L’INSEE le confirme en creux : les pauvres paient pour enrichir les riches

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  • L’INSEE le confirme en creux : les pauvres paient pour enrichir les riches
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    En chiffrant le coût cumulé de trois prestations sociales, cette étude permet de déduire que la somme nécessaire pour améliorer légèrement la vie des plus pauvres pouvait être largement couverte par les rentrées fiscales provenant de l’ISF avant sa suppression par Macron. Mais, au contraire, ce sont les plus pauvres qui paient pour enrichir les plus riches depuis plus de 30 mois en France.

    • Pour dire les choses plus clairement, sont portées à notre connaissance les améliorations de pouvoir d’achat rendues possibles pour les ménages à faibles revenus par ce calcul de hausse fictive du RSA, des allocations familiales et de l’Aide personnalisée au logement en 2018. Ces calculs ne portent que sur l’an II du quinquennat d’Emmanuel Macron. Selon l’INSEE, « une hausse de 5% du montant forfaitaire du RSA au 1er janvier 2018 (soit 27 euros de plus par mois, par rapport à un montant de 550 euros mensuels en moyenne sur 2018) coûterait 850 millions d’euros aux finances publiques, soit autant de gain de revenu disponible pour les ménages. Elle augmenterait le niveau de vie moyen des personnes initialement bénéficiaires du RSA de 1,3%. La hausse serait plus forte dans le bas de l’échelle des niveaux de vie. Le niveau de vie des personnes initialement bénéficiaires et appartenant aux 10% les plus modestes de l’ensemble de la population augmenterait en moyenne de 2,8% », nous indique cette simulation.

      Mais, en réalité, le RSA n’a augmenté que de 1% en 2018. Cette hausse n’a pas couvert l’inflation moyenne durant cette même année. Le RSA n’a augmenté que de 1,6% en 1019, ce qui correspond grosso modo à l’inflation moyenne. On peut en conclure que les pauvres qui bénéficient du RSA sont plus pauvres trois ans après l’arrivée d’Emmanuel Macron à l’Elysée qu’au moment où il y est entré. D’autant que beaucoup de bénéficiaires du RSA sont aussi des parents de jeunes enfants et perçoivent à ce titre des allocations familiales. Souvent aussi ils sont locataires d’un appartement et ont besoin de l’Aide personnalisée au logement (APL). Ils ont aussi perdu du pouvoir d’achat depuis trois ans via la sous revalorisation de ces deux prestations.

      Or les allocations familiales n’ont augmenté que de 1% en 2018, soit nettement moins que celle des prix durant la même année. Pire encore, la revalorisation des allocations familiales n’a été que de 0,3% en 2019 alors que l’inflation a été 5 fois plus élevée. La même punition à + 0,3% est prévue en 2020 mettant encore plus en difficulté les familles les plus modestes.

      Voilà qui permet de mettre en exergue les transferts effectués de la poche des millions de pauvres vers celles de quelques milliers de riches, ce que les statisticiens de l’INSEE n’évoquent pas dans leur étude. Mais l’INSEE chiffre le coût financier pour les finances publiques d’une « hausse de 5% du montant forfaitaire du RSA » à 850 millions d’euros en 2018. Celui de « l’augmentation de 5% du montant de la base mensuelle de calcul des allocations familiales » s’élève à 761 millions d’euros ; celui de la « hausse du barème des aides au logement » est évalué à 770 millions d’euros. Voilà qui nous donne une dépense totale de 2, 381 milliards d’euros.

      Les chiffres publiés dans cette note N° 50 de l’INSEE nous permettent aussi de mesurer comment, depuis l’arrivée de Macron au pouvoir, l’appauvrissement des pauvres pour enrichir les riches est encore plus net que du temps où Nicolas Sarkozy était à l’Elysée. Nous suggérons à l’INSEE de i calculer ce que les plus pauvres ont perdu en pouvoir d’achat depuis qu’Emmanuel Macron est devenu président de la République. Ce travail serait d’une grande utilité pour les associations qui viennent en aide aux plus pauvres et qui reçoivent moins de dons des riches depuis que ces derniers ne sont plus soumis à l’ISF !