L’argument de la dette, ou comment occulter les dérives de la finance

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  • L’argument de la #dette, ou comment occulter les dérives de la #finance
    http://www.latribune.fr/economie/france/l-argument-de-la-dette-ou-comment-occulter-les-derives-de-la-finance-47457

    Au nom de la dette, l’État, unique responsable de ses maux, doit se réformer. Ce constat du gouverneur de la banque de France est-il juste et exhaustif ? Clairement non. Il pose même une question de fond : comment un banquier central aux affaires avant, pendant et après la #crise financière de 2008 peut-il occulter le rôle de l’instabilité financière dans l’endettement public français ? Certes, les banques renflouées par l’Etat après la crise ont toutes remboursées leur prêt. Mais la crise bancaire de 2009 fut réelle. Elle a entraîné une profonde récession dans tous les pays, France y compris, ce qui a affaibli les recettes de l’État et l’a contraint à lancer un large plan de relance. Il n’est pas contestable que l’État français a été obligé de s’employer pour maintenir à flot une économie à la dérive : entre 2008 et 2010, la dette française ainsi a crû de plus de 14 points de PIB à 82% et le déficit a atteint plus de 7% durant deux années successives. Depuis 2008, la dette augmente de manière accélérée et représente désormais 95% du PIB en 2014.

    • Donc, résumons-nous, les états seraient fondés à porter plainte contre les banques pour le tort causé, et le plus étonnant c’est que des cours de justice leur donneraient sans doute raison. Mais ils ne le font pas.

      Ai-je bien entendu récemment qu’un groupe de députés Front de Gauche avaient demandé, sans être très entendus, une enquête complète à propos de la dette, notamment d’identifier les créanciers et leurs conditions, et que l’on pouvait raisonnalement attendre d’une telle enquête qu’elle permettrait le plus légalement du monde d’annuler une très grande partie de cette dette dont il ne serait pas compliqué de prouver qu’elle est odieuse ? Ou encore cela permettrait d’expliquer la conduite de certains gouvernements en fonction de leurs créanciers, et donc leurs politiques.

      En fait je profite que la question soit ouverte pour en poser une à laquelle je n’obtiens aucune réponse depuis plus de cinq ans : lors de la crise des subprimes aux Etats-Unis pourquoi est-ce que l’état américain n’a pas donné l’argent qu’elle empruntait aux fonds internationaux pour renflouer les banques, pourquoi l’état donc, n’a pas donné cet argent aux particuliers pour qu’ils remboursent leurs dettes lesquelles auraient renfloué les banques et les particuliers de garder leurs biens immobiliers, désormais en ruine ?

  • L’argument de la dette, ou comment occulter les dérives de la finance
    http://www.latribune.fr/economie/france/l-argument-de-la-dette-ou-comment-occulter-les-derives-de-la-finance-47457

    L’Etat trop dépensier serait le grand responsable des maux actuels de l’Economie française, selon le gouverneur de la Banque de France. De manière étrange, il occulte la dernière crise financière...

    La dette, c’est la faute de l’Etat. C’est pourquoi, celui-ci doit avant tout balayer devant sa porte et prendre les réformes structurelles nécessaires pour rééquilibrer ses comptes publics. C’est en substance l’argumentaire développé ce mardi en conférence de presse par le gouverneur de la Banque de France Christian Noyer qui, à l’approche de la fin de son mandat à la tête de l’institution, à la parole publique de plus en plus libre.

    Au nom de la dette, l’État, unique responsable de ses maux, doit se réformer. Ce constat du gouverneur de la banque de France est-il juste et exhaustif ? Clairement non. Il pose même une question de fond : comment un banquier central aux affaires avant, pendant et après la crise financière de 2008 peut-il occulter le rôle de l’instabilité financière dans l’endettement public français ?
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    Christian Noyer, lui, est un farouche défenseur de l’indépendance des banquiers centraux. Il a même déterminé l’indépendance comme la qualité principale que devra avoir son successeur. Cela tombe bien, le grand favori pour lui succéder à la fin de l’année est François Villeroy De Galhau, qui a occupé entre 2003 et avril 2015 des fonctions à la direction de la plus grande banque française, BNP Paribas. Que celui-ci sera indépendant vis-à-vis de l’Etat, on peut le croire, mais vis-à-vis des banques... c’est plus dur.