• Avec la fin de la trêve hivernale, les squats sous la menace des expulsions
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/04/24/avec-la-fin-de-la-treve-hivernale-les-squats-sous-la-menace-des-expulsions_6

    Alors qu’une proposition de loi « antisquat » a été votée en deuxième lecture à l’Assemblée nationale le 4 avril, les habitants et les associations s’inquiètent d’un durcissement concernant les mesures d’évacuation des lieux occupés illégalement.

    [...] Avec la fin de la trêve hivernale, le 31 mars, elles craignaient de se retrouver à la rue. Le 20 avril, le juge a tranché en leur faveur : elles pourront rester jusqu’en décembre. Si, à Montreuil, ces femmes ont obtenu un petit « répit », plusieurs squats ont été évacués, comme le Malaqueen – un squat et centre social autogéré implanté à Malakoff (Hauts-de-Seine) depuis 2021. « Les squats ne sont pas soumis à la trêve, mais il y a normalement une forme de tolérance durant l’hiver », explique Manuel Domergue, directeur des études de la Fondation Abbé Pierre, qui rappelle que le contexte de la proposition de loi portée par les députés Renaissance Guillaume Kasbarian (Eure-et-Loir) et Aurore Bergé (Yvelines) contre l’occupation illicite des logements contribue à détériorer la situation.

    Ce texte, déposé par les députés de la majorité et adopté en deuxième lecture par l’Assemblée nationale le 4 avril, est largement décrié, que ce soit par la Défenseure des droits, par la Commission nationale consultative des droits de l’homme ou encore par les rapporteurs spéciaux de l’ONU. Il prévoit de sanctionner le squat du domicile d’autrui de trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende, soit des peines trois fois plus lourdes qu’actuellement. Squatter des bâtiments vides ou désaffectés, y compris ceux destinés à un usage commercial, agricole ou professionnel, exposerait à deux ans de prison et 30 000 euros d’amende, alors que cela ne constitue pas pour l’instant un délit.

    [...] La préfecture indique pour sa part avoir attendu la fin de la trêve hivernale pour appliquer la loi et affirme avoir proposé des hébergements pour deux ménages (dont une famille avec un enfant) qui ont été refusés.

    Les habitants du Malaqueen avaient reçu un premier ordre d’expulsion le 22 août 2022 mais avaient obtenu un délai. Le 1er avril, le second ordre d’expulsabilité était tombé : pour les occupants, ce n’était plus qu’une question de jours. Depuis cette date, les habitants s’étaient activés à vider les lieux, et, si quelques chambres restaient occupées, une partie d’entre eux avaient déjà quitté les lieux. « Ils ont trouvé refuge dans d’autres squats ou chez des amis, que du temporaire », regrette Maya (les personnes citées par leur prénom ont requis l’anonymat), l’une des soutiens du squat. [...]

    https://justpaste.it/da8nz

    https://paris-luttes.info/communique-du-malaqueen-menace-d-16889
    https://actu.fr/ile-de-france/malakoff_92046/malakoff-une-quarantaine-de-personnes-expulsees-du-squat-du-malaqueen_59023493.

    #squats

  • Opération Wuambushu : Affrontements entre forces de l’ordre et délinquants à Tsoundzou - Mayotte la 1ère
    https://la1ere.francetvinfo.fr/mayotte/operation-wuambushu-affrontements-entre-forces-de-l-ordre-et-del

    La situation, selon nos informations, aurait rapidement dégénéré. « C’est la débandade » nous dit une source « c’est le bordel » pour une autre. Des affrontements qui se déroulent dans le cadre de l’opération Wuambushu. Depuis vendredi, la #CRS_8 est mobilisée sur Tsoundzou.

    Des fonctionnaires de #police auraient été encerclés. Certains policiers auraient dû faire usage de leur arme à feu pour se dégager. La CRS 8 et le Raid sont intervenus sur place. Depuis samedi, huit CRS, dont six ce dimanche, seraient blessés selon une source policière.

    Les affrontements se sont déroulés en marge d’une opération de police de lutte contre l’immigration clandestine qui a entraînée l’interpellation de 12 étrangers en situation irrégulière.

    https://seenthis.net/messages/999990#message1000194

    #Mayotte

    • Communiqué intersyndical (CGT-FSU-Union syndicale Solidaires) : Mayotte - Contre l’opération Wuambushu et pour un réel accès aux droits
      https://solidaires.org/sinformer-et-agir/actualites-et-mobilisations/internationales/communique-intersyndical-mayotte-contre-loperation-wuambushu-et-pour-un-

      Communiqué commun ADDE / Gisti / LDH / SAF / ABP : Mayotte : il est urgent d’y rétablir le droit
      https://www.gisti.org/spip.php?article6999

      Dans une tribune, 170 soignants installés à Mayotte font part de leurs vives inquiétudes sur l’impact sanitaire de l’opération Wuambushu
      https://www.megazap.fr/Projet-Wuambushu-Des-soignants-de-Mayotte-expriment-dans-une-tribune-leurs-p

    • Reconquête.
      Mayotte : en prélude à l’opération « Wuambushu », la CRS 8 a tiré plus de 600 grenades
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/04/24/mayotte-en-prelude-a-l-operation-wuambushu-la-crs-8-a-tire-plus-de-600-grena

      Engagés dimanche aux alentours du village de Tsoundzou, les policiers ont également utilisé des balles réelles à une dizaine de reprises « vers le sol et pour faire fuir ».

      Pas moins de 650 grenades lacrymogènes, 85 grenades de désencerclement, 60 tirs de lanceurs de balles de défense (LBD) : la CRS 8, d’après le bilan qu’elle a établi, n’a pas lésiné sur les moyens pour tenter de faire fuir « une centaine d’assaillants armés de machette », dimanche 23 avril, alors que cette unité, présentée comme le fer de lance des CRS nouvelle génération, connaissait à Mayotte sa première projection outre-mer. Les affrontements, qui ont duré une partie de la journée, ont causé dix-neuf blessés parmi les forces de l’ordre, principalement touchés par des jets de cailloux.

      Les fonctionnaires de deux sections de « la 8 » ont même ouvert le feu à douze reprises à l’aide de leurs pistolets automatiques « vers le sol et pour faire fuir » les assaillants, selon plusieurs témoignages, alors que de tels tirs d’armes de poing sont rarissimes dans un contexte de maintien de l’ordre ou de violences urbaines, même en cas de situation extrêmement dégradée.

      Ces heurts ont offert un prélude de violence à la vaste opération « #Wuambushu » de lutte contre la délinquance et l’immigration illégale dans l’île voulue par le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin. Dépêchés dans cet archipel depuis le mardi 18 avril, une quarantaine de fonctionnaires de la CRS 8 ont été pris à partie dès leur arrivée aux abords du village de Tsoundzou, à environ 15 kilomètres au sud de Mamoudzou, la capitale de fait de l’archipel, située sur l’île de Grande-Terre.

      C’est précisément dans cette localité de Tsoundzou que se regroupent, depuis les premières opérations de « décasage » menées dans les bidonvilles de la région, des centaines de Comoriens, souvent immigrants clandestins, l’une des cibles prioritaires de « Wuambushu ».

      « Opération de reconquête du terrain »

      Depuis plusieurs mois, les services de sécurité disent enregistrer à Tsoundzou une hausse notable de la délinquance, notamment des faits de racket d’habitants, de vols et des attaques perpétrées contre les forces de l’ordre, la gendarmerie essentiellement, qui contrôle la quasi-totalité de l’archipel.

      Dimanche, au lendemain du caillassage d’un convoi de véhicules de la gendarmerie, des forces de police ont tenté d’investir Tsoundzou, CRS 8 et détachement du RAID en tête. Sur place, sous une pluie tropicale battante et par une température de près de 40 °C, les policiers ont essuyé tirs de cailloux depuis le couvert très dense offert par la végétation, tandis qu’une centaine d’individus, jeunes pour la plupart, dressaient des barrages à l’entrée du village, enflammaient des palettes et tentaient d’attirer les forces de l’ordre dans la « cambrousse ».

      « On est sur une opération de reconquête du terrain, a déclaré dimanche à l’Agence France-Presse le commandant divisionnaire fonctionnel Jean-Louis Sanchet, responsable de la CRS 8. [C’est] un terrain qu’ils connaissent et pas nous. »
      Dimanche après-midi, des effectifs du RAID – dont une antenne est présente sur place de manière constante depuis la fin novembre 2022 – ont également été mobilisés pour tenter d’interpeller les jeunes gens retranchés dans les collines avoisinant la localité de Tsoundzou. Sans succès.