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  • « Bien souvent, le sexting relève plus du charme que de la pornographie »
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2020/03/13/bien-souvent-le-sexting-releve-plus-du-charme-que-de-la-pornographie_6033030

    Revenir à une approche un peu plus positive de la pratique du sexting, ne pas seulement se focaliser sur ses dérives et les scandales (comme celui qui a valu à Benjamin Griveaux d’abandonner mi-février la course à la Mairie de Paris). Voici le point de départ de la thèse sur le sexting chez les jeunes, menée par la criminologue suisse Yara Barrense-Dias entre 2016 et 2019. Une manière de mieux appréhender le phénomène pour une prévention plus efficace, notamment dans les écoles, selon elle.

    Désormais responsable de recherche à Unisanté, à Lausanne (un centre universitaire de médecine générale et santé publique), la chercheuse a mené entre autres deux recherches exploratoires auprès de quatre-vingts jeunes de 11 à 21 ans, lancé une enquête nationale auprès de cinq mille jeunes Suisses et échangé avec les parents et le corps enseignant.

    Ses résultats mettent en lumière une pratique générationnelle, ludique et relativement consciente des dangers.
    Qu’est-ce que le sexting, et depuis quand cela existe ?

    La première étude sur le sujet remonte à 2008, aux Etats-Unis. En Europe, c’est arrivé un peu plus tard. La définition du sexting est justement l’une de mes questions de recherche puisqu’une multitude de définitions cohabitaient.

    Au terme de ma thèse, la définition que j’ai retenue est que le sexting est un échange électronique de contenus à caractère sexuel (image, texte, audio, etc.) entre deux personnes consentantes. La notion de consentement est importante, car quand il n’y a plus de consentement, on ne parle plus de la même chose. On tombe dans les dérives, dans ce qu’on regroupe souvent sous le terme de « revenge porn ».
    Article réservé à nos abonnés Lire aussi Le « revenge porn », pratique « banale » et hors de contrôle chez les élèves
    Qui pratique le sexting ? N’est-il que l’apanage des jeunes, qui sont au cœur des enquêtes sur le sujet ?

    L’appli Snapchat sortie en 2011 a été un véritable tournant dans la pratique. Comme elle est largement utilisée par des plus jeunes, cela peut expliquer le fait qu’on parle plus du sexting chez les adolescents. En période de découverte sexuelle comme ils le sont, et avec la facilité de communication que représentent pour eux les réseaux sociaux, cela peut aussi amener un contexte favorable, surtout pour des individus qui vivent chez leurs parents ou sont parfois éloignés de leur partenaire.

    Je n’ai pas de chiffre à vous donner sur la population globale des adultes, mais dans mes recherches j’ai étudié une catégorie d’âge assez large, entre 11 et 26 ans. Dans mon enquête nationale auprès de cinq mille jeunes adultes de 24 à 26 ans, une personne sur deux disait avoir déjà envoyé une photographie d’elle-même à caractère sexuel.

    On pourrait donc être étonné de la proportion globale de personnes qui recourent au sexting. Après, il y a peut-être moins de cas de diffusion publique de contenus chez les adultes, ce qui expliquerait qu’on en parle moins.
    Est-ce que ce terme de sexting est employé par ceux qui le pratiquent ? Est-ce que ça leur parle ?

    Dans mes recherches, les jeunes savent très bien de quoi il s’agit, mais ne l’utilisent pas du tout. C’est un terme scientifique, journalistique même, apparu en 2005, dans la petite rubrique fictive d’un journal australien, il me semble [The Daily Telegraph]. Ensuite il a été repris par la recherche et la prévention. Les jeunes, eux, préfèrent parler de « nudes » ou expliciter la pratique directement.
    Quelles formes le sexting prend-il aujourd’hui ? On imagine qu’il s’agit toujours de photo ou de vidéo…

    En 2016, lorsque j’ai fait une étude de groupe, les sujets m’expliquaient tout ce qu’il était possible de faire en matière de sexting. L’image y était majoritaire, mais il y avait aussi une forte proportion d’échanges de messages texte.

    J’ai refait une étude similaire en 2018, et il y a eu un changement significatif : là où les messages écrits sont passés au second plan, l’échange de messages audio est apparu. Les jeunes s’écrivent moins mais s’échangent de plus en plus de messages vocaux.

    En trois ans de thèse, j’ai aussi observé un éventail de contenus sexuels partagés allant de photos de personnes habillées posant de façon suggestive à des sujets nus dans des actes explicites. J’ai noté que les filles restaient plus souvent dans les contenus suggestifs tandis que les garçons étaient enclins à aller plus facilement droit au but, envoyaient des photos de leur pénis par exemple. Je ne suis pas allée plus loin sur le sujet des « dick pics » [photos de pénis partagées en ligne] parce que c’est une pratique qui se fait souvent sans consentement, mais il ressortait beaucoup dans les discussions que de nombreuses internautes recevaient ces photographies de pénis non consenties.
    L’application Snapchat est-elle populaire en matière de sexting parce que ses messages sont censés être éphémères ?

    Effectivement, Snapchat est considérée comme une appli plus sûre parce que les messages s’effacent. La confiance est un argument largement mis en avant par les sujets de mon enquête. Toutefois, ils sont bien conscients que rien ne disparaît vraiment sur Internet, qu’il existe des moyens et astuces pour conserver les photos ou faire des captures d’écran du téléphone en toute discrétion.

    De façon générale, il apparaissait que Snapchat était vraiment utilisé chez les 11-15 ans. Chez les 16-20 ans, on parlait un peu moins de cette messagerie au profit d’Instagram ou de WhatsApp.
    Qu’est ce qui pousse les gens à « sexter » ?

    La majorité d’entre eux nous expliquaient qu’ils s’y adonnaient dans le cadre d’une relation de couple, quand ils avaient confiance en la personne. Quelques-uns en faisaient mention juste avant la formation du couple, pour flirter.

    Mais si les gens recourent autant à la photo dans le sexting, c’est qu’elle permet la mise en scène, de se mettre en valeur vis-à-vis de l’autre personne. Bien souvent, cela relève plus du charme que de la pornographie.
    On aborde souvent la question du sexting par ses dérives : les scandales de harcèlement et de diffusion de documents privés à caractère sexuel. Toutes les expériences de sexting sont-elles vouées à mal tourner ?

    Non, dans la majeure partie des cas cela se passe bien, même si les cas de diffusion sans consentement sont souvent violents et font beaucoup de bruit. Sur les cinq mille adultes interrogés dans l’enquête nationale, 15 % – en majorité des garçons – disaient avoir déjà partagé une photographie intime d’une tierce personne.

    Ce qui pose problème dans le sexting c’est la diffusion, le partage public de photographies intimes de tiers. Or, la quasi-unanimité des campagnes de prévention s’adresse non pas aux auteurs, complices et témoins de partages non désirés mais aux victimes potentielles. Et elles invitent plutôt à stopper le sexting pour éviter toute dérive.

    Or, pour moi, une prévention efficace reviendrait à ne pas lutter contre une pratique dans l’air du temps mais plutôt à sensibiliser les destinataires de photos à ne pas les partager, à respecter le consentement. Vouloir stopper le sexting pour éviter les dérives, c’est comme vouloir interdire les relations sexuelles pour éviter le viol.
    Avez-vous d’ores et déjà constaté une meilleure efficacité à changer de braquet sur la prévention ?

    Oui, il y a matière à optimisme. Tout au long de ma thèse, en Suisse, j’ai pu travailler avec le corps enseignant, les éducateurs sexuels ainsi qu’avec la police qui menait des campagnes de prévention, afin de réorienter le message pour s’adresser aux auteurs et aux témoins à qui on explique qu’ils sont tous tout aussi coupables.
    Lire aussi Le « sexting » ou l’art de la conversation érotique

    Une fois la gravité du geste expliquée, une fois qu’on raconte qu’une simple image suggestive partagée peut causer beaucoup de tort à la personne qui s’est prise en photo, ils se rendent généralement compte du mal fait.

    Dans l’enquête, nous leur avions aussi demandé la raison pour laquelle ils partageaient. Nous, adultes, on a en tête le revenge porn, sauf que les plus jeunes ne le font pas initialement dans une volonté de nuire. C’est avant tout pour rire, hélas. Comme pour le harcèlement, il y a un manque de conscience du geste.

    Pauline Croquet

    #Sexting #Culture_numérique #Cyberharcèlement

  • Contre la censure en ligne, RSF bâtit une immense « Bibliothèque libre » dans « Minecraft »
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2020/03/12/contre-la-censure-en-ligne-rsf-batit-une-immense-bibliotheque-libre-dans-min

    Le bâtiment virtuel, constitué d’environ 12,5 millions de blocs, permet aux joueurs de pays pratiquant la censure sur le Net de lire des articles habituellement inaccessibles. À l’occasion de sa journée internationale contre la censure sur Internet jeudi 12 mars, l’association Reporters sans frontières (RSF) a lancé une bibliothèque virtuelle accessible dans Minecraft, afin d’offrir aux joueurs de certains pays pratiquant la censure en ligne l’accès à des articles qui seraient habituellement hors de (...)

    #RSF #jeu #censure

  • La lanceuse d’alerte Chelsea Manning a tenté de se suicider
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2020/03/12/la-lanceuse-d-alerte-chelsea-manning-a-tente-de-se-suicider_6032745_4408996.

    La lanceuse d’alerte américaine Chelsea Manning a tenté de se suicider mercredi 11 mars, à deux jours d’une audience sur son refus, l’an dernier aux Etats-Unis, de témoigner devant un grand jury dans le cadre d’une enquête sur WikiLeaks, a révélé son groupe de soutien.

    Prise en charge au centre de détention d’Alexandria, en Virginie, où elle est détenue depuis mai, « elle a été conduite à l’hôpital et est actuellement en train de se remettre », a précisé le Sparrow Project, une agence de presse et de communication, cité par l’Agence France-Presse (AFP).

    L’ex-analyste militaire « doit toujours comparaître » vendredi devant un juge d’un tribunal de l’Etat de Virginie, pour répondre d’une accusation d’obstruction à la justice, selon le quotidien américain The New York Times et son équipe juridique.
    Ne pas renier ses principes

    Chelsea Manning, 32 ans, avait été incarcérée en mars 2019 pour « entrave à la bonne marche de la justice », après avoir refusé de répondre aux questions sur le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, à qui elle avait transmis en 2010 une masse de documents confidentiels. Elle avait été brièvement libérée en mai 2019 pour une raison technique, avant d’être de nouveau emprisonnée quelques jours plus tard.
    Lire aussi La lanceuse d’alerte Chelsea Manning renvoyée en prison

    La lanceuse d’alerte reste aujourd’hui « très fermement décidée » à ne pas participer à cette procédure, « très susceptible », selon elle, de conduire à des abus, a fait savoir son groupe de soutien. « Mme Manning a déclaré précédemment qu’elle ne renierait pas ses principes, quand bien même cela devait lui porter de graves préjudices », a insisté le Sparrow Project.

    Chelsea Manning a déjà passé sept ans en détention pour avoir transmis en 2010 — alors qu’elle était analyste et soldate dans l’armée américaine — plus de 750 000 documents diplomatiques et militaires américains à WikiLeaks. Elle avait été condamnée pour ces faits en 2013 à trente-cinq ans de prison par une cour martiale, mais sa peine avait été commuée par le président Barack Obama. Par ailleurs militante des droits LGBT+ et icône des personnes transgenres, elle avait été initialement libérée en 2017.

    #Chelsea_Manning #Wikileaks

  • La lanceuse d’alerte Chelsea Manning a tenté de se suicider
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2020/03/12/la-lanceuse-d-alerte-chelsea-manning-a-tente-de-se-suicider_6032745_4408996.


    Chelsea Manning à Alexandria, en Virginie, en mai 2019.
    ERIC BARADAT / AFP

    L’ex-analyste militaire est attendue vendredi devant un juge d’un tribunal de Virginie pour répondre d’un refus de témoigner dans une enquête sur WikiLeaks.

    La lanceuse d’alerte américaine Chelsea Manning a tenté de se suicider mercredi 11 mars, à deux jours d’une audience sur son refus, l’an dernier aux Etats-Unis, de témoigner devant un grand jury dans le cadre d’une enquête sur WikiLeaks, a révélé son groupe de soutien.

    Prise en charge au centre de détention d’Alexandria, en Virginie, où elle est détenue depuis mai, « elle a été conduite à l’hôpital et est actuellement en train de se remettre », a précisé le Sparrow Project, une agence de presse et de communication, cité par l’Agence France-Presse (AFP).

    L’ex-analyste militaire « doit toujours comparaître » vendredi devant un juge d’un tribunal de l’Etat de Virginie, pour répondre d’une accusation d’obstruction à la justice, selon le quotidien américain The New York Times et son équipe juridique.

    • L’ex-informatrice de WikiLeaks Chelsea Manning libérée de prison
      https://www.lemonde.fr/pixels/article/2020/03/12/un-juge-ordonne-la-liberation-de-chelsea-manning_6032846_4408996.html


      Chelsea Manning devant le tribunal d’Alexandria (Virginie), en mai 2019.
      ÉRIC BARADAT / AFP

      L’ex-analyste militaire était attendue, vendredi, devant un juge d’un tribunal de Virginie pour répondre d’un refus de témoigner dans une enquête sur WikiLeaks.

      Un juge a ordonné, jeudi 12 mars, la libération de l’ex-informatrice de WikiLeaks Chelsea Manning qui, la veille, avait tenté de se suicider depuis la prison d’Alexandria, en Virginie, où elle était détenue depuis un an en raison de son refus de témoigner devant un grand jury.

      Ce grand jury ayant été dissous mercredi, « le tribunal considère que la comparution de Mme Manning n’est plus nécessaire et que son maintien en détention ne répond plus à un objectif de coercition_ », a décidé le juge Anthony Trenga. Le shérif du comté d’Alexandria a confirmé plus tard dans la soirée qu’elle avait été libérée.

      En revanche, les pénalités financières qui avaient été fixées pour la forcer à témoigner sur WikiLeaks et son fondateur, Julian Assange, restent valables et elle devra payer 256 000 dollars (229 000 euros) d’amendes, a ajouté le juge.

  • Les données personnelles de millions d’utilisateurs de l’appli « anonyme » Whisper étaient en accès libre
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2020/03/11/les-donnees-personnelles-de-millions-d-utilisateurs-de-l-appli-anonyme-whisp

    Des données concernant 900 millions de comptes, dont une partie appartenant à des mineurs, étaient accessibles sans mot de passe. L’application Whisper, qui a connu son heure de gloire au milieu des années 2010 en offrant la possibilité de publier des messages de manière anonyme, a laissé en ligne pendant plusieurs années une base de données contenant des informations personnelles sur ses utilisateurs, révèle le Washington Post. Selon le quotidien américain, la base de données contenait, par exemple, (...)

    #BigData #géolocalisation #anonymat #Whisper

  • Christopher Wylie : « #Cambridge_Analytica a fermé, mais ses #tactiques n’ont pas disparu »
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2020/03/11/christopher-wylie-cambridge-analytica-a-ferme-mais-ses-tactiques-n-ont-pas-d

    ENTRETIEN
    L’ancien salarié de l’entreprise avait révélé le vol massif de données personnelles à des fins politiques par l’ancienne société britannique. Il publie aujourd’hui en français son livre, « Mindfuck ».

    Sa coiffure colorée s’est affichée sur les télévisions du monde entier il y a deux ans. Christopher Wylie, ancien salarié de l’entreprise Cambridge Analytica, est le lanceur d’alerte qui a révélé l’existence du gigantesque #vol_de_données_personnelles issues de #Facebook à des fins politiques mené par cette entreprise britannique, au profit notamment de la campagne de Donald #Trump et du #Brexit.

    Lire : tous nos articles sur l’affaire Cambridge Analytica

    Son livre, Mindfuck, est publié mercredi 11 mars en français aux éditions Grasset (512 pages, 24 euros). Un essai dense, qui parle davantage de politique que de technologie, et un outil précieux pour comprendre les mécanismes de l’ascension au pouvoir de Donald Trump.

    A la fin de votre livre, vous êtes au chômage, et un peu dépassé par votre nouvelle célébrité. Que faites-vous aujourd’hui ?
    Christopher Wylie : Ma vie est redevenue plus ou moins normale. Je travaille pour H&M. J’ai eu mon dernier rendez-vous avec des enquêteurs il y a deux semaines. Je suis encore très occupé, mais ma vie est un peu moins frénétique. Vivre sous la surveillance constante du public, ça devient épuisant au bout d’un moment.

    Que retenez-vous de toutes ces enquêtes dans lesquelles vous avez témoigné ?
    J’ai appris que, parfois, les preuves ne suffisent pas. Ça a été le cas dans l’enquête sur la campagne du Brexit. J’ai fourni aux autorités les preuves que Vote Leave, la campagne officielle, avait consacré 40 % de ses dépenses à une filiale de Cambridge Analytica au Canada. Ces dépenses étaient illégales, comme l’ont reconnu les autorités. Donc nous savons que Vote Leave a triché. C’était la plus importante violation de la loi électorale dans toute l’histoire de l’Angleterre.

    Pourtant, malgré toutes ces preuves, rien ou presque n’a été fait. Personne n’a dit « peut-être que nous devrions mettre tout ce processus en pause, en attendant la fin de l’enquête, parce qu’il est possible que cette triche ait eu un impact sur le vote ».

    Il y a pourtant eu des commissions parlementaires (liées à Cambridge Analytica) dans de nombreux pays, des sanctions, des amendes…
    Oui. Mais les régulateurs et les élus, pour la plupart, ne comprennent pas vraiment ce à quoi ils ont affaire. Ils reprennent à leur compte les éléments de langage de Facebook, qui dit « nous sommes un service, nous sommes gratuits, personne n’est obligé d’utiliser notre plate-forme ». C’est comme dire que l’électricité est un service et que si vous ne voulez pas être électrocuté, vous n’avez qu’à vous passer de courant ! Les données, comme l’électricité, sont partout, et peuvent être dangereuses.

    Beaucoup d’élus m’ont dit : « Vous savez, je suis un député, je n’y connais rien en technologies. » Peut-être, mais ça ne vous empêche pas de réguler les compagnies aériennes, les entreprises pharmaceutiques ou du nucléaire !

    Nous avons aujourd’hui un secteur de la technologie à qui on laisse le droit d’expérimenter en direct sur nos sociétés et nos démocraties, sans conséquences pour lui lorsque ça se passe mal. Or, quand vous laissez une bande d’ingénieurs californiens, majoritairement des hommes blancs, créer un produit et l’appliquer à un pays qui a un passé de violences ethniques et religieuses, il se passe ce qui s’est passé en Birmanie. Même après avoir été alerté que son service était utilisé par l’armée comme un catalyseur de nettoyage ethnique, Facebook n’a quasi rien fait.

    Pensez-vous que Cambridge Analytica a eu un impact sur le résultat final dans le référendum sur le Brexit ?
    C’est probable. Si ça n’avait pas produit de résultats, Vote Leave n’aurait probablement pas dépensé 40 % de son budget dans ces services. Mais si on parlait de dopage, on ne se poserait même pas la question : quand un athlète est pris sur le fait, on ne se demande pas si les produits qu’il ou elle a pris ont vraiment fait une différence.

    Mike Bloomberg a dépensé des centaines de millions de dollars en publicités ciblées et en analyses de données pour remporter l’investiture démocrate. Mais sa campagne pour les primaires a échoué. Est-ce que ça ne montre pas les limites de ce que faisait Cambridge Analytica ?
    Je ne peux pas me prononcer sur la campagne de Mike Bloomberg en particulier, mais il faut garder à l’esprit que le but initial de Steve Bannon [l’ancien conseiller politique de Donald Trump, chargé de sa campagne électorale en 2016] était de changer la perception du public, pas de faire élire un candidat en particulier. Il a su catalyser le mouvement alt-right, ce qui a ensuite permis à Donald Trump de réussir.

    Cambridge Analytica a commencé en travaillant sur la contre-propagande, et notamment sur les jeunes hommes musulmans célibataires et en difficulté, qui pouvaient être tentés de rejoindre l’organisation Etat islamique. Bannon a ciblé des profils semblables aux Etats-Unis, sauf qu’au lieu de viser les jeunes musulmans pour les « déradicaliser », ils ont visé les jeunes blancs pour les radicaliser.

    Steve Bannon a très vite compris qu’il pouvait s’appuyer sur des mouvements comme le GamerGate, trouver des groupes de personnes extrêmement en colère et qui étaient prêtes à devenir des trolls extrémistes dévoués.

    C’est une différence majeure avec la campagne de Mike Bloomberg. Trump, en 2016, a pu exploiter ces cellules, dans tout le pays, qui étaient nourries de propagande et de conneries, jusqu’à ce qu’elles ne soient plus que des boules de rage pure.

    Steve Bannon, l’éminence brune de Donald Trump
    A la lecture de votre livre, on a l’impression que Steve Bannon a créé l’alt-right de toutes pièces, seul. Ne lui accordez-vous pas trop de crédit ?
    Je ne pense pas qu’il a tout créé lui-même. Steve Bannon n’est pas un magicien venu de l’hyperespace qui a lavé le cerveau de millions de personnes juste parce qu’il avait accès à des données Facebook.

    Mais il a été un catalyseur. Il a compris, avant tout le monde, un certain nombre de choses qui se passaient sur Internet en 2013-2014. Vous en connaissez beaucoup des politiques qui lisaient Reddit et 4Chan à l’époque ? Moi, non.

    Les démocrates ont-ils compris ce qui s’était passé ?
    Pour comprendre l’élection de Trump, il faut réfléchir en matière d’insurrection. Une erreur que font beaucoup de démocrates est qu’ils continuent de considérer Donald Trump comme un candidat politique. Ceci alors que l’alt-right fonctionne littéralement comme une secte, avec des milliers d’adeptes complètement cinglés. Personne n’ose le dire, parce que ce sont les Etats-Unis, mais si Trump était président du Zimbabwe, on ne parlerait certainement pas de « l’administration Trump », mais du « régime Trump ».

    D’autres « Cambridge Analytica » sont-ils possibles ?
    Oui. L’entreprise a fermé, mais ses technologies et ses tactiques n’ont pas disparu. Je ne sais pas ce que font les autres anciens employés. Nous savons désormais pour Cambridge Analytica, pour la Russie, mais que se passera-t-il la prochaine fois, quand la Corée du Nord aura créé son propre Cambridge Analytica ? Ou l’Iran, la Chine, ou même un pays « ami » ?

    Si un bombardier russe survole la France pour larguer des tracts à la veille d’une élection, il y a de fortes chances que l’armée française lui tire dessus. Mais si exactement la même chose se produit dans le cyberespace, subitement plus personne ne sait comment réagir.

    Ma grande crainte est que ces opérations d’influence deviennent la norme dans tous les pays. La désinformation, de gauche comme de droite, est toujours la forme la plus aisément accessible d’information. L’information de qualité est en général derrière un paywall, et la propagande est toujours gratuite.

    Finalement, la seule entité qui semble agir très directement pour limiter la désinformation reste Facebook. L’entreprise a démantelé plusieurs réseaux de désinformation ces dernières années…
    C’est vrai. Mais est-ce que vous, Français, vous voulez vraiment déléguer la gestion de votre vie politique en ligne à une entreprise californienne gérée par une bande de mecs de la Silicon Valley ? Je ne leur fais pas confiance.

    Et depuis quand est-ce que ce rôle peut être délégué à une entreprise privée, qui a un point de vue incroyablement américain sur la plupart des choses ?

    Facebook a recruté un Européen, l’ancien leader du Parti des démocrates libéraux Nick Clegg, à l’un de ses principaux postes. Dans votre livre, vous racontez avoir croisé M. Clegg dans ses anciennes fonctions. Est-ce qu’il ne peut pas apporter justement une vision plus « européenne » ?
    Pensez-vous vraiment que Sheryl [Sandberg] et Mark [Zuckerberg] en ont vraiment quelque chose à faire ? Que diraient les Français si, après son mandat, Emmanuel Macron vous disait que le changement climatique est un sujet extrêmement important et qu’il a donc décidé d’aller travailler pour une compagnie pétrolière pour « changer les choses de l’intérieur » ? Tout ça, ce sont des beaux discours, mais le résultat, c’est que vous travaillez pour une entreprise qui pose de gigantesques problèmes.

    Pourquoi avez-vous travaillé aussi longtemps pour Cambridge Analytica ? Vous expliquez dans votre livre à quel point vous étiez politiquement en désaccord avec sa direction…
    Lorsque vous êtes dans une relation toxique, la situation n’est pas toujours aussi simple. Et je reconnais que j’ai été un peu absorbé par le côté « cool » du projet original.

    Avec le recul, je me rends bien compte que ce n’est pas parce qu’un projet est passionnant qu’il ne peut pas être utilisé pour de mauvaises choses. Le couteau que vous fabriquez peut être utilisé par un chef étoilé au Michelin ou pour agresser quelqu’un. J’ai ignoré beaucoup de signaux qui auraient dû m’alerter.

    Très peu de gens se lancent dans une carrière d’ingénieur en se disant qu’ils veulent détruire la société. Il y a des problèmes de sexisme et de racisme dans la Silicon Valley, mais la plupart des gens qui y travaillent ne cherchent pas à faire du mal. C’est juste qu’ils sont dans un secteur qui ne leur impose pas un code de conduite professionnel strict, qui n’a pas assez d’agences de régulation et de règles.

    Quelles devraient, selon vous, être ces règles ?
    Les codes de conduite pour les architectes ne se contentent pas de regarder à quel point un design est brillant : il leur impose de regarder des choses comme les flux d’air en cas d’incendie. C’est pareil quand vous êtes médecin ou avocat. L’une des raisons qui font que la société vous octroie un prestige lié à votre profession, c’est que vous devez vous conformer à des standards éthiques.

    L’ingénierie informatique n’est plus une niche depuis longtemps. La science des données non plus. Il est grand temps que ces professions évoluent, et adoptent des codes de conduite qui les engagent à titre personnel.

    Aujourd’hui, les entreprises sont confrontées aux régulateurs seulement lorsqu’elles ont fait quelque chose de mal. Dans le secteur de l’aérospatiale ou du médicament, lorsque vous avez une idée pour un nouveau produit, vous devez d’abord demander une autorisation en amont, avant de le lancer. Je ne vois pas pourquoi ça ne pourrait pas s’appliquer aux #réseaux_sociaux.

  • Vidéos complotistes : « YouTube a la capacité de modérer son contenu lorsqu’il en a la volonté politique »
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2020/03/06/videos-complotistes-youtube-a-la-capacite-de-moderer-son-contenu-lorsqu-il-e

    Des chercheurs ont déterminé que l’un des algorithmes suggérait deux fois moins de vidéos complotistes qu’auparavant. Mais ces efforts sont partiels. YouTube lutte-t-il de manière efficace contre les vidéos promouvant des théories du complot ? Pour la plate-forme de vidéo en ligne, propriété de Google, la question est brûlante et la pression politique, insistante. L’état-major du site a annoncé à plusieurs reprises des mesures pour diminuer la portée et la popularité de ces contenus, notamment en modifiant (...)

    #YouTube #algorithme #modération #reconnaissance #haine #WatchNext

  • En Espagne, l’acquittement d’une personne innocentée devra apparaître en premier sur Google
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2020/03/07/en-espagne-l-acquittement-d-une-personne-innocentee-devra-apparaitre-en-prem

    La Cour nationale espagnole a toutefois souligné que la liberté d’expression primait sur la protection des données personnelles. Le droit au déréférencement, abusivement surnommé « droit à l’oubli », a été débattu dans un tribunal espagnol. La Cour nationale s’est prononcée, vendredi 6 mars, sur un appel interjeté par Google sur le cas d’un psychologue accusé d’agressions sexuelles. Le moteur de recherche américain devra faire apparaître l’acquittement d’une personne poursuivie en justice dans les premiers (...)

    #Google #GoogleSearch #procès #oubli

  • Elections américaines : le « tapis de bombes » de Michael Bloomberg sur les réseaux sociaux
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2020/02/25/elections-americaines-le-tapis-de-bombes-de-michael-bloomberg-sur-les-reseau

    Le candidat multimilliardaire a battu tous les records de dépenses en publicité pour une campagne politique. Avec un succès mitigé. C’est du jamais vu, même pour les Etats-Unis : en quelques semaines à peine, Michael Bloomberg, l’ex-maire de New York et candidat à l’investiture démocrate pour l’élection présidentielle américaine, a dépensé plus de 233 millions de dollars en publicités politiques, dans les médias et sur les réseaux sociaux, pour soutenir sa campagne. Une goutte d’eau dans la confortable (...)

    #manipulation #domination #SocialNetwork #publicité #élections #influenceur #Twitter #Instagram (...)

    ##publicité ##Facebook

  • La région Grand-Est paralysée plusieurs jours par un rançongiciel
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2020/02/21/la-region-grand-est-paralysee-plusieurs-jours-par-une-attaque-informatique_6

    Le virus informatique a perturbé une grande partie du service administratif pendant près d’une semaine. Un virus informatique de type « rançongiciel », qui chiffre et rend inutilisable le contenu d’un ordinateur, s’est répandu vendredi 14 février sur le réseau informatique de la région Grand-Est. Les systèmes infectés restaient perturbés jeudi 20 février, a-t-on appris de la part du président de la région, Jean Rottner. « Toutes les mesures ont été prises pour gérer cette attaque qui peut encore entraîner (...)

    #algorithme #malware #ransomware #hacking

  • Malgré les lois, l’Etat a abandonné aux réseaux sociaux l’arbitrage de la liberté d’expression
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2020/02/19/malgre-les-lois-l-etat-a-abandonne-aux-reseaux-sociaux-l-arbitrage-de-la-lib

    Le travail judiciaire complexe consistant à juger de la légalité d’un contenu est aujourd’hui délégué à des entreprises du numérique, qui l’automatisent largement avec des logiciels imparfaits. A chaque journée son scandale, plus ou moins grave, touchant la modération sur les réseaux sociaux. Ce week-end, la diffusion de liens vers le site « Porno politique », qui hébergeait les vidéos intimes de Benjamin Griveaux, sur Facebook et Twitter, a provoqué une volée de critiques. Ce lundi, c’est, à l’inverse, la (...)

    #Facebook #Twitter #algorithme #bot #modération #harcèlement #SocialNetwork #législation

  • Bouygues construction, victime emblématique d’une nouvelle forme de chantage au rançongiciel
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2020/02/14/bouygues-construction-victime-emblematique-d-une-nouvelle-forme-de-chantage-

    Le géant du BTP français est la première grande entreprise touchée par un double chantage aux fichiers chiffrés et à la publication de documents. Deux semaines après la découverte d’un logiciel malveillant sur les serveurs de l’entreprise Bouygues construction, le géant du BTP français fait toujours face à d’importantes difficultés pour remettre en place toute son infrastructure informatique. « Les équipes travaillent sur la remise en route ; c’est progressif, et nous nous concentrons sur ce sujet et la (...)

    #Bouygues #malware #NotPetya #ransomware #Wannacry #hacking

  • WhatsApp franchit la barre des 2 milliards d’utilisateurs
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2020/02/12/whatsapp-franchit-la-barre-des-2-milliards-d-utilisateurs_6029349_4408996.ht

    L’application de messagerie, rachetée par Facebook en 2014, a gagné 500 millions d’utilisateurs en deux ans. L’application de messagerie WhatsApp, détenue par Facebook, a annoncé, mercredi 12 février, avoir franchi la barre des 2 milliards d’utilisateurs dans le monde. Elle en comptait 1,5 milliard deux ans plus tôt. Lancé en 2011, WhatsApp a été racheté par Facebook en 2014. L’entreprise, qui détient aussi les très populaires Instagram et Messenger, estime que chaque jour 2,26 milliards de personnes (...)

    #Apple #iMessage #Facebook #Messenger #WhatsApp #cryptage #bénéfices

  • Pour les mouchards publicitaires, les alternatives aux cookies restent limitées
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2020/02/14/pour-les-mouchards-publicitaires-les-alternatives-aux-cookies-restent-limite

    La technique du « fingerprinting », qui permet sous certaines conditions d’identifier les internautes sans cookies, a aujourd’hui d’importantes limites. Ils ne vont probablement pas disparaître, mais leur usage va largement diminuer : les cookies, ces petits fichiers utilisés pour identifier un internaute et enregistrer sa navigation, sont l’un des maillons essentiels de la publicité ciblée sur Internet, et concentrent à la fois l’attention des régulateurs, des éditeurs de navigateurs Internet et des (...)

    #fingerprinting #cookies #profiling #microtargeting #publicité

    ##publicité

  • Les services secrets américains et allemands ont espionné plus de 120 pays après avoir racheté une société de chiffrement
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2020/02/11/les-renseignements-americains-et-allemands-ont-espionne-une-centaine-de-pays

    En 1970, les deux agences de contre-espionnage ont acheté en secret Crypto AG, une entreprise vendant des services de chiffrement de conversations à des puissances étatiques. Les services secrets américains et allemands ont espionné pendant des années plus d’une centaine de pays à travers une société suisse spécialisée dans le chiffrement des conversations, ont révélé mardi 11 février le Washington Post, la télévision allemande ZDF et la radio-télévision suisse SRF. La société Crypto AG est devenue après (...)

    #Crypto #BND #CIA #cryptage #écoutes #surveillance

  • Une amende de 25 millions d’euros infligée à Apple pour pratique commerciale trompeuse en France
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2020/02/07/une-amende-de-25-millions-d-euros-infligee-a-apple-pour-pratique-commerciale

    Le parquet reproche au constructeur américain le manque d’information sur le ralentissement des iPhone à la suite d’une mise à jour logicielle. Apple, visé par une enquête pour « obsolescence programmée », s’est vu infliger une amende transactionnelle de 25 millions d’euros, a annoncé vendredi la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) au terme d’une enquête qui a conclu à des « pratiques commerciales trompeuses par omission » du géant américain de (...)

    #Apple #iPhone #smartphone #procès #obsolescence #fraude

  • Reconnaissance faciale : YouTube et Facebook mettent en demeure la start-up Clearview AI
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2020/02/06/reconnaissance-faciale-youtube-et-facebook-mettent-en-demeure-la-start-up-cl

    L’entreprise propose à la police américaine un logiciel permettant de comparer un portrait avec trois milliards de photos trouvées sur les réseaux sociaux. Les ennuis se poursuivent pour la start-up Clearview AI, après l’enquête que lui a consacrée le New York Times le 18 janvier. Cette entreprise, jusqu’alors discrète, a conçu une gigantesque base de données d’images de personnes glanées sur Internet : Facebook, LinkedIn, Instagram, Twitter, YouTube… Elle vend un logiciel aux forces de police (...)

    #Clearview #Palantir #Facebook #Instagram #LinkedIn #Twitter #YouTube #algorithme #Smartcheckr #biométrie #consentement #facial #police #reconnaissance #scraping (...)

    ##surveillance

  • Présidentielle aux Etats-Unis : l’application mal conçue au cœur du fiasco des primaires démocrates en Iowa
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2020/02/05/caucus-democrate-dans-l-iowa-une-application-mobile-mal-concue-au-c-ur-du-fi

    Elle devait permettre de faire remonter rapidement les résultats des bureaux de vote. Mais ses dysfonctionnements ont eu un « impact catastrophique » sur le caucus. « Chaotique ». C’est le mot qui ne cesse de revenir aux Etats-Unis pour qualifier le caucus de l’Iowa du lundi 3 février au soir. Mercredi matin, les résultats de ce scrutin, qui s’inscrit dans le cadre des primaires démocrates devant désigner le candidat qui affrontera Donald Trump lors de l’élection présidentielle du 3 novembre prochain, (...)

    #algorithme #smartphone #technologisme #élections #bug

  • De la Chine à la France, le drone, nouvel auxiliaire de police
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2020/02/03/de-la-chine-a-la-france-le-drone-nouvel-auxiliaire-de-police_6028275_4408996

    Le pouvoir chinois fait circuler des vidéos de drones interpellant les passants ne portant pas de masque pour se protéger du coronavirus. Les images, filmées à partir d’un drone, montrent des individus vaquant à leurs occupations, brusquement interpellés par une voix diffusée depuis un haut-parleur. « Camarades à vélo, quand vous êtes dans la rue, mettez votre masque. Ne compliquez pas les choses pour votre mère patrie », peut-on entendre. Une autre séquence, dont il est indiqué qu’elle a été capturée (...)

    #algorithme #CCTV #drone #biométrie #facial #aérien #reconnaissance #vidéo-surveillance #surveillance #santé #police (...)

    ##santé ##élections