• La « gouvernance incantatoire ». L’accord de Paris et les nouvelles formes de gouvernance globale | Stefan Aykut
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    Autrement dit, étant donné l’absence de règles contraignantes concernant la mise en œuvre et l’agnosticisme explicite sur les instruments politiques utilisés aux niveaux national et local, la dimension narrative et symbolique fait partie intégrante de la nouvelle #gouvernance. Elle est d’ailleurs explicitement reconnue comme centrale par les acteurs eux-mêmes : selon ses promoteurs, l’accord de Paris doit être « une prophétie auto-réalisatrice »[3] visant à aligner les attentes d’une multitude d’acteurs publics et privés.

    En somme, l’architecture mise en place par l’accord de Paris signe donc le passage d’une gouvernance productrice de régulations de type command and control qui s’imposeraient aux États, à ce qu’on pourrait appeler une gouvernance incantatoire, qui se fonde sur un triptyque : des objectifs ambitieux et globaux présentés comme consensuels ; des instruments souples et néo-managériaux pour les atteindre ; et un récit enchanteur pour mobiliser l’ensemble de la « communauté internationale ».

    #climat #COP21

  • Les racines culturelles de l’#anti-environnementalisme de Trump – La pensée écologique
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    La trajectoire culturelle de cette nation commence tôt. Aux yeux des colons européens (ou envahisseurs – à vous de choisir), les #richesses naturelles de l’Amérique du Nord paraissaient incommensurables. Les contraintes économiques sur l’utilisation des #ressources, fondées sur leur #rareté dans le Vieux Monde, ne semblaient guère nécessaires face à une telle #abondance. A mesure que les colons se dispersaient, leurs manières de consommer et d’affecter des terres ont stupéfié leurs visiteurs européens, en raison de leur #gaspillage volontaire. Au dire de l’historien Bill Cronon, « l’abondance écologique et la prodigalité économique allaient de pair » ; « le peuple de l’abondance » dans la Nouvelle-Angleterre coloniale est devenu « un peuple du gaspillage[2]. » Ce que l’historien Daniel Worster a récemment nommé « la théorie du feu vert » guidait la nouvelle culture[3]. Disposant de ressources aussi vastes, pourquoi l’Amérique ne foncerait-elle pas vers l’avenir ?

    Aujourd’hui, cet élément clé de la culture américaine – ce mélange d’abondance apparente, de liberté, d’individualisme et de capitalisme – reste fort, en dépit de cent-cinquante années d’efforts pour le contrer. La technologie et la croissance de la population ont joué des rôles importants dans notre abus de la nature. Mais notre culture est encore plus influente. Nous nous servons de la nature et nous en abusons en raison de nos façons de la percevoir et de la valoriser, en raison de nos manières de penser notre rapport à elle et de nos rapports sociaux, en raison de notre confiance – ébranlée mais toujours significative – dans notre capacité, fondée sur notre prétendu statut moral unique, d’aller de l’avant n’importe comment, en surmontant des pénuries, en nettoyant nos dégâts et en maintenant la nature sous nos talons.

  • Lancement d’une nouvelle revue électronique et scientifique, en accès libre : #La_Pensée_écologique (Puf)

    La revue en ligne « La pensée écologique » est une revue francophone et ouverte à d’autres expressions linguistiques, abritée par les Presses Universitaires de France. L’accès au site est libre.

    La revue est à dominante réflexive et critique. Elle valorise les approches n’hésitant pas à se confronter aux grands enjeux environnementaux, considérant les limites environnementales et planétaires comme source de ruptures, touchant aussi bien les domaines politique, économique que culturel ou spirituel. Elle entend s’opposer aux approches exclusivement fragmentaires et micro, aux stricts constructivismes des sciences humaines et sociales d’aujourd’hui. Elle se distingue des revues francophones environnementales en ce qu’elle propose un espace de publication aux travaux scientifiques qui accordent une place centrale aux contraintes matérielles de l’environnement et à leurs conséquences diverses. Ce positionnement fait l’originalité de la revue dans l’espace francophone.

    Elle est un espace d’expression pour la recherche inter- et trans-disciplinaire aussi bien que pour les champs disciplinaires tels que la philosophie politique, la philosophie environnementale, la science politique environnementale, l’anthropologie, le droit de l’environnement, l’histoire, l’économie et la géographie environnementales, etc. Elle diffuse les résultats actuels de la recherche, favorise l’émergence d’un réseau scientifique entre les chercheurs francophones et anglophones. Elle participe à la visibilité des recherches francophones tout en permettant le dialogue avec les travaux s’exprimant dans d’autres langues. Elle explore les impensés et défis écologiques de nos sociétés démocratiques.

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    #écologie #revue #open_access #environnement