En Macronie, la montée du « national-libéralisme »

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    Ces moments « ont produit un effet d’abaissement généralisé de la garde vis-à-vis de la protection des libertés. Mais ce ne sont pas les Français qui ont abandonné leurs principes, explique l’autrice de Démocratie en état d’urgence (Seuil, 2022). C’est le pouvoir qui s’habitue à avoir les coudées franches pour appliquer les dispositifs les plus brutaux. Alors que, dans un État de droit, le politique doit chercher la mesure la moins attentatoire aux libertés pour l’objectif recherché ». Allégorie de cette dérive, les arrêtés préfectoraux qui se fondent sur des dispositifs antiterroristes issus de l’état d’urgence, désormais entrés dans le droit commun par la loi Silt, renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme, adoptée en octobre 2017.
    L’alibi constitutionnel

    Une dérive d’autant plus sournoise qu’elle prend forme dans le cadre constitutionnel de la Ve République. Emmanuel Macron ne s’est pas privé de le rappeler lors de son allocution du 17 avril, trois jours après la promulgation de la réforme des retraites : « ces changements nécessaires » ont été « adoptés conformément à notre Constitution », proclamait le président. Un argument que Stéphanie Hennette-Vauchez pondère en observant « la tendance autoritaire » sur le temps long, celui de la loi sécurité globale de 2021 ou de la loi confortant le respect des « principes de la République », qui porte atteinte aux libertés associatives.