• Renaissance ukrainienne au sein de la patrie mère | L’Occidentaliste
    https://hayansidaoui.net/node/339

    Je ne traiterai pas en détail des considérations militaires car il faudrait être dans le déni total ou aveugle ou stupide pour douter de la large supériorité de l’armée russe qui atteindra sans l’ombre d’un doute tous ses objectifs en Ukraine, objectifs qui se résument en une phrase : ramener l’Ukraine au bercail ! 

    Je me contenterai de deux observations globales, issues de ma lecture personnelle, sur la situation militaire. 

    D’abord je présenterai un résumé condensé de l’Histoire de l’Ukraine, accompagné de quelques références, pour bien situer le contexte et les coulisses de l’opération militaire russe, ensuite je m’attarderai plus longtemps sur le contexte géopolitique tentant, autant que faire se peut car contrairement à quelques prétendus « analystes » je n’ai pas accès aux secrets des puissants, d’élucider les enjeux réels pour tous les protagonistes, les répercussions probables sur la scène internationale, tant sur le plan économique que militaire ou encore politique, et les perspectives qu’inévitablement s’imposeront à l’issue de cette guerre, tout en les inscrivant dans un contexte global à l’échelle mondiale. 

    LE CONTEXTE INTERNATIONAL

    J’avais posté ceci le 27 février dernier : « L’opération russe en Ukraine est un fait majeur de ce siècle mais n’oublions pas pour autant les crimes contre l’humanité commis par l’Occident et par les sionistes et qui continuent à commettre en Palestine, au Yémen et au Nord de la Syrie. » puis le 1er mars ceci : « Ceux qui n’ont pas encore compris qu’en Ukraine et qu’en Syrie il s’agit de la même guerre avec les mêmes protagonistes n’ont rien compris à la géopolitique. »

    La guerre qui se déroule en Ukraine, à l’instar de celles qui se déroulent en Syrie , au Yémen et ailleurs, est par excellence une guerre entre l’Occident et son OTAN sionisé d’une part et la Russie et le reste du Monde libre, ou qui aspire à le devenir, et résistant au sionisme mondial d’autre part ! 

    Je persiste à croire, comme je le fais depuis 2015, que nous vivons une seconde guerre froide avec un net avantage à l’Est ! 

    Après la libération décisive d’Alep, je le répète pour la énième fois, j’avais écrit « le Monde entame sa bascule à l’Est… ».

    Récemment j’avais remarqué que l’opération militaire en Ukraine n’est qu’un épisode de cette guerre entre Est et Ouest qui se déroule sur un front qui court de la mer baltique jusqu’à la mer d’Oman

    .......La suite sur le lien dessus

  • ♦ Kafr Kassem, 1956. Derrière le massacre, un plan d’expulsion des Palestiniens d’Israël – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2022/09/08/%e2%99%a6-kafr-kassem-1956-derriere-le-massacre-un-plan-dexp

    « CE QUE NOUS AVONS DIT DÈS LE PREMIER JOUR… »
    Le 29 juillet 2022, la députée palestinienne israélienne de la Liste commune Aida Touma-Sliman avait réagi à la publication tardive des protocoles : « Aujourd’hui, ce que nous avons dit dès le premier jour a été révélé : le massacre choquant de Kafr Kassem en 1956 était un meurtre délibéré, faisant partie d’un plan de déportation des résidents du Triangle ! Les protocoles publiés prouvent qu’Israël n’a pas seulement assassiné de sang-froid cinquante citoyens arabes, mais qu’il a également planifié « l’établissement de lieux clos » et le « transfert de populations », non seulement en 1948, mais aussi sous le régime militaire des années 1950 ».

    Épuration ethnique, camps, transfert de populations : ces notions hantent la population palestinienne d’Israël depuis l’origine de l’État. Le massacre de Kafr Kassem n’est qu’un des jalons les plus hideux de son histoire. Et le rejet, plusieurs fois répété par le parlement israélien, de la reconnaissance officielle du drame par l’État nourrit son ressentiment. La dernière tentative a donné lieu à un décompte édifiant : le 26 octobre 2021, seuls douze députés (dont onze Arabes) ont voté en faveur d’une proposition de loi visant à commémorer le massacre1, et 93 l’ont repoussée.

    ..La suite sur le lien dessus

  • ♦ Parlons (Inter) Net – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2022/09/08/%e2%99%a6-parlons-inter-net

    Tiens, « Pourquoooîîî ? » demandait jadis le clown Grock. Nous, on veut juste que perdure la démocratie en Ukraine. Zelensky a interdit 11 partis. Macron le supplie : « Alleeez, Volodymyr, 10 seulement, alleeez ! ».

    Théophraste R. Auteur de la notice secrète : « Comment mettre en panne un canon Caesar ? ».

  • « Kamel Daoud, écrivain français : Les combats irrésolus d’un espace littéraire algérien dominé » – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2020/06/10/kamel-daoud-ecrivain-francais-les-combats-irresolus-dun-espa

    J’ai été vivement interpellé par l’opinion d’un lecteur du « Quotidien d’Oran » (« Kamel Daoud. L’arbre aux fruits mûrs », 31 mai 2020) relative à un supposé positionnement de Kamel Daoud sur l’algérianité et sur le patriotisme, deux marqueurs qui ne ressortissent pas de son discours habituel de « briseur de totems ». Je lis sous la plume de ce lecteur enthousiaste que cet écrivain serait dans notre pays l’actuel parangon de la vertu nationale et patriotique, se prévalant d’un « incommensurable amour de la patrie ». Mieux : « Il personnifie l’algérianité… ».

    S’agit-il, ici, d’une excessive idéalisation ? Elle peut induire en erreur les lecteurs du « Quotidien d’Oran », en particulier, et les Algériens, en général, car elle ne correspond pas à des faits et à des engagements prouvés de Daoud envers l’Algérie et sa littérature. Il convient de faire un nécessaire rappel sur ce qui a été un imprévisible parcours d’écrivain-chroniqueur.
    L’exception Daoud

    Le Kamel Daoud pour lequel beaucoup d’Algériens ont les yeux de Chimène est un pur produit de la France. En Algérie, il a été, le plus visiblement, un chroniqueur du « Quotidien d’Oran » (« Raïna Raïkoum ») et, sans doute a-t-il bénéficié sous le règne du président Abdelaziz Bouteflika d’un succès d’estime mesuré qui est celui du bouffon du roi, qui peut – sans risque assumé – lui cracher à la figure ses amères vérités. Et chacun de rire ou de s’attrister de ses imparables facéties et saillies. En termes d’audience, son irruption, en 2014, dans les champs littéraire et médiatique français (plus précisément germanopratins), qui l’ont porté et créé, est stupéfiant et sans précédent. Chroniqueur de presse, auteur de quelques textes sans prétention littéraire publiés par Dar El Gharb, à Oran, il n’a pas de profondeur réelle dans l’écriture littéraire et ses dispositions et ses capitaux dans ce domaine étaient (et restent) limités. Les conditions de sa réussite, autant expéditive que surprenante, sont connues et ont été diversement analysées, en Algérie même, dans le remarquable essai d’Ahmed Bensaada, « Kamel Daoud. Cologne, contre-enquête » (Tizi-Ouzou, Les Éditions Frantz Fanon, 2016), qui reste une lecture précieuse et incontournable et, en partie, à l’étranger, dans l’étude de l’Américaine Alice Kaplan revisitant le passage de Camus à Oran (« En quête de ‘‘L’Étranger’’ », Paris, Gallimard, 2016). Cette réussite ne tient pas de la génération spontanée : elle a été consciencieusement accompagnée. J’ai noté dans plusieurs contributions publiques que ce succès devait moins à une qualité éminemment littéraire des œuvres : six ans après son édition française, « Meursault, contre-enquête » (2013-2014) est entré dans une zone d’oubli après la bruyante réception critique qui a accueillie sa parution et « Zabor ou les psaumes » (2017), renouant avec les semblables techniques d’écriture, la répétition en filigrane d’une œuvre du patrimoine littéraire universel (dans ce cas le « Robinson Crusoé » (1719) de l’Anglais Daniel Defoe), a été sanctionné par une médiocre recension critique française et occidentale.

    Une stratégie d’écrivain payante

    La stratégie qu’a utilisée à l’envi Daoud pour s’imposer en France est celle du buzz viral qu’il a auparavant longuement expérimentée, en Algérie, dans les colonnes du « Quotidien d’Oran ». Ainsi qu’en témoignent ses chroniques sur le martyrologe palestinien, à Ghaza, et le sexe migrant, à Cologne (Allemagne). Au printemps 2014, alors qu’Israël lançait contre la bande de Ghaza son opération « Plomb durci », qui s’inscrit dans la lignée des terribles crimes génocidaires contre l’Humanité, Daoud affirmait crânement son indifférence au malheur des Palestiniens. Bien plus que l’hommage d’un « Arabe » au centenaire de la naissance de l’écrivain pied-noir, prix Nobel de littérature 1957, son propos, volontairement provocateur sur la souffrance de l’enclave palestinienne, lui apportera le soutien appuyé et inconditionnel de l’écrivain Pierre Assouline, chef de file du lobby sioniste du champ littéraire français, juré du Prix Goncourt, très actif dans les cuisines frelatées de l’édition germanopratine. Et par capillarité ceux des philosophes Bernard-Henri Lévy et Alain Finkielkrault, de l’Académie française, autres agents d’influence au-delà des milieux médiatique et littéraires. Mais aussi du philosophe Michel Onfray, affichant un chemin de singularité dans le champ intellectuel français, et de journalistes parisiens puissamment établis, Martine Gozlan, Natacha Polony, Raphaël Enthoven. Si son « Meursault » – dont plusieurs passages ont été réécrits par son éditeur français Actes Sud sous la pression des héritiers d’Albert Camus – a raté de peu le Goncourt 2014, il lui vaudra une consécration mondiale orchestrée par la France, ses institutions littéraires, universitaires et médiatiques unanimes. Et, grâce à ses nouveaux et illustres amis, une durable occupation de chroniqueur au magazine néolibéral parisien « Le Point » où exerce son protecteur Bernard-Henri Lévy, qui a à son actif d’avoir déstructuré la Lybie et installé un état de guerre permanente dans la région du Maghreb.

    Jusqu’à quel point Daoud a-t-il échappé aux agendas – strictement politiques – de ses protecteurs parisiens, principalement des affidés du sionisme mondial ? Au total, un parcours marqué davantage par les effets continus et cumulés de buzz qui survolent une œuvre littéraire sans qualité. Il faut insister sur le fait qu’en 2014 et en 2015, c’est plus le chroniqueur-buzzeur que le romancier-imitateur, qui n’a pas laissé d’impérissables souvenirs, qui a été convié à un hasardeux succès de scandale. Évidemment, en Algérie, il y a un grossissement de tout ce qui a été mis sous la lumière à l’étranger, particulièrement en France.

    D’un absolu repli à un Aller simple vers la nationalité française

    Venons-en à l’opinion du lecteur du « Quotidien d’Oran ». Ce lecteur introduit des critères de distinction, notamment l’algérianité et le patriotisme, qui devraient définitivement fonder la statue de Kamel Daoud en grand écrivain algérien. Il n’est pas inutile de reprendre, ici, le débat (inachevé) sur la question de l’identité et de la nationalité dans l’espace littéraire algérien en formation.

    J’ai constamment défendu dans mes ouvrages et dans mes interventions publiques une littérature nationale algérienne dans toutes ses langues, expression de la terre d’Algérie éloignée des tentatives de captation et de « périphérisation », qu’elles viennent d’Occident, ainsi la France, ou d’Orient. Et, j’ai aussi dénoncé le manque de clarté relativement à une insertion sans ambigüité nationale d’écrivains algériens adoubés par les lobbies littéraires germanopratins. Depuis les positions d’Assia Djebar, (1936-2015), membre de l’Académie française, sur la « littérature migrante », peu discutées en Algérie, et leur corolaire « la littérature sans résidence fixe » de l’Allemand Ottmar Ette, beaucoup d’écrivains français d’origine algérienne, notamment le typique Abdelkader Djemaï, se sont saisi de cette opportunité d’effacer prestement leur passé algérien. Ainsi, Kamel Daoud.

    Cette démarche de repli de l’écrivain est attestée par deux exemples, mais il y en a bien d’autres. 1°) Lorsque Régis Debray, encore juré du Prix Goncourt, lui remettant au printemps 2015 le Prix Goncourt du premier roman pour son « Meursault », avait proposé – est-ce seulement une douce formule protocolaire ? – de l’intégrer dans le Trésor de la littérature française, le natif de Mesra (Mostaganem) avait la possibilité dans cet échange, largement diffusé dans les médias français, de rappeler expressément et son algérianité et celle de son œuvre. Il ne l’a pas fait. 2°) En 2015, au plus fort de la pseudo-fetwa d’un faux imam illuminé, le journaliste et écrivain Gilles Herzog, longtemps rédacteur en chef de « La Règle du Jeu », la revue de Bernard-Henri Lévy, et soutien des révolutions colorées en Europe de l’Est, est monté en première ligne dans cette polémique algéro-algérienne pour déclarer qu’en la circonstance Daoud menacé par l’islamisme est un écrivain français. Là, encore, Kamel Daoud, a fait l’impasse sur ce qu’il est, sur ses origines et sur son algérianité. Il n’a pas désapprouvé cette surenchère française. Il le devait par respect aux lecteurs algériens qui croyaient en lui.

    Disons-le nettement : l’idée cruciale d’algérianité et de patriotisme est dévoyée par Kamel Daoud, récemment naturalisé français par un décret du gouvernement français publié au Journal officiel de la République française en date du 28 janvier 2020 (Réf. : DAOUD (Kamel), né le 17/06/1970 à Mostaganem (Algérie), NAT, 2019X 041176, dép. 99, Dt. 002/362.). Cette naturalisation française de l’écrivain et chroniqueur du « Point » (une aspiration aussi vieille que ses ambitions littéraires ?) a-t-elle échappé à la proverbiale sagacité des médias algériens ? Mais le retour – honteux – à la France d’un Algérien, quel qu’il soit, de l’anonyme ouvrier cantonnier au ministre d’Abdelaziz Bouteflika, renvoie toujours et inévitablement au passé colonial du pays et à ses violences traumatiques.

    Né après l’indépendance, formé davantage par l’idéologie islamiste que par l’École algérienne, Kamel Daoud n’a cessé de ressasser qu’il n’a pas de lien avec le passé de l’Algérie en guerre d’indépendance et qu’il ne conçoit aucune dette envers ceux qui l’ont menée. Cet entendement buté d’un Frère musulman repenti, injuriant le récit national, préparait sûrement un aller simple et obstiné vers la France d’Algérie, vers l’Algérie française remembrée, obsessionnelle et symptomatique. Il y a assurément, en l’espèce, un entrain naturel de supplétif, de harki et de déterreur de tombes de martyrs de la guerre de Libération nationale. Si les autres nationalités accordées à des Algériens d’origine restent malléables, celle de la France est une conjonction malheureuse.

    Cette information sur la naturalisation de Kamel Daoud, si elle avait été publiée et commentée en toute responsabilité par les médias nationaux, en son temps, n’aurait pas engagé ce lecteur, littéralement en transes, à reconnaître et à décerner à celui qui a renié son identité nationale un vain brevet de patriotisme et d’algérianité. L’écrivain-chroniqueur de Mesra n’a jamais cru ni en l’un ni en l’autre et il serait aujourd’hui dans l’imposture de s’attribuer la qualité d’écrivain algérien et des valeurs de patriotisme que lui prête son imprudent thuriféraire en catalepsie.

    Une monstrueuse appropriation française

    Il est indispensable de clarifier les faits pour éviter à des dineurs infatués des cantines huppées d’Alger de sauter au plafond. Je n’exclus pas Daoud de la littérature algérienne, puisqu’il en a librement décidé lui-même en devenant Français.

    Explication. Dans la tradition française sur la nationalité, semblable à celle du football international sous le contrôle de la FIFA, c’est toujours la dernière nationalité acquise qui est déterminante : nés Français et poussés dans leur art par la France, les talentueux footballeurs Ryad Mahrez, Sofiane Feghouli et bien d’autres sociétaires de l’équipe nationale de football, sont considérés par les instances mondiales du ballond rond et les médias de la discipline comme Algériens. Tout manquement à cette règle est dénoncé. Il en va de même en France pour la littérature. Mais aussi pour le sport, les arts et les sciences. La vocation enracinée de la France d’appropriation des biens culturels de ses anciennes colonies et d’assimilation des élites de tous horizons ne s’est jamais démentie.

    Français, Kamel Daoud appartient, désormais, à la littérature française comme tous ces écrivains étrangers qui ont fait cette littérature, qui l’y ont précédé ; je cite en vrac et à titre indicatif, de Russie (la comtesse de Ségur, O.V. de L. Milosz, Nathalie Sarraute, Arthur Adamov, Romain Gary, Henri Troyat, Elsa Triolet, Nina Berberova), de Pologne (Guillaume Apollinaire), de Roumanie (Eugène Ionesco, Émile-Michel Cioran, Panaït Istrati, Tristan Tzara, Paul Celan), des États-Unis (Julien Green, Jonathan Littell), d’Espagne (Jorge Semprun) de Tchéquie (Milan Kundera), de Grèce (Vassilis Alexakis), d’Afghanistan (Atik Rahimi) et même de Chine (Gao Xingjian, Prix Nobel de littérature, 2000) et de beaucoup d’autres pays, plusieurs centaines d’écrivains scrupuleusement répertoriés dans les histoires et traités académiques de la littérature française depuis le XIXe siècle. Est-il imaginable de penser que la Russie et la Roumanie qui ont donné des contingents d’éminents écrivains et penseurs à la France et à sa littérature puissent les revendiquer aujourd’hui contre leur volonté d’être Français ? La République algérienne démocratique et populaire n’y pourra rien : Daoud est dans la littérature française en compagnie d’anciens Algériens, d’hier et d’aujourd’hui, qui ont choisi la France, entre autres Marie-Louise Amrouche, Mohamed-Aziz Kessous, Djamila Debêche, Ali Boumahdi, Ali Merad, Mohamed Arkoun, Anouar Benmalek, Nina Bouraoui, Abdelkader Djemaï, Salim Bachi, Lahouari Addi, et une foultitude d’auteurs moins connus (environ trois cents !) qui ont sauté allègrement la mer Méditerranée depuis l’indépendance. Et, parfois, en toute déloyauté, à chaque secousse sociale ou politique qui frappe leur ancien pays, ces néo-Français se rappellent au souvenir de l’Algérie et des Algériens pour leur faire la leçon, depuis Paris, Lyon et Marseille.

    Faut-il préciser que ces auteurs d’origine algérienne naturalisés français ne bénéficient pas, le plus souvent, de la plus basique citation dans les ouvrages et traités d’histoire et de critique littéraires françaises parce qu’ils ne répondent pas à d’impénétrables et insurmontables critères de consécration ? Et si, par un suprême hasard, Daoud, coutumier des farandoles germanopratines, y est admis dans leurs prochaines éditions revues et augmentées, il n’est pas certain de s’y maintenir car sa littérature sans vigueur relève davantage du phénomène de mode que du travail de la langue littéraire. Rien n’est aussi acquis pour son compère Boualem Sansal, détestable rabouilleur, maître dans l’esbroufe médiatique virale, qui attend, depuis 2015, comme il l’a déclaré au « Point », une nationalité française consentie sans aucune tracasserie administrative par l’État français. La romancière française d’origine algéro-marocaine, Leïla Slimani, conseillère à la francophonie et, accessoirement, chasseur de têtes du président Macron, qui a coaché Kamel Daoud dans sa démarche de naturalisation, devrait encore faire un effort pour Sansal.

    Il y a quelques mois, Daoud et Sansal ont représenté la littérature française dans une grande manifestation d’hommage qui lui était rendu dans un pays nordique. Ils n’ont jamais failli lorsqu’il s’est agi de payer leur écot à la France. Ni le Français Kamel Daoud ni potentiellement Sansal, vil insulteur de martyrs de héros de la guerre d’indépendance qui n’en finit de lorgner un ticket français, ne sont des modèles d’algérianité et de patriotisme, pour autant qu’ils aient souhaité l’être. Que les Algériens, dans les médias et dans les Universités, cessent d’intoxiquer la jeunesse de notre pays avec ces succès fabriqués. À Paris, on ne demande pas à un écrivain qui vient d’Algérie (dont les manuscrits sont colligés par des « nègres ») d’avoir du talent, mais l’inentamable disponibilité à « taper » sur son pays, l’Islam et les Arabes, et subsidiairement, de montrer un intérêt ému pour Israël – la kippa, en sus, devant le Mur des Lamentations, à Jérusalem. Que l’on se remémore cet épisode épique, de l’été 2011, où Pierre Assouline, qui a introduit Daoud en France, défiait les ambassadeurs arabes pour réserver leur prix du roman à « Rue Darwin » de Sansal, au nom d’une indéfectible amitié et d’un attachement de l’auteur à Israël. Sortons aussi de ces pseudos-analyses universitaires à l’emporte-pièce sur un « Kamel Daoud, esquisse d’un phénomène postcolonial algérien », qui n’ont pas su prévoir son désaveu de la Nation algérienne et de sa littérature. Le postcolonial n’est pas à ce prix d’indignité.

    Le laudateur de Daoud, écrivain sans œuvre édifiante hors de la cacophonie médiatique collée à ses basques, n’évoque-t-il pas le Prix Nobel de littérature qui lui serait immanquablement promis, à l’image de Camus ? Il convient de raison garder. Ce prix mondial de littérature qui sélectionne au premier plan la langue est décerné à part égale à un écrivain au long cours (Camus, auteur d’une œuvre encore mince, était une exception : il n’y en aura pas d’autres) et au pays qu’il représente. Dans cette conjoncture restreinte, le Français d’origine algérienne Kamel Daoud, signant deux œuvres sans retentissement littéraire, ne figure pas dans le peloton nombreux d’écrivains français qui peuvent légitimement prétendre à cette consécration – en première intention, par la densité de leur littérature et son insertion dans les mutation socio-économiques et politiques de leur pays, Annie Ernaux, Pierre Michon, Patrick Chamoiseau, Jean Echenoz, Michel Houellebecq, Pierre Lemaître, Sylvie Germain, Éric Emmanuel Schmitt.

    Par ailleurs, Daoud, écrivain français répétant dans ses œuvres le thème algérien, sera relégué dans une insondable marginalité, car il n’a la longanimité ni de Hanif Kureishi ni de Salman Ruschdie, écrivains britanniques d’origines pakistanaise et indienne. Pour autant qu’il comprenne que la littérature n’est pas le méchant buzz et qu’il réunisse au gré des ans une solide œuvre littéraire renouvelée, par la seule force du travail et du talent, rien ne dit que la France officielle et souterraine ne jouera pas contre lui auprès des jurés de l’Académie suédoise. Comme elle l’a fait et continue de le faire pour barrer la récompense du Nobel au plus grand écrivain de langue française vivant dans le monde, aujourd’hui, l’Algérien Rachid Boudjedra. Si Boudjedra avait accepté de représenter la France dans cette compétition, son tour serait arrivé bien avant J.M.G. Le Clézio (2008) et Patrick Modiano (2014), sublimes écrivains, certes, qu’il surpasse par la créativité romanesque et langagière. C’est le seul scandale qui entache l’Académie suédoise, secouée récemment par l’épisode décrié de galipettes sexuelles de l’époux d’une responsable du Prix. Une intrigue, bien entendu, française.

    Une identité et une allégeance sous le sceau d’une histoire qui ne passa pas

    Redisons-le. Ce n’est pas la liberté de Daoud de se faire Français qui est épiloguée ici. Et de toute manière, il s’en tire à bon compte, s’il y a des comptes à tirer de cette piteuse affaire. La doctrine algérienne sur la nationalité et son dispositif réglementaire ignorent ouvertement la double nationalité. Un Algérien le demeure de toute éternité, eut-il – cas extrême – demandé et obtenu la nationalité de l’État hébreu non reconnu. Cependant, les récentes moutures de la Constitution algérienne identifient implicitement l’existence de la double nationalité et en font un barrage pour l’accès à des postes de souveraineté de l’État. Or, beaucoup d’Algériens, principalement dans les cercles intellectuel, littéraire et artistique, exploitant cette faille réglementaire de la législation algérienne sur la nationalité, ont quitté le giron de la patrie pour différentes motivations – parfois peu honorables – pour rejoindre expressément la nationalité française, autrefois répudiée par referendum par leurs parents. Une identité et une allégeance, sous le sceau d’une histoire qui ne passe pas, souvent dans un esprit d’infâme mercenariat. Qui ne connaît les péripéties de ce célèbre dramaturge d’Alger exfiltré, en ces années 1990 au mitan de la guerre islamiste, dans une malle diplomatique par les « services » français et aussitôt naturalisé français, belle prise que la France culturelle escomptait ériger en nouveau Ionesco, Adamov ou Beckett ? Il est rentré nu et sans gloire dans le pays qu’il a abandonné. Peu avant de s’écrouler, le gouvernement d’Abdelaziz Bouteflika lui confiait de hautes responsabilités dans le champ culturel national. C’est dire…

    Comme pour le football, il n’y a que des littératures nationales. Kamel Daoud servira, dorénavant, la France, son pays d’adoption, et sa littérature. Il faut espérer qu’il sache, loin du buzz, conduire sa barque dans les eaux grumeleuses par gros grain du champ littéraire germanopratin où une virgule mal placée compromet un destin, qu’il préserve l’infime crédit d’écrivain néo-français qui lui est accordé par décret officiel de la République française. Dans quelle mesure sa décision de revêtir les couleurs de la France pourra-t-elle impacter l’espace littéraire algérien, toujours fragile et parasité par le champ littéraire français ? Il y aura régulièrement de jeunes et de moins jeunes postulants algériens à l’écriture littéraire en langue française qui voudront l’imiter. Car, il est patent qu’en Algérie la reconnaissance par les Algériens d’un de leurs écrivains – toutes langues confondues – est prononcée par Paris, ses institutions littéraires, médiatiques et universitaires. Une tutelle impériale, coloniale et néocoloniale, qui persiste. L’Algérie, comme la Belgique, d’Émile Verhaeren, Maurice Maeterlinck, Henri Michaux, Georges Simenon, Michel Ghelderode, Françoise Mallet-Joris, Félicien Marceau, Dominique Rolin, François Weyergans, Amélie Nothomb, la Suisse de Benjamin Constant, Germaine de Staêl, Blaise Cendrars, Charles-Ferdinand Ramuz, Charles-Robert Cingria, Henri-Frédéric Amiel, Jacques Chessex, Philippe Jacottet, Jean-Luc Bennoziglio, Joël Dicker, doit-elle abdiquer toute personnalité nationale et être réduite à un vivier d’écrivains pour grossir les rangs de la littérature française ? Une colonie littéraire française au XXIe siècle dans un pays qui n’est ni la Belgique ni la Suisse, qui arraché son indépendance par les armes ?

    Peu importe qu’il y ait présentement des écrivains algériens majeurs, succédant dans tous les genres littéraires à leurs ainés Omar Samar, Ferhat Abbas, Malek Bennabi, Mouloud Feraoun, Mouloud Mammeri, Kateb Yacine, Malek Haddad, Jean Sénac, Anna Greki, Mourad Bourboune, Rachid Boudjedra, qui écrivent et qui sont édités en Algérie, qui ne déparent pas dans la littérature universelle, qui sont supérieurs par leur travail de la langue littéraire aux Daoud, Sansal et à leurs épigones et qualitativement au-dessus de la production des auteurs français et francophones les plus côtés. Ils n’auront pas le droit d’accéder à la République mondiale des Lettres parce que leurs éditeurs n’ont pas les moyens de les faire connaître et de les défendre dans les rencontres internationales du livre et de porter leur voix dans le monde, la voix de l’Algérie littéraire. Ce combat pour l’émergence d’une littérature algérienne autonome, affranchie de la pesante tutelle de Paris et de ses institutions littéraires et académiques, auquel j’ai constamment invité les acteurs du livre, écrivains, éditeurs, libraires, critiques de journaux, enseignants et chercheurs universitaires, membres des académies de langues, jurés de prix littéraires, et principalement, les lecteurs, sera-t-il celui de l’Algérie nouvelle ?

    Il naîtra, peut-être un jour d’entre les jours, longtemps rêvé par les Marcheurs, une Algérie qui ne se doit qu’aux seuls Algériens qui vivent et qui luttent dans leur pays, pour le rendre meilleur, au risque parfois d’y laisser leur vie et de subir la prison. Ceux-là savent que dans toutes les aubes qui se lèvent sur leur terre, dans la sérénité de leurs croyances et de leurs convictions, dans le bruissement des mots de leur littérature et de leurs langues, il y a un seul emblème, recru du sang et de la douleur de ses martyrs, qui réunit toutes les espérances d’un pays qui survit à ses adversités. Que vivent l’Algérie, sa littérature nationale libérée et ses écrivains qui la feront grandir.

    Abdellali Merdaci

    Écrivain, critique et historien de la littérature.

  • L’état profond en panique? – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2020/04/24/letat-profond-en-panique

    Un rapport publié dans Newsweek prétend qu’une unité « secrète » de la garde nationale est prête à évacuer les chefs d’armées et les hauts fonctionnaires si « les choses tournent mal »

    Depuis que les gouverneurs ont commencé à appeler les forces de la garde nationale le mois dernier, le Pentagone a insisté pour que les soldats restent fermement sous le commandement des gouverneurs qui les ont appelés, et pour que le Pentagone n’utilise pas les troupes pour planifier des « missions secrètes » fédérales ou la « loi martiale », si la crise devait dégénérer et menacer la « continuité du gouvernement ».

    Garde nationale
    ( Note ExoPortail : Par honnêteté intellectuelle je précise que j’ai volontairement orienté le titre mais bien sur d’autres interprétations sont possibles comme le fait que cette initiative vise à sauvegarder les « éléments positifs » des institutions )

    Or, un rapport publié dans Newsweek prétend prouver que le Pentagone a menti. En réalité, une unité de la garde nationale forte de 10 000 soldats a été déployée dans la région de la capitale avec une mission « secrète » pour faire respecter la loi martiale à Washington DC et aider à évacuer les législateurs et les hauts fonctionnaires si les choses tournent mal.

    En réalité, la force d’intervention conjointe est déjà forte de 10 000 hommes et est déjà en alerte 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.

    Et pourtant, l’activation de la Joint Task Force National Capital Region, comprenant près de 10 000 personnes en uniforme pour exécuter ses ordres spéciaux, contredit ces assurances. La JTF-NCR n’est pas seulement réelle et opérationnelle, relevant directement du secrétaire à la défense pour certaines de ses missions, mais certaines de ses unités sont déjà en alerte 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, spécialement séquestrées sur des bases militaires et tenues à l’écart des tâches de soutien aux coronavirus pour assurer leur préparation.

    Les membres du 106ème bataillon d’aviation de l’Illinois ont été appelés en vertu d’une loi fédérale les plaçant directement sous le contrôle du secrétaire à la défense. Les soldats, ainsi que plusieurs hélicoptères Black Hawk, ont quitté l’armurerie de Decatur, Illinois, le mois dernier.

    Les premiers indices sur cette « mission secrète » ont été inclus dans un article d’un journal local de l’Illinois sur l’appel des forces de la Garde nationale de l’Illinois qui étaient déployées à Fort Belvoir, en dehors de Washington. En plus de leurs objectifs de mission habituels, le rapport a noté que l’unité avait également été chargée d’une série de tâches peu familières, notamment : l’évacuation de fonctionnaires, de législateurs et de membres du pouvoir judiciaire à bord des hélicoptères du 106e régiment d’aviation.

    Voici plus de détails grâce à Newsweek, y compris des informations sur le général de division qui serait effectivement chargé de sécuriser le district de la capitale si la loi martiale était imposée.

    Contrairement à d’autres Gardes mobilisés en vertu d’ordres « Titre 32 » – sous contrôle du gouverneur mais payés par le gouvernement fédéral – les soldats du 106e ont été mobilisés en vertu d’ordres « Titre 10 », un devoir fédéral strict comme s’ils allaient être envoyés en Afghanistan ou en Irak. Sauf que dans ce cas, le champ de bataille est Washington, DC.

    Sur ce champ de bataille, les hélicoptères du 106e bataillon d’aviation de l’Illinois seraient utilisés pour évacuer tout le monde, des chefs d’armée à la Maison Blanche.

    « NOUS SOMMES CETTE FORCE DE RÉACTION RAPIDE QUI NOUS PERMET D’AIDER À MOBILISER LES FORCES DANS LA RÉGION DE WASHINGTON DC, À ÉVACUER LES GENS, OU QUOI QUE CE SOIT D’AUTRE, » A DÉCLARÉ LE CPT. ADAM KOWALSKI DE LA GARDE DE L’ILLINOIS. « NOUS SOMMES UN PEU COMME CE GROS TAXI QUI S’ASSURE QUE TOUT LE MONDE ARRIVE À DESTINATION ET QUE LE GOUVERNEMENT CONTINUE À FONCTIONNER ».
    Les soldats de l’unité, ainsi que leurs commandants, ont étudié le plan d’évacuation d’urgence conjoint – le protocole officiel pour le déplacement et la protection des hauts fonctionnaires du ministère de la défense – et d’autres plans qui couvrent l’évacuation des hauts fonctionnaires civils, comme les législateurs et le président.

    Avec ses collègues, il a étudié le plan d’évacuation d’urgence conjoint (Joint Emergency Evacuation Plan – JEEP), le plan national visant à déplacer les fonctionnaires du ministère de la défense vers d’autres lieux en dehors de la région de Washington. Le JEEP n’est pas le seul plan. Il est également complété par Atlas, qui désigne les procédures de déplacement des dirigeants civils, appelé « Enduring Constitutional Government », assurant la survie du corps législatif et du pouvoir judiciaire. Et au-dessus de JEEP et d’Atlas se trouvent les plans hautement classifiés Octagon, Freejack et Zodiac qui traitent d’autres urgences, ainsi que le mouvement de la Maison Blanche et des autres successeurs présidentiels.

    L’ordre du 16 mars qui a activé la JTF-NCR a placé tous ces plans sous le commandement du général de division Omar J. Jones IV. En « temps de paix », le major général de l’armée de terre commande le district militaire de Washington, une unité de l’armée de terre surtout connue pour son expertise en matière de cérémonies et de commémoration, fournissant les soldats au cimetière national d’Arlington, les formations de tambours et de fifres pour les défilés, la tombe et les porte-drapeaux précis pour les funérailles d’État. Suite aux changements organisationnels intervenus après le 11 septembre, le major général Jones a également eu une « double fonction » en tant que commandant du quartier général des forces interarmées de la région de la capitale nationale, une organisation créée après qu’il soit devenu évident qu’aucun commandement n’était chargé de l’intervention immédiate à Washington. Il n’y avait même pas une seule interface militaire avec la Maison Blanche et ce qu’on appelle « l’inter-agence », une organisation qui serait chargée de la mise en œuvre des plans de continuité du gouvernement ou d’autres plans en cas de catastrophe.

    En temps de paix, le quartier général des forces conjointes n’est qu’un coordinateur, chacun des services militaires gardant le contrôle de ses forces. Mais une fois que la force opérationnelle conjointe est activée, comme c’est le cas actuellement, les opérations et les unités passent à ce que les militaires appellent le « commandement opérationnel ». Le major général Jones est maintenant responsable. Il n’est pas un commandant de la loi martiale qui a la priorité sur les autorités civiles, ni ne dit à quiconque en dehors de son groupe de travail secret ce qu’il doit faire. Mais c’est le militaire qui serait en charge à Washington si le gouvernement civil venait à s’effondrer.

    Cependant, si la situation se dégrade vraiment, ces mesures de contingence pourraient ne pas être d’une grande utilité : Personne ne veut parler d’évacuation, surtout quand il n’y a nulle part où aller« , a déclaré un officier militaire soi-disant « supérieur » qui travaillait sur la planification de la « continuité du gouvernement ».

    Par Jonathan ExoPortail

    Source : https://www.newsweek.com/exclusive-washington-dc-faces-coronavirus-spike-secret-military-task-force et https://www.aubedigitale.com/une-unite-secrete-de-la-garde-nationale-prete-a-faire-respecter-la-loi

    Rédigé par Nouvelle conscience

    http://latableronde.over-blog.com/2020/04/l-etat-profond-en-panique.html

  • En Palestine, la lutte contre le COVID-19 se heurte à l’occupation israélienne – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2020/05/01/en-palestine-la-lutte-contre-le-covid-19-se-heurte-a-loccupa

    Les premières mesures contre le COVID-19 en Cisjordanie ont été prises début mars après la confirmation de sept cas à Bethléem suite à la visite d’un groupe de touristes grecs. L’Autorité palestinienne (AP) a déclaré l’état d’urgence et a imposé un verrouillage de la ville, interdisant toute entrée et sortie et imposant un couvre-feu aux résidents. L’AP a également annoncé des restrictions dans toute la Cisjordanie, notamment l’interdiction de circuler d’un gouvernorat à l’autre, et la fermeture des espaces publics et des établissements scolaires. Le 22 mars, suite à une augmentation constante du nombre de cas, l’AP a déclaré un couvre-feu. 1

    Dans la bande de Gaza, à la mi-mars, le Hamas et l’UNRWA ont commencé à transformer des écoles en centres de quarantaine et en cliniques, en prévision d’une éventuelle épidémie. Le 21 mars, deux Gazaouis revenant du Pakistan ont été testés positifs et ont été immédiatement hospitalisés. Vingt-neuf personnes ont été identifiées comme ayant été en contact avec eux et ont été placées en quarantaine.

    Au moment de la rédaction de cet article, le nombre total de cas confirmés en Cisjordanie est de 247 et de 12 à Gaza. Bien que ces chiffres soient relativement bas, on craint que, étant donné le peu de tests disponibles, le nombre de personnes infectées soit en fait beaucoup plus élevé.

    La lutte contre le COVID-19 se heurte à l’occupation

    La Cisjordanie et la bande de Gaza sont confrontées au COVID-19 alors que l’occupation militaire israélienne, dont ils sont victimes, affaiblit la capacité des autorités palestiniennes et du peuple palestinien à répondre efficacement au virus mortel. Au moment où de nombreux systèmes de soins de santé dans le monde entier luttent contre la pandémie, l’occupation sous laquelle la Palestine vit depuis 53 ans a sérieusement épuisé les capacités médicales en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Le système, qui dépend des donateurs, connaît des pénuries de matériel sanitaire, de médicaments et de personnel, en raison des raids militaires et des restrictions sur les importations. Dans la bande de Gaza en particulier – jugée invivable par l’ONU à cause de plus de 13 ans de blocus et de multiples agressions militaires – le système de santé avait déjà de la difficulté à traiter tous les malades avant la pandémie. En effet, Gaza ne dispose actuellement que de 78 lits médicalisés et de 63 ventilateurs pour une population de deux millions d’habitants.

    Pendant ce temps, l’Occupation israélienne poursuit sa politique de répression. La démolition des maisons palestiniennes continue ainsi que les raids militaires sur les villes et villages palestiniens. Elle a même essayé de contrecarrer activement les tentatives palestiniennes de lutte contre le virus. Elle a, par exemple, détruit une clinique COVID 19 dans la vallée du Jourdain et arrêté des volontaires palestiniens qui tentaient de distribuer des fournitures aux communautés appauvries de Jérusalem-Est. Les autorités d’occupation israéliennes ne prennent pas non plus de mesures préventives pour protéger les prisonniers politiques palestiniens qui sont incarcérés illégalement dans un système carcéral militaire qui ne répond même pas aux normes sanitaires de base.

    Manipulations politiques

    Le régime israélien utilise cette crise mondiale non seulement pour détourner l’attention de ses violations permanentes des droits humains, mais aussi comme outil politique pour augmenter son influence diplomatique. De fait, les organismes internationaux ont félicité Israël pour sa « coopération » avec l’AP pendant cette crise ; le coordinateur spécial des Nations-Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, Nickolay Mladenov, a qualifié cette coordination d’ »excellente » lors d’un récent discours. En réalité, la « coopération » israélienne, incarnée par la Coordination israélienne des activités gouvernementales dans les territoires (COGAT) s’est limitée à « autoriser » la livraison d’un minimum de matériel médical, fourni par la communauté internationale, aux Territoires palestiniens occupés, soit 3 000 tests et 50 000 masques de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à l’AP. Une quantité bien inférieure aux besoins réels de la Cisjordanie.

    Ceux qui se félicitent de cette coopération donnent en exemple l’accord concernant les milliers de Palestiniens qui travaillent en Israël. Pour empêcher les déplacements massifs et la propagation de la maladie, Israël et l’AP ont convenu que, à partir du 18 mars, les Palestiniens qui travaillent en Israël, doivent y rester pendant quelques mois, au lieu de rentrer tous les soirs en Cisjordanie. Mais ces travailleurs n’ont pas reçu les équipements de protection adéquats ; de plus, les autorités israéliennes auraient ramené des travailleurs qu’elles soupçonnaient d’être porteurs du virus aux points de contrôle qui séparent Israël de la Cisjordanie sans prévenir l’AP. Le premier ministre palestinien Mohammad Shtayyeh est revenu sur sa décision le 25 mars, et a ordonné aux travailleurs de rentrer chez eux. On craint que l’AP n’ait pas la capacité de tester ces travailleurs à leur retour, et Israël n’a jusqu’à présent pas proposé de les tester.

    La communauté internationale doit changer de discours

    Paradoxalement, le régime israélien, qui impose à la Palestine une occupation militaire violente et qui a détruit le système de santé palestinien, est loué pour avoir autorisé l’entrée de minuscules quantités de matériel médical, fourni par des acteurs internationaux, alors qu’en réalité, il est de sa responsabilité, en vertu du droit international, en tant que puissance occupante, de fournir lui-même ce matériel. Il faut absolument que les acteurs internationaux, non seulement soutiennent les efforts humanitaires indispensables pour fournir une aide médicale immédiate en Palestine, mais qu’ils obligent Israël à assumer ses responsabilités et à financer les besoins médicaux palestiniens.

    Il est également impératif de cesser de parler de « coopération » et de souligner, au contraire, que l’occupation israélienne est une cause essentielle de comorbidité*. En d’autres termes, l’occupation ne fait pas qu’aggraver une situation qui engendre une multiplication du risque que les Palestiniens soient contaminés par le virus, elle est de fait directement responsable de cette situation. C’est donc tout à fait hypocrite et mensonger d’affirmer que le moment est venu que la coopération et le dialogue s’instaurent entre Israël et les autorités palestiniennes pour faire face à la pandémie. Le moment est venu, comme toujours, d’exiger la levée du blocus de Gaza et la fin de l’occupation militaire de la Cisjordanie.

    Yara Hawari

    Traduction : Dominique Muselet

    Note :
    * En médecine, le terme « comorbidité » désigne la présence de maladies et/ou divers troubles aigus ou chroniques s’ajoutant à la maladie initiale (par exemple : avoir du diabète et de l’hypertension). À noter que ces maladies « secondaires » peuvent être directement dues à la première ou ne pas avoir de liens apparents avec celle-ci ou en être la conséquence, ou même partager les mêmes facteurs de risque.

    Originellement sur :

    In Palestine, COVID-19 Meets the Israeli Occupation

     » » https://www.chroniquepalestine.com/en-palestine-la-lutte-contre-le-cor

    URL de cet article 36009
    https://www.legrandsoir.info/en-palestine-la-lutte-contre-le-covid-19-se-heurte-a-l-occupation-isra

  • Gaza, l’occupation et le Covid-19 – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2020/04/22/gaza-loccupation-et-le-covid-19

    Les Palestiniens se sont préparés à faire face à la pandémie du coronavirus avec leurs ressources limitées, en se basant sur les plans et protocoles d’urgence que conseille l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Mais l’occupation, comme la poursuite du siège de Gaza, constituent des obstacles majeurs.

    Gaza, 30 mars 2020. — Confection de gâteaux masqués
    Dès le premier cas signalé dans la ville de Bethléem en Cisjordanie début mars 2020, l’effort de l’Autorité palestinienne (AP) a porté sur l’isolement complet de la ville, et avec l’augmentation du nombre de cas, la restriction des déplacements des personnes s’est accrue. À Gaza, les deux premiers cas sont apparus plus tard, nous avons donc tiré profit de ce qui s’est passé à Bethléem et nous avons commencé à appliquer les mêmes règles. Nous avons observé des différences dans la propagation du virus entre la Cisjordanie et la bande de Gaza, plus peuplée et assiégée.

    Au sein de l’AP, on a commencé par l’isolement des foyers, mais malheureusement, à Gaza, la population est moins mobilisée, alors que l’isolement obligatoire est appliqué pour le retour des Palestiniens par les deux points de contrôle de Rafah à la frontière égyptienne et d’Erez (Beit Hanoun) à la frontière israélienne.

    UNE GRAVE PÉNURIE D’ÉQUIPEMENTS
    La fermeture est obligatoire pour les écoles et les hôtels locaux. Comme dans d’autres pays, les groupes à risque sont les personnes âgées souffrant de maladies chroniques, en plus d’autres groupes à risque, notamment les travailleurs en Israël, qui représentent un risque majeur de transmission, et les milliers de prisonniers palestiniens dans les geôles israéliennes sont très exposés. Il existe d’excellentes équipes de santé, mais une grave pénurie d’équipements, d’installations de diagnostic et de matériel. L’OMS a aidé en nous fournissant un nombre — limité — de kits de laboratoire pour effectuer des tests.

    Face à un virus sans traitement spécifique et sans vaccin pour le prévenir, nous devons travailler dans deux directions. La première est l’hygiène personnelle et la protection de l’environnement, et la seconde est la distanciation sociale au sein de la population. À l’heure actuelle, il y a un petit hôpital qui permet d’isoler les cas positifs et il est prévu d’augmenter le nombre de lits en cas de besoin. L’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) fait un excellent travail en matière de soins de santé primaires. L’organisation a mis en place une ligne téléphonique d’urgence pour le public afin de mener des consultations et permettre des traitements à domicile. Ils sont préparés à entrer en contact avec tous les patients atteints de maladies non transmissibles à domicile, en plus de fournir une assistance sociale dans leurs maisons pour éviter la surpopulation. Les épidémies antérieures et les urgences humanitaires ont souligné l’importance de maintenir les services de santé essentiels, tels que la vaccination, et d’impliquer efficacement les communautés dans la planification et la fourniture de services.

    LES TROIS COMPOSANTES DE L’ÉPIDÉMIE
    Il y a trente ans, lors de mon premier cours à l’université Johns-Hopkins de Baltimore (Maryland, États-Unis), le professeur et épidémiologiste Leon Gordis nous avait présenté ce qu’on appelle le « triangle épidémiologique » : les trois principales composantes de chaque épidémie sont l’agent, l’hôte et l’environnement, ce qui explique la variation de la réponse entre les différents pays du monde. Cela explique aussi les différences entre les épidémies gérées par l’Autorité palestinienne et celles d’Israël et d’autres pays.

    En ce qui concerne l’agent, ce nouveau virus est inédit, caractérisé par une forte propagation et une longue période d’incubation, ce qui fait que les porteurs présentent un risque invisible pour leur communauté. L’hôte est l’autre composante du triangle, et son comportement reflète les attitudes face à la maladie et leurs pratiques. Dans cette composante, il y a des variations notables entre pays qui méritent d’être soulignées : ainsi, la population palestinienne est relativement jeune, avec moins de 3% de personnes âgées, ce qui fait qu’elle est moins exposée que les populations des pays européens. Mais la différence la plus importante est l’environnement, tout ce qui entoure la population. Et dans la bande de Gaza, la densité de population est une des plus élevées au monde, avec 6 000 habitants au kilomètre carré, ce qui maintient la population à un haut risque de propagation rapide de l’infection.

    DES RESSOURCES CONFISQUÉES PAR ISRAËL
    Tout d’abord, les Palestiniens sont confrontés à un système de santé dégradé. Ces dernières années, il a été gravement affecté par plus d’un facteur, dont tout d’abord, quatorze années de siège de Gaza, qui prive la population de ses besoins fondamentaux. Ensuite, le gouvernement israélien empêche les Palestiniens d’utiliser leurs ressources pour faire fonctionner leur système en faisant saisir leurs recettes fiscales, ce qui entraîne des obstacles majeurs, notamment la réduction des salaires du personnel de santé qui ont continué à travailler avec des salaires minimums.

    Troisièmement, le monde entier a entendu parler de l’arrêt des programmes d’aide de l’USAID en Cisjordanie, à Jérusalem-Est et à Gaza. Je travaillais pour l’un de ces programmes, et nous avons passé plus d’un an à préparer des plans et à répondre aux règlements de l’USAID. Finalement, le programme a été arrêté par décision politique, sans que les activités prévues sur le terrain aient vu un commencement de mise en œuvre.

    Quatrièmement, il y a eu la réduction injuste du soutien américain aux services de santé de l’UNRWA, cette organisation internationale qui a pourtant été créée pour aider la population palestinienne. La zone la plus touchée par cette décision est la population de la bande de Gaza, où 75% de la population a le statut de réfugié et bénéficie de la gratuité de tous les services de soins de santé primaires. Ces restrictions ont ruiné le système de santé palestinien et l’ont privé de tout développement, empêchant même la fourniture de services de santé de base à la population.

    UN SIÈGE VIEUX DE QUATORZE ANS
    C’est dans ce contexte que la pandémie actuelle vient surcharger un système déjà très affaibli et fait avorter la réponse aux besoins de santé de la population. Le facteur économique est un élément majeur des disparités entre les pays. Israël a débloqué 10 milliards de shekels (2,58 milliards d’euros) pour contrôler la pandémie actuelle. Cette somme n’est pas seulement destinée aux traitements et aux médicaments ; elle couvre aussi les assurances sociales de ses habitants. L’Autorité palestinienne (AP) n’a pas les ressources nécessaires pour assurer le coût de la pandémie ni pour garantir l’assurance sociale. Le PIB par habitant en Israël est 15 fois supérieur à celui des territoires palestiniens. Ces différences économiques ont des répercussions dans les activités visant à contrôler la pandémie. À la fin du mois de mars, en Palestine, tous les échantillons de sang testés pour la détection précoce de la maladie étaient au nombre de 830, tandis qu’en Israël, les autorités sanitaires testent quotidiennement environ 4 000 échantillons de sang dans le cadre d’un essai de détection précoce des cas.

    Le Covid-19 est une pandémie grave. Les Palestiniens y sont confrontés alors qu’ils sont le seul pays occupé au monde, avec 2 millions d’habitants assiégés dans la bande de Gaza depuis 14 ans. L’occupation et le siège sont les deux principaux facteurs de risque pour la propagation de la maladie parmi la population palestinienne.

    Nous nous orientons vers un engagement de tous les Palestiniens et soutenons la coordination entre tous les prestataires de soins de santé du pays. Des mesures actives sont nécessaires pour renforcer la distance sociale en améliorant la sensibilisation du public et en renforçant la séparation entre les villes si nécessaire. Les organisations internationales peuvent aider et soutenir la population palestinienne en fournissant des équipements de diagnostic de laboratoire et des dispositifs de protection personnelle et en renforçant les unités de soins intensifs.

    YEHIA ABEDProfessor, Al Quds University.

    https://orientxxi.info/magazine/gaza-l-occupation-et-le-covid-19,3809

  • L’espionnage intensif de la CIA sur Assange a ciblé son enfant – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2020/04/22/lespionnage-intensif-de-la-cia-sur-assange-a-cible-son-enfan
    https://www.wsws.org/asset/5a87aede-e960-4e37-adcc-975e99b1a29M/image.jpg?rendition=image480

    Le quotidien espagnol El País et le journal italien Fatto Quotidiano ont révélé cette semaine de nouveaux détails sur la surveillance intensive et les sales opérations visant le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, alors qu’il était réfugié politique à l’ambassade de l’Équateur à Londres.

    Les deux articles ont indiqué que l’espionnage, qui aurait été orchestré par l’Agence centrale de renseignement américaine (CIA), visait en particulier à identifier les membres de la famille proche d’Assange. Cela soulève l’inquiétante possibilité que des plans étaient en cours pour faire du tort aux proches d’Assange, y compris son enfant en bas âge.

    Une rencontre entre Assange et son conseiller juridique Geoffrey Robertson espionnée illégalement par UC Global
    Les reportages sont les dernières révélations sur l’espionnage, qui a été mené par UC Global, une entreprise privée espagnole engagée par les autorités équatoriennes pour assurer la sécurité du bâtiment de l’ambassade.

    Le directeur de la société, David Morales, un ancien officier militaire espagnol, est accusé d’avoir rencontré les autorités américaines au début de l’année 2015 et d’avoir accepté de fournir secrètement à la CIA du matériel recueilli au sein de l’ambassade dans le cadre d’une opération qui s’est intensifiée au cours des trois années suivantes.

    Morales a été arrêté l’année dernière et accusé d’une série d’infractions, notamment de surveillance. Assange a déposé une plainte pénale contre le mercenaire pour ces activités, qui auraient violé le droit au secret professionnel de l’avocat, ainsi que la vie privée d’Assange et de dizaines d’autres personnes.

    La semaine dernière, Stella Morris, une avocate de 37 ans, a révélé qu’elle avait une relation personnelle avec Assange depuis 2015 et que le couple avait deux jeunes enfants.

    Le rapport d’El País indique que l’enfant le plus âgé, Gabriel, né en 2017 alors qu’Assange était encore à l’ambassade, a fait l’objet d’une surveillance particulière de la part d’UC Global.

    Le quotidien espagnol a déclaré que des rapports détaillés ont été préparés sur les visites de Morris à l’ambassade. Stephen Hoo, un ami d’Assange, amenait souvent Gabriel dans le bâtiment et était également soumis à une surveillance. Les relations de Hoo et même son orientation sexuelle ont été examinées.

    L’acteur Stephen Hoo, photographié par UC Global, amenant le bébé d’Assange à l’ambassade équatorienne [Source : El País]
    El País a écrit : « Morales soupçonnait qu’un mineur qui est entré dans l’ambassade équatorienne à Londres, porté par l’acteur Stephen Hoo, pouvait être le fils du cyberactiviste (48 ans) et de Morris (37 ans) ».

    UC Global était prêt à faire des efforts extraordinaires pour identifier la paternité du bébé. Un ex-employé anonyme de l’entreprise a confirmé qu’UC Global avait envisagé de voler une des couches souillées du bébé ou une suce pour faire un test ADN.

    L’ancien employé a déclaré : « Ils voulaient prouver que c’était son fils pour essayer de lui faire du tort. On a pu parler avec trois laboratoires à Madrid pour voir comment la paternité pourrait être établie. L’un des laboratoires nous a dit que l’ADN ne pouvait pas être obtenu à partir des selles. Ils ont alors essayé d’obtenir sa suce ».

    Il n’est pas clair si le témoin voulait dire qu’UC Global avait l’intention de faire du « tort » à Assange, au bébé ou aux deux. Cependant, étant donné l’histoire sordide de la CIA, rien ne peut être exclu. Morris a cessé d’amener Gabriel à l’ambassade après avoir été alertée par un employé de l’opération et a depuis déclaré qu’elle craignait pour sa sécurité.

    Dans un article de Fatto Quotidiano, Stefania Maurizi, collaboratrice de longue date de WikiLeaks, a révélé que le ciblage de Morris et de sa jeune famille s’étendait bien au-delà des murs de l’ambassade. Maurizi a cité un courriel de Morales à son personnel, leur ordonnant de porter une « attention particulière » à Morris. Il a noté que la compagnie pensait que Morris n’utilisait pas son nom d’origine. En fait, l’avocate avait légalement changé son nom pour éviter les opérations des services de renseignement.

    Morales a écrit : « Si nécessaire, je veux une personne qui se consacre entièrement à cette activité, donc si vous devez engager quelqu’un pour le faire, dites-le-moi. Tout cela doit être considéré comme ultra-secret afin que la diffusion soit limitée ».

    En d’autres termes, UC Global avait apparemment l’intention d’affecter un enquêteur à plein temps pour suivre Morris. Morales a également déclaré que la compagnie avait identifié un parent de sa mère en Catalogne, ce qui indique que la société cherchait à retrouver les membres de la famille de Morris dans le monde entier.

    Il y a eu des indications antérieures qu’UC Global, agissant au nom de la CIA, cherchait non seulement à surveiller chaque aspect de la vie d’Assange, mais aussi à préparer des attaques physiques contre lui.

    Dans la présentation publique la plus détaillée de l’espionnage de l’ambassade, Andy Müller-Maguhn, un expert allemand en informatique et proche collaborateur d’Assange, a expliqué que l’opération d’UC Global s’était drastiquement intensifiée en 2017.

    En décembre de la même année, Morales a ordonné au personnel de mener une « enquête » sur le bâtiment, visant en partie à trouver de nouvelles zones où des caméras et des microphones pourraient être cachés, afin de surmonter les mesures prises par Assange pour contrecarrer l’espionnage.

    Le plus inquiétant est que Morales a également transmis à son personnel une demande de ses « amis américains » concernant une liste de points d’accès physiques potentiels à l’ambassade. Selon Müller-Maguhn, Morales a interrogé ses employés « sur la possibilité de laisser la porte de la mission diplomatique ouverte, en argumentant que c’était une erreur accidentelle, de permettre l’entrée et le kidnapping du demandeur d’asile ».

    Le calendrier de ces opérations de la CIA est significatif. Elles ont suivi la publication par WikiLeaks, à partir de mars 2017, de Vault 7, une vaste collection de documents de la CIA exposant les opérations mondiales d’espionnage et de piratage de l’agence.

    Le directeur de la CIA et actuel secrétaire d’État, Mike Pompeo, a immédiatement réagi en qualifiant WikiLeaks d’« agence de renseignement non étatique hostile ». Dans le même temps, le Bureau fédéral d’enquête américain (FBI) a mis sur pied une « escouade de contre-espionnage » pour enquêter sur WikiLeaks. Son travail devait aboutir à l’émission de 18 chefs d’accusation contre Assange, dont 17 en vertu de la loi sur l’espionnage.

    L’agente spéciale du FBI Megan Brown, qui a joué un rôle de premier plan au sein de l’escouade, a déposé une déclaration sous serment contre Assange, jetant les bases d’au moins certaines des accusations portées contre lui, en décembre 2017.

    En d’autres termes, au moment même où la CIA et ses mandataires violaient la vie privée de la famille d’Assange et envisageaient de kidnapper illégalement le fondateur de WikiLeaks, le FBI et le département de la Justice finalisaient une procédure judiciaire contre lui.

    Morales semble avoir joué un rôle central dans les deux cas. El País a précédemment rapporté que les métadonnées des courriels de Morales l’ont placé à Alexandria, en Virginie, les 1er et 2 mars 2017. C’était quelques semaines seulement après la création de l’escouade du FBI. Alexandria abrite la plus grande concentration d’employés des services de renseignement aux États-Unis et était, à l’époque, le site d’un grand jury secret mis en place pour aider à fabriquer des accusations contre Assange.

    Le lien étroit entre les activités illégales visant Assange et son enfant en bas âge, et les préparatifs d’une mise en accusation par les États-Unis du fondateur de WikiLeaks, souligne encore plus le fait qu’il fait l’objet de ce qu’on ne peut appeler qu’une tentative de restitution extraordinaire. Les accusations et le processus formel d’extradition ne sont qu’une façade pour une opération de la CIA visant à détruire Assange parce qu’il a osé révéler les crimes du gouvernement américain.

    En attendant le procès pour son extradition vers les États-Unis, qui doit reprendre le 18 mai, Assange est confronté au danger imminent d’être infecté par la pandémie de coronavirus qui balaie le système carcéral britannique.

    Au début du mois, la magistrate Vanessa Baraitser a rejeté une demande de libération sous caution d’Assange à la prison de Belmarsh, bien qu’il n’ait pas été condamné pour un crime et qu’il souffre de nombreux problèmes médicaux, ce qui le rend vulnérable au COVID-19.

    Maurizi a publié des parties de la déclaration de Morris à l’audience de mise en liberté sous caution, qui n’avait pas encore été publiée. Morris a déclaré « Je crains avec raison depuis longtemps de perdre Julian par suicide s’il n’y a aucun moyen d’empêcher son extradition vers les États-Unis. Je crains maintenant de le perdre pour différentes raisons et plus tôt à cause du virus. Je sais très bien que sa santé est extrêmement mauvaise et je peux détailler les différents aspects de cette mauvaise santé ».

    Morris a souligné l’impact désastreux qu’ont eu sur Assange les longues périodes d’isolement à Belmarsh. « Lorsqu’il, dans l’unité de soins de santé, a été transféré d’un service à une cellule unique pendant de nombreux mois dans une forme d’isolement, à l’exception de quelques heures par jour, j’ai remarqué à quel point, comme je l’ai décrit à l’époque, il était visiblement « très affaibli… comme une fleur fanée » ».

    Baraitser est resté impassible, décrétant non seulement qu’Assange devait rester derrière les barreaux, mais aussi qu’il serait dans « l’intérêt public » que Morris et ses jeunes enfants soient nommés dans les médias, niant leur droit à l’anonymat.

    Oscar Grenfell

    Article paru en anglais, WSWS, le 18 avril 2020

    La source originale de cet article est wsws.org

    Copyright © Oscar Grenfell, wsws.org, 2020

  • Stella Morris, la partenaire de Julian Assange, s’exprime : « Sa vie est en jeu » | Mondialisation - Centre de Recherche sur la Mondialisation
    https://www.mondialisation.ca/stella-morris-la-partenaire-de-julian-assange-sexprime-sa-vie-est-en-jeu/5644539

    Dans une vidéo YouTube publiée hier par WikiLeaks, Stella Morris, une avocate de 37 ans, a révélé qu’elle a une relation personnelle avec Julian Assange depuis 2015 et qu’ils ont deux enfants en bas âge ensemble.

    Morris a puissamment défendu le fondateur de WikiLeaks, dont elle est la fiancée. Elle a parlé avec émotion du lien étroit qui unit leur jeune famille et a demandé la libération immédiate de Julian Assange de la prison de haute sécurité de Belmarsh, à Londres.

    Dans les commentaires supplémentaires au Daily Mail, l’avocate d’origine sud-africaine a expliqué qu’elle s’exprimait publiquement pour la première fois, car la « vie d’Assange est en jeu ». Elle a averti que « la mauvaise santé physique de Julian le met en grave danger, comme beaucoup d’autres personnes vulnérables, et je ne pense pas qu’il survivra à une infection par le coronavirus ».

    « Au cours des cinq dernières années, j’ai découvert que l’amour rend les circonstances les plus intolérables supportables, mais là c’est différent, je suis maintenant terrifiée à l’idée de ne plus le revoir vivant », a-t-elle déclaré.

    Morris avait déposé le mois dernier une déclaration à l’appui d’une demande de libération sous caution d’Assange.

  • « Déconfinez mon État ou nous le ferons nous-mêmes » : vers une révolte aux États-Unis ? - Sputnik France
    https://fr.sputniknews.com/international/202004211043620024-deconfinez-mon-etat-ou-nous-le-ferons-nous-memes-

    Si certains y ont vu une résurgence de l’Amérique profonde et du mouvement conservateur antifédéraliste du « Tea Party », qui avait émergé avec la crise financière de 2008, relevons que les manifestations ont pour cible des gouverneurs aussi bien démocrates que républicains. Indice que la mobilisation pourrait avoir des motivations plus philosophiques que politiciennes, Jean-Éric Branaa, spécialiste des États-Unis à l’université Paris II, explique à France 24 qu’il s’agit, selon lui, de l’attachement aux libertés garanties par la Constitution américaine.

  • Procès : Georges Ibrahim Abdallah contre l’Etat français – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2020/04/20/proces-georges-ibrahim-abdallah-contre-letat-francais-2

    In Memoriam : Gilbert Hanna (1948-2019), visiteur régulier du parloir de Lannemezan ; Inlassable dans sa défense de la cause de la libération de Georges Ibrahim Abdallah, le grand combat de sa vie.

    Membre truculent et éminent du clan de Kaolack, (Sénégal), pays de l’Afrique noire francophone, majoritairement musulman, cette naissance a signé la culture de base de Gilbert Hanna, une culture de métissage culturel et de brassage humain, où se conjuguent, Islam et Chrétienté, bi culturalisme franco-arabe, sur fond de rapport colonial entre oppresseurs et opprimés, exploiteurs et exploités.

    Fondé dans la décennie 1950, sans le moindre lien de consanguinité, ni la moindre attache familiale, mais mu par une commune capacité d’indignation inexpiable contre l’injustice, le clan va se consolider dans le mythique Couloir L de la Cité universitaire de l’Université de Dakar qui sera d’ailleurs à 18 ans le théâtre de la première manifestation de l’engagement militant de Gilbert Hanna, avec l’organisation de la première grève étudiante de l’espace francophone.

    Un engagement opéré sous le parrainage de son mentor absolu, le philosophe libanais Roger Naba’a, un homme sans qui rien n’aurait été possible. Avec qui, toute cette équipée a été possible. Un homme de conviction. Un être inoxydable, incorruptible, inflexible, d’une détermination sans faille, d’une extrême discrétion, la parfaite incarnation d’un militantisme intégral, un des grands intellectuels arabes contemporains....

  • COMMENT TAIRE ? : Il est peut être à des milliers de kilomètres des lieux de protestation mais il vous semble qu’il est dans le feu de l’action...
    https://comment-taire10.blogspot.com/search/label/Il+est%20peut%20%C3%AAtre%20%C3%A0%20des%20milliers%20de%2

    LE GUEVARA DE FACEBOOK
    Il s’en vient du néant... se donne un surnom... s’ouvre une page sur Facebook...
    Sa page n’a aucune histoire...
    Elle débute en mars 2019... il n’existait pas avant sa date d’ouverture... Il n’écrit rien... il copie-colle des tracts, des vidéos, des déclarations incitant à une recrudescence des revendications, de la violence, à un renouvellement des mots d’ordre, à de nouvelles actions...
    Il ne partage aucun post qui appelle à la raison... le jerrycan d’essence toujours ouvert, il traverse les espaces de discussions en arrosant chaque feu qui couve, en alimentant chaque incendie qui a commencé à prendre...
    Il parle de courage, de « rodjla », et à le lire, vous penserez qu’il s’agit d’un homme qui n’a jamais quitté les barricades, bandana sur le front, voile sur la bouche et bâton à la main...
    Lui, c’est l’incitateur...l’activiste... bien à l’abri dans sa chambre et derrière son anonymat, il accomplit sa mission sans se mouiller aux giboulées froides de mars, sans se salir aux fumées des pneus qui brûlent, sans risquer le coup de matraque du policier ou sa balle en caoutchouc...
    Sa tâche est aisée : parcourir le net, recueillir des citations, photos, vidéos, déclarations, recevoir les instructions et les partager, ... ça ne lui coûte aucun sou, aucun effort, aucun risque... juste un clic...
    Il est peut être à des milliers de kilomètres des lieux de protestation mais il vous semble qu’il est dans le feu de l’action... il a peut-être l’âge de votre grand-père mais il vous donne l’impression qu’il sort de l’adolescence, il est peut-être perclus de rhumatismes mais il semble péter la forme, sur sa bouche édentée se dessinent certainement le cynisme et la haine mais il parle avec passion du « peuple » et de ses droits...
    Faut il lui en vouloir ?... Non !... cet homme est payé pour ça... ceux à qui il faut en vouloir, ce sont ceux qu’il manipule et qui tomberaient des nues s’ils savaient qui il est et s’ils voyaient ce Guévara du net en chair et en os...
    25/3/2019