• Les Éditions de l’Olivier viennent de publier, en trois volumes, les œuvres complètes de #Roberto_Bolano.

    https://i0.wp.com/diacritik.com/wp-content/uploads/2020/03/Capture-d%E2%80%99e%CC%81cran-2020-03-01-a%CC%80-17.31.24.jpg?w=608&ssl=1

    Bolaño, c’est avant tout un parcours fulgurant. Né en 1953 et mort en 2003, il a commencé à écrire en 1979 : soit seulement 25 ans d’écriture, pour un nombre impressionnant de chefs d’œuvres. Au-delà des biens connus 2666 et Les Détectives Sauvages , citons aussi Anvers , Le Troisième Reich , Des Putains Meurtrières , Étoile Distante , La littérature nazie en Amérique , qui tous, pour des raisons diverses, s’imposent comme des incontournables classiques de notre littérature.

    Diacritik revient volume par volume sur cette publication :
    https://diacritik.com/2020/03/05/bolano-dans-le-miroir-convexe-notre-epoque-nos-perspectives-nos-modeles-d
    https://diacritik.com/2020/06/22/bolano-de-la-batrachomyomachie-a-lenvers-noir-de-la-poesie-oeuvres-comple
    https://diacritik.com/2020/11/10/hotel-bolano-architectures-dun-piege-oeuvres-completes-iii

    #Littérature #édition #livre
    @parpaing je t’en parlais hier !

    • Bolaño, poète avant tout
      https://www.en-attendant-nadeau.fr/2020/03/10/bolano-poete

      Il y a en effet de la poésie cachée sous ses romans, mais aussi des romans inachevés dans sa poésie. Car Roberto Bolaño pratiquait la poésie comme une forme hybride, dont l’impureté lui semblait nécessaire à sa survie au XXIe siècle. L’approche transversale adoptée pour cette édition en français – qui n’a pas d’équivalent en espagnol à ce jour – rend bien compte de cette porosité en incluant de surcroît une partie de ses nouvelles – Appels téléphoniques et autres nouvelles – et deux de ses romans courts, Amuleto et Étoile distante . En prenant le relais des éditions Christian Bourgois, cette nouvelle édition en français commence par offrir l’occasion d’une lecture d’ensemble de la poésie de Bolaño, dont une grande partie était demeurée inédite. Seuls deux recueils de poèmes étaient disponibles en français, Trois et Les chiens romantiques, traduits par Robert Amutio, à qui l’on doit la découverte de Bolaño en France. Ces nouveaux textes, qui paraîtront progressivement dans les six volumes prévus, seront traduits par Jean-Marie Saint-Lu.

    • La bibliothèque Bolaño
      https://www.en-attendant-nadeau.fr/2020/09/23/bibliotheque-bolano

      Les deux premiers textes de ce recueil (dépourvu de tout appareil critique) exigent la participation active du lecteur, en l’occurrence son indulgence ; le novice en matière de bolañisme est invité à sauter à pieds joints page 295, là où l’attendent les joies de L’esprit de la science-fiction. L’amateur ou le connaisseur de Bolaño se donnera pour devoir de lire Monsieur Pain, où il trouvera des phrases comme : « Sa réponse, coupante, me parvint à travers une voix de baryton » ou : « Je me contentai de soupirer, en essayant d’imprimer à mon visage un air de sérénité » (il y a encore le magnifique « – Non, non, m’empressai-je de nier », qui a un certain charme).

  • Le Journal de confinement de Leïla Slimani est un conte cruel
    https://diacritik.com/2020/03/19/le-journal-de-confinement-de-leila-slimani-est-un-conte-cruel

    Car, il faut le dire parce que c’est ce que l’on perçoit : le Journal de confinement ne peut prendre la vacance bourgeoise pour sujet, pas de nos jours en tout cas, pas en ce moment. Leïla Slimani regrette les inégalités mais elle ne les voit pas chez elle, elle ne voit pas qu’elle a la chance d’être chez elle, dans sa résidence secondaire, à la campagne, qu’elle et ses proches sont vivants et peuvent profiter les uns des autres. Pourtant elle veut nous donner à lire tout ce bonheur, mais là encore par des images d’Épinal : celle des enfants, forcément formidables. On n’est plus chez Gallimard ici mais chez Jean-Jacques Debout quand il écrit une chanson pour Chantal Goya – et encore Chantal Goya est au moins devenue une loubarde après sa prestation calamiteuse chez Patrick Sabatier.
    Journal du confinement Leïla Slimani (capture d’écran)

    Ce bonheur auquel Leïla Slimani veut nous faire croire est ce qui nous met très mal à l’aise depuis le début de son Journal et que nous refusons : cette logique du conte de fées, du registre merveilleux, celui qui donne le titre épouvantable aux heures que nous vivons « J’ai dit à mes enfants que c’était un peu comme dans la belle au Bois dormant. » Le merveilleux, porté jusqu’à un amour indécent, exhibe là encore tous ses signes irréalistes : la maison de campagne est un château de pain d’épices, le Coronavirus totalement absent est le Loup qui sommeille dans la forêt, le petit chaperon rouge est parti, et surtout ce que, sincère, elle attend, c’est le merveilleux de l’écriture. La Belle au Bois Dormant dort, et c’est le sommeil ou plutôt l’endormissement de ce conte qui est au cœur de l’écriture de Leïla Slimani et qui en trace la grande poétique d’indécence : endormir le lecteur pour un sommeil dont le temps est incalculable, comme si une coach en développement personnel ou une philosophe du Care (ce sont les mêmes) se chargeaient de nous relaxer. Ici il n’y a pas de monde extérieur : il est comme endormi à la lisière des fenêtres. La colère gronde dans le pays, les salariés ont peur d’aller au travail mais, sans aucune émancipation ni rien, comme le double positif de la nounou de Chanson douce, Leïla Slimani beurre les tartines, calcule les multiplications de ses enfants sur son convertisseur d’euros, et prépare une soupe, en bonne fée du logis, dont chaque livraison de son Journal dans Le Monde sera la lampée salvatrice.

    Et ce n’est qu’un extrait, tout est avec la même verve ! Johan Faerber est beaucoup plus drôle à lire que Mme #Slimani !

    #air_du_temps