Pour France Inter, la gifle à Macron, c’est de votre faute - FRUSTRATION
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C’est une intervention qui gonfle totalement le plateau qui compte, outre Fabienne Sintes, une éditorialiste du Monde, Françoise Fressoz, un directeur adjoint de l’institut de sondage BVA, Edouard Lecerf, et le chef du service politique de France Inter, Simon Le Baron. Car ils ont en effet des explications tout à fait différentes à proposer : cette « hystérisation » de la colère envers les élus, ils ne l’attribuent pas à nos chers représentants, mais bien aux citoyens qui ne comprennent rien. Et d’ailleurs, commente immédiatement la journaliste, l’auditeur serait sans doute tout aussi énervé et en colère s’il vivait dans un système démocratique surdéveloppé : sa frustration est intrinsèque à tout système où la décision collective l’emporte, voilà tout, rien à voir avec l’état de notre Ve République.
De toute façon, pour l’éditorialiste du Monde, « les citoyens ont la liberté d’expression, le droit de vote », alors pourquoi s’énerver ? « Donner sa voix à une élection, c’est quand même participer au débat républicain ». Vous voyez, pas la peine de rager. Alors pourquoi cette colère ? « Parce qu’il y a la montée du populisme », explique doctement Françoise Fressoz, qui n’a pas peur d’aligner les poncifs puisqu’elle ajoute à cela « l’individualisme grandissant » ainsi que « les réseaux sociaux où chacun est dans sa bulle » : Le bingo d’un étudiant de Science Po dès l’apéro.
Les experts du plateau sont prolixes quand il s’agit de parler des effets terribles des réseaux sociaux : quelle plaie ces gens qui discutent librement, sans avoir besoin d’appeler “Le téléphone Sonne”. Et qu’importe si le second auditeur qui intervient entre ces brillantes analyses parle de l’absence de débat d’idées de fond et du règne de la polémique parmi les hommes politiques, il est immédiatement recadré : le procès de la gifle c’est celui des citoyens, pas des politiques !