Perfect days : l’art de la soumission heureuse

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  • Perfect days : l’art de la soumission heureuse
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    Perfect days est l’exemple parfait du bourgeois gaze tel qu’analysé par Rob Grams. Ce film m’avait été conseillé en ces mots : « c’est fantastique ! Le personnage vient d’une bonne famille, et il a décidé de devenir nettoyeur de toilettes publiques en s’appliquant et en jouissant du moment présent ». En effet. Perfect Days […]

    • D’abord, la thèse centrale du film est celle-ci : on peut trouver le bonheur partout, y compris et surtout dans les choses simples, les jobs les plus pénibles, les situations les plus désagréables. Ainsi, il correspond tout à fait à la tendance actuelle du capitalisme contemporain à nous inviter à la pleine conscience, à vivre le moment présent. On ne compte plus les workshops et teambuildings qui y sont consacrés : il s’agit d’apprendre à vivre le moment présent, pour mieux fermer sa gueule et bosser.

      Ensuite, tout est édulcoré dans le film : c’est vraiment le film de la bonne conscience bourgeoise. « Vous voyez, ce n’est pas si horrible de nettoyer les toilettes, il suffit du bon mindset ». A aucun moment dans le film, on n’aperçoit un problème de corps, une douleur à la hanche ou au dos, que rencontrent toutes les femmes de ménage – puisque ce sont essentiellement des femmes – à force de gestes quotidiens et répétitifs.

      L’acteur principal lui-même est une incarnation de cette édulcoration. Sa dentition ressemble à celle des acteurs américains, son visage ne porte aucune marque.