observatoire des sondages

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  • Une très discrète autocritique - observatoire des sondages
    http://www.observatoire-des-sondages.org/Une-tres-discrete-autocritique.html

    On n’en croyait pas ses yeux. Un journaliste faisant part de ses doutes sur la valeur d’un sondage que son journal publiait : « Sonder le sentiment des Français vis-à-vis de l’impôt est un exercice risqué. Le sondage, en effet, reflète un état d’esprit à un moment donné et, après deux mois d’intense battage sur le “ras-le-bol” fiscal et d’informations mêlant le vrai et le faux, il est permis de se demander jusqu’à quel point les réponses ne sont pas altérées » (sondage Ipsos-Le Monde-BFM TV : les Français et l’impôt, Le Monde, 14 octobre 2013). Qu’on se rassure cependant, cette autocritique était publiée dans l’édition en ligne mais n’apparaît nullement dans l’édition papier où le même journaliste commente très platement les données du sondage sur l’impôt.

    Il faut dire que les sondés estiment payer trop d’impôts (on pourrait ajouter que c’est vrai depuis l’Ancien régime), qu’ils approuvent l’ISF (qu’ils ne paient pas), qu’ils trouvent l’impôt sur les successions trop élevé (au risque de restaurer une société d’ordre), qu’ils voudraient voir les pauvres payer des impôts (ce qui dénote une méconnaissance de la pauvreté et une irrationalité certaine, le coût du prélèvement excédant son rapport), et tout un ensemble de jugements qui démontre les dégâts de l’idéologie du lot qui permet à beaucoup de gens de rêver de leur future richesse en s’assimilant déjà aux riches et en détestant les pauvres. Comment pourrait-on attendre mieux d’un sondage effectué par internet auprès de gens rémunérés quelques euros ? Il est plus intéressant de lire dans la même édition un papier sérieux du même journaliste sur le l’échec croissant de l’impôt moins redistributif. Mais cela c’est une connaissance de spécialistes que les sondés seraient bien en peine d’apprécier. Et si le journalisme, c’était cela, plutôt que la publication de la palissade de sondages.

    #sondage
    #impôts
    #autocritique

  • La fin du journaliste (suite) - observatoire des sondages
    http://www.observatoire-des-sondages.org/La-fin-du-journalisme-suite.html

    La Une du Parisien semble confirmer notre diagnostic de la semaine dernière : l’avenir du journalisme s’assombrit (cf. La fin du journaliste). Après Manuel Valls, le journal « s’inquiète » ce dimanche de l’impopularité sondagière.... des joueurs de l’équipe de France de football [1]. Vu la toxicité des sondages, faut-il dès à présent s’inquiéter aussi pour l’avenir des footballeurs ?

    #journalistes
    #journalisme

  • Un faux IFOP-Nouvel Observateur : 24 % pour le FN - observatoire des sondages
    http://www.observatoire-des-sondages.org/Un-faux-IFOP-Nouvel-Observateur-24.html

    Un faux IFOP-Nouvel Observateur : 24 % pour le FN
    vendredi 11 octobre 2013
    La une du Nouvel Observateur sur le score du FN aux élections européennes n’est pas seulement un symptôme du sensationnalisme médiatique mais un faux (Le Nouvel Observateur, 10 octobre 2013). Il était trop tentant de faire un scoop avec une liste du FN en tête avec 24 % des intentions de vote devant UMP et PS. Simplement c’est faux. On espère que les journalistes savent - les sondeurs le savent - que des intentions de votes mesurées si longtemps avant n’ont pas de valeur, beaucoup de sondés s’emparant du sondage comme d’une occasion de livrer une humeur qui ne se transforme pas en vote. On pourrait même soutenir que ce sore n’est pas impressionnant. Les journalistes sont aussi censés le savoir. Pourquoi en faire non seulement leur une mais une information ? Plus grave encore, le score du FN est celui d’une liste nationale Marine Le Pen alors que les élections européennes auront lieu dans un cadre régional (précisément avec 8 circonscriptions interrégionales). Chacune ayant son propre tête de liste. Ce sondage est donc un faux pour lequel sondeur et média devraient être sanctionnés par la commission des sondages. Autant dire qu’ils ne risquent pas grand chose et que tous sont encouragés à tricher avec les règles.

    L’imposture est d’autant plus grave que l’on peut supposer que le sondeur et même la rédaction du Nouvel Observateur savent que les sondages ont des effets politiques. Et s’ils s’interrogeaient sur leur nature, il suffirait de demander à qui la une du Nouvel Observateur fait plaisir. Au FN bien sûr. Non seulement par le score affiché mais par une couverture mettant en scène Marine Le Pen sur fond bleu comme une nouvelle Marianne. On ne sait quelle est la faute la plus grave : faussaire, complice ou incompétent. Fait aggravant : presque toute la presse a repris le faux sensationnel sans sourciller.

    #sondage
    #faux
    #IFOP
    #Nouvel_Observateur
    #FN

  • Deux fantômes sur un plateau - observatoire des sondages
    http://www.observatoire-des-sondages.org/Deux-fantomes-sur-un-plateau.html

    Deux fantômes sur un plateau
    mercredi 9 octobre 2013
    Les médias annoncent le retour du premier (fantôme) depuis sa défaite à la présidentielle de 2012, le second, personne ne l’a jamais rencontré même s’il hante [1] les rédactions perpétuellement. Illustration (« Sarkozy libéré, Fillon se libère », C dans l’air, France 5, 7 octobre 2013) :

    A propos du non lieu prononcé dans « l’affaire Bettencourt » et des « affaires » en général

     Bernard Sananès (CSA) : « Si l’on se place du côté de l’opinion il n’a pas eu [le dossier judiciaire Bettencourt] pendant les 6 derniers mois d’impact sur la cote de popularité de Nicolas Sarkozy, cette cote de popularité, l’image que les Français ont de Nicolas Sarkozy, elle reste légèrement supérieure à 40%... Comme si les Français doutaient, comme s’ils s attendaient à voir comment cela allait se terminer ».

    [...]
     Bernard Sananès : « Il y a plus d’un Français sur deux aujourd’hui qui vous disent que la plupart des hommes politiques sont corrompus... tout ça laisse une trace dans l’opinion ».

    [...]
     Bernard Sananès : « Pour l’impact sur l’opinion. Il y a deux des affaires que vous citez, l’affaire Bettencourt et l’affaire Tapie qui peuvent en tout cas, ont pu créer ou renforcer l’idée d’un Nicolas Sarkozy président des riches... C’est deux affaires là, ont pu renforcer dans l’opinion ce sentiment ».

    [...]
     Caroline Roux (C dans l’air) : « Ça marche toujours bien la victimisation Bernard Sananès dans l’opinion ? » [2]

     Bernard Sananès : « Oui ».

    A propos des déclarations récentes de François Fillon (sur le FN ou Nicolas Sarkozy)

     Caroline Roux (C dans l’air) : « Juste un point sur les sondages. Comment est-ce qu’il est perçu dans l’opinion François Fillon ? Est-ce que ce changement de pieds est identifié par les Français ? ».

     Bernard Sananès : « Pour l’instant dans la première mesure que nous avons faite après sa déclaration sur le Front National François Fillon perd sur tous les tableaux ».

    [...]
     Bernard Sananès : « François Fillon était perçu pour une forme de densité, de cohérence, d’ailleurs c’est intéressant de voir qu’au même moment François Bayrou fait lui aussi un petit zigzag, lui aussi est sanctionné dans l’opinion. Les Français reconnaissent dans ces personnalités un peu de cohérence donc tout d’un coup quand il y a un zigzag, ça surprend. Ça ne veut pas dire que ça n’évoluera pas, faut être prudent (...) François Fillon arrivera peut-être a installé une opinion différente ».

    [...]
     Bernard Sananès : « Fillon a des atouts. Même s’il a été perçu comme un numéro 2, ce qui est plutôt critiqué c’est ce qui n’a pas été fait, dans l’opinion les principales réformes prises par Nicolas Sarkozy sont jugées majoritairement favorablement ».

    A propos de l’impopularité des politiques, des scores du FN, de la crise, etc.

     Bernard Sananès : « Ce qui se joue : c’est qui aura le leadership de l’opposition, non pas de la droite. Ce problème il est aussi posé à l’UMP. Un sondage récent d’un de nos confrères disait que la meilleure opposante c’était Marine Le Pen ».

    [...]
     Caroline Roux (C dans l’air) : « Pourquoi les politiques et les médias de tout poil ne comprennent-ils rien à l’opinion des Français ? » (Question SMS sélectionnée). « Les Français se désespèrent face à ses politiques qui ne semblent pas comprendre ni entendre ne soyons pas étonnés » (Commentaire SMS repris à l’antenne).

     Bernard Sananès : « Je vais aller dans votre sens avec un seul chiffre. 2/3 des Français considèrent quand on leur pose la question que ce sont les dirigeants politiques qui sont les principaux responsables des difficultés rencontrées en France ».

    S’il convenait de trouver quelque raison de ne pas désespérer à propos de la presse en crise c’est qu’elle ne souffre pas de phasmophobie [3].

    Notes
    [1] L’opinion, « Les Français »... etc.

    [2] A propos d’une question d’un téléspectateur sélectionnée et posée en fin d’émission : « Sarkozy ne va-t-il pas apparaître finalement comme une victime dans toutes ces affaires ? ».

    [3] Peur des fantômes.

  • C dans l’air : du toc à la subversion ? - observatoire des sondages
    http://www.observatoire-des-sondages.org/C-dans-l-air-du-toc-a-la.html

    C dans l’air : du toc à la subversion ?
    vendredi 4 octobre 2013

    T.O.C. (trouble obsessionnel compulsif) ou tic, la référence obstinée des discours médiatiques sur la politique française aux indices sondagiers de la popularité des dirigeants politiques devient sidérante. L’émission C dans l’air du 25 septembre 2013 offre un exemple de « l’arbre à palabres » médiatique incarné par François Hollande et de son impopularité sondagière (extrait). 

     Yves Calvi (C dans l’air) : « Il est en train de battre des records d’impopularité des impôts à la Syrie, les Français disent ne pas comprendre la politique de François Hollande et en creux la victoire écrasante d’Angela Merkel accuse le trait d’un président en grande difficulté dans l’opinion ».

     Bruno Jeudi (JDD) : « Angela Merkel est une personnalité qui écoute son opinion alors qu’en France les deux derniers présidents sont vites devenus impopulaires ».

    Comme de nombreux autres commentateurs français des résultats des élections allemandes, les fidèles intervenants de l’émission posent l’équation sondage=élection. Quant au diagnostic sur la cause de la réélection d’Angela Merkel, à savoir sa conformation aux attentes exprimées dans les sondages, on comprend mal qu’une vision aussi puérile ne puisse pas être troublée par le seul score du parti de la chancelière allemande (41,55%).

     Pascal Perrineau (Sciences-Po Paris) : « Je regardais tout à l’heure les données de l’eurobaromètre, c’est un sondage dans les 27 pays de l’Union Européenne avec les mêmes questions, et on demande aux Européens : mais sur la crise est-ce que vous croyez que le pire est encore à venir ? Hé bien le pays qui considère que le pire est encore à venir, il y a 2 pays en tête, la Grèce et la France ».

     Bruno Jeudy (JDD) : « Oui, enfin la France, c’est un peu les champions du pessimisme, sous ce mandat là comme les précédents ».

     Pascal Perrineau (Sciences-Po Paris) : « Sarkozy n’avait pas réussi à améliorer ce pessimisme, Hollande n’y arrive pas mais même ça s’accroit. Quand vous regardez, cette question avait été posée dans le passé, c’était tout de même un peu détendu ».

    La dimension nationale de l’impopularité de François Hollande ne suffisait pas à Pascal Perrineau. Il fallait qu’il l’étende à l’échelle européenne. Les sympathies que nourrit ce professeur à Sciences-Po Paris pour l’UMP (c’est son droit le plus strict) explique sans doute cette opération, malgré tout un « peu grossière ». Impossible en tout cas d’y voir de la science politique, du moins celle enseignée dans les universités françaises. Les Français sont les plus pessimistes d’Europe : c’est la faute de François Hollande. L’homme ressemble fort à un coupable émissaire. S’il dirigeait l’Espagne ce seraient sans doute les Espagnols. Quant à L’eurobaromètre, il constitue quasiment un cas d’école pour la critique des sondages tant les présupposés sur les connaissances et les compétences « universelles » des sondés à propos de l’Europe, et de ses habitants, de ses institutions de son économie sont flagrants [1]. Mais à force de pessimisme on pourrait désespérer le pays. Un bémol s’imposait comme d’habitude sur le sujet.

    #C_dans_l'air
    #Calvi

  • Le journaliste, le politicien et le cirque des opinions - observatoire des sondages

    http://www.observatoire-des-sondages.org/Le-journaliste-le-politicien-et-le.html

    Le journaliste, le politicien et le cirque des opinions
    mardi 1er octobre 2013
    Jean-Jacques Bourdin (RMC, 26 septembre 2013) : « Y a des enquêtes auprès des sympathisants UMP qui vous placent à 2 %, ça vous touche ? » [1].

    Jean-François Copé : « Le hasard a voulu que je tombe sur un journal ce matin qui a fait un article qui explique que vous êtes le plus mauvais, la plus mauvaise matinale de toutes les matinales, je ne peux pas imaginer que ça ne vous ait pas touché » [2].

    Jean-Jacques Bourdin : « Non ! » [3].

    Notes
    [1] Des enquêtes ? Non, un « sondage » Ifop, réalisé par internet auprès de 412 sondés dits sympathisants de l’UMP. Diffusé dès le 20 septembre 2013, à peine terminé, par l’AFP, et publié 3 jours plus tard par Atlantico, le commanditaire déclaré. Question unique, posée 4 ans avant l’échéance à cet échantillon non représentatif et famélique : « Parmi les personnalités suivantes, laquelle souhaitez-vous voir représenter l’UMP lors de la prochaine élection présidentielle en 2017 ». Nicolas Sarkozy récolte 62% des réponses, Alain Juppé 23%, François Fillon 12% et Jean-François Copé 2%.

    [2] En fait d’explication il s’agit d’un classement des préférences de la rédaction du Figaro sur quelques émissions radio et télé du matin, cf. « Sotto, Bourdin,les bons et les mauvais élèves du petit déjeuner », Le Figaro, 26 septembre 2013.

    [3] Finalement oui. L’animateur s’est plaint quelques instants plus tard à l’antenne de l’« inélégance » de Jean-François Copé et de sa note (6/20) décernée par la rédaction du Figaro.

    #sondage
    #enquêtes
    #opinion
    #politique

  • La « retraite » de Nicolas Sarkozy - observatoire des sondages
    http://www.observatoire-des-sondages.org/La-retraite-de-Nicolas-Sarkozy.html

    La « retraite » de Nicolas Sarkozy
    lundi 9 septembre 2013
    Depuis le retrait de la vie politique, annoncée avant sa défaite [1], Nicolas Sarkozy n’a cessé d’occuper la presse. Le sujet ? Déjà le retour. Dans cette affaire les sondages ne sont pas en reste. On sait l’usage intensif qu’en a fait l’ancien président durant ses cinq années élyséennes en dépensant plus de 9 millions d’euros. On sait aussi qu’il ne recherchait pas un savoir désintéressé mais comptait bien sur eux pour être réélu. Raté ! Mais, comme il est difficile changer de méthode au cours d’une vie, toute ambition de retour ne saurait se passer de sondages. Cette stratégie est-elle déjà à l’œuvre ?

    C’est ce que suggère la prolifération des sondages sur l’avenir de Nicolas Sarkozy : à ce jour, 43 sondages lui ont été spécifiquement consacrés. Il figure toujours par ailleurs dans les baromètres de popularité. Certains sondages arrivent particulièrement à point comme ceux qui ont accompagné la réunion à Arcachon des « amis de Nicolas Sarkozy » [2]. Mais qui paie tous ces sondages ? En tout cas une bien curieuse retraite. Et un bruit soigneusement entretenu.

    Pour vérification la liste (par ordre chronologique) :

     -Ifop Sud-Ouest 31 août 2013
     -Ifop-Atlantico, 26 août 2013.
     -Csa-Nice Matin, 23 août 2013.
     -Harris Interactive-Marianne, 2 août 2013.
     -Harris Interactive-VSD, 1 août 2013.
     -Bva-Le Parisien, 14 juillet 2013.
     -Ifop-Jdd, 7 juillet 2013.
    .............

    Notes
    [1] « Oui, j’en ai la certitude. J’ai 56 ans, je fais de la politique depuis trente-cinq ans, j’ai un métier, je changerai complètement de vie, vous n’entendrez plus parler de moi si je suis battu », Libération, 24 janvier 2012.

    [2] Les 2 et 3 septembre, cf. Metronews, 30 août 2013, et Ifop Sud-Ouest, 31 août 2013 ; Ifop-Atlantico, 26 août 2013.

    #Sondages

  • Les sondages et la guerre : une parodie démocratique - observatoire des sondages
    http://www.observatoire-des-sondages.org/Les-sondages-et-la-guerre-une.html

    Les sondages et la guerre : une parodie démocratique
    dimanche 8 septembre 2013
    Un président de la République qui déclare qu’il ne tiendra aucun compte des sondages, on a du mal à le croire, mais bravo.

    François Hollande a refusé de lier sa décision d’engager l’armée française dans le conflit syrien, motivée exclusivement par le recours aux armes chimiques par l’armée syrienne, aux résultats des sondages d’opinion (cf. Le Figaro, 7 septembre 2013).

    D’autres en tout cas semblent imperméables. Le président de la République a déclenché la colère de non interventionnistes qui se réclamaient de sondages insignifiants voire contradictoires [1]. S’ils disaient l’inverse, ils n’auraient sans doute pas de mots assez durs pour les critiquer.

    Quoi que ces sondages disent, est-il exact d’invoquer la démocratie en la confondant avec les sondages ? De nombreux internautes mais aussi des journalistes oublient toute raison en croyant que des sujets aussi graves que la guerre se jugent devant un écran d’ordinateur à la demande de sondeurs, qui s’en servent comme outil promotionnel pour leurs sociétés. Peut-on tenir les interrogations rapides, approximatives et lucratives sur tous les sujets comme une manifestation démocratique ou une parodie dont on peut craindre que nul ne sorte vainqueur ? A commencer par ces « Français », que les journalistes et les sondeurs persistent à confondre avec des sondés si différents de ce que devait être l’exercice de la raison par les citoyens d’une véritable démocratie.

    Notes
    [1] À propos des sondages Ifop-Le Figaro du 28 août 2013, et BVA-I>Télé-Le Parisien du 31 août 2013, cf. Intervention en Syrie : accord ou désaccord ?

  • Intervention en Syrie : accord ou désaccord ? - observatoire des sondages
    http://www.observatoire-des-sondages.org/Intervention-en-Syrie-accord-ou.html

    Intervention en Syrie : accord ou désaccord ?
    mardi 3 septembre 2013
    Rien de mieux que des bruits de guerre pour réveiller l’intérêt pour les sondages. Avec quelle légitimité démocratique ! Ces guerres qu’on accuse d’être décidées par les puissants sans le consentement des dominés, ou selon la vieille formule cynique, décidées par des gens qui se tuent mais ne se connaissent pas pour des gens qui se connaissent mais ne se tuent pas, trouverait un correctif démocratique. Même si les guerres sont devenues l’affaire de professionnels, qui trouverait illégitime d’interroger les citoyens ?

    Deux sondeurs viennent de le faire en pleine tourmente diplomatique sur une intervention militaire contre le régime syrien :

     « Vous savez que depuis deux ans maintenant, une guerre civile occasionnant de violents combats se déroule en Syrie. Seriez-vous tout à fait favorable, plutôt favorable, plutôt pas favorable ou pas du tout favorable à une intervention militaire en Syrie ? » (IFOP-Le Figaro, 28 août 2013).

     « Etes-vous tout à fait favorable, plutôt favorable, plutôt pas favorable à une intervention d’une coalition militaire en Syrie composée notamment de la France, du Royaume Uni et des Etats-Unis contre les forces de Bachar Al-Assad » (BVA-I>télé-Le Parisien, 31 août 2013).

    A quelques jours d’intervalle, les résultats sont contradictoires. Pour l’Ifop, le « total favorable » s’élève à 55 % contre 45% défavorables (résultat approximativement conforme aux précédentes vagues de questions sur le sujet, 59 % favorables en mai 2013, 54 % en juillet 2013). Pour BVA, 3 jours plus tard, le total favorable est de 36 % contre 64 % (presque le même résultat que pour l’intervention en Libye de mars 2011). 55 % en faveur d’une intervention dans un cas, 64 % contre celle-ci dans l’autre, la différence est énorme. BVA titrant sur la « farouche opposition des Français », on se demande si ce sont les mêmes que ceux de l’Ifop ? A moins que les questions expliquent l’écart [1]. L’évocation d’une « intervention militaire des Nations Unies en Syrie » (Ifop) soulève plus d’approbation que celle d’une « coalition militaire composée notamment de la France, du Royaume Uni et des Etats-Unis » (BVA). Affaire de légitimité ou de présentation. A l’heure actuelle d’ailleurs, aucune question ne se pose ainsi, les Nations-Unis ne pouvant agir du fait d’un veto russe certain au Conseil de sécurité et le Royaume-Uni s’étant retiré de la coalition virtuelle. Il faudrait même aujourd’hui, avant un vote du Congrès américain demandé par Barak Obama, poser une question sur la seule intervention française et l’on aurait un résultat encore plus défavorable. Par contre, eut-on envisagé les massacres de civils, de femmes et d’enfants, l’usage de gaz, etc., les sondés eussent été plus favorables à l’intervention. En somme, la réponse est d’abord dans la question.

    Les deux sondages ont un point aveugle surprenant : il n’est pas question d’armes chimiques. Dans le sondage BVA, elles sont évoquées seulement à destination des opposants à l’intervention comme une raison d’opposition, non comme un fait matériel mais comme une information, 17 % des 64 % d’opposants invoquent l’incertitude sur leur utilisation. Or on avait cru comprendre que l’intervention était envisagée à cause du massacre de populations civiles par des armes chimiques... Violation du droit international et crime contre l’humanité. C’est ce que disent les dirigeants politiques, c’est cet emploi que contestent leurs adversaires, c’est encore le sujet des débats médiatiques. Comment cela a-t-il disparu ? Les sondeurs ne sauraient-ils plus questionner ? Il serait pourtant facile de poser une question : « Si l’usage d’armes chimiques par le régime syrien était établi, seriez-vous favorable à une intervention militaire ? ».....
    .

    #Syrie
    #sondage
    #BVA
    #Ifop

  • Privés de vacances... mais pas de sondages - observatoire des sondages
    http://www.observatoire-des-sondages.org/Prives-de-vacances-mais-pas-de.html

    Privés de vacances... mais pas de sondages
    dimanche 1er septembre 2013
    Les vacances d’été sont synonymes d’une baisse significative, voire de l’arrêt de la production de sondages. Cette année encore, l’Ifop et Harris interactive ont pourtant persisté. Sans se soucier de biais mais il est rare que les plus démunis s’expriment plus que les autres. Ces « privés de vacances », sont plus faciles à contacter pendant cette période moins propice à la réalisation de sondages. L’Ifop s’essaie même à une compassion auto-justifiante en guise de commentaire à la publication d’un de ses sondages d’été (Paris-Match, « Cet été pas de vacances pour 38% des Français », 18 juillet 2013) : « C’est absolument énorme (...) Si on additionne ceux qui dépensent peu et ceux qui ne partent pas, c’est la quasi-majorité des Français ! C’est révélateur de la situation compliquée que vit notre pays ». Vive la crise qui n’entame pas les critères de représentativité : 49% des internautes rémunérés par Harris interactive déclarent quant eux qu’ils ne partiront pas cet été (1 juillet 2013). A en juger par les sujets abordés, nos sondeurs ont au moins contribué à diversifier l’ordinaire de quelques Français « privés de vacances ».

    Exemples :

     Nicolas Sarkozy (une obsession estivale de l’Ifop ?), 4 sondages : un sur le bilan de l’ancien président de la République....plus d’an après sa défaite électorale (Atlantico, 26 août 2013), trois sur sa candidature éventuelle, dans 4 ans, à la présidentielle de 2017 (Sud-Ouest, 31 août 2013 ; JDD, 7 juillet 2013 ; Valeurs Actuelles, 3 juillet 2013).

     La perception des riches en France (une source d’inquiétude récurrente de l’Ifop, 12 juillet 2013)

     Les Français et L’intervention militaire française en Syrie (2 sondages : Le Figaro, 29 août 2013 ; Atlantico, 12 juillet 2013)

     Les Français et la verbalisation des baignades (suite à une série de faits divers relatifs à des noyades de baigneurs copieusement relatées cette année par toute la presse, Sud-Ouest dimanche, 12 août 2013).

     Les catholiques français et le pape (Atlantico, 19 août 2013)

     Les Français et la limitation de l’accès à la propriété en Corse (JDD, 12 août 2013)

     Les Français et la baisse de rémunération du Livret A (Ouest -France dimanche 4 août 2013)

     Le regard des Français sur la naissance de l’enfant de Kate et William (Harris-Interactive, M6, 22 juillet 2013)

     Les Français et l’apéritif (29 juillet 2013, repris in 20Minutes, 2 août 2013)

     Les personnalités politiques avec lesquelles les Français déclarent qu’ils préféreraient partir en vacances (Harris Interactive, VSD, 1 août 2013)

     Le regard des Français sur l’auto-entrepreneuriat (22 juillet 2013)

    Si l’on y ajoute les duels politiques factices entre personnalités politiques et leurs cotes de popularité, le total des sondages réalisés et déversés sur l’espace public par l’Ifop et Harris interactive au cours des mois juillet et août s’élève à 44. l’Ifop surclassant de loin Harris Interactive avec un total 33 sondages. Les deux sondeurs peuvent donc remercier ces « privés de vacances » sans doute désœuvrés par leur situation pour consentir à répondre à ces fantaisies sondagières, du moins une partie, car sur ces 44 sondages seuls 7 (tous de l’Ifop) ont été effectués par téléphone. On comprend mieux, quitte à répondre des sottises, y compris d’ailleurs si l’on est en vacances, autant être payé.

  • Sondages pour rien - observatoire des sondages
    http://www.observatoire-des-sondages.org/Sondages-pour-rien.html

    C’était promis, juré. Après la frayeur qui leur fut causée par la proposition de loi sénatoriale sur la régulation des sondages, les sondeurs avaient assuré qu’ils avaient corrigé leurs pratiques [1]. Plus besoin de légiférer. Un an plus tard, on n’est pas convaincu par leur production. D’autant plus que la généralisation des sondages en ligne permet d’interroger à tout va et sans aucun critère de représentativité. Ainsi, en suivant, deux sondages aux sujets parfaitement fantaisistes, pour ne pas dire absurdes, semblent avoir été pris au sérieux par les médias.

    Le premier assure que les Français sont favorables à un gouvernement d’union nationale (Ifop-Jdd, 28 avril 2013). Il fut un temps où ils étaient systématiquement favorables à la cohabitation [2]. C’est la version sondagière du baiser Lamourette [3] ou des bisounours. Ils aiment que les autres s’aiment. Simplement, les deux derniers cohabitants Jacques Chirac et Lionel Jospin ont jugé que la cohabitation était insupportable et ont fait voter par référendum la réduction du mandat présidentiel à 5 ans pour éviter toute nouvelle cohabitation. Et, n’en étant plus à une absurdité près, nos sondés classent sur le podium des favoris pour l’union nationale François Bayrou (aucun responsable UMP n’était proposé), Martine Aubry et… Louis Gallois.

  • Le silence des pauvres (Observatoire des sondages)
    http://www.observatoire-des-sondages.org/Le-silence-des-pauvres.html

    Bien plus qu’un débat technique pour savoir comment on pourrait améliorer le rendement des enquêtes sur Internet, il faut attirer l’attention sur un mécanisme censitaire qui, sans être nouveau, est accentué par les sondages en ligne : les pauvres en sont largement exclus. Or, dans les sondages comme dans le vote, on peut parfaitement se passer de ceux qui se taisent. Source : Observatoire des sondages

  • La deuxième mort de l’IFOP (observatoire des sondages)
    http://www.observatoire-des-sondages.org/La-deuxieme-mort-de-l-IFOP.html

    L’Ifop a profité de la marginalisation d’Opinionway après l’affaire des sondages de l’Elysée. Des sondages outrageusement tendancieux ont fleuri. Question qualité, l’Ifop participe à la course à la baisse en faisant systématiquement des sondages en ligne malgré leur absence de fiabilité. Il est vrai que cette méthode fantaisiste permet de pallier la difficulté toujours plus grande à trouver des sondés. Et de vendre ou faire cadeau de sondages meilleur marché. Dans le cas de l’Ifop, la qualité des panels d’internautes est encore plus faible que pour les autres sondeurs. (...) Source : observatoire des sondages

  • La supercherie de l’Ifop (Observatoire des sondages)
    http://www.observatoire-des-sondages.org/La-supercherie-de-l-Ifop.html

    L’Observatoire des sondages attendait le push poll qui, pour sauver la mise de Nicolas Sarkozy, le ferait passer en tête des intentions de vote au premier tour de l’élection présidentielle. Les signes n’avaient pas manqué avec des présentations tronquées qui le montraient se rapprochant, en gardant un silence pudique sur un deuxième tour où il était battu (cf. Nicolas Sarkozy et François Hollande à égalité : une manipulation avouée). Exactement comme si les sondeurs n’avaient pas posé de question sur ce deuxième tour. Le push poll vient d’arriver (Ifop-Fiducial-Europe 1-Paris-Match-Public Sénat, 12 mars 2012). Le mardi 13 mars 2012, toute la presse française titre sur le sondage qui annonce que Nicolas Sarkozy est passé devant François Hollande. Effet d’annonce réussi. Commencé dès le jour du meeting de Villepinte, un sondage Ifop donne respectivement 28,5 % à Nicolas Sarkozy et 28 % à François Hollande. Il faudrait une sacrée mauvaise foi pour relever la coïncidence entre ce résultat et le meeting. L’opération était évidemment programmée. Le commentateur de l’Ifop peut parler « d’effet Villepinte » (Frédéric Dabi), en dépit de toute norme d’analyse pour un sondage effectué le jour même et sachant que des événements ne produisent pas d’effets instantanément. Source : Observatoire des (...)

  • La supercherie de l’Ifop - observatoire des sondages
    http://www.observatoire-des-sondages.org/La-supercherie-de-l-Ifop.html

    Commencé dès le jour du meeting de Villepinte, un sondage Ifop donne respectivement 28,5 % à Nicolas Sarkozy et 28 % à François Hollande. Il faudrait une sacrée mauvaise foi pour relever la coïncidence entre ce résultat et le meeting. L’opération était évidemment programmée. Le commentateur de l’Ifop peut parler « d’effet Villepinte » (Frédéric Dabi), en dépit de toute norme d’analyse pour un sondage effectué le jour même et sachant que des événements ne produisent pas d’effets instantanément.

    Personne n’a relevé non plus que l’auteur du push poll n’était autre que l’Ifop, devenu, après l’Opiniongate et les problèmes d’Opinionway, trop « repéré », le fournisseur patenté de l’Elysée. On se gardera d’oublier que sa propriétaire Laurence Parisot est présidente du Medef.

  • « Larmes, sang, sueur » : les vœux des sondeurs pour les Italiens | Jérémy Mercier (Observatoire des sondages)
    http://www.observatoire-des-sondages.org/Larmes-sang-sueur-les-voeux-des.html

    Traditionnellement aux ordres de Silvio Berlusconi, les sondeurs ont dû laisser, certes momentanément, l’ancien Président du Conseil (qui assure préparer son retour en politique dès 2013, après le départ programmé de Monti) en créant un climat de consensus généralisé, voire d’enthousiasme, autour de la purge de l’économie italienne et de ses services sociaux. Source : Observatoire des sondages

  • 35e sondage sur les primaires socialistes : la supercherie continue (observatoire des sondages)
    http://www.observatoire-des-sondages.org/35eme-sondage-sur-la-primaire.html

    Le trente cinquième sondage sur les primaires socialistes vient d’être publié. Aussi aberrant que les précédents (cf.Sondages sur les primaires socialistes : le chaos). Et aussi peu innocent. Il ne faut donc jamais cesser de critiquer. 1 - Le sondage CSA-BFMTV-RMC-20Minutes (22 septembre 2011), a été effectué sur un échantillon « utile » de 835 personnes. 14 % déclarent qu’ils iront certainement voter à la primaire et 14 % probablement. Première observation : cette proportion nous donnerait plus de 12 millions d’électeurs. (...) Source : observatoire des sondages