• Covid-19 et Omicron : face au coût exorbitant des tests, faut-il se tourner vers l’analyse des eaux usées ? - ladepeche.fr
    https://www.ladepeche.fr/2022/02/13/covid-19-et-omicron-face-au-cout-exorbitant-des-tests-faut-il-se-tourner-v

    En janvier, selon Vincent Maréchal, professeur de virologie à la Sorbonne intervenant pour nos confrères de franceinfo, « le coût des tests s’est élevé à plus de 1,6 milliard d’euros » pour l’État. Un chiffre exorbitant au regard de la circulation très importante du virus, boosté par l’arrivée du variant Omicron. C’est pourquoi ce scientifique a la volonté de mettre en avant une autre méthode de suivi de l’épidémie, à travers son projet Obépine (Observatoire épidémiologique dans les eaux usées), dont il est le cofondateur.

    • Les tests servent à informer chacun s’il est ou non positif, et ainsi d’éviter d’aller contaminer les autres. Ce n’est pas du tout du même registre que le suivi de l’épidémie via les eaux usées.

      L’abandon des tests, c’est à partir du moment où l’on considère qu’il n’y a plus aucun intérêt à limiter la propagation du virus en isolant les personnes positives.

    • Ce qui reviendrait à dire qu’il n’y a plus aucune politique de santé publique dans ce pays. Remarquez, quand on voit dans quel état de délabrement s’est retrouvé l’hôpital public, et ce bien avant la crise du Covid, on est en droit de se dire que depuis une bonne vingtaine d’années, toutes ces crapules gestionnaires illébérales nous ont mis dans une béchamelle verdâtre.

      [edit] Mais là où l’on pourrait se marrer si la situation n’était pas aussi grave, c’est que les gestionnaires du « vivre avec », et bien, ils l’ont dans le vase :

      Thread by C_A_Gustave on Thread Reader App – Thread Reader App
      https://threadreaderapp.com/thread/1492868314762252298.html

      1/9
      Avec le recul, la politique sanitaire ZeroCovid restera la meilleure option.
      Sur le plan économique, le monde occidental du "vivre avec" aura eu les mêmes fermetures généralisées ou ciblées, et les dépenses+++ pour compenser la ↘️↘️ de la demande...
      2/9
      Sur le plan sociologique, le monde occidental du vivre avec se retrouve avec les mêmes protestations populaires que les récentes protestations observées en Extrême-Orient :
      Exemple en nouvelle Zélande :
      A) bbc.com/news/world-asi…
      B)
      New Zealand anti-vax protesters inspired by Canada truckers camp outside parliament
      PM Ardern dismisses anti-vax demonstrators camped outside parliament as minority.
      https://www.bbc.com/news/world-asia-60314091
      New Zealand plays Barry Manilow to repel parliament protesters
      Protesters opposed to Covid-19 vaccine mandates remain camped outside parliament.
      https://www.bbc.com/news/world-asia-60362529
      3/9
      Exemple en Australie :
      A) bbc.com/news/world-aus…
      B)
      Violent anti-vaccine protests continue in Melbourne
      Demonstrators have been marching against lockdowns and mandatory vaccines in Australia’s second largest city.
      https://www.bbc.com/news/av/world-australia-58647483
      Australia : Protesters set Old Parliament House in Canberra on fire
      The blaze was quickly put out but marks an escalation in indigenous protests in Canberra.
      https://www.bbc.com/news/world-australia-59824914
      4/9
      Exemple en Corée du Sud :
      South Korean business owners shave heads to protest restrictions
      Hundreds of South Korean business owners shaved their heads to protest the South Korean government’s virus restrictions
      https://www.euronews.com/2022/01/25/south-korean-business-owners-shave-heads-to-protest-restrictions
      5/9
      Sauf que ces pays auront beaucoup mieux préserver leur économie, leur activité :
      A) lemonde.fr/idees/article/…
      B) institutmolinari.org/wp-content/upl…
      « La stratégie zéro Covid a montré sa supériorité sur les plans sanitaire et économique »
      TRIBUNE. Les pays ayant appliqué le « tester, tracer, isoler » ont enrayé la circulation du Covid-19, et ceux qui, comme la France, ont choisi le « stop and go », n’y arrivent pas, notent les économis…
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/02/24/philippe-aghion-et-patrick-artus-la-strategie-zero-covid-a-montre-sa-superio
      6/9
      Également mieux protégé la santé mentale de leur population
      thelancet.com/journals/lance… ImageImage
      7/9
      Y compris vis-à-vis des enfants, dont la santé mentale ne se dégrade pas à cause des confinement, mais, contrairement au story telling de la SFP et des pro-GBD, durant les vagues épidémiques !
      Unroll available on Thread Reader
      8/9
      Et surtout le ZeroCovid aura bien mieux protégé les populations et leur santé en attendant l’arrivée des vaccins permettant une réouverture sous protection immunitaire !
      A noter, leur mortalité n’↗️ que depuis l’abandon du ZeroCovid à cause des variants venant de chez nous ! Image
      9/9
      L’Histoire ne le retiendra pas car elle sera construite sur l’auto-congratulation des occidentaux s’évaluant sur des critères subjectifs internes.
      Mais les faits et la comparaison exogène à l’échelle mondiale seront têtus ! 😉

      • • •

  • La France 🇫🇷, la COVID et les écoles... Une triade que le monde regarde quelque peu interloqué !

    Long thread un peu beaucoup agacé ! 😤
    https://threadreaderapp.com/thread/1369386629392175113.html

    2/n
    Depuis 1 an, le discours officiel = "la pandémie de COVID ne concerne pas les enfants, peu contaminés et peu contaminants".
    Le binôme JMB et la Société Française de Pédiatrie étant restés solidaires et inébranlables dans ce déni que seul un autre pays maintient, la Suède 🇸🇪.
    3/n
    Pourtant, les données internationales montrent depuis le début de la pandémie que :
    1) l’infection est possible, et avec la même fréquence, à tous les âges (voire désormais plus fréquente chez les enfants avec le variant B.1.1.7 🇬🇧)...
    4/n
    2) charge virale similaire à tout âge ;
    3) enfants contaminés et au moins aussi contaminants que les adultes.
    Comme disait François BOURDILLON (ancien directeur de Santé Publique France), "il existe en France un déni du risque de l’épidémie à l’école"
    Covid-19 : « Il existe en France un déni du risque de l’épidémie à l’école »
    TRIBUNE. Malgré les données scientifiques démontrant le rôle des écoles dans la diffusion du virus, le gouvernement a choisi de les maintenir ouvertes. Or cette décision ne s’accompagne pas d’une stra…
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/02/24/en-france-il-existe-un-deni-du-risque-de-l-epidemie-a-l-ecole_6070995_3232.h
    5/n
    On sait également que les enfants ne sont pas à l’abri de COVID sévères et/ou de séquelles :
    – Syndromes inflammatoires multisystémiques pédiatriques (MIS-C ou PIMS) :

    https://twitter.com/itosettiMD_MBA/status/1357770377049604099?s=20

    – Séquelles cardiovasculaires au long cours : news.uthscsa.edu/post-covid-syn… ...
    Post-COVID syndrome severely damages children’s hearts ; ’immense inflammation’ causing cardiac blood vessel dilation - UT Health San Antonio
    Multisystem inflammatory syndrome in children (MIS-C), believed to be linked to COVID-19, damages the heart to such an extent that some children will need lifelong monitoring and interventions, said t…
    https://news.uthscsa.edu/post-covid-syndrome-severely-damages-childrens-hearts-immense-inflamma
    6/n
    – COVID longues pédiatriques :
    Unroll available on Thread Reader

    https://twitter.com/chrischirp/status/1363473889951637504?s=20

    – Diabète auto-immun induit par la COVID :

    https://twitter.com/yoncabulutmd/status/1359364725549785089?s=20

    7/n
    En limitant le recours aux tests de dépistage et en modifiant les définitions des cas contacts dans le cadre scolaire par rapport à la population générale, la France a ainsi pu masquer la circulation virale dans les établissements scolaires et chez les plus jeunes
    8/n
    Pourtant, à chaque vague, on a clairement pu noter l’impact épidémique favorable de la fermeture des établissements scolaires ; ce que les autorités mettent d’ailleurs à profit pour leur stratégie de Slow Burn avec un cycle de 6 à 8 semaines imposé par les vacances scolaires
    9/n
    Les données de l’ONS (institut national de statistiques 🇬🇧) rappellent encore l’ampleur de la diffusion virale dans les écoles à partir des taux de séroprévalence :
    – 15% des enseignants
    – 8% des enfants du primaire
    – 11% des enfants du secondaire
    ons.gov.uk/peoplepopulati…
    10/n
    Les enseignants sont également au 4ème rang des professions les plus exposées à un surrisque d’infection par SARS-CoV-2 ons.gov.uk/peoplepopulati…
    11/n
    La semaine dernière, le Pr. FONTANET a publié un éditorial dans le BMJ offrant une porte de sortie au gouvernement pour opérer un revirement sémantique digne du plus beau salto arrière de la patineuse Surya Bonaly !!!
    bmj.com/content/bmj/37…
    12/n
    Dans cet éditorial, on peut apprendre, sources à l’appui, que le virus circule dans les écoles exactement comme dans le reste de la population !!!
    Ainsi, le Pr. FONTANET réduit à néant le discours de la Société Française de Pédiatrie et de Jean-Michel BLANQUER...
    13/n
    Cependant, il offre un "sauf-conduit" de communication largement repris dans les médias : "les écoles ne jouent pas le rôle d’amplificateur de l’épidémie" 🤡😉
    Les écoles "ne jouent pas le rôle d’amplificateur" de l’épidémie, selon une étude française
    Si l’on ne peut nier la présence du virus dans les écoles, est-ce pour autant un lieu de super contamination ? Pas plus que dans le reste de la société, nous dit une étude française, qui se veut égale…
    https://www.franceinter.fr/les-ecoles-ne-jouent-pas-le-role-d-amplificateur-de-l-epidemie-selon-une
    14/n
    On passe donc d’un déni délirant ("la COVID ne concerne pas les écoles") à une rhétorique bien plus sibylline ("les écoles n’amplifient pas l’épidémie") 😅
    15/n
    Le Pr. FONTANET représente une ligne désormais décriée au sein du conseil scientifique, puisqu’il est partisan d’une stratégie de suppression virale et d’un contrôle strict des écoles à défaut de pouvoir les fermer...
    16/n
    La stratégie de suppression virale était clairement recommandée dans les avis du conseil scientifique (même si elle n’a jamais été instaurée par le gouvernement)...
    17/n
    Du moins, jusqu’à ce que l’équipe DELFRAISSY/LINA ne bascule du côté de la déclaration de Great Barrington et ne recommande l’isolement ciblé des plus âgés pour laisser le virus circuler dans le reste de la population.
    18/n
    Comme le disait le Pr. FONTANET lors d’une conférence internationale d’épidémiologistes, il faudrait fermer les écoles mais "notre Ministre de l’éducation a dit qu’il faudrait d’abord lui passer sur le corps".

    https://twitter.com/vincentglad/status/1355657246915616772?s=20

    19/n
    Dignes de la Pravda, les médias français reprennent donc uniquement 1 phrase de l’éditorial pour servir le discours politique : "les écoles ne jouent pas le rôle d’amplificateur de l’épidémie"...
    20/n
    Un peu comme la HAS qui recommande tjs à point ce dont le gouvernement a besoin pour mener sa politique ! 😉 :
    – décalage de la 2ème dose, au mépris des données immuno et recos internationales,
    – extension du vaccin AZ aux >65 ans pour combler l’angle-mort des 65-74 ans...
    21/n
    Pourtant, cet éditorial paru dans le BMJ insiste sur un point crucial : à défaut de fermer les écoles, il faut impérativement y implémenter des mesures sanitaires renforcées.
    Pourquoi ? L’éditorial répond :...
    22/n
    A) les écoles contribuent à la transmission communautaire du virus ;
    B) les enfants constituent une voie majeure d’importation du virus dans le foyer familial.
    23/n
    Pour rappel, les autorités sanitaires britanniques ont identifié depuis des mois les enfants comme étant la principale source d’importation du virus dans les foyers familiaux
    TFC : Children and transmission - update paper, 17 December 2020
    Update paper prepared by the Children’s Task and Finish Group (TFC) on children, schools and transmission.
    https://www.gov.uk/government/publications/tfc-children-and-transmission-update-paper-17-december-2020
    24/n
    Ces données montrent que la probabilité d’être le cas index du foyer (« relative external exposure ») est :
    – 7x plus élevée pour la tranche 12 – 16 ans
    – 3x plus élevée pour la tranche <12 ans
    (la comparaison est faite avec les adultes : >17 ans)... Image
    25/n
    ... La suite du thread arrive...
    26/n
    La capacité à transmettre le virus aux autres (« relative transmissability ») est aussi ↗️ chez les enfants (3x plus que chez l’adulte).
    Mais les enfants restent plus souvent asympto, ce qui complique la surveillance épidémio en l’absence de dépistage systématique à l’école
    27/n
    Une étude danoise montre le même surrisque d’infection par SARS-CoV-2 chez les adultes d’un foyer familial s’ils ont des enfants scolarisés
    Le surrisque varie de +13% à +54% selon le nombre et l’âge des enfants.
    SARS-CoV-2 infection in households with and without young children : Nationwide cohort study
    Background Infections with seasonally spreading human coronaviruses (HCoVs) are common among young children during winter months in the northern hemisphere, with immunological response lasting around …
    https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2021.02.28.21250921v1
    28/n
    Ce surrisque d’importation virale depuis les écoles pourrait pourtant être maîtrisé à condition d’appliquer des mesures sanitaires strictes dans les écoles...
    29/n
    Une étude épidémio 🇺🇸 montre que le surrisque d’importation virale dans le foyer familial, via les enfants scolarisés, peut-être ↘️ au niveau de la pop générale à partir de 7 à 9 mesures appliquées dans les écoles (incluant dépistage régulier, enseignement en extérieur...).
    30/n
    Les propositions de la communauté scientifique ne manquent pas, exemples :
    A)

    https://twitter.com/dgurdasani1/status/1368137796058284032?s=20

    B) ducotedelascience.org/ressources-pou…
    C)
    Covid data show sewage monitoring could be vital in infection control
    A pilot study’s analysis of schools’ wastewater shows it could be an early warning system for public health teams
    https://www.theguardian.com/world/2021/mar/07/covid-data-show-sewage-monitoring-could-be-vital-in-infection-control
    Ressources pour écoles, collèges, lycées - Du Côté de la Science
    Voici des propositions élaborées par le collectif Du Côté de la Science, pour aider les établissements scolaires à faire face aux défis posés par la pandémie de COVID-19. Cette page propose aussi des …
    https://ducotedelascience.org/ressources-pour-les-etablissements-scolaires
    31/n
    Le Pr. FONTANET fait preuve de bcp de finesse dans son édito, car tout en offrant une porte de sortie aux autorités ("pas de rôle amplificateur"), il réaffirme sa position et le consensus international sur le lien écoles/COVID = voie MAJEURE de propagation du virus
    32/n
    En effet, il rappelle clairement, sources à l’appui, que le virus circule activement dans les établissements scolaires, aussi bien entre enfants, qu’entre personnels éducatifs, ou qu’entre enfants et personnels...
    33/n
    Or, comme il le rappelle aussi, les mesures actuelles sont insuffisantes et nécessitent d’être largement renforcées (c’est d’ailleurs l’objet de cet éditorial co-signé par le Pr. Devi Sridhar qui milite activement depuis des mois pour une sécurisation des écoles 🇬🇧)...
    34/n
    Les mesures barrières ne sont pour l’instant pas assurées dans les écoles, tjs pas d’effectifs réduits en classe, tjs pas de contrôle de transmission par aérosols via gestion de l’aération des lieux clos, tjs pas de port du masque strict pour tous à tout âge...
    35/n
    JMB promettait le déploiement de tests salivaires dans les écoles. Outre une sous-dotation massive par rapport au nombre d’élèves en France, ne permettant pas un dépistage répété de tous les élèves, les 1ers objectifs sont déjà revus à la baisse ! 😅
    Tests salivaires : comment Jean-Michel Blanquer est passé de 50 000 à 3 000 tests en 24 heures
    Les tests salivaires dans les écoles, présentés comme l’ultime recours pour ne pas fermer les établissements scolaires, peinent à démarrer. Mardi, sur France Inter, le ministre de l’Education national…
    https://www.franceinter.fr/tests-salivaires-comment-jean-michel-blanquer-est-passe-de-50-000-a-3-00
    36/n
    Pour comparaison, l’Autriche a rouvert ses écoles malgré une épidémie très active, mais avec des tests salivaires obligatoires pour tous les élèves chaque lundi thelocal.at/20210112/coron…
    37/n
    Idem au Royaume-Uni, qui annonce la réouverture de ses écoles le 8 mars, mais là encore avec un dépistage obligatoire 2 fois par semaine dès le secondaire
    All households with children of school age to get 2 rapid COVID-19 tests per person per week
    Whole families and households with primary school, secondary school and college age children, including childcare and support bubbles, will be able to test themselves twice every week from home as sch…
    https://www.gov.uk/government/news/all-households-with-children-of-school-aged-to-get-rapid-covid-19-tests-per-pers
    38/n
    En France, on ne vise que quelques milliers de tests chaque semaine, en gros pour évaluer très partiellement la circulation virale dans des écoles sélectionnées dans un panel, sans aucun objectif de contrôle épidémique... Bref, encore un énième affichage sans intérêt.
    39/n
    Ainsi, on comprend comment l’épidémie se propage principalement via les écoles :
    chez les adultes, les mesures barrières sont imposées au quotidien, via les fermetures d’activités/commerces non-essentiels, télétravail, protocoles sanitaires dans les commerces avec jauges...
    40/n
    couvre-feux... Tout ceci est présenté comme efficace (au moins partiellement) pour freiner la propagation virale.
    Chez les enfants, ces mesures ne sont pas appliquées, l’enseignement reste présentiel sans mesures sanitaires renforcées ni surveillance virologique stricte...
    41/n
    Ainsi le virus diffuse facilement parmi les enfants et VIA les enfants vers les foyers familiaux.
    On comprend alors que les écoles constituent la voie MAJEURE de propagation du virus ENTRE foyers familiaux.
    42/n
    L’éditorial évoque l’argument de la souffrance psychologique, hausse des suicides. Ceci est présenté comme étant associé aux effets des confinements et des la fermeture des écoles...
    43/n
    Pourtant l’introduction du même éditorial rappelle que la France ou la Norvège comptent parmi les pays qui ont le moins recouru à la fermeture des écoles ; et la France a recouru moins fréquemment et moins strictement aux confinements que ses voisins européens !...
    44/n
    Les écoles sont restées fermées depuis des moins dans la très grande majorité des pays (cf. carte synthétique UNESCO), et dans les pays qui ont connu les confinements les plus stricts et les plus longs (Australie et Nouvelle-Zélande), les taux de suicide ont chuté !
    45/n
    On découvre donc une victime inattendue de cette pandémie : la crédibilité de la communauté médico-scientifique sortie du discours logique et scientifique, mais dans un discours auto-censuré, politique, incompatible avec l’objectivité nécessaire à l’exercice de la science...
    46/n
    Ce n’est pas au conseil scientifique de dire si les écoles doivent ouvrir/fermer. Il doit simplement présenter les données épidémio objectives afin que les autorités politiques fassent le choix de les ouvrir/fermer selon des considérations sanitaires, éco, sociologiques...
    47/n
    J’évoquais plus tôt un autre pays noyé dans le déni sur le rôle des écoles dans la propagation de l’épidémie = la Suède 🇸🇪.
    Récemment, le Pr. CASALINO (directeur médical à l’AP-HP) évoquait une étude épidémio 🇸🇪 à paraître début mars...
    48/n
    Cette étude était censée être une nouvelle preuve que les écoles n’interviennent pas dans l’épidémie de COVID !
    Outre la proximité idéologique toujours aussi forte entre modèle français et modèle suédois, il est important de souligner ce que cette étude a provoqué !!!...
    49/n
    Tout simplement un scandale international !!!
    Oscillant entre falsification de données, idéologie nauséabonde, interférence politique dans les travaux scientifiques...
    50/n
    La suite du thread arrive...
    51/n
    L’auteur principal, le Dr. Jonas Ludvigsson (pédiatre et épidémio), semble avoir caché des données liées aux COVID sévères et décès chez les enfants et enseignants, afin de construire cette étude visant à soutenir la politique d’immunité collective suivie par la 🇸🇪 :...
    52/n
    Unroll available on Thread Reader

    https://twitter.com/DrEricDing/status/1366879139341492226?s=20

    Critics slam letter in prestigious journal that downplayed COVID-19 risks to Swedish schoolchildren
    Researchers omitted data suggesting child mortality went up in the spring of 2020
    https://www.sciencemag.org/news/2021/03/critics-slam-letter-prestigious-journal-downplayed-covid-19-risks-swedis
    53/n
    Pourtant, en juillet 2020, des emails échangés entre ce même Dr. Ludvigsson et le Pr. Tegnell (épidémiologiste en chef suédois), soulignaient la surmortalité des enfants âgés de 7 à 16 ans et scolarisés
    Unroll available on Thread Reader

    https://twitter.com/DGBassani/status/1366918905411874817?s=20

    54/n
    On se rappelle également des emails impliquant le Pr. Tegnell et évoquant ouvertement la nécessité de maintenir à tout prix les écoles ouvertes afin d’entretenir la circulation active du virus dans la population pour favoriser l’immunité collective !
    thelocal.se/20200813/revea…
    55/n
    La falsification n’est pas inédite ! Exemple récent et marquant ave l’analyste américaine Rebekah Jones, licenciée après avoir alerté et refusé de falsifier les données de mortalité par COVID en la Floride. Elle est désormais emprisonnée.

    https://twitter.com/afao94/status/1368477950459383809?s=20

    56/n
    Pour mieux comprendre le scandale suédois, il faut souligner que le Dr. Ludvigsson est un des signataires de la déclaration de Great Barrington, tribune polémique soutenue par l’extrême-droite américaine, les milieux climatoseptiques...
    57/n
    Elle vise à inciter à l’isolement ciblé des plus vulnérables pour permettre une circulation active du virus dans le reste de la population, en s’appuyant sur la chimère de l’immunité collective...
    58/n
    Outre la polémique française autour des avis de la Société Française de Pédiatrie, on note les mêmes prises de positions proches de la déclaration de Great Barrington chez les pédiatres québécois !
    Des pédiatres mènent un combat d’arrière-garde contre les mesures de prévention sanitaire | Ricochet
    Depuis le début de la pandémie, des pédiatres québécois mènent une lutte d’arrière-garde contre les mesures sanitaires visant à endiguer le coronavirus. Certains d’entre eux flirtent avec la stratégie…
    https://ricochet.media/fr/3338/des-pediatres-menent-un-combat-darriere-garde-contre-les-mesures-de-prev
    59/n
    Que de telles idéologies s’observent en Suède, ce n’est pas surprenant. L’Histoire nous rappelle que ce pays déclaré "neutre" durant la seconde guerre mondiale, aurait vendu de l’acier au régime nazi...
    60/60
    La 🇸🇪 aurait aussi pratiqué des stérilisations forcées jusqu’en 1996 au nom d’un eugénisme inscrit dans sa constitution (fr.wikipedia.org/wiki/St%C3%A9r…).
    Par contre, voire un rapprochement avec le modèle suédois dans la francophonie est bien attristant !
    Stérilisation contrainte
    https://fr.wikipedia.org/wiki/St%C3%A9rilisation_contrainte

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    • Covid à l’école : « Il n’y a plus de protocole, il est à la fois insuffisant et inapplicable »

      Mara-Lisa a 35 ans. Elle est professeure de français depuis une dizaine d’années, tutrice pour les « apprentis » profs. A tort ou à raison, elle a longtemps considéré son métier comme un engagement, et a agi en petit soldat, tant qu’elle a eu l’impression que sa mission était noble.

      « Je suis une enseignante passionnée, j’adore mes élèves, j’aime enseigner, j’aime travailler en équipe avec mes collègues, me lever sans savoir exactement ce qu’il va se passer dans ma journée. Mais voilà, lundi, je crois que je n’irai pas. Nous sommes en guerre, disait Macron.

      « Résultats catastrophiques »

      « En septembre, j’ai bataillé pour le masque, expliqué sa nécessité auprès des élèves. Quand j’ai parlé à ma cheffe de la contamination par aérosol, elle m’a répondu qu’il fallait arrêter de regarder BFM, et ne pas rentrer dans des débats scientifiques.

      « En octobre, j’ai testé le taux de CO2 de beaucoup de salles de cours, la salle des profs, la cantine. Les résultats sont pour la plupart catastrophiques. Un collègue m’a demandé si mon appareil mesurait aussi le méthane émis par les pets des élèves.

      « En novembre, la moitié de mes collègues et moi-même nous sommes mobilisés : nous avons fait grève pour alerter la presse de la situation sanitaire de l’établissement, pour demander en vain des capteurs, des agents d’entretien et des surveillants supplémentaires, le changement des fenêtres.

      « En décembre, nos cours et nos évaluations ont été bousillés à la dernière minute : nous avons appris quatre jours avant les vacances que les deux dernières journées étaient facultatives pour les élèves afin de permettre aux familles un Noël plus en sécurité.

      « Conflit ouvert avec les élèves »

      « En janvier, je rentre pour la première fois de ma carrière en conflit ouvert avec une classe dont six ou sept élèves refusent sciemment de porter correctement le masque. Ils répètent que ce que je fais ne sert à rien, puisqu’ils se contamineront dans les autres cours. Ils font un scandale dès que j’ouvre une fenêtre. Ils s’insurgent car je suis « la seule à les chercher ». Ils murmurent que je serais complètement « flippée ».

      « Les surveillants sont à bout de souffle, et une AESH [Accompagnant des élèves en situation de handicap, ndlr] qui s’inquiétait de contaminer son mari à risque a disparu des radars. Mes collègues m’avouent qu’ils ont rendu les armes avec le masque : ils veulent pouvoir enseigner. Les uns avalent rapidement leur ration, seuls dans leur bagnole. D’autres mangent ensemble à la cantine ou en salle des profs. Fracture. On se déchire pour savoir si on revient à une salle par prof.

      « En ce début mars, dans ce banal collège de banlieue, avec un taux d’incidence local supérieur à 250 pour 100 000, 600 élèves se croiseront dans des tranchées couvertes de moins de deux mètres de large, à chaque heure de cours. La désinfection des tables est prévue à chaque cours, mais je ne sais pas si c’est à moi de la faire. Je suppose que oui. J’espère qu’on aura assez de lingettes désinfectantes car on nous a retiré le spray : après deux mois d’utilisation, la fiche technique nous a appris qu’il fallait pour le manipuler des gants et des lunettes de protection.

      « Et un bruit de fond qui s’installe, pourquoi s’embêter avec le masque puisque à la cantine il n’y en a pas ? Et pourquoi s’embêter avec la distanciation puisque dans la cour il n’y en a pas ? Et pourquoi pas de brassage, puisque tout le monde se croise dans les couloirs ? Il n’y a plus de protocole : sa seule performance est d’être à la fois insuffisant et inapplicable. Je ne sais pas qui il protège. Ma seule armure, c’est le masque FFP2 que mon employeur ne me fournit pas.

      « Leur mépris pour nous me déchire »

      « Mes collègues pour certains font les autruches. La tête dans le sable, ils s’adressent parfois de manière condescendante à ceux qui s’insurgent ou qui ont peur. D’autres courbent juste l’échine. D’autres encore pleurent, parfois à 8 h 24 en salle des profs. On essuie les larmes et on y va.

      « Moi, je sais que le virus est aéroporté, je sais que les Covid longs, y compris pédiatriques, existent. Je dois regarder mes élèves dans les yeux, et je pense à cette mère d’élève décédée au printemps dernier. Parce que ce sont les ordres, je participe à ce qui est au mieux une mascarade, au pire un crime. Et à chaque seconde où se déploie devant moi ce terrible spectacle de résignation collective ou de simple désinvolture, je pense à mes propres enfants que je ne protège pas non plus, eux aussi dans leur classe, eux aussi avec des enseignants broyés.

      « Alors, si je n’y vais pas lundi, n’y voyez pas un acte de résistance politique ; n’y voyez même pas l’envie de me dorer la pilule. Ce n’est qu’un effondrement personnel. J’aime mes élèves, j’aime mes enfants, je crois en mon métier, leur mépris pour nous me déchire chaque jour. Ce qu’on me demande d’accepter, c’est que ma santé, celle de mes élèves, celle de leur famille, celle de mes enfants, ne compte pas. Ce qu’on me demande, c’est de participer à un #mensonge_d’Etat.

      « Aujourd’hui, je suis le soldat sans arme qui pleure, prostré, quand sonne l’heure de l’assaut, car je ne peux plus. Je déserte, vous n’aurez qu’à me fusiller. Courage à ceux qui restent. »

      Journal d’épidémie, par Christian Lehmann

      Christian Lehmann est écrivain et médecin dans les Yvelines. Pour « Libération », il tient la chronique d’une société suspendue à l’évolution du coronavirus. Aujourd’hui, le témoignage d’une enseignante désespérée au point de déserter.

    • sur les enseignants à risques, l’étude mentionnée semble en fait être https://www.ons.gov.uk/peoplepopulationandcommunity/healthandsocialcare/causesofdeath/bulletins/coronaviruscovid19relateddeathsbyoccupationenglandandwales/deathsregisteredbetween9marchand28december2020#deaths-involving-covid-19-in- mais ce qu’on y lit est assez différent This analysis did not find statistical evidence of a difference in the positivity rate between primary and secondary school teachers, other key workers and other professions.

  • « La stratégie zéro Covid a montré sa supériorité sur les plans sanitaire et économique »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/02/24/philippe-aghion-et-patrick-artus-la-strategie-zero-covid-a-montre-sa-superio

    Les pays ayant appliqué le « tester, tracer, isoler » ont enrayé la circulation du Covid-19, et ceux qui, comme la France, ont choisi le « stop and go », n’y arrivent pas, notent les économistes Philippe Aghion et Patrick Artus.

    Tribune. Il y a un très large consensus en France aujourd’hui pour considérer que le président de la République a pris la bonne décision, le 29 janvier 2021, celle de ne pas reconfiner pour le moment. Cette décision se justifiait notamment par l’évidence de coûts sociaux et psychologiques considérables, induits par le premier confinement, en particulier sur les jeunes générations et les ménages les plus défavorisés.

    D’un autre côté, certains évoquent la possibilité que des variants apparaissent sans cesse, qui résisteraient aux vaccins couramment administrés (Olivier Blanchard et Jean Pisani-Ferry « Persistent Covid : A (Grim)Scenario », Mimeo, Peterson Institute). Comment réagir face à une telle éventualité ?

    Coût économique du « stop and go »
    Une première réponse est celle du « stop and go » : lorsque le nombre de cas devient élevé, des mesures restrictives (couvre-feu, puis confinement) sont imposées ; lorsque le nombre de cas est redevenu faible, ces mesures sont levées, en conséquence de quoi, après un certain temps, le nombre de cas remonte et les mesures restrictives sont de nouveau imposées. Dans une tribune précédente, parue dans Le Monde, le 5 novembre 2020, nous avons souligné les coûts économiques d’une telle stratégie : en un mot, cela condamnerait nos entreprises à adopter une attitude de survie au lieu d’investir dans l’innovation et les bons emplois qualifiants, avec des conséquences très négatives à long terme sur la croissance, l’emploi et la mobilité sociale.

    Une seconde réponse est celle de la stratégie zéro Covid. De fait, plusieurs pays ont déjà adopté cette stratégie : confinement initial très strict, amenant le nombre de cas de Covid-19 à un chiffre très faible, puis capacité à « tester, tracer, isoler » le petit nombre de cas qui réapparaîtraient, ce qui implique le suivi des déplacements de la population, des règles strictes d’isolement des malades et des cas contacts, des reconfinements locaux très stricts en cas de réapparition de cas. On peut considérer que la Chine, l’Australie, le Cambodge, l’Islande, la Nouvelle-Zélande, Taïwan, le Vietnam, le Japon, la Corée, le Laos, la Thaïlande, ont suivi cette stratégie.

    « Au total, les pays zéro Covid ont gagné 10 points de PIB par rapport à l’Europe »

    La stratégie zéro Covid a montré sa supériorité sur le plan sanitaire. Pour l’ensemble des pays qui l’ont adoptée, le nombre maximal de cas quotidiens a été de 7 000 ; il a été de 350 000 pour l’Europe (zone euro, Royaume-Uni, Suède, Danemark). Le nombre total de morts dues au Covid-19 est de 20 000 dans les pays zéro Covid, de 750 000 en Europe.

    #paywall

    • tribune, suite et fin

      Il en va de même sur le plan économique. Dès avril 2020, dans ces pays, le secteur des services, qui est le plus touché par les restrictions sanitaires, est repassé fortement en croissance positive, alors qu’il est toujours en récession en Europe. Toujours dans ces mêmes pays, à la fin de 2020, le niveau du produit intérieur brut (PIB) est revenu à celui du 4e trimestre 2019 ; en Europe, il est inférieur de 6 points à celui-ci. En 2021, en moyenne annuelle, le PIB sera dans les pays zéro Covid de 6,2 points supérieur à son niveau de 2019 ; en Europe, il sera de 3,4 points inférieur. Au total, ces pays ont gagné 10 points de PIB par rapport à l’Europe.

      Le message est donc qu’il n’y a pas de conflit entre sanitaire et économie, ce qui rejoint les conclusions d’une étude montrant que « seuls les Etats américains qui n’ont rouvert leur économie qu’après une baisse suffisante de la circulation du virus ont réussi a la relancer durablement », selon l’économiste Mathias Dewatripont, dans une tribune au Monde, le 13 novembre 2020.

      Pourquoi alors l’Europe a-t-elle choisi la stratégie du « stop and go » ? La première explication peut être « technique » : l’insuffisance des tests disponibles, le logiciel de traçage pas encore au point. Mais si cette explication est pertinente pour le printemps 2020, après le premier confinement, elle ne l’est plus à la fin de 2020 et au début de 2021, où ces problèmes techniques ont été réglés.

      Conception européenne des libertés individuelles

      La seconde explication peut être que l’Europe a basé sa stratégie sur le vaccin et pas sur la forte réduction du nombre de cas. Mais l’immunité collective avec le vaccin ne sera pas atteinte avant l’automne 2021, et peut-être faudra-t-il revacciner continuellement les populations déjà vaccinées. Cette stratégie conduit à une forte persistance de la crise et au freinage de l’économie.

      Enfin, la troisième explication est que la stratégie zéro Covid semble incompatible avec la conception européenne des libertés individuelles, qui rejette par exemple la localisation des personnes, l’isolation stricte des cas contacts. Mais croit-on que la stratégie du « stop and go » de l’Europe, avec la fermeture de la culture, des restaurants, les couvre-feux, les confinements, l’impossibilité de retrouver sa famille ou ses amis, est moins attentatoire aux libertés que la stratégie zéro Covid ?

      En Allemagne s’est mis en place un groupe de réflexion sur la stratégie zéro Covid, composé d’économistes et d’épidémiologistes qui interagit en continu avec la chancellerie. Si le scénario des variants à répétition se confirme, et s’il amène nos voisins à s’orienter vers une stratégie zéro Covid, il faudra alors sérieusement se demander si la France ne doit pas également passer à cette stratégie, pour pouvoir libérer l’économie avant qu’une vaccination à l’échelle mondiale ne le permette.

      #Zéro_Covid #Covid-19

    • Mais l’article qui compte aujourd’hui pour ce qui est de la ligne du Monde et du gouvernement c’est plutôt celui que je viens de trouver : Passeport vaccinal, « QR codes »… Emmanuel Macron réfléchit à une manière de « vivre avec » le Covid-19
      https://justpaste.it/6dniy

      On le disait visionnaire, il est devenu gestionnaire. Empêtré dans la crise du Covid-19, dont il tente désespérément de se défaire, Emmanuel Macron cherche à redonner un cap à la fin de son quinquennat où le virus n’aurait qu’un rôle subalterne.

      Et si la solution, pour cela, était d’imaginer cohabiter avec lui ? (...)

      Parait que Castex a dit "vacciner les plus aisés" avant de dire "les plus agés".

      https://pbs.twimg.com/media/EvFqD-tXUAYB2UR?format=png&name=smallhttps://pbs.twimg.com/media/EvFqD-tXUAYB2UR?format=png&name=medium

    • Inquiétude d’économistes selon une étude récente :
      « De la peste noire à la grippe espagnole de 1918, l’histoire regorge de pandémies qui eurent de longues répercussions sociales »
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/02/25/covid-19-les-epidemies-sont-des-accelerateurs-de-crises-politiques-et-social

      Une récente étude par des économistes du FMI analyse le rapport entre épidémies et troubles sociaux dans l’histoire. De quoi en tirer certaines leçons par rapport à notre pandémie actuelle.

      Chronique. C’est l’une des grandes craintes soulevées par la pandémie : dans le sillage du Covid-19 et la crise économique, les inégalités risquent de se creuser dangereusement. Celles entre les secteurs à l’arrêt en raison des mesures sanitaires, comme le tourisme, et ceux continuant à tourner malgré tout. Mais aussi celles entre les précaires et ceux protégés par un emploi fixe, entre les ménages pauvres et les gros patrimoines, entre les femmes et les hommes, ou encore entre les pays bénéficiant de campagnes de vaccination avancées et ceux laissés pour compte.

      Les optimistes veulent croire qu’une fois le virus sous contrôle le retour de la croissance aidera à résorber les inégalités aggravées ces derniers mois. Peut-être. Mais les leçons du passé incitent à la prudence. « De la peste de Justinien (VIe siècle) à la peste noire (XIVe siècle) en passant par la grippe espagnole de 1918, l’histoire regorge d’exemples de pandémies qui eurent de longues répercussions sociales », expliquent Philip Barrett, Sophia Chen et Nan Li, trois économistes du Fonds monétaire international (FMI), auteurs d’une récente étude sur le sujet. Et pour cause : « Une épidémie peut révéler ou aggraver des failles préexistantes dans la société, telles que des filets de sécurité sociale inadéquats, un manque de confiance dans les institutions ou la perception d’un gouvernement incompétent ou corrompu. »

      Les troubles sociaux apparaissent un peu plus tard

      Les épidémies sont des accélérateurs de crises politiques et sociales. Les économistes citent ainsi celle du choléra qui, en 1832, tua plus de 19 000 personnes (sur 650 000 habitants), à Paris, en particulier au sein des quartiers déshérités. Riches et pauvres s’accusèrent mutuellement d’être responsables du fléau, et la colère populaire se retourna rapidement contre le roi Louis-Philippe.

      Bien sûr, le passé n’éclaire par toujours l’avenir, et le Paris d’aujourd’hui n’a plus grand-chose à voir avec celui des Misérables de Victor Hugo. Pour étayer leur intuition, les auteurs s’appuient néanmoins sur une vaste étude quantitative, qui, en passant au crible les articles de presse locaux, a permis de construire un index mensuel des troubles sociaux survenus dans 130 pays depuis 1985. Celle-ci confirme que les pays soumis à des épidémies graves et fréquentes sont secoués par des épisodes de colère sociale et de manifestations plus élevés que la moyenne.

      Mais ces derniers ne surgissent pas durant la pandémie, ni immédiatement après, surtout dans les Etats où la crise humanitaire engendrée limite les possibilités de protester, et dans ceux où « les régimes en place ont profité de l’urgence pour renforcer leur pouvoir et supprimer les dissidences ». Les troubles sociaux apparaissent un peu plus tard, le temps que la colère infuse. Les plus violents font chuter les gouvernements.

      Trois points de vigilance

      Quelles leçons en tirer pour le Covid-19 ? [des bêtises] Les travaux du Conseil européen pour les relations internationales (ECFR), un centre de recherche européen, offrent quelques pistes de réflexion. « L’Union européenne a répondu à la crise avec un plan de relance commun soutenant les pays les plus affectés », soulignent-ils, dans une étude sur la cohésion européenne. Un bon point. « Mais les pays du Nord pourraient devenir frustrés d’avoir à soutenir les autres, tandis que le Sud souffre de stagnation économique et que l’Etat de droit est toujours fragile en Europe centrale. »

      C’est sur ces trois points que les dirigeants européens devront se montrer vigilants ces prochains mois. En adoptant des mesures ciblées en faveur des jeunes, des femmes et des indépendants, particulièrement fragilisés par la crise. En prenant garde à ne pas pointer du doigt Bruxelles ou d’autres pays membres comme des boucs émissaires faciles lors des élections nationales, afin de ne pas attiser des ressentiments stériles et potentiellement destructeurs. Mais aussi en se préparant à déployer d’autres soutiens financiers. Car le plan européen de 750 milliards d’euros, conçu durant la première vague, et dont les fonds ne seront pas déboursés avant la deuxième moitié de 2021, arrivera tard. Et il risque de ne pas suffire.

    • Comme d’hab (cf 2008), c’est une fois que la crise est bien avancée que ces gus font semblant d’avoir trouvé enfin la solution, qu’en fait bien d’autres (pas de leur bord) réclament depuis longtemps : ça fait un an qu’on a l’exemple asiatique sous les yeux (et depuis aussi australien et néo-zélandais). Et tout ça juste parce qu’ils se rendent compte (oh surprise !) que le PIB en prend un coup. Toujours les mêmes réflexes.
      Mais c’est bien, ils prennent conscience que l’argument sur le respect des libertés individuelles qui empêcherait la stratégie zéro-covid est de plus en plus absurde (et il l’était depuis le début, à partir du moment où on a eu les auto-attestations de sortie contrôlées par la flicaille).