

    Et puis à part ca les vigiles sont tous des hommes noirs, mais ça c’est ni raciste ni sexiste. Et bien sur on se fait palper, fouiller, ouvrir le manteau, fouiller les sacs avec une lampe de poche, et montrer son devant, son derrière, vider ses poches !!! J’attendais plus qu’a me faire doigter le vagin et l’anus, puisque il faut le reconnaitre, je pourrais parfaitement y faire tenir une bombe, voire plusieurs !!!

    Un jour il y aura peut être un musée de l’histoire humaine ou de l’humanité mais en attendant il y a que le misérable musée des prostateux esclavagistes.

    En cherchant sur internet si d’autres que moi ont trouvé ces cartels racistes j’ai trouvé des liens vers le réseau voltaire qui trouve que le musée fait du racisme anti-blanc, les FdeSouches et un truc sur le racisme anti-blonde..... Je met pas les liens mais j’ai souvenir d’avoir lu un texte peut être linké par @supergeante qui parlais des cartels d’un musée en Autriche (ou Hollande) ou tous les titres racistes avaient été modifiés. Je vais voire si je retrouve le lien.

    #racisme #sexisme #musée #scénographie #vocabulaire #cartels

    • Pour le musée qui modifie ces cartels racistes, c’etait pas en Autriche mais à Amsterdam.
      http://fr.sputniknews.com/societe/20151217/1020347379/musee-damsterdam-modifiera-titres-racistes.html

      Le Rijksmuseum, situé à Amsterdam, changera les noms des tableaux qui contiennent des termes politiquement incorrects comme « nègre », « nain » ou « sauvage », écrit le quotidien britannique The Independent.

      Dans le cadre du projet « Ajustement de la terminologie coloniale », les employés du musée vont revoir les titres d’environ 220.000 œuvres d’art. Parmi elles, indique le quotidien, le tableau de Simon Marisa « Jeune fille noire » qui sera baptisé « Jeune fille à l’éventail ».

      « L’idée est de ne pas employer les définitions que les blancs ont attribué aux représentants d’autres races. Par exemple, nous, les Hollandais, étions, à l’époque, péjorativement appelés les +têtes de fromage+. Et il nous serait désagréable, si nous venions au musée et tombions sur un tableau nommé +Une femme à tête de fromage avec son enfant à tête de fromage+ », dit le chef du département historique du musée Martine Gosselink.

      Parmi les mots à remplacer figure aussi « mahométan », nom archaïque qui désigne un musulman.

      L’initiative du musée a provoqué diverses réactions dans la société. Certains experts de l’art se sont prononcés contre cette idée. "Il est absolument incorrect de retirer des textes historiques des mots comme « nègre ». D’une part ce n’est pas honnête, car cela revient à réécrire l’histoire. Du point de vue artistique, c’est de la censure", indique Julian Spelding, historien de l’art, dans son interview au quotidien britannique Times.

      Ce point de vue est partagé par George Spero, expert en peinture. Qualifiant lui aussi cette initiative de « réécriture de l’histoire », il a dit que modifier des termes offensants revenait à « faire comme si cela n’a jamais eu lieu ».

      Le Rijksmuseum est un célèbre musée d’art des Pays-Bas, du Moyen-Âge au XXème siècle. Fondé en 1808, c’est aujourd’hui le plus important musée néerlandais en termes de fréquentation et d’œuvres d’art avec plus de 2.450.000 visiteurs en 2014 pour un fonds d’environ un million de pièces.

    • Les musées sont avant la représentation de la culture d’une classe sociale.
      Pourquoi, depuis une décennie, sont ils tous  « modernisés »  ? Pour effacer des traces, ou bien en valoriser d’autres.

      Si vous visitez la Villa Cavrois à Roubaix, par exemple, aucune trace de ce que produisaient les usines de Monsieur Cavrois, aucune trace sur l’habitat à Roubaix à cette époque, où pourtant il y a eut pas mal d’expériences architecturales.

      Aucune trace non plus de l’histoire des terrains de cette villa.
      Ces terrains furent vendus à la découpe par la famille agache-willot à la haute bourgeoisie roubaisienne.
      Leurs maisons le plus souvent de gouts douteux entourent la villa. A explorer.
      Vous tomberez peut être sur un mulliez, ils sont si nombreux dans les environs.


      Cette visite vaut le déplacement !

    • Merci @bce_106_6 je ne manquerais pas d’y aller si j’ai l’occasion de venir à Roubaix.
      Par rapport a cette question ; "Pourquoi, depuis une décennie, sont ils tous « modernisés » ? Pour effacer des traces, ou bien en valoriser d’autres."

      Je pense que ca fait plus qu’une décennie que les musées sont modernisés. De mes souvenirs, le musée du Louvre à été rénové entre 1983 et 1989, La grande galerie de l’évolution en 1994, Le muséum d’histoire naturelle de La Rochelle a été restauré de 1997 à 2007, Le musée Guimet de Lyon a fermé en 2007 et rouvert en 2014 sous le nom Confluences. Au jardin des plantes de Paris il y a des rénovations perpétuellement depuis 15-20 ans que j’y passe régulièrement, en ce moment la façade de la galerie d’anatomie comparée et paléontologie est en chantier. L’année dernière ils ont fini la rénovation de la galerie de minéralogie, l’herbier a été modernisé l’année d’avant, l’année d’avant les grandes serres...
      En fait la tendance actuel est de mettre moins d’objet plus mis en scène.

      Pour le musée dit "de l’Homme" il y a aussi une grosse partie de la collection qui est partie au Musée du Quai Branly. Et il y avait trop de monde et de fouillage pour apprécier la visite.
      Sur le programme du musée il y a un cycle de conférence sur les animaux qui m’a l’air intéressante et donné par deux archéozoologues ; Marylène Patou-Mathis et Carole Vercoutère.

      http://www.museedelhomme.fr/fr/visitez/agenda/rendez-vous/cours-public/animal-tous-etats

      Ce premier cycle est consacré aux « différents statuts de l’animal au cours du temps, ici et ailleurs » et s’articule autour de quatre rendez-vous :

      7 janvier : l’animal sauvage chassé
      14 janvier : l’animal domestique de boucherie
      21 janvier : l’animal de « compagnie » et l’animal sacré
      28 janvier : les droits des animaux : différentes approches

      C’est accès gratuit et libre a l’auditorium Jean Rouch

      #conférence #zoologie #archéologie #archéozoologie

    • Pour le Louvre comme tous ces musées, c’est une histoire d’argent qui se cache derrière la politique de diffusion grand public qui originellement souhaitait s’opposer à l’idée élitiste de la culture. Mais cette culture là est plus une obligation touristique qu’un désir de connaissance : il faut ramener la preuve d’avoir été devant l’immortalité, ce à quoi servent les appareils photos et les boutiques attenantes.
      L’amateur d’art est sommé de se fondre dans la masse touristique qui doit circuler dans l’espace d’exposition comme dans un aéroport, parcours balisé, pensée aseptisée, et surtout ticket encaissé en masse.
      Ainsi en est-il des escalators mécaniques qui ont envahi le Louvre et remplacé le grand escalier en haut duquel se dressait la victoire de Samothrace. Je n’arrive plus à voir l’espace du Sacré supplanté par ce grand supermarché où l’on mène les enfants en poussette tandis qu’ils dorment profondément. J’ai renoncé à retourner au Louvre, à batailler contre ma colère de cette modernité et je tente juste de conserver le philosophe de Rembrandt dans mon espace mental ainsi que quelques autres tableaux qui m’ont parlé.

    • Le Musée de l’humanité, c’est pour quand ? #MuseumWeek | Les Glorieuses
      https://lesglorieuses.fr/musee-de-lhumain

      Les Glorieuses demandent de renommer le musée de l’Homme en… musée de l’humanité. Parce que c’est cela, l’égalité.

      CAR Homme avec un grand H ne signifie pas humain. Le H majuscule permet de faire référence à l’ensemble du genre Homo (homo sapiens et espèces apparentées). Ainsi, le genre humain ne représente qu’une infime partie des espèces dites Homo. Or, si l’on suit la pensée de Paul Rivet, le fondateur du musée, c’est bien de l’humain dont il s’agit : « l’humanité est un tout indivisible, non seulement dans l’espace, mais aussi dans le temps ».

      CAR Homme avec un grand H n’a jamais eu vocation à inclure les femmes… Il n’existe aucune règle linguistique qui justifie l’emploi d’une valeur générique masculine pour inclure les deux sexes (1). AUCUNE. Et son acceptation sociétale et même assez récente. Elle s’est imposée à partir du XVIIIème siècle. A l’époque, la langue française allait même à l’encontre de la « tendance massive et indo-européenne : le genre, pour les animés humains, suit globalement le sexe ». En d’autres termes, un garçon et un million de filles impliquaient d’accorder… au féminin.

      CAR c’est un symbole. En n’incluant pas les femmes, une fois de plus, nous les invisibilisons de l’espace public et du monde des musées. Les expositions du musée l’attestent, les femmes font partie de l’histoire, il est grand temps que tout le monde le sache.

      Ainsi, pour toutes les femmes – les scientifiques, les artistes, les visiteuses… – et pour toutes les filles, cher Ministre de la Transition écologique et de la solidarité, cher Ministre de l’Education Nationale, chère Secrétaire d’Etat, cher Directeur du musée, faisons en sorte que les femmes se reconnaissent dans ce grand musée. Nommons-le « Musée de l’humanité ».