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  • SNU : vague de départs au cabinet de la ministre Prisca Thévenot
    https://www.politis.fr/articles/2023/11/snu-vague-de-departs-au-cabinet-de-la-ministre-prisca-thevenot

    Un cabinet qui se vide de moitié. Pas moins de trois personnes de l’équipe de Prisca Thévenot, la secrétaire d’État chargée de la jeunesse et du service national universel, sont sur le départ. Et pas des moindres – d’après les informations de Politis, confirmées par une source proche du ministère –, puisqu’il s’agit de la directrice de cabinet, son adjoint, et la conseillère communication et presse de celle qui pilote depuis le mois de juillet le dispositif tant décrié.

    […]

    Autre exemple de cette généralisation à tout va : un projet de décret pourrait permettre aux élèves de seconde de ne pas réaliser leur stage obligatoire s’ils veulent s’inscrire pour le SNU. Le texte était soumis au vote au Conseil supérieur de l’éducation, jeudi 16 novembre. Selon les informations de Politis, sur les 34 organisations représentatives, seules six ont voté pour et trois se sont abstenues. « Mais ce vote n’est que consultatif », souffle une représentante qui s’est opposée au texte. « Le gouvernement fait ce qu’il veut avec cette mesure. » Pour elle, le décret pourrait être validé dans les prochaines semaines.

    • Même s’ils n’arrivent pas à rendre le SNU totalement obligatoire, il a déjà un gros avantage : on ne discute même plus de ce nouveau stage à la con dans l’entreprise des amis de papa-maman. Tu es contre ? Mais c’est pas obligatoire : à la place tu peux faire le SNU qui n’est pas obligatoire non plus.

      Tu vois, on te laisse le choix entre deux trucs pas obligatoires. C’est ce qu’on appelle la liberté, et tu devrais t’en réjouir, il y a des gens qui sont morts pour défendre ça.

    • Je n’arrête pas de refuser des stagiaires de terminale pro, qui doivent faire deux mois de stage en entreprise. On a aussi les stagiaires de troisième, stage d’une semaine. Et les stagiaires de seconde, deux semaines en juin, en même temps que les stagiaires de master. Le code du travail indique que pour une entreprise de moins de 20 salariés, c’est 3 stagiaires/alternants/apprentis maximum, sans compter le fait qu’un tuteur ne peut pas encadrer plus que X jeunes (me souviens plus, désolé) et que les salariés sont rarement volontaires pour faire tuteur...

      Comment sommes-nous collectivement supposés gérer ces stages à foison ?
      Comment les cursus gèrent-ils les gamins qui ne trouvent pas de stage ?

  • "On est tous Charlie"... On nous l’a déjà faite...

    "Marche contre l’antisémitisme : qui a vraiment lu la tribune de Larcher et Braun-Pivet ?

    Il faut avoir lu la tribune, l’avoir lue vraiment, en entier, pour comprendre le malaise que suscite l’appel de Gérard Larcher et Yaël Braun-Pivet à manifester « pour la République et contre l’antisémitisme » dimanche. Et comprendre pourquoi ce qui devait être un événement rassembleur, historique même, ne peut l’être. (...)"

    https://www.politis.fr/articles/2023/11/marche-contre-lantisemitisme-qui-a-vraiment-lu-la-tribune-de-larcher-et-brau

  • Maintien de l’ordre : la France s’offre plus de 78 millions d’euros de grenades - POLITIS
    https://www.politis.fr/articles/2023/11/maintien-de-lordre-la-france-soffre-plus-de-78-millions-deuros-de-grenades

    e ministère de l’Intérieur vient de passer sa plus grande commande de grenades de maintien de l’ordre en plus de dix ans. Elle comprend des grenades lacrymogènes, mais aussi des explosives et assourdissantes, dont certaines jamais encore employées. [...]

    Parmi les lauréats, on retrouve aussi Alsetex, qui est, avec Nobel, l’un des deux principaux fournisseurs du gouvernement.

    Alsetex est en Sarthe !
    #violences_policières OUPS #maintien_de_l'ordre

    • Utiliser l’antisémitisme contre l’opposition et pour légitimer le massacre à Gaza : nous ne marcherons pas !
      https://tendanceclaire.org/breve.php?id=4


      https://www.revolutionpermanente.fr/Utiliser-l-antisemitisme-contre-l-opposition-et-pour-legitimer-

      La marche « contre l’antisémitisme » appelée dimanche par LR-Renaissance est une tentative grossière d’instrumentaliser ce combat. L’objectif est clair : légitimer le massacre en cours à Gaza et criminaliser ceux qui refuseraient l’« union nationale » avec des partis qui votent actuellement une loi immigration d’une brutalité historique.

    • Marche contre l’antisémitisme : qui a vraiment lu la tribune de Larcher et Braun-Pivet ?
      https://www.politis.fr/articles/2023/11/marche-contre-lantisemitisme-qui-a-vraiment-lu-la-tribune-de-larcher-et-brau

      Il faut avoir lu la tribune, l’avoir lue vraiment, en entier, pour comprendre le malaise que suscite l’appel de Gérard Larcher et Yaël Braun-Pivet à manifester « pour la République et contre l’antisémitisme » dimanche. Et comprendre pourquoi ce qui devait être un événement rassembleur, historique même, ne peut l’être.

      Pour qui n’avait pas lu la tribune, de plateaux en studios jusque dans les colonnes de nos journaux, l’appel semblait pourtant clair et limpide. Voire rassembleur. Tous unis contre l’antisémitisme. Ce seul mot d’ordre se suffisait (presque) à lui-même pour rassembler le plus grand nombre. Parce que c’est l’enjeu. Dans la période que nous traversons, notre solidarité en faveur des Français de confession juive doit s’exprimer de manière massive. Sauf que personne n’a lu la tribune du président Larcher (Sénat) et de la présidente Braun-Pivet (Assemblée nationale). La tribune réservée au Figaro, et qui n’est accessible qu’aux abonnés, raconte une histoire un peu plus complexe, et déséquilibrée. Quelques passages : « Les actes antisémites se multiplient (…). Notre laïcité doit être protégée, elle est un rempart contre l’islamisme (…). Nous, appelons dimanche à une marche pour la République et contre l’antisémitisme (…) ». Et d’ajouter : « Une marche pour la libération des otages. » On ne peut qu’être d’accord. D’accord s’il y avait une suite. Mais de suite il n’y aura pas.

      Pour les auteurs, l’antisémitisme ne serait donc que le fait des islamistes. Ils épargnent l’extrême droite dont il n’est jamais fait mention. Pourquoi ? Pour permettre au Rassemblement national de ne pas se sentir exclu de l’initiative ? C’est une hypothèse. Pourtant, derrière la nouvelle bataille du RN contre l’antisémitisme se cache une réalité qu’il aurait été déterminant de rappeler dans la tribune : la haine des musulmans, le racisme anti-Arabes. Pourquoi ce mot n’est-il jamais utilisé dans la tribune ? Parce que ça aurait fâché le RN et qu’il n’aurait finalement pas pu se joindre à l’appel de dimanche ? La tribune fait le choix de (seulement) « dénoncer les porteurs de haine », sans jamais utiliser ce mot : racisme. Ce racisme qui se banalise et s’exprime de manière décomplexée . Quand on invoque la République, on marche sur ses deux jambes. Les Français de confession juive ont peur. Associés à la politique raciste de Netanyahou ou par pur antisémitisme, les menaces et agressions progressent. Les Français de confession musulmane ont peur. Associés au Hamas, les raccourcis fleurissent et les amalgames engendrent la haine. Ils doivent recevoir notre plein et entier soutien.

      Dans cette tribune, il est demandé la libération des otages israéliens et français. Oui ! Toute manifestation doit être l’occasion de dire notre soutien en faveur de cette exigence. Et alors que les experts de plateaux, studios et journaux nous assurent qu’il ne s’agit que d’une initiative contre l’antisémitisme, et qu’en réalité il est fait mention du conflit au Proche-Orient, pourquoi la tribune ne s’émeut-elle à aucun moment du sort fait aux Gazaouis et aux Palestiniens de Cisjordanie ? En réalité, tout porte à croire que Braun-Pivet, en difficulté après l’affichage de son soutien « inconditionnel » à Israël, s’est laissée aller à l’improvisation. Elle crée d’ailleurs le malaise jusque dans ses propres rangs. Les députés Renaissance ont découvert l’initiative de leur collègue dans la presse. Macron lui-même semble être habité par ce malaise et hésiterait à rejoindre le cortège parisien tant il ne voudrait pas « apparaître pro israélien ou anti-arabe », souffle-t-on dans son entourage. Pourtant, ça n’est pas le sujet. Le sujet devait être celui de la lutte contre l’antisémitisme. Mais c’est Larcher et Braun-Pivet qui ont fait du sujet de la défense de l’État d’Israël l’un des sujets de la mobilisation, dimanche. En offrant, par la même occasion, une opération de blanchiment du passé antisémite du RN.

      La gauche a été accusée de manifester aux côtés des islamistes le 18 novembre 2019 pour lutter contre l’islamophobie et le racisme anti-arabe. L’appel n’était pourtant lancé que par des organisations républicaines et aucune organisation terroriste ou islamiste n’avait appelé officiellement à s’y joindre. Et alors que le RN appelle officiellement à descendre dans la rue, ce dimanche, il suffirait cette fois de simplement se boucher le nez ? La gauche a défilé samedi dernier dans les rues de Paris pour la paix, en soutien aux Palestiniens. Il a été reproché à cette même gauche de ne pas avoir appelé à libérer les otages français et israéliens retenus par le Hamas, ce qui était un mensonge. À quelques marginales exceptions, la gauche y a largement brandi l’appel en faveur de la libération des otages. La gauche a tenu bon, sur ses deux jambes.

      Pourquoi Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher essayent-ils d’emporter les Français sur la seule exigence de la libération des otages et la lutte contre l’antisémitisme, sans avoir parlé des Palestiniens et du racisme ? Pourquoi ce qu’on reproche (injustement) à la gauche n’est-il pas reproché à la droite, ici à la manœuvre ? Parce que l’on préférera retenir que l’arc républicain était présent ce dimanche, avec ses premiers dignes représentants de l’État. Et que l’on se réjouira même que l’extrême droite ait soi-disant changé et définitivement tourné la page d’un antisémitisme qu’elle ne semble toujours pas prête à reconnaître quand il s’agit des siens. Et parce que l’on préférera retenir que seule la France insoumise ne s’est pas jointe à la mobilisation. Une mobilisation qu’on qualifiera « d’historique ». En espérant que ça soit pour les bonnes raisons.

    • 2 #dessins_de_presse pour illustrer la tribune de Larcher et Braun-Pivet que je n’ai pas lu, à quoi bon !
      l’œil de Soph’ dans l’huma de ce week-end et Cambon pour #Urtikan.net
      https://www.urtikan.net/dessin-du-jour/paradoxe-disruptif

      Marche contre l’antisémitisme : un soutien inconditionnel ?

      et l’épisode n°3 #FafLeaks de StreetPress
      https://www.streetpress.com/sujet/1699454359-marc-cacqueray-valmenier-noble-nazi-gud-extreme-droite-divis

      Marc de Cacqueray est l’héritier d’une famille noble ancrée à l’extrême droite. Le militant ultra-violent est aujourd’hui à la tête du Gud. Portrait du leader de la mouvance néonazie parisienne. Ce représentant d’une aristocratie fasciste française se pose en successeur de la mouvance nationaliste-révolutionnaire et s’inscrit dans les pas des Frédéric Chatillon ou Axel Loustau, anciens gudards désormais notables liés au RN et à Marine Le Pen.

  • Ariane Lavrilleux : « C’est notre droit à tous d’être informés qui est en jeu »

    La journaliste d’investigation, placée en garde à vue suite à une enquête sur l’Égypte, évoque ses inquiétudes sur les menaces qui pèsent sur liberté de la presse en France.
    https://www.politis.fr/articles/2023/10/ariane-lavrilleux-cest-notre-droit-a-tous-detre-informes-qui-est-en-jeu
    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/09/24/en-soutien-a-ariane-lavrilleux-pour-une-protection-sans-faille-du-secret-des-sources/#comment-58960

    #presse

  • Six policiers violents en roue libre au tribunal - POLITIS
    https://www.politis.fr/articles/2023/05/pantin-six-policiers-btc-quatre-chemins-violents-en-roue-libre-juges-a-bobig

    Que dire de ceux qui témoignent avoir été emmenés au poste et tabassés dans les geôles, des membres cassés, des hématomes, des dents perdues, des humiliations, des dizaines de jours d’ITT accumulés. Dans le commissariat de Pantin, « les salles de fouilles sont remplies de sang jusqu’au plafond, témoigne un gardien de la paix devant l’IGPN. Les violences s’effectuent sur le banc des vérifications mais aussi en salle de fouille. C’est tout le temps la BTC Quatre-Chemins qui frappe les interpellés. Ils les traînent jusqu’en salle de fouille et après, on les entend hurler. »

    Seine-Saint-Denis : cinq policiers condamnés jusqu’à [tadadam] un an ferme pour violences, faux PV…
    https://www.liberation.fr/societe/police-justice/seine-saint-denis-jusqua-un-an-ferme-pour-cinq-policiers-pour-violences-f

    #police #torture #justice

    • Et #impunité :
      (Politis)

      Les policiers risquent jusqu’à dix ans de prison.

      (Libé)

      Le gardien de la paix Raphaël I., qui a depuis quitté la police pour se reconvertir dans l’informatique, a écopé de la peine la plus lourde. Trois ans de prison dont deux avec sursis pour de multiples violences au cours d’interpellations.
      À l’encontre du chef de la brigade Christian M., le tribunal a prononcé une peine de 18 mois de prison dont dix assortis d’un sursis simple pour avoir fracassé à la matraque la main d’un jeune dealer dans une pièce du commissariat.
      Quant au gardien de la paix Yazid B., qui avait décrit à la barre leur unité comme « des jeunes flicards qui en voulaient », il a été condamné à 12 mois de prison dont six avec sursis pour des coups non-justifiés portés à des interpellés en plusieurs occasions.
      Julien S., surnommé L’Electricien pour sa propension à utiliser le pistolet à impulsion électrique, a écopé de huit mois avec sursis pour des coups et jets de gaz lacrymogène.
      Le dernier, Damien P., dont le parquet avait demandé la relaxe faute de preuves suffisantes selon lui, a été condamné à six mois de prison avec sursis pour des violences.

      « Si les peines peuvent paraître importantes, le tribunal a eu à juger des personnes qui détiennent une parcelle de l’autorité publique, qui sont garantes de la liberté et la sécurité des citoyens et un pilier de la démocratie et de la République », a justifié la présidente du tribunal Dominique Pittilloni en conclusion de son délibéré.

      Donc, en détenant une parcelle d’autorité, tu as toutes les chances d’être partiellement puni.

  • Interdiction des abayas à l’école : faisons front face aux attaques islamophobes !
    https://www.politis.fr/articles/2023/09/interdiction-des-abayas-a-lecole-faisons-front-face-aux-attaques-islamophobe

    TRIBUNE. Quelque 350 organisations, personnalités – parmi lesquelles Étienne Balibar, Annie Ernaux, Frédéric Lordon, Médine, Adèle Haenel… –, figures politiques et militantes antiracistes, féministes ainsi que de nombreux enseignants, signent un texte en exclusivité pour Politis, dénonçant cette nouvelle offensive raciste, islamophobe, sexiste et patriarcale du gouvernement, sous couvert de laïcité.

    Avec l’interdiction du port de l’abaya à l’école annoncée par Gabriel Attal le 27 août dernier, le gouvernement a décidé de lancer une nouvelle attaque islamophobe contre les jeunes femmes musulmanes ou assimilées comme telles dans les écoles. Concrètement, le gouvernement exige des personnels de l’éducation, des conseillers principaux d’éducation, des assistants d’éducation et des enseignants, de déterminer, selon le faciès, le patronyme, et l’appartenance réelle ou supposée à l’islam des élèves si leurs tenues sont des abayas ou non et si elles doivent donc être interdites d’entrer dans leur établissement.

    Depuis le début de la rentrée scolaire, la mise en application de l’interdiction ne fait que confirmer ce profilage raciste et sexiste des élèves comme l’illustrent les nombreux témoignages d’élèves ayant été interdites d’entrer dans leur établissement car portant une simple robe longue, un kimono, ou encore un vêtement trop noir.

    Cette interdiction s’inscrit dans la continuité des offensives racistes et islamophobes mises en place, sous-couvert de laïcité, depuis la loi de 2004 interdisant le port du voile à l’école. Attaques contre les mères accompagnatrices de sorties scolaires portant le foulard, signalements du taux d’absentéisme le jour de la fête de l’Aïd, circulaires appelant les personnels à « détecter et signaler » les « signes de radicalisation »… depuis plusieurs années, le gouvernement, de concert avec la droite et l’extrême droite, n’a cessé de faire de l’école le terrain privilégié de ses offensives islamophobes et de renforcer le contrôle des jeunes élèves musulman-es ou assimilé-es comme tel-les. Cette nouvelle interdiction du port de l’abaya aura donc pour conséquence d’accentuer la stigmatisation, le harcèlement et les humiliations subies par ces élèves de la part de l’institution scolaire.

    Ce harcèlement quotidien subi par ces jeunes filles musulmanes ou perçues comme telles aura pour conséquence directe de dégrader leur scolarité, de les exclure de l’école et de les priver de leur droit à une éducation publique du fait de leur foi réelle ou supposée. En réalité, derrière le faux argument de la laïcité, il s’agit donc d’une mesure raciste et discriminante puisque ce sont bien aux jeunes filles racisées que l’on interdit de venir à l’école habillées comme elles le souhaitent du fait de leur foi supposée. En plus d’être une mesure raciste, cette interdiction des robes longues à l’école, en visant principalement les jeunes femmes musulmanes ou supposées comme telles, est également une mesure sexiste et patriarcale qui vise à contrôler toujours plus le corps des filles à l’école.

    Plus largement, cette interdiction du port de l’abaya s’inscrit dans la continuité de la répression brutale des révoltes de cette jeunesse qui a exprimé sa colère en réaction au meurtre policier du jeune Nahel le 27 juin 2023. Une répression qui s’est matérialisée par des peines de prison extrêmement lourdes contre ces jeunes et qui se poursuit aujourd’hui avec des expulsions de jeunes ayant participé aux révoltes de leurs logements sociaux. Répression policière et judiciaire, expulsions de logements sociaux et maintenant nouvelle offensive islamophobe avec l’interdiction du port de l’abaya, c’est une offensive générale contre la jeunesse des quartiers populaires qu’a lancée le gouvernement.

    En plus d’être le terrain privilégié de la politique raciste du gouvernement, le service public de l’éducation fait face à un manque de moyens chronique organisé par les gouvernements successifs, au manque criant d’enseignants et de personnels de l’éducation qui dégrade toujours plus les conditions de travail et d’apprentissage pour les personnels et les élèves. Tout en rejetant les mesures qui stigmatisent et discriminent toujours plus les élèves musulman-es et assimilé-es comme tel-les, l’urgence doit être d’exiger la mise en place de moyens massifs pour assurer le droit à l’éducation de toutes et tous.

    C’est pourquoi face à cette énième mesure islamophobe, nous, intellectuel-les, militant-es, syndicalistes, avocat-es, parents et personnels de l’éducation, affirmons notre opposition à cette interdiction des abayas et refusons que l’école continue d’être le relais de politiques racistes, sexistes et patriarcales. Nous apportons toute notre solidarité et notre soutien aux élèves et jeunes filles visées par cette interdiction et nous réaffirmons que trop couvertes ou pas assez, c’est aux femmes et aux élèves de décider !

  • La famille d’un patron fait interdire un spectacle sur la mémoire ouvrière
    https://www.politis.fr/articles/2023/09/la-famille-dun-patron-fait-interdire-un-spectacle-sur-la-memoire-ouvriere

    À #Bretoncelles, petite commune de l’Orne, la programmation d’un spectacle sur les 50 ans d’une grève historique a provoqué l’ire des descendants du patron de l’époque. Après des menaces de mort, le maire l’a finalement interdit, avec l’approbation du préfet.

    C’est un spectacle qui aurait dû rester dans l’anonymat du Perche, ce territoire niché à une centaine de kilomètres au sud-ouest de la capitale. Une œuvre vivante, amateur, pour faire sortir de l’oubli la grève de l’usine Piron, équipementier automobile, en 1974, dans la commune de Bretoncelles. Un mouvement social très important avait en effet secoué cette entreprise où les ouvriers, dans la poursuite de la lutte historique de LIP, avaient fini par licencier leurs patrons. « Cet événement a eu un retentissement national à une époque où on rêvait d’autogestion ouvrière. Piron a été un petit exemple de ce rêve-là », raconte à Politis Jean-Baptiste Evette, écrivain et un des trois réalisateurs du spectacle. En 1974, Le Monde était même venu couvrir cette lutte.

    Un spectacle en trois temps

    Mais voilà, cinquante ans plus tard, beaucoup ont oublié cette grande grève. Trois amis, à l’initiative de Patrick Schweizer, ancien ouvrier et syndicaliste, décident de faire revivre sa mémoire. Pendant plusieurs mois, ils se plongent dans les archives, et réalisent des entretiens avec des acteurs de l’époque, ouvriers, membres du comité de soutien, etc. De ce travail de recherche naît un spectacle, Bretoncelles, si un jour ça se passait ainsi, décomposé en trois temps.

    « Il commence par une reconstitution du piquet de grève dans l’usine pour raconter les discussions qu’avaient entre eux les ouvriers », explique Jean-Baptiste Evette. Ensuite, un défilé « carnavalesque » est prévu dans la ville avec une fanfare. Enfin, tout ce beau monde termine sa route dans la salle des fêtes de Bretoncelles, occupée à l’époque par les ouvriers de l’usine Piron, pour une rencontre-débat. Le tout devait se dérouler pour les journées européennes du patrimoine, le 17 septembre.

    Jusqu’ici tout allait bien. Le patron actuel avait donné son accord pour que la première partie se déroule dans l’usine. Le maire, Daniel Chevée, le sien pour prêter la salle des fêtes et autoriser le défilé. Jusqu’à cet article paru en avril dans l’hebdomadaire local Le Perche titré « À Bretoncelles, un spectacle pour faire revivre la grève des ouvriers Piron en 1974 ». Dedans, les auteurs communiquent pour la première fois sur leur spectacle.

    La marionnette de la discorde

    Dans cette commune de moins de 1 500 âmes, cet article déclenche les hostilités. La famille Piron, encore présente sur place, apprend la réalisation de cette création artistique et n’en supporte pas l’idée. « Nous défendons la mémoire de notre père Michel et celle de notre grand-père Ferdinand qui est mort de chagrin suite à cette grève. Voilà notre seule motivation. Qui accepterait de voir une marionnette à l’effigie de son père et de son grand-père, tous deux décédés, déambuler dans les rues de son village ? », souligne Corinne Piron, fille de Michel Piron, qui assure que la famille « n’a jamais été sollicitée ni informée pour la réalisation de ce spectacle ».

    On raconte l’histoire de la grève du point de vue des ouvriers, donc forcément on parle des conditions de travail horribles, c’est normal, c’est l’histoire !

    Le conflit avec les réalisateurs devient ouvert. « À ce moment, on a organisé une réunion de conciliation à la mairie pour essayer de trouver un accord entre les deux parties. Mais ça n’a pas abouti, chacun est resté campé sur ses positions », raconte Daniel Chevée.

    La pression monte. La famille Piron fait des pieds et des mains pour que le spectacle n’ait pas lieu. Et cela fonctionne. Le patron actuel de l’usine, qui la vend fin septembre, retire son autorisation de jouer dans ses locaux. « Il m’a dit qu’il fallait négocier avec la famille Piron, et que tant qu’on n’aurait pas d’accord avec la famille, il ne voulait pas d’histoire », glisse Denis Robert[1], le troisième auteur de la création.

    Le maire fait de même. Il annule la partie dans la salle des fêtes – alors qu’un contrat était signé – et explique qu’il n’autorisera pas le défilé dans la ville. « Je pensais que leur spectacle parlait de l’histoire de l’usine. Là, c’est simplement une manifestation à charge sur comment licencier un patron qu’ils veulent faire », justifie-t-il.

    Un mauvais souvenir patronal

    Un argumentaire qui fait rire jaune Denis Robert : « C’est aberrant d’entendre ça. Je l’ai rencontré en septembre, c’était très clair qu’on parlait de la grève. Il patauge dans ses arguments. » Au téléphone, le maire reconnaît à demi-mots qu’il savait quand même que ce spectacle allait parler de la grève de 1974. « Mais pas que ! », se rattrape-t-il vite.

    « Les organisateurs n’ont très clairement pas compris que la grève dont ils se réjouissent est un mauvais souvenir non seulement pour notre famille, mais également pour Bretoncelles », argue de son côté la famille dans une ébauche de droit de réponse que nous avons pu consulter. « Madame Piron dit qu’on salit la mémoire de leur famille. Ce n’est pas vrai », rétorque Denis Robert. « On raconte l’histoire de la grève du point de vue des ouvriers, donc forcément on parle des conditions de travail horribles, des accidents du travail récurrents, mais c’est normal, c’est l’histoire ! On n’invente rien. »

    Coupure de presse de 1974 sur la grève à l’usine Piron.
    « Les Piron, père et fils, ne sont sans doute pas méchants, mais ils ont des idées qui datent de cinquante ans, lit-on sur cette coupure de presse de 1974. Les ouvriers en ont ras-le-bol. »
    Aujourd’hui, le maire de Bretoncelles justifie surtout sa décision par la crainte de voir ce spectacle créer des troubles à l’ordre public. Car, vite, cette histoire bascule dans les menaces et l’intimidation. Lorsque les auteurs comprennent que tout est en train de capoter, ils cherchent à joindre la famille Piron. C’est Denis Robert qui s’en charge. On est le 20 juillet au matin. Il propose, par message vocal, un rendez-vous à Corinne Piron, petite-fille et fille des patrons, père et fils, de l’époque.

    Menaces de mort

    Le même jour, un peu plus tard dans la journée, un homme se faisant appeler « Mickey Manouche » se rend devant le domicile de Denis Robert, qui n’est pas présent. « Il a commencé à mettre la terreur chez mes voisins, en disant qu’il allait me torturer, me casser la gueule, incendier mon domicile. Les gens étaient terrifiés. » Dans la foulée, il dépose plainte.

    Interdire des spectacles qui célèbrent la mémoire ouvrière, c’est une attitude d’extrême-droite.

    Dans celle-ci, que Politis a pu consulter, il accuse la famille Piron d’être à l’origine de ces menaces. « Je pense que cette personne a été envoyée par eux. Depuis la parution de l’article, on me fait part de rumeurs que des gens voudraient me casser la gueule. » Aujourd’hui, Denis Robert affirme que l’individu a été retrouvé par les forces de l’ordre et qu’il serait bien lié aux Piron. Dans une lettre ouverte au maire et au préfet, les auteurs accusent explicitement la famille Piron.

    « Face aux accusations diffusées, des plaintes pour diffamation ont été déposées. Notre famille n’est coupable ni de menaces, ni de pression, ni de censure. Nous condamnons d’ailleurs fermement toutes formes de violences », rétorquent les Piron.

    Confronté à cette situation, le maire préfère donc annuler toute représentation sur le domaine public. « J’ai peur que ça dérape, c’est tout. Il y a quand même quelqu’un qui s’est déplacé pour effectuer des menaces de mort. S’il se passe quelque chose de grave, ça me retombera dessus. Donc sur le domaine privé, ils font ce qu’ils veulent, mais sur le domaine public c’est non. Le préfet et le sous-préfet ont approuvé ma décision », assure-t-il ajoutant : « ce n’est pas un spectacle, c’est une manifestation ! ». Reprenant ainsi les éléments de langage de la famille qui parle « d’un spectacle à charge » qui « instrumentalise un drame familial et local à des fins idéologiques et politiques discutables ».

    Entraves à la liberté d’expression

    Le 17 septembre, date prévue pour le spectacle, la salle des fêtes sera même fermée à double tour, par crainte d’une intrusion « sauvage » des participants du spectacle. « J’ai peur que la manifestation ait lieu sans demande. Je n’ai pas envie que Bretoncelles devienne une zone de non-droit », poursuit le maire. Contactée, la préfecture de l’Orne n’a pas donné suite à nos sollicitations.

    Ces arguments indignent les auteurs de la pièce. « Ce n’est pas comme ça qu’on doit réagir en tant qu’élu, juge Jean-Baptise Evette. Nous ne sommes pas des perturbateurs. Notre spectacle est une célébration de la mémoire ouvrière. Nous sommes très choqués que des menaces puissent venir l’empêcher. C’est inadmissible ! »

    Son collègue, Denis Robert, va même plus loin : « Interdire des spectacles qui célèbrent la mémoire ouvrière, c’est une attitude d’extrême-droite. Malheureusement, ça résonne beaucoup avec ce qu’il se passe aujourd’hui. Lutter contre cela, c’est aussi notre combat. » Il assure ainsi que leur spectacle aura quand même lieu, sans plus de précision sur les lieux où il se déroulera.

    « Ces artistes, qui osent nous comparer à des terroristes, menacent dans la presse d’occuper le territoire public de force. À ce propos, vouloir imposer son idéologie, user de la propagande, n’est-ce pas là le début du terrorisme ? », leur répond la famille, dans une énième passe d’armes. Sans faire broncher les réalisateurs : « On ne reculera pas face aux intimidations ! »

    [1] Denis Robert est un homonyme du journaliste du même nom. Ils n’ont aucun lien de parenté.

    #Liberté d’expression #Luttes_sociales #lutte_de_classe

  • « La guerre des classes, c’est la bourgeoisie qui la mène, jusque dans la mémoire.
    Vive la Commune, vivement la Commune. »
    https://www.politis.fr/articles/2023/09/la-famille-dun-patron-fait-interdire-un-spectacle-sur-la-memoire-ouvriere

    La famille d’un patron fait interdire un spectacle sur la mémoire ouvrière

    À Bretoncelles, petite commune de l’Orne, la programmation d’un spectacle sur les 50 ans d’une grève historique a provoqué l’ire des descendants du patron de l’époque. Après des menaces de mort, le maire l’a finalement interdit, avec l’approbation du préfet.

    C’est un spectacle qui aurait dû rester dans l’anonymat du Perche, ce territoire niché à une centaine de kilomètres au sud-ouest de la capitale. Une œuvre vivante, amateur, pour faire sortir de l’oubli la grève de l’usine Piron, équipementier automobile, en 1974, dans la commune de Bretoncelles. Un mouvement social très important avait en effet secoué cette entreprise où les ouvriers, dans la poursuite de la lutte historique de LIP, avaient fini par licencier leurs patrons. « Cet événement a eu un retentissement national à une époque où on rêvait d’autogestion ouvrière. Piron a été un petit exemple de ce rêve-là », raconte à Politis Jean-Baptiste Evette, écrivain et un des trois réalisateurs du spectacle. En 1974, Le Monde était même venu couvrir cette lutte.

    Un spectacle en trois temps

    Mais voilà, cinquante ans plus tard, beaucoup ont oublié cette grande grève. Trois amis, à l’initiative de Patrick Schweizer, ancien ouvrier et syndicaliste, décident de faire revivre sa mémoire. Pendant plusieurs mois, ils se plongent dans les archives, et réalisent des entretiens avec des acteurs de l’époque, ouvriers, membres du comité de soutien, etc. De ce travail de recherche naît un spectacle, Bretoncelles, si un jour ça se passait ainsi, décomposé en trois temps.

    « Il commence par une reconstitution du piquet de grève dans l’usine pour raconter les discussions qu’avaient entre eux les ouvriers », explique Jean-Baptiste Evette. Ensuite, un défilé « carnavalesque » est prévu dans la ville avec une fanfare. Enfin, tout ce beau monde termine sa route dans la salle des fêtes de Bretoncelles, occupée à l’époque par les ouvriers de l’usine Piron, pour une rencontre-débat. Le tout devait se dérouler pour les journées européennes du patrimoine, le 17 septembre.

    Jusqu’ici tout allait bien. Le patron actuel avait donné son accord pour que la première partie se déroule dans l’usine. Le maire, Daniel Chevée, le sien pour prêter la salle des fêtes et autoriser le défilé. Jusqu’à cet article paru en avril dans l’hebdomadaire local Le Perche titré « À Bretoncelles, un spectacle pour faire revivre la grève des ouvriers Piron en 1974 ». Dedans, les auteurs communiquent pour la première fois sur leur spectacle.

    La marionnette de la discorde

    Dans cette commune de moins de 1 500 âmes, cet article déclenche les hostilités. La famille Piron, encore présente sur place, apprend la réalisation de cette création artistique et n’en supporte pas l’idée. « Nous défendons la mémoire de notre père Michel et celle de notre grand-père Ferdinand qui est mort de chagrin suite à cette grève. Voilà notre seule motivation. Qui accepterait de voir une marionnette à l’effigie de son père et de son grand-père, tous deux décédés, déambuler dans les rues de son village ? », souligne Corinne Piron, fille de Michel Piron, qui assure que la famille « n’a jamais été sollicitée ni informée pour la réalisation de ce spectacle ».

    https://twitter.com/realmarcel1/status/1700200852286316575

  • La famille d’un patron fait interdire un spectacle sur la mémoire ouvrière, Pierre Jequier-Zalc
    https://www.politis.fr/articles/2023/09/la-famille-dun-patron-fait-interdire-un-spectacle-sur-la-memoire-ouvriere


    Réunion d’ouvriers dans l’usine Piron de Bretoncelles lors de la grève de 1974 (©DR)

    À Bretoncelles, petite commune de l’Orne, la programmation d’un spectacle sur les 50 ans d’une grève historique a provoqué l’ire des descendants du #patron de l’époque. Après des menaces de mort, le #maire l’a finalement interdit, avec l’approbation du #préfet.

    Un spectacle en trois temps

    C’est un spectacle qui aurait dû rester dans l’anonymat du Perche, ce territoire niché à une centaine de kilomètres au sud-ouest de la capitale. Une œuvre vivante, amateur, pour faire sortir de l’oubli la #grève de l’usine Piron, équipementier automobile, en 1974, dans la commune de Bretoncelles. Un mouvement social très important avait en effet secoué cette entreprise où les ouvriers, dans la poursuite de la lutte historique de LIP, avaient fini par licencier leurs patrons. « Cet événement a eu un retentissement national à une époque où on rêvait d’autogestion ouvrière. Piron a été un petit exemple de ce rêve-là », raconte à Politis Jean-Baptiste Evette, écrivain et un des trois réalisateurs du spectacle. En 1974, Le Monde était même venu couvrir cette lutte.

    Mais voilà, cinquante ans plus tard, beaucoup ont oublié cette grande grève. Trois amis, à l’initiative de Patrick Schweizer, ancien #ouvrier et syndicaliste, décident de faire revivre sa mémoire. Pendant plusieurs mois, ils se plongent dans les archives, et réalisent des entretiens avec des acteurs de l’époque, ouvriers, membres du comité de soutien, etc. De ce travail de recherche naît un spectacle, Bretoncelles, si un jour ça se passait ainsi, décomposé en trois temps.

    « Il commence par une reconstitution du piquet de grève dans l’usine pour raconter les discussions qu’avaient entre eux les ouvriers », explique Jean-Baptiste Evette. Ensuite, un défilé « carnavalesque » est prévu dans la ville avec une fanfare. Enfin, tout ce beau monde termine sa route dans la salle des fêtes de Bretoncelles, occupée à l’époque par les ouvriers de l’usine Piron, pour une rencontre-débat. Le tout devait se dérouler pour les journées européennes du patrimoine, le 17 septembre.

    #classe_ouvrière #culture #censure

  • De Paris à Venise, des collages féministes contre Polanski, Besson et Allen

    Ce week-end, des slogans ont fleuri sur les murs de Paris, Deauville et Venise, visant l’industrie cinématographique. En cause, les choix du festival de Deauville et de la Mostra de Venise en faveur de Luc Besson, Roman Polanski et Woody Allen, tous accusés de violences sexistes et sexuelles.

    https://www.politis.fr/articles/2023/09/de-paris-a-venise-des-collages-feministes-contre-polanski-besson-et-allen
    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2020/02/28/a-propos-de-limpunite-des-artistes-criminels-reflexions-autour-du-cas-de-roman-polanski-en-france/#comment-58658

    #féminisme

  • Inside Macron | Mediapart | 09.07.23

    https://www.mediapart.fr/journal/politique/090723/le-macronisme-une-promesse-de-modernisation-heureuse-devenue-un-champ-de-r

    Pour expliquer la facilité avec laquelle Macron a usé des potentialités de « forçage » démocratique de la Ve République, le politiste Luc Rouban pointe la culture dirigeante spécifique qui imprègne le chef de l’État. « Son réseau de décision est largement composé de gens issus du secteur privé, dans des proportions qui n’ont rien à voir avec ses prédécesseurs, remarque le chercheur au Cevipof (Sciences Po). Sa pensée est imprégnée d’un modèle managérial macroéconomique, si bien qu’il ne perçoit pas, ou alors de très loin, les mécanismes internes de la société française. »

    En somme, un raisonnement typique de cadres supérieurs d’une grande boîte monopolistique imprégnerait l’Élysée, plutôt qu’une froide raison technocratique ou un véritable pragmatisme entrepreneurial. Or, d’après Luc Rouban, cette culture dirigeante est inapte à saisir les problèmes du pays : « Les gilets jaunes, les retraites, les émeutes urbaines… tout renvoie à une crise sociale profonde, qui n’est pas tant une crise de la redistribution économique qu’un sentiment d’iniquité de la règle du jeu. Les dysfonctionnements de l’école et du marché du travail déjouent les grilles de lecture économicistes. »

    • un agenda a bien été maintenu depuis 2017, quelles que soient les vicissitudes traversées (pandémie, inflation…), c’est en effet celui de la contention des dépenses sociales et de la mise en œuvre des réformes structurelles affaiblissant la position du salariat. Or, cet agenda est socialement restrictif : les gagnants sont minoritaires, tandis que les perdants sont nombreux et savent qu’ils le sont. « Macron a pu avoir le fantasme giscardien de réunir “deux Français sur trois”, commente Rémi Lefebvre, mais le résultat, c’est une répartition du corps électoral en trois tiers irréconciliables. »
      [...]
      à Science Po-Grenoble, Christophe Bouillaud le dit crûment : « Macron s’est fixé pour contrainte principale de ne pas augmenter les impôts sur les plus riches et de permettre au secteur financier de prospérer. Cela limite les ressources pour répondre à l’échec de nombreuses politiques publiques et à des besoins sociaux qui augmentent, en termes d’éducation, de soin, de reconversion industrielle… »

      Selon lui, la transition écologique à accomplir illustre cette impasse. En 2018, la taxe carbone était une façon de lever des fonds sur l’ensemble du corps social, mais l’exécutif s’est retrouvé face à l’explosion des gilets jaunes. « Depuis, il est bloqué, constate Christophe Bouillaud. Le traitement du rapport commandé à Jean Pisani-Ferry et Selma Mahfouz est symptomatique. Ces derniers défendent la compatibilité entre capitalisme et écologie, mais disent qu’il faut prendre des ressources aux plus riches. La réaction du pouvoir a été immédiate : “Il n’en est pas question.” »

    • Il n’est guère étonnant, dès lors, que « l’apaisement » officiellement souhaité par l’exécutif ne soit pas devenu réalité. Sous le macronisme, il est structurellement hors d’atteinte. Si la majorité était la seule à en pâtir, on pourrait s’en accommoder. Mais c’est tout le pays qui se voit durablement mis en tension, avec une vulnérabilité qui s’accroît face aux tentations autoritaires, à force de confusionnisme et de frustrations accumulées.

      « Le problème, c’est que je ne vois aucune force de rappel », glisse Christophe Bouillaud. Le parti fondé par Emmanuel Macron, d’emblée conçu comme un véhicule personnel, ne dispose pas des relais dans la société et des canaux d’influence sur le pouvoir qu’il lui faudrait pour jouer ce rôle. « On vérifie que le macronisme, ce n’est que Macron », résume Rémi Lefebvre, qui s’avoue frappé de l’absence de tout « ferment de dépassement » au sein du camp présidentiel, comparable à ce qu’avait initié Nicolas Sarkozy sous le second mandat de Jacques Chirac.

      Que ce soit par adhésion idéologique, intérêt de classe ou manque de compétence politique, aucune figure ou courant organisé du macronisme ne semble en effet en mesure de sonner l’alarme face au boulevard ouvert à l’extrême droite. Dans ce contexte, les autres forces d’opposition et du mouvement social ne peuvent compter que sur elles-mêmes.

    • Et bien sûr, l’excellent Ali Rabeh https://www.politis.fr/articles/2023/07/emmanuel-macron-ne-comprend-rien-aux-banlieues
      https://seenthis.net/messages/1008150#message1009141

      Quand on parle avec le président de la nation, c’est pour cerner les causes structurelles du problème et fixer un cap afin d’éviter que ça ne se reproduise. Et là-dessus on n’a eu aucune réponse, ni aucune méthode. Il nous a dit qu’il avait besoin d’y réfléchir cet été. En fait, Emmanuel Macron voulait réunir une assemblée déstructurée, sans discours commun. Il a préféré ça au front commun de l’association Ville & Banlieue réunissant des maires de gauche et de droite qui structurent ensemble un discours et des revendications. Mais le Président refuse de travailler avec ces maires unis. Il préfère 200 maires en mode grand débat qui va dans tous les sens, parce que ça lui donne le beau rôle. En réalité, on affaire à des amateurs qui improvisent. Globalement ce n’était pas à la hauteur.

  • 🛑 WaffenKraft : les leçons de la première affaire de terrorisme d’extrême-droite jugée aux assises - POLITIS

    Vendredi 30 juin, l’ancien gendarme adjoint, Alexandre G. a été condamné à 18 ans de prison avec une période de sûreté des deux tiers. La plus grosse peine prononcée pour une association de malfaiteurs terroriste en lien avec l’extrême-droite. Son idéologie et sa haine, comme chez ses coaccusés, se nourrissent du pourrissement du débat actuel et l’éclairent d’une lumière crue (...)

    #WaffenKraft #extrêmedroite #néofascisme #haine #terrorisme #antisémitisme #racisme... #Antifascisme

    https://www.politis.fr/articles/2023/07/waffenkraft-les-lecons-de-la-premiere-affaire-de-terrorisme-dextreme-droite-

  • Révoltes urbaines : couper les réseaux sociaux pour ignorer l’incendie ? - POLITIS
    https://www.politis.fr/articles/2023/07/nahel-revoltes-urbaines-couper-les-reseaux-sociaux-pour-ignorer-lincendie

    « L’attention est l’oxygène des mouvements. Sans elle, ils ne peuvent pas s’embraser », écrit Zeynep Tufekci, sociologue américano-turque dans son remarquable essai Twitter et les gaz lacrymogènes, forces et fragilités de la contestation connectée (C&F éditions). Elle ajoute : « Des acteurs puissants tentent d’étouffer les mouvements en leur refusant toute attention. » Couper les réseaux sociaux ou carrément le réseau des réseaux, Internet, est devenu en quelques années l’outil indispensable des régimes autoritaires. Turquie, Inde, Chine, Russie… 72 pays (1), non démocratiques pour l’essentiel, utilisent de telles techniques pour s’assurer de la docilité de leur population.

    Couper les réseaux, ce n’est pas seulement empêcher l’incendie de se propager, mais empêcher de le voir. Comme le soulignait très justement Zeynep Tufekci dans Twitter et les gaz lacrymogènes, la profusion d’images lors d’événements de contestation permet aux journalistes et militants des droits humains, sans être dans la confusion du moment, d’appréhender un événement sous une multitude d’angles. Empêcher ce travail de documentation revient à entraver la presse et masquer de potentielles violences de la police. L’article 24 de la loi sécurité globale – depuis censuré par le Conseil constitutionnel –, qui projetait de pénaliser la diffusion « malveillante » d’images de policiers, procédait du même esprit. Circulez, il n’y a rien à voir. Les militants des quartiers n’ont pas fini de le répéter : ici c’est le laboratoire, ici se joue l’avenir. Tout le monde devrait se sentir concerné, les techniques imaginées pour « pacifier » les banlieues finissent toujours par en sortir.

    #Zeynep_Tufekci #Emeutes

  • « Emmanuel Macron ne comprend rien aux banlieues » - POLITIS
    https://www.politis.fr/articles/2023/07/emmanuel-macron-ne-comprend-rien-aux-banlieues

    Il a fait du « Macron » : il a repris quelques éléments de ce qu’on racontait et il en fait un discours général. Il avait besoin d‘afficher qu’il avait les maires autour de lui, il nous a réunis en urgence pendant que les cendres sont brûlantes, ce qu’il a refusé de faire avant que ça n’explose. Et ce, malgré nos supplications. Pendant des mois, l’association Ville & Banlieue a harcelé le cabinet de Mme Borne pour que soit convoqué un Conseil interministériel des villes conformément à ce qu’avait promis le Président. Cela ne s’est jamais fait. Macron n’a pas tenu sa parole. On a eu du mépris, de l’arrogance et de l’ignorance. Il n’a pas écouté les nombreuses alertes des maires de banlieue parce qu’il pensait que nous étions des cassandres, des pleureuses qui réclament de l’argent. C’est sa vision des territoires. Elle rappelle celle qu’il a des chômeurs vus comme des gens qui ne veulent pas travailler alors qu’il suffirait de traverser la route. Emmanuel Macron n’a donc pas vu venir l’explosion. Fondamentalement, il ne comprend rien aux banlieues. Il ne comprend rien à ce qu’il s’est passé ces derniers jours.

    • Ali Rabeh, maire de Trappes (Yvelines), a participé à l’Élysée à la rencontre entre le chef de l’État et quelque 200 maires, le 4 juillet, pour évoquer la révolte des quartiers populaires. Il dénonce sans langue de bois l’incapacité du Président à comprendre ce qui se joue dans les banlieues et son manque de perspectives pour l’avenir.
      [...]
      Nous câliner [...] Puis ça a viré à la thérapie de groupe. On se serait cru aux alcooliques anonymes. Tout le monde était là à demander son petit bout de subvention, à se plaindre de la suppression de la taxe d’habitation, de la taille des LBD pour la police municipale ou de l’absence du droit de fouiller les coffres de voiture… Chacun a vidé son sac mais, à part ça et nous proposer l’accélération de la prise en charge par les assurances, c’est le néant.

  • À Marseille, le RAID tire à vue - POLITIS
    https://www.politis.fr/articles/2023/07/nahel-mort-a-marseille-le-raid-tire-a-vue

    La cité phocéenne, secouée par des affrontements après la mort de Nahel, a vu le RAID déployé dans ses rues. Plusieurs vidéos montrent cette unité d’élite réaliser des tirs à des distances potentiellement létales. Un homme y est mort après un « probable » tir « de type flash-ball ».

    Des coups de feu, parfois très proches. Dans une rue marseillaise, peu après minuit, dans la nuit du 30 juin au 1er juillet, des gens courent, visés par des tirs à moins de quatre mètres. Certains s’effondrent avant de se relever et de fuir. Les munitions sont en réalité des « bean bags », des petits sacs de toiles remplis de billes de plomb. En face d’eux, des hommes en noir, casqués et armés de #fusils de #calibre_12, le même pour les fusils de chasse. Il s’agit du #RAID, une unité d’élite de la #police qui intervient en cas d’attaques terroristes, de prises d’otages et dans la lutte contre le grand banditisme. Ce soir-là, pas de terroristes ni de criminels de grandes envergures, mais de simples jeunes révoltés.

    Le lendemain de cette scène de traque, dans la nuit du 1er au 2 juillet, Mohammed décède d’un arrêt cardiaque dans le même quartier. Le parquet estime que le décès de ce livreur Uber Eats et jeune père de famille de 27 ans a probablement été causé « par un choc violent au niveau du thorax provoqué par le tir d’un projectile de type flash-ball ». Présent lors des affrontements, il n’était là que pour prendre des photos, d’après sa femme contactée par RTL. Le parquet de Marseille a annoncé ouvrir une enquête pour « coups mortels avec usage ou menace d’une arme ».

    Flash-Ball, #LBD ou #bean_bag, le type de blessure engendrée par ces armes est relativement équivalent, la munition étant sphérique et relativement molle. Mais, comme le montre la scène du 1er juillet au soir, des tirs à moins de trois mètres sont effectués par le RAID. Encadré, le LBD est prévu pour un usage optimal entre 25 et 30 mètres. « En deçà des intervalles de distances opérationnels, propres à chaque munition, cette arme de force intermédiaire peut générer des risques lésionnels plus importants », rappelle une circulaire de 2017 de la police nationale.

    Pourtant, des vidéos des dernières émeutes montrent des policiers tirer à moins d’un mètre, comme à Montfermeil le 30 juin. Pour l’utilisation des bean bags, alors qu’une autre victime est dans le coma à Mont-Saint-Martin après un tir du RAID (article de La Voix du Nord), les consignes de tirs sont inconnues. Contacté pour obtenir plus d’informations sur les règles d’emploi, le ministère de l’Intérieur n’a pas répondu à nos sollicitations.

    #militarisation #maintien_de_l'ordre

    • After the Riots, the Police Terrorize Marseille
      https://www.thenation.com/article/world/france-marseille-police-nahel

      Marseille, France—Many of the faces in the crowd were young and brown. It was June 29 in #Marseille. Two days prior in Nanterre, a cop fatally shot Nahel Merzouk, 17, in the head during a routine traffic stop. The police had claimed self-defense, but a video released by a witness showed an officer pointing and firing a gun directly into the youth’s car.

      That first night, there were arrests and fires in cities around Nanterre, but the anger quickly spread across France. Police responded by sending helicopters, armored vehicles, tactical units, and the French equivalent of SWAT teams. Over six days, police arrested between 3,600 and 4,000 people. About a third of them were minors—some as young as 11. Many of the detained protesters were men and boys of color like Nahel, who was of Algerian and Moroccan descent. While the government promises “swift, tough, and systematic” sanctions for those arrested, the confrontations have left French cities reeling. Marseille, in particular, has become a flashpoint in the media coverage of riots and looting.

      The scale and swiftness of police repression that descended upon French cities has been shocking. French media and politicians across the spectrum have turned police officers and a mayor and his family who escaped “attempted assassination”—an event that may not be connected to the riots—into the main victims of the unrest. But several people have died, including a 27-year-old in Marseille whose death is seen as “probably” due to the impact of a “Flash-Ball type projectile” (a rubber or foam pellet), a 50-year-old shot by a stray bullet in French Guyana, and a young man who fell from the roof of a grocery store during a looting near Rouen.

    • Pour le RAID, les consignes de tirs sont inconnues. Contacté pour obtenir plus d’informations sur les règles d’emploi, le ministère de l’Intérieur n’a pas répondu à nos sollicitations.

      Politis compte attaquer le RAID au tribunal administratif pour non respect de la procédure de tir ? #LOL #MDR (et accessoirement d’un arrêt cardiaque dû au tir du RAID à l’insu de son plein gré #le_coup_est_parti_tout_seul)

      Le mieux est d’attendre la dissolution de l’ONU. Et superbe article de The Nation.



  • Réforme de la police + Plan quartiers populaires

    ( I ) - Réforme de la police


    1. Abrogation immédiate des dispositions « permis de tuer » de la loi Cazeneuve de 2017

    2. Création d’une commission « Vérité et Justice » sur les violences policières

    3. Dépaysement immédiat de toute affaire de violences policières, réforme complète de l’IGPN et création d’un service d’enquête indépendant

    4. Réforme en profondeur de la police nationale pour rebâtir une police républicaine (...) dissolution de la BAC (...) renforcement de la formation (...) police de proximité (...)

    5. Programme d’action global contre les discriminations (...) création d’un Commissariat à l’égalité, de pôles spécialisés au sein des cours d’appel (...) lutte contre le contrôle au faciès


    ( II ) - Plan d’urgence pour les quartiers populaires


    1. Plan d’investissement public dans les quartiers populaires pour le rétablissement des services publics, le logement, l’école publique, l’accès à la santé et à la culture, le financement des associations et des centres sociaux

    2. Prise en charge par l’État des réparations des commerces, des logements et des lieux publics dégradés lors des émeutes de juin


    https://politipet.fr/planlfi


    Le texte de la pétition est un copié-collé de https://lafranceinsoumise.fr/2023/06/30/plan-d-urgence-sortie-de-crise

    • vu dans Chez Pol / Libé ce matin (06.07.23) :

      DROIT D’INVENTAIRE • Bernard Cazeneuve n’a pas fini d’entendre parler de sa, désormais fameuse, loi de 2017. Cette dernière, portant sur l’usage des armes à feu par les forces de l’ordre, a été copieusement critiquée par l’ensemble de la Nupes - jugeant cette loi trop permissive - avec en tête de peloton Mélenchon et LFI qui vont jusqu’à parler d’une loi « permis de tuer ».

      Alors, face à ces polémiques, Sacha Houlié, président Renaissance de la commission des Lois à l’Assemblée, s’est dit partant pour une évaluation du texte d’ici la rentrée, « lorsque ce sera plus calme ». Une initiative à laquelle la gauche est favorable. Boris Vallaud a proposé qu’un élu PS soit co-rapporteur, tandis que Raquel Garrido (LFI) se dit « satisfaite » sur Public Sénat : « S’ils engagent une telle mission, nous en serons. C’est un travail législatif urgent. Je veux qu’on change cette loi, bien, vite. »

      Toutefois, il semble peu probable que la loi soit abrogée ou même modifiée. Houlié a tenu à rappeler les circonstances qui ont mené à son adoption : « Tout le monde oublie que ce qui a conduit au texte de 2017, ce sont les attaques contre les policiers de Viry-Châtillon. » Il précise qu’il n’est pas, lui-même, enclin à une modification du texte : « Réformer la loi parce qu’il y a des évènements dans lesquels un policier ne l’aurait pas appliquée, ça me paraît un peu baroque. » Ce matin, sur Radio J, le député de la Vienne persiste et signe : « Est-ce que ce texte se justifie ? Moi, je le pense. »

    • https://seenthis.net/messages/1009185 la police a gagné la bataille idéologique

      Didier Fassin : Lorsque mon livre est sorti, on a dit en effet que j’avais dû étudier des unités très atypiques, car j’indiquais la sympathie que les agents avec lesquels je patrouillais manifestaient ouvertement à l’égard de Jean-Marie Le Pen. Six ans plus tard, en 2017, on découvrait que les deux tiers des policiers en activité avaient voté pour sa fille au premier tour de l’élection présidentielle, soit plus de trois fois plus que la population générale.

      Plutôt que le racisme individuel, ce qui m’intéresse, et m’inquiète, c’est le racisme institutionnel, qu’il soit celui de la police en général, dont on voit qu’elle ne sanctionne pas les pratiques violentes et discriminatoires de ses agents, ou de certains syndicats en particulier, dont on vient de lire qu’ils considéraient les jeunes des quartiers difficiles comme des « nuisibles » qu’il faut mettre « hors d’état de nuire ».

      Dans cette perspective, je pense que les choses se sont encore aggravées depuis que j’ai conduit mon enquête, et c’est largement la responsabilité des gouvernements successifs qui, d’une part, n’ont pas cessé de céder devant les exigences de l’institution et des syndicats, et, d’autre part, n’ont jamais tenté d’engager de réforme.
      [...]
      Aux USA, on est loin d’une police idéale dans une société marquée par une longue histoire de racisme et d’inégalités, mais certaines avancées ont eu lieu. En France, le déni de réalité du gouvernement et le silence des parlementaires qui ne se saisissent pas de ces occasions pour lancer des enquêtes indépendantes ne laissent guère entrevoir de réformes, pourtant urgentes, dans un avenir proche, et ce, malgré les injonctions des Nations unies.

      https://seenthis.net/messages/1009240 la police fait du faux en écriture publique

      En France, le faux en écriture publique est un délit puni de dix ans d’emprisonnement. Commis par une personne dépositaire de l’autorité publique, c’est un crime passible de quinze ans.

      ping @ant1 cf article interview Fassin

    • Ali Rabeh, maire de Trappes (Yvelines) interviewé chez Politis :

      https://www.politis.fr/articles/2023/07/emmanuel-macron-ne-comprend-rien-aux-banlieues

      D’après vous, que faut-il faire dans l’urgence ?

      Il faut arrêter de réfléchir dans l’urgence. Il faut s’engager sur une politique qui change les choses sur dix à quinze ans. C’est possible. On peut desserrer l’étau qui pèse sur les quartiers en construisant des logements sociaux dans les villes qui en ont moins. Moi, je ne demande pas plus de subventions. Je veux que dans quinze à vingt ans, on me retire les subventions « politique de la ville » parce que je n’en aurai plus besoin. C’est l’ambition qu’on doit porter.


      Et sur le court terme ?

      Il faut envoyer des signaux. Revenir sur la loi 2017 car cela protégera les policiers qui arrêteront de faire usage de leurs armes à tort et à travers, s’exposant ainsi à des plaintes pour homicide volontaire, et cela protégera les jeunes qui n’auront plus peur de se faire tirer comme des lapins. Il faut aussi engager un grand dialogue entre la police et les jeunes. On l’a amorcé à Trappes avec le commissaire et ça produit des résultats. Le commissaire a fait l’effort de venir écouter des jeunes hermétiquement hostiles à la police, tout en rappelant le cadre et la règle, la logique des forces de l’ordre. C’était très riche. Quelques semaines plus tard le commissaire m’a dit que ses équipes avaient réussi une intervention dans le quartier parce que ces jeunes ont calmé le jeu en disant « on le connaît, il nous respecte ». Il faut lancer un cercle vertueux de dialogue police-population, et jeunesse en particulier, dans les mois qui viennent. La police doit reprendre l’habitude de parler avec sa population et être acceptée par elle. Mettons la police autour de la table avec les jeunes, les parents du quartier, des éducateurs, les élus locaux pour parler paisiblement du ressenti des uns et des autres. Il peut y avoir des signaux constructifs de cet ordre-là.