• [C&F] Samedi 23 avril - Un cadeau pour la Sant Jordi
    http://0w0pm.mjt.lu/nl2/0w0pm/1glu.html?m=AVgAACH9OOwAAABES1gAAAhharoAAAAAtBIAAK4dABjAHgBiYrJDcqvTue_HSq

    [C&F] Samedi 23 avril - Un cadeau pour la Sant Jordi

    Bonjour,

    Le 23 avril 1616 mourrait Miguel de Cervantes, l’auteur de L’ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche. Depuis 1926, le 23 avril est devenu en Catalogne la fête du livre. Ce jour là, qui est également la Saint Georges (Sant Jordi en catalan), Barcelone se transforme en immense librairie en plein air.

    Il est de coutume d’offrir un livre et une rose pour la Sant Jordi.

    Barcelone devient une gigantesque librairie en plein air pour la Sant Jordi

    Cette relation du 23 avril au livre a encouragé l’Unesco à en faire la Journée mondiale du livre et du droit d’auteur.
    C&F éditions ne pouvait rester en dehors de cette fête du livre.

    Notre cadeau de Sant Jordi se fera à partir de notre librairie en ligne (https://cfeditions.com)

    Notre offre décrite ci-dessous commence dès maintenant. Elle est valable jusqu’au 23 avril 2022 à minuit.

    Accéder à la librairie en ligne de C&F éditions : https://cfeditions.com

    Cette année, nous vous proposons un cadeau à double détente :

    – Si vous achetez un livre, nous vous offrons le même titre au format epub s’il existe... et s’il n’existe pas encore, nous vous offrons « En communs : une introduction aux communs de la connaissance » de votre serviteur.

    – Si vous achetez deux livres, nous ajoutons au colis Visages de la Silicon Valley, le merveilleux livre de photos de Mary Beth Meehan avec un essai introductif de Fred Turner. Ça, c’est du cadeau !

    Accéder à la librairie en ligne de C&F éditions
    https://cfeditions.com

    Bonne lecture,

    Hervé Le Crosnier

    PS : Vos libraires favoris auront également des cadeaux pour vous si vous franchissez leurs portes ce samedi 23 avril. Malheureusement, il vous faudra commander nos livres, car nous ne sommes présents dans les rayonnages que d’une minorité de librairies... et ce n’est pas de notre fait : la plupart des librairies contactées estiment que leur public n’est pas intéressé par les sujets que nous traitons. C’est dommage, mais nous devons vivre avec cette situation pour rester indépendants des méga-diffuseurs. Mais n’hésitez pas à indiquer à votre libraire favori·te qu’il ou elle peut nous contacter pour présenter nos ouvrages en rayon, voire sur table (contact@cfeditions.com). Nos conditions libraires sont les mêmes que celles de tous les éditeurs (remise, droit de retour, envoi gratuit via prisme ou coursier).
    Des roses de Barcelone pour la Sant Jordi

    #C&F_éditions #Sant_jordi #Visages_Silicon_Valley

  • #24 C&F éditions, des livres pour une critique citoyenne du numérique - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=g5qh7PJlmj4

    La Cantine numérique Brestoise
    71 abonnés
    Pour le vingt-quatrième épisode de son podcast, la Cantine numérique de Brest a le plaisir d’accueillir Hervé Le Crosnier et Nicolas Taffin, qui viennent nous présenter C&F éditions dont la ligne éditoriale s’attache à publier des regards critiques sur le numérique. Fidèles à leur indépendance, ils se donnent le temps du travail en artisans

    On parle également des entremêlements entre livre électronique et livre imprimé, mais aussi édition équitable et droits du lecteur.

    Retrouver C&F éditions sur le web :
    https://cfeditions.com
    S’abonner à la newsletter https://cfeditions.com/public/index.p...
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    Illustration sonore de début et de fin : Civilisation par Replicants (Cracktro, 1993)

    #C&F_éditions #Nicolas_Taffin #Hervé_Le_Crosnier #Podcast

  • 40 000 titres et si peu de survivants : enquête sur la mécanique de la vente des livres
    https://www.lemonde.fr/livres/article/2021/11/11/40-000-titres-et-si-peu-de-survivants-enquete-sur-la-mecanique-de-la-vente-d

    Environ 40 000 livres sont publiés chaque année en France. Une richesse, certes, qui épuise néanmoins diffuseurs et libraires et exige de faire des choix. Quels processus président à ces critères de sélection ? Enquête.

    Par Florent Georgesco

    Pourquoi C&F éditions n’est pas diffusé/distribué : éviter de payer cher pour être noyés dans la masse (la nasse ?). N’hésitez pas à passer directement par le site internet (https://cfeditions.com )

    #Edition #Librairie #Economie_du_livre

  • Fred Turner : « Pour lutter contre le nazisme, ils ont voulu produire un homme total, rationnel » - Culture / Next
    https://next.liberation.fr/culture/2015/02/27/pour-lutter-contre-le-nazisme-ils-ont-voulu-produire-un-homme-total-

    Par Marie Lechner — 27 février 2015 à 18:16
    L’historien Fred Turner raconte comment des intellectuels américains ont fait appel à des artistes du Bauhaus et à leur environnement multimédia pour contrer la propagande d’Hitler en 1939. Les écrans peuvent-ils servir l’idéal démocratique ?

    Connu pour sa stimulante enquête Aux sources de l’utopie numérique (C & F Editions, 2012) analysant l’impact de la contre-culture californienne sur l’imaginaire du réseau - en somme les liens entre les hippies et la révolution numérique des années 90 -, Fred Turner est passé à Paris évoquer son dernier livre, The Democratic Surround. Professeur associé à l’université Stanford, en Californie, et résidant à Mountain View, le QG de Google, tel « un anthropologue vivant avec sa tribu », Turner est remonté cette fois dans les années 40 : il s’est intéressé aux efforts des intellectuels, artistes et designers pour produire, face au fascisme, de nouveaux environnements multimédias et polyphoniques censés former des citoyens démocratiques. Traçant des parallèles étonnants entre expositions militantes, happenings d’artistes d’avant-garde et psychédélisme des sixties, Turner invite à réfléchir aux frontières entre information, divertissement, art et propagande. Il démontre ainsi comment ces expérimentations continuent d’influencer nos environnements médiatiques contemporains.

    #Fred_Turner #Cercle_démocratique #Libération #Marie_Lechner

  • Cas d’école - Newsletter de C&F éditions

    Bonjour,

    Un mois après la rentrée, alors que se profilent de nouvelles menace de confinement scolaire pour au moins une partie des classes, et que les universités sont confrontées à de grandes difficultés d’organisation, je voudrais vous parler aujourd’hui de l’école.

    Avec la collection « Les enfants du numérique », nous avons essayé depuis des années de réfléchir au pratiques adolescentes et de les confronter au cadre scolaire, aux injonctions parentales et à la réalité des difficultés rencontrées par les adolescents vis-à-vis du numérique. Entre le cyberharcèlement, les paniques morales des adultes et l’idée trop répandue qu’une génération Z aurait la science du web infuse, il est compliqué de trouver un bon regard sur la façon dont le numérique percute à la fois les modes de vie adolescents et l’institution scolaire.

    C’est à ce travail de recul, de regard critique, d’espoir dans les usages adolescents comme de confiance dans la relation éducative que se sont livrées les autrices de la collection « Les enfants du numérique ».

    Pour mémoire :

    Anne Cordier : Grandir connectés, les adolescents et la recherche d’information , ISBN 978-2-915825-49-7, octobre 2015.
    Non, les ados ne sont pas tous autonomes comme La petite Poucette. Ne pas les former à la recherche d’information sur le web, c’est laisser les inégalités sociales des origines l’emporter au sein de l’école. Un ouvrage d’ethnographie scolaire, qui laisse une large place aux paroles des élèves.
    https://cfeditions.com/grandirConnectes

    danah boyd : C’est compliqué, Les vies numériques des adolescents , ISBN 978-2-915825-58-9, juin 2016.
    À la rencontre des adolescents, la sociologue danah boyd démythifie les idées préconçues des parents et des médias sur leurs pratiques. Finalement, les ados sont accros à la relation avec leurs pairs bien plus qu’aux machines. Surtout quand le numérique devient le seul moyen d’avoir une vie sociale, ce que le confinement est venu confirmer.
    https://cfeditions.com/boyd

    Henry Jenkins, Mizuko Ito & danah boyd : Culture participative, Une conversation sur la jeunesse, l’éducation et l’action dans un monde connecté. ISBN 978-2-915825-73-2, octobre 2017
    Un livre à trois voix qui définit la culture participative et qui en montre l’importance dans le monde numérique. Une mise en avant des capacité des adolescents à s’engager dans des actions civiques via des pratiques culturelles.
    https://cfeditions.com/cultureParticipative

    Marion Carbillet & Hélène Mulot : À l’école du partage, Les communs dans l’enseignement. ISBN 978-2-915825-93-0, avril 2019.
    Partant des pratiques ouvertes menées dans leurs CDI, à la découverte des communs et d’une philosophie du partage, les autrices défendent une conception de l’école faite du plaisir d’apprendre ensemble et de la dynamique des échanges inter-personnels et des apprentissages par l’expérience. Un livre majeur à relire suite à l’expérience du confinement pour comprendre que l’école va bien au-delà de la transmission des connaissances.
    https://cfeditions.com/partage

    Bérengère Stassin : (cyber)harcèlement, Sortir de la violence, à l’école et sur les écrans. ISBN 978-2-915825-94-7. juillet 2019
    Oui, la violence entre élèves existe et avec le numérique elle prend des formes nouvelles et se poursuit en dehors de l’enceinte scolaire. De nombreux exemples, souvent dramatiques, sont là pour nous le rappeler. Mais l’intérêt d’en faire un livre est avant tout d’ouvrir des fenêtres pour trouver des voies de sortie, entre Éducation aux médias et à l’information et jeu de rôle, entre action des associations et écoute des victimes. "Sortir de la violence".
    https://cfeditions.com/cyberharcelement

    Nous avons pas mal d’ouvrages en chantier dans cette collection, alors en cette période de rentrée, je tenais à vous re-présenter les livres déjà publiés, avant de parler bientôt de ceux qui vont sortir. Notamment de l’ouvrage « L’École sans école », un ouvrage multi-autrices et auteurs qui essaie de tirer les fils d’analyse et de perspectives suite à la période de confinement du printemps. Et qui parle des "invisibles" de l’école, celles et ceux qui au delà de l’enseignement de spécialité font du lieu de l’école un élément de socialisation et d’apprentissage mutuel essentiel. Mais chuuut, c’est pour bientôt.

    Bonne lecture,

    Hervé Le Crosnier

  • Lu sur le Net : Visages de la Silicon Valley
    https://epi.asso.fr/revue/lu/l1812b.htm

    Visages de la Silicon Valley

    Fred Turner et Mary Beth Meehan, cf édition, novembre 2018, 33 euros.

    https://cfeditions.com

    « Si nous aspirons à l’excellence technologique, pourquoi n’avons-nous pas la même exigence en étant bons les uns envers les autres ? »

    Un rapport paru récemment aux États-Unis le souligne : la Silicon Valley, au delà de l’image mythique des « hommes dans un garage qui changent le monde » est avant tout un haut lieu de l’inégalité sociale, de l’exclusion et de la pollution. 90 % des employés de Californie gagnant aujourd’hui moins qu’en 1997 ! Ce qui renforce la vie sans logis et les autres formes de ségrégation que les photographies de Mary Beth Meehan donnent à voir concrètement.

    Fred Turner et Mary Beth Meehan ont choisi d’explorer la Silicon Valley par l’image. Une enquête de sociologie photographique sur les habitants réels de ce haut lieu technologique, accompagnée de récits de vie poignants.

    L’essai de Fred Turner, qui étudie l’évolution de la Silicon Valley depuis des années, pointe la responsabilité des entreprises de technologie et demande qu’un véritable grand dessein soit convoqué, capable d’améliorer vraiment la vie de tous.

    On peut lire un extrait spécimen de ce livre :
    https://cfeditions.com/visages/ressources/visages_specimen.pdf

    _________________
    Association EPI
    Décembre 2018

    #Visage_Silicon_Valley #Mary_Beth_Meehan #Fred_Turner #C&F_éditions

  • CS News: danah boyd Has Been Named Among Forbes Top 50 Women In Tech
    http://cs.brown.edu/news/2019/01/31/danah-boyd-has-been-named-among-forbes-top-50-women-tech

    The Forbes 2018 Inaugural Top 50 Women In Technology identifies three generations of forward-thinking technologists leading more than a dozen tech sectors across the globe. Honoring the top tech “Moguls, Founders, Engineers, Innovators and Warriors” in the world, this list recognizes those who are truly at the cutting edge of advancement within the STEM fields. This year, Forbes has included Brown CS alum danah boyd, highlighting her work on the intersection of technology and society.

    danah is currently working as a Principal Researcher at Microsoft Research, is the founder and president of the Data & Society Research Institute, and serves as a Visiting Professor at New York University. She also serves on the boards of Crisis Text Line and Social Science Research Council, and is a Trustee of the National Museum of the American Indian. Currently, danah’s research focuses on how data-driven technologies can amplify inequities, mistrust, and hate; she is also widely recognized as an authority in the field of social media research. In her book It’s Complicated: the social lives of networked teens, danah explores and uncovers some of the major myths regarding teens’ use of social media. She has made an enormous impact through her work on this subject, and this recognition follows a long list of accomplishments including the Award for Public Sociology from the American Sociological Association, the naming by Fortune as the “smartest academic in the technology field” and the naming as a “Top 100 Global Thinker” by Foreign Policy.

  • Le livre de Stéphane Bortzmeyer « Cyberstructure : L’Internet, un espace politique » obtient le prix du livre Cybersécurité délivré par le Forum FIC 2019.

    Cette semaine se tient à Lille le Forum International de la Cybersécurité (#FIC2019). Ce forum regroupe plus de 8600 participants venant de 80 pays, pour trois jours de débats et d’interventions, tantôt politiques et militaires, tantôt techniques (https://www.forum-fic.com/accueil.htm)

    Comme chaque année, le Forum compose un jury d’experts pour décerner des prix aux livres les plus importants dans le domaine. Cette année, il y avait 42 ouvrages en compétition, et 4 livres primés (voir infra).

    Dont le livre « Cyberstructure : L’Internet, un espace politique » de Stéphane Bortzmeyer publié par C&F éditions
    (https://cfeditions.com/cyberstructure)

    Il faut dire que celui-ci possède un attrait particulier :

    – il s’agit d’un ouvrage très précis techniquement ; une qualité qui lui permet également de ne pas se perdre dans des explications touffues, et au final de produire un livre très pédagogique. Tout étudiant en informatique devrait avoir lu un tel ouvrage pour comprendre la structure de l’internet, les enjeux de la cryptographie ou la blockchain, sans se noyer dans trop de détails, ni se contenter de visions superficielles, ou mal informées ;

    – Cyberstructure fait aussi le pont entre les enjeux techniques de l’Internet et les questions politiques fondamentales, notamment les droits humains. Comment des interprétations du code informatique peuvent réduire les capacités d’expression et de vie privée des internautes ; et comment ces questions doivent être présentes dans l’esprit de tout développeur informatique, pour inscrire la défense des droits humains dans le code et l’architecture du numérique.

    Appuyé sur une longue expérience d’ingénieur et écrit par un ardent défenseur de la liberté d’expression et du commun de la communication numérique, Cyberstructure est un livre qui s’adresse à de nombreux publics.

    Les premiers lecteurs sont unanimes : un livre à conseiller sans arrière-pensées pour comprendre internet et pour agir en défense des droits humains dans le monde numérique.

    Et ils/elles sont nombreuses : en un mois et demi, le premier tirage a été épuisé. Le deuxième tirage arrive vendredi, donc vous pouvez dès maintenant commander sans hésiter, auprès de votre libraire favori ou en ligne sur notre site : https://cfeditions.com

    Résultats du concours de livres FIC2019
    –--------------------------------------
    https://www.forum-fic.com/accueil/prix/prix-du-livre.htm

    1/ L’ouvrage consacré à Louis Pouzin a été classé « hors concours ».

    Louis Pouzin recevra un hommage particulier en présence des auteurs lors de l’intervention de madame Parly, le mardi 22 janvier après-midi.

    2/ Ont été primés (42 ouvrages candidats)

    Prix « Grand public » : Gilles Fontaine, Dans le cyberespace, personne ne vous entend crier, éditions Jean-Claude Lattes

    Prix « Cybersecurité » : Stéphane Bortzmeyer, Cyberstructure, l’internet un espace politique, C&F Éditions

    Prix « Cyberdéfense » : Stéphane Taillat, Amaël Cattaruzza, Didier Danet, La Cyberdéfense, politique de l’espace numérique, éditions Armand Colin.

    « Coup de cœur du Jury » : Stéphane Mallard, Disruption, préparez-vous à changer le monde, éditions Dunod.

    #Cyberstructure #Stéphane_Bortzmeyer #FIC_2019 #Cybersécurité

  • Un cadeau de C&F éditions pour la nouvelle année
    https://cfeditions.com



    Une nouvelle année, c’est l’occasion de faire un bilan et de se préparer pour de nouvelles aventures.

    Et de souhaiter à chacune et chacun d’entre-vous de voir des rêves et des vœux se réaliser.

    C’est aussi l’occasion de faire un petit cadeau pour entretenir l’amitié de nos fidèles lecteurs.

    Cette année 2019, nous vous offrons la version epub du livre « Pouvoir Savoir : Le développement face aux biens communs de l’information et à la propriété intellectuelle ».

    Vous pouvez le télécharger à
    https://cfeditions.com

    Ce livre a été notre première publication, en avril 2005. Il est également un des premiers ouvrages en français à traiter des communs informationnels. Il est intéressant de voir combien les choses ont évolué... mais aussi combien les questions soulevées il y a 13 ans restent pleinement d’actualité : est-ce que la propriété intellectuelle va aider au développement dans le monde, ou au contraire assurer le renouveau de la domination de quelques pays et entreprises multinationales. Et cela dans les quatre secteurs de la santé, de l’agriculture, de la recherche et de la culture.

    Ce livre a été coordonné par Valérie Peugeot et l’association VECAM. Il a été aidé en 2005 par la Francophonie. La conférence associée a permis de faire se rencontrer des chercheurs et des activistes concernés par les questions de propriété intellectuelle venant de quatre continents. Nous aimions déjà chercher des auteurs ayant des points de vue émanant de sociétés diverses.

    Bonne lecture,

    Hervé Le Crosnier

    PS : vous pouvez toujours télécharger également le livre « Neige » que nous avions offert l’an passé à l’URL : https://cfeditions.com/voeux2018

    PPS : Pour le bilan et les perspectives, je ne vais pas vous ennuyer aujourd’hui, juste souligner que nous avons publié 6 ouvrages en 2018, et que nous espérons faire encore mieux en 2019. Stay tuned.

    #C&F_éditions #Shameless_autopromo

  • Cory Doctorow : « #propriété_intellectuelle » est un euphémisme malencontreux
    https://cfeditions.com/coryDoctorowIP

    La raison pour laquelle l’[?OMPI] utilise ce terme est simple à comprendre : ceux dont on « vole la propriété » entrent bien plus en sympathie dans l’imagination du public que « les entités industrielles qui ont vu empiéter sur le périmètre de leur monopole », qui était la manière la plus commune de parler des #contrefaçons avant que la « propriété intellectuelle » ne prenne l’ascendant.

    En dernière instance, ce que nous appelons « propriété intellectuelle » est justement du #savoir - des #idées, des #mots, des #musiques, des #modèles, des #marques, des #secrets ou des bases de données. Ces choses-là ressemblent à la propriété par certains côtés. On peut les vendre, et parfois vous devez investir de fortes sommes d’argent et de travail dans les développements nécessaires à leur réalisation.

    Hors de contrôle

    Mais la connaissance est différente de la propriété par bien d’autres aspects, au moins aussi importants. En premier lieu, elle n’est pas spontanément « exclusive ». Si vous entrez chez moi, je peux vous en faire sortir (vous exclure de ma maison). Si vous volez ma voiture, je peux la reprendre (vous exclure de ma voiture). Mais une fois que vous avez entendu ma chanson, une fois que vous avez lu mon livre, une fois que vous avez vu mon film, il n’est plus sous mon contrôle. A part avec des électrochocs à forte dose, je ne peux pas faire en sorte que vous oubliiez les phrases que vous venez de lire.

    C’est cette différence qui rend le terme « propriété » si troublant dans l’expression « propriété intellectuelle ».

  • Publications de C&F éditions au premier semestre 2018 - Courte présentation.
    https://cfeditions.com

    Pour le livre, septembre est un mois charnière. Donc pour nous le temps de faire un bilan de nos publications du début d’année... en attendant les surprises de la fin 2018. Voici donc quelques lignes sur les parutions récentes, par ordre chronologique depuis janvier.

    1 - Neige

    Nous avons commencé l’année par un cadeau : un petit livre numérique sur le domaine public, qui est aussi un catalogue complet de nos publications. Même s’il n’est plus appelé en première page de notre site, ce livre gratuit est toujours disponibles. OK, l’été que nous avons connu n’incite pas à se pencher sur la structure de la neige.
    https://cfeditions.com/voeux2018

    2 - Le livre-échange : vies du livre et pratiques des lecteurs

    Dans cet ouvrage, Mariannig Le Béchec, Dominique Boullier et Maxime Crépel font une sociologie de la lecture en partant d’un objet : le livre lui-même. Que font les lectrices et lecteurs avec cet objet, comment vit-il dans leurs mains, comment circule-t-il ? Un regard différent indispensable pour les professions du livre et de la documentation.
    https://cfeditions.com/livre-echange

    3 - Neurocapitalisme : pouvoirs numériques et multitudes

    Un ouvrage traduit de l’italien (et aujourd’hui également publié en espagnol et en anglais). Giorgio Griziotti retrace le passage de l’ère industrielle à celui du capitalisme cognitif, ou plus spécifiquement du biohypermédia, quand les usages du numériques ont des conséquences sur nos subjectivités, individuelles et en groupes. Un passage de l’ordre des appartenances à celui des traversées, qui change beaucoup de choses dans l’analyse du monde contemporain comme dans les perspectives pour le subvertir.
    https://cfeditions.com/neurocapitalisme

    4 - Le souffle de la révolte 1917-1936 : Quand le jazz est là

    Nicolas Beniès poursuit son exploration de la place du jazz dans l’histoire du XXe siècle en écrivant sur la période de révolte qui va de la Révolution russe au front populaire. Révolte populaire et intellectuelle, révolte dans les moeurs, révolte dans les coeurs sur le rythme trépidant du jazz naissant.
    https://cfeditions.com/souffle_revolte
    (le livre inclut un CD-audio pour découvrir la musique dont il est question dans le texte).

    5 - Révolution Paine : Thomas Paine penseur et défenseur des droits humains

    Reprise des deux textes fondateurs de Thomas Paine sur les droits de l’homme, accompagné d’une préface par Peter Linebaugh, historien spécialiste des communs ; d’une mise en perspective par Nicolas Taffin ; et d’un dossier sur les diverses déclaration des droits humains. Un livre réalisé avec les étudiantes du Master édition de l’Université de Caen
    https://cfeditions.com/paine

    6 - Culture participative Une conversation sur la jeunesse, l’éducation et l’action dans un monde connecté.

    Oui, ce livre date de la fin 2017... mais son actualité ne se dément pas. Par trois spécialistes des pratiques culturelles en ligne, Henry Jenkins, Mizuko Ito et danah boyd.
    https://cfeditions.com/cultureParticipative

    Bonne lecture

    #C&F_éditions #Shameless_auto_promo

  • Du côté des communs

    Bonjour,

    Comme vous le savez si vous suivez depuis longtemps le travail de C&F éditions, la question des communs est un des fondamentaux de notre politique éditoriale.

    Le livre « Pouvoir Savoir » de 2005, est un des premiers à mentionner les communs dans leur relation à la propriété intellectuelle (https://cfeditions.com/pouvoirSavoir). Et en 2011, "Libres Savoirs : les communs de la connaissance "permettait de faire le point avec un regard mondial en convoquant des auteurs des cinq continents (https://cfeditions.com/libresSavoirs ). Les articles de ces deux ouvrages sont en accès libre sur le site de l’association Vecam qui nous a accompagné dans ce travail (https://vecam.org/-Publications-).

    J’ai moi-même commis un ouvrage qui est un recueil d’articles : « En communs : une introduction aux communs de la connaissance » (https://cfeditions.com/en-communs) dont il ne reste que quelques dizaines d’exemplaires (dépêchez-vous, comme il s’agit d’un recueil d’articles disponibles par ailleurs sur le web, il ne sera pas ré-imprimé).

    Depuis, le sujet a pris une grande ampleur, à la fois dans le discours politique public, et dans les recherches en sciences humaines et sociales. Nous avons donc d’autres livres en préparation sur ce sujet, dont un ouvrage traduit de l’espagnol « Des communs au municipalisme » à paraître début 2019. Les deux auteurs, César Rendueles et Joan Subirats, sont à la fois des chercheurs et des personnes engagées dans la gestion des « villes en communs », notamment Barcelone et Madrid.

    Mais nous ne sommes pas les seuls à publier en ce domaine, et heureusement. Aussi voici quelques pistes pour des livres et des revues récents qui vont compléter les travaux que nous avons engagé depuis les années 2000.

    Tout d’abord deux revues scientifiques en accès libre que j’ai eu le plaisir et l’honneur de coordonner :

    – Numéro spécial de la revue TIC & Société : « Communs numériques et communs de la connaissance »
    https://journals.openedition.org/ticetsociete/2347

    – Numéro spécial de la revue NETCOM : « Commns urbains et équipements numériques »
    https://journals.openedition.org/netcom/2593
    (en collaboration avec Philippe Vidal, géographe et aménageur qui va proposer bientôt un ouvrage sur « la convention internet » que nous publierons au printemps 2019).

    Puis un ouvrage essentiel pour celles et ceux qui s’intéressent aux communs, qui regroupe ce que l’on pourrait appeler « l’école française des communs » :
    – dictionnaire des biens communs, ous la direction de Marie Cornu, Fabienne Orsi et Judith Rochfeld, publié aux PUF.

    Enfin, le bilan d’un colloque de Cerisy « Vers une république des biens communs ? », dans lequel interviennent des auteurs avec lesquels nous avons aussi l’habitude de travailler (Frédéric Sultan, Valérie Peugeot,...) a été publié aux Éditions Les liens qui libèrent (qui fait aussi un gros travail sur les communs, en publiant notamment Benjamin Coriat ou Michel Bauwens).

    Amis des communs, vos lectures de rentrée sont avancées. Et pour les bibliothèques qui veulent constituer un fonds sur ce thème, voici une liste de départ, évidemment incomplète.

    Bonne lecture,

    Hervé Le Crosnier

    #Communs #C&Féditions #Vecam

  • Parution : Le souffle de la révolte, 1917-1936 : quand le jazz est là
    https://cfeditions.com/souffle_revolte

    J’ai le plaisir de vous annoncer la parution du troisième volet de la trilogie de Nicolas Beniès sur la place du jazz dans l’histoire du XXe siècle.

    Dans la collection « musique en livre », Nicolas Beniès a précédemment étudié la période de bascule de 1959 dans Le Souffle bleu (épuisé, en ré-édition, parution cet automne). Puis il a livré son regard sur le jazz durant l’occupation et à la libération dans Le souffle de la liberté (https://cfeditions.com/souffle1944).

    Le présent ouvrage, Le souffle de la révolte (https://cfeditions.com/souffle_revolte) parle des « débuts » du jazz et de sa relation avec les mouvements sociaux, artistiques, littéraires qui ont secoués les années vingt et trente.

    Le jazz arrive en France en 1917 dans les bagages de l’armée américaine, et connait immédiatement un grand succès populaire. Entre les deux guerres, pour tous les jazzmen et jazzwomen, Paris reste la capitale mondiale de l’accueil des artistes. Le jazz s’infiltre dans les autres arts, notamment la littérature. Durant ces années, le jazz, qui se transmet via l’explosion industrielle du gramophone, demeure un authentique travail artistique, chaque performance étant unique et dotée de l’aura d’oeuvre d’art que lui offre l’improvisation. Ses interprètes réinventent tous les instruments pour les faire sonner différemment. Et le jazz construit le melting-pot culturel, au point de devenir la musique spécifique des États-Unis, par delà le racisme qui perdure.

    Le jazz est un anti-art qui rythme l’esprit de l’époque et libère les corps. C’est la musique de cette révolte qui agite le monde depuis la révolution en Russie jusqu’au Front populaire.

    Le livre est disponible :
    - par commande auprès de votre libraire favori
    - sur les grandes librairies en ligne
    - directement auprès de C&F éditions sur le site https://cfeditions.com

    Bonne lecture

    #Souffle_revolte #Jazz #Musique #Nicolas_Beniès

  • Bonjour,

    Comme vous l’avez peut-être appris, John Perry Barlow est décédé le 7 février des suites de ses problèmes cardiaques. Personnage flamboyant, auteur de la "Déclaration d’indépendance du cyberespace" (8 février 1996, hasard des dates), Barlow occupe une place à part dans la "mythologie" de l’internet. Bien que l’on puisse contester ses idées et son approche libertarienne, il faut lui reconnaître une plume, un style, une énergie hors du commun, qui a marqué très largement les discours sur l’internet et le cyberespace.

    L’auteur de science-fiction cyberpunk Bruce Sterling décrit Barlow en 1992 comme « un pur extraterrestre de la pratique des réseaux informatiques. Il avait une écriture de poète, concise et imagée. Il avait également la perspicacité d’un journaliste, ainsi qu’un esprit loufoque et le sens profond de l’autodérision. Enfin, il était tout simplement doué d’un charme personnel phénoménal. »

    Il est donc tout naturel que John Perry Barlow, et notamment son texte « La déclaration d’indépendance du cyberespace », ait été commenté par les auteur·e·s de C&F éditions. Quelques extraits ci-dessous.

    Olivier Ertzscheid : "L’appétit des géants : pouvoir des algorithmes, ambitions des plateformes"
    https://cfeditions.com/geants

    danah boyd : "C’est compliqué : les vies numériques des adolescents"
    https://cfeditions.com/boyd

    Fred Turner : "Aux sources de l’utopie numérique : de la contre-culture à la cyberculture, Stewart Brand un homme d’influence"
    https://cfeditions.com/utopieNumerique

    Olivier Ertzscheid

    L’auteur de « L’appétit des géants » lui a rendu un hommage très particulier et significatif dans les colonnes de Libération du 9 février. Il propose de ré-écrire la « Déclaration d’indépendance du cyberespace » en version 2018... non plus en s’adressant aux tenants du monde industriel, comme le faisait Barlow en 1996, mais aux géants du monde numérique qui emprisonnent l’énergie des internautes dans leurs systèmes de contrôle et leurs espace privés.

    Extrait :

    « Plateformes aux tons pastels et aux logos colorés, vous géants fatigués aux CGU d’airain et aux algorithmes d’acier, je viens du temps des internets d’avant, où nous n’avions pas de "comptes" mais des pages, où chacun pouvait disposer d’une adresse et n’était pas contraint d’habiter par habitude et par lassitude sous le même grand F bleu qui orne votre jardin fermé, et de vivre dans cette fausse proximité que vous nous avez tant vanté et qui est d’abord une toxique promiscuité.

    Au nom du présent que vous avez institué, je vous demande à vous qui êtes désormais le passé, de nous laisser tranquilles. Vous n’êtes plus les bienvenus parmi nous. Vous avez trop de souveraineté pour que celle-ci ne soit pas enfin questionnée et abolie. »

    On peut retrouver le texte complet et l’introduction/hommage sur Libération (http://www.liberation.fr/debats/2018/02/09/une-nouvelle-declaration-d-independance-du-cyberespace_1628377) et sur le blog Affordance (http://affordance.typepad.com//mon_weblog/2018/02/nouvelle-declaration-independance-cyberespace-hommage-john-perry )

    danah boyd :

    C’est dans la « Déclaration d’indépendance du cyberespace » que John Perry Barlow utilisa le premier la notion de " digital natives ". Jeune geekette à l’époque de ce texte, danah boyd est resté frappée par la verve de Barlow... mais montre elle aussi combien les dynamiques ont changé, et combien cette notion de "digital natives" est devenu la tarte à la crème des spécialiste du marketing, mais ne représente rien pour les jeunes, ni pour les sociologues.

    extrait :

    « Des manifestes, à l’image de la "Déclaration d’indépendance du cyberespace" de John Perry Barlow en 1996, me parlaient profondément. Barlow disait alors devant les leaders économiques réunis au forum de Davos que la nouvelle « maison de l’Esprit » permettait des « identités sans corps ». J’étais fière d’être une de ces enfants dont il parlait, et qui se vivait comme « native » de cette nouvelle civilisation.

    Vingt ans après, les dynamiques de l’identité en ligne s’avèrent très largement différentes de ce que les premiers adeptes de l’internet avaient imaginé. Même si les jeux en ligne et les mondes virtuels sont populaires parmi certains groupes de jeunes, il existe une différence culturelle majeure entre les sites qui permettent d’endosser un rôle et les médias sociaux, largement plus fréquentés, qui tendent à encourager une atmosphère beaucoup moins fictionnelle. Même si les pseudonymes sont fréquents dans ces environnements, le type de travail de l’identité qui se déroule dans les médias sociaux tels Facebook est très différent de celui que Turkle avait imaginé au départ. De nombreux adolescents aujourd’hui vont en ligne pour socialiser avec des amis qu’ils connaissent dans le monde physique, et ils se définissent eux-mêmes dans des contextes en ligne qui interagissent fortement avec des communautés sociales non-médiées. Ces pratiques, qui encouragent une plus grande continuité entre les mondes en ligne et hors ligne des adolescents, étaient bien moins fréquentes quand j’étais jeune. »

    et

    « La notion de digital natives a des racines politiques, principalement issues du techno-idéalisme américain. Dans sa volonté de contraindre l’élite globale à reconnaître l’importance de la société numérique émergente, John Perry Barlow, un poète reconnu, par ailleurs cyberlibertarien notoire, a forgé ce concept pour diviser le monde entre « eux » et « nous ». Barlow, connu pour avoir été le parolier du groupe The Grateful Dead, savait facilement trouver des mots provocants pour exprimer ses opinions politiques. Ce manifeste lançait un défi explicite aux « gouvernements du monde industriel ». En plaçant ceux qui « venaient du cyberespace » en opposition au monde du passé, il organisait l’affrontement des « natifs » et des « immigrants ».

    Barlow n’était certainement pas le premier à suggérer que les jeunes sont, en raison de leur date de naissance, intimement partie prenante de ce paysage numérique émergent. Mais son langage poétique a mis en relief les craintes implicites d’une fracture générationnelle qui accompagnerait les technologies. En écrivant sa déclaration, il voulait susciter des réactions… et il y est parvenu. Mais beaucoup ont pris sa métaphore au premier degré. Il était fréquent de voir des discours publics mettre en avant l’idée que les « natifs » auraient des pouvoirs et des compétences techniques particulières. L’idée sous-jacente de ces lectures de Barlow est que les adultes doivent craindre ces jeunes qui auraient hérité d’un savoir à leur naissance. »

    Fred Turner

    C’est bien entendu l’historien de l’internet Fred Turner qui offre dans son livre « Aux sources de l’utopie numérique » les hommages comme les critiques les plus soutenues de l’oeuvre et de l’approche de John Perry Barlow.

    Extraits :

    « Barlow rappelait à ses lecteurs « Je vis à barlow@eff.org. C’est là où j’habite. C’est ma maison. Si vous voulez me parler, c’est le seul endroit où vous êtes sûrs de me trouver, à moins que vous ne soyez déjà en face de moi – physiquement. Il est impossible de savoir où je suis. Depuis avril, je ne suis pas resté plus de six jours dans un même lieu. » Dyson et Barlow s’étaient transformés en paquets d’informations, au sens métaphorique, naviguant de conseils d’administration en conférence et agences de presse. Leur perception de l’espace s’était disloquée et s’ils avaient toujours le sentiment d’avoir un foyer, ce dernier était devenu distribué, collant parfaitement à leur idée d’avoir une maison sur la toile.

    De prime abord, la représentation du monde en système d’information telle que le conçoit Kelly s’inscrit fortement dans la pensée d’une époque, celle des années quatre-vingt-dix. Une analogie entre réseaux d’entreprises et écosystèmes naturels sous-tend cette représentation. Une analogie qui imprègne la vision, commune à Barlow et Dyson, d’un monde libéré de sa bureaucratie et guéri de sa schizophrénie grâce à l’internet. Mais à y regarder de plus près, elle pose également une énigme historique. L’idée selon laquelle le monde matériel peut être comparé à un système d’information et modélisé par ordinateur ne date pas de l’internet, mais apparaît bien plus tôt, durant la Seconde Guerre mondiale, dans et autour des laboratoires de recherche financés par l’État, notamment le Radiation Laboratory du MIT. Ces laboratoires ont orienté le développement de l’informatique aux États-Unis.
    [...]
    En 1990, la technologie et les méthodes de management caractérisant le WELL, en sus des réseaux qui s’étaient regroupés autour du système et des organisations proches du Whole Earth, servirent de références pour redefinir le cyberespace lui-même. Cette année-là, John Perry Barlow, expert en informatique, fut unanimement désigné comme la première personne à avoir accolé le mot cyberespace à ce qui n’était encore que le croisement entre les télécommunications et les réseaux informatiques. Puisant largement dans son expérience du WELL, il décrivait ce nouveau cyberespace structuré autour de réseaux informatiques comme une « frontière électronique ». Ce faisant, il bousculait la représentation autrefois dystopienne d’une informatique interconnectée en un espace imaginé pour que les individus puissent se recréer et construire leurs communautés dans les termes provenant des idéaux néo-communalistes. À l’instar des territoires ruraux des années soixante, le cyberespace de Barlow demeurerait au-delà de tout contrôle gouvernemental. Et tout comme un happening ou un Acid Test, il fournirait le décor et les outils au travers desquels les individus entretiendraient des liens intimes et désincarnés entre eux. En invoquant l’image de la frontière électronique, Barlow métamorphosait les normes locales du WELL, notamment son éthique communautarienne dérivée du Whole Earth, son allégeance à une forme de gouvernance non hiérarchique et sa rhétorique cybernétique, en une métaphore universelle de l’informatique en réseau. Dès le milieu des années quatre-vingt-dix, l’image du cyberespace telle que dessinée par Barlow était sans nul doute devenue l’emblème le plus populaire non seulement des formes émergentes de communication via réseaux informatiques, mais également des formes horizontales d’organisation sociale ou encore des modèles dérégulés de transactions économiques.
    [...]

    Durant l’été 90, Barlow se rendit dans les bureaux du VPL Research de Jaron Lanier et endossa une paire de visiophones et de gants de données VPL. Il publia dans Mondo la description suivante de son expérience : « Soudain, je n’ai plus de corps. Tout ce qui reste du fatras vieillissant qui constitue la plupart du temps mon enveloppe corporelle, c’est une main auréolée d’or qui flotte devant moi telle la dague de Macbeth. Je pointe un doigt vers l’étagère de livres accrochée au mur du bureau et la parcours lentement de haut en bas sur toute sa hauteur... Dans cet environnement palpitant d’inconnu, j’ai été réduit à un seul point de vue. Le sujet “moi” bée intégralement dans un abîme de questions brûlantes. Un véritable Dysneyland pour épistémologues. » Barlow aurait très bien pu décrire là un trip sous acide. Malgré toutes les technologies numériques impliquées, l’expérience dont Barlow fait le récit appartient autant aux années soixante qu’aux années quatre-vingt-dix. Et au cas où le lecteur n’aurait pas percuté, Barlow cite Lanier : « Je pense que c’est le truc le plus incroyable depuis notre virée sur la lune » .

    Barlow qui s’était converti plutôt tardivement à la puissance des technologies numériques, était cependant un vieux briscard du mysticisme et du LSD. Fils de propriétaires de ranch dans le Wyoming, il avait été élevé dans un esprit Mormon, attaché au Parti Républicain. Il n’avait pas été autorisé à regarder la télévision avant l’âge de 11 ans et lorsqu’il le put, il regarda essentiellement des programmes de télévangélistes. À 14 ans, il fut envoyé dans une école catholique et, ironie du sort, c’est à ce moment-là qu’il commença à perdre la foi. À la n des années soixante, alors qu’il fréquentait l’Université de Wesleyan dans le Connecticut, il prit régulièrement part aux activités du groupe de Timothy Leary situé à Millbrook, dans l’État de New York. Sa foi refit surface à l’issue de son premier voyage sous acide. « Le sentiment qu’il y avait quelque chose de sacré dans l’univers m’animait de nouveau », raconta-t-il plus tard. Mais cette présence sacrée ne pouvait être contenue dans un dogme en particulier. Barlow se tourna plutôt vers les inclinations mystiques de Pierre Teilhard de Chardin, prêtre catholique dont il avait découvert les œuvres lorsqu’il était à l’université, et de Gregory Bateson, dont il avait lu Steps to an Ecology of Mind au début des années soixante-dix.
    [...]

    Au début du mois de juin, peu de temps après avoir lu le récit de Barlow sur le WELL, dans un geste qui est depuis entré dans la légende de la cyberculture, Kapor qui se trouvait à proximité de Pinedale, Wyoming, à bord de son jet privé, appela Barlow depuis son avion et lui demanda s’il pouvait faire halte chez lui. Ils s’étaient rencontrés auparavant tant socialement que professionnellement (Barlow avait interviewé Kapor pour le compte d’un magazine informatique) mais ne se connaissaient pas vraiment pour autant. Cet après-midi-là, assis dans la cuisine de Barlow, ils échangèrent sur les différentes opérations répressives menées alors par le gouvernement. Ils décidèrent ensemble de créer une organisation nommée la Computer Liberty Foundation. [...]
    La première et la plus influente des métaphores auxquelles se référait Barlow fut celle de la « frontière électronique ». Kapor et Barlow, tous deux maîtres incontestés de la mise en réseau, obtinrent rapidement une couverture médiatique pour leur nouvelle organisation ainsi que des propositions de financement en provenance de Steve Wozniak, cofon- dateur d’Apple, et de John Gilmore de Sun Microsystems. Ils initièrent une conférence sur le WELL et recrutèrent Stewart Brand pour étoffer le conseil d’administration de la fondation
    [...]

    Tous ceux qui étaient présents au dîner s’accordèrent sur l’idée que l’informatique en réseau était selon les propres termes de Barlow « d’authentiques confins ». « J’ai proposé Electronic Frontier Foundation durant le repas », se souvint Barlow, « et tout le monde semblait trouver ça bien. »

    En dépit de leur orientation libertarienne, les plumes d’Esther Dyson, de John Perry Barlow et de Kevin Kelly exhalaient un parfum de nostalgie d’un monde égalitaire. Pour ces auteurs, et pour ceux que leurs écrits auront guidé, l’internet public des premiers temps semblait préfigurer et aider à faire naître un monde dans lequel chaque individu pourrait agir dans son propre intérêt et dans le même temps produire une sphère sociale unifiée, un monde dans lequel nous serions « tous un ». Cette sphère ne serait pas gouvernée par les décisions de politiques agonistiques, mais s’en détournerait pour suivre le chemin de la prise de pouvoir individuelle assistée par les technologies et l’établissement d’agoras en pair à pair. Pour les prophètes de l’internet, comme pour celles et ceux qui s’en retournèrent à la terre quelque trente ans plus tôt, c’était le gouvernement, imaginé en colosse bureaucratique écrasant, qui menaçait de détruire l’individu ; l’information, la technologie et le marché représentaient alors le salut. »

    La boucle est bouclée. Du Barlow prestidigitateur du discours de l’internet à la situation de concentration et de dépendance actuelle de l’internet à une poignée de géants, il était temps de faire revivre des utopies positives pour que l’internet redevienne ce compagnon de la liberté et de l’action collective. Ce qu’Olivier Ertzscheid a tenté de faire dans son hommage/pastiche de la « Déclaration d’indépendance du cyberespace - V2.0 »

    Bonnes lectures à vous.

    Hervé Le Crosnier

    #John_Perry_Barlow #Fred_Turner #danah_boyd #Olivier_Ertzscheid #C&F_éditions

  • Intéressant article sur les relations sociales sur #Mastodon (mais cela s’applique à nd’autres rézosocios), la censure, le safisme, etc. J’ai bien aimé l’exemple de Bob et l’importance du contexte (et le problème du « context collapse », concept que je ne connaissais pas)

    https://nolanlawson.com/2018/01/02/decentralized-identity-and-decentralized-social-networks

    La solution proposée (systématiquement se couper en plusieurs personnalités avec des comptes différents sur des instances différentes) est tentante mais souffre de deux problèmes : un technique (les logiciels clients ne rendent pas cela très facile, et le risque de se tromper est élevé comme la fois où Assange avait utilisé le compte officiel Wikileaks par erreur). Et un autre problème plus politique : ce n’est pas satisfaisant de nier un aspect de sa personnalité.

  • L’appétit des géants | Bulletin des bibliothèques de France
    http://bbf.enssib.fr/critiques/l-appetit-des-geants_67846

    Olivier Ertzscheid est un auteur bien connu des bibliothécaires. Son blog Affordance.info est une valeur sûre depuis 2005. Plus de 2 500 billets y ont été publiés depuis lors. On pourrait se dire que lire un ouvrage qui reprend une partie de ces publications est une perte de temps… et que l’on peut tout retrouver en ligne si on en a envie. Oui, mais voilà, on ne le fait pas ! Car comment retrouver la chronologie des moments phares, distinguer le significatif du commentaire, tisser du sens dans cette profusion de matériaux ? Noyés dans ce flux d’excellentes analyses, on (j’)en perd(s) souvent l’essentiel.

    O. Ertzscheid montre très clairement comment l’utopie de 1998 prônant la diffusion libre de tous les contenus, la mise à disposition neutre de l’ensemble des connaissances universelles, s’est transformée au fil du temps en dystopie, « face sombre de la promesse initiale », rappelée dans un billet prodigieux intitulé « Appendice A  : le jour où Google a renoncé à sa régie publicitaire ». Ce qui est frappant dans l’autopsie faite au scalpel de l’idéal initial de démocratie de l’information et du partage, c’est de comprendre l’évolution des objectifs des « géants de l’internet ». Aucun machiavélisme ne préexistait visant le contrôle des données personnelles. En 1998, alors que Larry Page et Sergueï Brin disent clairement qu’il n’y aura aucune publicité sur leur moteur, ils expriment sans doute sincèrement leur projet. Il est passionnant de comprendre comment cette hydre s’est développée en se nourrissant de l’air du temps, de l’évolution des pratiques, de la diffusion de l’accès à internet, de l’appétence des usagers pour la recherche d’information, et plus récemment, pour le partage et la rediffusion, livrant eux-mêmes leurs profils, leurs goûts, leurs réseaux d’amis à des outils capables de les digérer, chacun surenchérissant dans l’exposition de soi dans l’ignorance coupable qu’il fournit des données qui pourront, d’une certaine façon, aliéner sa liberté. N’est-ce pas là un des plus beaux exemples de projet agile ne cessant de se réinventer et de se complexifier au fur et à mesure que les utilisateurs s’approprient (et renchérissent) la version courante du produit. Ces itérations ne font-elles pas que nous sommes tous un peu responsables de cette évolution qui aboutit, comme l’écrit l’auteur, à ce que l’« homme [devienne] un document comme les autres » ?

    O. Ertzscheid écrit joliment que « le “like” a tué le lien », le premier étant un outil de segmentation marketing quand le second serait un fil d’organisation documentaire. Cette « économétrie de l’attirance » crée, explique-t-il, une polarisation des contenus, notamment ceux diffusés sur Facebook où peu à peu seules les informations susceptibles de nous plaire apparaissent sur notre mur, exacerbant l’entre-soi, lissant l’expression de la diversité culturelle, démultipliant l’écho de certaines nouvelles, etc. Vient le moment où les internautes se réveillent dans un monde fermé, contrôlé par le marketing, « un monde hyper-territorialisé sous le contrôle de quelques multinationales ».

    Ces éléments, et bien d’autres, sont présentés au travers de démonstrations limpides, largement documentées faisant de cette lecture une succession de découvertes et de prises de conscience heureuses. Il y a en effet un certain bonheur à comprendre ces logiques qui gouvernent désormais nos vies. Bloggeur militant, Olivier Ertzscheid nous éclaire sur les enjeux culturels, relationnels et démocratiques de nos usages numériques, nous permettant de réfléchir en connaissance de cause à nos pratiques et à nos possibilités d’agir en conscience. Et tout à coup, on se sent un peu moins bête et on a envie de rattraper le temps perdu en essayant d’apporter sa pierre à des actions qui permettraient de remettre un peu d’éthique dans les pratiques numériques.

    #C&F_éditions #Olivier_Ertzscheid #Appetit_géants

  • Sur les engagements antimilitaristes et anti-ségrégation de Jon Hendricks, chanteur de jazz qui vient de décéder. par Nicolas Beniès.

    Extraits du livre de Nicolas Béniès Le souffle de la liberté : 1944, le jazz débarque.
    https://cfeditions.com/souffle1944

    Les plages du débarquement sont encore pleines du sang de ces jeunes gens. De temps en temps le sable s’en souvient, avec horreur, et raconte des exploits pour cacher ce sang que les commémorations ne sauraient voir. Les cimetières sont trop abstraits pour pouvoir parler. Ils occultent cette abominable réalité.

    Fortement marquée par la ségrégation, l’armée américaine laisse peu de noirs débarquer. Ils seront 1770 à Omaha Beach (sur 29.714 Américains) et 1200 à Utah Beach (sur 31.912). On raconte que la hiérarchie avait peur de voir les soldats afro-américains armés prendre conscience de la possibilité de tuer les officiers. Ils furent souvent ceux qui maniaient les ballons explosifs tenus au bout de câbles d’acier destinés à bloquer les interventions aériennes. Il faudra attendre 2009, soit après l’élection de Barack Obama, pour que William Dabney, dernier survivant du 320e bataillon, entièrement composé d’Afro-Américains, ne soit décoré par la France de la Légion d’Honneur. Comme environ quatre-vingts pour cent des soldats, les Afro-Américains participèrent principalement aux opérations d’intendance, notamment à Cherbourg.

    Le vocaliste/poète/parolier Jon Hendricks, revenu sur les lieux cinquante ans après, et une dernière fois au festival Jazz sous les Pommiers de Coutances en mai 2013, s’en souvient avec acuité.

    Il ne trouvera son salut, comme beaucoup d’autres, que dans la fuite. Il racontera en mai 1994, à Pascal Vannier et à moi-même, son débarquement.

    Jon dénonce les conditions dans lesquelles il a fait son service militaire dans le Sud des États-Unis. Dans l’armée, les Noirs « étaient traités comme des esclaves », avec l’interdiction d’aller et de venir. « L’émancipation n’a pas apporté la liberté. Nous sommes passés de l’esclavage physique à l’esclavage économique. Comment aller et venir dans une société où le droit à un travail vous est refusé faute d’éducation ? »

    Il se retrouve dans une armée ségrégationniste qui le conduit à s’interroger sur la notion de démocratie, cette démocratie américaine qui dit combattre le nazisme « ressemble à une farce ». Comment dire, s’interroge-t-il, l’indicible, l’inexplicable ? Quels mots faut-il employer ? De quelle logique se servir quand on se trouve au-delà de toute logique ? « Finalement », dit-il avec ironie, « l’armée l’a compris et a intégré les Noirs... au moment où c’était le plus dangereux. »

    Dans l’armée « je me sentais complètement en porte à faux. Qu’est-ce que je fichais là ? Je venais tuer des gens alors que mon but était que les gens se sentent bien ». C’est le sens qu’il donne à son travail d’artiste. Sait-il qu’il rejoint Jacques Prévert lorsqu’il dénonce la stupidité de la guerre ? Ne pas regarder les Blancs dans les yeux, descendre du trottoir lorsqu’on croisait un Blanc, ces humiliations quotidiennes sont aussi le lot de tous les Noirs à cette époque. « J’ai fait mes classes dans le Sud. C’était laid et brutal. On ne pouvait pas descendre en ville sans se faire rosser... ou tuer. » Il ajoutera : « Tous les officiers étaient Blancs et racistes. “Bonjour” de notre part était, pour eux, une insulte. Tout se ramenait à la haine. »

    Jon Hendricks n’en rajoute pas. Les grands écrivains du Sud des États-Unis, à commencer par William Faulkner avec sa saga des Snopes, ont décrit toutes ces situations, ces lynchages, la bêtise raciste meurtrière. Faulkner disait que les Snopes lui faisaient peur... Erskine Caldwell enquêtera sur ce Sud pour retrouver son ami d’enfance Bisco, et ce récit est celui du racisme quotidien enraciné dans la « culture » de ces Blancs qui vivent pourtant dans des conditions similaires à celles des Noirs. Pour les écrivains récents, James Lee Burke, et son double Dave Robicheaux, savent rendre compte des permanences de cette société américaine, sans manichéisme.

    Cette non-intégration, ce mépris expliqueront en partie la conversion de beaucoup d’entre eux à la religion musulmane. Ainsi, ils changeront de nom pour rompre avec le passé esclavagiste – leur nom provient souvent du maître blanc – et avoir sur leur carte d’identité la mention « M » pour Muslim au lieu de « Black ».

    Jon Hendricks dit avoir rencontré un paysan normand « qui nous a sortis de la boue pour nous abriter dans sa grange. L’amour est fait de petites choses. Il nous a offert à manger. Il est allé déterrer le calvados. Cette attitude simple du paysan en France, comme celle du reste de la population, fut le premier signe d’humanité que nous avions rencontré. »

    Ce débarquement, pour Jon, est à l’origine de deux événements importants : « Ma relation d’amour avec la France a commencé à ce moment- là » et le « début d’une folie en moi s’est déclenchée [...] comme la haine de la guerre » et le rejet des politiciens. « Il faudrait peut-être se débarrasser des politiciens et donner le pouvoir aux artistes » conclut-il de sa référence à Platon, avec un sourire qui n’appartient qu’à lui.

    Rentré aux États-Unis, Jon fera des études de Droit, mettra ses compétences au service de la NAACP, la grande association qui défend les droits des Noirs. « Des prisonniers allemands comme Von Braun qui nous a bombardé de V1 et de V2 jouissait de plus de liberté que nous. »

    Plein d’autres anecdotes et analyses dans le livre de Nicolas Beniès Le souffle de la liberté.
    https://cfeditions.com/souffle1944

    #Jazz #Jon_Hendricks #Antiracisme #Débarquement #Nicolas_Beniès

  • Jon Hendricks, 96, Who Brought a New Dimension to Jazz Singing, Dies - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2017/11/22/obituaries/jon-hendricks-96-who-brought-a-new-dimension-to-jazz-singing-dies.html

    Jon Hendricks, a jazz singer and songwriter who became famous in the 1950s with the vocal trio Lambert, Hendricks & Ross by putting lyrics to well-known jazz instrumentals and turning them into vocal tours de force, died on Wednesday in Manhattan. He was 96.

    Mr. Hendricks did not invent this practice, known as vocalese — most jazz historians credit the singer Eddie Jefferson with that achievement — but he became its best-known and most prolific exponent, and he turned it into a group art.

    Lambert, Hendricks & Ross, with Mr. Hendricks as principal lyricist and ebullient onstage between-songs spokesman, introduced the concept of vocalese to a vast audience. Thanks not just to his clever lyrics but also to the group’s tight harmonies, skillful scat singing and polished showmanship, it became one of the biggest jazz success stories of the late 1950s and early ’60s.

    Une anecdote très intéressante, qui montre la grande difficulté que représente intégrer le jazz, s’imprégner de jazz. Même les choristes n’arrivaient pas a rendre le balancement, le feeling qui fait le jazz, ce lui qui ne s’écrit pas sur une partition, mais se transmet par le disque, l’imitation et la participation à la famille des musicien·ne·s de jazz.

    Mr. Hendricks proceeded to write words for 10 songs from the Count Basie band’s repertoire, based on the original recordings. Mr. Lambert wrote vocal arrangements. ABC-Paramount Records agreed to turn the concept into an album.

    Mr. Hendricks and Mr. Lambert hired a rhythm section to accompany their vocals and a 12-piece choir to simulate the sound of the Basie band’s reed and brass sections. When the choir had trouble mastering the rhythmic nuances of the Basie style, Annie Ross, a British-born jazz singer who had made some vocalese recordings of her own, was brought in to coach it.

    Ms. Ross’s efforts to imbue the studio vocalists with the proper jazz feeling proved futile, and they were let go. She ended up singing on the session with Mr. Lambert and Mr. Hendricks; their voices were multitracked, a rarity in those days.

    The resulting album, “Sing a Song of Basie” (1958), was a hit. In the wake of its success, the three vocalists decided to make their partnership permanent.

    Étrange article du New York Times qui ne parle jamais des engagements politiques et anti-ségrégationnistes de Jon Hendricks, de sa participation à la NAACP... Pour cela, il faut se reporter au livre de Nicolas Beniès Le souffle de la liberté (https://cfeditions.com/souffle1944)
    voir https://seenthis.net/messages/646938

    #Jon_Hendricks #Jazz #Vocalises

  • Le MoMA et le Cercle démocratique
    https://cfeditions.com/cercleDemocratique

    Bonjour,

    Vient de s’ouvrir à Paris une grande exposition à la Fondation Louis Vuitton avec des oeuvres majeures extraites des collections du Museum of Modern Art (MoMA) de New York. Une magnifique collection d’œuvres du XXe siècle provenant d’un des musée majeur de la planète.

    Dans son ouvrage « Le Cercle démocratique », publié par C&F éditions en français, Fred Turner consacre une large part de son analyse au rôle démocratique joué par les musées et particulièrement par le MoMA.

    Herbert Bayer, membre éminent du Bauhaus a inventé pour le MoMA des espaces immersifs, des encerclements de textes, d’images, d’objets qui devaient permettre aux visiteurs de se questionner eux-mêmes à partir du « champ étendu de la vision ». Durant la Seconde Guerre mondiale, le MoMA a servir de repaire au Comitee for democratic morale, un groupe d’intellectuels qui voulaient mobiliser les américains contre le nazisme sans recourir aux méthodes de la « propagande » dont on avait mesuré les dégâts en Allemagne.

    L’exposition de 1941 « Road to victory » est ainsi conçue comme un multimédia, avec textes, images et films encerclant les visiteurs. Le livre montre à la fois l’impact et les théories derrière ces conceptions, mais également les usages détournés qui vont suivre. Car ce modèle immersif va, durant la guerre froide, servir la propagande américaine dans le monde. Les expositions universelles et la grande expo-photo « The family of man » sont ainsi de outils pour défendre the american way of life ... qui est surtout une défense et illustration de la société de consommation.

    Ce qui est passionnant dans ce plongeon dans l’histoire du multimédia avant le numérique, c’est de voir comment les techniques, les projets et les usages inventés alors se retrouvent dans le multimédia global d’aujourd’hui. Comment l’idée de permettre à chacun de décider en connaissance de cause se renverse en bulles de filtres et réseaux d’influence. Le multimédia numérique a commencé principalement avec des outils pédagogiques, de l’hypertexte organisant des connaissances... avant de devenir le support d’un « individualisme autoritaire » et la boîte à malice se situant « au delà de la vérité » qui existe aujourd’hui... et qui n’enlève pourtant rien à nos désirs d’utiliser le multimédia pour construire un monde plus démocratique.

    Jamais univoque et directif, le livre de Fred Turner permet de reconsidérer les événements du passés comme les tendances récentes. Ce livre a obtenu une bourse de soutien du College of American Art et de la Terra Foundation for American Art .

    Il fait un complément idéal pour tous les visiteurs de l’exposition des œuvres du MoMA de Paris qui dure jusqu’au mois de mars. Et pour tous, il pose des questions d’une brûlante actualité tout en replongeant dans l’histoire et le rôle de l’art, des intellectuels et des artistes

    Bonne lecture

    Hervé Le Crosnier

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    Le Cercle démocratique : Le design multimédia de la Seconde Guerre mondiale aux années psychédéliques
    par Fred Turner, traduction par Anne Lemoine.
    390 p., 29 €

    https://cfeditions.com/cercleDemocratique

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    [Extraits de la première parties concernant le MoMA (il y a de nombreux endroits où l’on retrouve le MoMA dans ce livre)
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    Au cours de ses dix premières années d’existence, le Museum of Modern Art permet aux Américains de découvrir l’impressionnisme, le futurisme et le cubisme, mais aussi l’architecture moderne, la photographie et la typographie. En 1939, après l’invasion de la Pologne par Hitler, son directeur Alfred Barr et sa femme décident de porter immédiatement secours aux artistes avant-gardistes. Grâce au prestige du musée et du nom de la famille Rockefeller qui les soutient, ils réussissent à faire venir plusieurs artistes réputés aux États-Unis, parmi lesquels Marc Chagall, Max Ernst et Jacques Lipschitz. Avant même l’attaque de Pearl Harbor, Barr et les Rockefeller commencent à transformer le musée en une machine de production idéologique qui appuiera les efforts de propagande des États-Unis au cours de la guerre froide.
    Le champ étendu de la vision développé par Herbert Bayer jouera un rôle important dans ce processus.
    [...]
    Pour les critiques d’art américains, le point le plus surprenant de l’exposition n’est pas tant son contenu que la disposition de celui-ci. Puisque le nouveau bâtiment qui doit héberger le Museum of Modern Art est en cours de construction dans la 53e rue Ouest à Manhattan, Bayer installe l’exposition dans l’espace temporaire du musée, alors situé dans le hall du Rockefeller Center. Gropius et Bayer divisent l’exposition en six sections, chacune possédant sa propre galerie : « Le travail sur le cours élémentaire », « Les ateliers », « Typographie », « Architecture », « Peinture » et « Travaux d’écoles influencées par le Bauhaus ». Sous l’impulsion de Bayer, ces zones deviennent ensuite des variations des environnements visuels élargis qu’il a créés à Paris en 1930 et à Berlin en 1935.
    [...]
    Au gré de leurs déplacements de salle en salle, les visiteurs découvrent des empreintes sur le sol et des représentations graphiques de mains sur les murs qui les orientent vers de nouvelles parties de l’exposition. Un œuf géant est accroché à un mur ; il représente l’enseignement de la forme dans le programme de première année. Des photographies orientées vers le bas sont placées au-dessus des têtes des visiteurs ; des cercles chromatiques pendent du plafond. Dans une salle, un œil gigantesque dessiné sur un mur, juste en dessous d’une fente, observe le visiteur.
    [...]
    Selon l’idéologie du premier Bauhaus, la scénographie de Bayer transforme l’exposition en Gesamtkunstwerk (œuvre d’art totale). Conformément à ses théories de vision étendue, elle encercle les visiteurs, les pousse doucement dans l’une ou l’autre direction, les encourage à suivre le mouvement figuré sur les murs et le sol. Comme dans la psychologie gestaltiste qui sous-tend les théories de Bayer, les visiteurs doivent faire la synthèse des éléments qui leur sont présentés pour se les approprier en construisant des images internes cohérentes. L’exposition même peut suggérer, présenter, abriter ou encadrer mais, au final, il revient aux visiteurs d’agencer leurs propres images du Bauhaus pour qu’elles forment un tout.
    [...]
    Quelques années plus tard, le Museum of Modern Art devient une plate-forme de renforcement du moral américain. Associées à un mode environnemental de direction des mouvements des visiteurs, la flexibilité et l’indépendance offertes par Bayer à ses visiteurs deviendront alors aux yeux des critiques un mode de propagande typiquement pro-américain. La vision étendue de Bayer résout le problème posé par la propagande fasciste et les médias de masse. En effet, il accorde au visiteur un degré important d’agentivité par rapport aux éléments visuels qui l’entourent mais, dans le même temps, il contrôle la forme du champ dans lequel le visiteur est susceptible de rencontrer ces éléments. Grâce à cela, la vision étendue peut amener le visiteur américain à rétablir son propre moral dans des termes fixés par le champ qui l’entoure. Cela signifie qu’il peut exercer cette forme d’agentivité psychologique individuelle dont dépend la société démocratique, et qu’il peut ainsi éviter de devenir l’homme apathique de la masse qui caractérise l’Allemagne nazie. Néanmoins, cette agentivité lui est offerte dans des termes définis par les besoins de l’État américain, et articulés selon la diction visuelle du Bauhaus.
    [...]
    Malgré l’échec de For Us the Living, on ne saurait surestimer les liens étroits qui unissent le Museum of Modern Art au gouvernement américain, pas plus que l’intensité de ses efforts de propagande à la veille de la Seconde Guerre mondiale et au cours de celle-ci. Le musée ne se contente pas de préparer des expositions : il sert également de plate-forme intellectuelle et interinstitutionnelle. En son sein, les artistes rencontrent des diplomates, les anthropologues développent des supports de formation culturelle et les soldats viennent panser les blessures psychologiques que la guerre leur a infligées.
    [...]
    De tous les projets menés à bien, une exposition surtout fait la fierté des responsables du musée : le grand succès propagandiste de 1942, Road to Victory. L’exposition « n’est pas seulement un chef- d’œuvre d’art photographique, mais elle est une des expositions les plus émouvantes et les plus fascinantes jamais organisées au musée ».
    [...]
    En septembre 1941, alors que Margaret Mead et le Committee for National Morale s’efforcent de monter leur exposition sur la démocratie au Museum of Modern Art, l’administrateur David McAlpin se met en contact avec le photographe Edward Steichen. Le musée a commencé à accueillir de petites expositions consacrées à la guerre en Europe et aux idéaux américains au sein du pays, et McAlpin espère que Steichen pourrait en monter une autre dans la même veine.
    [...]
    L’exposition qui en résulte fusionne le photoréalisme familier du magazine Life avec les tactiques gestaltistes de la vision étendue développées par Bayer – et les idéaux utopiques du Bauhaus avec les impératifs propagandistes des États-Unis en guerre.
    Bayer conçoit l’exposition comme une route qui serpente à travers tout le premier étage du Museum of Modern Art en passant devant des images et des textes de tailles variables.

    On pourrais citer ainsi des pages entières du livre... mais je vous laisse les découvrir dans le flux même du texte de Fred Turner, avec des détails d’historiens et une visions globale sur l’importance des musées et des expositions dans la conception « multimédia » et son enjeu propagandiste. Et du rôle tout particulier que joue le MoMA et les artistes-théoriciens du Bauhaus dans ce projet.

    #C&Féditions #Fred_Turner #Cercle_démocratique #Bauhaus #MoMA #Propagande

  • Why You’ve Never Heard of a Charter as Important as the Magna Carta | naked capitalism
    https://www.nakedcapitalism.com/2017/11/youve-never-heard-charter-important-magna-carta.html

    It is scarcely surprising that the political Right want to ignore the Charter. It is about the economic rights of the property-less, limiting private property rights and rolling back the enclosure of land, returning vast expanses to the commons. It was remarkably subversive Sadly, whereas every school child is taught about the Magna Carta, few hear of the Charter.

    Yet for hundreds of years the Charter led the Magna Carta. It had to be read out in every church in England four times a year. It inspired struggles against enclosure and the plunder of the commons by the monarchy, aristocracy and emerging capitalist class, famously influencing the Diggers and Levellers in the 17th century, and protests against enclosure in the 18th and 19th.

    The Charter achieved a reversal, and forced the monarchy to recognise the right of free men and women to pursue their livelihoods in forests. The notion of forest was much broader than it is today, and included villages and areas with few trees, such as Dartmoor and Exmoor. The forest was where commoners lived and worked collaboratively.

    The Charter has 17 articles, which assert the eternal right of free men and women to work on their own volition in ways that would yield all elements of subsistence on the commons, including such basics as the right to pick fruit, the right to gather wood for buildings and other purposes, the right to dig and use clay for utensils and housing, the right to pasture animals, the right to fish, the right to take peat for fuel, the right to water, and even the right to take honey.

    The Charter should be regarded as one of the most radical in our history, since it asserted the right of commoners to obtain raw materials and the means of production, and gave specific meaning to the right to work.

    Over the centuries, the ethos of the Charter has been under constant attack. The Tudors were the most egregious, with Henry VIII confiscating ten million acres and disbursing them to favourites, the descendants of whom still possess hundreds of thousands of acres. The enclosure act of 1845 was another mass landgrab, mocking the pretensions of private property rights. Between 1760 and 1870, over 4,000 acts of Parliament, instituted by a landowning elite, confiscated seven million acres of commons. It is no exaggeration to say that the land ownership structure of Britain today is the result of organised theft.

    #Communs #Charte_des_forêts #Angleterre