• Le scandale du chlordécone en #Martinique et en #Guadeloupe | Le mensuel
    https://mensuel.lutte-ouvriere.org/2023/06/26/le-scandale-du-chlordecone-en-martinique-et-en-guadeloupe_72

    Texte de l’exposé introductif au débat organisé par les militants trotskystes de #Combat_ouvrier à la fête de Lutte ouvrière, à Presles, le 28 mai dernier.

    Sommaire :
    – Les origines du #chlordécone
    – Un #pesticide reconnu comme toxique dès les années soixante
    – Les effets du chlordécone sur les ouvriers de la banane
    – Les effets sur la santé des populations
    – L’État complice des empoisonneurs
    – Scandale dans le #scandale  : le non-lieu
    – La lutte doit continuer

  • L’Union européenne fragilisée par la guerre en Ukraine et par l’aggravation des tensions internationales | Le mensuel
    https://mensuel.lutte-ouvriere.org/2023/06/26/lunion-europeenne-fragilisee-par-la-guerre-en-ukraine-et-par

    [...] L’existence de l’UE est un produit des contradictions du capitalisme pourrissant  : les frontières nationales sont depuis longtemps dépassées et les capitalistes eux-mêmes ont besoin de développer des formes d’unification et de coopération. Mais ils ne peuvent fondamentalement pas se passer des États nationaux à leur service et des prés carrés qu’ils leur procurent.

    Dans cette période d’aggravation des tensions économiques et militaires, l’Union européenne peut encore servir aux capitalistes européens pour tenter de résister à la concurrence américaine, et parce qu’elle leur fournit un marché intérieur bien plus vaste que le plus grand des marchés nationaux. Mais elle peut aussi devenir un cadre dépassé, du point de vue de la bourgeoisie, face à l’aggravation de la crise mondiale du système capitaliste.

    Que l’Union européenne reste utile aux bourgeoisies européennes et qu’elles la préservent, ou qu’elle devienne gênante pour les pays qui voudraient mener leur propre barque, ne change pas grand-chose pour les travailleurs, au sens où les États nationaux, tout comme l’Union européenne, sont des outils au service de la bourgeoisie  : que les coups viennent de Bruxelles ou de Paris, ils restent des coups. Mais il est certain que les politiciens de la bourgeoisie, toutes tendances confondues, chercheront à solidariser les travailleurs avec la politique que leur dicteront les intérêts de leurs capitalistes  : soit avec des discours sur la paix et l’unité entre les peuples européens, qui masquent les négociations de marchands de tapis entre pays de l’UE et la politique impérialiste de l’Europe dans le monde, soit avec des discours sur la défense de la nation contre les diktats européens. Dans les deux cas, ces discours servent et serviront à mettre la population à la remorque des intérêts de la bourgeoisie.

    Les travailleurs européens n’ont pas à choisir entre l’UE et l’État national, qui sont deux instruments de la bourgeoisie. Face aux bruits de bottes, les travailleurs ont à défendre leur propre politique, qui implique une perspective internationaliste. [...]

    • Certes, l’Union européenne cherche aussi à soutenir directement les capitalistes européens, comme elle l’a d’ailleurs fait au moment de la crise du Covid. Le Pacte vert, déclinaison du Plan industriel vert, augmente, sous prétexte de lutte contre le dérèglement climatique, les taxes sur les produits importés depuis des pays plus émetteurs de gaz à effet de serre, pour que ces produits importés soient taxés de la même façon que les entreprises produisant en Europe, qui doivent payer une taxe carbone lorsqu’elles dépassent un certain seuil d’émissions. Mais c’est peu de chose par rapport à l’impasse des négociations sur des sujets autrement brûlants. En particulier, les pays membres s’empoignent sur la réforme du marché européen de l’électricité. Actuellement, le prix de gros de l’électricité est déterminé principalement par le coût de la matière première la plus chère  ; l’explosion des prix du gaz a donc fait monter le prix de l’électricité même en France, dont la production électrique est surtout nucléaire. Dans le contexte actuel, ce système est plus adapté aux intérêts des industriels allemands, qui s’opposent farouchement à sa refonte. Quant à la politique en matière monétaire, elle se heurte elle aussi à l’existence d’États et de budgets nationaux  : alors que l’Allemagne plaide pour des taux d’intérêt européens plus élevés, l’Italie, particulièrement endettée, risque d’en souffrir, car elle devrait emprunter à un taux encore plus coûteux sur les marchés financiers.

      En réalité, dans l’UE, toute évolution des règles commerciales et financières entre États est, depuis toujours, le produit de longues et complexes tractations. Ce n’est qu’en 2023 que 17 pays membres de l’UE ont réussi à créer un brevet unitaire, évitant aux industriels de déposer un brevet dans chaque pays membre, et ils ont pour cela dû signer un accord intergouvernemental sans lien juridique avec l’UE, parce que certains pays membres s’y sont toujours refusés, comme l’Espagne. Et il a fallu dix ans pour parvenir à une directive imposant, en 2024, un chargeur universel pour les téléphones portables vendus dans l’UE. À un tout autre niveau, face au plan américain, il a fallu des mois pour acter le simple principe d’un fonds de soutien, le Fonds souverain européen, en février 2023. Sa mise en place, si elle aboutit, impliquera des négociations serrées entre les pays membres pour son utilisation, d’autant que, s’il est soutenu par la France et l’Italie, l’Allemagne et les Pays-Bas n’en ont accepté le principe qu’à reculons. On est très loin d’une capacité de réaction comparable à celle de l’État américain.

      De fait, les pays membres de l’UE les plus riches mènent chacun sa propre politique, tant pour protéger leurs industriels contre la concurrence au sein du marché européen que pour conserver leur place sur le marché américain. Et, pour y parvenir, tous n’ont pas les mêmes moyens. L’Allemagne, particulièrement touchée par la hausse du prix de l’énergie du fait du poids des importations de gaz russe dans son approvisionnement avant la guerre, a annoncé un plan de 200 milliards pour soutenir ses capitalistes, en plaçant ses partenaires européens devant le fait accompli. Si tous les États européens soutiennent massivement leurs capitalistes, les moyens dont dispose l’État allemand lui donnent un poids bien supérieur à celui des autres, y compris de la France. Ce plan allemand, du fait de son ampleur, risque donc d’aggraver la course aux subventions en Europe et la concurrence entre pays membres, au point que le journal Les Échos, en octobre 2022, le qualifiait de «  bombe à retardement pour l’Europe […] qui risque de devenir un véritable Far West  » .

  • Grande-Bretagne  : où en est le renouveau des grèves  ? | Le mensuel
    https://mensuel.lutte-ouvriere.org/2023/06/26/grande-bretagne-ou-en-est-le-renouveau-des-greves_725159.htm

    [...] Aujourd’hui, des grèves continuent dans les musées et les bibliothèques, au ministère de l’Intérieur, etc. Le renouvellement récent de votes en faveur de la grève dans différents secteurs (notamment parmi les cheminots RMT et ASLEF) montre que la colère n’a pas disparu, la détermination à riposter non plus. Le sentiment que les grèves en pointillé et isolées les unes des autres ne permettront pas de gagner est répandu  : bien des travailleurs expriment l’aspiration à une grève générale où se retrouveraient tous les exploités.

    Mais cette perspective n’est pas défendue par le Trades Union Congress (TUC)13, censé pourtant incarner une certaine solidarité ouvrière. Il se contente d’en parler, sans pousser aucun des syndicats ni aucune des fédérations qu’il chapeaute à faire converger les grèves. Alors que les travailleurs sont confrontés à des difficultés grandissantes, les directions des grands appareils syndicaux s’abritent derrière le prétexte de l’illégalité des grèves de solidarité pour ne pas appeler à une riposte d’ampleur. En fait, ces appareils ont moins peur de la loi que de leur base. Certes, effrayés des attaques légales qui pourraient leur tomber dessus si les luttes s’amplifiaient, ils ont surtout peur de grèves qui, en faisant tache d’huile et en se prolongeant, permettraient aux travailleurs du rang d’éprouver leur force collective en tant que classe, et d’échapper à leur tutelle.

    Ce qui sera crucial dans les mois à venir, ce sera donc la capacité des travailleurs à faire sauter les carcans que les directions syndicales ont réussi jusqu’à présent à leur imposer. [...]