An International Journal for Critical Geographies

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  • #Simon_Springer : « A un moment donné, il faut juste dire "#fuck !" au #néolibéralisme dont la fonction première est de créer des #inégalités »

    Pour cet activiste du quotidien, lire #Kropotkine et #Reclus, c’est revenir aux sources de la géographie comme de l’#anarchisme. La #géographie_radicale propose de penser toutes les histoires, en s’éloignant du seul point de vue anthropocentrique. Cela inclut l’histoire des animaux, des plantes… Et surtout la prise en compte des #interactions et des #coopérations.

    L’affiche ressemble à s’y méprendre à celle de la tournée d’un groupe de hard rock. Si Simon Springer est bien fan de ce genre musical, les 28 dates du tour d’Europe qu’il a honorées avant l’été ont invité le public non pas à des concerts, mais à des conférences autour de son dernier ouvrage, Pour une géographie anarchiste (Lux éditeur, 2018). Professeur depuis 2012 à l’université de Victoria, au Canada, il rejoindra en septembre l’université de Newcastle, en Australie. Géographe radical, spécialiste de la pensée anarchiste et du Cambodge, Simon Springer se présente comme athée, végan, pacifiste, « straight edge » (sous-culture punk qui bannit la consommation de psychotropes) et « super-papa ». Cet activiste du quotidien revient pour Libération sur la nécessité d’une lutte à petits pas afin d’enrayer toute forme de domination.

    Qu’est-ce qu’est une géographie anarchiste ?

    Les systèmes de hiérarchie et de domination qui structurent nos vies découlent d’un apprentissage. Devenir anarchiste, c’est les désapprendre. J’ai trois enfants, qui détiennent de manière inhérente beaucoup de valeurs anarchistes. Ce sont mes plus grands professeurs. La géographie est un champ très vaste qui va de la géographie physique à la géographie humaine. Si vous revenez à Pierre Kropotkine et Elisée Reclus, aux sources de la géographie comme de l’anarchisme, il n’y a pas de séparation claire. Doreen Massey, une géographe radicale britannique, considère que la géographie raconte l’histoire, les histoires. Il s’agit de penser toutes les histoires collectées, pas uniquement d’un point de vue anthropocentrique. Cela inclut l’histoire des animaux, des plantes, et toutes les interconnexions qui font de la Terre ce qu’elle est.

    On ne conçoit pas l’espace de manière générale, mais de manières particulières, au pluriel. Doreen Massey considère que les lieux forment des constellations, comme un squelette des interconnexions que nous expérimentons. Cet ensemble de relations sociales, politiques et économiques est en évolution permanente. Il y a la grande histoire, et il y a le canevas des petites histoires. Rien n’est figé, accompli.
    En quoi l’anarchisme et ses idées permettent-ils de repenser notre rapport à l’espace et aux histoires des uns et des autres ?

    L’anarchisme est une manière d’être au monde, une question de liberté, d’émancipation. Dès lors qu’il y a une forme de hiérarchie, il y a un positionnement critique à avoir, et pas uniquement au sujet des relations que les humains ont entre eux. La pensée des Lumières a longtemps positionné l’homme au sommet de l’évolution des espèces. Chez Kropotkine et Reclus, dès le XIXe siècle, il s’agit de lui redonner une juste place : non pas supérieur, mais simplement existant aux côtés des autres espèces vivantes. Kropotkine pensait la mutualisation, la collaboration et la réciprocité à l’échelle de l’évolution entière. Afin de s’opposer au darwinisme, interprété comme une nécessaire compétition et la suprématie d’une espèce sur une autre, il souligne qu’un autre pan de la pensée de Darwin met en avant l’interdépendance des êtres vivants. Le processus d’évolution est lié à cela : certaines espèces survivent uniquement en vertu des liens qu’elles ont avec d’autres. Cette perspective permet de réimaginer la notion de survie, en réorientant la lecture de Darwin de la seule compétition à la coopération. L’anarchisme est aussi une question d’association volontaire et d’action directe. La première relève du choix, du libre arbitre, la seconde en découle : nous n’avons pas besoin d’attendre que des leaders élus, qu’une avant-garde, que quelqu’un d’autre nous autorise à repenser nos vies si nous avons envie de le faire. Selon Doreen Massey, il s’agit d’influer sur l’histoire, sur les histoires, pour qu’elles correspondent plus à nos désirs, nos intérêts et nos besoins.
    En quoi cette pensée peut-elle être actuelle ?

    Oppression raciale, violence d’Etat, violence capitalistique : les formes de violence dues aux hiérarchies se multiplient et se perpétuent aujourd’hui. L’anarchisme est beaucoup plus large que le proudhonisme originel. Il ne s’agit pas seulement d’une remise en cause de l’Etat, de la propriété, mais de toutes les formes de domination, en terme de genres, de sexualités, de races, d’espèces. L’anarchisme doit contribuer à forger une autre forme d’imagination, plus large, à mettre en avant les connexions entre les êtres plutôt que de leur assigner des étiquettes.
    Vous avez écrit un pamphlet intitulé « Fuck neoliberalism » (1), littéralement, « emmerdons le néolibéralisme »…

    A un moment donné, il faut juste dire « fuck it ! » [« merde ! », ndlr]. Car on a beau étudier dans le détail le fait que le marché avantage certains et en désavantage d’autres, un grand nombre de gens continueront de ne pas se sentir concernés. Donc il faut dire stop et s’atteler à renverser la tendance. Le capitalisme est fondé sur la domination, sa fonction première est de produire des inégalités. Dans ce système, certains réussissent, les autres restent derrière. En tant qu’universitaires, combien d’articles devrons-nous encore écrire pour dénoncer ses méfaits à tel endroit ou sur telle population ?

    C’est une provocation pour attirer l’attention sur le problème plutôt que de continuer à tourner autour. C’est le texte le plus lu de ma carrière. Il porte un message profondément anarchiste. Or, la réponse à cet article a été massivement positive dans le monde universitaire. Peut-être car le terme d’« anarchisme » n’apparaît jamais. La plupart des gens qui ont intégré des principes anarchistes à leur vie quotidienne ne l’identifient pas nécessairement comme tel. La coopération, la réciprocité, l’aide mutuelle, tout le monde les pratique chaque jour avec ses amis, sa famille. Lancer un jardin partagé, rester critique face à ses professeurs, interroger l’individualisme qui va de pair avec le néolibéralisme, cela fait partie d’une forme d’éthique de la vie en communauté. Nous sommes tous coupables - moi compris - de perpétuer le système. L’un des piliers du néolibéralisme est cette volonté de se focaliser sur l’individu, qui entraîne une forme de darwinisme social, les « tous contre tous », « chacun pour soi ».
    Vous évoquez un activisme de la vie quotidienne. Quel est-il ?

    L’activisme ne se résume pas à être en tête de cortège, prêt à en découdre avec la police. Il passe par des gestes très quotidiens, ce peut être de proposer à vos voisins de s’occuper de leurs enfants un après-midi. A Victoria, il existe un groupe de « mamies radicales » qui tricotent des vêtements pour les sans-abri. Mieux connaître ses voisins, aider quelqu’un à traverser la route, lever les yeux de nos téléphones ou débrancher notre lecteur de musique et avoir une conversation avec les gens dans le bus ou dans la rue : ces choses très simples font peser la balance dans l’autre sens, permettent de court-circuiter l’individualisme exacerbé produit par le néolibéralisme. Si vous vous sentez de manifester contre le G20, très bien, mais il faut également agir au quotidien, de manière collective.

    Une des meilleures façons de faire changer les gens d’avis sur les migrants est de leur faire rencontrer une famille syrienne, d’engager un échange. Frôler leur situation peut être le moyen de réhumaniser les réfugiés. Cela implique d’avoir un espace pour enclencher cette conversation, un lieu inclusif, libre des discours haineux. En s’opposant au nationalisme, l’anarchisme encourage le fait de penser le « non-nationalisme », de regarder au-delà des réactions épidermiques, d’élargir le cercle de nos préoccupations et notre capacité à prendre soin de l’autre, à se préoccuper de l’humanité entière.
    Cet ethos permet-il de lutter contre la violence institutionnelle ?

    Je me considère pacifiste, mais ça ne veut pas dire que les gens ne devraient pas s’opposer, lutter, pratiquer l’autodéfense. Pour moi, l’anarchisme est fondamentalement non-violent - un certain nombre d’anarchistes ne sont pas d’accord avec cela. Un système de règles et de coercition est intrinsèquement violent. L’Etat revendique le monopole de cette violence. Quand des groupes d’activistes, d’anarchistes ou n’importe qui s’opposent à l’Etat, c’est un abus de langage d’appeler cela de la violence. C’est un moyen pour l’autorité de discréditer la dissidence. Si l’Etat revendique le monopole de la violence, acceptons-le en ces termes. La violence est répugnante, vous en voulez le monopole ? Vous pouvez l’avoir. Mais alors n’appelez pas « violence » notre réponse. Le but d’un anarchiste, d’un activiste, ce n’est pas la domination, la coercition, mais la préservation de son intégrité, la création d’une société meilleure, de plus de liberté. L’autodéfense n’est pas de la violence.
    D’une certaine façon, un Black Bloc ne serait pas violent, selon vous ?

    Chaque Black Bloc, dans un contexte donné, peut être motivé par de nombreuses raisons. Mais de manière générale, je ne crois pas que son objectif soit la violence. La première raison pour laquelle le Black Bloc dissimule son visage, c’est parce qu’il ne s’agit pas d’intérêts individuels, mais d’un mouvement collectif. La majorité des médias parle du Black Bloc uniquement en terme de « violence », or c’est d’abord une forme de résistance, d’autodéfense, non pas uniquement pour les individus qui forment à un moment le Black Bloc, mais une autodéfense de la communauté et de la planète sur laquelle nous vivons. Qu’est-ce que va changer, pour une banque, une vitrine brisée, très vite remplacée ? Condamner la violence des Black Blocs, ça permet d’occulter la violence de la police, vouée à la domination, la coercition, la suppression de la liberté de certains individus dans le seul but de préserver la propriété d’une minorité puissante.

    (1) « Fuck le néolibéralisme », revue Acme, 2016, en libre accès sous Creative Commons sur www.acme-journal.org

    https://www.liberation.fr/debats/2018/08/20/simon-springer-a-un-moment-donne-il-faut-juste-dire-fuck-au-neoliberalism

    #géographie_anarchiste #hiérarchie #domination #histoire #histoires #espace #liberté #émancipation #mutualisation #réciprocité #collaboration #darwinisme #compétition #interdépendance #survie #association_volontaire #action_directe #choix #libre_arbitre #violence #imagination #fuck #fuck_it #capitalisme #domination #aide_mutuelle #individualisme #darwinisme_social #chacun_pour_soi #tous_contre_tous #activisme #résistance #non-nationalisme #nationalisme #pacifisme #autodéfense #non-violence #dissidence #monopole_de_la_violence #coercition #Black_Bloc #violence_institutionnelle

    • Pour une géographie anarchiste

      Grâce aux ouvrages de David Harvey, Mike Davis ou même Henri Lefebvre, on connaît aujourd’hui la géographie radicale ou critique née dans le contexte des luttes politiques des années 1960 aux États-Unis et qui a, comme le disait Harvey, donné à Marx « la dimension spatiale qui lui manquait ». Dans ce livre, Simon Springer enjoint aux géographes critiques de se radicaliser davantage et appelle à la création d’une géographie insurrectionnelle qui reconnaisse l’aspect kaléidoscopique des espaces et son potentiel émancipateur, révélé à la fin du XIXe siècle par Élisée Reclus et Pierre Kropotkine, notamment.

      L’histoire de l’humanité est une longue suite d’expériences dans et avec l’espace ; or aujourd’hui, la stase qui est imposée à ces mouvements vitaux, principalement par les frontières, menace notre survie. Face au désastre climatique et humain qui nous guette, il est indispensable de revoir les relations que nous entretenons avec le monde et une géographie rebelle comme celle que défend Springer nous libérerait du carcan de l’attentisme. Il faut se défaire une bonne fois pour toutes des géographies hiérarchiques qui nous enchaînent à l’étatisme, au capitalisme, à la discrimination et à l’impérialisme. « La géographie doit devenir belle, se vouer entièrement à l’émancipation. »

      https://luxediteur.com/catalogue/pour-une-geographie-anarchiste

      #livre

    • Soutien du CNFG au laboratoire Pacte et à sa directrice

      Depuis près de deux semaines maintenant, le laboratoire Pacte à Grenoble et sa directrice font l’objet d’une campagne de harcèlement, d’intimidations, de menaces diverses, allant jusqu’à des menaces de mort, sur les réseaux sociaux. Ce type d’attaques, alimenté également par voie de presse, est non seulement une atteinte aux libertés académiques, qui supposent la possibilité d’échanges ouverts dans le cadre précis et rigoureux du dialogue universitaire, mais constitue également des actes extrêmement graves qui touchent directement à la sécurité même de nos collègues. Comme nous l’avons déjà souligné dans notre précédent communiqué du vendredi 12 mars, cette affaire s’inscrit dans un contexte plus général de tensions exacerbées autour des débats universitaires, qui font aujourd’hui l’objet d’interventions et de pressions inédites, sur le plan politique comme médiatique.

      Dans ce cadre, le Comité National Français de Géographie souhaite donc d’abord adresser tout son soutien à l’équipe de Pacte, laboratoire pluridisciplinaire et pluraliste, dont la qualité du travail est reconnue tant au niveau national qu’international, et à notre collègue Anne-Laure Amilhat Szary, ancienne présidente de la Commission de Géographie politique et de Géopolitique et membre active du Comité, dont la probité et la valeur ne sont pas à prouver. Ensuite, nous exprimons à nouveau notre inquiétude sur les dérives actuelles, aggravées par les déclarations récentes de Mme Frédérique Vidal remettant profondément en question des champs entiers de recherches en sciences humaines et sociales.

      En tant qu’association professionnelle regroupant des enseignant.es et des chercheur.es dans le champ de la géographie, nous appelons vivement à ce que des solutions soient trouvées pour rétablir des conditions de travail sereines pour l’ensemble des chercheurs. Celles-ci passeront nécessairement par la possibilité d’un dialogue libre et apaisé au sein de la communauté académique, que le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche comme toutes les autres institutions universitaires et de la recherche se doivent de garantir.

      Le bureau du CNFG

      Reçu par mail, le 19.03.2021

    • 19 mars 2021 – Communiqué du laboratoire Passages

      Les membres de l’Unité Mixte de Recherche Passages, laboratoire pluridisciplinaire de sciences sociales, ayant pris connaissance des violentes attaques verbales dont est victime depuis près de deux semaines - y compris par voie de presse - la directrice de l’UMR Pacte (Grenoble), explicitement menacée de mort sur les réseaux sociaux, expriment leur soutien le plus vif à leur collègue. Ils étendent ce soutien à l’ensemble du laboratoire Pacte, dont la haute qualité des travaux est connue et reconnue.

      Dans la foulée de la section de géographie du Conseil National des Universités (CNU) et du Comité national français de géographie (CNFG), et reprenant ici leurs mots, l’UMR Passages dénonce le climat hostile qui s’installe depuis plusieurs semaines à la suite des propos du Ministre de l’éducation nationale en novembre 2020 et de la Ministre de l’enseignement supérieur en février dernier, unanimement dénoncés par la Conférence des Président.e.s d’Universités (CPU), le CNRS et d’autres organisations représentatives du monde académique.

      Le laboratoire exprime sa très vive inquiétude face à ces attaques d’une extrême gravité, qui visent l’ensemble de la communauté scientifique et menacent l’indépendance de l’enseignement supérieur et de la recherche français ainsi que la place des sciences dans notre société.

      Reçu par email via la mailing-list geotamtam

    • [IGU-CPG] Statement of Solidarity with French geographers and academics

      Dear colleagues,

      As many academics around the world we have followed with great concern the political debate in France where members of the government, including the Minister of Education and the Minister of Higher Education, and members of the National Assembly have been attacking the social sciences and the humanities at the university and more specifically scholars working in the field of gender studies, critical race theory and postcolonial studies.

      These attacks have been criticized by many official instances including the Conseil national des universités CNU (the national agency supervising the careers of academics in France and organized in disciplinary sections), the Centre national de la recherche scientifique CNRS (the National Centre for Scientific Research), the Conférence des présidents d’université CPU (the Conference of University Presidents), professional associations such as the Comité national français de géographie CNFG (the French National Geography Commission), trade unions and many collective initiatives.

      These collective attacks have intensified since October. Recently we were made aware of the inadmissible attacks suffered by fellow teachers and researchers affiliated to several French universities (Angers, Grenoble, Sorbonne University, Tours and elsewhere). Geographers included.

      We want to call your attention to these attacks and express our solidarity with our French colleagues and our support of the Geography Section of the Conseil national des universités (CNU) and the Comité national français de géographie (CNFG.)

      Both sent a strong and clear message of support to colleagues who have been personally targeted, especially to Anne-Laure Amilhat Szary, who has been receiving countless hate messages and death threats following a mediatized conflict in which she is involved as director of the PACTE laboratory at the Université Grenoble Alpes. Anne-Laure is a political geographer and an internationally renowned border scholar. She is also a member of the steering committee of the Commission on Political Geography of the International Geographical Union.

      We therefore want also to circulate and support the message of French geographers. The CNU Geography Section and the CNFG have denounced the hostile climate which has been setting in for several weeks following the remarks of the Minister of National Education in November 2020 and of the Minister of Higher Education in February 2021, unanimously denounced by the CPU, the CNRS and other organizations representative of the academic world. Through these extremely serious attacks, the entire scientific community is targeted. It is not only the independence, transparency and quality of higher education and research that are called into question, it is also the place of the university in our society that is threatened.

      You will find additional information in English and in French, including the message of the Comité National Français de Géographie (CNFG) at bottom of this message.

      Kind regards,

      Virginie Mamadouh (University of Amsterdam, The Netherlands) and Adriana Dorfman (UFRGS, Brazil)

      Co-Chairs of the Commission on Political Geography of the International Geography Union.

      –—

      Some reviews of the situation and statements in English

      https://www.nouvelobs.com/idees/20210317.OBS41524/nous-voulons-exprimer-ici-notre-solidarite-avec-les-universitaires-franca

      International Statement of Solidarity with Decolonial Academics and Activists in France (google.com)

      https://www.theguardian.com/commentisfree/2021/mar/12/academics-french-republic-macron-islamo-leftism

      https://academeblog.org/2021/01/05/academic-freedom-under-attack-in-france

      https://www.sv.uio.no/c-rex/english/news-and-events/right-now/2021/concern-inside-french-academia.html

      https://www.cnrs.fr/en/islamo-leftism-not-scientific-reality-0

      if you read French see additional documents:

      https://academia.hypotheses.org/31564

      https://seenthis.net/messages/902062

      https://www.soundofscience.fr/2648

      http://www.cpu.fr/actualite/islamo-gauchisme-stopper-la-confusion-et-les-polemiques-steriles

      https://twitter.com/CP_Cnu/status/1362061027517603840

      And about the situation in Grenoble

      https://www.mediapart.fr/journal/france/110321/accusations-d-islamophobie-la-direction-de-sciences-po-grenoble-laisse-le-

      https://seenthis.net/messages/905509 and https://www.pacte-grenoble.fr

      Reçu par mail le 19 mars 2021

    • Solidarietà a #Rachele_Borghi, Anne-Laure Amilhat-Szary e supporto alla libertà di pensiero e di ricerca

      Desideriamo esprimere la solidarietà delle geografe e dei geografi italiani alle ricercatrici e ai ricercatori bersaglio delle recenti dichiarazioni di alcuni membri del Governo francese tese a minare la libera pratica della ricerca scientifica e della produzione della conoscenza.

      I gravi attacchi indirizzati a colleghe e colleghi delle istituzioni culturali e di ricerca francesi (fra cui le Università di Angers, Grenoble, Sorbonne, Tours), colpiscono in realtà l’insieme della comunità scientifica internazionale e appaiono come un tentativo di ridurre l’indipendenza della scienza e imbavagliare la generazione e la circolazione del libero pensiero.

      Le accuse muovono, in particolare, verso i posizionamenti critici della ricerca contemporanea internazionale e agli approcci delle correnti critiche anti/; de/ e post/coloniali, anti-razziste, di genere, femministe e intersezionali. Esprimiamo piena solidarietà a Anne-Laure Amilhat-Szary, minacciata di morte nel suo ruolo di direttrice del laboratorio “Pacte”, e a Rachele Borghi*, geografa colpita personalmente dall’aggressività dell’oltranzismo per le sue posizioni scientifiche e metodologiche espresse in alcune sue opere, peraltro pienamente riconosciute e validate scientificamente e internazionalmente.

      Sostenendo queste colleghe intendiamo ribadire l’importanza della diversità degli approcci in geografia (come del resto in tutta la scienza) e intendiamo tutelare gli apporti che la geografia critica, quella femminista e di genere conferiscono alla conoscenza del mondo contemporaneo.

      * Rachele Borghi è stata componente del Comitato direttivo A.Ge.I., eletta nel 2009

      https://www.ageiweb.it/eventi-e-info-per-newsletter/solidarieta-a-rachele-borghi-anne-laure-amilhat-szary-e-supporto-alla-libert

    • Attaques inadmissibles contre des collègues universitaires

      Les membres de la section géographie du CNU ont eu connaissance des attaques inadmissibles dont sont victimes des collègues enseignant.es chercheur.ses dans plusieurs établissements (Angers, Grenoble, Sorbonne Université, Tours et ailleurs). La section géographie du CNU envoie un message de soutien fort et clair à ces collègues, tout particulièrement à Anne-Laure Amilhat-Szary, menacée de mort dans le cadre de ses fonctions de directrice du laboratoire Pacte.

      La section géographie dénonce le climat hostile qui s’installe depuis plusieurs semaines à la suite des propos du ministre de l’éducation nationale en novembre 2020 et de la ministre de l’enseignement supérieur en février dernier, unanimement dénoncés par la CPU, le CNRS et d’autres organisations représentatives du monde académique. A travers ces attaques d’une extrême gravité, c’est l’ensemble de la communauté scientifique qui est visée. Ce n’est pas seulement l’indépendance, la transparence et la qualité de l’enseignement supérieur et de la recherche qui sont remises en cause, c’est aussi la place des sciences dans notre société qui est menacée.

      Le bureau de la section géographie du CNU

      Reçu par mail, le 18.03.2021 via la mailing-list geotamtam

    • Motion de soutien de l’UR Discontinuités à l’UMR Pacte

      Les membres de l’Unité de Recherche Discontinuités, laboratoire de géographie de l’Université d’Artois ont pris connaissance des violentes attaques verbales dont sont victimes depuis deux semaines – y compris par voie de presse – des membres de l’UMR Pacte (Grenoble), notamment sa directrice et une autre enseignante-chercheure, explicitement menacées de mort sur les réseaux sociaux. Ils expriment leur soutien le plus vif à leurs collègues. Ils étendent ce soutien à l’ensemble du laboratoire Pacte, dont les travaux sont connus et reconnus pour leur qualité.

      Dans la foulée de la section de géographie du Conseil National des Universités (CNU), du Comité national français de géographie (CNFG), de la section 39 du CNRS et de l’UMR Passages, et reprenant ici leurs mots, l’UR Discontinuités dénonce le climat délétère qui s’installe depuis plusieurs semaines à la suite des propos du Ministre de l’éducation nationale en novembre 2020 et de la Ministre de l’enseignement supérieur en février dernier et qui ont dénoncé par la Conférence des Président.e.s d’Universités (CPU), le CNRS et d’autres organisations représentatives du monde académique.

      Le laboratoire exprime sa très vive inquiétude face à ces attaques d’une extrême gravité, qui visent l’ensemble de la communauté scientifique et menacent l’indépendance de l’enseignement supérieur et de la recherche français ainsi que la place des sciences dans notre société.

      reçu via la mailing-list GeoTamTam, le 24.03.2021

    • Motion de soutien de UMR LADYSS à l’UMR PACTE

      Le Ladyss exprime son soutien ferme et entier soutien aux trop nombreux collègues qui sont attaqués pour avoir exprimé de différentes manières leur attachement aux libertés académiques et s’être engagé dans des recherches sur les inégalités et les rapports de domination qui structurent les sociétés.
      Nous adressons en particulier notre soutien au laboratoire PACTE et à sa directrice Anne-Laure Amilhat Szary, non seulement agressées verbalement, mais elle-même menacée de mort. Comme l’écrit PACTE « parler d’“islamo-gauchisme” est un débat initié par l’extrême droite et aujourd’hui repris de façon abusive et instrumentalisée par des membres du gouvernement. Ce mot fait un amalgame opportuniste entre d’une part analyser scientifiquement les discriminations à l’œuvre dans la société et, d’autre part, faire le lit du terrorisme. Ce terme n’est en aucun cas un concept scientifique. »
      Ne pas laisser les sciences humaines et sociales mener leur recherche, selon une pluralité de méthodes, de concepts et de paradigmes, mettre en pâture des chercheuses et des chercheurs en dénigrant le caractère scientifique de leurs travaux au prétexte qu’ils dénoncent des ordres en puissance, est contraire aux principes qui régissent notre société, et notre République.
      Nous associant à nombre de laboratoires et instances collégiales de l’ESR, nous dénonçons l’insupportable climat qui règne suite aux propos des Ministres de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur, unanimement dénoncés par les instances représentant notre profession.
      Nous pourrions considérer que cette logique de petites phrases insidieuses n’est là que pour détourner l’attention du rejet massif exprimé depuis un an par la profession sur l’orientation actuelle que prend la politique en matière d’enseignement supérieur et de recherche, maltraitant l’emploi, les conditions d’étude, les libertés académiques et l’indépendance de la recherche.
      Mais ces attaques sont d’une gravité extrême, elles libèrent des forces délétères qui habitent nos sociétés. Elles visent d’abord une partie critique des SHS, puis progressivement toute la communauté de l’enseignement supérieur et de la recherche. Il est grand temps que nos plus hautes autorités, à commencer par les ministères de tutelle et le CNRS aient non seulement les mots, mais aussi les actes pour défendre les chercheurs et les chercheuses, et l’indépendance de la recherche qui sont des ferments de la démocratie.

      reçu via la mailing-list GeoTamTam, le 30.03.2021

    • Motion de la Commission de géographie critique du CNFG à propos des attaques indignes ayant visé nos collègues Rachele Borghi et Anne-Laure Amilhat Szary

      Motion à propos des attaques indignes ayant visé nos collègues #Rachele_Borghi et Anne-Laure Amilhat Szary, et plus largement, à propos de la détérioration de la conversation scientifique

      A la suite de la section de géographie du Conseil National des Universités (CNU), du Comité national français de géographie (CNFG), de la section 39 du CNRS, de l’UMR Passages et de l’Unité de Recherche Discontinuités, la Commission de géographie critique du CNFG souhaite exprimer son soutien à Rachele Borghi et Anne-Laure Amilhat Szary.

      Dans un contexte préoccupant de dénigrement de certains courants de recherche en sciences humaines et sociales dont plusieurs organisations représentatives du monde académique se sont alarmées, notre collègue Rachele Borghi, géographe à Sorbonne Université, a récemment fait l’objet à plusieurs reprises d’attaques indignes et infondées dans les médias[1] contre lesquelles nous nous élevons avec force. De fait, ces attaques, bien qu’émanant de pair·e·s, ne portent jamais sur la rigueur de la démarche de recherche elle-même mais visent la personne et tentent de décrédibiliser son champ d’étude. Face à ces attaques sans fondement, nous souhaitons donc témoigner que la créativité, la rigueur et l’éthique scientifiques de Rachele Borghi ne font aucun doute, ni pour celles et ceux qui ont travaillé avec elle, ni pour celles et ceux qui, depuis le début de sa carrière, ont réalisé des évaluations véritablement scientifiques de ses travaux.

      Nous avons également pris connaissance des violentes attaques verbales dont sont victimes depuis deux semaines des membres de l’UMR Pacte (Grenoble), notamment sa directrice Anne-Laure Amilhat Szary, explicitement menacée de mort sur les réseaux sociaux. Nous exprimons notre soutien le plus vif à nos collègues et au laboratoire Pacte, dont les travaux sont connus et reconnus pour leur qualité.

      Nous souhaitons également reprendre à notre compte les quelques principes de travail qui ont été rappelés par la motion du 8 mars 2021 de la section 39 du CNRS : « un principe de bienveillance vis-à-vis de toutes les démarches de recherche novatrices satisfaisant aux règles de la rigueur scientifique ; un principe de pluralité épistémologique s’opposant à toute forme de dogmatisme, fût-il scientifique ; et une exigence de réflexivité, qui nous paraît aujourd’hui plus que jamais essentielle à toute démarche de recherche ».

      La Commission de géographie critique du CNFG

      Motion adoptée le 24 mars 2021

      73% de votants : 96% oui, 4% non, 0 abstention

      24 votants sur 33 : 23 oui, 1 non

      –-> reçu par mail via la mailing-list geotamtam, le 02.04.2021

    • Statement of support with our French colleagues at PACTE / Message de soutien aux collègues français de PACTE.

      For the last few months, we have witnessed the growing tensions of political debates in France. Ultimately, these tensions have resulted in members of the French government (notably the Minister of National Education, the Minister of Higher Education and Research, and elected members of the National Assembly) attacking members of the French scientific community who critically examine questions such as gender, race, or postcoloniality.

      These attacks have triggered a strong reaction on the part of the scientific community, particularly geographers. They have been condemned at the highest instances, in France and abroad, for example, by the Centre National de la Recherche Scientifique, the Conférence des présidents d’université, le Conseil National des Universités or the International Geography Union.

      We at ACME stand by our French colleagues who have been at the receiving end of this vicious abuse. We want to show our solidarity, particularly towards Anne-Laure Amilhat-Szary, an internationally recognized geographer and director of the PACTE laboratory at the CNRS and the Université Grenoble Alpes. Anne-Laure has been the victim of a coordinated online harassment campaign and has received numerous death threats. This is unacceptable.

      We denounce these grave attacks that target not just individuals whose work we respect and admire, but also a research lab whose history is deeply intertwined with that of our journal. PACTE colleagues have published work of outstanding quality in ACME. Our friend and colleague, Myriam Houssay-Holzschuch (Professor of Geography and member of PACTE), was a member of our Editorial Collective for over a decade. Our journal is what it is today thanks to her dedication, scientific rigour, and professional ethic.

      As critical geographers and members of the global scientific community, we refuse, in the strongest possible terms, any attempt at judging, delegitimizing, or intimidating our colleagues, be it from the French government or from militant groups who oppose critical research.

      For more information and to learn of ways to support our colleagues, please see the links below.

      In solidarity,

      The ACME Editorial Collective.

      In English :

      https://academeblog.org/2021/01/05/academic-freedom-under-attack-in-france

      https://www.sv.uio.no/c-rex/english/news-and-events/right-now/2021/concern-inside-french-academia.html

      https://www.theguardian.com/commentisfree/2021/mar/12/academics-french-republic-macron-islamo-leftism

      https://www.cnrs.fr/en/islamo-leftism-not-scientific-reality-0

      In French :

      https://www.nouvelobs.com/idees/20210317.OBS41524/nous-voulons-exprimer-ici-notre-solidarite-avec-les-universitaires-franca

      https://academia.hypotheses.org/31564

      https://www.soundofscience.fr/2648

      http://www.cpu.fr/actualite/islamo-gauchisme-stopper-la-confusion-et-les-polemiques-steriles

      https://www.mediapart.fr/journal/france/110321/accusations-d-islamophobie-la-direction-de-sciences-po-grenoble-laisse-le-

      https://www.cnrs.fr/comitenational/doc/motions/P21/S39_motion_attaques_Rachele_Borghi_et_deterioration_conversation_scientifique.p

      https://www.cnrs.fr/comitenational/doc/motions/P21/S39_motion_soutien_Anne-Laure_Amilhat_Szary.pdf

      https://acme-journal.org/index.php/acme/announcement/view/78

    • #PGSG Statement of Solidarity with French Geographers

      The Political Geography Specialty Group (PGSG) of the American Association of Geographers expresses concern over the recent erosion of academic freedom in France. We are particularly dismayed by public, personal attacks on the prominent political geographer Anne-Laure Amilhat Szary. Professor Amilhat Szary is a former board member of the PGSG and is currently the head of the Pacte Social Science Research Center at Grenoble Alpes University.

      The PGSG denounces the personal attacks against Professor Amilhat Szary and stands in solidarity with all French academics who are targeted for supposed “Islamo-leftist” beliefs.

      For more information on the situation in France, these resources are available:

      In English:

      https://www.theguardian.com/commentisfree/2021/mar/12/academics-french-republic-macron-islamo-leftism

      https://www.mediapart.fr/en/journal/france/220321/how-islamophobia-row-erupted-french-political-sciences-school

      In French:

      https://www.liberation.fr/politique/islamophobie-ou-islamo-gauchisme-lindignation-a-geometrie-variable-de-fre

      https://academia.hypotheses.org/31564

      Additionally, there is a petition available for concerned academics to sign, this petition has not been endorsed by the PGSG:

      https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLSc46U844ETt0fBsq-6v9n1pcaVIx_U8LLMiU16VpMo5NwgU_w

      –-> via la mailing-list Political Geography Specialty Group, le 31.03.2021

    • Motion votée au dernier conseil de laboratoire du Centre Max Weber, concernant les attaques subies par de nombreuses-x collègues et dans le contexte du climat délétère suscité par les propos des ministres Blanquer et Vidal


      –-> reçu via la mailing-list geotamtam, le 8 avril 2021

    • IGU Statement in support of the community of geographers in France

      IGU Statement in support of the community of geographers in France

      Dear IGU Colleagues

      The International Geographical Union has issued a public statement (English - https://igu-online.org/wp-content/uploads/2021/03/ISC_GU_AHCRDM_Policy-Brief-1.pdf - and French - https://igu-online.org/wp-content/uploads/2021/03/IGU-support-for-French-geographers-Francais.pdf -) in which we highlight our position in relation to academic freedom. Although academic freedom is compromised in a number of countries around the world, we have taken the decision, at the request of the chair of the French National Committee, to speak out against the unfortunate developments at Universities in France that violate the principles outlined by the International Science Council (ISC) Committee for Freedom and Responsibility in Science1 which, as full Union members of the ISC, we stand by.

      The latest communiqués from the French National Committee of Geography (CNFG) may be found here:
      https://www.cnfg.fr/soutien-aux-recherches-en-geographie-feministe
      https://www.cnfg.fr/5919-2

      Professor Michael E Meadows
      President: International Geographical Union 2020-24

      https://igu-online.org/igu-statement-in-support-of-the-community-of-geographers-in-france

  • ACME : An International E-Journal for Critical Geographies
    http://acme-journal.org/index.php/acme
    ACME, la revue universitaire critique qui refuse la logique du facteur d’impact et autres indices de citation destinés à classer les publications et les chercheurs.

    Based on IP data, ACME is accessed by more than 600,000 ‘unique’ readers per year. The Editorial Collective has thus been approached a number of times to be included in journal impact factor rankings. Each request for inclusion in these measures has been refused on political grounds. ACME opposes entering into a neoliberal system of audit replete with manipulated calculations and spurious metrics that include impact factors and journal rankings that are neither accurate, nor credible.

    #universités #recherche #classement