John J. Mearsheimer | How the West Caused the Ukraine Crisis

/287903

  • The Ukraine crisis according to John J. Mearshimer : Impeccable Logic, Wrong Facts
    http://www.europeanleadershipnetwork.org/the-ukraine-crisis-according-to-john-j-mearshimer-impecca

    Putin’s actions should be easy to comprehend,” writes Mearshimer. Ukraine is a “huge expanse of flat land that Napoleonic France, imperial Germany, and Nazi Germany all crossed to strike at Russia itself.” Since Ukraine serves as a “buffer state of enormous strategic importance to Russia … no Russian leader would tolerate a military alliance that was Moscow’s mortal enemy until recently moving into Ukraine.” By the same token, no “Russian leader [would] stand idly by while the West helped install a government there that was determined to integrate Ukraine into the West.” After all, “great powers are always sensitive to potential threats near their home territory.” 
     
    The argument is marred by two fatal flaws. First, by invoking past invasions, Mearshimer goes beyond the analytical framework of realism, which assumes that “objective” threats would be recognized as such by any rational observer, and invokes Russian historical memory, ideology, and political culture—or perceptions. Once perceptions enter the picture, we leave the realm of realism’s logical rigor and introduce factors that contradict the objectivity and rationality assumption of realism and implode Mearshimer’s theoretical framework. After all, the power of realism resides in its claim that all rational observers, regardless of nationality, would assess national interests and power relations in approximately the same way. If they do not, because values, norms, ideas, and the like get in the way, then realism amounts to the banal observation that power somehow matters in our assessments of international relations. Who could disagree? 
     
    The second problem with the argument is that is it based on non-facts or twisted interpretations of real facts. For starters, Napoleon crossed today’s Belarus, not Ukraine; imperial Germany couldn’t have crossed Ukraine to strike at Russia, because Ukraine in 1914 was part of Russia; Nazi Germany attacked not Russia but the Soviet Union in general and Soviet Ukraine and Soviet Belarus in particular, when its forces launched Operation Barbarossa on June 22, 1941. Mearshimer might counter that this kind of criticism is picky and that his point is that three powers crossed Ukraine—“a huge expanse of flat land”—to attack Russia. But that image of Ukraine (and Belarus) is precisely the problem. Europe never consisted of aggressive states in the west, a powerless Russia in the east, and a “huge expanse of flat land” in between. Sometimes Russia incorporated that huge expanse; sometimes that huge expanse actually had a non-Russian political identity; and never was Belarus identical with Ukraine.
     
    These elementary factual mistakes set the tone for the rest of the article. Thus, NATO is anything but an “impressive military alliance,” and everyone—from NATO, to the United States, to Europe, to Russia—knows it.

    Impressionnante descente en flammes de l’article de Mearshimer… Le dernier paragraphe de l’extrait ci-dessus montre toute la force des arguments utilisés.

    Après, j’ai craqué…

    L’article originale Why the Ukraine Crisis Is the West’s Fault avait été signalé par @Klaus http://seenthis.net/messages/287903 et sa traduction française par @moderne http://seenthis.net/messages/291358 et @anastel http://seenthis.net/messages/291723

  • C’est bien l’Ouest qui porte la responsabilité de la crise en #Ukraine
    http://questionscritiques.free.fr/edito/crise_Ukraine_responsabilite_occidentale_Poutine_OTAN_030914

    Foreign Affairs, le 5 septembre 2014
    Par John J. #Mearsheimer
    article original : Why the Ukraine Crisis Is the West’s Fault

    Selon l’avis le plus répandu à l’Ouest, la crise en Ukraine est presque entièrement imputable à l’agression russe. Selon cette accusation, le Président russe Vladimir Poutine a annexé la Crimée dans son désir de longue date de ressusciter l’empire soviétique, et il pourrait finir par essayer de prendre le reste de l’Ukraine, de même que d’autres pays en Europe de l’Est. Selon ce point de vue, la destitution du Président ukrainien Victor Ianoukovitch, en février 2014, a simplement fourni un prétexte à Poutine pour qu’il ordonne aux forces russes de prendre une partie de l’Ukraine.

    Mais cette interprétation est fausse : les Etats-Unis et leurs alliés européens partagent l’essentiel de la responsabilité de cette crise. Le noud du problème est l’élargissement de l’OTAN, l’élément central d’une stratégie plus large de sortir l’Ukraine de l’orbite russe et de l’intégrer à l’Ouest. En même temps, l’expansion de l’Union Européenne [UE] vers l’Est et le soutien occidental au mouvement pro-démocratie en Ukraine - qui a commencé avec la révolution orange en 2004 - ont été aussi des éléments capitaux. Depuis le milieu des années 1990, les dirigeants russes se sont catégoriquement opposés à l’élargissement de l’OTAN et, ces dernières années, ils ont bien fait comprendre qu’ils ne resteraient pas les bras croisés en voyant leur partenaire d’importance stratégique transformé en bastion occidental. Pour Poutine, le renversement illégal du président ukrainien pro-russe démocratiquement élu - dont il a dit à juste titre que c’était un « coup d’Etat » - a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Il a riposté en prenant la Crimée, une péninsule qu’il craignait voir abriter une future base navale de l’OTAN, et il a œvré à déstabiliser l’Ukraine jusqu’à ce qu’elle renonce à rejoindre l’Ouest.

    La réaction de Poutine n’aurait pas dû surprendre. Après tout, l’Ouest s’était immiscé dans l’arrière-cour de la Russie et menaçait ses intérêts stratégiques essentiels, une chose que Poutine a fait remarquer avec insistance et à maintes reprises. Les élites aux Etats-Unis et en Europe ont été prises de court par les événements pour la seule raison qu’elles souscrivaient à une vision faussée de la politique internationale. Elles tendent à croire que la logique du réalisme a peu de pertinence au 21ème siècle et que l’Europe peut être maintenue entière et libre sur la base de principes libéraux tels que l’Etat de droit, l’interdépendance économique et la démocratie.

    Mais ce grand projet est allé de travers en Ukraine. La crise là-bas montre que la realpolitik reste pertinente - et les Etats qui l’ignorent le font à leur propre péril. Les dirigeants étasuniens et européens ont commis un impair en tentant de transformer l’Ukraine en un bastion occidental à la frontière russe. A présent que les conséquences se sont crûment révélées, ce serait une erreur encore plus grande de poursuivre cette politique mal inspirée.