Les Inrocks - L’édito de Frédéric Bonnaud : Mediapart confronté au syndrome français de la preuve

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  • Les Inrocks - L’édito de Frédéric Bonnaud : Mediapart confronté au syndrome français de la preuve
    http://www.lesinrocks.com/2013/03/19/actualite/ledito-de-frederic-bonnaud-ou-sont-les-preuves-11375705

    Alors ça ne suffit pas. Ça ne suffira jamais. En France, on considère que le journalisme, ça ne consiste pas à dévoiler aux citoyens les pratiques délictueuses de ceux qui sont censés les représenter et agir en leur nom. Ça, c’est bon pour les films américains. Ici, c’est considéré comme la plus basse des démagogies et une insupportable atteinte à la vie privée. Si le ministre délégué au Budget d’un gouvernement de gauche, grand ordonnateur de la plus rigoureuse austérité, a dissimulé en Suisse de l’argent au fisc, cette information ne relève-t-elle pas de l’intérêt général ? N’est-il pas juste et bon que cela se sache ? Chez Molière, Orgon réclamait toujours plus de preuves de la duplicité de Tartuffe. Si la négation de l’évidence est un excellent ressort comique, gageons que nous n’avons pas fini de rire…

    #Cahuzac #Mediapart

    • Je suis abonné à Mediapart depuis le 3 avril 2008. À ce moment-là, presqu’un an après son élection, Sarkozy était moins mal en point que François Hollande aujourd’hui, la France réintégrait le commandement de l’Otan et les enseignants-chercheurs comprenaient leur douleur. Mediapart était alors perçu comme une anomalie mort-née, un combat d’arrière-garde. Si je me flatte d’être parfois pigiste à Mediapart, le temps d’une émission de télévision en ligne, je ne tire aucune fierté de la précocité de mon abonnement. J’avais seulement besoin de munitions pour nourrir mon antisarkozysme radiophonique et journalier. Et ces cartouches, Mediapart me les fournissait sous forme non d’opinions mais d’informations de première main. Par exemple, quand Laurent Mauduit dénonçait comme un “scandale d’État” la décision sarkozyste de recourir à la procédure arbitrale pour clore la longue bataille entre Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais. Décision profitable à Tapie et douloureuse pour le contribuable ; scandale qui n’en finit plus de rebondir encore aujourd’hui et qui empoisonne les nuits washingtoniennes de Christine Lagarde.

      Moi aussi, c’est Sarko qui m’a motivé à m’abonner à Médiapart, à peu près à la même époque, je ne regrette pas... Je me suis même inquiété pour le sort de ce journal après la défaite de Sarko.. Heureusement que le #PS a choisi la continuité dans la magouille (même si l’honnêteté intellectuelle m’empêche de mettre sur le même plan la gravité des actes de Sarko-Woerth, Sarko-Karachi, Sarko-Kadhafi avec ceux, de l’ordre privé et antérieur à l’exercice gouvernemental, d’un chirurgien manifestement sensible à l’appât du gain et à la dissimulation fiscale..)

    • Ah oui quand même ""perception par un membre d’une profession médicale d’avantages procurés par une entreprise dont les services ou les produits sont pris en charge par la sécurité sociale"
      Et « En 2007, Jérôme Cahuzac est condamné sans peine ni inscription au casier judiciaire pour avoir employé au noir dans sa clinique une femme de ménage philippine en situation clandestine en France de juillet 2003 à novembre 2004 », c’est le « au noir » là qui craint. Pas super mentalité.

    • Femme de ménage au noir et clinique capillaire plus pognon en Suisse ou à Singapour : donc Cahuzac est un mauvais. Réglé, flingué.
      Et Médiapart bien informé. Soit.
      (Et Valls déteste les Roms et dévoile chaque jour son ignorance ; il a pour copains-conseillers des canailles de première bourre ancrées bien à droite. Pas de doute. Et Ch. Lagarde est fameuse, question fric et copains-coquins.)
      On peut en ajouter.
      Mais Pleynel ?
      Ecoutez-le faire le chanoine sur France-cul après avoir transformé à sa belle époque Le Monde en feuille de flics sous prétexte d’"investigation".
      Il n’y a plus de doute, il est au mieux, il a trouvé sa vocation : dénonciateur. Autre évidence : ce n’est pas un mec heureux, s’il doit être content de lui et de ses résultats.