• Archives : en juillet 2013, Thomas Pierret prédit le recul des salafistes dans la rébellion syrienne : "En Syrie, des salafistes en recul"
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/07/11/en-syrie-des-salafistes-en-recul_3445998_3232.html

    Or, il semble aujourd’hui toucher à sa fin. Les salafistes ne vont pas être mis hors-jeu mais leur poids parmi les rebelles risque de diminuer ; un renforcement des éléments les plus pragmatiques au détriment des plus aventureux paraît probable.

    […]

    Ces développements surviennent à un moment où les groupes salafistes font face à de nouvelles difficultés. La principale est indubitablement la division du Front al-Nusra entre ceux qui souhaitent continuer à opérer en tant qu’organisation syrienne et les partisans d’une fusion avec l’État Islamique d’Irak, désormais renommé «  État Islamique d’Irak et du Levant ». À Raqqa, une ville libérée où les salafistes sont particulièrement forts en raison d’alliances passées avec certaines tribus locales, les plaintes de la population auraient contraint les factions concernées à limiter leurs interférences dans la vie quotidienne des habitants.

    Tout ceci permet d’entrevoir un avenir où, plutôt que d’être phagocytée par les plus radicaux, l’insurrection syrienne se diviserait de manière croissante, mais pas nécessairement conflictuelle, entre d’une part une aile islamo-nationaliste dominée par les officiers déserteurs et renforcée par l’aide logistique saoudienne, et d’autre part une aile salafiste poussée au pragmatisme par l’influence combinée des partenaires internationaux et des résistances civiles.

  • Enjeu : la démocratie
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/07/06/enjeu-la-democratie_3443461_3232.html

    Le spectacle du monde offre parfois des scènes saisissantes. Telle celle d’une ministre fraîchement débarquée, accusant l’entourage du président de la République de conflit d’intérêts. Car Delphine Batho n’est pas restée dans le vague en accusant, le 4 juillet, les « forces économiques » d’avoir pesé pour qu’elle ne soit plus ministre de l’écologie, tâche dans laquelle elle coordonnait activement le débat sur la transition énergétique, qui doit conduire à une loi définissant la politique énergétique française.

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    Mme Batho a cité « le patron de l’entreprise Vallourec », directement intéressée dans le développement des gaz de schiste, alors que l’épouse du président de Vallourec, Sylvie Hubac, dirige le cabinet de François Hollande, président de la République.

    Ce qui est encore plus saisissant, c’est que cette accusation gravissime reste sans conséquence. M. Hollande reste de marbre, Mme Hubac ne bouge pas de l’Elysée, et milieux politiques et médiatiques semblent considérer l’épisode comme normal : le Parti socialiste ne bronche pas, l’UMP est mal placée pour se scandaliser des liens entre décideurs politiques et économiques, EELV, tout à son savant calcul politique, reste coi pour ne pas affaiblir M. Hollande.

    L’épisode dévoile les mécanismes qui permettent au système oligarchique de gagner sur le principe démocratique : non seulement la fusion des affaires et de la politique au plus haut niveau de l’Etat est bien visible, mais elle ne suscite ni surprise ni colère de l’appareil de représentation des citoyens, qui a intégré, ou participe à, la dérive oligarchique.

    Ainsi, pendant que se poursuit le « débat sur la transition écologique », les « forces économiques » – Mme Batho aurait également pu citer le Medef et l’AFEP (Association française des entreprises privées) – agissent en coulisses et par médias interposés pour orienter les décisions dans le sens qu’elles jugent leur être favorables. Comme l’écrit José Bové, « nous ne pouvons pas accepter qu’un débat sur la transition énergétique se fasse en plein jour avec les acteurs de la société civile, et que, dans le même temps, des décisions soient prises dans l’ombre des couloirs du pouvoir ».

    On a beaucoup parlé du budget du ministère de l’écologie. Mais le départ de Mme Batho avait une autre cause : un désaccord sur les choix qui doivent être annoncés le 9 juillet par le premier ministre dans l’affectation des crédits du Commissariat général à l’investissement. Mme Batho voulait qu’une part plus importante des 10 à 12 milliards distribués aille aux économies d’énergie et aux énergies nouvelles. Elle a perdu cet arbitrage.

    Mais le dispositif manifeste là aussi une dérive démocratique : car, comme nous l’a déclaré Thierry Mandon, député (PS) de l’Essonne, « il est surprenant que le Parlement, qui vote normalement le budget et les dépenses, n’ait pas voix au chapitre sur des investissements si importants ». Démocratie et transformation écologique sont décidément inséparables : elles vivront ensemble, ou échoueront ensemble.

  • Quand les salafistes et Al Qaeda sont devenus ultra visibles en Syrie, le gars expliquait que c’était parce que les jeunes syriens trouvent que ça fait cool de s’habiller en noir (oui j’exagère). Maintenant que la planète est en train de se familiariser le terme « takfiriste » pour désigner cette horreur, il est donc urgent d’annoncer que les salafistes en Syrie, c’est bientôt fini. (Minorons, minorons, il en restera toujours quelque chose.) "En Syrie, des salafistes en recul", par Thomas Pierret
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/07/11/en-syrie-des-salafistes-en-recul_3445998_3232.html

    Tout ceci permet d’entrevoir un avenir où, plutôt que d’être phagocytée par les plus radicaux, l’insurrection syrienne se diviserait de manière croissante, mais pas nécessairement conflictuelle, entre d’une part une aile islamo-nationaliste dominée par les officiers déserteurs et renforcée par l’aide logistique saoudienne, et d’autre part une aile salafiste poussée au pragmatisme par l’influence combinée des partenaires internationaux et des résistances civiles.

    Si ça c’est pas des lendemains qui chantent…

    Curieusement, exactement le même jour, une longue dépêche AFP est sur le même axe : Syrie : les jihadistes coupés du peuple à cause de leurs abus
    http://www.liberation.fr/monde/2013/07/11/syrie-les-jihadistes-coupes-du-peuple-a-cause-de-leurs-abus_917579

    Au début de la révolte en Syrie, quand les insurgés cherchaient désespérément de l’aide, ils avaient accueilli les jihadistes à bras ouverts. Mais à force d’abus, ces derniers se sont aliénés une grande partie de la population.

    OK, tu as compris quel est l’axe de communication du moment ?

    • voici ce que retient un ami d’une conversation avec un ami syrien qui a été diplomate, et dont le propre frère était général dans la garde nationale syrienne.
      le problème, c’est que lorsqu’on reçoit çà, on est gêné, n’ayant pas d’interlocuteur d’aussi grande qualité ; il n’empêche, qu’en toute honnêteté, ils me paraissent loin des sentiments du peuple lui-même

      Résumé :
      "
      1.- L’origine du conflit est parfaitement datée : c’est le 13 mars 2011, dans la ville de Deraa (80 000 habitants au sud du pays vers la frontière avec la Jordanie), où 15 lycéens tagguent sur les murs des slogans favorables à la révolution égyptienne. Ces slogans ne sont pas de caractère religieux. Ces jeunes sont arrêtés et transférés à Damas. Leurs parents sont des paysans, des bédouins, qui se présentent au commissariat de police pour réclamer leurs enfants. On leur répond qu’ils ne verront plus leurs enfants. On leur dit aussi qu’ils n’ont cas faire de nouveaux enfants. On leur précise que s’ils sont trop vieux pour faire de nouveaux enfants, ils peuvent donner leurs femmes aux policiers qui s’en chargeront. La rumeur circule sur les réseaux sociaux, le 18 mars un « vendredi de la dignité » est organisé dans plusieurs villes. Plusieurs milliers de personnes défileront dans les grandes villes, le mouvement est lancé. Au départ il n’a rien à voir avec un conflit entre « modernistes » et « islamistes », même si les manifestants partent des mosquées.

      2.- Face à l’absence d’organisations libres et indépendantes, comme des associations, partis, syndicats – marques habituelles d’une dictature – les islamistes vont peu à peu récupérer la dynamique et assurer leur hégémonie sur le mouvement. Ils sont aidés par certains pays occidentaux et des pétromonarchies du golfe.

      3.- Aujourd’hui, pour la plus grande partie de la population, c’est une exigence de dignité qui domine. Tout le monde connaissait la corruption du régime, mais elle était acceptée dès lors que la population était respectée et qu’elle vivait relativement bien. Avec le cas des lycéens de Deraa, tout s’écroule. La population syrienne, selon mes amis, est largement contre le régime. Quant aux islamistes, qui contrôlent certaines villes, leur comportement suscite également un rejet croissant d’une partie de la population, qui n’en soutient pas pour autant le régime. Les opposants au régime qui ne sont pas islamistes sont des gens révoltés par le comportement de Bachar et de ses sbires.

      4.- Il y a des forces étrangères du côté des rebelles, mais la rébellion reste essentiellement nationale. Il ne s’agit absolument pas d’une intervention étrangère même s’il y a des forces étrangères. Des deux côtés d’ailleurs.

      5.- Il faut décrypter le jeu des autres pays. C’est Israël qui est à la manœuvre. Son intérêt est de faire durer le conflit syrien le plus longtemps possible. Le but est évident : ce conflit affaiblit la Syrie qui était un des pays les plus hostiles à Israël. L’affaiblissement concerne l’armée, les bases industrielles et économiques, le moral de la population. Israël, pour faire durer le conflit, aide tantôt les rebelles, tantôt le régime pour éviter qu’un camp prenne le dessus sur l’autre. Les Etats-Unis ont calqué leur position sur Israël, comme d’habitude. C’est pourquoi ils ne veulent pas intervenir ni armer sérieusement les rebelles afin d’éviter de leur donner un avantage qui mettrait un terme au conflit. Le gouvernement français connait tout cela et fait de la politique politicienne en organisant un faut pressing pour une intervention en Syrie alors qu’il sait qu’elle n’est pas possible. Il cherche à exister, sachant qu’il ne pourra rien faire, ni avec Israël et les Américains, ni avec les Européens qui ont d’autres chats à fouetter. Du côté des « soutiens » à Bachar il y a les Russes. Leur soutien est motivé, d’abord, par des raisons de politiques intérieure : il faut casser toute possibilité d’avancée des islamistes qui pourrait donner des idées aux propres islamistes qui existent dans différentes régions russes. Il existe aussi des raisons de politique étrangère : conserver la base militaire de Tartous, au nord de Lattaquié, la seule dont dispose la Russie en méditerranée ; conserver une influence dans la région ; prendre date, car si les Russes avaient à réprimer un soulèvement islamiste dans l’une de leurs régions, il ne faudrait pas qu’ils se soient mis en contradiction en soutenant une intervention militaire en Syrie que l’on pourrait leur rappeler. Les Iraniens aident militairement et financièrement Bachar, ils ont envoyé le Hezbollah. Les Iraniens sont chiites, comme les Syriens.

      Que retenir de la conversation que j’ai eue avec lui et sa femme pendant le repas ?

      1.- L’origine du conflit est parfaitement datée : c’est le 13 mars 2011, dans la ville de Deraa (80 000 habitants au sud du pays vers la frontière avec la Jordanie), où 15 lycéens tagguent sur les murs des slogans favorables à la révolution égyptienne. Ces slogans ne sont pas de caractère religieux. Ces jeunes sont arrêtés et transférés à Damas. Leurs parents sont des paysans, des bédouins, qui se présentent au commissariat de police pour réclamer leurs enfants. On leur répond qu’ils ne verront plus leurs enfants. On leur dit aussi qu’ils n’ont cas faire de nouveaux enfants. On leur précise que s’ils sont trop vieux pour faire de nouveaux enfants, ils peuvent donner leurs femmes aux policiers qui s’en chargeront. La rumeur circule sur les réseaux sociaux, le 18 mars un « vendredi de la dignité » est organisé dans plusieurs villes. Plusieurs milliers de personnes défileront dans les grandes villes, le mouvement est lancé. Au départ il n’a rien à voir avec un conflit entre « modernistes » et « islamistes », même si les manifestants partent des mosquées.

      2.- Face à l’absence d’organisations libres et indépendantes, comme des associations, partis, syndicats – marques habituelles d’une dictature – les islamistes vont peu à peu récupérer la dynamique et assurer leur hégémonie sur le mouvement. Ils sont aidés par certains pays occidentaux et des pétromonarchies du golfe.

      3.- Aujourd’hui, pour la plus grande partie de la population, c’est une exigence de dignité qui domine. Tout le monde connaissait la corruption du régime, mais elle était acceptée dès lors que la population était respectée et qu’elle vivait relativement bien. Avec le cas des lycéens de Deraa, tout s’écroule. La population syrienne, selon mes amis, est largement contre le régime. Quant aux islamistes, qui contrôlent certaines villes, leur comportement suscite également un rejet croissant d’une partie de la population, qui n’en soutient pas pour autant le régime. Les opposants au régime qui ne sont pas islamistes sont des gens révoltés par le comportement de Bachar et de ses sbires.

      4.- Il y a des forces étrangères du côté des rebelles, mais la rébellion reste essentiellement nationale. Il ne s’agit absolument pas d’une intervention étrangère même s’il y a des forces étrangères. Des deux côtés d’ailleurs.

      5.- Il faut décrypter le jeu des autres pays. C’est Israël qui est à la manœuvre. Son intérêt est de faire durer le conflit syrien le plus longtemps possible. Le but est évident : ce conflit affaiblit la Syrie qui était un des pays les plus hostiles à Israël. L’affaiblissement concerne l’armée, les bases industrielles et économiques, le moral de la population. Israël, pour faire durer le conflit, aide tantôt les rebelles, tantôt le régime pour éviter qu’un camp prenne le dessus sur l’autre. Les Etats-Unis ont calqué leur position sur Israël, comme d’habitude. C’est pourquoi ils ne veulent pas intervenir ni armer sérieusement les rebelles afin d’éviter de leur donner un avantage qui mettrait un terme au conflit. Le gouvernement français connait tout cela et fait de la politique politicienne en organisant un faut pressing pour une intervention en Syrie alors qu’il sait qu’elle n’est pas possible. Il cherche à exister, sachant qu’il ne pourra rien faire, ni avec Israël et les Américains, ni avec les Européens qui ont d’autres chats à fouetter. Du côté des « soutiens » à Bachar il y a les Russes. Leur soutien est motivé, d’abord, par des raisons de politiques intérieure : il faut casser toute possibilité d’avancée des islamistes qui pourrait donner des idées aux propres islamistes qui existent dans différentes régions russes. Il existe aussi des raisons de politique étrangère : conserver la base militaire de Tartous, au nord de Lattaquié, la seule dont dispose la Russie en méditerranée ; conserver une influence dans la région ; prendre date, car si les Russes avaient à réprimer un soulèvement islamiste dans l’une de leurs régions, il ne faudrait pas qu’ils se soient mis en contradiction en soutenant une intervention militaire en Syrie que l’on pourrait leur rappeler. Les Iraniens aident militairement et financièrement Bachar, ils ont envoyé le Hezbollah. Les Iraniens sont chiites, comme les Syriens. "

      j’attends vos réactions

    • Rémi : Point 1, oui (bien qu’ici agrémenté de rumeurs de Twitter, mais pour le gros de l’idée, oui). Je pense aussi, et on m’a raconté, que le régime a lui-même démontré son illégitimité, son incompétence et sa criminalité dans les premières semaines des manifestations.

      Le point 3, oui. Mais il minore le danger de la prise de contrôle par les radicaux. D’expérience, la population libanaise n’a jamais trop aimé les miliciens, mais les a subis (particulièrement dans une guerre milicienne, ce ne sont pas les miliciens qui souffrent le plus, mais les populations). Les irakiens n’ont pas aimé le régime, n’ont pas aimé l’occupation étrangère, mais n’ont pas apprécié particulièrement les bombes quotidiennes et les milices, et ils ont massivement quitté leur pays. Il suffit de peu de miliciens pour saborder totalement une société, même si « leur comportement suscite […] un rejet croissant ». Ces types sont sur-armés et particulièrement teigneux, rien n’indique qu’ils partiront gentiment parce que les gens ne sont pas très contents.

      Le point 4, selon quels critères ? Si des pays étrangers donnent cinq milliards de dollars à une rébellion armée, même « locale », dans un pays pauvre, est-ce encore une révolution, quelle est sa légitimité nationale ? Qui décide de la marche de la révolution ? Vers quelle forme de société va cette révolution ? Quel est le lien entre une population affamée et les sympathiques bailleurs de fonds étrangers ?

      Et outre les fonds étrangers, évidemment il y a les combattants étrangers. Phénomène qui commence à être bien connu, mais on peut continuer à faire semblant qu’ils sont une simple conséquence de la répression du régime après avoir prétendu qu’ils n’existaient pas, et plus largement que les salafistes armés sont un phénomène légitime (si vous me lisez sur le Liban, vous savez je pense qu’il ne s’agit ni d’un phénomène naturel, ni légitime).

      Le point 5 ne dit pas grand chose d’original, et se termine par la très rituelle assimilation des chiites iraniens et des alaouites syriens. C’est assez amusant, parce que quand la question se pose avec les druzes, la réponse est beaucoup plus fluctuante en fonction des intérêts et des alignements politiques.

      Le point 2 est problématique. Il part d’un constat évident, mais jusqu’à quel point on peut tirer ce point ? Je me souviens de Haytham Manna débattre avec les gentils journalistes de France 24 (il n’est plus invité sur France 24, désormais), leur reprochant de présenter comme des héros les premiers combattants de l’Armée syrienne libre, dont il disait qu’ils allaient tuer la révolution en la militarisant. Comme quoi la militarisation n’était pas inéluctable, et que cette militarisation est à la fois un choix et une fabrication, pas seulement une conséquence des actions du régime. Ensuite entre un islam local, qui peut se radicaliser, et l’arrivée des jihadistes brandissant les drapeaux d’Al Qaeda qui démembrent les gardes-frontière, il y a de la marge ; et ce qui est spectaculaire, c’est qu’à l’époque les médias français refusent de voir ces drapeaux (comme ils refusent de les voir depuis un an dans les manifestations du 14 Mars au Liban), et que Thomas Pierret est de ceux qui servent à minorer cette forme des combats en Syrie.

      Des gens comme Manna expliquaient des choses assez évidentes dès le début :
      – la militarisation de l’opposition est le meilleur service à rendre aux régime en donnant un alibi à la répression militaire (de fait, la répression militaire a remplacé la répression par les services de renseignement) ;
      – la militarisation va éloigner la population des aspirations démocratiques :
      – la destruction du régime ne doit pas être confondue avec la destruction de l’État syrien ; le chaos interdit la démocratie ;
      – la destruction de l’économie va éloigner la population de la révolution, parce que la lutte pour la survie tuera toute aspiration démocratique.

      Or, peu de gens ont accepté d’entendre ces évidences, systématiquement présentées comme « pro-russes » (si si), et quasiment toutes les actions soutenues par nos médias et nos politiciens ont conduit exactement à provoquer les catastrophes que Manna avait annoncées, et à étouffer la révolution démocratique.

      Instaurer une guerre civile permanente comme au Liban, et la destruction totale de la société elle-même comme en Irak, c’était prévisible, des gens l’ont prévu et ont prévenu, et on ne peut se draper dans sa bonne conscience sur le thème « c’est la faute à Bachar », alors que depuis deux ans on soutient toutes les politiques qui, de manière inévitable, conduisent à cela.

    • Merci Nidal, tes éclairages me sont précieux. j’espère qu’on pourra se rencontrer un jour. pour info : je serai à « Palestine en campagne » à la mi-aout. peut_être en as-tu entendu parler.