Le Conflit n’est pas une agression - Rhétorique... de Sarah Schulman - Grand Format - Livre

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  • Pureté militante, culture du « callout » : quand les activistes s’entre-déchirent | Pauline Grand d’Esnon
    https://www.neonmag.fr/purete-militante-culture-du-callout-quand-les-activistes-sentre-dechirent-56

    Des mécaniques brutales de dénonciation et de mise au ban font des ravages au sein de milieux militants progressistes. Témoignages sur un fléau longtemps tabou. Elle est étudiante et souhaite s’engager pour la première fois... Source : Neon

    • Récemment, elle a vu avec amertume une jeune mère, victime de violences, qui sollicitait de l’aide sur un groupe Facebook de parentalité féministe, se faire corriger car elle n’employait pas les termes jugés inclusifs pour les personnes trans ou non binaires. « Elle avait besoin de manger, pas qu’on lui dise comment s’exprimer. »

      […]

      « On m’a engueulée parce que j’ai pas mis de TW devant une recette qui contenait du kiri, et que les vegans pouvaient être choqués » soupire Jeanne.

    • « Ne vouloir faire société qu’avec ceux qu’on approuve en tout, c’est chimérique, et c’est le fanatisme même », disait Alain. L’enseignante féministe Loretta Ross prône une culture du « calling in » plutôt que « calling out » : « C’est un callout fait avec amour, en privé et avec respect, développe-t-elle dans le New York Times. Cela veut dire contacter la personne par message privé voire au téléphone, ou simplement respirer un bon coup avant de commenter. »

    • Je viens de me prendre un call-out d’un groupe qui m’a sollicité pour faire leur site bénévolement !
      Ça m’a rappelé la cour de récré et les jeux sadiques des enfants qui s’exercent à la mode de l’exclusion en trouvant n’importe quel prétexte, où en général l’enfant caillassé est considéré comme « étranger ».

      N’ayant pas d’ami·e direct dans ce groupe (personne ne me connait IRL) j’ai été prise à partie par une personne qui semble désormais s’attribuer le rôle alpha et signe le mail avec une autre alors que je pensais la situation jusque là assez conviviale.

      J’ai décidé de partir parce que ce type de rapport est excluant et que ce genre de lynchage ne m’intéresse pas, sur moi ou un·e autre, mais c’est vrai que c’est bizarre quand ça t’arrive.

      Le conflit ne me fait pas peur, il peut même être salvateur, mais se faire désigner le bouc ou la brebis émissaire qui va permettre au groupe de se res-souder en re-désignant son ennemi, c’est un exercice qui permet à celui ou celle qui lance la salve de jouer les conquérants, elle gagne à tout les coups en humiliant publiquement la personne qu’elle veut transformer en son adversaire.

      J’ai donc reçu le bonnet d’âne validiste parce que j’ai proposé Jitsi au lieu de Zoom. Peu importe si j’ignore que Jitsi n’est pas accessible, je suis la nouvelle ennemie. Il me semblait que dans un conflit, ce qui est intéressant c’est de pouvoir le résoudre, d’en informer à minima la personne avant. Oh pas que je demande à être ré-éduqué, mais juste disposer d’un peu de considération humaine, penser que chacun n’est pas aussi riche de connaissances que les autres et que si justement on se trouve à cet endroit militant c’est que chacun·e a ses propres richesses à partager.

      Bref, pour avoir envie de partager, le projet doit m’intéresser mais j’ai besoin d’agir et qu’on agisse avec moi avec un minimum de bienveillance, surtout quand mon investissement en temps et en compréhension est d’ordre moral.
      Et là je vois surtout que la méchanceté peut se cacher derrière la soit disant défense des minorités et faire des ravages, voire permet d’asseoir facilement un certain pouvoir bien médiocre.