https://bonpote.com

  • A propos de la « panique Twitter/X » et de la désertion massive de ce réseau suite à la collusion de l’enfer Trump/Musk, j’ai parcouru ces deux articles mais je n’ai pas eu trop le temps d’approfondir.
    LA solution préconisée serait « BlueSky » ...

    https://bonpote.com/bluesky-enfin-une-vraie-alternative-a-twitter

    Bluesky est-il le réseau social qui pourra enfin remplacer Twitter (X) ?

    Depuis le rachat d’Elon Musk et l’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis, les utilisateurs de Twitter cherchent à fuir la plateforme et trouver un nouvel eldorado. Bonne nouvelle : des millions de personnes s’inscrivent sur ce qui semble l’alternative toute choisie : Bluesky.

    Le deuxième article fait preuve de plus de circonspection :
    https://www.auposte.fr/bluesky-sous-le-ciel-bleu-de-largent-pas-bien-rose

    Dans un communiqué du 24 octobre dernier, l’entreprise Bluesky se félicite de son nouveau tour de table financier : 15 millions de dollars de Blockchain Capital avec la participation d’Alumni Ventures, True Ventures, SevenX, Amir Shevat, Joe Beda, et quelques autres suspects habituels du capital-risque de la Vallée du Silicium, Californie.

    Un des fondateurs de Blockchain Capital n’est d’autre que Brock Pierce, ex-comédien, ex-candidat malheureux à la Présidence US (2020) et surtout vieil ami de… Steve Bannon, l’âme damnée de Trump et des Libertariens ricains. De Bannon, Pierce dit qu’il a été « son bras droit » sept ans durant. L’homme de l’ombre de Trump a même soutenu activement le techno-libertarien dans une autre campagne, « anti-establishment », perdue elle aussi (pour le Sénat US, en 2022). La fortune de Pierce, estimée par Forbes à 1 milliard de dollars, provient principalement de la crypto et du blockchain. Une industrie opaque, salement dévastatrice pour l’environnement ; bien plus que du capitalisme à l’ancienne : de l’hypercapitalisme.

    • Ils aiment bien partir d’un réseau social pour aller vers un autre réseau social de la Silicon Valley.
      Ils sont chauvin ou quoi ?
      Alors que Mastodon les attend depuis 5 ans, sans forcer.

      Je ne sais pas qui est le profil de personne qui a supporté de rester sur Twitter depuis Elon Musk, mais ils sont endurants dans leur connerie, quand meme.
      Et maintenant, ils te parlent d’une alternative comme s’ils avaient eu une révélation. Ils sont ultra stupides. S’ils regrettent leur vote ou leurs amis, déso pas déso, fallait influencer avant.
      Alors oui, allez dans votre entre-soi distant de la facho sphere, mais c’est un peu tard.

    • cet extrait du 2e article :

      On notera aussi, dans la courte mais déjà tumultueuse histoire de Bluesky, l’appréciation de son fondateur, écarté depuis : Jack Dorsey, père de Twitter et, en partie, de Bluesky – proto-libertarien s’il en est. En mai 2024, Dorsey annonce son départ du conseil d’administration pour une raison simple, et édifiante : « Bluesky a été lancé pour devenir la couche de protocole open source des plateformes de médias sociaux, mais l’équipe a fini par “répéter littéralement toutes les erreurs que nous avons faites” avec Twitter » (PirateWires). Depuis, Dorsey est chez Disney. C’est dire si le monsieur s’y connait en fable.

      Donc, euh ... Mouais ...

    • Ceci dit, j’ai toujours un compte chez X car j’y trouve des choses (notamment des fils de discussions ou des vidéos) que l’on ne trouve nul part ailleurs et notamment sur ce qui se passe au moyen-Orient.
      Bon après, si tout le monde se casse. Faudra voir.
      Même le torchon local a décidé de geler son compte ... Quelle bande d’hypocrites, tiens !

    • JE SUIS ENORMEMENT SUR X

      Sur quel réseau a-t-on les informations des journalistes palestiniens ?

      Sur X-Twitter. Ce réseau est ce que les internautes en font.

      Je suis énormément sur X car je ne trouve pas ailleurs ce qui m’est essentiel : les voix des Palestiniens, des Kurdes, des Syriens, des Sénégalais, des militants de plein de pays africains.

      Jamais je n’ai eu les pubs pour Trump, je ne me souviens pas de tweets d’Elon Musk. Les algorythmes ne jugent pas qu’il faille me faire parvenir ces tweets.

      On est en silo sur X avec ceux dont on like et retweete les tweets. Mais on peut s’abonner à qui on veut pour sortir du silo : je suis abonnée aux Tweets de Tsahal et du CRIF par exemple ...

  • La neutralité carbone, nouveau greenwashing ou réelle avancée ?
    https://bonpote.com/la-neutralite-carbone-nouveau-greenwashing-ou-reelle-avancee

    "ces pratiques marketing qui ne devraient plus berner personne. Chaque fois que vous entendez les mots ‘vert’, ‘green’, ‘durable‘, ‘circulaire’, ‘entreprise à mission’, ‘transition numérique’, ‘transition écologique‘, la seule réaction à avoir c’est “”ALERTE GENERALE“”. Ce sont bien souvent des mots cache-misère que les entreprises (et Etats) utilisent pour masquer leur déficience sociétale. "

    -- Permalien

    #société_écologie_greenwashing

  • Le monde se dirige vers un réchauffement de +3.1°C
    https://bonpote.com/le-monde-se-dirige-vers-un-rechauffement-de-3-1c

    “il reste techniquement possible de s’engager sur la voie d’un réchauffement de 1,5 °C, l’énergie solaire, éolienne et forestière offrant de réelles possibilités de réduire considérablement et rapidement le réchauffement climatique.”

    Oui, c’est techniquement possible, si vous changez tous les gouvernements du monde, que le trafic aérien est divisé par 10 dès demain, que la consommation de produits d’origine animale est divisée par 3, que la déforestation s’arrête d’ici fin octobre 2024, que la fast fashion est mondialement interdite, etc.

    La réalité : l’objectif +1.5°C est mort, mais nous le savions “officiellement” depuis le sixième rapport du GIEC sorti en 2021. L’objectif de rester sous la barre des +2°C est encore atteignable mais il est illusoire de penser que nous y parviendrons sans changement radical de nos économies. Rappelons-le si ce n’était pas clair : les promesses actuelles nous emmènent vers un monde en partie inhabitable de +3°C.

  • Le monde se dirige vers un réchauffement de +3.1°C
    https://bonpote.com/le-monde-se-dirige-vers-un-rechauffement-de-3-1c

    Comme chaque année, de nombreux rapports sont publiés avant la COP pour éclairer sur les engagements des États sur le changement climatique. C’est le cas du Emissions Gap Report et son édition 2024 où nous apprenons que dans le cadre des politiques actuelles, il y a deux chances sur trois que le réchauffement climatique mondial reste en-dessous de 3,1°C.

    Il y a un “écart considérable entre la rhétorique et la réalité”. Voilà ce qu’écrit le rapport dès la première page. Ce n’est pas une ONG d’extrême-gauche qui le dit, mais bien un rapport du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE).

    Béchu nous l’a déjà dit.

  • #Analyse : a-t-on observé un effondrement des #puits_de_carbone_terrestres en #2023 ?

    https://bonpote.com/analyse-a-t-on-observe-un-effondrement-des-puits-de-carbone-terrestres-en-2

    “Un #effondrement des puits de carbone terrestres en 2023”.

    "Je ne dis pas cela méchamment, mais j’espère vraiment que ce document est tout simplement erroné. Une détérioration rapide du puits de carbone terrestre dans un avenir proche pourrait avoir des conséquences vraiment terribles." Voici ce qu’a déclaré Robert Rohde, directeur scientifique au Berkeley Earth, le jour de la sortie de l’étude.

    En effet, il y a de quoi être inquiet. Si cela se confirmait, ce serait de très loin la pire nouvelle climatique depuis plusieurs années. C’est l’été, il y existe semble-t-il une “trêve politique” pendant les Jeux Olympiques 2024, mais s’il y a une chose qui ne prend pas de vacances, c’est bien le #changement_climatique.

    #Incendies, #sécheresses… et un possible emballement du climat si un tel déclin persistait. Rien que ça. Dans cet article, nous reviendrons sur ce que sont les puits de carbone, ce que nous dit l’étude et les conséquences que cela pourrait avoir.

    #Trees and #land absorbed almost no CO2 last year. Is nature’s carbon sink failing? | Oceans | #The_Guardian

    https://www.theguardian.com/environment/2024/oct/14/nature-carbon-sink-collapse-global-heating-models-emissions-targets-evi

    Only one major tropical rainforest – the #Congo_basin – remains a strong #carbon_sink that removes more than it releases into the atmosphere. Exacerbated by #El_Niño #weather patterns, deforestation and global heating, the Amazon basin is experiencing a record-breaking drought, with rivers at an all-time low. Expansion of #agriculture has turned #tropical_rainforests in south-east Asia into a net source of #emissions in recent years.

    Emissions from soil – which is the second-largest active carbon store after the oceans – are expected to increase by as much as 40% by the end of the century if they continue at the current rate, as soils become drier and microbes break them down faster.

    Tim Lenton, professor of #climate_change and #Earth_system_science at Exeter University, says: “We are seeing in the biosphere some surprising responses that are not what got predicted, just as we are in the #climate.

    “You have to question: to what degree can we rely on them as carbon sinks or carbon stores?” he says.

    A paper published in July found that while the total amount of carbon absorbed by forests between 1990 and 2019 was steady, it varied substantially by region. The boreal forests – home to about a third of all carbon found on land, which stretch across Russia, Scandinavia, Canada and Alaska – have seen a sharp fall in the amount of carbon they absorb, down more than a third due to climate crisis-related beetle outbreaks, fire and clearing for timber.

  • La carte des pensées écologiques

    La carte des pensées écologiques est enfin disponible !

    Il aura fallu des mois de discussions et de travail collectif pour aboutir à cette #carte qui a l’ambition de représenter dans toute leurs pluralités les pensées de l’#écologie_politique en montrant les liens entre ses principaux courants, penseurs et penseuses, luttes et organisations.

    L’objectif premier est de montrer que l’#écologie est un #champ_de_bataille, un terrain où s’affrontent des #idées. En conséquence figurent sur cette carte des « #écoles » pauvres en apports théoriques mais riches en capitaux et en relais d’influence. Comme toute cartographie également, elle fige des positions par nature dynamiques, des espaces mouvants, et impose une vision qui lui est propre.

    Cette citation d’André Gorz résume bien la situation :

    “Si tu pars de l’impératif écologique, tu peux aussi bien arriver à un anticapitalisme radical qu’à un pétainisme vert, à un écofascisme ou à un communautarisme naturaliste”.

    La carte des pensées écologiques n’aurait jamais vu le jour sans un formidable travail de toute l’équipe du média Fracas. Nous avons décidé de la laisser gratuitement en accès libre. Pour soutenir Fracas et avoir la version poster, vous pouvez acheter leur premier numéro directement sur ce lien. Abonnez-vous pour soutenir la presse indépendante !

    La carte des pensées écologiques

    Voici la carte des pensées écologiques. 8 grandes familles, plus de 150 personnalités représentées :

    Les 8 grandes familles des pensées écologiques

    Pour vous y retrouver plus facilement, voici en détail les 8 grandes familles des pensées écologiques, avec leurs autrices et auteurs clés. Si vous souhaitez aller plus loin, plus de 150 noms sont à retrouver sur la carte, et des sources sont disponibles à la fin de cet article.
    1/ ÉCOLOGIES ANTI-INDUSTRIELLES

    Les #écologies_anti-industrielles rejettent le productivisme et l’hyper-mécanisation du travail issus de l’ère industrielle. Elles développent une approche technocritique tout au long du XXe siècle. Critiques du gigantisme de l’appareil productif et de l’État pour les ravages qu’ils causent aux écosystèmes et à la personne humaine, les écologies anti-industrielles prônent la petite échelle et refusent une certaine idéologie du Progrès.

    Elles critiquent vertement la dépossession des populations de leurs propres moyens de subsistance. Elles encouragent enfin le fait de considérer l’industrie et la technique comme un système avec ses logiques propres, dont on ne peut se contenter de critiquer tel ou tel effet pris isolément.

    Autrices et auteurs clés : #Ivan_Illich, #Jacques_Ellul et #Günther_Anders

    2/ ÉCOLOGIES LIBERTAIRES

    Les #écologies_libertaires s’inscrivent en filiation des traditions du socialisme ouvrier anglais et de l’anarchisme, et entretiennent une grande proximité avec les écologies anti-industrielles. L’idéal d’émancipation et d’autonomie des libertaires se trouve régénéré par une analogie : les dominations de l’homme sur l’homme, de l’homme sur la femme et de l’homme sur la nature ne peuvent être prises séparément, et doivent être combattues d’un bloc.

    En conséquence, elles aspirent à la constitution d’éco-communautés et d’institutions autogérées et démocratiques à l’échelon local et défendent des principes fédératifs contre les dynamiques centralisatrices de l’État. La vision de la société s’articule autour du champ, de l’usine et de l’atelier, et d’une démocratie radicale, parfois exprimée par le recours au tirage au sort.

    Autrices et auteurs clés : #Murray_Bookchin, #Kristin_Ross, #Bernard_Charbonneau

    3/ ÉCOFÉMINISMES

    Né dans les années 1970 sous la plume de Françoise d’Eaubonne, l’#écoféminisme est une famille qui propose une analyse de la catastrophe écologique fondée sur le genre et sur l’oppression des femmes sous le capitalisme patriarcal. Nébuleuse aux contours flous, l’écoféminisme se conjugue dès le départ au pluriel, soulignant la diversité des origines géographiques et des influences idéologiques qui composent ce courant : socialisme, spiritualisme, queer, marxisme, pensées décoloniales, etc.

    Elles partagent pour la plupart le constat que, d’une part, le rôle des femmes a été subordonné à une fonction purement reproductive et, d’autre part, que la nature a été associée à l’image de cette femme dominée, que le capitalisme doit soumettre, exploiter, et même violer.

    Autrices et auteurs clés : #Françoise_d’Eaubonne, #Vandana_Shiva, #Starhawk

    4/ ÉTHIQUES ENVIRONNEMENTALES

    Les #éthiques_environnementales émergent au sein de la philosophie de l’environnement aux États-Unis, et explorent, chacune avec des options parfois radicalement différentes, le lien qu’entretient l’homme avec la « nature ». Certaines écoles défendent que les espaces naturels ont une valeur intrinsèque, d’aucunes qu’on ne peut juger de la nature que par son utilité pour l’homme, d’autres encore que nous devons nous concevoir comme une espèce au sein d’une « communauté biotique ».

    Faut-il préserver des espaces vierges ? Faut-il au contraire être les stewards d’espaces dont l’homme ne s’exclue pas ? Les polémiques et conflits n’ont certainement pas manqué au sein de cette famille…

    Autrices et auteurs clés : #Aldo_Leopold, #Imanishi_Kinji

    5/ #ÉCOSOCIALISME

    La famille écosocialiste émerge comme un prolongement du #marxisme mais s’oppose à ses interprétations productivistes portées notamment par l’URSS. En partant de l’insuffisante prise en considération des écosystèmes dans les traditions socialiste et marxiste, il s’agit alors de les dépoussiérer et les adapter au tournant écologique des sociétés, en portant l’idée que l’oppression sociale et la destruction de la nature ont une même et unique cause : le capitalisme.

    Si la socialisation des moyens de production et l’autogouvernance démocratique restent au cœur de ce projet, les écosocialismes proposent une variété de réponses allant d’un interventionnisme fort de l’État à des perspectives davantage autogestionnaires. Certains écosocialismes contemporains, dont la branche étatsunienne, ont même rompu avec une perspective anticapitaliste claire et la tradition révolutionnaire.

    Autrices et auteurs clés : #André_Gorz, #Michael_Löwy, #John_Bellamu_Foster

    6/ ÉCOLOGIES DÉCOLONIALES

    Conceptualisée dans les années 1980, les #écologies_décoloniales pointent l’#impensé_décolonial de l’écologie dominante, à la fois libérale et occidentalo-centrée, qui empêcherait la constitution d’une lutte écologiste pleinement libératrice car internationaliste. Par son universalisme « naturaliste » et raciste, sa vision mortifère de la nature, son extractivisme et son colonialisme producteur de natures appauvries (dont la plantation coloniale est l’emblème), l’Occident est en grande partie responsable de la catastrophe en cours.

    De ce point de vue, une écologie de « transition » qui supplanterait les énergies fossiles par des ressources minières au profit d’énergies renouvelables ne serait pas seulement insuffisante : elle ne ferait que trouver de nouvelles formes au colonialisme.

    Autrices et auteurs clés : #Joan_Martinez_Alier, #Malcolm_Ferdinand

    7/ #CAPITALISME_VERT

    La crise écologique fournit chaque jour de nouvelles preuves de la logique mortifère qui se loge au cœur de la dynamique d’accumulation capitaliste. Pour autant, le capitalisme a aussi ses théoriciens, et ceux-ci ont eux aussi tenté d’intégrer les paramètres écologiques dans leur défense de l’ordre en place.

    Dès lors, il s’agit bien souvent de corriger les « excès » ou les « impensés » du capitalisme en intégrant la dimension environnementale aux échanges marchands (taxes, compensation, technologies vertes…). Certains vont jusqu’à vouloir accélérer la dynamique du système capitaliste, y voyant un moyen de contrôler le Système-Terre dans un sens qui ne nuise pas aux intérêts de la classe possédante.

    Autrices et auteurs clés : #Christiana_Figueres, #David_Keith

    8/ ÉCOFASCISMES

    Les #écofascismes, qui ont émergé à bas bruit depuis les années 1980, sont extrêmement fragmentés. En Europe, ils défendent un éco-différentialisme, soit l’idée d’une humanité divisée en différentes « races » ou civilisations non hiérarchisées mais qui doivent rester séparées, car adaptées à leur environnement immédiat : « chacun chez soi » devient « chacun dans son propre écosystème ».

    Aux États-Unis, le néo-malthusianisme et la xénophobie se doublent d’une apologie des grands espaces vierges, de la wilderness, souillée par l’immigration. Cette obsession démographique se traduit souvent par un repli sur des « bases à défendre », dans des logiques « survivalistes ».

    https://bonpote.com/la-carte-des-pensees-ecologiques
    #visualisation #cartographie #infographie #pensée_écologique #épistémologie #pensées_écologiques #décolonial #ressources_pédagogiques

    ping @reka

  • Albert Moukheiber : «le cerveau est instrumentalisé à des fins idéologiques ou mercantiles»
    https://bonpote.com/albert-moukheiber-le-cerveau-est-instrumentalise-a-des-fins-ideologiques-ou

    Albert Moukheiber est docteur en neurosciences et psychologue clinicien. Dans son ouvrage Neuromania, il démêle le vrai du faux dans les discours sur le cerveau. Développement personnel, pseudo nature humaine… nous revenons dans cette interview sur ces nombreux concepts et idées reçues dont certains médias raffolent.
    Votre livre démarre avec un message très fort : vous l’avez écrit « pour ne plus être condamné à des discours caricaturaux instrumentalisant, pour des raisons idéologiques ou mercantiles, les recherches sur le cerveau ». Pourriez-vous nous en dire plus ?

    Très souvent lorsque le cerveau est invoqué dans des discours chez le grand public c’est pour une de ces deux raisons. Les causes mercantiles, par exemple, prétendre que nous n’utilisons que 10% de notre cerveau pour vous vendre des méthodes pour augmenter ce pourcentage, ou des tests pour découvrir si vous êtes plutôt cerveau gauche ou cerveau droit, ou une nouvelle méthode pour entraîner votre “plasticité cérébrale”.

    La deuxième raison est idéologique, souvent une idéologie réductrice pour faire porter une responsabilité collective ou sociétale sur l’individu comme par exemple dire que nous sommes câblés à être résistants aux changements pour justifier des passages en force, prétendre que nos biais cognitifs sont la cause principale de pourquoi on adhère à certaines fausses nouvelles ou bien que la raison de notre inaction face au dérèglement climatique et la destruction de la biosphère se trouve dans notre striatum ou autre structure cérébrale.
    Vous expliquez que les recherches sur les neurosciences ont déjà servi pour justifier le racisme, l’esclavage ou la supériorité masculine. Est-ce encore le cas aujourd’hui ?

    Effectivement, certaines recherches historiques en neurosciences ont été utilisées pour discriminer ou parfois pour prouver une hypothèse de hiérarchie entre les “races” comme certains travaux de Paul Broca. Aujourd’hui on retrouve encore une sorte d’instrumentalisation de certaines recherches pour justifier – ou dans la majorité des cas prétendre expliquer – certaines inégalités sociétales, dans une volonté de les biologiser.

    Le procédé est souvent similaire, certains articles descriptifs (qui décrivent une certaine différence) vont être utilisés de manière explicative (qui expliquent une différence). Par exemple, un article trouve une différence entre le cerveau des hommes vs celui des femmes dans une structure cérébrale particulière ; l’article ne dit rien d’où vient cette différence, ni des conséquences – ou pas – de cette différence au niveau cognitif ou comportemental, mais elle va être quand même utilisée pour justifier différents rôles sociaux ou attitudes discriminatoires.

    Au-delà de justifier des discriminations, il y a encore beaucoup de biais dans la méthodologie de la recherche, que ce soit au niveau des capteurs qui sont moins adaptés à certains types de cheveux ou de peau, ou d’échantillonnage des participants qu’on recrute où il manque une diversité pour pouvoir prétendre que nos résultats sont généralisables à toute l’espèce.
    Vous revenez longuement sur le business du développement personnel, un business à 45 milliards. Vous écrivez notamment« Le yoga se transforme en un concept instagrammable sous le soleil du néolibéralisme : exit le changement climatique, bienvenue à la retraite silencieuse revigorante dans un temple typique au Népal, billets d’avion inclus. » Comment fait-on pour ramener un peu de parole scientifique dans les temples du bullshit que sont Linkedin et Instagram ?

    En investissant ces plateformes ! Beaucoup de personnes se disent encore “ah non, ça c’est nul ou superficiel” et on laisse le champ libre, par exemple, on oublie souvent TikTok. Après, il faut aussi accepter qu’on n’a pas le contrôle sur la manière dont les algorithmes poussent ou invisibilisent certains contenus, et qu’il faudra aussi militer pour une certaines transparence ou contrôle par l’utilisateur, sur ces algorithmes au-delà de la création de contenu. La aussi, ces changements ne peuvent pas dépendre uniquement de l’individu.
    Vous vous attaquez à l’une des idées reçues les plus coriaces, la « nature humaine », notamment via l’exemple de l’étude de l’obéissance à l’autorité proposée par Stanley Milgram ou encore l’expérience de la prison de Stanford, sur une prétendue nature humaine cruelle et individualiste. Ça existe vraiment, la nature humaine ?

    Dans cette vision de la nature humaine, souvent, en réalité, ces recherches sont faites sur un échantillon très particulier de l’espèce, principalement des populations qu’on appelle W.E.I.R.D qui est un acronyme pour Blanc, Eduqué, Industrialisé, Riche et Démocrate. Cependant, lorsque nous avons essayé de répliquer ces effets sur des personnes issues d’autres groupes sociaux ou pays, on ne retrouve plus du tout cette “nature humaine” supposée être universelle.

    En fait, on a tendance à penser la nature humaine comme quelque chose d’universel et d’individuel, mais, comme je l’explique dans le livre, notre cognition est incarnée, nous ne sommes pas juste notre cerveau, nous sommes un cerveau dans un corps dans un contexte, et ces 3 éléments sont dans une interaction et des boucles de rétroactions permanentes. Prétendre qu’une “nature humaine” désincarnée et décontextualisée existe c’est l’amputer de 2 des 3 facteurs qui la composent.
    Vous revenez également sur l’idée que notre cerveau serait « anti-écolo », une fake news propagée par Sébastien Bohler dans son livre Le bug humain et reprise dans le livre vendu à plus d’un million d’exemplaires Le monde sans fin de Jean-Marc Jancovici et Christophe Blain. Pourriez-vous nous expliquer en quoi cette thèse est fausse ?

    Cette thèse est fausse à plusieurs niveaux.

    Le premier c’est sur le striatum en tant que tel, qui dans le bug humain, est présenté comme une structure responsable du plaisir qui raffole de récompenses instantanées. Il faut savoir que cette conclusion sur le striatum est un saut explicatif très large entre les conditions des recherches en laboratoire et la société, saut que la majorité des chercheurs et chercheuses ne se permettraient pas de faire tellement nos modèles sont encore incomplets.

    Le deuxième niveau c’est que cette thèse présente notre fonctionnement comme dépendant uniquement de notre cerveau, or, comme je l’explique dans le livre, nos comportements ne sont pas réductibles à notre cerveau seul.

    Notre cerveau est un organe dépendant de contexte et notre cognition est incarnée : nos comportements dépendent d’une boucle de rétroaction entre un cerveau, un corps et un contexte et ce dernier est beaucoup plus pertinent pour expliquer des comportements anti-écolo que notre cerveau : des pubs, une culture qui prône la consommation, des offres sur des activités délétères pour la planète etc… C’est la notion de niveau explicatif.

    Beaucoup de nos fonctions existent à plusieurs niveaux explicatifs : chimique et neuronal, tissulaire, psychologique, social, culturel, etc… Le cerveau n’est tout simplement pas le bon niveau explicatif pour ces choses. C’est un peu comme si on voulait expliquer un accident de voiture en étudiant les atomes qui composent la carrosserie, évidemment que les atomes sont impliqués, mais évidemment qu’ils ne sont pas le bon niveau explicatif, il faut regarder l’état de la chaussée, si le conducteur ou la conductrice avait bu etc…

    Enfin, si nous sommes câblés à être anti-écolo, est-ce que ça veut dire que des personnes comme Bon Pote sont dénuées de striatum ? il existe des personnes, qui j’espère sont de plus en plus nombreuses, qui refusent ces injonctions à la consommation et, cette hypothèse ne nous dit pas ce que fait leur striatum.
    Pour lutter contre les fake news et le complotisme, vous appelez à rétablir la confiance dans la parole des responsables politiques et des grands médias traditionnels. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la confiance envers le gouvernement Macron, tant sur les questions économiques, sociales qu’environnementales, est très faible. Avez-vous des pistes pour rétablir cette confiance ?

    Disons qu’on va dans le sens contraire de ce qui pourrait rétablir cette confiance. La confiance vient d’une cohérence systémique, et le système est actuellement tout sauf cohérent.

    Je ne vais pas m’aventurer sur des pistes pour rétablir la confiance, mais disons que je ne suis pas très optimiste pour cela, il va falloir qu’on s’organise à d’autres niveaux qu’au niveau gouvernemental pour le moment.
    Vous évoquez dans votre livre le modèle du déficit informationnel, qui présuppose que l’écart entre les croyances ancrées dans l’opinion publique et le savoir scientifique ne provient que d’un manque d’information. Si tous les Français connaissaient le danger du changement climatique, cela ne suffirait donc pas ?

    Non cela ne suffirait pas parce que nos comportements ne dépendent pas uniquement de nous. Évidemment, savoir est nécessaire mais l’erreur c’est de croire que c’est suffisant.

    Or, beaucoup d’exemples nous montrent que ce n’est pas le cas. Tout le monde ou presque savait que fumer tue, mais nous n’avons pas arrêté de fumer en intérieur avant que la loi sur le sujet ne passe. Nos comportements dépendent aussi de nos environnements, ce qu’on appelle parfois les conditions propices, nous avons besoin d’agencer nos sociétés pour qu’on puisse agir sur nos connaissances, sinon, on n’y arrive pas. Le fameux quand “on veut, on peut”, ne fonctionne pas si le “on” est l’individu, par contre si le “on” devient ce triptyque cerveau-corps-contexte, alors, on commence à augmenter nos chances de franchir le trou “intention-action” et d’aligner nos comportements et nos informations.
    Contrairement à Emmanuel Macron qui compare les Français à des « gaulois réfractaires », la résistance au changement ne serait pas vraiment fondée scientifiquement. Enfin une bonne nouvelle pour la transition écologique ?

    Oui et non. D’un côté la résistance au changement à l’échelle individuelle n’est pas fondée scientifiquement, mais de l’autre la résistance au changement est très bien étudiée au niveau des organisations et des systèmes, l’inertie systémique. Malheureusement, la transition écologique nécessite avant tout un changement sociétal et donc, même si à l’échelle individuelle, on n’est pas particulièrement résistant aux changements, nos systèmes eux sont dans une dynamique qui, pour le moment, continuent à s’obstiner à résister aux changement nécessaires pour une planète habitable par la biosphère actuelle.

  • Mourir de chaud : à quel degré la température devient-elle mortelle ?
    https://bonpote.com/mourir-de-chaud-a-quel-degre-la-temperature-devient-elle-mortelle

    Le mélange de chaleur et d’humidité est à un certain seuil insupportable pour l’humain et même en excellente santé, cela peut être mortel en seulement quelques heures. Dans un monde plus chaud, le stress thermique humide peut se produire pendant des mois et dans plusieurs régions du monde, y compris dans les régions densément peuplées.

    Les conséquences sont très inégalitaires et sans adaptation ni réduction importante et rapide de nos émissions de GES, la fréquence avec laquelle le seuil limite du thermomètre humide sera atteint voire dépassé sera de plus en plus importante.

    Aujourd’hui, en 2022, des personnes meurent déjà des excès des pays du Nord. Des personnes meurent de l’inaction d’autres personnes qui ont pourtant le pouvoir et le devoir de protéger les populations. Si cela arrive déjà dans un monde réchauffé de +1.2°C au niveau mondial, il est évident que ces canicules feront des ravages à +2°C, voire +3°C si nous ne changeons pas de système économique.

  • Doit-on appliquer de la crème solaire tous les jours, et à quel prix ?
    https://bonpote.com/doit-on-appliquer-de-la-creme-solaire-tous-les-jours-et-a-quel-prix

    Dans tous les cas, les dermatologues et les sociétés savantes sont normalement unanimes pour considérer que l’application de crème solaire n’est qu’une partie de la prévention des complications cutanées cancéreuses ou non des UV. Les 5 autres éléments, tous essentiels, étant :

    Les vêtements ;
    La couverture de la tête par un chapeau voire une casquette ;
    Les lunettes de soleil car l’exposition aux UV augmente le risque de cataracte qui est une opacification du cristallin, la lentille de l’œil déterminante pour bien voir ;
    L’ombre ;
    L’éviction des horaires les plus intenses en UV, de 10h du matin à 15h en gros ;

  • Synthèse et analyse du programme du Nouveau Front populaire

    Très utile pour débunker le flot extravagant d’anathèmes réacs déversés tous azimuts par les tenants de l’ordre établi. Je suis particulièrement intéressé par la « niche » des aides publiques aux entreprises, déversés sans aucune contrepartie, qui atteignent de 160 à 174 milliards d’euros par an d’argent public, ce qui en fait le second budget de l’état après l’éducation nationale...

    https://bonpote.com/synthese-et-analyse-du-programme-du-nouveau-front-populaire

    • Un programme qui n’ambitionne même plus de séparer les banques d’affaires des banques de détail... Douze ans après, la gôche renonce à sortir les couilles de l’Etat de la main des banquiers.

    • Concernant l’eau, ledit programme se borne à copier-coller trois minuscules paragraphes issus de LFI, des slogans débiles sur l’eau publique gratuite et autres niaiseries propagandistes, dépourvus de toute effectivité. Ergo impossible de critiquer ce qui n’existe pas, un vrai programme, étayé et financé...

  • Front Populaire (phase 2) : renverser la table du banquet des patrons, des politicards et des technocrates ?
    https://ricochets.cc/Front-Populaire-phase-2-renverser-la-table-du-banquet-des-patrons-des-poli

    Des actus, analyses, réflexions... Pour aider à garder le sang froid et à s’extraire du déferlement merdiatique des extrêmes droites et de leurs alliés objectifs. Pour résister vraiment au capitalisme punitif et à l’autoritarisme au carré. Pour une écologie sociale qui « punit » le train de vie des riches et qui met au piquet le techno-capitalisme et les médias toxiques des milliardaires. Pour l’exclusion des puissants déconnectés, et pour le pouvoir partagé des anonymes. Quelques (...) #Les_Articles

    / Révoltes, insurrections, débordements..., Démocratie directe, communes libres..., #Luttes_sociales

    #Révoltes,_insurrections,_débordements... #Démocratie_directe,_communes_libres...
    https://paris-luttes.info/pour-un-antifascisme-desirable-18414
    https://paris-luttes.info/contre-la-politique-revolution-18407
    https://reporterre.net/Face-a-la-montee-de-l-extreme-droite-les-jeunes-prets-a-monter-au-front
    https://bonpote.com/lextreme-droite-et-lextreme-gauche-est-ce-vraiment-la-meme-chose
    https://reporterre.net/En-terres-RN-la-gauche-veut-rallier-les-abstentionnistes
    https://paris-luttes.info/licenciement-de-guillaume-meurice-18404
    https://reporterre.net/Le-difficile-travail-de-porte-a-porte-pour-rallier-les-abstentionnistes
    https://iaata.info/Contre-le-Front-populaire-l-extreme-droite-le-systeme-electoral-et-la-politi
    https://lundi.am/Tous-et-toutes-en-Belgique
    https://lundi.am/Points-d-etape-sur-une-sequence-suspendue

  • « L’action directe est aujourd’hui une nécessité. »

    « On a besoin de pirates pour saboter les datacenters d’Amazon, pour bloquer les plateformes d’Uber ou de Airbnb »
    https://bonpote.com/on-a-besoin-de-pirates-pour-saboter-les-datacenters-damazon-pour-bloquer-le

    Dans son nouveau livre Vallée du silicium, Alain Damasio s’est rendu à San Francisco afin de mettre à l’épreuve sa pensée technocritique et de comprendre comment cette région a façonné et façonne encore le monde d’aujourd’hui.

    Votre récit sur votre long séjour dans la Silicon Valley est aussi passionnant qu’effrayant. Malgré tout ce qu’on peut suggérer, nous sommes loin de nous rendre vraiment compte que cet endroit façonne le quotidien de milliards de personnes…

    À mes yeux, il existe une véritable tache aveugle sur nos rétines quand il s’agit d’avoir une appréhension simple et directe de nos quotidiens. La smartphone et ses applis sont devenus une technogreffe, qu’on pourrait quasiment souder à nos avant-bras. La Silicon Valley se définit et se vit comme le centre du monde, ce qui peut sembler d’une prétention totalement mégalo, et pourtant : quasiment tous les outils, interfaces et logiciels que nous utilisons sont conçus et fabriqués sur place. Et quand je dis « nous », je parle de 6 à 7 milliards de personnes. Facebook et Insta par exemple, qui sont des plateformes de Meta, c’est 4 milliards d’utilisateurs. Les produits Apple, c’est presque deux milliards de clients. Ces technos se sont tellement banalisées, elles sont si répandues désormais, qu’elles sont devenues comme évidentes et invisibles pour nous. Presque un angle mort de nos pratiques.

    Le livre démarre fort avec l’expérience de la voiture autonome. Ici en France, on a un président qui “adore la bagnole”. Mais dans la Silicon Valley, il semblerait que le culte de la voiture soit encore plus important, plus puissant ?

    La voiture est de tous les objets techniques sans doute le plus emblématique de la mythologie américaine, disons avec le cinéma. Elle sature les fictions depuis les années 50. L’urbanisme des villes américaines a été directement formaté, dès l’origine, pour elle, avec des cinq-voies en plein centre-ville de San Francisco, inimaginables à Paris ! La voiture y est un second corps sans lequel aucun déplacement digne de ce nom n’est possible à cause de l’étalement pavillonnaire et des dimensions colossales du pays. En zone rurale, faire 50 kilomètres est une broutille, la densité d’habitation est très faible, par exemple dans l’ouest américain que j’ai traversé pendant neuf jours. Donc la voiture devient vitale, on a la nettoie scrupuleusement le dimanche, on la soigne, on dort dedans, on y a ses premières expériences sexuelles, on vit avec. Avec la voiture autonome, nous passons de la voiture-énergie, virile et vive, à la voiture-data molle où l’on se fait conduire et ne maîtrise plus rien. Ça annonce d’autres glissements vers des IA toutes-puissantes, qui vont gérer nos existences avec douceur et précision, sans même que nous mesurions la liberté qu’on y perd. Le tout au nom d’un confort, d’une paresse assumée et d’une sécurité devenus le cœur de nos économies de désir.

    Pourriez-vous revenir sur ce que vous appelez l’écologie catastrophique du dernier kilomètre ?

    Jusqu’à peu, les commerces étaient situés de manière à centraliser logistiquement les besoins en produits et services des citoyens, ils étaient placés peu ou prou au barycentre de nos déplacements, de nos lieux de travail et d’habitation, et nous demandaient ce petit effort de déplacement à pied pour faire nos courses. Ou si l’on prenait la voiture, c’était pour aller dans une zone commerciale qui rassemble tous les commerces nécessaires et optimise la consommation d’énergie, au moins un minimum. Quand tu te fais livrer par Uber ou Amazon, tu importes le commerce chez toi, à ton domicile. Donc tu demandes à l’entreprise et à ses livreurs de faire ce « dernier kilomètre » (c’est une image, ça peut être 200 m ou 3 km) à ta place, en emballant les produits dans des cartons qui exigent de la pâte à papier, donc des arbres coupés et renchérit fortement le prix du papier pour l’industrie du livre, etc. Tu démultiplies les déplacements exigeant de l’énergie fossile car les livreurs sont le plus souvent en scooter et même lorsqu’ils circulent à vélo, la consommation d’énergie suscitée par les emballages et la gestion des déchets derrière est lamentable. Pour trois sushis, tu crames des centaines de grammes de plastique, de sac papier, de petits bouteilles de soja, de baguettes en bambou, de bols cartonnés…

    Si tu appliques ça à la voiture autonome, qui va devoir se garer à l’extérieur des villes, venir te chercher, se regarer dans des zones dédiées, repartir te chercher au restaurant ou au supermarché, te ramener chez toi, alors que tu pourrais prendre le vélo, le tram ou le bus, ou même y aller avec ta voiture en ligne directe, tu mesures les millions de km qui vont être parcourus de façon dispendieuse juste pour outiller nos facilités et nos paresses avec cette nouvelle forme de transport individualisés, de taxi moins cher que tu utiliseras plus facilement.

    Votre expérience sur place donne l’impression qu’il n’y a aucune chance de voir d’autres formes de mobilité prendre le pas sur la voiture. Comme si la fabrication des voitures et leur utilisation n’avait pas d’impact sur l’environnement…

    L’impact de la voiture autonome sur l’environnement, ne serait-ce que par l’équipement électronique à fabriquer, qui est énorme — une dizaine de caméras, des capteurs, un lidar, des détecteurs de mouvements, de sons et d’obstacles, une IA embarquée qui calcule en temps réel, des disques durs, etc — et les déchets que ça va produire en aval, ne serait-ce que par l’essence et l’électricité consommées pour des déplacements de commodité, voire de fainéantise, va être monstrueux. Il faudra des milliers de datacenters aussi pour traiter les données de trafic en temps réel.

    Bref, c’est l’archétype de la fausse bonne idée. Un cas d’école des techs qui nous sont vendues comme un « progrès » alors qu’elles vont avilir nos corps, dégrader nos ressources naturelles, augmenter la pollution atmosphérique et minière, et produire du déchet non-recyclable.

    Vous dites qu’Apple, c’est « 2 milliards de fidèles, mais 150 milliards de dollars d’évasion fiscale, 70 milliards de bénéfices annuels.. tout ça continue et continuera, avec ma complicité sidérée ». Même avec un regard techno-critique, il est difficile voire impossible d’échapper à la méga-machine ?

    Je consacre la dernière chronique de mon essai à détailler pourquoi il est devenu si difficile d’échapper à la fascination pour la tech, à son utilisation quotidienne et frénétique, aux boucles d’auto-addictions qu’elle suscite et dont très peu de gens arrivent à s’émanciper. Les Gafam ont designé très profondément une dépendance subtile à leurs plateformes, en exploitant toutes les failles et les biais cognitifs de nos cerveaux, mais aussi en misant sur la loi du moindre effort, notre peur de la solitude, notre besoin de pouvoir, de maîtrise et de contrôle dans un environnement compétitif incertain… Je décrypte quatre champs de désir, quatre machineries de désir pourrait-on dire, qui sont activées par nos technologies quotidiennes et mobilisent notre énergie libidinale. Si tu ne conscientises pas à quel champ de désir ce technocapitalisme fait appel, tu ne pourras guère y échapper. Et même en étant conscient des mécanismes de dépendance, le corps résiste, la facilité insiste, le désir persiste. Nous affrontons ça, en outre, individuellement, ce qui rend plus compliqué encore d’échapper à la mégamachine.

    Votre techno-critique se résumait d’après vous à « ‘en gros’ à nous devons contrôler nos outils, pas nous faire contrôler par eux ». En quoi votre séjour à la Silicon Valley a changé cela ?

    J’ai compris que les technologies les plus pointues qui vont organiser nos quotidiens, dans moins de cinq ans, en particulier l’intelligence artificielle générative et personnalisée, exigent un nouveau rapport aux machines, qui ne soit plus binaire et ne fonctionne plus sur la dialectique maître-esclave. L’IA ne va pas nous contrôler, pas plus que nous la contrôlerons, ce sera plus fin et complexe que ça, plus intriqué et dialogué : les robots de conversation sont « responsive », ils apprennent de nous et nous apprennent des choses, nous allons co-construire nos journées avec eux, les éduquer à nous aider tout autant qu’ils nous manipuleront par leur bienveillance et leurs algorithmes d’empathie, par leur supériorité de traitement du langage, des images et de l’information. Nous entrons dans une ère où nos créations de silicium sont devenues des créatures, dont il est délicat de distinguer les simulations de dialogues de la réalité d’une relation avec une personne humaine. Ce sont des personas, des avatars humanisés, calculés avec finesse et crédibilité.

    Donc, on ne saura plus très bien qui va contrôler qui, qui « dominera » ou pilotera nos choix, nos pratiques puisque nous les déciderons en quelque sorte en commun, en complicité homme-machine.

    Quels conseils donneriez-vous pour être techno-critique jusqu’en 2050 ?

    À chaque technologie qu’on vous propose, qui émerge dans le champ commercial, il s’agit toujours de se demander : en quoi cette tech va-t-elle nourrir ou appauvrir mon rapport aux autres, au monde et à moi-même ? Il est très facile de mesurer le pouvoir qu’une appli ou qu’un service numérique apporte, beaucoup plus insidieux de réaliser ce qu’elle nous fait perdre ou même dégrade dans nos relations et nos puissances propres : puissance de créer, de réfléchir, d’imaginer, d’être empathique, d’écouter, puissance physique de ressentir par soi-même, de se déplacer, de garder son énergie, etc.

    La technocritique doit discriminer pouvoir (le faire faire) et puissance (le faire par soi-même, en autonomie), ouverture ou fermeture au monde, enrichissement ou effilochement des liens, impact sur l’écologie en amont et en aval, exhaustion des ressources, impacts sociaux sur les pays en développement, pollutions induites, pour notre Terre — mais aussi dans nos cerveaux avec le siphonnage permanent de notre attention, de nos temps libres par le numérique. Et elle doit aussi se demander : quels désirs doit-on encourager ? Quelle liberté ou émancipation la techno doit-elle nous aider à atteindre ? Le peut-elle seulement, et dans quel contexte d’usage ?

    La technocritique doit réfléchir aux pratiques qu’elle induit, à la culture qu’elle forme, à l’éducation qu’elle doit exiger, tout autant que penser en terme de rythme, de temporalité, d’exploitation de nos disponibilités, de déconnexion nécessaire, au moins de temps en autre.

    Parmi vos multiples rencontres, il y a Arnaud. Vous dites « J’ai cherché pendant des années un homme qui descendrait du futur pour me parler et il est devant moi, en chair et en capteurs, en chiffres et en os ». Pouvez-vous nous expliquer pourquoi votre rencontre avec « Arnaud » est si singulière ?

    Arnaud est un homme heureux, chaleureux, sociable et dynamique, l’inverse de l’image du geek anxieux, névrosé ou sociopathe que j’imaginais pour les utilisateurs de ces bijoux connectés, des applis de monitoring de sa santé ou encore d’analyse génomique. C’est un individu qui s’émancipe par la technologie, y trouve support et ouverture, tout en se soumettant de son plein gré à une batterie de capteurs de données corporelles en temps réel. J’y ai vu mais surtout senti ce que pourrait être le citoyen connecté du futur, indépendant, performant, s’autogérant dans sa médication, optimisant son potentiel génétique — sans être dans l’élitisme, avec une pensée « de gauche ». C’était très déstabilisant pour moi. Ça a interrogé tout mon rapport au corps.

    Quelques milliardaires en prennent pour leur grade, et notamment Elon Musk. Vous le comparez à « sociopathe d’extraction supérieure ». D’après vous, bénéficie-t-il toujours de l’image d’un génie en Silicon Valley ou cela a évolué ?

    De ce que j’ai glané sur place, certains lui savent gré d’avoir une vraie approche d’ingénieur et d’autres considèrent qu’il a déjà complètement vrillé, qu’il consomme trop de drogues et part dans l’hybris. Quand tu atteins ce niveau de richesse, donc de pouvoir, mais aussi de prestige et d’admiration de la part des blaireaux que la conquête de Mars peut faire frissonner, il est difficile de ne pas devenir mégalomane et de prendre ses propres visions médiocres (nous allons coloniser les planètes pour y prolonger l’exploitation capitaliste qui patine sur Terre faute de ressources infinies) pour des intuitions géniales. Musk est bien aidé par les médias pour alimenter ses effets d’annonce et sa bouffonnerie. Mais à mon sens, ce qu’il a fait de Twitter va finir par le faire plonger économiquement, et dégrader fortement sa respectabilité.

    C’est probablement un biais, mais j’ai trouvé que le changement climatique et l’effondrement de la biodiversité n’ont pas beaucoup fait partie de vos rencontres. Est-ce un sujet dans la Silicon Valley ? Ou le changement climatique, c’est un truc lointain, ça ne touche que les autres ?

    C’est un sujet dont quasiment personne là-bas ne m’a parlé. Grosso modo, j’ai eu l’impression de rencontrer des gens en avance de dix ans sur nous, en France, quant à l‘anticipation et l’utilisation des techs numériques, et de voir les mêmes encaisser dix ans de retard, sinon plus, sur la prise de conscience des enjeux écologiques de la planète. Les USA consomment deux fois plus d’énergie par habitant que la France par exemple, à niveau de développement pourtant comparable : ça en dit très long sur l’orgie énergétique qui continue de prévaloir là-bas et sur l’indifférence larvée face au gaspillage de ressources.

    La Silicon Valley n’est qu’à la marge soucieuse de l’écologie. Mais c’est aussi qu’elle croit profondément au solutionnisme techno pour vaincre le réchauffement climatique : ce que la Tech a détruit ou dégradé, la Tech peut le réparer ou le solutionner, « dont’ worry ». J’ai rencontré plusieurs libertariens brillants qui sont convaincus de ça. L’approche culturelle reste très différente de chez nous où l’on imagine mal comment une cause du problème (le Technocapitalisme extractiviste) pourrait aussi devenir, par miracle, la solution du problème qu’elle a elle-même causée.

    Une dernière question sur la désobéissance civile qui revient à plusieurs reprises dans votre livre. Des hackers qui pirateraient des voitures électriques pour encercler un domicile, des « Tesla autopilotées qui feront exploser le siège social de Waymo, à la Fight Club ». Quel est votre regard sur les white hats, ces hackers éthiques qui viendraient aider la lutte climatique ?

    Je trouve qu’on ne les entend plus assez alors que leur importance me semble vitale pour changer ce monde, qui est fortement numérisé, ultraconnecté, donc piratable par définition. On a foutrement besoin de hackers vaillants et éthiques, de Robin des bois aptes à hacker les objets connectés, modifier l’internet des objets, bricoler les comptes bancaires, aptes à immobiliser des usines de ciments, à rendre inopérante la circulation des voitures électriques ou à faire de ces voitures des armes de dissuasion écologique. On a besoin de pirates pour saboter les datacenters d’Amazon, pour bloquer les plateformes d’Uber ou de Airbnb, de toutes ces boîtes qui contribuent à défoncer la planète pour simplement maximiser le fric qu’elle gagne. On a besoin d’eux pour imposer la low-tech partout où on le peut, pour brouiller et saboter les installations polluantes, énergivores ou extractives qui toutes utilisent informatiques et réseaux pour fonctionner.

    L’action directe est aujourd’hui une nécessité.

  • Le meilleur remède contre l’éco-anxiété

    https://bonpote.com/le-meilleur-remede-contre-leco-anxiete

    #kevin_jean
    https://mesurs.cnam.fr/laboratoire-mesurs/kevin-jean--1398727.kjsp#

    “Ne soyez plus éco-anxieux, soyez éco-furieux”
    C’est donc peut-être en mettant l’accent, dans les titres de presse ou dans les sujets du 20h, plus sur les causes des #dégradations_environnementales que sur leurs impacts présents ou attendus, qu’on peut espérer transformer l’éco-anxiété, forme d’angoisse face à une menace floue et mal cernée, en éco-colère. C’est le fameux “ne soyez plus #éco-anxieux, soyez #éco-furieux” de Frédéric Lordon, qui fait, au-delà de la formule, l’objet de travaux de #recherche récents.

    Car en effet, l’#éco-anxiété ou la colère climatique semble bien être un tremplin à l’engagement pour les causes environnementales. Dans une étude conduite en 2022 par l’université de Yale, les personnes qui exprimaient un sentiment de détresse climatique (près de 10% de l’échantillon d’étude, en gardant en tête que cette proportion est très dépendante de la formulation de la question posée) rapportaient bien plus fréquemment être passées à l’action pour la cause climatique, de la signature de pétition à l’investissement personnel dans des organisations environnementales. 

    Source : https://climatecommunication.yale.edu/publications/distress-about-climate-change-and-climate-action

    L’éco-anxiété peut donc constituer un tremplin à l’action collective, mais, et c’est là une bonne nouvelle qu’il ne faut pas se lasser de partager, l’action collective pourrait bien être le meilleur remède à l’éco-anxiété. En effet, une étude conduite en 2022 auprès de jeunes américains suggérait que l’engagement au sein d’actions collectives pouvait jouer le rôle de tampon face au risque que l’éco-anxiété peut représenter pour la santé mentale.

    Dans l’étude en question, parmi les jeunes déclarant être affectés par l’éco-anxiété, celles et ceux qui par ailleurs étaient engagé(e)s dans des actions collectives en faveur du climat étaient moins affecté(e)s par des troubles dépressifs. Si ces premiers résultats méritent d’être confirmés dans d’autres études, ils corroborent largement les témoignages de nombreux activistes ou scientifiques engagés pour le climat, de Cyril Dion à Jean Jouzel. 
    [...]

    L’éco-anxiété : un tremplin vers l’action ?
    Rappelons-le, l’éco-anxiété constitue une #réaction saine et justifiée face à l’ampleur des #menaces_écologiques. C’est bien plus la réaction inverse, le déni ou le #cynisme, qui se rapproche du #pathologique

    La succession des événements climatiques extrêmes, et sans doute encore plus les renoncements répétés des élites à répondre à l’ampleur des crises écologiques, constituent le moteur de la diffusion de l’éco-anxiété, y compris chez les populations vulnérables ou défavorisées. 

    Il peut être tentant de chercher des manières individuelles de gérer ce trouble, mais il ne faut pas s’y tromper : c’est bien l’action collective, et elle seule, qui est à même de s’attaquer au moteur du mal.

    Le mouvement écologique a tout intérêt à s’efforcer de faire de l’éco-anxiété un tremplin vers l’action, en communiquant sur les causes ou les freins à l’action plutôt que sur les désastres à venir. Il semblerait d’ailleurs au passage que cibler les opposants à l’action climatique – pétroliers, lobbyistes, politiques – dans des messages en faveur du climat soit particulièrement efficace.

    Il est d’autant plus justifié de le faire car l’#action_collective pourrait bien apporter une certaine forme de soulagement à l’éco-anxiété, et ainsi s’avérer être également une forme de remède à l’échelle individuelle.

  • 10 chiffres à connaître sur l’avion et le climat
    https://bonpote.com/10-chiffres-a-connaitre-sur-lavion-et-le-climat

    Si le fait que l’avion a un impact important sur le réchauffement climatique commence à faire du chemin, de nombreuses idées reçues continuent de circuler, permettant notamment de relativiser son importance.

    Ce ne serait que “2% des émissions alors qu’internet c’est 4%…” , ou encore il serait possible de faire un vol long courrier par an sans que cela ait vraiment un impact. C’est malheureusement loin d’être le cas.

    Pour démêler le vrai du faux, voici dix chiffres sur l’avion et le climat.

  • Hausse des prix de l’électricité : « une décision politique extrêmement mauvaise »
    https://bonpote.com/hausse-des-prix-de-lelectricite-une-decision-politique-extremement-mauvaise

    Pourquoi les justifications à cette hausse de taxe ne tiennent pas ?
    Cette décision est une mauvaise nouvelle pour la transition énergétique à plusieurs titres et les éléments rhétoriques avancés par le gouvernement ne tiennent pas.

    Même dans les scénarios énergétiques les plus sobres, il y a une hausse du besoin en électricité, malgré la baisse de consommation énergétique globale. C’est le cas dans les scénarios « sobriété » de RTE comme le scénario négaWatt ou trois des quatre scénarios de l’ADEME. Nous consommons en effet environ 470 TWh d’électricité aujourd’hui et les scénarios les plus sobres de RTE pour 2050 prévoient que nous montions à 555 TWh d’ici 2050, et ce chiffre pourrait même être atteint beaucoup plus tôt selon RTE si nous réussissons la réindustrialisation et l’électrification des usages (véhicule électrique, pompe à chaleur, sortie du fioul dans le chauffage etc…). 

    Taxer l’électricité apporte certes des recettes fiscales mais désincite au report des consommations fossiles vers l’électricité (chauffage au fioul ou gaz vers la pompe à chaleur, passage au véhicule électrique…). On n’encourage pas la consommation d’un bien en le taxant mais au contraire en le détaxant par rapport aux énergies fossiles !

    Ensuite, le gaz fossile sera à partir du 1er février 2024 moins taxé que l’électricité… allez comprendre. Rien n’empêchait le gouvernement d’avoir la logique inverse si le but était bien la transition énergétique.

    Les tarifs horosaisonnalisés, c’est-à-dire ceux vous invitant à moins consommer d’électricité lorsque celle-ci est produite à partir d’énergies fossiles, perdent également leurs aides et augmentent encore plus que les tarifs où le prix est le même à chaque heure. Là encore, allez comprendre, alors que les 3% de Français qui ont un tarif à forte incitation à ne pas consommer les jours où l’électricité est produite à partir de fossiles permettent à eux seuls d’économiser une demi-centrale à gaz ! Pour l’avenir, ces tarifs seront très importants pour que l’électricité soit consommée à des moments où la produire a le moins d’impact possible pour l’environnement. Désinciter ces tarifs est une grave erreur pour la transition.

    Enfin, le gouvernement a annoncé que cette hausse de taxe permettrait de financer la transition énergétique… mais pourquoi ne pas mobiliser d’autres poches budgétaires pour cela ? Pourquoi ne pas taxer davantage les fossiles pour le faire ? Cette taxe sur l’électricité n’a aucun « fléchage », au sens où elle n’est pas affectée à une dépense précise. Dès lors, pourquoi taxer l’électricité pour financer d’éventuels investissements dans la transition énergétique ?

    #électricité #transition #renouvelables #gaz #macronisme #macronnards

  • Dérèglement, réchauffement ou changement climatique ?
    https://bonpote.com/dereglement-rechauffement-ou-changement-climatique

    Doit-on dire dérèglement climatique, réchauffement climatique ou changement climatique ?

    Et pourquoi pas chaos climatique ? Ou effondrement climatique, comme le suggère le climatologue Peter Kalmus ? Crise climatique ? Enfer climatique ? Dérive climatique ? Dans un sondage Instagram sur le compte Bon Pote, avec plus de 13 000 réponses, en posant la question “que faut-il dire ?” et avec les 3 termes réchauffement / changement / dérèglement, l’expression dérèglement climatique l’emportait très largement avec 68% des votes.

    Nous verrons que ce n’est pas forcément l’expression privilégiée par les scientifiques. Mais est-il seulement possible d’avoir un consensus sur le meilleur terme à utiliser ?
    Changement climatique : le plus juste ?

    Adoptée lors du Sommet de la Terre de Rio en 1992, la Convention Cadre des Nations-Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) a dès le début reconnu le danger des changements climatiques : “conscient que les changements du climat de la planète et leurs effets néfastes sont un sujet de préoccupation pour l’humanité tout entière“.

    #Climat #Vocabulaire

    • Un dérèglement est une gêne et à laquelle on peut facilement remédier, un peu comme au sortir d’un repas trop copieux. C’est donc bien rassurant et ça permet de continuer, en choisissant entre un digestif alcolisé ou une tisane réputée bonne pour la digestion.
      Un autre terme était employé il y a 30 ans déjà par l’anarchitecte Michel Rosell : celui de « basculement climatique », qui ne figure pas dans l’extrait cité.
      Parler de « basculement climatique » rappelle le fait que ce "dérèglement" est systémique, complexe, et que ses conséquences s’auto-amplifient et nous échappent.

  • Je me suis « amusé » à calculer mon empreinte carbone avec leur simulateur ...
    Résultat : 3 t eqCO2/an ce qui représente un « score de financier à la retraite » :-/ Je me suis senti insulté ...
    Le poste le plus émetteur restant le logement. Mais quelle surprise !
    La moyenne se situe à 11 t. Et on veut m’inciter à descendre à 2.

    #qu'est-ce_qu'on_rigole

    Comment calculer son empreinte carbone
    https://bonpote.com/comment-calculer-son-empreinte-carbone

  • ZAD, violences et mensonges sur l’Autoroute A69 : tout se passe comme prévu
    https://bonpote.com/zad-violences-et-mensonges-sur-lautoroute-a69-tout-se-passe-comme-prevu

    Tout se passe comme prévu. Carole Delga reçoit entre temps une délégation de scientifiques, dont l’échange restera un tournant pour un certains d’entre eux. Christophe Cassou, auteur principal du groupe 1 du dernier rapport du GIEC, en donne quelques détails ce dimanche 22 octobre sur Twitter : “quelle claque de voir que pensées magiques & intérêts personnels ou d’un petit groupe priment sur l’intérêt général alors que nous allons dans le mur, nous le savons“.

    Depuis de nombreux mois, le ministre Clément Beaune multiplie les mensonges à la télé sans jamais être repris ou réfuté. Pour lui, couper un arbre centenaire et en replanter 5 ailleurs, c’est équivalent. La fameuse compensation carbone. C’est faux, les scientifiques l’ont rappelé à de multiples reprises, mais ils ne sont plus écoutés depuis longtemps. L’argument du respect de la démocratie ne tient plus non plus. Malgré les sondages bidons relayés par Atosca, la société de concession spécialement dédiée à cette autoroute, une majorité des habitants sur place ne veulent pas de cette autoroute.

    Dimanche 22 octobre, il déclarait à nouveau que “nous aurons des décisions d’abandon” en justifiant ces abandons par le fait qu’on “ne fait pas en 2023 comme on faisait en 2003 ou en 1983“. “J’assume“. Le ministre assume son courage politique, sauf pour l’A69. Sauf pour les jets privés. Sauf pour les agrandissements d’aéroports, et sauf pour cette autorisation d’une nouvelle compagnie aérienne intérieure financé à 60% par des aides publiques comme le révèle Médiapart.

    Tout se passe comme prévu. Tous les moyens légaux et non violents ont été tentés. Mais la justice prend du temps, et les travaux avancent, détruisant chaque jour un peu plus la biodiversité de notre pays. Les grèves de la faim ont été ignorées. Les scientifiques aussi. Ainsi se pose la seule question qui devrait être posée sur les plateaux TV : quel choix reste-il aux citoyens qui voient un gouvernement les ignorer et ignorer nos objectifs climatiques ?

    Magali Reghezza, géographe et ancienne membre du Haut Conseil pour le Climat, résume très justement la situation : “c’est effrayant cette incapacité à créer un dialogue démocratique sur la base des faits scientifiques. On préfère raisonner sur des sondages mal ficelés et envoyer les forces de l’ordre en mettant tout le monde en danger. Notre pays est rongé par le clientélisme et la démagogie”.

    • Point 1 - Donc en Allemagne, les chercheurs peuvent être licenciés ? Parce qu’en France, ça peut aller jusqu’ à la torture mentale ou la mise au placard, mais le licenciement, impossible.
      A moins de porter des propos qui résonnent avec l’actualité pendant une fenêtre politique.

      Point 2 - Par contre, il parle de cargo, or ce débat sur les émissions de CO2 des avions a ses failles.
      L’avion c’est 7% des émissions. Le transport maritime, c’est 20%. Le reste c’est la production d’électricité (25%), le numérique (7%) et l’agriculture (24%) (sachant que ça se recoupe élec. et num.).
      Si y’en a un qui devrait faire des efforts entre le bateau et l’avion, c’est bien le bateau.
      Je veux dire, l’avion fait des efforts depuis de nombreuses années, les nouveaux réacteurs sont prodigieux. Et l’avion a une limite de structure et de poids. On n’est arrivé à un point où l’on ne gagne plus que des miettes, voir à devenir contre-productif (bio-kerozène).
      Or les gros bateaux tournent à peine la page du fioul-lourd. Autant dire qu’ils sont à l’age de pierre. Les regards devraient se tourner vers eux.
      D’autant plus que le transport maritime est le reflet de nos excès de consommation quotidienne, alors que les avions sont le reflets de nos consommation épisodiques.

      (je ne suis pas contre mettre la pression sur l’aviation, mais faudrait pas oublier les autres)