A l’encontre » Aux sources du macronisme
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Partant du principe absolu selon lequel les dépenses publiques sont excessives, l’OCDE fait sien le principe « faire mieux avec moins ». Il faut « optimiser l’efficacité » des dépenses publiques et de la fiscalité. Certes c’est une « tâche ardue et laborieuse », mais qui peut « avoir des retombées bénéfiques extrêmement importantes ». Le secteur public est lui aussi stigmatisé en raison de son « importance grandissante en tant qu’employeur ». Suit un raisonnement sur lequel il faut méditer : « Dans de nombreux pays européens (…) l’#emploi dans le secteur public s’est développé à mesure que se multipliaient les obstacles à l’embauche dans le secteur privé, que diminuait l’incitation à accepter un emploi – en particulier un emploi précaire ou mal rémunéré – et que la société exigeait davantage de services publics ».
Cette déclaration de principe est vertigineuse. L’#OCDE ne se contente pas en effet de reprocher à l’emploi public d’avoir évincé l’emploi privé : il s’agit là d’une vieille thèse libérale bien difficile à établir. Elle va plus loin en incriminant la progression des emplois publics (décents) qui aurait freiné celle des emplois précaires du privé. Et, pire encore, l’organisation fait porter la responsabilité de « la société », accusée de vouloir toujours plus de services publics. C’est dans de telles démonstrations que se manifeste l’inconscient bourgeois pour qui, au fond, la satisfaction des besoins sociaux est un boulet pour l’économie, quand elle ne passe pas par la marchandise privée. Dans la pratique macronienne, cela se traduit de manière cohérente par la réduction des effectifs de fonctionnaires, le recul de leur pouvoir d’achat et l’hymne aux partenariats public-privé.