Au Liban, la presse, pourtant à couteaux tirés sur la plupart des sujets, a titré de façon quasi-unanime sur la disparition du « boucher de Cana » (Al-Akhbar, quotidien de gauche) ou de « l’assassin de Cana » (An-Nahar, quotidien de droite). Une référence au massacre de 106 civils libanais, dans un village du sud du pays, sous des obus tirés par l’armée israélienne, en 1996, à l’époque où M. Pérès était premier ministre, en représailles à des actions de guérilla du Hezbollah.
L’Orient Le Jour, un quotidien francophone, est revenu en détail sur ce drame, qui éclipse, dans l’esprit de tous les Libanais, l’investissement de l’ex-leader travailliste dans le processus de paix – inabouti – avec les Palestiniens. Le journal, lu par l’élite économique libanaise, a notamment publié un entretien avec Timor Goksel, qui était alors le porte-parole de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul). C’est dans l’une de ses bases, où elles s’étaient réfugiées en pensant être à l’abri, que les victimes de Cana ont trouvé la mort.
Les Israéliens « savaient qu’il n’y avait que des civils et des militaires de la Finul dans la zone. Ils avaient les cartes de la zone. En outre, un drone ainsi que plusieurs hélicoptères israéliens survolaient la zone. (…) Dire que c’était une erreur [comme l’ont fait les autorités israéliennes] n’est qu’un mensonge », assène l’ancien porte-parole des casques bleus.