• Harcèlement de nonnes par le Vatican

    Relevées de leurs vœux, les ex-Petites Sœurs comptent bien demander la protection de la justice de la République. Car l’affaire ne va en rester là. Les religieuses ont l’intention de porter plainte pour harcèlement. L’une d’entre elles, d’ailleurs, l’a déjà fait. Mais aussi de contester la légalité de la nomination de la supérieure par intérim. De mémoire de spécialistes, c’est une première. L’évêché garde pieusement le silence. Geneviève Médevielle, elle, se désole : « C’est d’une infinie tristesse. Tristesse parce que je n’ai fait que mon travail et que je n’ai rien demandé sous la pression. Tristesse parce que nos sœurs judiciarisent tout pour montrer qu’elles sont des victimes. »

    Reste à gérer la question de l’important patrimoine immobilier des Petites Sœurs de Marie, dont deux châteaux « un peu branlants » en Haute-Garonne, selon leur avocat. Une bataille à venir ? « Les six sœurs qui représentent l’actuelle congrégation [celles qui ne sont pas entrées en rébellion, ndlr] ont le désir que les sœurs en partance ne soient pas à la rue, elles sont prêtes à leur donner une propriété convenable », précise la supérieure par intérim.

    Et le reste ? Il devrait aller aux « services des pauvres ». En théorie, d’un point de vue juridique, le diocèse ne devrait pas récupérer les biens. « Mais rien n’interdit à la congrégation de lui faire un don », redoute Me Buchser, l’avocat des rebelles. Et si c’était cela le vrai motif du conflit ? Beaucoup de diocèses français, c’est vrai, tirent la langue financièrement. Celui de Laval n’y échappe pas. Dans de telles circonstances, il serait bien tentant de récupérer les biens de congrégations féminines dont beaucoup vont disparaître. Mais on n’ose imaginer un plan aussi machiavélique…

    #catholicisme #sexisme

  • Municipales : LREM investit une ex de la Manif pour tous
    « Chez Pol ».
    https://www.liberation.fr/france/2019/07/12/municipales-lrem-investit-une-ex-de-la-manif-pour-tous_1739617

    La stratégie de LREM pour les municipales pourrait vite devenir illisible. Dans sa dernière salve d’investitures, le parti macroniste a désigné, outre l’ex-filloniste Caroline Cayeux à Beauvais, Aurélie Taquillain à Courbevoie. Or, la future ex-adjointe au maire LR de la ville des Hauts-de-Seine chargée de la famille et de la petite enfance (elle va démissionner de ses délégations) a longtemps été proche de la Manif pour Tous puis de son émanation politique, Sens Commun. Deux entités fortement opposées au mariage pour tous et à la PMA pour toutes que l’actuelle majorité prévoit d’instaurer. Une élue étiquetée « droite Trocadéro » en somme, qui participait à des débats à LR en 2016 sur la politique familiale avant de quitter le parti après l’élection de Laurent Wauquiez. Cette investiture souligne les paradoxes des tactiques municipales à géométrie variable de la majorité, capable d’investir quelqu’un contre un édile Macron-compatible comme des élus sortants PS ou LR. Surtout, cette désignation d’Aurélie Taquillain entre en contradiction avec la récente exclusion d’Agnès Thill pour ses provocations homophobes répétées et son opposition viscérale à la PMA pour toutes.

    #PMA #misogynie #lesbophobie #homophobie #catholicisme

  • Charge policière à Nantes : la version des autorités contredite par des vidéos

    Par Ismaël Halissat et Fabien Leboucq pour Libération, un déroulé à charge, minute par minute :
    https://www.liberation.fr/france/2019/07/12/charge-policiere-a-nantes-la-version-des-autorites-contredite-par-des-vid

    Libération révèle de nouveaux témoignages et des vidéos inédites de cette intervention. Il s’agit de fichiers originaux, qui permettent d’en exploiter les métadonnées, et donc de les horodater à la seconde près. Les images montrent une scène confuse et un usage constant de lacrymos par les policiers, et ce durant une vingtaine de minutes. Pendant tout ce temps, des personnes les alertent de la proximité avec la Loire puis, très vite, du fait qu’il y a eu des chutes de plusieurs fêtards dans l’eau. On voit également les forces de l’ordre utiliser des grenades de désencerclement, leurs matraques, ainsi qu’un Taser. L’avancée des policiers, en ligne, à partir de 4 h 31, casqués et armés, ne laisse pas de place au doute : contrairement à ce qui est affirmé depuis par les autorités - elles auraient répliqué à des jets de projectiles -, il s’agit bien d’une charge préparée, qui a pour but de disperser le rassemblement festif.

    #OùEstSteve ?

    4h52 Fin des vidéos

    D’autres lacrymos sont lancées en direction du quai Wilson et de la Loire. Les vidéos de la scène que nous nous sommes procurées s’arrêtent à cette heure précise.

    Durant plus de vingt et une minutes, les policiers ont donc utilisé continuellement des grenades lacrymogènes en direction du fleuve. Pourtant, les autorités ont été averties dès le début de la charge du risque encouru, puis du fait que des personnes étaient tombées à l’eau. Ces informations sont-elles remontées à la salle de commandement ? Le préfet ou, à défaut, son directeur de cabinet ont-ils suivi l’opération ? Ont-ils ordonné l’usage de gaz lacrymogène en grande quantité ? Ont-ils approuvé le recours au Taser, aux grenades de désencerclement, au LBD40 (dont l’emploi a été officiellement reconnu) ? Malgré nos relances, le préfet de Loire-Atlantique, Claude d’Harcourt, a refusé de répondre à nos sollicitations. Ces questions sont pourtant essentielles, pour saisir comment #Steve_Caniço, 24 ans, a pu disparaître le soir de Fête de la musique.

    #violences_policières #maintien_de_l'ordre