• ameli.fr - La protection universelle maladie
    http://www.ameli.fr/assures/droits-et-demarches/la-protection-universelle-maladie.php
    Merde, pour une fois que ce gouvernement créé un réel progrès social, comment se fait-il que je suis passée à côté ?

    Jusqu’au 31 décembre 2015, pour bénéficier de la prise en charge par l’Assurance Maladie de vos frais de santé, vous deviez remplir certaines conditions : par exemple, si vous êtes salarié, vous deviez justifier avoir travaillé suffisamment pour vous ouvrir des droits ; si vous êtes sans emploi, vous pouviez avoir droit à l’assurance maladie soit en tant qu’ayant droit d’un assuré, soit au titre du maintien de vos droits antérieurs, soit en demandant chaque année la CMU de base.

    Ces règles nécessitaient d’avoir à effectuer un certain nombre de démarches administratives pour faire valoir vos droits à la prise en charge de vos frais de santé et pouvaient, éventuellement, causer des ruptures dans vos droits lors de changements dans votre situation professionnelle ou familiale.

    À partir du 1er janvier 2016, avec la protection universelle maladie, toute personne qui travaille ou réside en France de manière stable et régulière a droit à la prise en charge de ses frais de santé

    #santé #maladie #universalité

    • Comme tu dis ! Un réel progrès pour les femmes d’abord, nombre d’entre elles étaient « ayant-droit » et c’est une raison de plus pour ne pas se séparer d’un conjoint.
      Nombre d’elles n’étaient reconnues que comme « femme de ».
      Ensuite pour les mineurs chassés de chez eux par exemple.
      Et, de plus, ne serait-ce pas un pas vers le revenu universel ? C’est le même état d’esprit : à partir de 18 ans (ou 16 si demandé) tu es une vraie personne, indépendante, avec une reconnaissance de l’Etat simple.
      Hallucinant qu’il n’y ait eu aucune annonce d’aucune sorte en grandes pompes.
      La sous-ministre censée s’occuper des droits des femmes encore potiche ?

    • L’Assemblée vote la création d’une « protection universelle maladie » (23/1°/15)
      http://www.lemonde.fr/societe/article/2015/10/23/l-assemblee-vote-la-creation-d-une-protection-universelle-maladie_4795253_32

      La ministre de la santé Marisol Touraine a vanté « une réforme majeure » pour simplifier l’Assurance-maladie…

      Tellement que Le Monde semblait de pas y croire :

      Si tout se passe comme prévu, les assurés du régime général pourront bientôt signaler « en un clic » leur changement de situation sur le site Ameli.

      Et aussi, dans les progrès

      De plus, tous les majeurs deviendront des assurés à part entière. Chaque assuré de plus de 18 ans aura donc son propre compte alors qu’aujourd’hui de nombreuses personnes (en grande majorité des femmes) ne travaillant pas sont des ayants droit de leur conjoint.
      Enfin, pour faciliter la prise en charge des soins des enfants vivant dans des familles recomposées, les parents pourront demander une carte vitale pour leur enfant à partir de 12 ans.

    • Universelle mais...

      La nouvelle « protection universelle maladie » ou "puma" est supposée se faire à droit constant mais, dans les faits, elle va avoir de fortes répercussions négatives pour l’accès ou le maintien de beaucoup d’#étrangers à l’assurance maladie. Ces répercussions seront plus ou moins fortes en fonction des textes réglementaires (#décrets) voir les instructions (#circulaire) qui seront pris.
      Par exemple, est-ce que la carte de retraité figurera dans les pièces admises par les caisses ?

      Ainsi, la définition de la régularité de #séjour sera définie par décret. Et seul les titres listés par le CESEDA sont admis alors même que les appellations, les mentions et les formats de ces documents créés par les préfectures sont très diverses.

      À ce jour, les décrets d’application n’ont pas supprimé le #délai_de_3_mois ni pour le conjoint de français (à la différence de la personne entrée dans le cadre du regroupement familial !), ni de manière générale pour les membres de famille d’une personne ayant déjà ouvert des droits à la prise en charge des frais de santé.

      Le législateur n’a pas pris de disposition particulière concernant le maintien de la couverture dans l’hypothèse du non-renouvellement du titre de séjour ou encore de la possession par la personne étrangère d’un document de séjour précaire.
      Dans un contexte de précarisation du séjour des étrangers en France, cette question est pourtant essentielle. Aligner la protection maladie sur la durée de validité du titre ou document de séjour, tout en supprimant le dispositif du maintien des droits, pourrait donner lieu à des ruptures de droits, ce qui irait à l’encontre de l’objectif de continuité et de simplification poursuivi par la réforme de la PUMa. Les personnes étrangères seraient alors renvoyées vers l’AME, si tant est qu’elles ne dépassent pas le plafond de ressources applicable. Une telle situation aurait pour conséquence d’accroître les dépenses de l’AME mais également le nombre de personnes étrangères dépourvues de toute protection maladie pérenne.

      Protection universelle maladie : quoi de neuf ?
      http://www.alterecoplus.fr/social/protection-universelle-maladie-quoi-de-neuf-201601080700-00002845.html

      On parle d’universalité, mais la PUMA ne concerne pas les étrangers en situation irrégulière ; elle ne change pas non plus la part du panier de soins couverte par la sécurité sociale par opposition aux complémentaires santé.

      #xénophobie_d'état

    • Une idée, comme ça, en passant …http://seenthis.net/messages/464408

      Une conséquence inattendue (?) de PUMA : les demandeurs d’emploi en fin de droit n’ont plus besoin d’être inscrits pour bénéficier de la couverture maladie. Donc, plus besoin d’actualiser, et… moins de chômeurs. Particulièrement utile pour les plus de 50 ans, chômeur de longue durée.

      Bon, je sais, outre le fait que l’info a plutôt l’air d’être passée inaperçue, il semble peu probable qu’elle ait eu un tel effet dès le mois de son entrée en vigueur.

      Mais, apparemment, tous les moyens sont bons. Il semblerait que P.-E. vient de commencer une campagne de peignage du fichier : demande de justificatifs de recherche effective, etc.

    • Réforme de la protection maladie universelle (PUMa) : Vers une régression catastrophique pour la sécurité sociale des personnes étrangères via https://twitter.com/legisti
      http://www.gisti.org/spip.php?article5297

      Les décrets en préparation de la toute nouvelle réforme dite « Protection universelle maladie (PUMa) [1] » vont empêcher l’accès et le renouvellement de l’Assurance maladie de 700 000 ressortissants étrangers pourtant en séjour parfaitement légal en France.

      A rebours des excellentes intentions de la réforme PUMa visant à simplifier les formalités administratives pour la majorité des assurés, les projets de décrets font le choix de durcir les conditions pour les personnes étrangères en situation régulière [2].

      Malgré les alertes répétées et les exemples concrets donnés par nos associations au Ministère de la santé depuis quatre mois, ces décrets, s’ils restent en l’état, vont créer des périodes d’exclusion pure et simple de l’Assurance maladie :

      non-ouverture de droits, ou ouverture de droits limitée à quelques mois, selon la durée des titres de séjour provisoires ;
      suppression de la durée d’ouverture des droits incompressible de 1 an ;
      rupture de droits lors des renouvellements de titres de séjour ;
      etc.

  • Des centaines d’exilés de Calais placés en rétention
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2015/10/27/des-centaines-d-exiles-de-calais-places-en-retention_4797662_3224.html

    Pour désengorger le #bidonville, le ministère de l’intérieur disperse des #migrants pourtant inexpulsables

    –-------

    Le code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile limite le placement en rétention d’une personne en situation irrégulière au " temps strictement nécessaire à son départ " et à condition qu’il existe une "perspective raisonnable d’exécution de la mesure d’éloignement ". Surtout, " un étranger ne peut être éloigné à destination d’un pays s’il établit que sa vie ou sa liberté y sont menacées ou qu’il y est exposé à des traitements contraires aux stipulations de l’article 3 " de la Convention européenne des droits de l’homme. Celui-ci stipule que " nul ne peut être soumis à la torture ni à des peines ou traitements inhumains ou dégradants ". Voilà pourquoi la France ne procède pas à des renvois vers la Syrie, l’Irak, l’Erythrée, la Somalie et, sauf rare exception, l’Afghanistan et le Soudan.

    –----------

    C’est un chapitre peu avouable de la crise migratoire qui s’est ouvert la semaine dernière à Calais. Le 21 octobre, lors de son dernier déplacement dans le bidonville où survivent 6 000 migrants, le ministre de l’intérieur n’en a pas touché un mot. Mais, pendant qu’il annonçait des places en tentes chauffées pour l’hiver, 46 personnes étaient envoyées par avion mille kilomètres plus au sud, dans le centre de rétention administrative (#CRA) de Nîmes, inaugurant une vague de placements en rétention inédite par son ampleur et d’une légalité contestable.

    Le lendemain, 50 migrants supplémentaires ont été envoyés en bus au CRA du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne), puis 50 encore le jour d’après, par avion, au CRA de Cornebarrieu, près de Toulouse. Et 50 autres, le jour suivant, à Rouen.

    " Cinquante personnes sont encore en train d’arriver par avion aujourd’hui à Marseille et on en attend autant à Metz. Et 50 de plus au Mesnil, dans la semaine ", égrainait, lundi 26 octobre, la Cimade, l’une des associations qui interviennent dans ces lieux de privation de liberté.

    " On fait notre travail habituel, relativise Marc Del Grande, secrétaire général de la préfecture du Pas-de-Calais.Le rythme est proportionnel au flux d’arrivées sur la lande de Calais, qui a été plus important ces dernières semaines. "

    David Rohi, un des responsables de la Cimade, est, lui, stupéfié par ce qu’il considère être un " enfermement abusif et illégal ". Il n’est pas le seul à le penser. Le juge des libertés et de la détention de Nîmes, Jean-Louis Galland, a du mal à en revenir. Ce magistrat, qui a le pouvoir de prolonger ou pas la rétention d’un étranger, tandis que le placement décidé par le préfet n’est valable que cinq jours, a été averti la semaine dernière de l’arrivée d’une cinquantaine de migrants de Calais.

    Il a alors joint la préfecture du Pas-de-Calais : " Ils m’ont dit : “Ne vous inquiétez pas, c’est surtout pour désengorger Calais.” Sous-entendu, on les laisse partir au bout de cinq jours. " Or, rappelle le magistrat, la procédure est strictement encadrée : " On place en détention quand on projette d’organiser un départ. On ne peut pas priver quelqu’un de liberté pour le plaisir. " En l’espèce, les migrants étant originaires de Syrie, d’Afghanistan, d’Irak, d’Erythrée ou encore du Soudan, nul projet de renvoi à l’horizon.

    Interpellé par ce qu’il a considéré être un " détournement de pouvoir " et une " privation de liberté illégale ", Jean-Louis Galland a, vendredi 23 octobre, ordonné la remise en liberté des étrangers, avant même l’expiration des cinq jours. Après un appel du parquet, son ordonnance a été retoquée pour vice de compétence. Mais, avant cela, le magistrat dit avoir subi des pressions de sa hiérarchie : " La présidente du tribunal de Nîmes ne voulait pas que je m’autosaisisse. Elle m’a menacé d’une procédure disciplinaire et a interdit à ma greffière de venir à l’audience. "

    Cet épisode en dit long sur le désarroi dans lequel sont laissés des professionnels face à une politique gouvernementale illisible. " Dans cette histoire, les juges sont pris pour des imbéciles ", fait remarquer David Rohi. L’avocate nîmoise Pascale Chabbert Massona défendu ces derniers jours douze Syriens devant le tribunal administratif. Pour chacun, elle a fait annuler l’obligation de quitter le territoire français (#OQTF) qui fixait la Syrie comme pays de destination. D’après la Cimade, 99,5 % de ces migrants sont libérés.

    " Contentieux "
    Un chiffre que refuse de confirmer ou d’infirmer le secrétaire général de la préfecture, Marc Del Grande : " Je ne vais pas me prononcer sur l’efficacité de la chaîne d’éloignement. " Lui défend un principe : " Il n’y a pas de détournement de procédure. Evidemment qu’on ne va pas reconduire des Erythréens et des Syriens. Mais ils peuvent être réadmissibles dans des pays de l’Union européenne " s’ils y ont le statut de réfugiés ou que leurs empreintes y ont été enregistrées. D’après les projections établies pour 2015, 1 850 mesures d’éloignement seront exécutées, sur un total de 3 900 OQTF décidées par la préfecture.

    Léo Claus, coordinateur de l’équipe de la Cimade au CRA de Cornebarrieu, voit surtout des migrants reprendre la route de Calais. Une cinquantaine sont arrivés à Cornebarrieu le 23 octobre. En guise de comité d’accueil, ce jour-là devant le CRA, des militants de Génération identitaire et une banderole sur laquelle était inscrit : " Rentrez chez vous, nous n’avons plus de sous. " A l’intérieur des bâtiments : " Dix-huit Syriens, huit Afghans, neuf Irakiens, six Erythréens, quatre Soudanais, quatre Iraniens, un Pakistanais ", énumère Léo Claus. D’ici au milieu de semaine, " ils seront remis en liberté et laissés devant la porte du centre. Ils vont remonter dans des trains pour regagner Calais ".

    " C’est absurde, ça fait vivre aux gens des situations traumatisantes, répète David Rohi. Ça ne constituera jamais une solution. " C’est pourtant celle pour laquelle a opté le gouvernement, espérant fatiguer jusqu’à la dissuasion ces exilés qui ne veulent pas demander l’asile en France. " Les migrants qui refusent cette main tendue, qui poursuivent leurs tentatives vaines et dangereuses pour rejoindre le Royaume-Uni s’exposent à une reconduite à la frontière ", a promis Bernard Cazeneuve, le 21 octobre, à Calais.

    Le ministre de l’intérieur parlait alors de " quelques dizaines de personnes (…) amenées vers des centres de rétention éloignés de Calais ".Les quelques dizaines sont déjà des centaines. " On pourrait imaginer qu’un contentieux prospère jusqu’à la Cour européenne des droits de l’homme, imagine David Rohi. Mais c’est d’un règlement politique que l’on a besoin. Il faut trouver d’autres solutions, en particulier avec les Britanniques, pour que les gens puissent obtenir l’#asile en Angleterre. "

    Julia Pascual

  • La France a aboli la peine de mort mais tue des Français en Syrie, dans des exécutions extra-judiciaires. La version des autorités remise en cause par l’enquête du Monde, concernant le Français Salim Benghalem, cible des frappes françaises à Rakka http://www.lemonde.fr/societe/article/2015/10/17/syrie-salim-benghalem-la-cible-des-frappes-francaises-a-rakka_4791547_3224.h

    Une semaine après l’annonce par le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, du bombardement, dans la nuit du 8 au 9 octobre, d’un camp de l’Etat islamique près de Rakka, en Syrie, la version officielle livrée par les autorités françaises résiste de moins en moins à l’examen de certains faits nouveaux.
    (...)
    Lundi 12 octobre, le ministère de la défense assurait n’avoir « aucun élément précis relatif à ce bombardement ». Vendredi soir, aucune source n’avait permis de connaître le sort de Salim Benghalem et de ses deux proches visés dans cette frappe. Pourtant, les autorités disposeraient, selon nos informations, d’une connaissance beaucoup plus précise qu’elles ne l’admettent des résultats de cette frappe, tant pour le nombre de morts que pour l’identité des victimes.
    Cette affaire crée un précédent dans le droit français. La France savait qui elle allait tuer dans cette frappe. Salim Benghalem, mis en cause dans plusieurs procédures judiciaires à Paris, et faisant l’objet d’un mandat d’arrêt international, pourrait, si sa mort est confirmée, avoir été victime, selon certaines ONG comme Human Rights Watch, d’une forme d’« exécution extrajudiciaire ».

    La France a justifié son intervention par la « légitime défense collective » prévue à l’article 51 de la Charte des Nations unies. L’assistance demandée à Paris émane des seules autorités irakiennes pour combattre l’Etat islamique. Il y a un an, le ministre français des affaires étrangères, Laurent Fabius, s’opposait, avec succès, à l’extension des frappes en Syrie souhaitée par le ministère de la défense, estimant qu’elles « n’avaient pas de bases légales ». Les conditions auraient-elles désormais changé ?
    (...)
    La France, elle, s’est contentée d’indiquer que les personnes visées étaient entraînées pour frapper le sol français et européen, sans plus de précision. Pour alléguer d’une « légitime défense individuelle », elle devrait fournir la preuve d’une agression imminente, ce qu’elle n’a pas fait. Salim Benghalem accueillait et formait les nouveaux venus francophones. Constituaient-ils une « menace imminente » ?

    Sur la « légitime défense », c’est aussi l’argument de Français qui s’engagent dans l’Etat islamique, évoquant « la légitime défense face à l’attaque de pays occidentaux contre des pays musulmans - ou les attaques de Bachar Al Assad contre sa population »

    Sur la peine de mort : la France appelle à un « moratoire » dans les pays où elle est pratiquée et défend l’abolition.

  • La SNCF se défend de donner des billets gratuits aux migrants
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2015/10/14/la-sncf-se-defend-de-donner-des-billets-gratuits-aux-migrants_4789467_3224.h
    Ben nan, la #sncf ne va pas offrir des places gratos aux #migrants, quoi ! Elle se défend !!!

    En revanche, « ce qu’on a mis en place est une possible gratuité de la réservation, pour attribuer des places numérotées à ces populations afin qu’elles restent groupées et qu’on évite tout risque de conflit entre voyageurs si jamais elles allaient occuper des places réservées par d’autres », a ajouté ce responsable. Il reconnaît au passage que les « équipes, soit en gare, soit à bord des trains, ont été appelées au discernement ».

    #ces_populations on n’avait pas lu ça encore @cdb_77 @sinehebdo #ça_pue_très_fort tout ça

  • De #Morano aux libertaires, #La_blancheur_est_toujours_borgne

    J’ai hésité à leur donner de la visibilité en les taguant ici, tant le simplisme haineux (et visiblement autosatisfait) de ce pauvre discours « libertaire » qui verse désormais ouvertement dans l’ornière d’un racisme crasse m’a révulsé, mais là aussi, la ligne de fracture est désormais profonde.

    Pour rappel, sont signataires de la Marche de la dignité, qui aura lieu le 31 octobre, d’éminentes pourritures telles que : Tariq Ramadan (que l’on ne présente plus), le rappeur Médine (qui est venu voir son pote Kémi Seba à la Main d’or), Houria Bouteldja (porte-parole du PIR, et accessoirement raciste et homophobe de service), des membres de la Brigade Anti-négrophobie, et une longue liste de personnes dont le discours nauséabond sera de circonstance pour Halloween.

    http://www.non-fides.fr/?Un-peu-d-agitation-contre-les

    #soliloque_blanc
    #racisme
    #PIR
    #marche_de_la_dignité
    #backlash_raciste
    #pattes_blanches_sous_drapeau_noir

    • Tags contre la #racialisation.

      Sont fêtés ce 8 mai 2015 les 10 ans d’un groupuscules d’universitaires #racialistes, le « Parti des Indigènes de la République », à la Bourse du travail de St Denis. Heureusement sans assises militantes et politiques concrètes, ce groupe bénéficie pourtant d’une visibilité assez importante et en tout cas disproportionnée. Pire, il profite d’une complicité larvée dans certains milieux politiques, malgré ses positions racialistes, racistes, homophobes et antisémites Ils sont également partisans du religieux, et défendent l’islam politique.
      Cette accointance avec des lambeaux de l’extrême gauche est sans doutes rendue possible du fait d’un certain vide politique, d’une culpabilisation importante à l’endroit de la banlieue et des immigrés ; tout cela prend place dans une période de confusion bien répandue. Au niveau international, générant encore d’autres effets de disproportion de visibilité, ils sont relayés par d’autres universitaires œuvrant dans les « post colonial » et « gender » studies.
      En réaction aux positions politiques du PIR on peut voir différents tags sur la Bourse du travail de St Denis et alentours.

      PIR dégage.

      Ni religion, ni racialisation, vive le communisme.

      Ni parti, ni indigène, ni république, vive la révolution.

      Nique la race, vive la lutte des classes, red panthers.

      Racialisteurs vous êtes des microfascistes

      Bouteldja, Soral, Dieudonné, Degagez

      http://seenthis.net/messages/412654

    • Les mouvements "libertaires" ou des mouvements "libertaires" essaient depuis une quinzaine d’année de s’implanter dans les banlieues. Évidement le PIR ou Ramadan représentent une belle épine dans le pied de l’offensive matérialiste dans les cités.

      La classe sans la race ?
      http://revueperiode.net/pour-deracialiser-il-faut-penser-la-race-et-la-classe
      Au vu de ce contexte, il est surprenant de constater que des secteurs de la gauche radicale comme de la gauche libérale tentent d’écarter la race de toute analyse de classe, et ce faisant, accordent à la classe une importance tellement plus grande qu’ils en viennent même à contester le recours à la race et au racisme comme catégories d’analyse.

      Le sociologue et activiste Pierre Bourdieu et son proche collaborateur Loïc Wacquant ont ainsi présenté une partie des analyses de la dimension raciale du pouvoir dans le monde, et en particulier le développement de l’action affirmative au Brésil, comme un désastre résultant de l’investissement massif des États-Unis dans l’exportation de certaines idées, relevant de la « ruse de la raison impérialiste ». Antonia Darder et Rodolfo Torres soutiennent quant à eux que le « problème du XXIe siècle » est l’utilisation de concepts tels que la « race » et la « blanchité » (whiteness), comme en écho aux positions du socialiste étatsunien Eugene V. Debs qui déclarait un siècle plus tôt que les socialistes – blancs, supposément – n’avaient « rien de particulier » à apporter aux Afro-américains, si ce n’est une place dans la lutte des classes.

      Ces observateurs considèrent toute focalisation sur la racialisation du pouvoir ou toute analyse structurelle de la blanchité comme autant d’« écrans de fumée », développés dans le seul but de « parvenir à masquer et brouiller les intérêts de classe ». Et si Darder et Torres concèdent encore que la question du « racisme » est digne d’intérêt, ce n’est même plus le cas du politiste critique Adolph Reed Jr. dans ses travaux récents. Ce dernier affirme que pour les militants, « la dénonciation du racisme est une sorte d’appendice politique : un vestige inusité d’un stade antérieur de l’évolution, le plus souvent inoffensif mais susceptible de s’enflammer dangereusement ». Pour Reed comme pour Debs, le « véritable clivage », c’est la classe.

      Ce rejet sans appel de la catégorie de race provient de tout ce qui en fait une catégorie d’un type différent de la classe : la déplorable tendance générale à l’associer à des considérations biologiques, qui se maintient en dépit de preuves scientifiques décisives ; l’acceptation tacite du nettoyage ethnique comme arme de guerre, les décennies de défaites des mouvements antiracistes dans certains pays, et les difficultés à rapprocher les différents combats au niveau international contre ce que leurs acteurs nomment le « racisme ». Ce contexte n’est pourtant pas une excuse pour un tel rejet.

      Il existe une forte tendance chez les marxistes à réduire les causes du racisme à la compétition sur le marché du travail. Pourtant, cette idée que le racisme n’est produit que par la compétition économique néglige cruellement le fait que les actes racistes sont parfois, peut-être même souvent, des actes de prise de pouvoir racial plutôt que de perte de pouvoir de classe (racial empowerment rather than class disempowerment). L’existence d’écoles et de quartiers exclusivement blancs s’explique moins que jamais par les discriminations structurelles à l’emploi, à l’heure où les lieux de résidence et de travail sont parfois très éloignés géographiquement. Et si l’on admet que certains des espaces les plus blancs de la société ne sont pas liés à la concurrence raciale au sein de la main d’œuvre, alors il faut comprendre que race et racisme se développent par-delà les rapports spécifiques de production et de reproduction.

      À partir des idées de Lénine sur la matérialité de l’idéologie, et de Du Bois sur le salaire psychologique que la race donne aux travailleurs blancs, nous comprenons que la race – comme le genre – configure les rapports de pouvoir de multiples façons. Comprendre le racisme implique de saisir les rapports de pouvoir existant séparément et au-delà des classes. L’histoire de la peine de mort aux États-Unis montre clairement que tuer un Blanc est considéré dans cette société comme un crime plus durement punissable que tuer un Noir, ce qui souligne la nécessité de comprendre que l’État joue non seulement un rôle de supervision, mais aussi de production de règles sociales fondées sur la race.

    • Je n’ai pas encore de position claire et définitive sur ce débat, mais nous sommes bien obligés d’admettre qu’une fois le racisme aboli, le dominé reste prisonnier de sa classe, et si l’on se contente des U.S.A, les problèmes d’une grande partie des non-blancs, n’en seront pas réglés pour autant.

      Au contraire, si les classes disparaissent, le racisme ne disparaitrait peut être pas, mais ses conséquences sur la vie des individus seraient, elles, nulles. A moins de recréer des classes fondées explicitement sur la « race », ce qui parait difficile au vue de nos connaissances scientifiques.

      Il apparait alors que la lutte contre le racisme n’a de sens, non pas « au-delà des classes », mais bel et bien au sein des classes opprimées.

      Il me semble, par ailleurs, que la critique du capitalisme, but avoué de Marx et Engels, n’a rien à voir avec la question des discriminations (surtout à l’embauche qui présuppose le salariat), si ce n’est dans l’allocation des richesses - mais peut-on alors parler de discrimination ? -, mais se réfère à l’exploitation des hommes par les hommes selon leur position dans le système de production (travailleurs et /ou propriétaires des moyens de production), cette dernière devant être abolie.

      En ce qui concerne l’utilisation du concept de race pour l’analyse des discriminations, est-il pertinent ou n’est-t-il pas, plutôt, l’expression d’une pensée a priori racisée, qui voit dans la pigmentation ce qui relève du territoire et des pratiques culturels qui s’y appliquent ?

      Et, pour finir, je me demande si les travailleurs non-blancs ont gagné plus grâce aux luttes universalistes de classe ou grâce aux luttes de races ?

      Je remercie par avance celles et ceux qui m’indiqueront des articles, des blogs, des livres, permettant d’avancer dans ma réflexion, en plus des arguments contradictoires, ou non, qu’ils pourront m’apporter.

    • @colporteur, merci, j’ai déjà lu ce texte, c’est d’ailleurs celui du message que tu as indiqué plus haut. C’est à partir de là que je me suis mis à réfléchir à ces sujets.

      Merci aussi @unagi je vais lire ça attentivement, et donc avec un regard critique.

      C’est marrant comme « race » et sexe/genre semblent liés. Ce n’a pourtant rien d’évident, si ce n’est chercher des discriminations sociales irréductibles à autre chose, et fondamentale dans nos sociétés. Il serait sans doute intéressant d’analyser pourquoi ce sont ces deux « concepts » qui sont privilégiés, et non, par exemple la « beauté », la pratique sportive (golf ou foot ?) ou, plus important pour moi - sans doute à cause de mon passage par l’anthropologie, mais aussi de ma condition de provincial né dans une petite ville - , la discrimination territoriale qui est aussi bien vrai pour les banlieues que pour les campagnes. Mais sans doute pour des raisons différentes : les campagnards, nous n’avons pas accès à beaucoup de pratiques culturelles, faisant de nous des imbéciles, car incultes, aux yeux des urbains tandis que ce serait plutôt la méfiance, la peur, qui poussent les bourgeois et petits bourgeois urbains à discriminer les banlieusards.
      Tout ceci est très vite dit, mais c’est juste pour aborder le sujet, histoire de donner du grain à moudre à nos cerveaux inquiets ;-)

      PS : Je devrais peut-être regarder de plus près la géographie. Comme d’hab, s’il y en a pour m’indiquer des sources (@reka ?), merci d’avance.

    • @PaulBétous
      Pour moi la ligne de fracture est claire :
      qui refuse que la race soit envisagée comme une catégorie politique, en se drapant ostensiblement et théâtralement, du haut de sa position de privilégié au sein des systèmes de rapports sociaux de domination de race, dans un discours « antiraciste » planant littéralement au dessus de la réalité,
      qui se permet, de surcroît, le coup de pied de l’âne en falsifiant et calomniant les tentatives de penser ces systèmes de rapports sociaux de domination de race par celleux-mêmes qui se trouvent infériorisé-e-s et l’objet de ce marquage politique, participe du maintien et de l’impossibilité de penser sérieusement le racisme, en prétendant avoir résolu la question avant même d’avoir admis qu’elle soit envisagée comme une question le ou la concernant ellui aussi.

      Quelques pistes à destination de lecteurs et lectrices de bonne volonté - ce que ne sont assurément pas les « libertaires » qui affectent de voir ici des « racialiseurs » ou de ne pas voir la race, puisque elle n’existe pas biologiquement - pour commencer de prendre conscience de l’existence de la race comme marqueur, comme catégorie politique, et sur la nécessité de devoir se salir les mains à la penser comme telle, plutôt que de refuser d’envisager nos (je présuppose que vous êtes blanc comme moi, je prends le risque de me tromper) privilèges et leurs conséquences sur notre propre pensée :

      Sur le racisme comme système : les écrits d’#Albert_Memmi (#Portrait_du_colonisé, Portait_d’un_juif, L’homme_dominé ont le mérite de dater de déjà 40 à 50 ans, et de renvoyer à leur complaisance les discours idéalistes moralistes des « antiracistes » qui prétendent pouvoir, sans avoir pris la peine de regarder de trop près leur propre situation, déjà se situer au-delà du racisme. En passant, l’auteur montre ce qu’il devenait des sincères prétentions humanistes des colons antiracistes, au sein du contexte colonial.
      Les écrits de #James_Baldwin, contemporains, en particulier invitent son lecteur antiraciste et ... blanc à commencer de prendre conscience, depuis la question du racisme anti-noir américain, de la nécessité dans laquelle il se trouve à se considérer comme partie prenante quoi qu’il s’imagine pouvoir penser contre lui, de ce système (je pense plus précisément à un entretien passionnant, « Le corps de John Brown : conversation entre James Baldwin et Frank Shatz », du 27 mars 1973. Il est disponible en ligne, ... sur le site du #Parti_des_Indigènes_de_la_République. Lequel comporte nombre de textes assurément critiquables, mais plus encore stimulants, pour un antiraciste blanc disposé à prendre le temps d’accorder un minimum de considération aux propos des #racisés.

      #Cases_rebelles est une radio et un site qui comporte plus d’une ressource qui invite là aussi à se fatiguer le cerveau à aller au delà des vieilles certitudes antiracistes blanches et à écouter ce que les racisé-e-s et autres infériorisé-e-s et minorisé-e-s ont à dire

      les travaux de #Louis_Sala-Molins sur le #Code_Noir (grassement calomniés par le milieu intellectuel blanc ces temps ci) et ceux, plus importants encore, de #Rosa_Amelia_Plumelle_Uribe (#La_férocité_blanche, "#Traite_des_noirs_traite_des_blancs, pour ne citer que ceux que j’ai lu), déconstruisent - un gros mot post-moderne, cheval de Troie libéral, vecteur d’impuissance, d’averses de grêle et de fin de la critique sociale, selon plus d’un « révolutionnaire » auto-proclamé - remarquablement les discours dominants sur l’esclavage, l’infériorité, et les explications racialistes partagées y compris par l’antiracisme quant à la situation présente de l’afrique , des africains, des afro-descendants.

      Sur le lien racisme/sexisme, des auteures matérialistes comme #Christine_Delphy (#Classer_dominer) ou #Nicole_Claude_Mathieu (#L'anatomie_politique) ou #Colette_Guillaumin (#L'idéologie_raciste) me semblent des plus stimulantes.

      Enfin, sur l’existence des privilèges, et la nécessité pour les privilégiés de les confronter, si vraiment ils veulent s’attaquer aux systèmes de rapports sociaux inégalitaires au sein desquels ils sont pris, des auteurs comme #Léo_Thiers_Vidal (#Rupture_anarchiste_et_trahison_pro-féministe, #De_l'ennemi_principal_aux_principaux_ennemis) ou #John_Stoltenberg (#refuser_d_être_un_homme) permettent de réaliser que, si l’on veut combattre le racisme, tenir un discours antiraciste en soi ne suffira jamais : il faudra à un moment ou à un autre chercher à se donner les moyens de _ refuser d’être un blanc - c’est à dire, avoir admis que l’on en est un, avoir pris conscience de la nécessité de se confronter à sa propre blancheur, c’est à dire à ces _privilèges de dominant dont aucun « antiracisme », peu importe qu’il soit libertaire, radical, révolutionnaire ou réformiste, ne nous privera jamais puisqu_’il prétend en avoir fini avant de les avoir pensés._

      Je n’ai pas inclus de liens, pas le temps de les rechercher, mais confier ces titres et nom à votre moteur de recherche favori vous permettra d’en savoir plus, et vous mènera aussi à plus d’un blog où ces auteur-e-s et leurs écrits et bien d’autres sont diffusés, discutés, critiqués (#nègre_inverti, #Mrs_Roots, etc.)

    • Merci @martin5 pour toutes ces références, il me faudra du temps pour m’imprégner de tout ça, car si j’ai bien une expérience vis à vis de l’immigration, mon épouse étant chilienne, et de la différence de traitement entre elle et moi de la part de la préfecture au moment de faire valoir ses droits, je n’en ai pas comme non-blanc, d’autant moins que, dans ma petite ville balnéaire, les individus non-blancs sont très peu représenter. La discrimination raciste la plus flagrante étant en relation avec les manouches (comme ils s’identifient eux-même, je le précise pour ne pas laisser penser qu’il s’agit de les stygmatiser par un terme péjoratif), mais il n’est jamais fait référence à leur couleur de peau.

      Nous verrons bien, à l’usage si je suis un lecteur de bonne volonté ;-)

    • @PaulBétous

      Mes excuses, je n’y reviens qu’aujourd’hui.

      le racisme ne disparaitrait peut être pas, mais ses conséquences sur la vie des individus seraient, elles, nulles.

      Je ne suis pas certain de vous comprendre.

      En fait, de mon point de vue, il me semble que c’est tout le contraire . Le racisme étant un système de hiérarchisation, un classisme pur, « aveugle à la race » pourrait très bien en apparences disparaître sous cette forme et ne subsister que comme « pur » racisme - qui, en tant que système de hiérarchisation sociale, serait évidemment lourd de conséquences très matérielles pour les individus s’y trouvant infériorisés. (D’une certaine façon, on pourrait peut-être argumenter que c’est à peu de choses près ce que le nazisme a prétendu être.)

      L’interpénétration des catégories politiques de race et de classe est plus qu’attestée au sein de la littérature socialiste dès le XIXème siècle (j’emploie évidemment ici le mot socialiste en un sens qui n’a plus cours depuis plus d’un siècle) : la racialisation du prolétariat européen a longtemps structuré le discours capitaliste (j’ai la flemme de retourner chercher des références ce matin). Pour ma part, j’en conclus - mais d’autres l’ont très bien fait avant moi - qu’on ne peut se permettre de prétendre penser trop longtemps indépendamment les uns des autres ces systèmes (classisme, racisme, sexisme,... liste non exhaustive) et les catégories qui les caractérisent.

      Par ailleurs, et ici je relate un petit peu une expérience de petit mec hétéro blanc et révolutionnaire libertaire si longtemps persuadé de détenir des outils dépassant d’avance les luttes (réputées « partielles, sociétales, particulières », etc.) antiracistes et féministes, des outils universels élaborés sans ces luttes « secondaires » : bien après des années de conflits répétés avec des féministes, la lecture de quelques textes en particulier m’a aidé à me faire éprouver cuisamment la nécessité de sortir sans regrets du bourbier idéaliste de telles prétentions.

      Je pense en particulier : Nos amis et nous de Christine Delphy ( Questions féministes , 1974 et 3975),
      Femmes et théories de la société : Remarques sur les effets théoriques de la colère des opprimés de Colette Guillaumin Sociologie et société,1981),
      (que j’ai lu des décennies après leur publication),
      et « Que vient faire l’amour là dedans ? Femmes blanches, femmes noires et féminisme des années mouvement » de Wini Breines (Cahiers du Genre, 2006).

      Je ne tiens pas à exagérer les effets possibles de la simple confrontation livresque, et je sais bien que ces lectures ont résonné avec ma propre histoire, faite d’une multitude d’autres expériences, lectures, disputes et discussions, mais il me semble que ces textes, de par les confrontations solidement argumentées qu’ils apportent, sont tout particulièrement propres - comme d’autres, assurément : c’est une nécessité que le PIR me semble assumer avec un courage et une ténacité admirables - à tester et tremper la bonne volonté des dominants.

      Aujourd’hui, je tiens que les écrits féministes et antiracistes sont riches d’analyses brillantes et éclairantes et irremplaçables. J’ai longtemps été un lecteur passionné de Marx et Bakounine, de Stirner, de Makhno, des Luxembourg, Pannekoek, Korsch et Rhüle, de Souvarine, des situs. Aujourd’hui, pour avoir appris entre temps que je n’avais jamais été indemne du racisme et du sexisme et que, bien que je ressente la nécessité de combattre racisme et sexisme, je ne l’étais toujours pas (indemne, exempt de racisme et de sexisme), ma weltanschauung n’est plus aussi simpliste et monolithique qu’autrefois. Je ne pense plus qu’il soit possible de prétendre penser le monde à partir des seuls outils forgés par l’expérience et les luttes « de classe » occidentales et masculines : non seulement aveugles aux autres expériences, mais aussi lourdement biaisés.

      Et je suis aussi un lecteur passionné d’Andréa Dworkin, de Christine Delphy, de Mona Chollet, d’Albert Memmi, de Franz Fanon, du PIR, d’une pléiade de blogs et d’auteures féministes et décoloniales, un auditeur passionné de Cases Rebelles, et j’en passe ; des personnes qui ne sont pas toujours d’accord, qui confrontent leurs analyses et leurs luttes. Cela dans la relative indifférence, quand ce n’est pas le mépris ouvert et face à l’hostilité déclarée d’une part conséquente d’un petit milieu d’héritiers actuels des mouvements ouvriers et révolutionnaires occidentaux qui se satisfait de végéter et de se racornir en pensant en quasi-autarcie, à qui les catégories de privilégiés blancs et masculins ne convient que trop bien.

      Et j’ai un peu mal à mon matérialisme quand je lis chez des « libertaires » des agressions et une imbécile hostilité telles que celle relatée ici.

    • @martin5, vous me dites :

      Je ne suis pas certain de vous comprendre

      C’est normal, car vous n’avez isolé qu’une petite partie du propos suivant :

      Je n’ai pas encore de position claire et définitive sur ce débat, mais nous sommes bien obligés d’admettre qu’une fois le racisme aboli, le dominé reste prisonnier de sa classe, et si l’on se contente des U.S.A, les problèmes d’une grande partie des non-blancs, n’en seront pas réglés pour autant.

      Au contraire, si les classes disparaissent , le racisme ne disparaitrait peut être pas, mais ses conséquences sur la vie des individus seraient, elles, nulles. A moins de recréer des classes fondées explicitement sur la « race », ce qui parait difficile au vue de nos connaissances scientifiques.

      Et vous le contredisez en rétorquant :

      En fait, de mon point de vue, il me semble que c’est tout le contraire . Le racisme étant un système de hiérarchisation, un classisme pur , « aveugle à la race » pourrait très bien en apparences disparaître sous cette forme et ne subsister que comme « pur » racisme - qui, en tant que système de hiérarchisation sociale, serait évidemment lourd de conséquences très matérielles pour les individus s’y trouvant infériorisés.

      Vous voyez bien que si je dis qu’une fois les classes disparues, le racisme n’a plus de prise sur les individus, vous ne pouvez élaborer votre réponse, en partant de l’idée qu’il y aurait des classes, à moins de penser qu’un monde sans classes est impossible.
      Votre commentaire ("il me semble que c’est tout le contraire") pourrait même laisser croire qu’une division de la société en classes économiques est un rempart contre une société divisée en classe selon la race.

      De mon côté, parmi les lectures conseillées, je n’ai lu pour l’instant que « Les femmes issues de l’immigration en Seine Saint-Denis » et « L’homme dominé » de Memmi. Et dans les deux, les auteurs notent l’importance primordiale de la domination économique, et notamment de la (sous ?) culture spécifique des classes opprimées, dans les rapports perçus comme racistes par celleux qui en sont victimes. Le premier explique clairement que ce n’est qu’avec la fin des usines que la « race » a pris le pas sur le statut économique. Et le second, nous parle bien plus de relations entre cultures différentes, notamment avec des religions différentes, que de luttes des races. Si ce n’est son affirmation, totalement erronée, voire préalablement raciste vous l’admettrez, selon laquelle il existerait une culture noire. Il suffit de regarder la multiplicités des cultures africaines subsahariennes pour se convaincre du contraire.
      Ces lectures me renforceraient plutôt sur la prépondérance de l’origine géographique (même fantasmée) et de la différence de coutumes, de pratiques, dans ce que l’on peut voir, et qui est nommé aujourd’hui, comme du racisme.

      Enfin l’article sur les femmes issues de l’immigration montre également que la discrimination de genre et la discrimination de race, ne fonctionnent pas de la même façon :

      Les jeunes femmes issues de l’immigration cumulent donc les discriminations dans l’accès à l’emploi comme l’ensemble des jeunes issus de l’immigration d’une part et les discriminations salariales comme l’ensemble des jeunes femmes. Au sein d’une même catégorie d’emploi la discrimination salariale liée à l’origine s’atténue, mais celle liée au genre ne diminue pas.

    • Vous voyez bien que si je dis qu’une fois les classes disparues, le racisme n’a plus de prise sur les individus, vous ne pouvez élaborer votre réponse, en partant de l’idée qu’il y aurait des classes, à moins de penser qu’un monde sans classes est impossible.
      Votre commentaire (« il me semble que c’est tout le contraire ») pourrait même laisser croire qu’une division de la société en classes économiques est un rempart contre une société divisée en classe selon la race.

      je me répète (je n’aurai pas l’occasion d’y revenir de quelques jours)

      _ L’interpénétration des catégories politiques de race et de classe est plus qu’attestée au sein de la littérature socialiste dès le XIXème siècle (j’emploie évidemment ici le mot socialiste en un sens qui n’a plus cours depuis plus d’un siècle) : la racialisation du prolétariat européen a longtemps structuré le discours capitaliste (j’ai la flemme de retourner chercher des références ce matin). Pour ma part, j’en conclus - mais d’autres l’ont très bien fait avant moi - qu’on ne peut se permettre de prétendre penser trop longtemps indépendamment les uns des autres ces systèmes (classisme, racisme, sexisme,... liste non exhaustive) et les catégories qui les caractérisent.

      Je ne peux faire mieux que vous inviter à envisager plus de complexité qu’il ne me semble en lire ici dans vos propos, et que cela puisse prendre du temps.
      Je n’ai pas cherché à vous _convaincre
      de quoi que ce soit.

      Si ce n’est peut-être de faire place à une chose : conçu comme universel, le modèle classiste issu des luttes révolutionnaires occidentales envisage pour des raisons historiques assez connues la société que les êtres humains - tou-te-s - se font depuis une position particulière : celle d’une chair à travail masculine, blanche. Aujourd’hui en panne, une partie des tenants de ce modèle, de ce paradigme, préfère jetter violemment l’opprobre (antisémites ! racialistes ! libéraux ! diviseurs ! déconstructivistes ! etc - la virulence est variable) sur celleux qui parlant depuis la position autre qui leur est faite au sein du même monde humain, ont aussi recours à d’autres outils pour le penser, et imposent, par leur simple accès à la parole, une conception plus complexe du même monde.