Produire plein de bouffe sur peu de place, un enjeu pour la reconversion des actuelles zones…

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  • La micro-ferme, modèle agricole pour le 21ème siècle ?
    http://www.consoglobe.com/micro-ferme-cg

    La micro-ferme, comme on le devine aisément à son appellation, est une ferme de petite surface. Généralement, moins d’un hectare. Il s’agit d’un agrosystème à la fois naturel et très productif, qui fonctionne avec un recours minimal aux énergies fossiles.

    #agriculture #biointensive #micro_ferme

    La ferme du Bec Helloin qui doit valider un modèle sans intrant ça me parait bizarre, il me semblait qu’ils avaient bien boosté leurs sols avec du fumier

    • Bon je vais troller un peu ... :)

      A propos de modèle, je me suis posé la question de savoir si tout ces modèles ne finissent pas par être happés par la tendance de #commodification, bref la tendance business. Ca a certainement sa part d’utilité, mais je trouve qu’il y a un certain élitisme à travers tous ces nouveaux modèles, un peu comme dans les courants pédagogiques alternatifs.

      Par exemple, en permaculture, combien coûte un PDC (Permaculture Design Course) ? Quel est le prix d’une certification en permaculture ?

    • Ben c’est pas il te « semblait », c’est écrit noir sur blanc dans le même article. Mais donc sans contradiction entre les deux :

      Pour enrichir les sols, le couple mise sur un apport massif de fumier décomposé et de compost. Il teste également des solutions innovantes comme le biochar, un charbon de bois microporeux incorporé au sol, associé à des micro-organismes efficaces.

      Le soleil est la source d’énergie presque exclusive de la ferme qui n’a plus recours ni aux énergies fossiles ni à aucun intrant biologique extérieur.

    • Pour le côté business, il y a ça de base dans la permaculture car il s’agit aussi de former des consultants qui peuvent mettre en place des design chez des clients. Pareil pour les micro-fermes, c’est pas des jardiniers qui veulent faire du fric, mais des agriculteurs qui choisissent de faire moins et mieux, mais la contrainte rentabilité est là de base.

      Pour les prix des PDC c’est cher, mais ça me choque pas par rapport au prix des autres stages. Ce qui me choque plus en France c’est le niveau des formations, ou le foutage de gueule sur certains stages (+ de 1000€ et plus de 40 stagiaires, la bétaillère de luxe)

      Perso je yrouve ça cool de pouvoir gagner de l’argent en faisant une activité qui va dans le bon sens. Mais faut pas que ça vire au Ponzi non plus.

    • Disons je n’ai pas été vraiment surpris par le vocable employé de consultant pour désigner des formateurs en permaculture qui dispensent des enseignement sur le design ; on retrouve ces mêmes termes dans le monde de la technologie, notamment en informatique. En même temps la permaculture est une méthode australienne si je ne me trompe.

      En faite j’ai simplement été surpris de voir qu’il y avait des certifications en permaculture (et certaines pour devenir à son tour consultant je suppose), exactement comme dans l’informatique. C’est vrai que ça m’a surpris, au début du moins.

      Sinon ; tu as raison, y a pas de mal à gagner de l’argent, tant qu’on va dans le bon sens.

    • De la permaculture et du logiciel libre ou du partage de la connaissance, même problématique. Et ceux qui veulent se faire formateur de permaculture ou se faire payer pour expliquer, pourquoi pas. Mais une certification en permaculture, c’est juste ridicule.

    • D’autre part, il me semble qu’il faut environ 4 hectares à un groupe de 6 personnes (2 adultes 4 enfants) pour être autonome, ce qui n’est évidemment pas équivalent à « viable économiquement ».

      Des études menées notamment à la ferme biologique du Bec Hellouin démontrent que 1000m2 cultivés en maraichage diversifié permettent de créer une activité de plein temps économiquement viable.

      Ah oui, avec des stagiaires gratos ou des woofers, et en revendant à 5€ le kilo de tomates ?
      Même si je suis admirative de leur démarche (bon en même temps en permaculture depuis 2008 c’est jeune uh uh), je doute très très fort de ce qui est écrit ici :

      A noter que les premiers résultats de l’étude ont été encourageants. Au cours de l’année 2012-2013 marquée par des conditions climatiques défavorables, les 1000m2 cultivés ont permis de dégager un revenu de 32 000 euros pour une charge de travail de 1400 heures pour une personne.

    • Et apparemment encore moins si on n’est pas regardant sur la diversité :

      A more down-to-earth approach to efficient food raising is presented in David Duhon’s book One Circle: How to Grow a Complete Diet in Less Than 1,000 Square Feet ($9 postpaid from Ecology Action, Willits, CA). Duhon examines and gives complete growing information for 14 crops with high potential for use in “minimal area” gardens. Six of these—potatoes, sunflowers, onions, turnips, parsnips and garlic—could conceivably provide a woman’s complete, balanced diet for one year from just a 550-square-foot garden! (Duhon’s other “wonder crops” are collards, filberts, leeks, parsley, peanuts, soybeans, sweet potatoes and wheat.)

    • Une question me vient. Sous les climats tempérés, comment on fait pour se nourrir l’hiver lorsqu’on dispose de la surface agricole suffisante pour soi et sa famille. Dans mon imaginaire, l’hiver on ne peut rien produire, non ? A moins qu’avec un système de serres, ou autres.
      Ceux qui recherchent l’autosuffisance sous climat tempérés font des réserves pour tout l’hiver, c’est ça ? Des réserves sous forme de conserve (des confits par ex) je suppose.

    • En hiver il a des poireaux, des choux, des épinards, des bettes, des panais, mâche... ce qui se conservent hors de terre : patates, carottes, courges et autres cucurbitacées et les légumes de l’été que tu as mis en conserve :)

    • Plusieurs interrogations subsistent
      – Combien de m2 est nécessaire pour nourrir un groupe de 6 et EDIT : sur toute une année. La notion d’un seul individu à nourrir m’est impensable ce qui fait qu’une surface pour une personne me parait absurde, et le temps de travail s’en trouve d’autant accru.
      Comparez avec un appartement de 100m2 pour 1 ou pour 6 où la cuisine sert à tous.
      – Que veut dire nourrir une personne ? est-ce qu’elle mange de la viande et donc fait-elle de l’élevage sur sa parcelle ?
      – la plus cruciale et mensongère porte sur le rapport de 32000 euros, je vais dire à tout mes potes qui font de la permaculture depuis 20 ans qu’en fait ils sont hyper riches, je sens qu’on va bien rigoler !

    • Non, ce n’est pas stupide d’estimer la surface nécessaire par personne, c’est une moyenne pour connaître les besoins d’une population. Pas seulement d’une famille de 6. Pourquoi 6 plutôt que 3 ou 7 ou 13 ?
      Par contre, ce n’est pas comparable avec une surface habitable, là je ne vois pas du tout.
      Sur le rapport des 32 000 euros, j’ai aussi quelques doutes :)

    • Pour les chiffres fournis par @koldobika et moi même, tu multiplies par 6 pour 6 personnes (moins s’il y a des enfants). Je suis pas sûr de comprendre ta cuisine partagée, car tu ne partages pas tes besoins alimentaires. Ensuite, on peut se demander le nombre de m² dont peut s’occuper une personne sous ce régime d’intensité d’utilisation (et donc combien une personne peut elle nourrir
      d’autres personnes en plus d’elle même), là je ne sais pas.

      Nourrir une personne, pour ces deux chiffres, prend en compte tous les besoins nutritionnels (donc pas que calories), et sont pris en compte les éventuelles doses à ne pas dépasser (pas trop de patates pour ne pas s’intoxiquer notamment). Les deux solutions sont végétaliennes, celle fournit par @koldobika prend en compte la éncessité de faire pousser assez de matière organique pour faire du compost pour ne pas épuiser la fertilité, alors que celle que je donne veut être la plus productive par unité de surface.

    • Du coup le lien précédent de @touti en rapport avec le biointensif est une approche opposée au forest_gardening (#forêt_comestible), lequel demande un gros investissement en temps au départ, mais ensuite c’est la nature qui autoproduit ce qui réduit très fortement le temps de travail avec le temps. Enfin c’est ce que j’ai compris. Vos commentaires sur ces deux approches m’intéresseraient.

      Il me semble, si j’ai compris, qu’il faille plus d’investissement au départ pour mettre en route une forêt comestible, que pour les autres systèmes de culture, mais qu’après c’est le bonheur.

    • Opposés je sais pas, différents oui,

      Biointensif :
      – forte productivité sur peu d’espace
      – premières récoltes dans l’année
      – gestion intensive
      – production d’annuelles : légumes, racines

      Forêt comestible :
      – bonne productivité par rapport au temps de gestion investi
      – le système produit bien à partir d’une décennie ?
      – productions de fruits, baies, champignons

  • Renversant : ce manuel français du XIXe siècle va nourrir le monde de demain - Terra eco
    http://www.terraeco.net/Renversant-ce-manuel-francais-du,53264.html

    Longtemps oubliées, des techniques agricoles refont surface 170 ans après et inspirent aujourd’hui des pionniers d’une agriculture à la fois hyperproductive et totalement naturelle.

    Les bons conseils pour jardiner en janvier
    Des melons mûrs à Paris dès le mois d’avril, des tonnes de légumes sur une surface pas plus grande qu’un terrain de foot, jusqu’à huit récoltes en une seule année… Ces performances agricoles incroyables ne sont le fruit ni d’engrais chimiques, ni de modifications génétiques, ni même de connaissances scientifiques de pointe. Et pour cause, ces prouesses datent du XIXe siècle et sont l’œuvre des quelques centaines de jardiniers-maraîchers parisiens qui assuraient alors l’autosuffisance de la capitale en légumes.
    Longtemps oubliés, ces savoir-faire sont aujourd’hui accessibles à tous à travers un manuel, publié en 1844 et récemment numérisé (merci au site Paysansansfrontieres.com de l’avoir partagé ici). Son nom : Manuel pratique de la culture maraîchère de Paris. Pour ceux qui n’auraient pas le temps d’une telle lecture, nous publions à la fin de cet article quelques morceaux choisis.

    • Ils indiquent dans ce livre qu’il y avait 1800 jardiniers-maraîchers maîtres dans paris pour 1380ha cultivés, soit chacun avec des surfaces de 0,75 d’hectare en moyenne, et précisant qu’1 hectare nécessitait une main d’œuvre de 5 à 6 personnes en permanence…

    • @aude_v J’ai bien aimé ce passage

      Alors, comment mieux soutenir les pays pauvres qu’en n’achetant justement pas leurs produits ? Ce n’est pas un choix démocratique ou populaire qui est à l’origine des plantations de bananes, palmiers à huile, canne à sucre. C’est l’expression des intérêts des plus gros acteurs économiques, dont les populations locales n’ont eu aucun moyen de se protéger. On s’est habitué à l’idée qu’acheter un produit, c’était soutenir, même dans de petites proportions, la personne qui le fabrique. Le raisonnement dans le cas des produits agricoles doit être radicalement différent. L’agriculture est une activité accessible à tou-te-s, et on n’a pas besoin d’attendre un gros investissement (privé ou coopératif), la mise en place de structures de production de haute technologie, pour produire sur une terre. Une graine qui germe, et c’est parti. Au contraire de ce qui peut se passer dans l’industrie, quand on achète un produit agricole de plantation on ne soutient pas l’emploi généré par cette activité, on soutient la prédation de terres que les populations locales se voient confisquer.

    • Eh wéé, on en mange tous les jours sans se rendre compte de ce que ça signifie : bananes, cacahuètes, café, chocolat, quinoa… mais bon, jamais vu quelqu’un manger une banane en se flattant ;)

    • Notons aussi que les productions intensives décrites nécessitent également des amendements en fumier, terreau ou paillage importants aussi. Un autre enjeu (en permaculture) est de produire tout ce qui est nécessaire sur place dans la mesure du possible, les intrants compris. Et dans ces techniques décrites, les intrants sont abondants.

      Dépendre d’une ressource extérieure, aussi naturelle soit-elle, n’est pas toujours recommandable : il faut bien par exemple que quelqu’un produise en abondance le fumier en question dont on parle dans ce vieux livre (qui est peut être certes un déchet là où il est produit, et devient donc une ressource pour le maraîcher). Autrement dit, si la surface nécessaire à la production du fumier / terreau / paillage était compté dans ces calculs, le calcul du rendement serait moins flatteur.

      Enfin, le but du jeu n’est pas tant de produire, que de produire des aliments sains sur une petite surface la plus autonome possible. Ça c’est un sacré défi : par exemple, on peut penser dans cette surface à mettre des plantes pour faire du paillage, des arbres pour avoir une ressource en branches (utile dans les buttes de cultures), des fleurs et zones sauvages pour des insectes, etc… il devient très difficile d’estimer le rendement d’une telle organisation : la surface réellement cultivé peut être bien plus faible, mais intégrée dans un ensemble plus résilient et autonome.

    • @marcimat : j’imagine que le fumier de cheval était abondant à l’époque. La #biointensive prévoit une grosse place pour les plantes qui produisent beaucoup de biomasse pour justement créer de la matière organique, mais @koldobika en parlera mieux que moi.

      J’avais lu aussi qu’on importait énormément de minéraux avec les fruits et légumes, comme par exemple des sommes astronomiques de potassium avec les bananes (dont les peaux finiront à la poubelle, misère). Et on importe aussi des miséreux sur des radeaux de fortune, à force de détourner leurs terres d’une production vivrière (ça et deux trois autres trucs).

    • @marcimat http://fr.ekopedia.org/Micro-agriculture_biointensive la #biointensive vise l’autonomie alimentaire et également l’autofertilité sur des surfaces minimales. Dans cette technique 60% de la surface cultivée est consacrée à des plantes à grains et à paille, comme les céréales, les fèves, l’amaranthe etc. fournissant à la fois un aliment pour le cultivateur et un amendement pour le sol.
      @nicolasm effectivement la méthode dite « intensive française » était une voie d’utilisation de l’abondant fumier de cheval d’alors. Le règne de la voiture et de la #banlieue_totale l’ont faite péricliter.