Le pillage des retraites des travailleurs américains

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    http://www.wsws.org/fr/articles/2016/fev2016/pers-f11.shtml

    Les travailleurs semblaient en état de choc. Comment cela pouvait-il se produire ? N’avaient-ils pas travaillé toute leur vie, passé des années seuls sur la route, brisé leur corps, raté des centaines d’événements familiaux, eu des mariages tendus ou ruinés, pour un peu de sécurité dans leur retraite ? Ces garanties n’étaient-elles pas contractuelles ? Des institutions comme le gouvernement, les tribunaux, les syndicats, la presse n’existaient-elles pas pour empêcher de telles injustices ?

    L’histoire, écrivait le révolutionnaire russe Léon Trotsky, n’est pas bienveillante, elle est cruelle. Comme une belle-mère acariâtre, elle donne des coups en guise de leçons, pas des caresses.

    Ces travailleurs ont en effet été informés par des lettres reçues pendant les fêtes de Noël, que les institutions politiques officielles avaient conspiré pour leur voler tout repos dans les dernières années de leur vie. Aux yeux de la société capitaliste, ils n’ont pas de droits, leur vie ne signifie rien et ils devraient juste se dépêcher de mourir.

    La campagne de démantèlement des retraites fait partie d’un complot visant à détruire tous les acquis sociaux gagnés par les travailleurs au cours de plus d’un siècle de lutte – une conspiration qui s’étend, au-delà de l’Amérique, au monde entier.

    C’est une contre-révolution sociale, en cours depuis des décennies. Elle a vu la destruction de millions d’emplois manufacturiers américains, des coupes claires dans les salaires, la remise en cause des avantages pour la santé, l’éviscération des programmes sociaux, un assaut frontal sur l’éducation publique, et le remplacement de pensions à prestations définies par des systèmes liés à la bourse.

    En conséquence de cette offensive de la classe dirigeante, la part de la population des États-Unis qui reçoit une pension à prestations déterminées a chuté de près de 30 pour cent en 1980 à moins de 3 pour cent aujourd’hui.

    La contre-révolution sociale s’est intensifiée depuis la crise financière de 2008-2009. Afin de payer pour le sauvetage des banques, pour lequel on a remis quelque sept mille milliards de dollars à Wall Street, le gouvernement Obama, avec l’appui et la collaboration des syndicats, a intensifié l’attaque du niveau de vie de la classe ouvrière.