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  • Les raisons du déclin de la recherche en France

    Dépassée par ses concurrents en termes de #productivité_scientifique, la France voit son modèle miné de l’intérieur, dessinant une trajectoire qui l’éloigne toujours plus de son rang historique.

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    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2021/09/28/recherche-les-raisons-du-declin-francais_6096227_1650684.html

    Non seulement l’Australie n’achètera pas de sous-marins à la France, mais en plus, ses chercheurs sont sur le point de passer devant les nôtres en termes de productivité. C’est ce qui ressort des premières données provisoires sur l’année 2020, communiquées par l’Observatoire des sciences et techniques (OST) au Monde, portant sur le volume des publications scientifiques nationales.

    En 2017, l’Italie était passée devant la France, qui se retrouve désormais à la limite d’être exclue du top 10 par le Canada, l’Espagne et l’Australie, alors qu’elle en était sixième en 2009. « Décrochage rapide depuis quinze ans », écrivaient, pour qualifier la situation française, les auteurs d’un des rapports destinés à nourrir la loi de programmation pour la recherche (LPR), votée fin 2020. Celle-ci était censée stopper l’érosion mais elle a surtout réveillé les contestations d’une communauté scientifique doutant de l’intérêt des réformes structurelles, qui depuis 2005 accompagnent ce décrochage. Même si corrélation n’est pas causalité.

    Et derrière le flétrissement du prestige français, en termes de #publications, de #moyens_financiers, de #salaires, des #fractures apparaissent au sein même de la communauté scientifique nationale, entre laboratoires riches et pauvres, vedettes et secondes lignes, titulaires et précaires… signant la fin de l’exception du #modèle_français dans le paysage mondial.

    (#paywall)

    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2021/09/28/recherche-les-raisons-du-declin-francais_6096227_1650684.html

    #it_has_begun #it_is_the_end #recherche #université #France #déclin #ESR #précarité #précarisation

  • Libye : au moins 61 migrants présumés morts dans un naufrage
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/12/16/libye-au-moins-61-migrants-presumes-morts-dans-un-naufrage_6206211_3210.html

    Libye : au moins 61 migrants présumés morts dans un naufrage
    Au moins 61 migrants sont portés disparus et présumés morts après le naufrage de leur embarcation de fortune au large de la Libye, a rapporté à l’Agence France-Presse (AFP) le bureau de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) en Libye. « Un grand nombre de migrants, environ 61, sont présumés avoir péri à cause de fortes vagues », ayant submergé leur embarcation « partie de Zouara, dans le nord-ouest de la Libye avec 86 migrants à son bord », selon la même source.
    Il s’agit en majorité de ressortissants du Nigeria, de Gambie et d’autres pays d’Afrique, et parmi les victimes « figurent des enfants et des femmes », a-t-on ajouté. Au total, 25 personnes ont pu être sauvées et ont été transférées vers un centre de détention libyen à Tariq Al Sekka, près de Tripoli. « Une équipe OIM a pu apporter un soutien médical et ils sont tous en bonne santé », selon la même source.« Plus de 2 250 personnes ont perdu la vie en Méditerranée centrale cette année », a déploré sur X Flavio Di Giacomo, porte-parole de l’OIM pour la Méditerranée, en faisant état du lourd bilan de cet énième naufrage. « Ce chiffre dramatique démontre que malheureusement on ne fait pas suffisamment pour sauver les vies en mer », a-t-il ajouté.
    La Libye et la Tunisie sont les deux principaux points de départs en Méditerranée centrale pour les migrants qui tentent de gagner l’Europe en débarquant clandestinement sur les côtes italiennes.
    Selon les derniers chiffres du HCR (Haut commissariat aux Réfugiés de l’ONU) au 10 décembre, plus de 153 000 migrants sont arrivés en Italie cette année, en provenance de Tunisie et de Libye.

    #Covid-19#migrant#migration#tunisie#libye#mediterranee#traversee#mortalite#frontiere#UE#OIM#HCR#sante

  • L’horreur boréale photographiée par Mustafah Abdulaziz

    EN IMAGES Depuis dix ans, le photographe américain documente les bouleversements provoqués par le réchauffement climatique. Entre glaciers déclinants et décors industriels, sa série « Artic », consacrée au pôle Nord, rend tangible le spectacle d’un monde engagé sur la voie de l’autodestruction.
    Autrefois, les mineurs emportaient un canari en cage quand ils descendaient sous terre. Si l’oiseau cessait de chanter, les hommes savaient qu’ils devaient remonter à la surface le plus vite possible. Du gaz toxique circulait dans la mine. L’Arctique est aujourd’hui ce canari, qui alerte l’humanité sur l’état de la planète. Nulle part ­ailleurs, les températures ne grimpent aussi vite.

    Ces quarante dernières années, le réchauffement y a été quatre fois plus rapide que dans le reste du monde. Ce n’est qu’un début. Dans les prochaines décennies, le phénomène devrait s’accélérer. En cause, le mécanisme de l’amplification arctique : dans un climat global qui se réchauffe, la banquise et la neige perdent du terrain et ainsi réfléchissent moins les rayons du soleil, dont la chaleur est alors absorbée par la mer. Toutes les études scientifiques sont formelles : d’ici aux années 2030, l’Arctique pourrait être privé de banquise en été.

    Le 13 juillet, une température record de 28,8 °C a été mesurée à Slettnes Fyr, à la pointe nord de la Norvège. Les images attestant les bouleversements dans la région ne manquent pas. Elles montrent des ours polaires maigrichons pataugeant dans l’eau, des glaciers brisés, des autochtones aux modes de vie perturbés et des touristes venus du monde entier en bateaux de croisière voir la banquise avant sa disparition.


    https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2023/10/29/l-horreur-boreale-photographiee-par-mustafah-abdulaziz_6197160_4500055.html
    https://archive.ph/QHhLG

    #banquise #Arctique #réchauffement_climatique #amplification_arctique #photo

    • Et on ne parle encore que de la glace, mais bientôt il faudra s’inquiéter du socle rocheux du Groenland dont on estime qu’il c’est enfoncé au fil du temps de 800 mètres sous le poids des 3000 mètres de glace qui constituent l’inlandsis.
      Quelles conséquences d’une remonté soudaine de la plus grande ile du monde, dans un temps si bref ?
      #inlandsis

  • Cuba veut faire homologuer ses vaccins contre le Covid-19 par l’OMS
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/16/cuba-veut-faire-homologuer-ses-vaccins-contre-le-covid-19-par-l-oms_6113833_

    Cuba veut faire homologuer ses vaccins contre le Covid-19 par l’OMS
    Le groupe pharmaceutique BioCubaFarma va déposer un dossier auprès de l’agence onusienne pour faire reconnaître deux vaccins contre le Covid-19 et leur permettre une large commercialisation internationale.
    Cuba se prépare à jouer dans la cour des grands. La Havane doit en effet demander au début de mars à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) la « préqualification » de deux de ses vaccins contre le Covid-19, Abdala et Soberana 02, pour permettre leur reconnaissance internationale, a déclaré le directeur du groupe d’Etat BioCubaFarma, Eduardo Martinez, mardi 15 février.« Nous prévoyons d’envoyer le dossier à l’OMS dans les premières semaines de mars », a-t-il fait savoir. Le groupe BioCubaFarma a créé et fabriqué Abdala. Cuba a développé en tout trois vaccins contre le Covid-19, utilisés sur l’île ainsi que dans des pays comme le Venezuela, le Nicaragua, le Vietnam et l’Iran. Ces vaccins sont basés sur une protéine recombinante, la même technique utilisée par les entreprises américaine Novavax et française Sanofi.BioCubaFarma a informé l’OMS avoir mis au point un nouveau complexe industriel à Mariel, à 50 kilomètres à l’ouest de La Havane, pour fabriquer ses vaccins à une échelle industrielle, comme le requiert l’organisation. « Ils nous ont répondu d’envoyer le dossier et qu’ils viendraient effectuer l’inspection pour nous attribuer la préqualification lorsque le complexe serait opérationnel », a déclaré M. Martinez.
    « Nous pensons que [les vaccins cubains] seront reconnus sans aucun problème. Nous avons l’expérience et nous avons déjà eu d’autres vaccins [contre d’autres maladies] qui sont passés par ce processus de préqualification », a-t-il ajouté. Les vaccins cubains « ont prouvé qu’ils étaient sûrs », avec déjà 88 % de la population immunisée et l’épidémie sous contrôle localement.
    Sous embargo des Etats-Unis depuis 1962, Cuba développe ses propres vaccins depuis les années 1980. C’est le premier pays d’Amérique latine à en avoir mis au point contre le Covid-19. Ce pays de 11,2 millions d’habitants a enregistré 1 062 154 cas, dont 8 746 décès. Mardi, il a annoncé seulement 630 cas au cours des dernières vingt-quatre heures et aucun décès.M. Martinez a expliqué que les premiers essais au complexe de Mariel respectaient « les paramètres de qualité » requis ; cependant, l’entreprise est confrontée à des problèmes de financement. « Nous avons réussi à exporter, en fin d’année dernière, des vaccins et des médicaments et nous avons du mal à être payés face au refus des banques de travailler avec nous », en raison de l’embargo américain, ce qui a retardé le règlement de matières premières nécessaires à l’industrie pharmaceutique cubaine. Seuls dix vaccins contre le Covid-19 sont aujourd’hui formellement approuvés pour une utilisation d’urgence par l’OMS, en plus d’une vingtaine de formulations autorisées localement dans plusieurs pays.

    #Covid-19#migrant#migration#cuba#oms#sante#vaccin#venezuela# #nicaragua#vietnam#iran#industriepharmaceutique#circulation

  • Microsoft rachète Activision Blizzard, le géant américain des jeux vidéo, pour un peu moins de 69 milliards de dollars
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/01/18/microsoft-rachete-activision-blizzard-le-geant-americain-des-jeux-video-pour

    Activision Blizzard, éditeur notamment de « Call of Duty » et de « World of Warcraft », est dans la tourmente depuis plusieurs mois, secoué par une vague d’accusations de harcèlement, de sexisme et de discrimination au sein de l’entreprise.

    Microsoft va racheter le géant américain des jeux vidéo, Activision Blizzard, pour 68,7 milliards de dollars, a annoncé Microsoft, mardi 18 janvier. L’action d’Activision s’est envolée de plus de 37 % à Wall Street après cette annonce, dans les échanges électroniques précédant l’ouverture de la Bourse, et a été suspendue.
    « A l’issue de la transaction, Microsoft deviendra la troisième société de jeux vidéo du monde en matière de chiffre d’affaires, derrière Tencent et Sony », a écrit l’entreprise américaine dans un communiqué.

    Activision Blizzard, éditeur, entre autres, de Call of Duty, World of Warcraft et Candy Crush, est dans la tourmente depuis plusieurs mois, secoué par une vague d’accusations de harcèlement, de sexisme et de discrimination au sein de l’entreprise. A la fin d’octobre, Activision Blizzard avait annoncé, dans un courriel envoyé à ses employés et publié mardi 19 octobre, le licenciement d’une vingtaine de personnes et des sanctions pour une vingtaine d’autres.

  • Quand la “Remontada” d’Arnaud Montebourg dégringole en “Zemmourada” | Lignes de force
    https://lignesdeforce.wordpress.com/2021/11/07/quand-la-remontada-darnaud-montebourg-degringole-en-zemmour

    Quand la “Remontada” d’Arnaud Montebourg dégringole en “Zemmourada”

    Ou Le Grand Jury chaque dimanche sur RTL : un Spartouch la balle au centre.
    #fumisterie

  • Un sous-marin américain a heurté un objet non identifié en mer de Chine
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/10/07/un-sous-marin-americain-a-heurte-un-objet-non-identifie-en-mer-de-chine_6097

    L’incident s’est produit samedi 2 octobre, dans une zone revendiquée par la Chine. Le « Connecticut », à propulsion nucléaire, participait à un exercice naval international.

    Un sous-marin nucléaire américain a heurté un objet non identifié alors qu’il patrouillait le week-end des 2 et 3 octobre en mer de Chine méridionale, selon des informations de l’US Navy et de source indépendante, révélées jeudi 7 octobre. La région est largement revendiquée par la Chine.

    « Le Connecticut_ a heurté un objet dans l’après-midi du 2 octobre alors qu’il naviguait en immersion dans les eaux internationales de la région indo-pacifique_ », a annoncé l’US Navy dans un communiqué. « Il n’y a pas de blessure mortelle », précise le communiqué, laissant entendre que des marins ont pu être blessés légèrement.

    Le Connecticut, qui est un sous-marin à propulsion nucléaire de la classe Seawolf, a été endommagé mais reste en état de fonctionnement, a ajouté l’US Navy.

    Selon le Naval Institute, un centre de réflexion proche de l’US Navy, le Connecticut participait à un exercice naval international en mer de Chine méridionale lors de l’incident.

    La liberté de navigation en jeu
    La Chine revendique presque la totalité de la mer de Chine méridionale et a construit des avant-postes militaires sur des petites îles et des atolls dans la région.

    Les Etats-Unis et leurs alliés patrouillent régulièrement dans les eaux internationales de la région pour faire valoir leurs droits à la liberté de navigation, au grand déplaisir de la Chine.

    #FoN #Freedom_of_Navigation

    • Accident rare d’un sous-marin américain en mer de Chine du Sud
      https://www.lemonde.fr/international/article/2021/10/09/accident-rare-d-un-sous-marin-americain-en-mer-de-chine-du-sud_6097750_3210.


      Le sous-marin d’attaque rapide de classe Seawolf USS Connecticut quitte le chantier naval de Puget Sound pour des essais en mer, en décembre 2016.
      THIEP VAN NGUYEN II / AP

      La Chine a fait part de sa préoccupation après que la marine américaine a révélé une collision en plongée.

      Un objet inconnu, heurté en immersion, a endommagé le sous-marin nucléaire d’attaque USS Connecticut et blessé onze membres de son équipage, a révélé l’US Navy, jeudi 7 octobre. L’accident s’est produit le 2 octobre « dans les eaux internationales de la région Indo-Pacifique », selon elle, en mer de Chine du Sud, a précisé la presse. L’événement tombe mal pour la flotte américaine, en pleine période de fortes tensions militaires avec la Chine autour de Taïwan et dans le contexte du pacte Aukus – la livraison prévue de submersibles à propulsion nucléaire à l’Australie.

      L’USS Connecticut, navire de la classe Seawolf, en service depuis vingt-quatre ans, est un des plus performants et furtifs au monde. Il venait de participer à des exercices alliés avec le Japon et le Royaume-Uni. « Le sous-marin reste sûr et stable. La centrale nucléaire de propulsion et les espaces du sous-marin n’ont pas été affectés et demeurent pleinement opérationnels », a communiqué le commandement américain de la flotte du Pacifique. Le navire a rejoint l’île de Guam pour réparations.

      Aucune blessure vitale n’est déplorée, mais le nombre des blessés témoigne d’un choc important, estiment les spécialistes. Dans l’attente d’informations supplémentaires, tout reste possible pour l’expliquer : conteneur ou déchet, autre sous-marin ou drone sous-marin, forage clandestin, rocher. Dans le Pacifique, le dernier accident grave en plongée vécu par la sous-marinade américaine date de 2005, quand l’USS San-Francisco a cogné par l’avant un mont immergé, faisant un mort et une vingtaine de blessés.

      « Loup combattant »
      L’accident a de l’importance, car naviguer dans cette région riche en ressources naturelles est devenu une affaire stratégique, à mesure que Pékin sanctuarise ses approches et assoit sa puissance militaire sur des îlots disputés par de nombreux Etats riverains. « La Chine est gravement préoccupée » par cette collision, a d’ailleurs déclaré le porte-parole du ministère des affaires étrangères chinois, Zhao Lijian, jeudi, en demandant des explications sur les circonstances de l’accident.

      La mer de Chine s’encombre dangereusement, attirant toujours plus de navires de guerre de l’Indo-Pacifique, d’Occident et de Russie. Il s’agit là de défendre la liberté de navigation que conteste la Chine, mais aussi de mener des exercices avec des partenaires locaux, ou de conduire des missions de renseignement. Des sous-marins, nombreux, se croisent désormais dans la zone. « Si la Chine, la Russie ou tout autre pays sont en train d’adopter des tactiques sous-marines conflictuelles de type “loup combattant”, à l’image de l’attitude non professionnelle de la Chine dans les airs et sur la mer, ce devrait être un rappel à l’ordre pour tout le monde », écrit Craig Hooper, dans le magazine américain Forbes.

    • Le sous-marin américain endommagé en mer de Chine avait heurté un relief - Le Parisien
      https://www.leparisien.fr/faits-divers/le-sous-marin-americain-endommage-en-mer-de-chine-avait-heurte-un-relief-

      Endommagé par un objet non identifié début octobre en mer de Chine, le sous-marin nucléaire américain avait en fait heurté un relief sous-marin, selon les premiers résultats de l’enquête. L’USS Connecticut a « percuté un mont sous-marin qui n’était pas signalé sur les cartes alors qu’il opérait dans les eaux internationales dans la région indo-pacifique », a indiqué une porte-parole de l’US Navy, la capitaine de frégate Hayley Sims, dans un communiqué.

      Les résultats de l’enquête sur l’incident ont été remis au commandant de la 7e Flotte, le vice-amiral Karl Thomas, qui doit maintenant décider si des sanctions doivent être prises, a précisé la porte-parole.

      Ce submersible à propulsion nucléaire de la classe Seawolf avait heurté un objet d’abord non identifié dans l’après-midi du 2 octobre, alors qu’il naviguait en immersion en mer de Chine méridionale. Onze marins avaient été blessés. L’incident l’avait forcé à faire surface mais, encore en état de naviguer, il avait pu rejoindre l’île de Guam, territoire des États-Unis dans le Pacifique.

      Menaces et tensions
      Pékin, qui revendique la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, s’était à l’époque montré passablement agacé par la localisation de ce sous-marin nucléaire américain. Interrogé sur les premiers résultats de l’enquête américaine, le gouvernement chinois a exhorté mardi les États-Unis à « donner des détails » sur l’accident. Washington « n’a jamais donné d’explication claire sur les intentions du sous-marin nucléaire, ni le lieu précis de l’accident », a affirmé devant la presse un porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin.

      M. Wang a exhorté les États-Unis à « cesser » d’envoyer des sous-marins nucléaires en mer de Chine, faute de quoi ce type d’incident deviendra « plus fréquent ». Cette zone Indo-Pacifique est depuis quelque temps une zone de tensions. La Chine y construit des îles et atolls pour la contrôler, tandis que les États-Unis et leurs alliés patrouillent régulièrement dans les eaux internationales de la région pour faire valoir leur droit à la liberté de navigation.

    • Sous-marin endommagé en mer de Chine : l’US Navy relève le commandement de ses fonctions - Le Parisien
      https://www.leparisien.fr/international/sous-marin-endommage-en-mer-de-chine-lus-navy-releve-le-commandement-de-s

      Les trois officiers aux commandes de l’USS Connecticut, un sous-marin à propulsion nucléaire, ont « perdu la confiance de l’US Navy ». Ils ont heurté un mont sous-marin jusqu’ici inconnu en mer de Chine, un secteur jalousement convoité par Pékin.

      « Bon sens, prudence et respect de procédures » : voilà ce qui a manqué aux trois officiers qui commandaient le sous-marin nucléaire de l’US Navy endommagé le mois dernier en mer de Chine après avoir heurté un mont sous-marin.

      Le vice-amiral Karl Thomas, commandant de la 7e Flotte, a relevé de leurs fonctions le capitaine de frégate Cameron Aljilani, commandant de l’USS Connecticut, un sous-marin à propulsion nucléaire de la classe Seawolf, le capitaine de corvette Patrick Cashin, commandant en second du submersible, et le maître principal Cory Rodgers, sous-officier le plus haut gradé à bord, a indiqué l’US Navy dans un communiqué. Tous trois ont désormais « perdu la confiance de l’US Navy ».

    • USS Connecticut (SSN 22) Command Leadership Relief > United States Navy > display-pressreleases
      https://www.navy.mil/Press-Office/Press-Releases/display-pressreleases/Article/2833857/uss-connecticut-ssn-22-command-leadership-relief

      Vice Adm. Karl Thomas, Commander, U.S. 7th Fleet, relieved Cmdr. Cameron Aljilani as commanding officer, Lt. Cmdr. Patrick Cashin as Executive Officer, and Master Chief Sonar Technician Cory Rodgers as Chief of the Boat, of Seawolf-class fast-attack submarine USS Connecticut (SSN 22), on Nov. 04, 2021, due to loss of confidence. Thomas determined sound judgement, prudent decision-making and adherence to required procedures in navigation planning, watch team execution and risk management could have prevented the incident.

      Mouais, ce n’est pas tellement en tant que sous-officier le plus gradé (motif débilissime…) qu’il est viré mais bien parce qu’il était le responsable de l’utilisation du sonar…

  • « #Pandora_Papers » : des #milliers_de_milliards de dollars toujours à l’abri dans des #paradis_fiscaux
    https://www.francetvinfo.fr/economie/impots/paradis-fiscaux/pandora-papers-des-milliers-de-milliards-de-dollars-toujours-a-labri-da

    Tiré de la vidéo d’introduction :

    Ces documents, pour la toute première fois, montrent que les #Etats-Unis sont eux-mêmes un paradis fiscal.

    (Pourtant c’était bien connu, à défaut d’être sérieusement relaté)

    […]

    Je pense que cela démontre surtout que les personnes qui pourraient mettre fin au secret offshore, qui pourraient mettre fin à ce qui se passe, en profitent elles-mêmes. Il n’y a donc pas d’incitation à y mettre fin.

  • Les séjours des étudiants à l’étranger remodelés par la pandémie
    https://www.lemonde.fr/campus/article/2021/09/24/recentrage-sur-l-europe-echanges-virtuels-dans-l-enseignement-superieur-l-in

    Les séjours des étudiants à l’étranger remodelés par la pandémie
    Les établissements se réjouissent de voir la reprise de la mobilité internationale, fortement réduite pendant la crise sanitaire. La période a fait évoluer la manière d’envisager les voyages d’études dans les cursus.
    « C’est une nouvelle année universitaire qui commence finalement plutôt très bien. » Comme la plupart des responsables des relations internationales des établissements d’enseignement supérieur, Christine Fernandez, vice-présidente de l’université de Poitiers, ne boude pas son plaisir de voir revenir les échanges internationaux à des niveaux « presque » normaux en cette rentrée 2021, alors que ceux-là avaient chuté « jusqu’à 40 % » l’année dernière tant en mobilité sortante qu’entrante. Près de 250 étudiants poitevins ont rejoint une université étrangère ces jours-ci, et presque autant d’internationaux ont posé leur valise à Poitiers. Soit une baisse, par rapport à 2019, de « seulement 10 % » dans les deux sens pour ce qui est des échanges avec les établissements partenaires, à laquelle il faut ajouter 750 étudiants free movers, accueillis en « mobilité libre ».
    Après une année et demie de crise sanitaire passée en partie derrière leur ordinateur, « les étudiants ont plus que jamais envie de mobilité », résume la vice-présidente, dont l’établissement accueillait au début de septembre l’assemblée générale des élus aux relations internationales des universités. Cet optimisme est confirmé par tous les établissements d’enseignements supérieurs interrogés, comme par les chiffres de Campus France. L’organisme public chargé de la promotion de l’enseignement français auprès des étudiants étrangers faisait état à la mi-septembre de plus de 110 000 demandes de visas étudiants déposées pour cette rentrée auprès des consulats. Un niveau peu ou prou équivalent à la situation de 2019, « qui laisse envisager un effacement de l’effet de la crise Covid », selon l’agence. Du moins dans les chiffres.Il reste en effet à organiser ces échanges dans un contexte sanitaire encore loin d’être apaisé au niveau mondial. « Notre cellule de crise Covid, lancée au plus fort de la crise, fonctionne encore pleinement, confirme Hendrik Lohse, directeur des affaires internationales de l’école de commerce EM Normandie. La situation sanitaire et les règles en vigueur dans les pays d’accueil ou de départ continuent à évoluer et à nécessiter une adaptation de tous les instants. »
    De fait, sur la carte de classement sanitaire des pays, qu’il connaît par cœur, l’orange et le rouge dominent toujours. Mais depuis août, même les étudiants des pays où la circulation active du virus est jugée préoccupante (Brésil, Argentine, Russie, etc.) peuvent venir étudier en France en faisant valoir le « motif impérieux » de leur inscription dans un établissement d’enseignement supérieur.
    Afin de s’adapter aux conditions d’arrivée différenciées des 1 000 étudiants internationaux sur les cinq campus de l’école (notamment l’obligation d’observer une quarantaine), possibilité leur est donnée de commencer les cours en virtuel avant de rejoindre les salles lorsqu’ils le pourront. Les dates de rentrée ont par ailleurs été élargies, comme dans bien d’autres écoles. Côté départs, s’il note une « appétence inchangée » pour partir étudier à l’étranger, il constate un « léger recentrage des étudiants les plus jeunes sur une expatriation en Europe », à l’image de nombreux établissements.
    « Les étudiants ont aujourd’hui tendance à aller prioritairement vers les partenaires qui privilégient le présentiel, ceux européens notamment », confirme Jean-Michel Nicolle, vice-président de la Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs (CDEFI), et directeur de l’EPF. Selon lui, la crise a « clairement consolidé les liens entre les établissements européens » ayant continué à s’échanger des étudiants depuis un an, alors que d’autres destinations fermaient ou optaient pour le tout-distanciel, en maintenant parfois des frais de scolarité importants, ce qui n’a pas manqué de faire grincer des dents étudiants et responsables d’écoles françaises.
    Dans ses perspectives de rentrée 2021, parues en septembre, Campus France donne l’exemple des Etats-unis, où seulement 24 % des établissements se préparaient à faire leur rentrée en « tout-présentiel » ces jours-ci… Et ce, après avoir eu « une politique restrictive pour l’ouverture aux étudiants internationaux en 2020 », comme la Chine, le Japon ou encore l’Australie aujourd’hui. Bien loin de la politique volontariste française pour ouvrir ses frontières aux étudiants étrangers, en « 100 % présentiel » désormais. Pour le vice-président de la CDEFI, ces choix politiques différents se traduisent aujourd’hui par « une attractivité plus forte des écoles d’ingénieurs françaises dans le monde », et une « plus grande diversité géographique » des étudiants accueillis en ce moment, plus nombreux en provenance d’Amérique latine et d’Afrique notamment.
    La crise sanitaire rebattra donc encore en 2021 les cartes de la mobilité internationale des étudiants. Mais aussi son calendrier et ses modalités d’enseignement. A Sciences Po, choix a été fait de maintenir l’échange international obligatoire des étudiants inscrits en troisième année pour 2021-2022, mais celui-ci ne sera que d’un semestre, contre un an normalement, la grande école n’ayant pu organiser ces échanges qu’avec 200 établissements partenaires, contre plus de 470 en temps normal. Et 25 % des étudiants de Sciences Po partant auront encore droit à des cours virtuels dans leur établissement d’accueil, comme c’est le cas pour 20 % de ceux de l’Essec, 10 % de ceux de l’EM Strasbourg…« Nous sommes convaincus que l’ouverture internationale, notamment par des expériences de mobilité physique à travers le monde, est indispensable à la formation des jeunes », explique Vanessa Scherrer, directrice des affaires internationales de Sciences Po. Autrement dit : ce distanciel n’est pas la panacée. Mais les innovations en matière numérique, lancées à marche forcée au plus fort de la crise pour maintenir la scolarité et les échanges, « ouvrent de nouvelles perspectives », précise-t-elle. Elle cite la possibilité de proposer aux étudiants des cours avec un professeur étranger resté dans son pays, ou bien de créer « des cours joints internationaux » entre partenaires. Mais ces opportunités viendront « en plus » et non en « remplacement » de celles de la mobilité physique, tient à préciser Mme Scherrer.La crise a ainsi permis d’expérimenter une forme d’« internationalisation à domicile » qui donne des idées à nombre d’établissements. Ces réflexions sont d’ailleurs dans la philosophie de la nouvelle charte Erasmus +, rédigée avant la crise, qui prévoit de développer des programmes de « mobilités hybrides » associant un voyage immersif avec des activités virtuelles pouvant regrouper des étudiants de différents pays. Sciences Po se dit même « être très attentive » au développement, accéléré par la crise, de formations diplômantes entièrement numériques.

    #Covid-19#migrant#migration#france#sante#etudiant#circulation#frontiere#pandemie#mobilitehybride#numerique#virtuel

  • Le Danemark offre des barbelés coupants à la Lituanie pour sa clôture antimigrants
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/10/02/le-danemark-offre-des-barbeles-coupants-a-la-lituanie-pour-sa-cloture-antimi


    lôture de fils barbelés à la frontière entre la Biélorussie et la lettonie, le 28 septembre 2021 près de Robeznieki (Lettonie).
    INTS KALNINS / REUTERS

    A Copenhague, le gouvernement social-démocrate, qui s’est fait élire en 2019 sur la promesse d’une politique migratoire ultrarestrictive, défend la construction de clôtures aux frontières de l’Europe.

    Quinze kilomètres de fils barbelés. Voilà le généreux cadeau du Danemark à la Lituanie : une contribution certes modeste à l’échelle des 500 kilomètres de clôture que l’Etat balte est en train d’installer sur sa frontière avec la Biélorussie, pour empêcher les migrants d’entrer sur son territoire. Mais une contribution symbolique, de la part du royaume scandinave, dont la première ministre sociale-démocrate, Mette Frederiksen, en poste depuis 2019, s’est fixé comme objectif d’atteindre « zéro demandeur d’asile ».

  • Covid-19 : confinement prolongé pour deux semaines en Nouvelle-Calédonie
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/10/01/covid-19-confinement-prolonge-pour-deux-semaines-en-nouvelle-caledonie_60966

    Covid-19 : confinement prolongé pour deux semaines en Nouvelle-Calédonie. Longtemps épargné par l’épidémie, l’archipel est durement touché par le variant Delta, qui a fait près de 130 morts en trois semaines.
    Le confinement, en vigueur depuis le 7 septembre en Nouvelle-Calédonie, est prolongé de deux semaines, en raison d’une circulation « encore trop élevée » du coronavirus, a annoncé vendredi 1er octobre le président du gouvernement local. Louis Mapou, indépendantiste, a précisé que, jusqu’au 10 octobre inclus, l’actuel confinement strict – fermeture des écoles et des commerces non essentiels, couvre-feu de 21 heures à 5 heures, déplacements soumis à une attestation – serait maintenu. Ensuite, « si les indicateurs évoluent favorablement, des adaptations pour une reprise progressive de l’économie » seront appliquées jusqu’au 17 octobre avant une probable mise en place du passe sanitaire.
    Pendant plus de dix-huit mois, la Nouvelle-Calédonie a pu se targuer d’être une des rares terres de la planète épargnée par la pandémie de Covid-19. Cet apanage s’est effondré le 6 septembre, avec la détection de trois cas locaux du variant Delta, dont la contagiosité a eu raison de l’étanchéité du sas sanitaire aux frontières. Depuis, l’épidémie flambe. Dix personnes ont succombé à la maladie au cours des dernières vingt-quatre heures, portant à 129 le nombre total de morts depuis le début de la crise liée au variant Delta.« Quatre-vingt-seize pour cent des morts étaient non vaccinés, leur moyenne d’âge est de 71 ans et le plus jeune avait 40 ans ; 56 % sont des Kanak, 22 % des Wallisiens et Futuniens et 22 % sont issus des autres communautés », a précisé M. Mapou. Grâce au confinement, le taux d’incidence du virus, qui atteignait 1 200 pour 100 000 habitants il y a dix jours s’établit actuellement à 588, mais la crise « va encore durer de longues semaines », a averti le chef de l’exécutif collégial.En tout, 7 619 personnes ont été jusqu’à présent contaminées et 4 300 d’entre elles ont guéri.
    Alors que près de 300 patients sont hospitalisés, dont 56 en réanimation, le centre hospitalier territorial est saturé et son personnel mis à rude épreuve. A cet égard, M. Mapou a rendu hommage aux soignants et aux « moyens colossaux mobilisés par l’Etat ». Patrice Faure, haut-commissaire de la République, a annoncé qu’un « deuxième contingent de 103 soignants » de la réserve sanitaire arriverait la semaine prochaine en provenance de l’Hexagone et s’ajouterait aux 174 personnels déjà dépêchés dans l’archipel. « La solidarité nationale durera autant que nécessaire », a-t-il affirmé.Les deux responsables ont une nouvelle fois exhorté la population à se faire vacciner, dans les nombreux centres ouverts à travers le territoire. Actuellement, 34 % de la population dispose d’un schéma vaccinal complet et environ 65 % a reçu au moins une dose.

    #Covid-19#migrant#migration#france#nouvellecaledonie#sante#reservesanitaire#circulationtherapeutique#personnelmedical#variant#crisesanitaire

  • Les voyages intérieurs des Chinois laissent le tourisme mondial orphelin
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/10/01/les-voyages-interieurs-des-chinois-laissent-le-tourisme-mondial-orphelin_609

    Les voyages intérieurs des Chinois laissent le tourisme mondial orphelin
    Les 150 millions de touristes chinois, qui avaient alimenté la croissance du secteur avant le Covid-19, voyagent désormais à l’intérieur de leurs frontières. Leur retour, en France notamment, n’est pas attendu avant plusieurs années.
    Le tourisme international s’est remis en mouvement, mais le carburant manque. Depuis bientôt deux ans et le déclenchement de la pandémie de Covid-19, le secteur s’habitue à vivre sans les visiteurs chinois. Ils nourrissaient sa croissance effrénée (5,1 % par an entre 2010 et 2019) par la force d’une classe moyenne grandissante attirée par le monde. Les vacances de la « Golden Week », la semaine de congés qui suit la fête nationale chinoise du 1er octobre, étaient le point culminant de cette frénésie migratoire. Mais cette année, comme en 2020, l’événement devrait être marqué par des déplacements en forte baisse et uniquement à l’intérieur du pays. La volonté des Chinois de voyager reste intacte, y compris pour de longs déplacements transprovinciaux. Les aéroports locaux, comme Canton ou Chengdu, ont détrôné Dubaï, Londres ou Paris en matière de fréquentation. Dès l’été 2020, le tourisme intérieur a retrouvé des niveaux d’activité approchant ceux de la période prépandémique, qu’il s’agisse des déplacements professionnels ou des vacances dans l’île tropicale de Hainan.Pendant les congés de la mi-automne, trois jours à partir du 19 septembre, la Chine a enregistré 88 millions de voyages, soit 87 % du nombre de trajets enregistrés en 2019, avant la pandémie. Les dépenses des touristes ont atteint 37 milliards de yuans (5 milliards d’euros), soit 79 % de leur niveau de 2019. La reprise n’est entravée que par les mesures d’isolement prononcées dès l’émergence d’un foyer de Covid-19, comme en août, ou par les freins posés par le gouvernement, comme à l’occasion de la Golden Week. A Shanghaï, par exemple, les établissements de santé et les écoles imposent à leur personnel et aux élèves de ne pas voyager « sauf nécessité », et d’effectuer un test avant la reprise. Face au risque qu’un nouveau foyer apparaisse, les Chinois ont tendance à privilégier les voyages à proximité et à réserver à la dernière minute. Les frontières extérieures devraient de facto rester fermées bien au-delà des Jeux olympiques (JO) d’hiver de Pékin, en février 2022. Encore engagée dans sa stratégie de tolérance zéro face au virus, la Chine continue d’imposer deux à quatre semaines de quarantaine à l’entrée sur son territoire.« C’est la nouvelle normalité : cela risque de durer très longtemps, met en garde Jin Dongyan, professeur de virologie à l’université de Hongkong, territoire lui aussi concerné par des restrictions drastiques. En ce moment, la Chine vit dans son propre monde, avec sa politique zéro cas. Le prix à payer est très élevé, puisque les frontières sont presque complètement bloquées. Mais il va bien falloir apprendre à vivre avec le virus, parce que je crains qu’il ne s’installe, pour devenir aussi courant que les rhumes. »Pour l’instant, rien n’indique que les autorités chinoises soient prêtes à rouvrir le pays. D’autant que l’année 2022 sera marquée par des rendez-vous importants. Après les JO d’hiver, le Congrès national du Parti communiste chinois, à l’automne, qui devrait être l’occasion de prolonger de cinq ans le mandat de secrétaire général de Xi Jinping, président du pays, est un événement au cours duquel les autorités verrouillent encore plus la société.Prudents chez eux, les Chinois ne sont donc pas près de revenir faire les boutiques en Europe. Quelques chiffres donnent la mesure du manque à gagner pour l’industrie touristique. Les dépenses des voyageurs chinois à l’étranger avaient atteint 227 milliards d’euros en 2019, soit l’équivalent des touristes allemands, britanniques, français et russes cumulés. Sur la décennie 2009-2019, le nombre de Chinois voyageant à l’étranger avait augmenté chaque année de 13 %, pour atteindre 155 millions.

    #Covid-19#migrant#migration#chine#sante#tourisme#religion#deplacementinterne#frontiere#pandemie

  • A Paris, inauguration en grande pompes d’un laboratoire de la philantropie
    https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2021/09/30/a-paris-inauguration-en-grande-pompes-d-un-laboratoire-de-la-philantropie_60


    Le Philanthro Lab, dans le 5e arrondissement de Paris. STEPHANE LAGOUTTE/CHALLENGES-REA

    ÉCONOMIE FRANÇAISE

    Le tout premier Philanthro-Lab, un environnement entièrement consacré aux projets philanthropiques, sera inauguré par Anne Hidalgo, Valérie Pécresse et Gabriel Attal ce jeudi 30 septembre dans le 5e arrondissement de #Paris.

    C’est Phillipe Journo (Compagnie de Phalsbourg) qui régale

    « Philippe Journo est un patron « très exigeant », « sur le terrain en permanence » mais « loyal et généreux, c’est son côté méditerranéen » et -« profondément humain », confient ses collaborateurs, qui lui doivent une disponibilité vingt-quatre heures sur vingt-quatre « voire quarante-huit heures sur vingt-quatre ». (...) J’ai alors découvert qu’être investisseur dans l’immobilier commercial, c’était le rêve »

    https://justpaste.it/7oe88

    Présenté comme un self made man à la Tapie, ce fils d’instituteur et de petit commerçant s’est lancé avec 500 000 francs fournit par son père, commerçant pas si « petit » semble-t-il.

    #immobilier #centres_commerciaux #Philippe_Journo #philantropie

  • « Il va falloir se rendre compte que les gens ne sont plus corvéables à merci » : dans l’hôtellerie-restauration, les départs de salariés se multiplient

    Entre février 2020 et février 2021, le secteur, déjà sous tension, a perdu 237 000 employés. La crise sanitaire a fini par accentuer le malaise de professionnels peu reconnus.


    COLCANOPA

    Où sont-ils passés ? Cuisiniers, serveurs, réceptionnistes, gouvernantes manquent à l’appel dans l’hôtellerie-restauration. Dans une note publiée mardi 28 septembre, la Dares a fait les comptes : en un an, entre février 2020 et février 2021, les effectifs du secteur sont ainsi passés de 1,309 million d’employés à 1,072 million, précise le service statistique du ministère du travail. Soit un solde de 237 00 employés « disparus », résultant de la différence entre 213 000 nouveaux entrants et 450 000 sortants. La Dares précise que ces derniers temps, plus de 400 000 employés majoritairement jeunes arrivaient chaque année dans ces métiers tandis qu’environ 370 000 personnes abandonnaient.

    Interrogés par Le Monde, ceux qui ont rendu leur tablier ont spontanément répondu à une autre question : « Pourquoi suis-je parti ? » « La passion vous porte un temps mais les contraintes finissent par prendre le dessus », a dit l’une. « Il va falloir se rendre compte que les gens ne sont plus corvéables à merci ! », a dit une autre. Issus d’établissements divers, ils témoignent à l’unisson des raisons qui les ont poussés à abandonner ce qu’ils qualifient souvent de « métier passion ».

    Vingt ans de métier et payée 88 centimes au-dessus du SMIC

    Fabienne l’aura exercé vingt-quatre ans (la plupart des personnes interrogées ont requis l’anonymat). Diplômée d’un BTS, elle a été réceptionniste, employée polyvalente, puis assistante gouvernante. Un poste en CDI dans un 5-étoiles dont elle a démissionné en juillet. A un mécontentement latent s’est ajoutée une réouverture post-Covid-19 compliquée.

    Dans l’hôtellerie, la reprise s’est parfois faite en équipe réduite, une partie restant au chômage partiel. « Ils ont privilégié la rentabilité à la qualité. Or, moi j’ai fait le choix d’un 5-étoiles par souci du détail », déplore Fabienne. « On nous a demandé beaucoup de polyvalence pour reprendre avec le minimum de personnel, raconte Malik, 24 ans, ancien réceptionniste dans un 4-étoiles à Paris. Cette période-là nous a tous un peu pourris. »

    « Les clients, c’était comme une Cocotte-Minute dont le couvercle a sauté. On faisait face à des colères injustifiées, raconte encore Bénédicte, 36 ans, ancienne chef de brigade en réception dans une chaîne hôtelière. De plus en plus, les gens s’adressent à nous comme à des machines devant délivrer une prestation. » « Et tout ça pour quoi ? », s’est interrogée Fabienne. « Je veux bien rendre service mais c’est donnant-donnant. Or, il n’y a aucune reconnaissance du travail. Et ce n’est pas que des “mercis”, ça passe par du salaire ! »

    Embauchée en 2012, elle n’a jamais été augmentée. Sur la grille de la convention collective, qui compte cinq niveaux de trois échelons, elle était niveau 3, troisième échelon : payée 11,13 euros brut de l’heure. Soit 88 centimes au-dessus du smic malgré vingt ans de métier et jusqu’à vingt personnes à superviser. L’écart se réduira encore vendredi 1er octobre, quand le smic, indexé sur l’inflation, sera revalorisé à 10,48 euros : elle n’aurait alors gagné que 65 centimes de l’heure de plus qu’au salaire minimum.

    « Management de la terreur »

    « Notre convention collective date du Moyen Age », peste Jeff Fabre, 24 ans, ancien réceptionniste dans un hôtel parisien. De 1997 en réalité. Employeurs et salariés s’accordent sur le fait qu’elle doit être dépoussiérée. D’abord, la grille de classification. En 2010, les partenaires sociaux s’étaient engagés à ce que le premier échelon soit toujours 1 % au-dessus du smic. Il est aujourd’hui bien en dessous. Le 1er octobre, les cinq premiers échelons seront même sous le minimum légal. Dans ce cas, les salariés touchent le smic. Une part croissante se tasse donc au salaire minimum (44 %, selon l’économiste Mathieu Plane, de l’Observatoire français des conjonctures économiques) ou quelques centimes au-dessus, ce qui annihile toute progression.

    Ce déséquilibre croissant entre exigences de flexibilité et montant des salaires a motivé beaucoup de départs. La crise a été un détonateur

    « Là où je travaille, nous avons perdu un tiers des effectifs et beaucoup de cadres : chef de cuisine, gouvernante, chef barman… C’est une terrible perte de compétence pour un hôtel 4 étoiles. Mais un niveau 4 à 11,30 euros de l’heure, ce n’est pas attirant pour les salariés qualifiés », détaille Arnaud Chemain, secrétaire fédéral CGT pour l’hôtellerie-restauration.

    Pour Jeff Fabre, le déclic est venu juste avant la crise. « On subissait un management de la terreur, des changements de planning du jour au lendemain. Mais, en retour, rien ! Le soir de Noël 2019, je me suis dit : “Mais qu’est-ce que je fous là ? A bosser pour des clopinettes, sans majoration du travail du dimanche ni des jours fériés, avec une amplitude horaire énorme, alors que d’autres sont payés pareil pour faire 8 heures-17 heures ?” » Laurianne Pereira était serveuse. « Je finissais parfois à 1 heure du matin, je reprenais de 9 heures à 16 heures et recommençais à 18 heures. On te dit bien que c’est un métier où on ne compte pas ses heures. Mais tout ça pour 1 400 euros net ? »

    Représentants des employeurs indignés

    Ce déséquilibre croissant entre exigences de flexibilité et montant des salaires a motivé beaucoup de départs. La crise a été un détonateur. « Cela fait des années que j’entends des collègues dire “je vais arrêter”, ce n’était que des paroles en l’air. Cette fois, ils sont passés à l’acte », raconte Bénédicte.

    Jusqu’à peu, Xavier, 50 ans, était directeur de restaurant : « On m’embauche pour monter une équipe. » Cet été fut celui de trop. « Il y a vingt ans, le patron était souvent le chef de cuisine. On parlait menu, service, clientèle… Aujourd’hui, je n’ai plus affaire à des restaurateurs mais à des businessmen. On parle marge, coût RH[ressources humaines], rentabilité. Ils sont parfois propriétaires de quinze restaurants, c’est donc que ça marche ! Mais sur quoi on marge ? Pas sur les charges. Sur la matière première ? On ne peut pas descendre au-delà d’un certain point. Donc, le dernier levier, c’est sur les RH. »

    Il rappelle que les salariés sont parfois partiellement payés au noir – ce qu’on nomme le « travail au gris ». « Quand ils ont touché le chômage partiel sur le salaire déclaré, ils ont vu la différence ! » Et évoque l’échec de la baisse de la TVA décidée en 2009 dans la restauration, censée permettre des revalorisations. Une étude de l’Institut des politiques publiques a montré que les gains avaient été majoritairement captés par les patrons.

    Sans nier les difficultés, les représentants des employeurs s’indignent de ce portrait de « nouveaux esclavagistes du XXIe siècle » que l’on fait d’eux. « Nos entreprises ce n’est pas le bagne ! Il y a des mauvais partout, mais il ne faut pas stigmatiser toute la profession. Moi, dans les Alpilles, je paye bien au-dessus de la grille ! », insiste Emmanuel Achard, président de la commission sociale du Groupement national des indépendants.

    Bientôt la fin du « quoi qu’il en coûte »

    Ces dernières semaines, alors que sonne la fin du « quoi qu’il en coûte » pour ce secteur très soutenu pendant la crise, le premier ministre, Jean Castex, le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, et la ministre du travail, Elisabeth Borne, l’appellent à régler d’urgence son manque d’attractivité.

    Mme Borne a même convoqué les partenaires sociaux le 17 septembre. Une « mise en scène » que le patronat n’a guère appréciée. « On n’a pas besoin qu’on nous fasse la leçon, on est conscient de ce qu’on a à faire. Notre calendrier nous appartient », assène Thierry Grégoire, président de la commission sociale de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie. Il prévoit d’aboutir d’ici au 15 décembre sur la revalorisation de la grille. « On part sur une moyenne de 6 % à 7 % d’augmentation », précise-t-il. Les syndicats attendent plus. « Si on veut que le salarié voit la différence, il faut plutôt augmenter de 10 points », insiste Stéphanie Dayan, secrétaire nationale de la CFDT-Services.

    Lundi 27 septembre, Emmanuel Macron a exaucé un vœu du patronat en annonçant la défiscalisation des pourboires payés en carte bancaire. « On ne demande pas la mendicité », a rétorqué la CGT dans un communiqué. « Ce qu’on veut ce n’est pas des pourboires mais des augmentations de salaires », martèle Arnaud Chemain.

    Un second volet de négociation, d’ici fin mars 2022, doit élargir la discussion. « Il faut faire accepter à nos chefs d’entreprise un meilleur partage de la valeur, acte Thierry Grégoire. Je ne suis pas indisposé à discuter d’un treizième mois, d’intéressement… Mais majorer la rémunération le dimanche, c’est non ! » « Il faut aussi avancer sur les conditions de travail, la coupure en milieu de journée, le travail du week-end…, rappelle Stéphanie Dayan. Peut-être sacraliser un week-end par mois ? »

    Changement de vie

    Dans leur restaurant triplement étoilé à La Rochelle, Christopher Coutanceau et Nicolas Brossard ferment déjà deux jours par semaine. Ils sont aussi propriétaires de deux autres établissements. Avant même la pandémie, ils avaient instauré une septième semaine de congés payés pour compenser les heures supplémentaires. Malgré cela, ils ont vu partir 10 % de leur centaine d’employés. « La question du maintien de nos équipes on se la pose depuis dix ans, mais le phénomène s’est accentué avec la crise, témoigne Nicolas Brossard. Comment faire ? Les clients sont-ils prêts à entendre qu’il faut réduire les amplitudes horaires ? Lorsqu’ils déjeunent à 14 heures, il faut les servir jusqu’à 17 heures, ce qui oblige les employés à enchaîner avec le service du soir. »

    Ancien chef de réception, Cédric Barbereux, 40 ans, est devenu facteur : « Même paye mais beaucoup moins de pression ! »
    « Ceux qui sont partis sont aussi allés chercher des plannings plus carrés ! », opine Stéphanie Dayan. « Le Covid a rappelé aux salariés qu’ils avaient une famille », ajoute Arnaud Chemain. Ancien chef de cuisine, Johann Timores, 51 ans est devenu ouvrier en usine à Niort : « Je gagne 100 euros de moins, mais je ne travaille plus les soirs ni les week-ends. C’est bien mieux en termes de mode de vie. » Selon la Dares, un tiers des salariés partis ont rejoint un autre secteur (commerce, distribution, logistique…). Les autres se sont inscrits à Pôle emploi ou ont amorcé un changement de vie : retraite, création d’entreprise ou formation professionnelle.

    Laurianne Pereira suit ainsi une formation de commerciale dans l’automobile. Jeff Fabre travaille dans un cabinet dentaire : « Je gagne autant qu’un chef de réception avec des horaires de bureau, week-ends et jours fériés ! » Fabienne est formatrice professionnelle pour adulte : « J’ai un meilleur salaire horaire, j’emmène mes enfants à l’école, j’ai des vacances en août et à Noël et je peux télétravailler deux jours par semaine. C’est tout bénef ! »

    Ancien chef de réception, Cédric Barbereux, 40 ans, est devenu facteur : « Même paye mais beaucoup moins de pression ! » Bénédicte prépare les concours de la fonction publique territoriale : « La période du Covid nous a permis de sortir la tête du guidon et de construire un autre projet. »_Fabienne renchérit : « Le Covid a révélé à beaucoup d’employés qu’ils pouvaient faire autre chose, aux patrons d’ouvrir les yeux. »_

    https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/09/29/dans-l-hotellerie-restauration-le-covid-a-revele-a-beaucoup-d-employes-qu-il

    Décidément ça les fume que des salariés usent de leur mobilité plutôt que de la subir. Pour en parler on prend ce qu’on trouve : à part une serveuse, c’est restos étoilés, hôtels chics, chef de brigade, chef de réception, directeurs. Le prisme luxe et salariés à responsabilité. L’angle mort du Monde ressemble souvent à celui d’un semi-remorque qu’aurait ni rétros ni caméras et radars de détection, et un pare-brise tout riquiqui.

    #travail #salaire #restauration #hôtellerie #conditions_de_travail #management

  • Incompréhension et colère au Maroc après l’annonce de la réduction des visas par la France
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/09/28/immigration-incomprehension-et-colere-au-maroc-apres-l-annonce-francaise-de-

    Incompréhension et colère au Maroc après l’annonce de la réduction des visas par la France. Le ministre des affaires étrangères, Nasser Bourita, a déploré une décision « injustifiée », tandis que, sur les réseaux sociaux, les Marocains dénoncent « une punition collective ».L’annonce est tombée comme un coup de massue pour les Marocains. La France a décidé de réduire de 50 % le nombre de visas accordés aux ressortissants marocains et algériens, et de 30 % ceux octroyés aux Tunisiens. « On met nos menaces à exécution », a déclaré Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement, mardi 28 septembre sur les antennes d’Europe 1. La décision de Paris, justifiée par le refus des pays maghrébins de rapatrier leurs ressortissants en situation irrégulière sur le territoire français, a particulièrement froissé le gouvernement marocain, longtemps considéré comme le bon élève de la coopération migratoire avec l’Europe. « Cette décision est injustifiée, a déclaré le chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita, lors d’une conférence de presse, mardi. Le Maroc a toujours géré la question migratoire et le flux des personnes avec une logique de responsabilité et d’équilibre », a-t-il observé, ajoutant que la décision française ne reflétait pas « la réalité de la coopération consulaire entre les deux pays en matière de lutte contre l’immigration illégale ».
    Depuis plusieurs années, le sujet de l’expulsion des migrants en situation irrégulière crispe les autorités françaises. Selon les chiffres fournis par le ministère de l’intérieur, entre janvier et juillet, l’administration ne serait parvenue à expulser vers le Maroc que 80 ressortissants entrés illégalement, sur les 3 301 obligations de quitter le territoire français délivrées par les préfectures. Un chiffre contesté par Rabat, qui affirme avoir octroyé « 400 laissez-passer au profit de personnes en situation irrégulière » au cours des « huit premiers mois de l’année courante ». En France, les procédures d’expulsion restent soumises à des règles strictes. Pour renvoyer vers son pays d’origine une personne en situation irrégulière, il faut d’abord prouver sa nationalité. Or, les migrants concernés dissimulent très souvent leur origine. « Ce n’est pas parce qu’on a une tête de Maghrébin qu’on est forcément marocain, algérien ou tunisien ! Et ces pays ne peuvent pas servir de déversoir des autres nationalités dont les Français ne veulent pas. Mais, lorsque la nationalité marocaine, par exemple, est avérée, leurs autorités consulaires délivrent toujours le laissez-passer », assure M’jid El Guerrab, député de la 9e circonscription des Français de l’étranger (Maghreb et une partie de l’Afrique de l’Ouest).« En faisant porter le chapeau aux pays du Maghreb, on déplace le problème : qu’ils soient de bonne volonté ou pas, cela ne changera que partiellement le taux de réalisation des expulsions, explique de son côté le sociologue spécialiste des migrations Mehdi Alioua. Si les personnes tout juste arrivées sur le territoire sont plus facilement expulsables, la situation est beaucoup plus délicate pour celles qui résident en France depuis des années et qui y ont souvent un travail, une famille, leur vie. » Cette année, un nouvel obstacle s’est ajouté à ces difficultés administratives. Dans le prolongement de la pandémie de Covid-19, le royaume marocain exige désormais un test PCR négatif pour pouvoir accéder à son territoire. Or, beaucoup de personnes en situation irrégulière refusent de s’y soumettre. « En France, il n’existe pas de loi qui oblige quelqu’un à passer un test PCR », rappelle M’jid El Guerrab. Mais « le Maroc n’acceptera pas de changer ses lois », a prévenu Nasser Bourita.Vécue comme une punition collective par l’opinion publique marocaine, la décision de Paris, annoncée à quelques mois de l’élection présidentielle française, a enflammé les réseaux sociaux. Le durcissement de l’octroi des visas devrait ainsi toucher de nombreux Marocains qui se rendent régulièrement en France avec un visa Schengen. Parmi eux, des demandeurs dont une partie de la famille habite en France, comme les couples mixtes divorcés qui veulent rendre visite à leurs enfants restés dans l’Hexagone. En 2019, l’administration avait délivré 346 000 visas aux Marocains pour un motif de tourisme, professionnel, de santé ou pour étudier. Avec 43 000 personnes, les Marocains forment la première communauté d’étudiants étrangers en France, devant les Chinois. « C’est une arme très maladroite, qui punit collectivement un pays. Surtout, on ne peut pas comparer ces personnes, qui ont une histoire forte avec la France, et dont ils parlent la langue, à des personnes irrégulières. Il y a là un amalgame racialiste », dénonce Mehdi Alioua. Reste à savoir comment le gouvernement va mettre en œuvre ces changements. « Chaque refus de visa doit être justifié par un motif préétabli dans une liste. Ils ne vont pas inventer un nouveau motif invoquant la non-collaboration du pays à la lutte contre l’immigration clandestine ! », remarque le député M’jid El Guerrab.

    #Covid-19#migrant#migration#france#maroc#sante#politiquemigratoire#refoulement#rapatriement#test#migrationirreguliere#visa

  • Plus de 700 migrants sont arrivés sur l’île italienne de Lampedusa
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/09/28/plus-de-600-migrants-arrivent-sur-l-ile-italienne-de-lampedusa_6096320_3210.

    Plus de 700 migrants sont arrivés sur l’île italienne de Lampedusa. Selon l’agence de presse italienne ANSA, ces réfugiés, qui viennent d’Egypte, du Tchad, du Maroc, de Syrie, du Bangladesh, du Soudan, du Nigeria, d’Ethiopie et du Sénégal, sont partis de Zouara, en Libye.
    C’est l’une des plus importantes arrivées de migrants en Italie depuis des années. Une embarcation d’une quinzaine de mètres de long sur laquelle 686 personnes s’étaient entassées a accosté dans la nuit de lundi à mardi 28 septembre sur l’île de Lampedusa, dans le sud de l’Italie, a annoncé le ministère de l’intérieur italien. Soixante-sept autres personnes à bord de quatre embarcations plus petites ont été secourues par la police, ont précisé les autorités italiennes. « Il s’agit du plus grand nombre de personnes arrivées sur un seul et même bateau en 2021, note le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) des Nations unies. De tels chiffres, pour une seule arrivée, n’avaient pas été enregistrés depuis le mois d’août 2016. » Selon l’agence de presse italienne ANSA, ces réfugiés, qui viennent d’Egypte, du Tchad, du Maroc, de Syrie, du Bangladesh, du Soudan, du Nigeria, d’Ethiopie et du Sénégal, sont partis de Zouara, en Libye. Le HCR de l’ONU a déclaré que nombre d’entre eux souffraient de la gale, une maladie de peau contagieuse. Ils seront transférés sur un autre navire pour être placés en quarantaine en raison de l’épidémie de Covid-19, a ajouté le ministère de l’intérieur. Lampedusa, l’une des principales destinations choisies par les migrants qui tentent d’entrer en Europe et l’Italie, a exhorté à plusieurs reprises les Etats membres de l’Union européenne à l’aider à faire face à cette situation. « La coopération judiciaire internationale est fondamentale pour contenir l’immigration irrégulière et endiguer la violence sans précédent et les violations tragiques des droits humains les plus fondamentaux des migrants », a déclaré aux médias locaux Luigi Patronaggio, chef du parquet d’Agrigente, en Sicile. Samedi, l’Espagne, l’Italie, Chypre, Malte et la Grèce se sont entendus, lors d’une réunion à Malaga, dans le sud de l’Espagne pour « réclamer à l’Union européenne que la politique migratoire commune soit fondée sur une répartition équitable des responsabilités entre Etats membres ». Depuis le début de l’année, environ 44 800 migrants ont débarqué sur les côtes italiennes, venant essentiellement de Tunisie, du Bangladesh et d’Egypte, contre 23 517 au cours de la même période en 2020, selon les données du ministère de l’intérieur.Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), les départs de migrants, les interceptions et les arrivées en Méditerranée centrale sont en augmentation cette année. Au moins 1 113 personnes sont mortes en Méditerranée au cours du premier semestre 2021 en tentant de gagner l’Europe, selon l’OIM, dont le rapport 2020 estimait à 17 000 le nombre de morts dus à ces traversées clandestines entre 2014 et 2018.

    #Covid-19#migrant#migration#italie#lampedusa#UE#afriquesubsaharienne#politiquemigratoire#sante#droit#OIM#UNHCR

  • Dans le sud du Mexique, Tapachula, « ville prison » pour les migrants
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/09/25/dans-le-sud-du-mexique-tapachula-ville-prison-pour-les-migrants_6095986_3210

    Dans le sud du Mexique, Tapachula, « ville prison » pour les migrants. Après un périple dans plusieurs pays latino-américains, les Haïtiens restent souvent bloqués dans cette ville pauvre du Chiapas.
    C’est sur un vieux carton qu’Ernst Cadet, Haïtien de 34 ans, a passé la nuit, juste à côté de la Commission d’aide aux réfugiés (Comar) de Tapachula, ville du Chiapas, dans le sud du Mexique, adossée à la frontière guatémaltèque. « Je suis bloqué ici depuis juin », soupire cet électricien, en débardeur, parti du Brésil dans l’espoir de rejoindre le sol américain. Comme lui, des dizaines de milliers de clandestins voient leur périple stoppé net dans cette petite ville, transformée par les autorités mexicaines en goulot d’étranglement migratoire. Le soleil n’est pas encore levé. Mais une longue file s’est déjà formée devant le grand hangar de la Comar. La plupart sont haïtiens, les autres centraméricains. Tous espèrent un statut de réfugié ou un visa humanitaire leur permettant de traverser le Mexique, sans se faire arrêter par les militaires qui contrôlent les principaux axes routiers, sous peine d’être expulsés au Guatemala. L’anxiété et la frustration se lisent sur les visages. La chaleur est étouffante. « Mon rendez-vous vient d’être déplacé à fin novembre », peste Ernst, qui a dormi sur place dans l’espoir d’accélérer ses démarches. Mais les agents de la Comar sont débordés. « On n’avait jamais vu ça ! », confie Alma Delia Cruz, responsable locale de l’institution gouvernementale. Depuis huit mois, 77 559 demandes d’asile ont été déposées au Mexique, contre 41 223 sur l’ensemble de l’année 2020. Sept sur dix au Chiapas. « Seul un tiers des dossiers a pu être examiné », soupire cette trentenaire épuisée et consternée par « un manque cruel de moyens ». Seuls huit traducteurs de la Comar interrogent les Haïtiens, qui ne parlent pas espagnol.
    Les autorités évaluent entre 30 000 et 40 000 le nombre de migrants à Tapachula. Mais l’organisation de défense des clandestins, Sin Frontera, assure que près du double sont dans cette ville de 350 000 habitants. La moitié serait des Haïtiens. Ils s’agglutinent par centaines autour de la place principale, où la mairie a placé des barrières métalliques pour les empêcher d’y dormir. « Ce cercle infernal d’attente rend fou », soupire Jackner Casimir, à la silhouette longiligne. Ce maçon haïtien de 29 ans est arrivé là en août, avec son épouse, Génésis, et ses deux enfants de 3 et 5 ans. « Personne ne veut nous embaucher. » Le Chiapas est l’Etat le plus pauvre du Mexique, où près d’un habitant sur deux est démuni.La famille Casimir partage avec trois amis un minuscule appartement sans climatisation à la périphérie, loué 4 000 pesos (170 euros) par mois. « Je dors sur le sol », dit Jackner Casimir. Beaucoup d’autres s’entassent dans des hôtels miteux, dont les prix ont décollé. « Sans l’argent que m’envoie mon frère de Floride, on mourrait de faim. » A une rue de là, ils sont plus d’une trentaine à faire la queue devant la succursale de la Banque Azteca, spécialisée dans les transferts de fonds. Tous n’ont qu’une idée en tête : « partir » vers le nord. « Mais pas sans les documents de la Comar », répète Jackner, en rajustant sa casquette rouge effilochée. Il se félicite de ne pas avoir participé, le 28 août, à une caravane de centaines d’Haïtiens qui a été démantelée, quelques kilomètres plus loin, par les agents de l’Institut de la migration (INM), épaulés par l’armée. « Ils les ont chassés comme des bêtes à la matraque, frappant même des hommes avec des enfants dans les bras. » Trois autres caravanes ont subi ensuite le même sort.Pour Irineo Mujica, à la tête de l’ONG Pueblo Sin Fronteras, « le gouvernement a militarisé sa politique migratoire pour faire le sale boulot, d’abord de Trump, puis de Biden ». M. Mujica avait organisé ces caravanes dans l’espoir de les sortir de « cette ville prison ». Aux frontières sud et nord du pays, 28 000 militaires et gardes nationaux ont été déployés ; 147 033 clandestins ont été arrêtés au Mexique, entre le 1er janvier et le 31 août, dont plus de 50 000 au Chiapas, selon l’INM. C’est trois fois plus qu’un an plus tôt.
    Mi-septembre, environ 14 000 migrants, en majorité haïtiens, sont pourtant parvenus à rejoindre Del Rio au Texas, formant cet immense camp improvisé, sous un pont frontalier, qui fait la « une » des journaux américains et mexicains. Comment ont-ils passé les barrages autour de Tapachula ? « Il y a deux types de migrants, répond Brenda Ochoa, directrice de l’organisation de défense des droits de l’homme Fray Matias de Cordova, hébergée dans une maison coloniale du centre-ville. Ceux qui ont les moyens de payer des passeurs de mèche avec les autorités, et les autres qui restent bloqués ici. » Mme Ochoa dénonce « la corruption au sein de l’INM ». Les représentants de l’institution ont refusé de répondre aux questions du Monde.La pression migratoire s’est légèrement relâchée sur Tapachula. Mais des centaines d’Haïtiens et de Centraméricains continuent d’affluer. « On manque de médicaments, s’inquiète Sofia Keller, coordinatrice administrative des services municipaux de santé. Les migrants sont très vulnérables aux maladies intestinales et respiratoires, dont le Covid-19. Sans parler des chocs post-traumatiques après une traversée souvent faite d’extorsions ou de violences sexuelles de la part des mafias. »
    Un peu plus loin, dans un petit parc, l’avocat Luis Villagran aide des clandestins à constituer des recours juridiques. « Nous avons déposé des centaines de plaintes contre le gouvernement, qui retarde illégalement leur procédure et les réprime pour les dissuader d’aller plus loin », dénonce-t-il. Le président de centre gauche, Andres Manuel Lopez Obrador (« AMLO »), préfère le terme « contention », jurant vouloir « protéger les migrants du crime organisé, très présent au nord du pays ». « Des foutaises ! », réagit M. Villagran, qui l’accuse d’« instrumentaliser la vague migratoire pour obtenir des fonds américains ». « AMLO » a appelé Joe Biden à « agir » pour désamorcer la crise. « Rien n’est arrivé ! », insiste le président, en référence aux quatre milliards de dollars promis par son homologue américain pour développer le sud du Mexique et l’Amérique centrale.
    En attendant, les descentes de l’INM ont repris dans des hôtels de Tapachula, selon la presse locale. « Elles finissent par de rapides expulsions au Guatemala sans procédure légale », s’indigne M. Villagran. Sur la place principale, les Haïtiens ne parlent que de ça. Beaucoup sont rivés à leur téléphone portable, qui les relie, sur des groupes WhatsApp et Facebook, à leurs compatriotes bloqués au Texas. Beaucoup s’inquiètent des premières expulsions vers Haïti réalisées par le gouvernement américain. « Pas question pour moi d’être renvoyé là-bas, confie Wisline Merine. La crise a beaucoup empiré avec l’assassinat de notre président, et le tremblement de terre d’août », qui a fait plus de 2 200 morts. Cette couturière quadragénaire avait quitté Port-au-Prince pour le Chili après le séisme ravageur de 2010 (200 000 morts). Mais les autorités chiliennes n’ont pas renouvelé son statut, l’obligeant à partir. « Mon dur voyage, passé par neuf pays, s’arrête ici », confie Wisline, qui espère « vivre légalement au Mexique ». Mais la plupart des autres Haïtiens interviewés veulent continuer. « Rien ne m’empêchera d’aller aux Etats-Unis », assure l’un d’eux, âgé de 26 ans, qui refuse de donner son nom par peur de représailles dans l’obtention, encore hypothétique, de son laissez-passer pour le rêve américain.

    #COvid-19#migrant#migration#sante#mexique#etatsunis#haiti#chili#guatemala#politiquemigratoire#expulsion#migrationirreguliere#pauvrete#vulnerabilite#violence#crise

  • Meng Wanzhou kehrt nach China zurück
    http://german.news.cn/2021-09/26/c_1310209922.htm


    Voilà un peuple qui adore la patronne. On ne le voit pas sur la photo, mai si Xinhua le dit le peuple chinois doit vraiment l’aimer.

    BEIJING, 25. September 2021 (Xinhua) —
    Meng Wanzhou winkt einer jubelnden Menge zu, als sie am 25. September 2021 am Shenzhen Bao’an International Airport in Shenzhen in der südchinesischen Provinz Guangdong aus einem Charterflugzeug aussteigt. (Xinhua/Jin Liwang)

    #Chine #politique #affaires

    • Les Etats-Unis abandonnent les poursuites contre la fille du fondateur de Huawei, la Chine libère deux Canadiens
      https://www.lemonde.fr/international/article/2021/09/25/les-etats-unis-abandonnent-les-poursuites-contre-la-fille-du-fondateur-de-hu


      L’ancienne directrice financière du géant chinois des télécoms Huawei, Meng Wanzhou, à Vancouver (Canada), le 24 septembre 2021.
      DON MACKINNON / AFP

      Les Etats-Unis réclamaient au Canada son extradition depuis son arrestation en décembre 2018, alors qu’elle transitait à l’aéroport de Vancouver pour se rendre au Mexique. Ce vendredi, tout s’est enchaîné assez vite : Meng Wanzhou a renoncé à ce que soit lu son acte d’accusation ; elle a plaidé non coupable des quatre chefs d’inculpations qui lui étaient opposés (fraude bancaire et aux transferts électroniques et complot en vue de réaliser ces crimes). Puis le procureur, traduit par une interprète, a présenté les termes de l’accord scellé avec Meng Wanzhou, qui prévoit de suspendre les poursuites contre elle jusqu’au 1er décembre 2022 et de les abandonner définitivement si Meng Wuanzhou respecte les termes d’un accord de bonne conduite.

      Principale exigence, ne pas contester le récit des faits qui raconte sur quatre pages comment Huawei, dont Meng Wanzhou était directrice financière, contrôlait de fait une filiale télécom en Iran baptisée Skycom et s’est arrangé pour lui faire obtenir du matériel interdit, en dépit des embargos américains. Comme toujours, c’est l’usage du dollar (dans les transactions réalisées par HSBC, maintenu dans l’ignorance des faits), qui permet à la justice américaine d’agir de manière supranationale chez des parties tierces.

      Triomphe du parquet américain
      Dans son communiqué, le parquet américain triomphe en expliquant que Meng Wanzhou a avoué ses torts, reconnaissant notamment avoir sciemment menti à la banque HSBC sur la réalité du contrôle de Skycom par Huawei lors d’une présentation PowerPoint à Hongkong en 2013. « Ses aveux confirment que Meng, en tant que directrice financière de Huawei, a fait de multiples fausses déclarations » pour « préserver la relation bancaire du groupe » avec HSBC, que la banque n’aurait pas maintenue si elle avait connu la réalité des liens avec l’Iran, accuse la vice-procureure fédérale de Brooklyn Nicole Boeckmann.

      Meng Wanzhou n’a toutefois pénalement plaidé coupable de rien et a pu, à l’issue de la levée de demande d’extradition, rejoindre sa famille en Chine après près de trois ans de résidence surveillée. L’accord ne concerne pas Huawei, qui reste poursuivi, et la déposition de Meng Wanzhou, qu’elle ne peut pas contester, servira sans aucun doute dans la procédure américaine contre le géant chinois.

  • Dans les hôpitaux d’Idlib, en Syrie, des médecins débordés par la pandémie de Covid-19 et des patients désespérés
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/09/23/syrie-les-hopitaux-d-idlib-sont-debordes-par-la-flambee-des-cas-de-covid-19_

    Dans les hôpitaux d’Idlib, en Syrie, des médecins débordés par la pandémie de Covid-19 et des patients désespérés. La poussée épidémique survient alors que les bombardements de l’armée ont repris. Le système de santé, qui ne tenait déjà plus qu’à un fil, s’effondre.
    Dans l’unité anti-Covid de l’hôpital de campagne de Kafr Takharim, dans la province d’Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie, le personnel soignant est au bord de l’épuisement. « Parfois, je suis désespéré face au manque de moyens pour faire face à l’épidémie », confie au téléphone, la voix éteinte, le docteur Ahmad Saado, mercredi 22 septembre. Depuis deux mois, le Syrien de 29 ans, huit autres docteurs et vingt infirmiers se relaient jour et nuit pour accueillir et prendre en charge un flux continu de malades du Covid-19. Après avoir été relativement épargnée par les précédentes vagues épidémiques, la poche rebelle d’Idlib connaît depuis l’été une flambée de cas de contamination, alimentée par la forte contagiosité du variant Delta.Le système de santé ne tenait déjà plus qu’à un fil dans l’enclave surpeuplée, théâtre de combats meurtriers entre les forces loyales au président Bachar Al-Assad, soutenues par la Russie, et l’insurrection armée, appuyée par la Turquie. La moitié des hôpitaux et des centres de soins ont été endommagés, systématiquement ciblés par le régime syrien et l’aviation russe. Une grande partie du personnel soignant s’est jointe au flot de réfugiés. En dépit de la trêve décrétée en mars 2020 entre Ankara et Moscou, les 4 millions d’habitants de l’enclave (dont 2,5 millions de déplacés) vivent sous la perfusion de l’aide internationale, qui arrive au compte-gouttes par la frontière turque. Les autorités locales, sous le contrôle du groupe djihadiste Hayat Tahrir Al-Cham (HTS), peinent à répondre à la crise économique qui sévit à Idlib, comme dans le reste du pays.
    Les structures anti-Covid mises en place depuis le printemps 2020 par les soignants syriens, avec le soutien à distance d’ONG étrangères et de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ne suffisent plus. Le 21 septembre, les provinces d’Idlib et d’Alep ont enregistré 1 312 cas de Covid-19 et 8 morts. Les experts jugent les chiffres officiels sous-estimés. Avec quelque 2 470 tests effectués ce jour-là, le taux de positivité s’établit à plus de 50 %. Les mesures prises par le « gouvernement de salut national » emmené par HTS – report de la rentrée scolaire, fermeture des marchés – sont insuffisantes aux yeux des soignants. Le syndicat des médecins d’Idlib a alerté cette semaine sur la catastrophe sanitaire en cours : à défaut d’une aide d’urgence internationale, il a estimé que le système de santé s’effondrera. A Kafr Takharim, les 10 lits dotés de respirateurs de l’unité de soins intensifs et les 25 lits du centre d’isolement, installés avec le soutien de l’Association médicale des expatriés syriens (SEMA) basée en France, sont déjà tous occupés, en permanence. « Plus de cent malades se présentent chaque jour. On envoie des malades ailleurs dans l’attente qu’un lit se libère. On a reçu une fois un malade de Ariha, une ville à 55 kilomètres d’ici. Du fait du manque d’hôpitaux dans la province, les malades sont pris en charge quand ils sont déjà dans un état très critique. Et on manque de médicaments et d’oxygène pour les prendre en charge », déplore le docteur Saado, qui dénombre entre un à trois morts par jour dans sa structure.« Le taux d’occupation de la plupart des structures de santé dépasse 100 %. Dans la province d’Idlib, il n’y a que six hôpitaux dotés d’unités de soins intensifs et une quinzaine de centres d’isolement. Il y en avait trente-deux en 2020, la moitié a fermé par manque de financement. Les hôpitaux manquent de tout, et surtout d’oxygène. L’OMS a du mal à trouver de nouveaux financements », explique le docteur Nasser Mhawish de l’Assistance coordination unit (ACU), une ONG basée en Turquie.Or, le pic épidémique pourrait ne pas être encore atteint. Du fait de la forte transmissibilité du variant Delta, toutes les classes d’âge sont touchées, dont de nombreux enfants. Le nombre de morts grimpe en flèche – 34 ont été répertoriés dimanche.
    Situation alarmante dans les camps de déplacés. La campagne de vaccination marque le pas. Seuls 2,5 % de la population ont été vaccinés, selon l’OMS. Quelques centaines de milliers de doses de vaccins AstraZeneca et Sinovac ont été livrées dans la province d’Idlib, dans le cadre de l’initiative Covax. « Les équipes de vaccination sont confrontées à l’hésitation de la population et à des antivax actifs. Certains arguent des effets secondaires de l’AstraZeneca, d’autres du manque de recul sur les vaccins ou de leur inefficacité face au variant Delta », indique le docteur Mhawaish. Les mesures de distanciation sociale et le port du masque sont peu respectés par la population. Un confinement est inenvisageable pour une majorité d’entre eux, obligés de travailler pour assurer leur subsistance.
    La situation est encore plus alarmante dans les camps de déplacés, où le nombre de cas commence à exploser. « C’est impossible pour les gens dans les camps de respecter les mesures de distanciation sociale et les gestes d’hygiène, par manque d’eau. Il y a une extrême pauvreté, les gens sont laissés à l’abandon et se fichent pas mal de mourir du Covid-19 ou d’autre chose. Ils sont désespérés », décrit Farid, le photojournaliste. Tous craignent une nouvelle vague de déplacement massif. Les médias du régime de Damas annoncent une nouvelle offensive pour reprendre le dernier bastion rebelle après la rencontre prévue le 29 septembre entre le président turc Recep Tayyip Erdogan et ses homologues russe et iranien, Vladimir Poutine et Ebrahim Raïssi. Depuis plusieurs semaines, les bombardements de l’artillerie syrienne et de l’aviation russe ont repris le long de la ligne de front, entraînant un nouveau flot de réfugiés du djébel Al-Zawiya vers les camps proches de la frontière turque.

    #Covid-19#migrant#migration#syrie#turquie#sante#personnedeplacee#camp#crise#pauvrete#violence#vulnerabilite

  • En Lituanie, le ministère de la défense recommande de jeter les téléphones chinois
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/09/23/en-lituanie-le-ministere-de-la-defense-recommande-de-jeter-les-telephones-ch
    Le centre national de cybersécurité a relevé des vulnérabilités et des risques de censure à distance sur les appareils 5G de Huawei, Xiaomi et OnePlus.

    Des téléphones Xiaomi Mi 10T 5G, Huawei P40 5G et OnePlus 8T 5G, dans un laboratoire du ministère lituanien de la défense, sur une photo non datée. LITHUANIA DEFENSE MINISTRY / VIA REUTERS

    L’affaire ne devrait pas arranger les relations entre la Chine et la Lituanie. Le pays balte subit les foudres de Pékin depuis qu’il a décidé mi-août d’accueillir sur son sol un bureau de représentation commerciale de « Taïwan », et non de « Taipei » – du nom de la capitale de l’île démocratique – comme la Chine en a imposé l’usage.

    Il s’agit cette fois de cybersécurité. « Notre recommandation est de ne pas acheter de nouveaux smartphones chinois et de se débarrasser de ceux déjà acquis aussi vite que possible. » Le ministre adjoint lituanien de la défense, Margiris Abukevicius, a lancé cette alerte en présentant mercredi 22 septembre depuis Vilnius à la presse un rapport technique du centre national pour la cybersécurité sur les appareils 5G vendus dans le pays par Huawei, Xiaomi et OnePlus.

    Quelque 200 administrations ou entités publiques de Lituanie ont acheté ces téléphones, et plus de 4 500 sont en service, ce qui, selon le ministre, « augmente les risques », a rapporté l’agence Associated Press. L’enquête du centre cyber, datée du 23 août et disponible en ligne a identifié « quatre risques cyber liés à la sécurité générale des applications installées par défaut sur les appareils, des menaces de fuites de données personnelles, et des restrictions à la liberté d’expression ». Selon la défense lituanienne, sont concernés les appareils de Huawei et de Xiaomi (qui toutes deux ont démenti ces risques), mais pas ceux de OnePlus.
    « Fonctionnalités malveillantes »

    Pour les premiers, ainsi, « une part des applications mobiles contenue sur les plates-formes de distribution sont des imitations d’applications originales, porteuses de fonctionnalités malveillantes ou de virus ». Pour les seconds, notamment, « le système envoie des données statistiques sur l’activité de certaines applications installées par défaut, à des serveurs du fournisseur du cloud chinois Tencent ».
    Article réservé à nos abonnés Lire aussi Pékin veut punir la Lituanie pour sa relation privilégiée avec Taïwan

    Les téléphones Xiaomi, assurent les experts lituaniens, peuvent filtrer les contenus de recherche contenant au moins 449 mots-clés en anglais liés aux sujets jugés sensibles pour Pékin, tels que « Tibet libre », « Mouvement démocratie 89 » (qui se réfère à la répression de Tiananmen), « La voix de l’Amérique » ou « Longue vie à l’indépendance de Taïwan ». Quand l’enquête a été faite, la fonction de filtrage était désactivée sur les appareils pour la zone européenne, et aucune censure n’a été constatée. Mais « il est important de souligner que cette fonctionnalité peut être activée à distance par le fabricant », note le rapport.

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