La « gouvernance incantatoire ». L’accord de Paris et les nouvelles formes de gouvernance globale | Stefan Aykut
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Autrement dit, étant donné l’absence de règles contraignantes concernant la mise en œuvre et l’agnosticisme explicite sur les instruments politiques utilisés aux niveaux national et local, la dimension narrative et symbolique fait partie intégrante de la nouvelle #gouvernance. Elle est d’ailleurs explicitement reconnue comme centrale par les acteurs eux-mêmes : selon ses promoteurs, l’accord de Paris doit être « une prophétie auto-réalisatrice »[3] visant à aligner les attentes d’une multitude d’acteurs publics et privés.
En somme, l’architecture mise en place par l’accord de Paris signe donc le passage d’une gouvernance productrice de régulations de type command and control qui s’imposeraient aux États, à ce qu’on pourrait appeler une gouvernance incantatoire, qui se fonde sur un triptyque : des objectifs ambitieux et globaux présentés comme consensuels ; des instruments souples et néo-managériaux pour les atteindre ; et un récit enchanteur pour mobiliser l’ensemble de la « communauté internationale ».