• #BoycottHumanZoo II : à la culture de notre servitude | équimauves
    https://equimauves.wordpress.com/2014/11/02/boycotthumanzoo-ii-a-la-culture-de-notre-servitude

    « En fin de compte, Bailey profite grandement de tout ceci. Non seulement les corps noirs sont des crash-tests, mais nos émotions, douleurs et colères également. Il s’en sert pour se construire une notoriété, une rémunération et alimenter sa « créativité ». Il est l’homme qui allume l’incendie et observe ensuite la panique. Il est l’explorateur. Il apprécie les interprétations qui en sont faites, il apprécie donc notre colère. Le but de son installation est bien l’objectification des corps noirs par les personnes spectatrices. »(Permalink)

    #antiracisme

  • A lire, un texte long et argumenté par des opposantes à Exhibit B

    Les zoos coloniaux, humains existent toujours. Si vous voulez voir des noirs en cage, faîtes le tour des prisons, des centre fermés pour immigré·e·s, les cellules des commissariats etc. Les corps noirs objectifiés, pathologisés, asservis c’est toujours d’actualité. Les politiques étrangères des anciens états coloniaux sont toujours coloniales. Les propos et rhétoriques racistes datant de l’époque coloniale sont toujours d’actualité. L’état s’octroie toujours une autorité légitime pour tuer, enfermer, mutiler. Regardez. Les descendants de colonisés, les descendants d’esclaves, les noir·e·s, nous sommes là. A la recherche de sensation ? Les gens sont prêts à payer pour voir des noir·e·s en cage au musée par curiosité ou pour s’offusquer mais nient les noir·e·s & la violence du racisme en-dehors de celui-ci. Ils ne veulent pas se confronter à nos faces anonymes. On est là, le racisme est là et nous en sommes la cible. Pas besoin d’une séance de musée qui va remplir les poches d’un mec blanc. Nous sommes en libre-service.
    Si vous ne pouvez pas réfléchir au racisme sans reproduire les plus violentes représentations racistes, qu’y a-t-il à espérer ? Nous restons des cobayes. Doit-on mettre en scène les pires scènes racistes pour les dénoncer ? Si oui, comment, par qui ? Nous ne nous satisfaisons pas de la carte « liberté d’expressions », celle qui permet la prolifération des propos raciste (et pas que, on pourrait développer une longue liste). Qui servez-vous par ce processus ? Qui est lésé·e ? En quoi est-ce émancipateur pour les noir·e·s ? Votre culture, votre éducation, votre envie de sensation, les voilà servis. Lutter contre le racisme en utilisant des mécanismes raciste ? Non, nous n’y croyons pas. Et nous utiliserons nos moyens d’expressions pour dénoncer l’oppression qui se déguise en liberté. Navrées que Bailey en soit surpris et se sente censuré, oui nous avons des choses à dire sur nos représentations, aussi étonnant cela puisse paraître.

    1ere partie
    #BoycottHumanZoo I : le racisme s’invite au musée
    http://mrsroots.wordpress.com/2014/10/14/boycotthumanzoo-i-le-racisme-sinvite-au-musee

    2nd partie
    #BoycottHumanZoo II : à la culture de notre servitude
    http://equimauves.wordpress.com/2014/11/02/boycotthumanzoo-ii-a-la-culture-de-notre-servitude

    #spectacle_vivant #afrique_du_sud #compagnie_theatrale #colonialisme #histoire #manifestation #boycott #racisme #ornotracisme

    • On est très partagés : autant certains arguments font mouche - notamment sur la question de classe sous-jascente (quelle économie et place ont les créateurs et performeurs noirs sinon médiés par des créateurs blancs qui ont eux accès aux sous et aux espaces de représentation). Cependant, ayant vu Exhibit B, on a trouvé que les performeurs se sont approprié le dispositif et selon nous étaient acteurs autonomes et non objets - notamment parce que leur regard perçant et leur attitude générale, divergeait des instructions de Bailey. Mais bon.

  • Exhibit B/zoo humain : Le 104 réfute les accusations de racisme et demande à ses soutiens de s’exprimer sur les réseaux sociaux - Communiqué de presse 20 novembre 2014

    Chers spectateurs,

    Vous êtes nombreux à avoir participé à l’une des séances de l’installation-performance « Exhibit B » la saison dernière et à avoir partagé avec nous la force singulière de cette forme artistique.

    Devant le succès rencontré, nous avons décidé de la programmer à nouveau cette saison, en collaboration avec nos collègues du Théâtre Gérard Philipe de Saint Denis (du 27 au 30 novembre au TGP, du 7 au 14 décembre au CENTQUATRE-PARIS).

    Vous avez reçu le 19 novembre un courrier signé des 2 directeurs qui est apparu nécessaire au vu d’une polémique initiée par des individus qui tentent de mener une campagne d’interdiction de cette œuvre.

    Ceux-ci (dont aucun n’a vu la performance) arguent du fait qu’« Exhibit B » serait un acte raciste, ce qui est un total contresens et donc un mensonge éhonté.

    Ces individus se déploient à la faveur des réseaux sociaux. Afin de ne pas laisser l’espace libre à ces seuls détracteurs, nous vous invitons, si vous le souhaitez, à y prendre la parole, au vu de votre expérience vécue autour de cette œuvre. Au-delà, vous pouvez aussi nous faire part de votre point de vue et nous l’envoyer à relations.publics@104.fr.

    Enfin, si vous jugez nécessaire de partager votre expérience personnelle d’« Exhibit B », n’hésitez pas à en parler autour de vous et à inciter votre entourage à assister à l’une des séances.

    Nous vous remercions pour l’attention que vous porterez à ce message.

    Bien cordialement

    L’équipe du CENTQUATRE-PARIS

    Articles de la blogueuse @Mrsxroots et de @LomamiPo qui appellent au boycott et détaillent leurs arguments http://mrsroots.wordpress.com/2014/10/14/boycotthumanzoo-i-le-racisme-sinvite-au-musee http://equimauves.wordpress.com/2014/11/02/boycotthumanzoo-ii-a-la-culture-de-notre-servitude

    • Si vous ne pouvez pas réfléchir au racisme sans reproduire les plus violentes représentations racistes, qu’y a-t-il à espérer ? Nous restons des cobayes. Doit-on mettre en scène les pires scènes racistes pour les dénoncer ? Si oui, comment, par qui ? Nous ne nous satisfaisons pas de la carte « liberté d’expressions », celle qui permet la prolifération des propos raciste (et pas que, on pourrait développer une longue liste). Qui servez-vous par ce processus ? Qui est lésé·e ? En quoi est-ce émancipateur pour les noir·e·s ? Votre culture, votre éducation, votre envie de sensation, les voilà servis. Lutter contre le racisme en utilisant des mécanismes raciste ? Non, nous n’y croyons pas. Et nous utiliserons nos moyens d’expressions pour dénoncer l’oppression qui se déguise en liberté. Navrées que Bailey en soit surpris et se sente censuré, oui nous avons des choses à dire sur nos représentations, aussi étonnant cela puisse paraître.

      #réification #exposition_raciste #ras-le-bol
      #whiteplaining

  • Petites notes sur l’appropriation culturelle | équimauves
    http://equimauves.wordpress.com/2014/06/14/petites-notes-sur-lappropriation-culturelle

    L’appropriation culturelle c’est l’adoption ou le vol d’icônes, rituels, normes esthétiques et comportement d’une culture ou sous-culture par une autre. Cela se passe généralement quand la culture en question est une minorité ou subordonnée dans un contexte social, politique ou même militaire par la culture dominante. Cette appropriation se produit sans réelle compréhension de pourquoi et comment la culture originale en question a développé ces activités, pratiques, objets, croyances ou les significations derrières ceux-ci, et tourne ceux-ci en pop-culture insignifiante ou avec des significations complètement différente ou moins nuancées par rapport aux réelles significations de cette culture.

    #appropriation_culturelle #culture #racisme

  • Je ne suis pas sûre que l’on soit toutes des guenons | équimauves
    http://equimauves.wordpress.com/2013/11/17/je-ne-suis-pas-sure-que-lon-soit-toutes-des-guenons

    Pourquoi le racisme n’est plus tellement un souci quand il frappe des hommes ? Et cette idée comme quoi, en gros, l’homme noir est plus sexiste que l’homme blanc, que les black féministes se sont lancées dans l’outil qu’est l’intersectionnalité qui peut être parfois intéressant mais pas bien utile étant donné qu’elles n’auraient pas réussi à dompter leur hommes (noirs) etc. Cette invalidation permanente me donne la nausée. Mais bon, comme elles semblent le croire, si on est féministe, on ne peut d’office pas être raciste. Faut juste que chacune reste à sa place.

    Faut-il encore rappeler que le féminisme se présente « naturellement » comme allant de soi et étant LA lutte pertinente menant à l’égalité pour beaucoup de féministes blanches, valides, cis, hétérosexuelles, de classe moyenne/supérieure, minces etc. car il combat et vise la suppression de l’oppression sexiste patriarcale. Pour certaines d’entre elles (CERTAINES MAIS TROP !), le féminisme est donc LA lutte qui abolira toute oppression et libérera toutes les femmes. Mais quand on ne fait pas partie de ce groupe, on sait que ce n’est pas suffisant. On sait que si on ne fait pas partie de cette stricte sélection, on est d’autant plus la cible de violences sous multiples formes car on accumule les marginalisations. Ces féministe ont une notion très fermées et exclusive du-des féminisme-s.

    Faut-il encore expliquer que le racisme anti-noir nous frappe tou-te-s ? Il peut s’exprimer de différentes façons mais on n’y échappe pas. Faut-il organiser des sorties dans les stades de foot ? Faut-il prévoir des immersions dans le bus pour juger de la pertinence de tout cela ?

    Faut-il vraiment que l’on tombe encore dans la hiérarchisation des luttes ? Ne peut-on pas voir qu’elles se croisent en nombreux points ? => INTERSECTIONNALITE ?? Comment faire comprendre qu’il ne s’agit pas d’une mode mais du concret de notre quotidien ou de celui d’autres ?

    Quand va-t-on cesser de nous expliquer qu’on n’a pas saisi le vrai racisme, que nos propos et émotions se basent sur des thèses inadaptées, qu’on va nous expliquer parce qu’on ne comprend bien sûr pas bien nos propres vécus ni les dispositions structurelles qui en disent beaucoup.

    On ne peut pas nous sectionner et décider quelle part de nous, de notre identité, est pertinente. On ne peut pas être solidaire d’une personne en se désolidarisant des dimensions de celle-ci qui ne nous intéresse pas. Mais certaines personnes de cette sélection continuent à penser que demander plus d’inclusion, de prise de conscience, d’intersectionnalité est une perte d’énergie pour LEUR mouvement, qu’il le divise, qu’il s’agit de diversion nocive pour la vraie lutte qui est en fait la seule dont elles se sentent concernées. Qu’on ne nous parle pas de sororité alors mais de club fermé. Un club qui se réapproprie des violences dont elles ne sont pas directement victimes, déguise cette réappropriation en solidarité/sororité et font taire les personnes premièrement visées et invisibilise les dimensions qui ne les concernent pas. Un club qui ne se remet jamais en question. Les pratiques de ces féministes-là (celles-là !) sont encore bien trop audibles/lisibles.

    Le féminisme dont j’ai besoin ? C’est celui qui est intersectionnel et inclusif pour qu’on puisse avancer ensemble. Pour ne pas avoir l’impression de se faire avoir, d’être dénigrée, d’être instrumentalisée. Et ça, ce n’est sûrement pas une diversion.

    #intersectionnalité #antiracisme #féminisme