Fortes inégalités des #revenus entre #éleveurs et #céréaliers :
La publication, en décembre 2012, par le ministère de l’#agriculture, des revenus moyens d’un exploitant agricole selon son secteur d’activité, a jeté une lumière crue sur la situation. Céréaliers et betteraviers caracolent en tête, avec un #record historique compris entre 72 000 et 80 000 euros en 2012. Quand les éleveurs d’ovins et de bovins ferment la marche à 15 000 euros. Rarement, le différentiel aura été aussi marqué.
Les céréaliers ont bénéficié de la fièvre qui s’est emparée des #cours des céréales, mais aussi du #colza, depuis l’été 2012. Une envolée qui pèse à l’inverse dans les comptes des éleveurs. « Il y a un an, j’achetais mes protéines, c’est-à-dire du colza, à 230 euros la tonne ; début 2013, je les ai payées 410 euros la tonne », témoigne Gérard Durand qui élève 70 vaches laitières en Loire-Atlantique.
Bien qu’il soit moins dépendant que d’autres, puisqu’il produit sur son exploitation des céréales et de la luzerne, il dit « être sur la corde raide », alors que le prix du lait reste stable, voire s’érode. « Pour les céréales, on a connu deux chocs depuis 2007, avec des fortes hausses et des fortes baisses des cours, mais aujourd’hui il est moins question de volatilité que de niveau qui reste élevé, au-dessus de 200 euros la tonne », estime Thierry Blandinières, directeur général de la coopérative Maïsadour.
Source : ▻http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/02/22/coup-de-blues-chez-les-eleveurs_1836947_3234.html
Et l’encadré sur la même page sur le problème de la prise en compte de l’#environnement et des #inégalités pour les aides de la politique agricole commune de l’Union européenne.
Repeindre la #PAC en vert
Une politique agricole commune (PAC) repeinte en vert. C’était le souhait du commissaire européen à l’agriculture, Dacian Ciolos. Bruxelles avait même joué le jeu de la consultation des citoyens européens. A ses yeux, ce budget, le plus important de l’Europe, ne pouvait se justifier que si le respect de l’environnement, une répartition plus juste des aides et un soutien aux jeunes désireux de s’installer, accompagnaient le projet agricole des Vingt-Sept.
Au gré des discussions entre gouvernements, et commissions parlementaires, le vert pâlit, constatent les écologistes. Le compte à rebours est lancé. D’ici à juin, la PAC pour les années 2014-2020 sera dessinée. Difficile ensuite de modifier l’épure. Restera-t-il une touche de vert dans le tableau ? Pour maintenir la pression sur le pinceau, les ONG veulent ouvrir le débat. Eviter qu’il ne se déroule en catimini, entre initiés.
La Fondation Nicolas Hulot a lancé une campagne, « I Field Good », pour sensibiliser les Français – ils contribuent chacun en moyenne à hauteur de 100 euros par an pour l’agriculture européenne. La campagne se veut « positive ». Loin de la stigmatisation de l’agriculteur-pollueur. On se souvient de l’émoi qu’avait causé, il y a deux ans, la publicité choc de France Nature Environnement, lors du Salon de l’agriculture. Oubliés, l’épi de maïs OGM sur la tempe ou l’image des algues vertes. Place aux ambassadeurs de l’#agroécologie, un thème cher au ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll.
« Produire autrement ? C’est possible », nous disent Christophe, céréalier dans la Marne ou Quentin, éleveur bio dans la Loire. Ils parlent du mur technique auxquels ils se sont heurtés dans la logique du produire plus. De l’impasse économique, quand le coût des engrais, des pesticides ou du soja ne cesse de croître. Ils évoquent le regard des autres. Aujourd’hui, ils sont fiers d’être agriculteurs.