• Wu Ming, ou la complexité subversive
    https://lundi.am/Wu-Ming-ou-la-complexite-subversive

    Un auteur collectif italien au pseudonyme chinois, qui publie depuis vingt-cinq ans ce qu’il appelle des Objets narratifs non identifiés ? Mais dans quel rayon classer ses ouvrages ? Est-ce de la littérature de genre ou bien générale ? Et comment se fait-il qu’il n’y ait nulle part dans le monde digital de photos des membres du groupe, alors qu’ils sont toujours disponibles pour des rencontres dans la vie réelle ? Et que leurs productions soient en accès libre sur le Net mais leurs incarnations de papier en vente en librairie, best-sellers en Italie et dans divers pays européens ? On comprend le désarroi de certains, au pays de Descartes et des digicodes, devant tant de complexité.

    https://www.wumingfoundation.com/giap/2024/05/invisible-partout-ovni-78
    #Wu_Ming #Serge_Quadruppani #éditions_Libertalia #lundi_matin

    • BARATRO, un nouveau trio « sludge rock noise » monté en 2020 durant le confinement par Dave Curran, surtout connu en tant que membre d’Unsane (de 1994 à 2018). Le groupe est né de la rencontre avec le guitariste milanais Federico Bonuccelli dans un squat de Milan, le Cox18. Curran y a joué en 94 avec #Unsane et par la suite à chaque fois qu’il mettait un pied en Italie avec d’autres formations. Le bassiste au son distordu a choisi la patrie de sa femme comme résidence depuis 2016. Le titre de leur album The Sweet Smell Of Unrest reflète bien l’esprit du #Wu_Ming_Foundation

      https://baratro.bandcamp.com/album/the-sweet-smell-of-unrest

  • « Le complotisme est toujours la traduction d’un malaise réel » - CQFD, mensuel de critique et d’expérimentation sociales
    https://cqfd-journal.org/Le-complotisme-est-toujours-la

    Cet interview mérite un seen dédié plutôt.

    Membre des collectifs d’écriture italiens d’extrême gauche Luther Blissett Project puis Wu Ming, Roberto Bui vient de sortir en Italie un livre intitulé La Q di Qomplotto (« Q comme Qomplot »). Il y revient sur l’imaginaire complotiste développé par le mouvement QAnon, qui a bousculé l’actualité américaine et mondiale et participé à l’assaut du Capitole en janvier dernier, replaçant ce moment délirant dans un champ historique et politique élargi.

    #QAnon #Luther_Blissett #Wu_Ming #Italie #littérature #Roberto_Bui #complotisme #interview #Histoire

  • Aux sources de QAnon, un collectif italien d’extrême gauche qui aurait malgré lui inspiré la théorie complotiste
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/02/19/aux-racines-du-mouvement-qanon-les-ecrivains-italiens-de-wu-ming-gourous-com

    Un roman, écrit par le collectif anticomplotiste Wu Ming, pourrait être la source des thèses conspirationnistes qui sont apparues dans l’Amérique de Donald Trump.

    Enquête du Monde (sous #paywall)

    pour mémoire : première mention de #Wu_Ming et #QAnon ici, dès août 2018, pointé par @rezo : https://seenthis.net/messages/715032
    plus récemment, octobre 2020, enquête de #lundi_matin sur le même thème pointée par @monolecte https://seenthis.net/messages/880607

  • Conspiration et fantasmagorie à l’ère de Trump et du Covid [1/2]
    https://lundi.am/Conspiration-et-fantasmagorie-a-l-ere-de-Trump-et-du-Covid

    Depuis l’assassinat de JFK, une mystérieuse « cabale » a pris le contrôle du « gouvernement mondial ». Cette #conspiration capture et viole des enfants dans des bases souterraines pour extraire de l’« adrenochrome » de leur sang. Les enfants en question sont vendus par des entreprises d’ameublement qui dissimulent leur commerce en donnant à des armoires des noms de petites filles disparues. Au cœur de Central Park, un hôpital militaire installé pour tester l’infection des habitants par le covid-19 dissimule en réalité une opération militaire ordonnée par Donald Trump qui a permis de libérer des milliers d’enfants innocents et difformes des griffes de la cabale en question.

    #Qanon

    • « Des amis qui soutenaient Black Lives Matter et qui manifestaient dans la rue, des gens qui s’inquiétaient du changement climatique, même une collègue infirmière qui travaillait avec moi en réanimation pendant un pic de la pandémie de COVID-19… Soudain, tous se sont mis à partager les conneries de QAnon, surtout des trucs sur la pédophilie, l’adrénochrome et les milieux pédophiles satanistes. Pour autant que je sache, ce sont des gens qui se déclarent libéraux, progressistes ou de gauche et je ne comprends vraiment pas comment ils ont pu être happés si rapidement. Je parle de personnes entre vingt et trente ans qui soutenaient Bernie Sanders et qui republient aujourd’hui les remugles des QAnon. C’est quoi ce bordel ? »

    • Au cours de la dernière décennie, le court-circuit entre le flux continu et anxiogène des nouvelles — très souvent mauvaises — et les algorithmes des réseaux sociaux qui encouragent les réactions immédiates ont renforcé nos biais et ont fait que les erreurs sont non seulement plus fréquentes mais se propagent plus rapidement. La situation s’est encore aggravée avec la crise du Covid-19. Avant le confinement, il n’était pas possible, ni même imaginable, pour beaucoup de gens de passer tout leur temps en ligne. Il y avait des limites, des bornes : le travail ou l’école, le sport, les amours, les amis, les relations à entretenir… L’urgence a miné ces bornes. Pendant de longs mois, le confinement, le bombardement d’informations et la logique des réseaux sociaux fondée sur l’urgence ont incité à la réflexion rapide, nous incitant à élever la voix et à faire des choix drastiques sans réfléchir un seul instant.
      […]
      Si les premières informations que je reçois s’ancrent autour de l’idée que « rien n’est ce qu’il paraît être » et qu’il existe une vérité cachée par des complots occultes, j’aurais tendance à rester dans ce schéma, en alignant d’autres biais et distorsions cognitives. Le préjugé d’intentionnalité me fait penser que si quelque chose s’est produit — un accident, une inondation, une épidémie — quelqu’un doit l’avoir voulu et planifié. Le préjugé de proportionnalité me convainc qu’un événement à grande échelle et aux nombreuses conséquences ne peut pas avoir une « petite » cause : il doit en avoir une « grande », qui à son tour — sur la base du préjugé d’intentionnalité — doit dépendre de la volonté de quelqu’un.
      […]
      Si de temps en temps je ressens une dissonance cognitive, par exemple entre mon estime de soi et le fait que mon comportement a aliéné des proches, je la résous de la manière la moins difficile : je sauve l’estime de soi et je blâme les autres. Je perds des amis, m’isole de ma famille et de mes proches ? C’est leur faute, ils ne veulent pas « se réveiller ». Préfèrent-ils rester ignorants ? Laissez-les faire. Et si ce n’était pas seulement de l’ignorance ? Et s’ils étaient complices de la Cabale, un puissant groupe d’adorateurs du diable et de tueurs d’enfants ? Heureusement, ils restent loin de moi maintenant. De toute façon, j’ai une nouvelle communauté. Et de plus en plus de personnes partagent nos idées. Et si de plus en plus de gens les partagent, cela signifie que nous avons raison. Et donc, content de mon argumentum ad populum, je passe à autre chose.

      Quand je dis « j’ai fait mes recherches », cela signifie que j’ai surfé sur le net à la merci de tous ces préjugés, erreurs et raccourcis. J’ai lu quelques commentaires sur Facebook, regardé rapidement une photo sur Instagram, lu des pages trouvées parmi les premiers résultats de Google… Tout au plus ai-je regardé des pseudo-documentaires QAnon comme Fall of the Cabal ou Out of the Shadows.
      […]
      Les réseaux sociaux sont désormais une seconde nature, des extensions de notre psyché que nous tenons pour acquises. Pour cette raison, Mark Zuckerberg n’est pas imaginé comme un élément de la Cabale : la vision du système que les croyants ont de QAnon est fondamentalement la même que celle de quiconque passant la plupart de son temps sur Facebook, à la différence qu’il s’agit de s’élever contre le système à longueur de posts. Je me représente comme l’ennemi du pouvoir, dont j’exclue la puissance écrasante de la plateforme que j’utilise. Ce pouvoir façonne l’environnement dans lequel je communique, il est donc invisible pour moi, un peu comme l’air qui m’enveloppe. Même Jeff Bezos n’est pas visé par la secte, et c’est similaire à ce que nous venons de faire : pensez au commerce florissant de QAnon sur Amazon, et, en général à la façon dont le confinement a rendu de plus en plus de gens dépendants d’Amazon. Si Amazon et Facebook — et avec ce dernier WhatsApp et Instagram — étaient la propriété de la Cabale, les croyants en QAnon devraient en conclure qu’ils en sont les complices, et changer radicalement leurs habitudes.

  • #Guerriglia_odonomastica: una rivolta contro i nomi che abitiamo, per conoscere le nostre città

    Cos’è la «guerriglia odonomastica»? Su Giap, negli ultimi anni, abbiamo fatto diversi esempi. Si tratta di azioni e performances il cui scopo è reintitolare dal basso vie e piazze delle nostre città – o aggiungere informazioni ai loro nomi per cambiare senso all’intitolazione.

    Una via può essere reintitolata alla luce del sole, durante cortei o altre iniziative pubbliche, oppure col favore delle tenebre, a opera dei «soliti ignoti» o «solite ignote».

    I nomi di vie e piazze – tecnicamente, gli «odonimi» – sono simboli, ma spesso sono anche sintomi. Sintomi di malattie che affliggono la memoria pubblica, sindromi causate dalla cattiva coscienza, da rimozioni e ipocrisie, da un mancato fare i conti col passato.

    Nelle nostre città e paesi abbondano gli odonimi che celebrano il fascismo e il colonialismo, celebrano crimini politici, coloniali e di guerra. Odonimi razzisti, nomi che omaggiano gli oppressori e glorificano l’oppressione. È su questi che si sono concentrati gli interventi recenti. Su Giap abbiamo raccontato dei progetti Resistenze in Cirenaica (Bologna) e Viva Menilicchi! (Palermo).

    Cambiare i nomi che abitiamo è cambiare il modo in cui pensiamo alla città. Attirando improvvisamente l’attenzione sul senso del nome di una via o piazza, la guerriglia odonomastica ci addestra a non dare per scontato il luogo stesso. Non dandolo per scontato, cominciamo a riappropriarcene.

    Quanto conosciamo le nostre città?

    Uno dei più celebri passi di Furio Jesi è tratto dal suo scritto postumo Spartakus. Simbologia della rivolta, terminato il 12 dicembre 1969 – poche ore prima della strage di Piazza Fontana – e uscito soltanto nel 2000:

    «Si può amare una città, si possono riconoscere le sue case e le sue strade nelle proprie memorie più remote e segrete; ma solo nell’ora della rivolta la città è sentita veramente come l’haut-lieu e al tempo stesso come la propria città: propria poiché dell’io e al tempo stesso degli altri; propria, poiché campo di una battaglia che si è scelta e che la collettività ha scelto; propria, poiché spazio circoscritto in cui il tempo storico è sospeso e in cui ogni atto vale di per se stesso, nelle sue conseguenze immediate. Ci si appropria di una città fuggendo o avanzando nell’alternarsi delle cariche, molto più che giocando da bambini per le sue strade o passeggiandovi più tardi con una ragazza. Nell’ora della rivolta non si è più soli nella città.»

    Jesi si riferiva tanto alla rivolta spartachista nella Berlino del 1919, di cui ricorreva il cinquantennale, quanto alle sommosse urbane del 1968 e dintorni, che erano parte della sua esperienza.

    La pratica del conflitto insegna a non fuggire in modo prevedibile, e quindi a esplorare lo spazio urbano, a scoprire nuovi luoghi e nuovi tragitti. È quello che Belbo insegna a Casaubon nel capitolo 15 de Il pendolo di Foucault di Umberto Eco:

    «Mi trovai a fuggire per via Larga […] Sull’angolo di via Rastrelli, Belbo mi afferrò per un braccio: “Per di qua, giovanotto”, mi disse. Tentai di chiedere perché, via Larga mi pareva più confortevole e abitata, e fui preso da claustrofobia nel dedalo di viuzze tra via Pecorari e l’Arcivescovado. Mi pareva che, dove Belbo mi stava conducendo, mi sarebbe stato più difficile mimetizzarmi nel caso che la polizia ci venisse incontro da qualche parte. Mi fece cenno di stare zitto, girò due o tre angoli, decelerò gradatamente, e ci trovammo a camminare, senza correre, proprio sul retro del Duomo, dove il traffico era normale e non arrivavano echi della battaglia che si stava svolgendo a meno di duecento metri […] “Vede, Casaubon,” mi disse allora Belbo,”non si scappa mai in linea retta […] Quando si partecipa a un raduno di massa, se non si conosce bene la zona il giorno prima si fa una ricognizione dei luoghi, e poi ci si colloca all’angolo da dove si dipartono le strade più piccole.”»

    Impossibile non pensare a tutto questo vedendo che in Francia, dopo settimane di rivolte, l’intelligenza collettiva ha inventato MediaManif, applicazione per smartphone che si appoggia a OpenStreetMap ed è stata subito chiamata «il Waze degli scontri». Come spiega il sito lundi.am, MediaManif è

    «una mappa interattiva del mondo e dunque di ogni città, ogni via, ogni rotatoria sulla quale è possibile segnalare la presenza di gruppi più o meno significativi di gilet gialli, ma anche degli immediati pericoli che ogni cittadino potrà quindi schivare o aggirare. Chi non vorrebbe, in questi tempi agitati, poter attraversare la sua città evitando le nubi di lacrimogeni?»

    La cartografia della sommossa e la guerriglia odonomastica hanno in comune l’intento di riscoprire la città a uso del conflitto e dunque della vera vita, oltre la mera sopravvivenza, il tran tran, i tragitti soliti, l’uso passivo dello spazio urbano.

    Non è casuale che la guerriglia odonomastica porti a scoprire le rivolte urbane del passato. Il progetto Viva Menilicchi! prende il nome dal grido che socialisti e anarchici lanciarono a Palermo il 2 marzo 1896, durante una protesta contro la guerra d’Abissinia che sfociò in cariche di polizia, scontri e arresti.

    Ecco, queste note servono a introdurre un importante testo di Mariana E. Califano, pubblicato sul blog di Resistenze in Cirenaica.

    Si intitola Della guerriglia odonomastica ed è la riflessione più approfondita uscita sinora su questi temi.

    https://www.wumingfoundation.com/giap/2018/12/guerriglia-odonomastica
    #guerrilla_toponymique #toponymie #Italie #toponymie_politique #guérilla_odonymique

    • Guerriglia Odonomastica

      […] Non ho altra malattia che le mura del campo attorno. Le nere guardie. Il filo spinato che ci separa dalla strada del ritorno.

      ‘Canto del campo di al-‘Aqila’ di Rajab Bu-Huwayish

      La necessità di comunicare ci ha portato ad assegnare nomi a cose, oggetti, concetti e luoghi che abbiano un significato condiviso e questo naturalmente vale anche per le strade. Quando nel medioevo si rogava l’acquisto di un immobile, i notai dovevano annotare dove si trovasse. Per farlo, esso veniva identificato attraverso i luoghi confinanti. I nomi di questi luoghi venivano codificati solo nell’uso comune di cui erano oggetto: per esempio tutti sapevano dov’era il Trivio di Porta Ravegnana, l’attuale piazza di Porta Ravegnana, attraverso la quale, percorrendo la strada San Vitale, si raggiungeva – e si raggiunge tuttora – Ravenna.

      Se avete preso un taxi in Giappone saprete che da quelle parti le cose funzionano ancora più o meno così… ma qui, la necessità di dare stabilità a un’odonomastica tramandata oralmente ha portato alla produzione di documenti che descrivono le vie della città attraverso i loro nomi.

      Da qualche anno l’Università di Tor Vergata ha istituito un laboratorio internazionale di onomastica (LIOn) a cui lavorano glottologi, linguisti, dialettologi e altri esperti. Tra i vari progetti portati a termine c’è anche un censimento a tappeto dello stradario nazionale.

      MA CHE COS’È L’ODONOMASTICA?

      L’odonomastica è lo studio storico-linguistico dei nomi delle aree di comunicazione di un centro urbano, delle sue vie e delle sue piazze (dal greco hodós, via, strada e onomastikòs, onomastica: studio dei nomi propri, delle loro origini e dei processi di denominazione nell’ambito di una o più lingue o dialetti).

      Si tratta di un ambito più ristretto e specifico della toponomastica (dal greco tòpos, luogo e onomastikòs), che si occupa dello studio storico-linguistico dei nomi dei luoghi geografici. L’odonomastica, in breve, è la toponomastica stradale.

      COSA CI DICONO I NOMI DELLE STRADE?

      I nomi delle vie, delle piazze e dei vicoli raccontano la storia di un paese, perché nella maggioranza dei casi ricordano luoghi, fatti e personaggi.

      Un tempo le strade portavano i nomi delle famiglie che ci abitavano o possedevano proprietà in loco come via de’ Castagnoli o piazza de’ Calderini; dei mestieri e delle botteghe che le animavano come via dei Falegnami, via degli Orefici o via Calzolerie. In altri casi le vie dovevano i loro toponimi ai santi ai quali le chiese erano dedicate come via Santo Stefano o alle caratteristiche del paesaggio come nel caso di via Frassinago e via Nosadella per i frassini e i noci.

      Si racconta poi che alcune vie debbano i loro nomi a usi più triviali, come via Centotrecento per le tariffe del quarto d’ora di piacere che un tempo ci si poteva concedere da quelle parti o via Ca’ Selvatica in cui, nel 1521, vennero trasferite le meretrici.

      Dopo l’Unità d’Italia e sul finire dell’Ottocento prese piede l’uso di intitolare le vie a personaggi di rilievo come Luigi Zamboni, protomartire del Risorgimento italiano che a Bologna nel 1794 guidò una sommossa contro lo Stato Pontificio e morì in una cella nota come Inferno nelle carceri del Torrone.

      All’epoca si diffuse anche l’uso di intitolare le strade a eventi storici come il XX Settembre che ricorda la presa di Roma, la famosa breccia di Porta Pia, il nodo gordiano risorgimentale che sancì la fine dello Stato Pontificio e l’annessione della futura capitale al Regno d’Italia.

      PERCHÉ GLI ODONIMI RIPORTANO NOMI, DATE O SIMBOLI?

      La tendenza che prese piede dopo l’Unità d’Italia di chiamare le vie con date di fatti storici importanti o con nomi di personaggi illustri deriva, palesemente, dal bisogno di ‘fare gli italiani’. In questo paese, gli odonimi contribuirono – e contribuiscono – alla costruzione dell’identità nazionale, carattere intimamente legato alla storia di un popolo e, pertanto, in continua trasformazione.

      Si rende omaggio a patrioti, letterati, scienziati, ecc. che si sono distinti in grandi imprese o si ricordano determinati momenti storici per costruire, imporre o consolidare un racconto che si vuole sia o divenga collettivo e condiviso.

      Sappiamo bene, però, che la memoria collettiva è la memoria di un determinato gruppo di appartenenza, un gruppo ristretto rispetto all’insieme della popolazione.

      A Bologna la riuscita dell’impresa coloniale in Tripolitania e Cirenaica venne celebrata nel 1913 con la delibera del Consiglio Comunale che approvava gli odonimi via Tripoli, via Bengasi, via Libia, via Due Palme, ecc. per il reticolo di strade fuori porta comprese tra via San Donato e via San Vitale.

      Nel 1938, in pieno ventennio fascista invece venne edificato il Villaggio della Rivoluzione, un quartiere nato per ospitare le famiglie dei caduti, dei feriti e dei mutilati per la causa della rivoluzione fascista e le strade presero i nomi dei simboli del regime. Così fecero capolino via delle Camicie Nere, via dello Squadrista, via del Legionario.

      Colonialismo e fascismo non finirono con la Liberazione e continuano a vivere negli spazi costruiti, negli usi di quegli spazi, nei significati e in quell’insieme attraverso il quale il potere politico – e simbolico – si esprime nella vita quotidiana di una città.

      Nel caso del rione Cirenaica, per esempio, la celebrazione del colonialismo persiste tuttora in via Libia che né il trattato di Pace del 1947 che privava l’Italia delle sue colonie né l’approvazione della proposta della Commissione Consultiva per la denominazione delle vie del 1949 riuscirono o vollero modificare.

      GLI ODONIMI COME LUOGHI DELLA MEMORIA

      L’espressione ‘luoghi della memoria’ rimanda a una pluralità di situazioni e significati la cui indagine consente una pluralità di approcci.

      Sono luoghi della memoria Porta Lame a Bologna, dove il 7 novembre 1944 i partigiani della 7ª GAP combatterono un’importante battaglia o il parco storico di Monte Sole, il colle dove i nazisti compirono una feroce strage tra il 29 settembre e il 5 ottobre del 1944.

      Anche i nomi delle vie sono ‘luoghi della memoria’ come via Caduti di Amola: una frazione di S. Giovanni in Persiceto in cui Il 5 dicembre 1944 le SS e i paracadutisti della divisione Göring, grazie ai fascisti locali, circondarono il rifugio dei partigiani della 63^ brigata Bolero Garibaldi e rastrellarono circa trecento persone. Molti di loro vennero fucilati a Sabbiuno del Monte a Paderno, mentre altri furono trasferiti al lager di Bolzano e da lì deportati a Mauthausen.

      Un luogo della memoria non è solo un luogo fisico ma, come spiega lo storico Mario Isnenghi, può contenere dati materiali e simbolici, richiamare eventi o figure e partecipare al consolidamento e alla diffusione di miti e riti collettivi.

      I luoghi della memoria indicano chi e cosa ricordare, sono il riflesso dell’anima di un paese, della sua comunità. L’odonomastica quindi è uno dei tanti specchi in cui il paese e la sua storia si riflettono, sono ‘supporti memoriali’ – come li definisce la professoressa Patrizia Violi – di un passato che si vuole tramandare.

      POLITICHE DELLA MEMORIA E DELL’OBLIO E TRASFORMAZIONI DELL’IDENTITA’ NAZIONALE.

      La memoria è una narrazione con carattere retrospettivo e a livello soggettivo seleziona e assimila ciò che ha senso in funzione del proprio presente e del proprio futuro.

      Questo vale anche per la memoria istituzionale, costruita dallo Stato e dal governo in carica. La sostanziale differenza è che nel caso della memoria istituzionale si tratta di memoria che diventa Storia e che viene trasmessa alle generazioni future attraverso l’educazione scolastica. La storia da tramandare è, pertanto, il risultato di una scelta politica e il revisionismo, per esempio, è uno dei vari strumenti con il quale l’avvicendarsi di governi di diversi orientamenti cercano di modificare le interpretazioni ormai consolidate dei più importanti avvenimenti storici per mitigare le memorie in conflitto, sopratutto in relazione al fascismo, alla Resistenza e alla shoah.

      Sempre Isnenghi, intervistato da Barbara Bertoncin nel 2016 a proposito dell’opportunità di fare un museo nella casa del fascio di Predappio, ci ricorda che «Nel ’45 molte di queste case del fascio sono diventate case del popolo, come a suo tempo le case del popolo erano diventate case del fascio; questo fa parte della guerriglia politica. Nelle nostre città, che lo sappiamo o no, ci aggiriamo continuamente fra le macerie di antiche guerriglie politiche, guerre semiologiche in cui gli ex conventi sono stati espropriati dal benemerito Napoleone e sono diventate caserme o scuole, magari intitolandosi a Giordano Bruno o a Paolo Sarpi o a Galileo Galilei, all’interno cioè di una lotta dello stato laico contro la tradizione clericale. Questo è fisiologico. Naturalmente spetta poi agli storici contribuire alla costruzione di una coscienza pubblica diffusa di questo processo dentro cui molti nostri concittadini si possono aggirare senza averne piena coscienza, così come ci aggiriamo in una nomenclatura viaria che via via perde di significato. Un mucchio di gente certamente si aggira nelle vie Battisti senza sapere chi fosse, confondendolo col cantante o peggio.»

      Se ci fosse qualche improbabile dubbio, ricordiamo che le strade sono intitolate a Cesare Battisti, il politico socialista e irredentista che si batté per l’autonomia del Trentino dall’Impero austro-ungarico e che durante la Grande guerra si arruolò come volontario negli alpini. Catturato dall’esercito austriaco, fu processato e impiccato per alto tradimento.

      La scelta di chi o cosa ricordare comporta di conseguenza la decisione di chi o cosa dimenticare. Le politiche della memoria e dell’oblio dunque hanno un ruolo determinante nella costruzione dell’identità nazionale, intesa come progetto in divenire.
      In History as Social Memory, lo storico britannico Peter Burke ricorda che la parola ‘amnesia’ è etimologicamente imparentata con la parola ‘amnistia’ (dal greco amnestía cioè oblio e questo da amnestèo cioè dimenticare: da A negativo e dalla radice mnéme, memoria) e che l’‘amnistia’ è un atto di oblio volontario e al tempo stesso una cancellazione ufficiale della memoria.

      La delibera del Consiglio Comunale di Bologna del 1949 segnò un cambio d’indirizzo, in tutti i sensi: il racconto condiviso dalla collettività non doveva più celebrare i luoghi del colonialismo fascista, ma onorare gli uomini che avevano contribuito a liberare la città dall’occupante.

      Così i nomi delle strade della Cirenaica cambiarono e oggi ricordano alcuni partigiani: via Tripoli divenne via Paolo Fabbri, via Bengasi divenne via Giuseppe Bentivogli, via Zuara prese il nome di via Massenzio Masia, via Due Palme quello del comandante Lupo, Mario Mussolesi, ecc.

      L’odonimo di #via_Libia, invece, rimase immutato.

      Perché? Cosa si è scelto di ricordare e cosa si è pensato di cancellare? La risposta più ovvia sembra riguardare l’intenzione di condannare il colonialismo di stampo fascista, ma non il colonialismo in tutte le sue espressioni, visto che le aspirazioni di ottenere il proprio posto al sole dell’Italia risalgono agli anni che seguono l’Unità e l’occupazione della Libia al finire dell’età giolittiana.

      Uno dei problemi più importanti delle società contemporanee è quello d’imparare a elaborare il passato nel rispetto di quell’etica che si trova alla radice di storia e memoria.

      Come sostiene Paolo Jedlowski nell’introduzione a Memoria e storia: il caso della deportazione di Anna Rossi-Doria: «[…] Ricordare è infatti serbare traccia non solo di ciò che genericamente ‘è stato’, ma anche e sopratutto di ciò che siamo stati: per questa via è accrescimento della consapevolezza di sé. La consapevolezza è responsabilità nel senso etimologico del termine: capacità di rispondere dei nostri atti; ricordare ciò che siamo stati serve a assumere la responsabilità di ciò che abbiamo compiuto… Ricordare i torti che abbiamo subito è cosa da poco: ma la memoria e la storia mostrano tutta la loro carica etica quando ricordiamo i torti che abbiamo inflitto.»

      DI ODONIMI DISCUTIBILI E DI STRUMENTI CHE FANNO CILECCA

      A nessuno verrebbe in mente di rispolverare i nomi delle vie del Villaggio della Rivoluzione perché renderebbe evidente il reato di apologia del fascismo da cui la Legge Scelba (legge n. 645 del 20 giugno 1952) cercò di tutelarci. Senza molto successo, verrebbe da aggiungere, data la diffusione del saluto romano e di altre amenità nelle sempre più frequenti manifestazioni neofasciste.

      Isnenghi ci viene ancora una volta in aiuto fornendoci una spiegazione del perché la sola legge non potè né può tutelarci.

      «… il Movimento Sociale c’era ed era anche un partito in grado di accogliere un bel po’ di voti. Teoricamente la Costituzione non avrebbe permesso l’esistenza di un simile partito; di fatto era così grosso che sarebbe stato un bel problema politico concretizzare il discorso giuridico costituzionale e metterlo fuorilegge.

      «Tant’è vero che nel secondo dopoguerra non mancavano le forze (oltreoceano, ma anche all’interno del paese) che casomai avrebbero preferito mettere fuorilegge il PCI e non il MSI [il Movimento Sociale Italiano confluito poi in Alleanza Nazionale]. Così stavano realisticamente le cose.

      «Stando così le cose, si capisce che anche le sinistre antifasciste abbiano infine accettato questo tran tran parlamentare, purché il MSI se ne stesse nelle sue ridotte.»

      La proibizione per legge del neofascismo fu un provvedimento che si rivelò puramente di facciata, una strategia che finì per deludere le aspettative di molti perché a decidere furono i rapporti di forza e gli accomodamenti tra partiti.

      Ma quanto è diffusa l’intitolazione di vie a personaggi e luoghi che celebrano il fascismo o il colonialismo? Per farsene un’idea basta realizzare una ricerca in rete.

      Prendiamo, per esempio, la recente diatriba sull’intitolazione di una via di Roma a Giorgio Almirante, senza dimenticare che di vie a lui dedicate ne esistono a Foggia, Agrigento, Aversa, Fiumicino, Molfetta, Lecce, Trani, San Severo, Rieti, Francavilla Fontana, Viterbo e solo per citarne alcune.

      Ma chi era costui? Basti ricordare che aderì al fascismo quando era ancora un liceale e non rinnegò mai la sua lealtà al regime e al Duce. Nel 1938 fu tra i firmatari del Manifesto della razza e collaborò alla rivista La difesa della razza come segretario di redazione.

      Allo scoppio della Seconda guerra mondiale ottenne una promozione come corrispondente di guerra e partì per la Libia al seguito della Divisione 23 marzo delle Camicie Nere, una divisione della Milizia Volontaria per la Sicurezza Nazionale che scelse il nome del giorno della fondazione dei Fasci Italiani di Combattimento, avvenuta per l’appunto il 23 marzo 1919.

      Nel 1944 aderì alla RSI, dove ricoprì la carica di capo gabinetto del ministero della Cultura Popolare e firmò un manifesto ritrovato negli archivi di Massa Marittima in cui ordinava di passare per le armi i renitenti alla leva della Repubblica di Salò.

      Nel dopoguerra partecipò alla riunione costitutiva del MSI di cui fu segretario e nel 1972 fu accusato di voler ricostituire il partito fascista, mentre nel 1986 fu rinviato a giudizio per favoreggiamento aggravato verso i due terroristi di Ordine Nuovo colpevoli della strage di Peteano e poi venne amnistiato.

      Dopo aver ricordato chi era Giorgio Almirante, sorge spontaneo domandarsi: chi vorrebbe intitolargli una via? E la risposta più ovvia potrebbe essere: un fascista, un neofascista, uno stragista. Allora com’è possibile che diversi politici avanzino proposte di questo genere? Non possiamo certo dire che si tratti di stragisti o terroristi neri.

      La risposta va cercata altrove.

      Come abbiamo accennato, oltre a essere un provvedimento generale di clemenza con cui lo Stato rinuncia alla punizione di un determinato numero di reati, l’amnistia è un atto di oblio volontario e al tempo stesso una cancellazione ufficiale della memoria.

      La proposta di intitolazione di una via a Giorgio Almirante non lascia alcun dubbio sul potere amnesico dell’amnistia.

      È proprio nell’ambito di ciò che è stato dimenticato, scordato, obliato, rimosso, che si gioca un’importante battaglia politica, in cui gli odonimi rappresentano solo uno dei tanti indicatori dello stato delle cose e cioè dell’affermarsi e del consolidarsi di un’immagine annacquata ed edulcorata del fascismo e dei suoi crimini, dell’idea stessa degli italiani brava gente.

      Il punto di vista sempre più diffuso; veicolato, ahimè, anche da molti soggetti che dovrebbero vegliare e contribuire alla costruzione della coscienza pubblica; è quello di un fascismo bonario che, in fin dei conti, non ha commesso gli orrendi crimini contro l’umanità di cui si è macchiato il nazismo.

      Ma un’affermazione simile non solo pecca di amnesia perché cancella con un colpo di spugna lo squadrismo; le marce forzate, la deportazione e i campi di concentramento in Libia ancor prima che Hitler diventasse cancelliere del Reich; l’uso di gas e armi chimiche in violazione dell’allora
      recente Protocollo di Ginevra del 1925; il primo bombardamento aereo di un ospedale della croce rossa nel 1935 a Malca Dida; le leggi razziali e la deportazioni degli ebrei, per citare solo le atrocità più note, ma assolve e amnistia tutti noi da ciò che siamo stati, dispensandoci dal compito di accrescere la nostra consapevolezza e, pertanto, dalla gravosa assunzione di responsabilità dei nostri atti.

      Forse lo storico statunitense di origine ebraica Yosef Hayim Yerushalmi con le sue Riflessioni sull’oblio, può darci una mano a capire il problema davanti al quale ci troviamo.

      Prendendo spunto dall’Ebraismo, lo studioso propone un’analisi che pone l’accento sulle dinamiche della trasmissione e della ricezione della memoria.

      Per lo storico, a rigor di logica gli individui possono dimenticare solo i fatti che sono avvenuti nel corso della loro esistenza. Quando si dice che un popolo ricorda, in realtà prima si afferma che il passato viene attivamente trasmesso alle generazioni contemporanee attraverso i canali e i ricettacoli della memoria – i ‘luoghi della memoria’ di Pierre Nora – e dopo si sostiene che quel passato che è stato trasmesso è stato anche ricevuto.

      Pertanto, secondo Yerushalmi, un popolo dimentica quando la generazione che ha vissuto il passato non lo trasmette a quella successiva o quando quest’ultima rifiuta ciò che le è stato trasmesso o smette di trasmetterlo a sua volta.

      «L’oblio in senso collettivo compare quando certi gruppi umani non riescono – volontariamente o passivamente, per rifiuto, indifferenza o indolenza o per una catastrofe storica che ha interrotto il trascorrere dei giorni e delle cose – a trasmettere alla posterità ciò che hanno imparato del passato…»

      Se condividiamo le affermazioni di Yerushalmi, l’affievolirsi di una condanna del fascismo potrebbe derivare dall’incapacità volontaria e/o passiva, da un rifiuto, dall’indifferenza, dall’indolenza e aggiungerei dall’assenza di un linguaggio che abbia un significato condiviso tra generazioni e, più probabilmente, dall’insieme di tutte queste ragioni.

      Ascoltando le dichiarazioni sul fascismo dell’attuale classe politica risulta evidente che la trasmissione e la ricezione del passato hanno fatto cilecca e ci hanno condotti a una de-responsabilizzazione per cui, oltre a chiederci come, quando e perché sia successo, dobbiamo trovare un modo di ristabilire la trasmissione e garantire la ricezione.

      Lo storico continua segnalando che la fenomenologia della memoria e dell’oblio collettivi sono essenzialmente gli stessi in tutti i gruppi sociali e che a cambiare sono solo i dettagli.

      Yerushalmi spiega che non c’è popolo per il quale alcuni elementi del passato, siano essi storici o mitici o una combinazione di entrambi, non diventino una ‘Torah’, cioè un insieme di insegnamenti e precetti riconosciuti, e pertanto condivisi, trasmessi oralmente o in forma scritta che hanno bisogno di consenso.

      Secondo lo storico ebreo, questi insegnamenti possono sopravvivere solo nella misura in cui diventano una tradizione. Lo studioso crede che ogni gruppo, ogni popolo ha la sua ‘halakhah’, la sua Legge intesa come tradizione normativa che include anche usi e costumi.

      «La parola ebrea deriva da halakh, che significa ‘camminare’, halakhah pertanto è il cammino sul quale si procede, il Cammino, la Via, il Tao, quell’insieme di riti e credenze che danno a un popolo il senso della sua identità e del suo destino. Del passato solo si trasmettono gli episodi che si giudicano esemplari o edificanti per l’halakhah di un popolo tale e quale la si vive nel presente.»

      Yerushalmi, quindi, oltre ad affermare che l’identità di un popolo sia il risultato di un processo di selezione e assimilazione di ciò che ha senso in funzione del presente e del futuro, ci mette in guardia da un pericolo: se del passato si trasmettono solo gli episodi che si giudicano esemplari o edificanti, non è probabile che quelli riprovevoli, col passare del tempo, vengano edulcorati se non dimenticati?

      E allora, l’accento messo sulla lotta partigiana potrebbe in qualche modo aver contribuito a mettere in ombra i crimini del fascismo? E ancora, perché la memoria e la storia sprigionino tutta la loro carica etica non dovremmo ricordare anche i torti che abbiamo inflitto?

      D’altro canto, lo studioso ci indica anche una strada da percorrere: per sopravvivere, gli elementi del passato che compongono la ‘Torah’ devono diventare una ‘tradizione’.

      Ma, come e cosa fare? Come potete immaginare gli ambiti sui quali lavorare e gli strumenti da utilizzare per riprenderci dall’amnesia sono molteplici.

      RISVEGLIARE GLI ANTICORPI DELLA SOCIETÀ: STRUMENTI.

      Tra i tanti mezzi su cui contare per ripristinare la ‘trasmissione’, favorire la ricezione, creare o ristabilire una ‘tradizione’ e/o vegliare sulla memoria da tramandare, ne esistono alcuni promossi dal basso che si propongono di ristabilire la verità per rendere giustizia e che risultano utili sopratutto quando le istituzioni o gli organi competenti per convenienza, impossibilità, pigrizia o incapacità non si adoperano in tal senso.

      A metà degli anni Novanta, in Argentina nacque H.I.J.O.S. (Hijos por la Identidad y la Justicia contra el Olvido y el Silencio), un’organizzazione che radunò – e raduna – i figli di desaparecidos che si battono per l’identità e la giustizia, contro l’oblio e il silenzio dei crimini dell’ultima dittatura.

      H.I.J.O.S. ha ideato e promosso una modalità inedita con cui affrontare l’impunità dei militari: l’‘Escrache’, che in spagnolo significa ‘sputtanamento’, e che consisteva nell’organizzare delle manifestazioni presso le abitazioni degli individui direttamente compromessi col regime.

      Le loro abitazioni venivano ‘marchiate’ col lancio di un palloncino pieno di vernice rossa.

      Lo scopo dell’‘Escrache’ non era solo quello di sopperire alle mancanze della giustizia, ma anche di avvertire i vicini che un complice del regime viveva tra loro, promuovendo così una sorta di giustizia popolare o sociale.

      I marchiati, condannati all’infamia, non erano più benaccetti nei luoghi pubblici, il panettiere non gli vendeva il pane, i vicini gli toglievano il saluto , ecc.

      Luoghi e spazi pubblici e di socialità dell’intero paese diventavano per loro una prigione fatta di disprezzo e condanna sociale.

      Queste politiche ebbero successo e, col passare del tempo, vennero applicate anche in altri ambiti non necessariamente legati alla dittatura militare. Vennero utilizzate infatti per denunciare ogni tipo di reato e contribuirono a sviluppare anticorpi nel tessuto sociale della comunità.

      In Italia, quale antidoto all’amnesia, il collettivo Resistenze in Cirenaica, noto con l’acronimo RIC, ha scelto di rispolverare la tradizione folclorica dei cantastorie e, come annota Wu Ming 1 nell’articolo in uscita su Linus, in particolare «A Bologna e in Emilia, negli anni si è sviluppata una peculiare forma di reading-concerto, di declamazione narrativa su musica. L’esperienza dei CCCP ha influenzato le sperimentazioni di band come Massimo Volume, Starfuckers, Offlaga Disco Pax; sperimentazioni che a loro volta si sono ibridate con l’approccio alla lettura scenica di vari scrittori (su tutti Stefano Tassinari), teatranti, di musicisti provenienti dal jazz e dal punk. RIC ha ripreso questa tradizione, fondando una vera e propria officina di reading.»

      Lo strumento di cui RIC spesso si è avvalso è una miscela di performance artistica, trekking urbano, reading-concerto e guerriglia odonomastica.

      DI ASSEGNAZIONE DI ODONIMI A VIE E PIAZZE

      Nel caso delle grosse città, l’iter amministrativo che porta all’assegnazione di un odonimo a una strada è subordinato al parere di una commissione composta di solito da rappresentanti del Comune e dell’ufficio toponomastica.

      La delibera della commissione deve essere sottoposta al vaglio della giunta comunale e al prefetto per l’autorizzazione definitiva.

      Nella scelta dell’odonimo, la commissione tiene conto della toponomastica preesistente e della particolare storia di un quartiere. Può prendere in considerazione segnalazioni di comitati di cittadini, associazioni pubbliche o private. A loro sta il compito di raccogliere e presentare la documentazione sul personaggio a cui si desidera dedicare una via. In questi casi la persona deve essere morta da almeno dieci anni, fatta salva qualche personalità di spicco.

      Nel caso di piccoli centri urbani, l’iter prevede il coinvolgimento della polizia municipale e dell’urbanistica, sempre previa approvazione della giunta comunale.

      Alcune delle amministrazioni più ‘illuminate’ hanno preso coscienza della capacità degli odonimi di riflettere l’anima di un paese e della sua comunità e sono intervenute per modificare l’intitolazione di vie a personaggi e luoghi del fascismo e del colonialismo.

      A Madrid, grazie a una legge del governo spagnolo del 2007, sono state sostituite una cinquantina di odonimi dedicati a Franco e ad altri gerarchi franchisti, mentre a Berlino, sempre
      nell’aprile di quest’anno, i nomi di personaggi legati al colonialismo africano sono stati sostituiti con nomi di combattenti per la liberazione.

      In Italia un’esempio è stato quello della commissione alla toponomastica di Udine che, nel 2011 ha deciso di cambiare il nome di piazza Luigi Cadorna, il cui conclamato disprezzo per la vita dei soldati impiegati al fronte offende non solo la memoria dei tanti caduti sotto il suo comando, ma quella di chiunque ricordi il suo spocchioso agire alla testa delle truppe. La piazza oggi si chiama ‘piazzale Unità d’Italia’.

      Il 27 settembre 2015 il collettivo Resistenze in Cirenaica, il cantiere culturale permanente che si è proposto di fare del rione Cirenaica un laboratorio di memoria storica per riportare alla luce il rimosso coloniale, unificare le resistenze, opporsi all’antirazzismo e all’antifascismo ed essere solidale coi migranti e profughi, ha fatto un primo intervento di rinominazione dal basso di via Libia coprendo i cartelli stradali ufficiali con quelli recanti l’odonimo Vinka Kitarovic.

      Per l’intera giornata, e fino a quando le autorità e qualche solerte cittadino con ‘poca simpatia per l’iniziativa’, non hanno rimosso i cartelli, la via è stata intitolata a una partigiana croata di Šibenik deportata in Italia nel 1942 che, dopo essere stata rinchiusa nell’istituto per la rieducazione delle minorenni traviate in via Viola a Borgo Panigale, nel 1943 divenne staffetta della 7^ GAP, adottando il nome di Lina.

      Da allora, molto altri cartelli in diverse città d’Italia sono stati ‘hackerati’ o ‘aumentati’. In via Libia a Bologna e in via Tripoli a Casalecchio, per fare degli esempi locali, sotto il nome della strada è apparsa la scritta Luogo di crimini del colonialismo italiano, o in via Vittorio Bottego, sempre in città: esploratore e pluriomicida.

      La guerriglia odonomastica è uno strumento per riscuoterci dall’amnesia, un atto di resistenza con valore contro-informativo che contribuisce a smontare le false credenze e a mettere in rilievo storie accantonate o ignorate.

      È un gesto di riappropriazione degli spazi cittadini, dell’ambiente circostante; è un atto di consapevolezza e di coscienza per ricordare ciò che siamo stati e assumerci la responsabilità di ciò che abbiamo compiuto.

      Perché sapere ciò che è stato in passato, alla luce di ciò che siamo oggi, permette di promuovere il dibattito sulle figure ignobili della nostra storia. La guerriglia odonomastica pertanto è un atto politico.

      LA NASCITA DI RIC, DELLA GUERRIGLIA ODONOMASTICA E NON SOLO.

      Come già detto RIC è un cantiere culturale permanente con l’obiettivo di liberarsi di ogni sguardo italocentrico ed eurocentrico, che si propone di leggere le resistenze europee come parte di un ciclo più lungo e d’inserirle in un contesto planetario, quello della lotta anticoloniale attraverso la valorizzazione del ‘rovescio’ del Discorso sul colonialismo di Aimé Césaire: «se il progetto hitleriano, all’osso, consisté nell’aver applicato all’Europa metodi colonialistici che fino a quel momento avevano subito solo gli arabi d’Algeria, i coolies dell’India e i negri dell’Africa», allora la resistenza al nazifascismo fu anche una guerra anticoloniale nel cuore d’Europa.

      RIC crede che si possa e si deva ‘sprovincializzare’ e ‘creolizzare’ la narrazione delle guerre partigiane e i doppi nomi delle vie della Cirenaica gli hanno fornito un utilissimo spunto narrativo, che si integra alla perfezione col fatto che durante l’occupazione, nel rione si trovasse una tipografia clandestina e la sede del CUMER, il comando militare della Resistenza in Emilia-Romagna.

      Il 27 settembre 2015, oltre all’intitolazione dal basso a di via Libia a Vinka Kitarovic, a conclusione di un’intera giornata di reading, storie musica e performance, RIC insieme a centinaia di persone ha reso omaggio a Lorenzo Giusti con una targa col suo nome e la scritta ‘ferroviere anarchico’ nel giardino a lui dedicato e strappato alla speculazione edilizia grazie a un movimento di cittadini dal basso.

      La giornata è cominciata al Vag61 con un pranzo seguito da un trekking urbano per le vie del rione in cui Wu Ming 2 ha fatto tappa nella già via Rodi per raccontare la storia della famiglia Rossi e dei due fratelli, Giovanni detto Gianni e Gastone un coraggioso partigiano morto a soli sedici anni.

      La passeggiata è proseguita e, all’imbocco dell’’ex via Zuara, si è narrata la storia di Massenzio Masia, che si distinse tra le altre cose per aver messo in salvo dalla requisizione nazi-fascista la dotazione di radio custodita all’ospedale Sant’Orsola.

      In via Mario Musolesi grandi e piccoli hanno ascoltato la storia del comandante Lupo e della brigata Stella Rossa. Le soste sono state introdotte dal canto delle giovani voci del coro R’esistente, mentre le camminate erano accompagnate dalla musica delle Brigate Sonore.

      L’ultima tappa del trekking è stata in via Libia, ovviamente dedicata alla storia di Vinka. A seguire, tutti si sono spostati al Giardino Lorenzo Giusti per lo spettacolo della Compagnia Fantasma, che ha messo in scena il processo al capo della resistenza libica Omar al-Mukhtār; per il reading di Kai Zen J con il Buthan Clan sul bombardamento aereo dell’ospedale della Croce Rossa nei pressi di Malca Dida, per quello di Wu Ming 1 su Ilio Barontini, l’antifascista internazionalista per eccellenza conosciuto col nome di battaglia ‘Paulus’ e quelli di Valerio Monteventi su Paolo Fabbri, il figlio di mezzadri che dedicò anima e corpo alle lotte contadine, subì la galera e il confino e si uni ai partigiani e infine quello di Serafino D’Onofri su Lorenzo Giusti, il ferroviere anarchico che combatté in Spagna e partecipò alla resistenza nell’imolese.

      A questa giornata inaugurale ne sono seguite molte altre a Bologna e in altre città tra cui Ferrara e Bolzano. La più recente si è svolta lo scorso ottobre a Palermo nell’ambito della dodicesima edizione di Manifesta, la biennale nomade europea di arte contemporanea, che ha ospitato la più grossa iniziativa di guerriglia odonomastica, intitolata Viva Menilicchi!, descritta con estro in un post su Giap, il blog di Wu Ming Foundation.

      Resistenze in Cirenaica pubblica a cadenza irregolare i Quaderni di Cirene che riportano queste e altre esperienze oltre a saggi e interventi esterni.

      https://resistenzeincirenaica.com/della-guerriglia-odonomastica

  • Roma, la fermata della metro C #Amba_Aradam cambia nome: approvata l’intitolazione al partigiano #Marincola. Il vox tra i cittadini

    E’ stata approvata questo pomeriggio la mozione che impegna l’amministrazione capitolina ad intitolare la futura fermata della Metro C Amba Aradam al partigiano italo-somalo #Giorgio_Marincola. Mentre nell’Aula Giulio Cesare l’assemblea capitolina votava la mozione, appoggiata dalla sindaca Virginia Raggi, per cambiare quel nome simbolo del colonialismo italiano e di una delle peggiori stragi compiute dal regime fascista in Africa, i residenti che abitano nel quartiere vicino l’omonima via Amba Aradam, nell’area di San Giovanni, si dividono sull’iniziativa.


    C’è chi difende l’iniziativa del Campidoglio. Chi vuole conservare il vecchio nome scelto per la stazione metro C di Roma, ‘Amba Aradam‘, affinché “anche gli errori e le atrocità non vengano dimenticate”. Ma anche chi rivendica che “la storia non si debba cambiare”, quasi ‘nostalgico’ del periodo coloniale di matrice fascista.

    Lì, dove è in costruzione una nuova fermata della metropolitana (che dovrebbe essere ultimata entro il 2024, ndr) erano state le azioni dimostrative degli attivisti di #Black_Lives_Matter, seguite da appelli della società civile, a porre il problema di quella controversa toponomastica. Chiedendo di sostituire quel nome e di rendere invece omaggio al partigiano Marincola. Figlio di un soldato italiano e di una donna somala, da giovanissimo scelse di combattere per la Resistenza, contro l’occupazione nazifascista, ucciso dalle SS in Val di Fiemme il 4 maggio 1945.

    “Una scelta giusta, omaggiare un partigiano di colore può essere un atto di grande valore simbolico”, c’è chi spiega. Altri concordano: “Perché no?”. Una proposta che ha anche permesso di conoscere una storia spesso dimenticata: “Non lo conoscevo, ho letto sui giornali. Ma ora sono convinto che sia giusto dedicargli questo riconoscimento”, spiega una ragazza.

    Altri invece sono contrari: “Deve restare il nome ‘Amba Aradam’, si è sempre chiamata così anche la via”. Eppure, tra i sostenitori del vecchio nome (ma non solo), quasi nessuno conosce la storia della strage fascista che si consumò nel massiccio montuoso a nord di Addis Abeba, lungo il Tigre, quando, nel 1936, le truppe del maresciallo Badoglio e l’aviazione italiana massacrarono 20mila etiopi, compresi civili, donne e bambini, usando gas vietati già allora dalle convenzioni internazionali, come l’iprite. Altre centinaia persero la vita tre anni più tardi, all’interno di una profonda grotta dell’area, con le truppe fasciste che fecero uso di gas e lanciafiamme contro la resistenza etiope, per poi murare vivi gli ultimi sopravvissuti.

    Una storia che quasi nessuno conosce, anche chi difende il nome ‘Amba Aradam’. Certo, chi concorda con la nuova intitolazione è convinto che, al di là dei simboli, siano necessarie altre azioni concrete sul tema immigrazione, compreso il diritto alla cittadinanza per chi nasce, cresce e studia in Italia: “Ius soli e Ius culturae? Sono favorevole”, spiegano diversi residenti. Ma non solo: “Serve anche ripartire dalle scuole e dalla formazione per debellare il razzismo”.

    https://www.ilfattoquotidiano.it/2020/08/04/roma-la-fermata-della-metro-c-di-via-amba-aradam-sara-intitolata-al-partigiano-marincola-il-vox-tra-i-residenti-sulliniziativa-del-campidoglio/5889280
    #toponymie #toponymie_politique #Italie #colonialisme #Rome #partisans #métro #station_de_métro #colonialisme_italien #passé_colonial #mémoire #guerre_d'Ethiopie #Ethiopie #massacre #Badoglio

    –-

    ajouté à la métaliste sur le colonialisme italien:
    https://seenthis.net/messages/871953

    ping @isskein @albertocampiphoto

    • Prossima fermata: Giorgio Marincola

      Sulla scia di Black Lives Matter, un piccolo movimento d’opinione ha proposto di rinominare una stazione della metro C in costruzione. Sarà intitolata al partigiano nero che morì combattendo i nazisti in val di Fiemme.

      La zona intorno a via dell’Amba Aradam a Roma, alle spalle della basilica di San Giovanni in Laterano, è da tempo sottosopra per la presenza di un grande cantiere. Sono i lavori della linea C della metropolitana: uno dei tanti miti romani che si spera possa un giorno, chissà, diventare realtà. Se tutto andrà bene, nel 2024 la città avrà una fermata della nuova metro chiamata per l’appunto «Amba Aradam».

      Anzi, non più. Martedì 4 agosto l’Assemblea capitolina ha approvato – con l’appoggio della sindaca Virginia Raggi – una mozione che vincola l’Amministrazione cittadina a cambiare quel nome. Niente Amba Aradam: la stazione si chiamerà «Giorgio Marincola». Alla grande maggioranza degli italiani nessuno di questi due nomi – di luogo il primo, di persona il secondo – dice alcunché. Il primo è da tempo dimenticato dai più; il secondo nemmeno l’hanno mai sentito. Eppure la decisione di sostituire l’uno con l’altro, maturata nelle settimane recenti sulla scia del movimento Black Lives Matter e delle sue ripercussioni in Italia, è una svolta importante, di rilevante significato politico. Certifica l’opposta curva che la reputazione, l’eco dei due nomi percorre nella coscienza dei contemporanei.

      L’Amba Aradam, gruppo montuoso della regione del Tigrè, fu teatro a metà febbraio 1936 di una battaglia nel corso dell’aggressione fascista all’Etiopia. All’epoca venne celebrata in Italia come una grande vittoria, tacendo che era stata ottenuta con l’uso massiccio e indiscriminato di gas asfissianti proibiti dalla Convenzione di Ginevra. Ventimila morti tra combattenti e civili inermi abissini: una strage, un crimine di guerra per il quale nessuno è mai stato processato. Il Negus, costretto all’esilio, denunciò l’accaduto dalla tribuna della Società delle Nazioni, attirando sull’Italia l’obbrobrio delle democrazie. Oggi gli italiani in massima parte non sanno o non vogliono sapere. Restano i nomi di strade e piazze in varie località del Paese e un’espressione, «ambaradàn», di cui s’è scordata l’origine e che sta a significare una gran confusione.

      All’epoca della battaglia Giorgio Marincola aveva 12 anni e mezzo e frequentava la scuola media a Roma. La sua esistenza, sia prima che dopo, non ebbe nulla dell’apparente banalità che sembrano indicare queste scarne notizie. E merita di essere raccontata, perché troppo pochi ancora la conoscono.

      Giorgio era nato in Somalia nel settembre del ’33. Suo padre Giuseppe era un maresciallo maggiore della Regia Fanteria; sua madre, Askhiro Hassan, era somala; la sua pelle era color caffellatte. Prendere una concubina del posto, per gli italiani che a vario titolo si trovavano nella colonia somala era, all’epoca, comportamento diffuso. Per niente diffusa, viceversa, la scelta di riconoscere i figli nati da quelle unioni: ma Giuseppe Marincola volle comportarsi così, e li portò con sé in Italia. Giorgio, negli anni dell’infanzia, fu affidato a una coppia di zii che vivevano in Calabria e non avevano figli. La sorellina Isabella, di due anni più giovane, crebbe invece presso il padre e la moglie italiana che Giuseppe aveva nel frattempo sposato. Questa precoce separazione segnò le vite dei bambini: il maschio fu avvolto dall’affetto degli zii come fosse figlio loro; Isabella fu respinta dalla cattiveria e dai maltrattamenti di una matrigna che non l’amava. (La sua storia è narrata nel bel libro di Wu Ming 2 e Antar Mohamed Timira, pubblicato da Einaudi nel 2012, dal quale sono tratte la maggior parte delle informazioni qui riferite).

      Adolescente, Giorgio Marincola fu riunito alla sua famiglia a Roma. Negli anni del liceo, iscritto all’Umberto I, ebbe come insegnante di Storia e Filosofia Pilo Albertelli, al quale quello stesso istituto scolastico è oggi dedicato. Il professor Albertelli, partigiano, eroe della Resistenza, medaglia d’oro al valor militare, fu arrestato il primo marzo del ’44 mentre faceva lezione, torturato, infine trucidato tra i martiri dell’eccidio delle Fosse Ardeatine. A quel punto Giorgio, che nel frattempo aveva terminato le superiori e si era iscritto a Medicina, ne aveva già seguito l’esempio unendosi ai gruppi partigiani legati a Giustizia e Libertà attivi a Roma e nel Lazio.

      Nel giugno del ’44 i tedeschi lasciarono Roma e i compagni d’avventura di Giorgio, deposte le armi, si apprestarono a tornare all’università. Lui volle invece continuare a combattere: raggiunse la Puglia, dove ricevette una sommaria formazione da parte delle forze speciali alleate, e qualche settimana dopo fu paracadutato sul Biellese. Si unì alle formazioni partigiane di GL in Piemonte, finché non fu catturato. I fascisti repubblichini usavano costringere i prigionieri a lanciare appelli dalla loro emittente Radio Baita, affinché convincessero i compagni a deporre le armi. Messo davanti al microfono, Marincola pronunciò invece parole che andrebbero riportate su ogni manuale scolastico di storia: «Sento la patria come una cultura e un sentimento di libertà, non come un colore qualsiasi sulla carta geografica… La patria non è identificabile con dittature simili a quella fascista. Patria significa libertà e giustizia per i popoli del mondo. Per questo combatto gli oppressori…».

      Così il giovane eroe fu consegnato ai tedeschi, che lo deportarono nel campo di transito di Gries, alle porte di Bolzano. Lì lo raggiunse la Liberazione, all’indomani del 25 aprile 1945. La guerra in Italia era finita ma ancora una volta Giorgio si mise a disposizione dei comandi militari di Giustizia e Libertà. Insieme ad altri cinque o sei ragazzi, fu incaricato di presidiare un bivio in località Stramentizzo in Val di Fiemme, poco a nord di Trento, sulla strada della ritirata delle colonne tedesche le quali, in base agli accordi di resa, avevano avuto concesso libero transito verso il loro Paese. Per evitare incidenti, la piccola unità partigiana aveva ricevuto ordine di non portare le armi: si trattava insomma soltanto di dirigere il traffico.

      Alle prime ore di una bella mattina di maggio, il giorno 5, una colonna di SS si presentò all’incrocio, preceduta da bandiere bianche. I soldati scesero dai camion e fecero fuoco. Poi procedettero verso il paese di Stramentizzo, seminando morte tra le case: fu l’ultima strage nazista in territorio italiano. L’episodio è stato variamente raccontato: sta di fatto che così finì la giovane vita di Giorgio Marincola, a 22 anni non ancora compiuti. Quando i comandi di GL ricevettero le prime confuse notizie dell’accaduto, furono informati che tra i morti c’era un ufficiale di collegamento americano: nessuno immaginava che un uomo dalla pelle nera potesse essere italiano.

      Da molti decenni Stramentizzo non esiste più: alla metà degli anni Cinquanta finì sul fondo del lago artificiale creato dalla diga costruita sul corso del torrente Avisio. A Marincola fu conferita la medaglia d’oro al valor militare alla memoria; nel ’46 l’Università di Roma gli attribuì la laurea in Medicina honoris causa. Poi il suo nome finì nel dimenticatoio: una via a Biella, nelle cui vicinanze aveva combattuto; un’aula della scuola italiana a Mogadiscio, in Somalia, in seguito demolita. Nient’altro. Finché, piano piano, con una lotta sorda e ostinata per salvarne la memoria, si è tornati a parlare di lui: un libro, Razza partigiana, di Carlo Costa e Lorenzo Teodonio; l’aula di Scienze del liceo Albertelli di Roma, dove oggi ai ragazzi viene raccontata la sua storia. E, nel prossimo futuro, una stazione delle metropolitana, affinché i romani ricordino.

      https://www.azione.ch/attualita/dettaglio/articolo/prossima-fermata-giorgio-marincola.html

    • Metro C, nuova stazione Amba Aradam-Ipponio sarà intitolata a partigiano Giorgio Marincola

      Approvata in Campidoglio una mozione per intitolare la futura fermata della metro C Amba Aradam/Ipponio al partigiano antifascista Giorgio Marincola. Figlio di un sottufficiale italiano e di una donna somala, vissuto a Roma nel quartiere di Casalbertone, scelse di contribuire alla liberazione d’Italia nel periodo della Resistenza. Morì in Val di Fiemme nel maggio 1945.

      L’iniziativa per l’intitolazione era stata lanciata, nelle scorse settimane, con una petizione su change.org che ha raccolto numerose adesioni.

      https://www.comune.roma.it/web/it/notizia/metro-c-nuova-stazione-amba-aradam-ipponio-sara-intitolata-a-partigiano-

      –—

      Le texte de la motion:
      Mozione n.68 del 4agosto 2020
      https://www.carteinregola.it/wp-content/uploads/2016/09/moz68-20-intitolazione-stazione-metro-marincola.pdf

    • La pétition sur change.org:
      Fanpage - "Perché intitolare al partigiano meticcio Marincola la stazione della metro C Amba Aradam

      «Giorgio Marincola, figlio di una madre somala e di un soldato italiano, è stato un partigiano che ha combattuto da Roma al Nord Italia fino agli ultimi giorni della Liberazione. Sarebbe meglio intitolare la nuova stazione della metro C a lui, piuttosto che con il nome Amba Aradam, che ricorda uno degli episodi più atroci dell’occupazione italiana in Etiopia. La proposta, rilanciata anche da Roberto Saviano, ora è diventata una petizione online rivolta alla sindaca Virginia Raggi.»

      https://www.change.org/p/virginia-raggi-intitoliamo-la-stazione-della-metro-c-di-via-dell-amba-aradam-a-giorgio-marincola/u/27093501

      –---
      Perché intitolare al partigiano meticcio Giorgio Marincola la stazione della metro C di Amba Aradam

      Giorgio Marincola, figlio di una madre somala e di un soldato italiano, è stato un partigiano che ha combattuto da Roma al Nord Italia fino agli ultimi giorni della Liberazione. Sarebbe meglio intitolare la nuova stazione della metro C a lui, piuttosto che con il nome Amba Aradam, che ricorda uno degli episodi più atroci dell’occupazione italiana in Etiopia. La proposta, rilanciata anche da Roberto Saviano, ora è diventata una petizione online rivolta alla sindaca Virginia Raggi.

      Nella notte tra giovedì e venerdì un’azione da parte di un gruppo di attivisti antirazzisti ha portate anche nella capitale la mobilitazione che, partita dagli Stati Uniti e allargatasi all’Europa e non solo, mette in discussione i simboli del passato coloniale e schiavista, siano essi statue, targhe, intitolazioni di vie e piazze. A Milano a finire (di nuovo) nel mirino è stata la statua dedicata al giornalista Indro Montanelli. A Roma, con l’hashtag Black Lives Matter, a essere presa di mira è stata la statua del generale #Antonio_Baldissera, protagonista degli orrori dell’avventura coloniale fascista, il cui busto al Pincio è stato coperto di vernice. Contemporaneamente largo dell’Amba Aradam e via dell’Amba Aradam venivano reintitolati a #George_Floyd e a #Bilal_Ben_Messaud. «#Nessuna_stazione_abbia_il_nome_dell'oppressione», con questo cartello gli attivisti hanno posto il problema del nome della stazione della Metro C di prossima apertura, che richiama uno degli episodi più sanguinosi e brutali della repressione della resistenza etiope all’occupazione italiana.

      Una questione, quella del nome della nuova stazione, che ha visto un’apertura da parte dell’assessore ai Trasporti di Roma Capitale Pietro Calabrese. “Ci stavamo già pensando, anche perché, al di là di tutto, la stazione non è su viale dell’Amba Aradam”, ha dichiarato al Fatto Quotidiano. Intanto in rete ha cominciato a circolare una proposta: perché non intitolarla al partigiano Giorgio Marincola? Figlio di un soldato italiano e di una donna somala, il padre Giuseppe Marincola era stato caporale maggiore e, decise di riconoscere i due figli avuti dall’unione con Askhiro Hassan.

      Una proposta che è stata rilanciata da Roberto Saviano e che è diventata ora una petizione su Change.org indirizzata alla sindaca Virginia Raggi, lanciata dal giornalista Massimiliano Coccia: «La fermata della Metro C di Roma che sorge a ridosso di Porta Metronia in via dell’Amba Aradam sia intitolata a Giorgio Marincola, partigiano nero, nato in Somalia e ucciso dai nazisti in Val di Fiemme. Giorgio liberò Roma e scelse di liberare l’Italia. Una storia spesso dimenticata dalla storiografia attuale ma che racconta una pagina generosa della nostra Resistenza». Sarebbe questa una scelta simbolica certo, ma di grande impatto, per affrontare la questione del colonialismo italiano e cominciare a fare i conti con il mito degli «italiani brava gente» che, appunto altro non è che un mito. Giorgio Marincola non è stato solo una partigiano, ma la vicenda della sua famiglia già dagli anni ’20 del secolo pone la questione dell’esistenza di una black Italy misconosciuta e negata.
      La storia di Giorgio e Isabella Marincola è la storia di un’Italia meticcia

      Giorgio Marincola arriva in Italia poco dopo la sua nascita e si iscrisse nel 1941 alla facoltà di Medicina cominciando ad avvicinarsi al Partito d’Azione con cui poi decise di partecipare alla Resistenza, prima a Roma poi nel Nord Italia. Catturato dalle SS fu tradotto dopo percosse e torture in carcere a Torino e poi a Bolzano. Qui fu liberato dagli Alleati ma invece di portarsi in Svizzera con un convoglio della Croce Rossa, decise di proseguire la Resistenza in Val di Fiemme e qui sarà ucciso il 4 maggio 1945 a un posto di blocco dai soldati tedeschi ormai in rotta. Alla sua storia è stato dedicato un libro «Razza Partigiana», che è anche un sito internet, scritto da Carlo Costa e Lorenzo Teodonio ed edito da Iacobelli. Anche la storia della sorella di Giorgio, Isabella Marincola, è entrata in un libro scritto dal figlio Antar Mohamed e dallo scrittore Wu Ming 2, è intitolato «Timira. Romanzo Meticcio» (Einaudi) e indaga attraverso il caleidoscopio biografico di Isabella e di Antar la storia coloniale italiana e il suo presente di rimozione, una storia che attraversa tutto il Novecento e l’inizio del nuovo secolo attraverso la vicenda a tratti incredibile di una «italiana nera».

      https://roma.fanpage.it/perche-intitolare-al-partigiano-meticcio-giorgio-marincola-la-stazione-

    • Il blitz: via Amba Aradam intitolata a George Floyd e Bilal Ben Messaud

      Raid antirazzista nella notte in via dell’Amba Aradam in zona San Giovanni a Roma. Cartelli della toponomastica modificati con fogli con su scritto il nome di George Floyd e Bilal Ben Messaud ed esposto uno striscione con su scritto «Nessuna stazione abbia il nome dell’oppressione» firmato Black Lives Matter. Sul posto la polizia. Inoltre, sempre durante la notte, il busto di Antonio Baldissera, generale a capo delle truppe italiane in Eritrea, è stata imbrattata con vernice rossa. I raid antirazzisti sono stati messi a segno dal gruppo Restiamo umani. «Smantelleremo i simboli del colonialismo nella Capitale», annunciano su Facebook dando «il sostegno ai manifestanti che a partire da Minneapolis hanno riempito le piazze di decine di città del mondo» e rifiutando «ogni contestualizzazione storica». I componenti del gruppo Restiamo umani dunque prendono come bersaglio «le strade che richiamano stragi vergognose compiute dai soldati italiani in Etiopia, come via dell’Amba Aradam» o i «monumenti che conferiscono invece gloria eterna a uomini colpevoli delle peggiori atrocità verso il genere umano: tra gli “illustri” della storia italiana al Pincio c’è un busto di Antonio Baldissera, generale a capo delle truppe italiane in Eritrea e successivamente governatore della colonia italiana di Eritrea alla fine del XIX secolo, quasi che il passato coloniale italiano fosse un lustro invece che un crimine che come tale va ricordato».

      https://video.corriere.it/blitz-via-amba-aradam-intitolata-george-floyd-bilal-ben-messaud/bd76d308-b20b-11ea-b99d-35d9ea91923c

    • Fantasmi coloniali

      Nella notte di giovedì 18 giugno, la Rete Restiamo Umani di Roma ha compiuto un’azione di #guerriglia_odonomastica in alcuni luoghi della città che celebrano gli orrori del colonialismo italiano in Africa. In particolare sono stati colpiti la via e il largo «dell’Amba Aradam», insieme alla futura stazione «Amba Aradam/Ipponio» sulla linea C della metropolitana.

      Le targhe stradali sono state modificate per diventare «via George Floyd e Bilal Ben Messaud», mentre lungo le barriere che delimitano il cantiere della nuova fermata sotterranea sono comparsi grandi manifesti con scritto: «Nessuna stazione abbia il nome dell’oppressione».

      Il gesto degli attivisti romani intende denunciare la rimozione, il silenzio e la censura sui crimini del colonialismo, poiché questi contribuiscono a rafforzare e legittimare il razzismo di oggi. Amba Aradam è infatti il nome di un’altura dell’Etiopia dove l’esercito italiano, guidato da Pietro Badoglio, sconfisse i soldati di Hailé Selassié, sparando anche 1.367 proietti caricati ad arsine, un gas infiammabile e altamente tossico, in aperta violazione del Protocollo di Ginevra del 1925, contro l’impiego in guerra di armi chimiche.

      Nei giorni successivi, l’aviazione italiana bombardò le truppe nemiche in fuga. Nella sua relazione al Ministero delle Colonie, Badoglio scrisse che: «in complesso 196 aerei sono stati impiegati per il lancio di 60 tonnellate di yprite (sic) sui passaggi obbligati e sugli itinerari percorsi dalle colonne».

      La strada si chiama così dal 21 aprile 1936, quando venne inaugurata da Mussolini in persona. Il suo nome precedente era «Via della Ferratella», forse per via di una grata, nel punto in cui il canale della Marana passava sotto Porta Metronia. Per non cancellare quell’odonimo, venne ribattezzata «via della Ferratella in Laterano» una strada subito adiacente.

      Negli ultimi anni, molte azioni di guerriglia odonomastica si sono ripetute nelle città italiane, dimostrando che i simboli del passato parlano al presente anche quando li si vorrebbe anestetizzare e seppellire nell’indifferenza. L’intervento di giovedì scorso ha avuto grande risonanza non perché sia il primo di questo genere, ma in quanto si collega esplicitamente alle proteste per l’assassinio di George Floyd, al movimento Black Lives Matter e al proliferare di attacchi contro statue e targhe odiose in tutto il mondo.

      Tanta attenzione ha prodotto, come primo risultato, la proposta di intitolare la nuova stazione della metro Ipponio/Amba Aradam al partigiano italo-somalo Giorgio Marincola, con tanto di petizione on-line alla sindaca Raggi. Quest’idea ci rende ovviamente felici, perché da oltre dieci anni ci sforziamo di far conoscere la storia di Giorgio e di sua sorella Isabella, con libri, spettacoli, ricerche, interventi nelle scuole e progetti a più mani.

      Ci sembra anche molto significativo che un luogo sotterraneo porti il nome di Giorgio Marincola, dal momento che la sua resistenza fu ancor più clandestina di quella dei suoi compagni, visto il colore molto riconoscibile della sua pelle, specie quando agiva in città, nelle file del Partito d’Azione. E d’altra parte, la miglior memoria della Resistenza è quella che si esprime dal basso, underground, senza bisogno di grandi monumenti, riflettori e alzabandiera: una memoria tuttora scomoda, conflittuale, che fatica a vedere la luce del sole.

      Ben venga quindi la stazione “Giorgio Marincola” della Metro C, ma ci permettiamo di suggerire che quell’intitolazione sia vincolata a un’altra proposta. Non vorremmo infatti che il nome di Giorgio facesse dimenticare quell’altro nome, Amba Aradam. Non vorremmo che intitolare la stazione a un “bravo nero italiano” finisse per mettere tra parentesi la vera questione, quella da cui nasce la protesta della Rete Restiamo Umani, ovvero la presenza di fantasmi coloniali nelle nostre città: una presenza incontestata, edulcorata e in certi casi addirittura omaggiata. Non vorremmo che uscendo dalla stazione Giorgio Marincola si continuasse a percorrere, come se niente fosse, via dell’Amba Aradam. Sarebbe davvero un controsenso.

      Roberto Saviano, appoggiando l’idea della “stazione Giorgio Marincola” ha scritto: «la politica sia coraggiosa, almeno una volta». Ma che coraggio ci vuole per intitolare una fermata della metro a un italiano morto per combattere il nazifascismo? Davvero siamo arrivati a questo punto? Siamo d’accordo con Saviano, c’è bisogno di gesti coraggiosi, non di gesti spacciati per coraggiosi che ci esimano dall’avere coraggio.

      Sappiamo che cambiare ufficialmente il nome a via dell’Amba Aradam sarebbe molto difficile, anche se l’esempio di Berlino dimostra che quando davvero si vuole, certe difficoltà si superano: nella capitale tedesca, tre strade intitolate a protagonisti del colonialismo in Africa sono state dedicate a combattenti della resistenza anti-coloniale contro i tedeschi.

      Ci piacerebbe allora che la stazione “Giorgio Marincola” venisse inaugurata insieme a un intervento “esplicativo” su via dell’Amba Aradam, come si è fatto a Bolzano con il bassorilievo della Casa Littoria e con il Monumento alla Vittoria. Si potrebbero affiggere alle targhe stradali altri cartelli, che illustrino cosa successe in quel luogo e in quale contesto di aggressione; si potrebbe aggiungere una piccola chiosa, sul cartello stesso, sotto il nome della via: «luogo di crimini del colonialismo italiano», o qualunque altro contributo che risvegli i fantasmi, che li renda ben visibili, che non ci lasci tranquilli e pacificati, convinti che l’ambaradan sia solo un ammasso di idee confuse.

      https://comune-info.net/che-il-colonialismo-non-riposi-in-pace
      #guerilla_toponymique #Via_della_Ferratella #fascisme #via_della_Ferratella_in_Laterano #Indro_Montanelli #Partito_d’Azione #Francesco_Azzi #Azzi #Magliocco

    • Siamo molto content* che l’amministrazione capitolina abbia scelto di dedicare a Giorgio Marincola la stazione inizialmente nominata «Amba Aradam», e siamo content* che il processo che ha portato a questa scelta sia iniziato grazie alla nostra azione del 18 giugno scorso. Crediamo però che questo sia solo un primo passo. La via e il largo di fronte alla stazione, dedicati all’ignobile eccidio compiuto dal nostro esercito colonizzatore in Etiopia devono al più presto seguire la stessa strada e cambiare nome. Il percorso per decolonizzare la toponomastica razzista e colonialista ancora presente nella nostra città ha avuto solo un inizio e deve necessariamente continuare. Lo dobbiamo a chi è morto per le atrocità compiute dall’esercito tricolore, lo dobbiamo a chi è discriminato per razzismo oggi, lo dobbiamo a chi muore in mare per l’ignavia del nostro governo. Ricordiamo che il governo Conte e la sua maggioranza hanno vergognosamente confermato gli accordi con le milizie libiche responsabili di atroci violazioni a diritti umani della popolazione migrante africana. In forme diverse e più mediate, ma la violenza coloniale e razzista del nostro paese continua tutt’oggi e non smetteremo di lottare perché abbia fine.

      https://www.facebook.com/ReteRestiamoUmani

    • Why a Somali-born fighter is being honoured in Rome

      Rome’s city council voted earlier this month to name a future metro station in the Italian capital in honour of Giorgio Marincola, an Italian-Somali who was a member of the Italian resistance.

      He was killed at the age of 21 by withdrawing Nazi troops who opened fire at a checkpoint on 4 May 1945, two days after Germany had officially surrendered in Italy at the end of World War Two.

      The station, which is currently under construction, was going to be called Amba Aradam-Ipponio - a reference to an Italian campaign in Ethiopia in 1936 when fascist forces brutally unleashed chemical weapons and committed war crimes at the infamous Battle of Amba Aradam.

      The name change came after a campaign was launched in June, in the wake of Black Lives Matter protests around the world following the killing of African American George Floyd by US police.

      Started by journalist Massimiliano Coccia, he was supported by Black Lives Matter activists, other journalists and Italian-Somali writer Igiabo Scego and Marincola’s nephew, the author Antar Marincola.
      The ’black partisan’

      Activists first placed a banner at the metro site stating that no station should be named after “oppression” and pushed for Marincola’s short, but remarkable life to be remembered.

      He is known as the “partigiano neroor” or “black partisan” and was an active member of the resistance.

      In 1953 he was posthumously awarded Italy’s highest military honour, the Medaglia d’Oro al Valor Militare, in recognition of his efforts and the ultimate sacrifice he made.

      Marincola was born in 1923 in Mahaday, a town on the Shebelle River, north of Mogadishu, in what was then known as Italian Somaliland.

      His mother, Ashkiro Hassan, was Somali and his father an Italian military officer called Giuseppe Marincola.

      At the time few Italian colonists acknowledged children born of their unions with Somali women.

      But Giuseppe Marincola bucked the trend and later brought his son and daughter, Isabella, to Italy to be raised by his family.

      Isabella went on to become an actress, notably appearing in Riso Amaro (Bitter Rice), released in 1949.

      Giorgio Marincola too was gifted, excelling at school in Rome and went on to enrol as a medical student.

      During his studies he came to be inspired by anti-fascist ideology. He decided to enlist in the resistance in 1943 - at a time his country of birth was still under Italian rule.

      He proved a brave fighter, was parachuted into enemy territory and was wounded. At one time he was captured by the SS, who wanted him to speak against the partisans on their radio station. On air he reportedly defied them, saying: “Homeland means freedom and justice for the peoples of the world. This is why I fight the oppressors.”

      The broadcast was interrupted - and sounds of a beating could be heard.

      ’Collective amnesia’

      But anti-racism activists want far more than just the renaming of a metro stop after Marincola - they want to shine the spotlight on Italy’s colonial history.

      They want the authorities in Rome to go further and begin a process of decolonising the city.

      This happened unilaterally in Milan when, amid the Black Lives Matter protests, the statue of controversial journalist Indro Montanelli, who defended colonialism and admitted to marrying a 12-year-old Eritrean girl during his army service in the 1930s, was defaced.

      Yet to bring about true change there needs to be an awareness about the past.

      The trouble at the moment is what seems to be a collective amnesia in Italy over its colonial history.

      In the years I have spent reporting from the country I am always struck at how little most Italians seem to know about their colonial history, whether I’m in Rome, Palermo or Venice.

      The extent of Italy’s involvement in Eritrea, Somalia, Libya and Albania to Benito Mussolini’s fascist occupation of Ethiopia in the 1930s is not acknowledged.
      Somali bolognese

      Last month, Somalia celebrated its 60th anniversary of independence.

      Reshaped by 30 years of conflict, memories of colonial times have all been lost - except in the kitchen where a staple of Somali cuisine is “suugo suqaar”- a sauce eaten with “baasto” or pasta.

      But for this Somali bolognese, we use cubed beef, goat or lamb with our version of the classic Italian soffritto - sautéed carrots, onion and peppers - to which we add heady spices.

      I love to cook these dishes and last summer while I was in Palermo did so for Italian friends, serving it with shigni, a spicy hot sauce, and bananas.

      It was a strange pairing for Italians, though my friends tucked in with gusto - with only the odd raised eyebrow.

      And Somalis have also left their own imprint in Italy - not just through the Marincola siblings - but in the literature, film and sports.

      Cristina Ali Farah is a well-known novelist, Amin Nour is an actor and director, Zahra Bani represented Italy as a javelin thrower and Omar Degan is a respected architect.

      And today Somalis constitute both some of Italy’s oldest and newest migrants.

      In spring 2015 I spent a warm afternoon meandering throughout the backstreets near Rome’s Termini station meeting Somalis who had been in Italy for decades and Somalis who had arrived on dinghies from Libya.

      Those new to Italy called the older community “mezze-lira” - meaning “half lira” to denote their dual Somali-Italian identities.

      In turn they are called “Titanics” by established Somalis, a reference to the hard times most migrants have faced in making the perilous journey across the Mediterranean to reach Europe, and the lives they will face in Italy with the political rise of anti-migration parties.

      The naming of a station after Marincola is an important move for all of them - and a timely reminder for all Italians of the long ties between Italy and Somalia.

      https://www.bbc.com/news/world-africa-53837708

    • «La Casati era una delle varie imprese satelliti di una società, molto più grande, che da decenni dominava lo sviluppo urbanistico di Roma in serena continuità con il fascismo. Era già stata protagonista dello sviluppo della Città Eterna quando essa era diventata capitale dell’Italia unita, e aveva costruito interi quartieri in quella che un tempo era campagna. A molto delle nuove strade tracciate a inizio secolo e poi durante il Ventennio erano stati dati nomi coloniali - Viale Libia, via Eritrea, Via Dire Daua - che finita la guerra nessuno, nonostante la fine congiunta di fascismo e possedimenti d’oltremare, pensò di sostituire. Nemmeno quelli, come viale Amba Aradam, intitolati a carneficine».

      (pp.240-241)

      «In seguito certi soldati, quando furono tornati in Italia, presero a usare il nome di quel luogo come sinonimo dell’indescrivibile orrore. Come però succede da sampre i reduci di ogni guerra, non li capì nessuno. Chi non c’era stato non poteva immaginare il tappeto di carne che significavano quelle due parole: Amba Aradam. Anche perché il Duce le dichiarò il nome di una vittoria, qualcosa a cui intitolare piazze e strade. Gli italiani, come massaie che lavano imbarazzanti macchie dalle lenzuola prima di stenderle, ne eliminarono ogni retrogusto di orrore e le unirono in una sola dal suono buffo.
      ’Non fare questo ambaradam’ presero a dire le madri ai loro piccoli capricciosi’»

      (pp.354-355)

      in : #livre « #Sangue_giusto » de #Francesca_Melandri


      http://bur.rizzolilibri.it/libri/sangue-giusto-

  • #Roma_negata. Percorsi postcoloniali nella città
    Un viaggio attraverso la città per recuperare dall’oblio un passato coloniale disconosciuto.

    Libia, Somalia, Eritrea, Etiopia: quali sono le tracce dell’avventura coloniale italiana a Roma? Roma negata è un viaggio attraverso la città per recuperare dall’oblio un passato coloniale disconosciuto e dare voce a chi proviene da quell’Africa che l’Italia ha prima invaso e poi dimenticato. Igiaba Scego racconta i luoghi simbolo di quel passato coloniale; Rino Bianchi li fotografa, assieme agli eredi di quella storia. Il risultato è una costruzione narrativa e visiva di un’Italia decolonizzata, multiculturale, inclusiva, dove ogni cittadino possa essere finalmente se stesso. Negli anni trenta del secolo scorso Asmara, Mogadiscio, Macallè, Tripoli, Adua erano nomi familiari agli italiani. La propaganda per l’impero voluta da Benito Mussolini era stata battente e ossessiva. Dai giochi dell’oca ai quaderni scolastici, per non parlare delle parate, tutto profumava di colonie. Di quella storia ora si sa poco o niente, anche se in Italia è forte la presenza di chi proviene da quelle terre d’Africa colonizzate: ci sono eritrei, libici, somali, etiopi. Il libro riprende la materia dell’oblio coloniale e la tematizza attraverso alcuni luoghi di Roma che portano le tracce di quel passato dimenticato. I monumenti infatti, più di altre cose, ci parlano di questa storia, dove le ombre sono più delle luci. Prende vita così un’analisi emozionale dei luoghi voluti a celebrazione del colonialismo italiano, attraverso un testo narrativo e delle fotografie. In ogni foto insieme al monumento viene ritratta anche una persona appartenente a quell’Africa che fu colonia dell’Italia. Scego e Bianchi costruiscono così un percorso di riappropriazione della storia da parte di chi è stato subalterno. «Volevamo partire dal Corno D’Africa, dall’umiliazione di quel colonialismo crudele e straccione, perché di fatto era in quel passato che si annidava la xenofobia del presente (…) Da Roma negata emerge quel Corno d’Africa che oggi sta morendo nel Mediterraneo, disconosciuto da tutti e soprattutto da chi un tempo l’aveva sfruttato».

    https://www.ediesseonline.it/prodotto/roma-negata

    –---

    Citations :

    «Ma non tutte le memorie, lo stavo scoprendo con il tempo, avevano lo stesso trattamento.
    C’erano memorie di serie B e serie C. Memorie che nessuno voleva ricordare, perché troppo scomode, troppo vere.»

    (pp.16-17)

    «Ahi, il colonialismo italiano ferita mai risanata, ferita mai ricucita, memoria obliata»

    (p.18)

    «Ora la stele sta ad Axum, insieme alle sue sorelle etiopi. Ma a Piazza di Porta Capena cos’è rimasto di quel passaggio?
    Solo vuoto, solo silenzio, assenza, oblio, smemoratezza in salsa italica».

    (p.18)

    «E anche dimenticare la storia che lega Africa e Italia è un’infamia. Perché dimenticandola si dimentica di essere stati infami, razzisti, colonialisti. Italiani brava gente, ti dicono i più autoassolvendosi, e si continua beatamente a rifare gli stessi errori. Ieri i colonizzati, oggi i migranti, vittime di un sistema che si autogenera e autoassolve. Ecco perché sono ossessionata dai luoghi. E’ da lì che dobbiamo ricominciare un percorso diverso, un’Italia diversa.»

    (p.25)

    Sur le Cinema Impero :

    «Il colonialismo italiano era davanti ai loro occhi tutti i giorni con i suoi massacri, i suoi stupri, la sopraffazione dei corpi e delle menti. Era lì con la sua storia di lacrime e di sangue sparso. Era lì a testimoniare quel legame tra Africa e Italia. Un legame violento, cattivo, sporco e non certo piacevole. Anche nel nome quel cinema era violento. L’impero era quello che Benito Mussolini sognava per aver prestigio davanti alle altre potenze europee e soprattutto davanti a quell’Adolf Hitler che lo preoccupava tanto. L’imprero era quello del Mare Nostrum dove le faccette nere sarebbero state costrette a partorire balilla per la nazione tricolore. L’impero era quello che era riapparso ’sui colli fatali di Roma’. Un impero che Benito Mussolini nel discorso del 9 maggio 1936 aveva dichiarato
    ’Impero fascista, perché porta i segni indistruttibili della volontà e della potenza del Littorio romano, perché questa è la meta verso la quale durante quattordici anni furono sollecitate le energie prorompenti e disciplinate delle giovani, gagliarde generazioni italiane’.
    Era la violenza delle squadracce, ma anche gli sventramenti indiscriminati del tessuto urbano delle città africane.
    L’Africa colonizzata dagli italiani si rempì così di archi di trionfo, busti pavoneggianti, palazzi improbabili. In Somalia per esempio De Vecchis, uno dei quadrumviri della marcia su Roma, aveva voluto costruire una cattedrale che fosse l’esatta copia di quella di Cefalù con le sue due torri altissime. Una volta costruita alcuni somali notarono l’altezza sproporzionata delle torri rispetto ai palazzi nei dintorni e cominciarono a definire la costruzione ’la doppia erezione’. E poi come dimenticare il faro di Capo Guardafui trasformato in un fascio littorio? Asmara (ma in generale l’Eritrea) fu quella che però subì più trasformazioni di tutti. Infatti fu chiamata da più parti la piccola Roma. Tra il 1935 e il 1941 gli architetti italiani si sbizzarrirono in questa città creando uno stile assai stravagante che mischiava modernismo, futurismo e un teutonico stile littorio.»

    (pp.32-33)

    Poésie de Ulisse Barbieri (anarchico poeta direttore del giornale « Combattiamo »), Dopo il disastro :

    «No, non è patriottismo, no, per DIO!
    Al massacro mandar nuovi soldati,
    Né tener lì... quei che si son mandati
    Perché dei vostri error paghino il Fio!
    Ma non capire... o branco di cretini...
    Che i patriotti... sono gli Abissini?»

    (p.56)

    «Il Risorgimento, se vogliamo dare anche questa lettura, fu la lotta di liberazione degli italiani dal dominio straniero, dal dominio coloniale. Una liberazione portata avanti da un’élite che si era legata ad uno strano potere monarchico, quello dei Savoia, ma pur sempre una liberazione. Ecco perché il colonialismo italiano è tra quelli europei uno dei più assurdi. Gli italiani, che avevano sperimentato sulla propria pelle il giogo straniero, ora volevano sottoporre lo stesso trattamento brutale a popolazioni che mai si erano sognate di mettersi contro l’Italia. Ma l’Italia voleva il suo posto al sole. Questa espressione sarà usata nel secolo successivo da Benito Mussolini per la guerra d’Etiopia, ma disegna bene le mire espansionistiche italiane anche durante questi primi passi come nazione neocoloniale. L’Italia, questa giovincella, viveva di fatto un complesso di inferiorità verso l’altra Europa, quella ricca, che conquistava e dominava. Si sentiva da meno di Gran Bretagna e Francia. Si sentiva sola e piccolina. Per questo l’Africa si stava affacciando nei pensieri di questa Italietta provinciale e ancora non del tutto formata. L’Italia voleva contare. Voleva un potere negoziale all’interno del continente europeo. E pensò bene (anzi male, malissimo!) di ottenerlo a spese dell’Africa.»

    (pp.56-57)

    «Venne infatti collocato davanti al monumento ai caduti un leone in bronzo proveniente direttamente da Addis Abeba. Non era un leone qualsiasi, bensì il celeberrimo #Leone_di_Giuda, simbolo che suggellava il patto dell’Etiopia con Dio. Sigillo, quindi, della tribù di Giuda, dal quale discendevano molti profeti e Cristo stesso.»

    (p.61)

    #Piazza_dei_cinquecento

    «E chi lo immaginava che proprio questa piazza babilonia fosse legata alal storia del colonialismo italiano? Infatti i cinquecento citati nel nome della piazza sono i cinquecento caduti di Dogali. Non so bene quando l’ho scoperto. Forse l’ho sempre saputo. E forse anche per questo, per un caso fortuito della vita, è diventata la piazza dei somali, degli eritrei, degli etiopi e anche di tutti gli altri migranti. Una piazza postcoloniale suo malgrado, quasi per caso. Perché è qui che la storia degli italiani in Africa orientale è stata cancellata. Nessuno (tranne pochi) sa chi sono stati i cinquecento o che cosa è successo a Dogali».

    (p.68)

    «Quello che successe in quei vent’anni scerellati non era solo il frutto di Benito Mussolini e dei suoi sgherri, ma di una partecipazione allargata del popolo italiano.
    Ed è forse questo il punto su cui non si è mai lavorato in Italia. In Germania per esempio non solo ci fu il processo di Norimberga contro i criminali di guerra nazisti, ma anche un lavoro incessante e certosino sulla memoria. Nel nostro paese si preferì invece voltare pagina senza capire, interiorizzare, percorrere la memoria delle atrocità vissute e/o perpetrate. In Italia la memoria è divisa o dimenticata. Mai studiata, mai analizzata, mai rivissuta, mai ripensata. Soprattutto la storia in Italia non è mai stata decolonizzata. Il colonialismo fu inghiottito da questo oblio e quelli che furono dei punti di riferimento simbolici del fascismo furono lasciati andare alla deriva come fossero delle zattere fantasma in un fiume di non detto.»

    (p.87)

    –—
    Obelisco di Axum, sur la Piazza Capena :

    «#Piazza_di_Porta_Capena fu teatro di alcune manifestazioni, e alcune riguardarono proprio le proteste per la restituzione dell’obelisco all’Etiopia. Ma in generale si può dire che il monumento era di fatto dimenticato. Stava lì, i romani lo sapevano, ma non ci facevano più tanto caso.
    Era lì, sola, immobile, eretta, dimenticata...
    Era lì lontana da casa...
    Era lì spogliata di ogni significato.
    Era giusto uno spartitraffico. Più imponente e raffinato di altri... certo, ma non tanto dissimile dai tanti alberi spennacchiati che svolgevano la stessa funzione in giro per la città.
    Nessuno per anni si occupò della stele. Qualcuno di tanto in tanto vagheggiava una ipotetica restituzione. Ma tutto era lento, tutto sembrava quasi impossibile.»

    (p.90)
    –-> 2005 :

    «Poi i soldi si trovarono e la stele ritornò a casa tra canti e balli popolari»

    (p.95)
    Et une fois restitué...

    «Ma il vuoto, mi chiedo, non si poteva colmare?
    Improvvisamente Piazza di Porta Capena divenne invisibile. Lo era già prima con la stele. Ma almeno con lei presente capitava che qualche romano la guardasse distrattamente e si interrogasse altrettanto distrattamente. Ma senza la stele il luogo è rimasto un non detto. Tutta la storia, tutto il dolore, tutte le nefandezze sparite con un colpo di spugna.»

    (p.96)

    «Quello che mi colpisce di questa polemica, di chi era contrario a una nuova stele e chi era a favore di un monumento nel sito del fu obelisco di Axum, è la totale assenza del dibattito del colonialismo italiano.
    Nessuno, da Fuksas a La Rocca, nominò mai i crimini di guerra che l’Italia fascista aveva compiuto contro l’Africa. Nessuno sottolineò il fatto che quella stele era un bottino di guerra. Nessuno percepì quel vuoto nella piazza come un vuoto di memoria. Anche un urbanista serio e sensibile come Italo Insolera disse non a caso che di obelischi era piena la città.
    Ora un monumento è stato messo. Ne ho parlato all’inizio del nostro viaggio. Un monumento per ricordare le vittime dell’11 settembre. Due colonne anonime di cui i romani ignorano il significato.»

    (pp.97-98)

    «La memoria non è negare quello che è stato, ma rielaborare quella vita passata, contestualizzarla e soprattutto non dimenticarla.»

    (p.101)

    «E poi la democrazia non si insegna, non si esporta, non si crea dal nulla. La democrazia è un moto spontaneo dell’anima. Ognuno ha il suo modo, i suoi tempi, le sue sfumature.»

    (p.103)

    Sur l’inscription sur le #Ponte_Principe_Amedeo_di_Savoia :

    «Comandante superiore delle forze armate dell’Africa Orientale Italiana durante unidici mesi di asperrima lotta isolato alla Madre Patria circondato dal nemico soverchiante per mezzo per forze confermava la già sperimentata capacità di condottiero sagace ed eroico. Aviatore arditissimo instancabile animatore delle proprie truppe le guidava ovunque per terra sul mare nel cielo in vittoriose offensive in tenaci difese impegnando rilevanti forze avversarie. Assediato nel ristretto ridotto dell’#Amba_Alagi alla testa di una schiera di prodi resisteva oltre il limite delle umane possibilità in un titanico sforzo che si imponeva all’ammirazione dello stesso nemico. Fedele continuatore delle tradizioni guerriere della stirpe sabauda puro simbolo delle romane virtù dell’Italia Imperiale Fascista. Africa Orientale Italiana 10 Giugno 1940, XVIII 18 maggio 1941. Motivazione della Medaglia d’Oro al valor militare conferita per la difesa dell’Impero.»

    «Ad Asmara gli abitanti del villaggio di Beit Mekae, che occupavano la collina più alta della città, furono cacciati via per creare il campo cintato, ovvero il primo nucleo della città coloniale, una zona interdetta agli eritrei. Una zona solo per bianchi. Quanti conoscono l’apartheid italiano? Quanti se ne vergognano?»

    (p.107)

    «Girando per Roma questo si percepisce molto bene purtroppo. I luoghi del colonialismo in città vengono lasciati nel vouto (Axum), nell’incuria (Dogali), nell’incomprensione (quartiere africano). Si cancella quello che è troppo scomodo. E’ scomodo per l’Italia ammettere di essere stata razzista. E’ scomodo ammettere che il razzismo di oggi ha forti radici in quello di ieri. E’ scomodo ammettere che si è ultimi anche nel prendersi le proprie responsabilità.»

    (p.107)

    «Etiopia e Eritrea avevano imbracciato le armi per una contesa sorta sul confine di Badme. Il confine era stato tracciato in modo incerto nel 1902 tra l’Italia (allora paese colonizzatore dell’Eritrea) e il regno d’Etiopia. E dopo più di un secolo Etiopia ed Eritrea si combattevano per quel mal nato confine coloniale»

    (p.112)

    «L’Europa è colpevole tutta per lo sfacelo di morte e dolore che sta riversando in uno dei mari più belli del mondo.»

    (p.124)

    «Per la maggior parte degli italiani, e dei media, erano semplicemente disperati, i soliti miserabili morti di fame (quasi un’icona, come il bambino del Biafra macilento e schelettrico), in fuga da guerra, dittatura e carestia. Una sorta di stereotipo universale, quello del disperato senza passato, senza presente e con un futuro impossibile da rivendicare.»

    (p.124)

    «Occupare uno spazio è un grido di esistenza.»

    (p.125)

    «La crisi è quando non sai che strada percorrere e soprattutto che strada hai percorso.»

    (p.125)

    «E come si fa a smettere di essere complici?
    In Somalia tutti i nomadi sanno che il miglior antidoto all’ignoranza, a quella jahilia che ci vuole muti e sordi, è il racconto. Io, che per metà vengo da questa antica stirpe di nomadi e cantastorie, so quanto valore può avere una parola messa al posto giusto. La storia va raccontata. Mille e mile volte. Va raccontata dal punto di vista di chi ha subito, di chi è stato calpestato, di chi ha sofferto la fame e la sete. La visione dei vinti, dei sopravvissuti, di chi ha combattuto per la sua libertà. Solo raccontando, solo mettendo in fila fatti, sensazioni, emozioni possiamo davvero farcela. Solo così le narrazioni tossiche che ci avvelenano la vita ci possono abbandonare. Il concetto di narrazione tossica viene dal collettivo Wu Ming:
    ’Per diventare ’narrazione tossica’, una storia deve essere raccontata sempre dallo stesso punto di vista, nello stesso modo e con le stesse parole, omettendo sempre gli stessi dettagli, rimuovendo gli stessi elementi di contesto e complessità.
    E’ sempre narrazione tossica la storia che gli oppressori raccontano agli oppressi per giustificare l’oppressione, che gli sfruttatori raccontano agli sfruttati per giustificare lo sfruttamento, che i ricchi raccontano ai poveri per giustificare la ricchezza.’»

    (p.128)

    –-> sur la #narration_toxique (#narrazione_tossica) :
    https://www.wumingfoundation.com/giap/2013/07/storie-notav-un-anno-e-mezzo-nella-vita-di-marco-bruno

    «La madre patria era nulla senza le sue colonie, per questo amava mostrarle succubi. Si era inventata il fardello dell’uomo bianco, la civilizzazione, la missione di Dio, solo per poter sfruttare il prossimo senza sensi di colpa.»

    (p.130)

    –-

    Sur la gestion des #funérailles et de l’#enterrement des victimes du #naufrage du #3_octobre_2013 :
    https://seenthis.net/messages/971940

    #mémoire #livre #colonialisme_italien #colonisation #Italie #Rome #traces #paysage #géographie_urbaine #post-colonialisme #toponymie #monuments #mémoire #Igiaba_Scego #passé_colonial #photographie #oubli_colonial #histoire #Asmara #Erythrée #architecture #urbanisme #stele_di_dogali #Dogali #Tedali #Adua #massacre #ras_Alula #Saati #maggiore_Boretti #Ras_Alula #Tommaso_De_Cristoforis #Vito_Longo #Luigi_Gattoni #Luigi_Tofanelli #basci-buzuk #Ulisse_Barbieri #Taitù #regina_Taitù #Pietro_Badoglio #Rodolfo_Graziani #italiani_brava_gente #oubli #ponte_Amedeo_d'Aosta #Principe_Amedeo #mémoire #démocratie #troupes_coloniales #dubat #meharisti #Badme #frontières #frontières_coloniales #zaptiè #retour_de_mémoire #Affile #Ercole_Viri

    –—

    ajouté à la métaliste sur la #colonialisme_italien :
    https://seenthis.net/messages/871953

    ping @cede @albertocampiphoto @olivier_aubert

    • Citation tirée du livre «#La_frontiera» de #Alessandro_Leogrande:

      «Si è acceso qualcoa dentro di me quando ho scoperto che alcuni dei campi di concentramento eretti negli ultimi anni da Isaias Afewerki per reprimere gli oppositori sorgono negli stessi luoghi dove erano disposti i vecchi campi di concentramento del colonialismo italiano.
      In particolare nelle isole di #Dahlak, cinquanta chilometri al largo di Massaua, dove le galere italiane sono state prima riutilizzate dagli occupanti etiopici e in seguito dallo stesso regime militare del Fronte.
      Il penitenziario di #Nocra, una delle isole dell’arcipelago, fu attivo dal 1887 (proprio l’anno dell’eccidio di Dogali) al 1941, come ricorda Angelo Del Boca in Italiani, brava gente? Vi furono rinchiusi prigionieri comuni, ascari da punire, detenuti politici, oppositori e, dopo l’inizio della campagna d’Etiopia nel 1935, ufficiali e funzionari dell’impero di Hailé Selassié, perfino preti e monaci. (...) L’idea di fare di Nocra e delle isole limitrofe una gabbia infernale si è tramandata nel tempo, da regime a regime»

      (p.85-86)

      –---

      Sul Campo di concentramento di Nocra

      Il campo di Nocra o carcere di Nocra fu il più grande campo di prigionia italiano nella Colonia eritrea e dal 1936 il più grande dell’Africa Orientale Italiana. Venne aperto nel 1887 e chiuso nel 1941 dagli inglesi. Era situato nell’isola di Nocra, parte dell’Arcipelago di Dahlak, a 55 chilometri al largo di Massaua. Dal 1890 al 1941 fece parte del Commissariato della Dancalia. Arrivò a detenere tra un minimo di 500 prigionieri e un massimo di 1.800[1].


      https://it.wikipedia.org/wiki/Campo_di_concentramento_di_Nocra

      #camp_de_concentration #Tancredi_Saletta #Oreste_Baratieri

    • #Igiaba_Scego: “Scopriamo i simboli della storia coloniale a Roma per riempire un vuoto di memoria”

      Igiaba Scego, scrittrice italo somala autrice di libri come ‘Roma negata’ e ‘La linea del colore’, racconta e spiega i simboli del colonialismo presenti nella capitale. Spesso sconosciuti, ignorati, o lasciati nel degrado, narrano una storia che l’Italia ha rimosso: quella delle guerre coloniali che ebbero luogo anche prima del fascismo, e che oggi rappresentano il ‘vuoto di memoria’ del nostro paese. Un dibattito che si è accesso a Roma dopo la decisione di intitolare la stazione della metro C al partigiano italo-somalo #Giorgio_Marincola e non chiamarla più #Amba_Aradam.

      A Roma da qualche settimana si parla dei simboli e dei nomi del rimosso coloniale italiano, grazie alla proposta di intitolare la stazione della metro C su via dell’Amba Aradam a Giorgio Marincola, partigiano italo-somalo morto durante la Resistenza. Una proposta diventata realtà con il voto del consiglio comunale che ha deciso che Roma non appellerà una stazione della metropolitana ‘Amba Aradam’, l’altipiano montuoso dove l’esercito italiano massacrò 20.000 uomini e donne con bombardamenti a tappeto e l’utilizzo di armi chimiche. Di questo e altro abbiamo parlato con la scrittrice Igiaba Scego.

      Quali sono i simboli coloniali a Roma che andrebbero spiegati e sui quali bisognerebbe accendere l’attenzione?

      Non sono molti ma sono collocati in punti simbolici. A Roma, tra piazza della Repubblica e la stazione Termini c’è la Stele di Dogali, a riprova che il colonialismo non è stato solo fascista ma anche ottocentesco. L’obelisco è egiziano ma ha un basamento ottocentesco dedicato alla battaglia avvenuta nel 1887 a Dogali, in Eritrea, dove una colonna italiana venne intercettata e massacrata. Da lì anche il nome di piazza dei 500 davanti la stazione Termini. Di questa battaglia ne ho parlato in due libri, ‘Roma negata’ e ‘La linea del colore’. E nella piazza dove c’è la Stele, s’incontra il colonialismo con le migrazioni di oggi. Questo monumento, che nessuno conosce, è tra l’altro lasciato nel degrado. C’è poi il ponte Duca d’Aosta nei pressi del Vaticano, o il Cinema Impero a Tor Pignattara, che oggi si chiama Spazio Impero. Oltre al fatto di inserire il termine ‘impero’ nel nome, la struttura è quasi uguale a un cinema che è stato realizzato ad Asmara in Eritrea. Ma la cosa che colpisce di più sono i vuoti. Negli anni ’30, venne portata da Mussolini come bottino di guerra dall’Etiopia la Stele di Axum. Questa fu posizionata a piazza di Porta Capena, dove inizia anche il libro ‘Roma negata’. Dopo la guerra, non è stata restituita subito. Nel 1960, Abebe Bikila (campione olimpionico etiope) ha vinto i Giochi di Roma correndo a piedi nudi. Ho sempre pensato che il motivo della sua vittoria non fu solo la sua capacità fisica e la sua caparbietà, ma anche il dover essere costretto a passare per ben due volte davanti la Stele sottratta al suo popolo. Sono convinta che gli abbia dato lo sprint per vincere. La Stele fu poi restituita all’Etiopia negli anni Duemila, tra mille polemiche. Il problema è che ora in quella piazza non c’è nulla, solo due colonnine che rappresentano le Torri Gemelli e di cui nessuno sa nulla. Sarebbe stato giusto ergere sì un monumento per ricordare l’11 settembre, ma soprattutto uno per ricordare le vittime del colonialismo italiano e chi ha resistito ai colonizzatori. Un monumento riparatore per avvicinare i popoli vista la storia scomoda. Quella piazza rappresenta il vuoto di memoria, è come se qualcuno avesse fotografato il rimosso coloniale".

      Quali potrebbero essere i passi da compiere per far emergere il rimosso coloniale?

      Inserirlo nei programmi scolastici e nei libri di testo. Negli ultimi anni è emersa una certa sensibilità e tanti libri sono entrati a scuola grazie agli insegnanti. Sarebbe bello però avere anche nei programmi non solo la storia del colonialismo, ma anche il punto di vista del sud globale. Mi piacerebbe che la storia italiana fosse studiata globalmente, e far emergere le connessioni dell’Italia con l’Europa, l’Africa, l’America Latina e l’Asia. Non penso solo al colonialismo, ma anche alla storia delle migrazioni italiane. Alle superiori andrebbe studiata soprattutto la storia del ‘900. L’altro giorno è scoppiata quella bomba terribile a Beirut: quanti studenti e studentesse sanno della guerra civile in Libano? Sempre nella direzione di far emergere il rimosso coloniale, sarà istituito un museo che si chiamerà ‘Museo italo – africano Ilaria Alpi’. Ma la cosa che servirebbe tantissimo è un film o una serie tv. Presto sarà tratto un film da ‘The Shadow King’, libro di Maaza Mengiste, una scrittrice etiope – americana, che parla delle donne etiopi che resistono all’invasione fascista degli anni ’30. Un libro bellissimo e importante, come è importante che la storia del colonialismo italiano sia raccontata da un prodotto culturale potenzialmente globale. Ma perché un film sul colonialismo italiano lo deve fare Hollywood e non Cinecittà? Perché c’è ancora questa cappa? Non penso a un film nostalgico, ma a una storia che racconti la verità, la violenza. Serve sia lo studio alto sia il livello popolare. Altrimenti il rischio è che diventi solo un argomento per studiosi. È bello che escano libri all’estero, ma dobbiamo fare un lavoro anche qui.

      Quali sono le figure, magari anche femminili, che dovrebbero essere valorizzate e raccontate?

      Metterei in scena la collettività. Un’idea è fare un murales. Nel Medioevo le cattedrali erano piene di affreschi, e attraverso le immagini è stata insegnata la storia della chiesa. Userei la stessa tecnica, mostrando le immagini della resistenza anche delle donne etiope e somali. Servirebbe poi creare qualcosa che racconti anche le violenze subite nel quotidiano, perché non ci sono solo le bombe e i gas, ma anche i rapporti di potere. Mio padre ha vissuto il colonialismo e mi raccontava che prima dell’apartheid in Sudafrica c’era l’apartheid nelle città colonizzate, dove c’erano posti che non potevano essere frequentati dagli autoctoni. Racconterei queste storie sui muri delle nostre città e nelle periferie. È importante ricordare ciò che è stato fatto anche lì.

      https://www.fanpage.it/roma/igiaba-scego-scopriamo-i-simboli-della-storia-coloniale-a-roma-per-riempire-
      #histoire_coloniale #mémoire #symboles

      –---

      –-> sur la nouvelle toponymie de la station de métro:
      https://seenthis.net/messages/871345

    • Citations tirées du livre « #La_frontiera » de #Alessandro_Leogrande :

      «Dopo aver letto Roma negata, il libro di Igiaba Scego sui monumenti, le targhe, le lapidi e i palazzi della capitale che ricordano il colonialismo, sono andato a vedere l’#oblisco_di_Dogali. (...) Il libro è un viaggio nelle pieghe di Roma alla ricerca delle tracce del passato coloniale.
      (...)
      Il paradosso è che la rimozione del passato coloniale riguarda esattamente quelle aree che a un certo punto hanno cominciato a rovesciare i propri figli verso l’Occidente. Sono le nostre ex colonie uno dei principali ventri aperti dell’Africa contemporanea. I luoghi di partenza di molti viaggi della speranza sono stati un tempo cantati ed esaltati come suolo italiano, sulle cui zolle far sorgere l’alba di un nuovo impero»

      (pp.80-81)

      «In realtà il mausoleo [l’obelisco di Dogali], realizzato già nel giugno 1887 dall’architetto #Francesco_Azzurri, fu inizialmente collocato nella vicina piazza dei Cinquecento, l’enorme capolinea degli autobus che sorge davanti alla stazione Termini e si chiama così in onore dei caduti di #Dogali. Ma poi, nei primi anni del regime fascista, fu spostato qualche centinaio di metri in direzione nord-ovest, verso piazza della Repubblica. Ed è lì che è rimasto»

      (pp.82-82)

      https://www.feltrinellieditore.it/opera/opera/la-frontiera

  • Il Comune di #Bologna rimuove la targa in memoria di Lorenzo «Orso» Orsetti

    Il 7 novembre 2019 pubblicavamo il comunicato (https://www.wumingfoundation.com/giap/2019/11/lorenzo-orsetti-in-cirenaica) col quale il «collettivo di collettivi» Resistenze in Cirenaica rivendicava l’intitolazione dal basso di un giardino pubblico ancora senza nome al compagno Lorenzo Orsetti detto «Orso», nome di battaglia «#Tekosher», caduto in Siria nella lotta contro l’ISIS.

    Oggi, 31 gennaio 2020, la targa è stata rimossa. Ora il giardino ha un altro nome, un nome «con tutti i crismi» burocratici e amministrativi.

    La targa in memoria di Orso sarebbe potuta rimanere, perché no? Tanti luoghi delle nostre città hanno un nome ufficioso e uno ufficiale, coesistenti e mai confusi l’uno con l’altro. Tantopiù che parliamo di un giardino pubblico, senza numeri civici, dove non poteva sorgere alcun equivoco o disguido. E invece no, il nome di Orso lo si è voluto rimuovere ed è stato rimosso, senza alcuna remora.

    RIC ha appena pubblicato sul proprio blog alcune considerazioni sull’episodio: https://resistenzeincirenaica.com/2020/01/31/odomen-omen



    https://www.wumingfoundation.com/giap/2020/01/rimossa-targa-ilorenzo-orsetti
    #Bologne #toponymie #Lorenzo_Orsetti #mémoire #plaque_commémorative #Italie #toponymie_politique

    #partisans #ISIS #Etat_islamique #nouveaux_partisans #Syrie

    ping @albertocampiphoto @wizo @reka

    • Un nuovo partigiano in Cirenaica: RIC intitola un giardino pubblico a Lorenzo Orsetti

      La sera del 7 novembre 2019 Resistenze In Cirenaica ha reso omaggio al combattente internazionalista Lorenzo Orsetti, caduto in Siria il 18 marzo 2019. Abbiamo dato il suo nome a un giardino ancora privo di intitolazione all’inizio di via Sante Vincenzi. Ora si chiama Giardino Lorenzo Orsetti detto Orso – Partigiano (1986 – 2019).

      Nel rione Cirenaica di Bologna la maggior parte delle vie porta nomi di partigiani caduti per la Liberazione; anche Lorenzo è stato un partigiano ed è così che lo ricordiamo, tra le combattenti e i combattenti di tutte le liberazioni.

      “Orso” stava dando il proprio contributo alla lotta contro l’ISIS e alla rivoluzione del confederalismo democratico, un esempio di società laica, antisessista e antifascista in pieno Medio Oriente.

      In diverse città – Roma, Torino, Palermo, Firenze… – piazze e parchi portano già il nome di questo nostro compagno.

      Dal 2014 Resistenze In Cirenaica lavora per fare dell’intero rione un grande luogo di memoria, raccontando le storie di resistenza al colonialismo e al fascismo incastonate nei nomi delle vie e nel nome stesso del quartiere; organizzando trekking urbani e performance; realizzando murales e curando libri autoprodotti. L’azione che ha tenuto a battesimo il progetto RIC è stata l’intitolazione dal basso al ferroviere anarchico Lorenzo Giusti del giardino pubblico di via Barontini.

      Durante un trekking urbano abbiamo anche reintitolato via Libia alla partigiana Vinka Kitarovic e via De Amicis alla partigiana Tolmina Guazzaloca.

      Le nostre azioni hanno ispirato le ignote che l’8 marzo scorso hanno ribattezzato la piazzetta degli Umarells «piazzetta delle Partigiane», così come molte altre performance nel resto d’Italia.

      Quella di ieri sera non era dunque la prima azione di guerriglia odonomastica e non sarà l’ultima.

      In Siria del Nord si continua a combattere e morire e dopo l’invasione turca la situazione si è fatta ancora più grave. In questi anni migliaia di persone provenienti da tutta la Siria e da tutto il mondo sono cadute per difendere la rivoluzione del Rojava. Questo cartello non è solo per Orso ma per tutte e tutti loro.

      Della situazione in Siria si parlerà questa sera al Vag61 di via Paolo Fabbri 110.

      Alle 19:30 ci sarà una cena a sostegno della Mezzaluna Rossa Kurdistan Italia Onlus.
      Alle 21 si svolgerà l’incontro con il regista Luigi D’Alife, autore del documentario Binxet – Sotto il confine, per un aggiornamento sulla situazione della Siria del Nord.
      A seguire, la proiezione del documentario Radio Kobani di Reber Dosky.

      https://www.wumingfoundation.com/giap/2019/11/lorenzo-orsetti-in-cirenaica

  • Voix_sans_maitre_03-04-2020_20h00.mp3
    http://www-radio-campus.univ-lille1.fr/ArchivesN/2020-04-03/Voix_sans_maitre_03-04-2020_20h00.mp3

    Émission montée le 1er avril, chroniques et lectures.
    « État d’urgence ridicule »
    #confinement
    « De la mer à la ville ! - L’Alarm Phone a cinq ans »
    #migrant -es
    « Chronique désordonnée de la militarisation »
    #militarisation #fascistovirus #violences_policières
    Lecture d’un texte de #Wu_Ming sur Bologne : « L’injonction à rester #chez_soi témoigne d’une idée précise de ce que doit être le chez soi »
    Lecture aussi de « Durant le confinement, les dominations de genre et d’âge continuent de s’exercer… en pire ! » de #Claude_Guillon
    https://lignesdeforce.wordpress.com/2020/03/17/durant-le-confinement-les-dominations-de-genre-et-dage-cont
    #infanticide #féminicide

  • Un viaggio che non promettiamo breve

    Un viaggio che non promettiamo breve è uscito alla fine del 2016 e oggi, alla buon’ora, lo mettiamo a disposizione in download gratuito, senza DRM, in quattro diversi formati. I link sono in fondo. ↓

    Le storie che il libro racconta proseguono. Le questioni di cui tratta rimangono centrali. Quel che accade in Val di Susa continua a prefigurare quel che accadrà nel resto del Paese. Dal centro si vedono peggio i margini, dai margini si vede meglio il centro. Si vede che, dietro proclami sempre più vacui, il progetto Torino-Lione continua a perdere pezzi. Si vede che resta solo la volontà di fare un tunnel, a ogni costo, purché sia. Si vede che i No Tav lottano ancora.

    I No Tav hanno sempre detto: «non esistono governi amici». E infatti non esistono. Due giorni fa l’assemblea nazionale dei movimenti contro le grandi opere ha annunciato un percorso comune di lotta contro il governo e il M5S «dei voltafaccia». Il «velo di Maya» è stato strappato. Primo appuntamento – data da decidersi – proprio in Val di Susa. Dove, nel frattempo, la repressione continua: perquisizioni all’alba, fogli di via, rinvii a giudizio, richieste di condanne pesantissime. Con il placet di tutte le principali forze politiche.

    Restiamo sintonizzati con quel mondo di confine, quella borderland, perché la contraddizione si fa più acuta. Una vecchia talpa sta scavando, e non è detto sia una fresa meccanica.

    Nel libro tutto questo c’era già, e da oggi comincia la sua seconda vita. Un nuovo inizio che dedichiamo a Turi Vaccaro, uno dei protagonisti del libro, al momento in carcere. Aderiamo concretamente alla campagna per la sua liberazione. I dettagli sono qui sotto, dopo la rassegna di recensioni.

    Buona lettura.

    https://www.wumingfoundation.com/giap/2018/10/scarica-un-viaggio-che-non-promettiamo-breve
    #TAV #no_TAV #livre #Val_Susa #Val_di_Susa #Italie
    ping @wizo @albertocampiphoto

    via @isskein

  • « Les asilés italiens ne doivent pas être extradés », Louis Joinet (Magistrat, premier avocat général honoraire à la Cour de Cassation), Irène Terrel (Avocate), Michel Tubiana (Président d’honneur de la Ligue des Droits de l’Homme)
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/03/04/les-asiles-italiens-ne-doivent-pas-etre-extrades_5430951_3232.html

    Comme Cesare Battisti, d’autres Italiens vivant en France sont menacés d’#extradition. Pourtant, leur cas n’est pas lié au mandat d’arrêt européen applicable aux affaires postérieures à 1993, rappellent les juristes Louis Joinet, Irène Terrel et Michel Tubiana, dans une tribune au « Monde ».

    Tribune. Contrairement aux affirmations de Mme Nathalie Loiseau, ministre chargée des affaires européennes, rapportées dans ces colonnes le 19 février dernier, le « sujet » des Italiens asilés en France depuis maintenant quatre décennies ne peut pas être « traité de justice à justice ». En effet la procédure applicable à cette période est régie par la Convention européenne d’extradition de 1957 et non par le #mandat_d’arrêt_européen, qui concerne les seules infractions postérieures au 1er novembre 1993 et non pas celles commises dans les années 1970-1980.

    Or la Convention de 1957 prévoit trois phases, dont deux sont explicitement politiques et selon ce texte, en première et dernière intention, la décision d’extrader ou pas revient au pouvoir politique. « […] Pendant les années 1970, il y a eu une véritable guerre civile, bien que de basse intensité. […] Aborder sans cesse une question de cette envergure, c’est-à-dire les plaies ouvertes par une guerre civile, au moyen de l’outil pénal, de l’incrimination pénale, trente, vingt ou quinze ans après les faits, cela me semble carrément une chose étrangère au sens civil d’une démocratie qui se prétende vraiment accomplie. » Ces mots sont ceux de Giovanni Pellegrino, ancien président de la commission parlementaire d’enquête sur le terrorisme en Italie.

    La « doctrine Mitterrand »

    Le problème est donc de savoir si « l’outil pénal » encore brandi quarante ans plus tard n’est pas aussi techniquement obsolète qu’humainement inadapté. Au début des années 1980, les militants italiens qui avaient choisi la violence politique sont anéantis et leur destin scellé. Ce sont des centaines de fugitifs, dont la plupart s’abritent en France, où François Mitterrand, élu président de la République, a fait figurer dans son programme qu’aucune extradition ne sera accordée pour des faits de nature politique. La seule exigence est de renoncer pour l’avenir à toute violence politique et d’abandonner la clandestinité conformément à la formule attribuée à François Mitterrand : « Ce qui importe, avec le terrorisme, n’est pas tant de savoir comment on y entre mais plutôt de savoir comment on en sort. » C’est la naissance de la « doctrine Mitterrand ».

    De plus, la chancellerie souligne les carences fréquentes des dossiers de la justice italienne. En 1992 le ministère français de la justice précise que « Rome informe de leur situation pénale [des réfugiés] sans que celle-ci soit jamais exposée de façon globale et clairement exploitable, mais fait montre en revanche d’une relative mauvaise volonté à fournir les renseignements complémentaires sollicités ».

    Régularisations progressives

    Le principe de l’#asile est acté dans l’allocution, présentée ensuite comme la « parole donnée », tenue par le président Mitterrand lors du 65e congrès de la Ligue des droits de l’homme le 21 avril 1985 : « Les #réfugiés_italiens […] qui ont participé à l’action terroriste durant des longues années […] ont rompu avec la machine infernale dans laquelle ils s’étaient engagés […] J’ai dit au gouvernement italien qu’ils étaient à l’abri de sanctions par voie d’extradition. Mais, quant à ceux qui poursuivraient des méthodes que nous condamnons, sachez bien que nous le saurons et, le sachant, nous les extraderons ! » Il n’a jamais eu à le faire. Les asilés s’intègrent peu à peu à la société française, travaillent, fondent des familles, ont des enfants, des petits enfants, et sont progressivement tous régularisés par des titres de séjour, toujours renouvelés.

    Est-il admissible de les accueillir un jour pour les rejeter quarante ans plus tard au prétexte d’une situation politicienne qui ne les concerne pas ? Ce ne sont pas seulement des dossiers, des numéros sur des listes, mais des femmes et des hommes qui ont vécu, vieilli, changé et se sont insérés pacifiquement dans notre pays. Et notre pays, c’est une réalité intangible, leur a donné asile. Car les gouvernements se succèdent, de droite comme de gauche, et le « statut » est maintenu.

    La « doctrine Mitterrand » devient celle de l’Etat français.

    En 1998, quand l’entrée en vigueur des accords de Schengen compromet l’accueil des Italiens, un courrier officiel de Lionel Jospin, alors premier ministre, confirme qu’aucune extradition de ces asilés ne sera mise en œuvre. Quelques années plus tard, lorsque la France adopte le mandat d’arrêt européen, elle précise que cette procédure s’appliquera aux seuls faits postérieurs à 1993, préservant ainsi de l’extradition les Italiens asilés dont les procédures concernent des faits s’achevant dans les années 1980. L’Etat français manifeste ainsi, y compris juridiquement, sa volonté de maintenir l’asile octroyé jadis.

    Interrogé le 5 mars 2004 par le Corriere della Sera, Robert Badinter répondait : « […] Comme juriste, et sans entrer sur le fond des débats, je répète que la position prise par un Etat, par l’intermédiaire de son plus haut représentant, ne devrait pas être contredite vingt ans après… […] L’Etat doit respecter la parole donnée. C’est une question de cohérence et de principe […] » Nous voici quinze ans plus tard et cette « doctrine Mitterrand », devenue au fil des années doctrine d’Etat, l’a emporté. Elle l’a moins emporté comme « doctrine » qu’elle ne s’est imposée comme une pratique de pacification, répondant à une situation spécifique, qu’aucun gouvernement français n’a en réalité remise en cause.

    Il est inconcevable que, quarante ans après les faits incriminés et autant d’années d’asile octroyé par la France, il puisse y avoir aujourd’hui une inversion de cette politique d’accueil de l’Etat français. Plus encore que déraisonnable, le temps judiciaire est dépassé, il doit laisser la place aux historiens… Ainsi s’exprimait déjà en 2000, et en Italie même, Giovanni Pellegrino : « […] Aujourd’hui… nous ne pouvons plus faire justice, car il est passé trop de temps. Nous pouvons seulement entreprendre une démarche de vérité. »

    #asilés

    Le long exil de l’extrême gauche italienne à Paris, Philippe Ridet et Jérôme Gautheret [ pas terrible mais là tout de suite j’ai que ça sous la main pour éclairer un tant soit peu le contexte, ndc]
    https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2019/02/22/a-paris-le-long-exil-de-l-extreme-gauche-italienne_5426538_4500055.html

    Dans les années 1970-1980, des centaines d’activistes italiens se sont réfugiés en France, qui les a accueillis à condition qu’ils renoncent à la #lutte_armée. Aujourd’hui, Rome demande l’extradition de certains d’entre eux.

    Commençons par un rendez-vous manqué. « J’écris en ce moment un reportage sur les années françaises des fugitifs italiens des années 1970-1980. Puis-je vous contacter ? », disait notre SMS. Demande acceptée. Comme beaucoup de ses compatriotes réfugiés, cette personne a vu les images de Cesare Battisti extradé de Bolivie après trente-sept ans de cavale au Mexique, à Paris, puis au Brésil.

    Elle a regretté cette inutile humiliation que l’Etat italien a infligée à l’ancien activiste des Prolétaires armés pour le communisme, condamné à la réclusion à perpétuité pour quatre meurtres. A la mi-janvier, on l’a fait défiler, menotté, sur le Tarmac de l’aéroport Ciampino, à Rome, devant le ministre de l’intérieur Matteo Salvini et le ministre de la justice Alfonso Bonafede comme un trophée symbolisant l’efficacité de l’alliance entre l’extrême droite de la Ligue et le populisme du Mouvement 5 étoiles (M5S). Vae victis…

    Triomphante, l’Italie a envoyé la semaine dernière à Paris des magistrats pour réclamer à la France une quinzaine d’anciens activistes des années de plomb que Matteo Salvini décrit comme « buvant du champagne sous la tour Eiffel ».
    Alors notre contact a renoncé. Peur que cette histoire-là, la sienne et celle de centaines de compatriotes ayant quitté la Péninsule plutôt qu’y purger de lourdes condamnations distribuées par une justice aussi débordée qu’expéditive, ne puisse être racontée, comprise.
    Nouveau SMS, à notre attention cette fois : « Je reviens vers vous pour décliner notre rendez-vous. Après réflexion et échange avec d’autres personnes concernées, on pense que le moment est trop délicat, glissant, en somme peu propice pour une argumentation médiatique. J’espère pouvoir compter sur votre compréhension. »

    Une vie à se faire oublier

    Cette prudence, cette peur diffuse, c’est aussi celle d’Irène Terrel. Tous les militants italiens de Paris connaissent l’adresse de son cabinet d’avocats spécialisé dans le droit d’asile, rue Lacépède, Paris 5e. Depuis la mort de son mari, Jean-Jacques de Félice, en 2008, elle continue seule le combat.
    Elle a défendu Battisti durant son séjour en France de 1990 à 2004, lorsque celui qui était d’abord le discret concierge d’un immeuble de la rue Bleue, dans le 9e arrondissement, se retrouva sous les feux de l’actualité et de la justice, grisé par sa petite notoriété d’auteur de polars. Paniqués, les derniers extrémistes encore recherchés par Rome ont appelé Irène Terrel. Que faire ? Fuir encore ? Alerter les médias ? A tous elle a conseillé de rester tapis dans leur anonymat. « C’est leur meilleure protection aujourd’hui. Ils mènent une vie normale. Ils ont passé leur vie à se faire oublier. »

    Recommencer les batailles contre l’extradition ? « Tout homme a droit à une deuxième chance, au pardon. C’est une traque sans fin. On ne va quand même pas offrir des gens de 75 ans sur l’autel politique de ce M. Salvini ! » Elle sait aussi que le contexte est moins favorable. La violence politique, qui, il y a quarante ans, dans la foulée de Mai 68, pouvait éventuellement se théoriser, n’est plus tolérable ; les terroristes ont pris d’autres visages…
    « Aujourd’hui, on confond les activistes italiens avec les djihadistes du Bataclan. » Les intellectuels se sont tus : « Quelles sont les grandes consciences qui pourraient les défendre ? », s’interroge-t-elle en nous raccompagnant.

    Comprendre les années de plomb, un peu plus de dix ans de violence et de chaos commencées avec l’attentat attribué à l’extrême droite de la piazza Fontana à Milan (16 morts, 88 blessés) le 12 décembre 1969 et terminé aux confins des années 1970-1980 ? Pas simple. Trop de sang, de sigles, de slogans.
    Imaginez un chaudron de bonne taille, dans lequel on a porté à ébullition l’air du temps : le refus de l’autorité (celle de l’Etat, des flics, des militaires, des parents), la détestation de la Démocratie chrétienne, qui régit les institutions politiques, du Parti communiste – alors le plus puissant d’Europe –, qui gouverne les rapports sociaux (syndicats, milieux culturels, associations), des nostalgiques des Chemises noires, des patrons, de la magistrature qui poursuit les contestataires.
    Ajoutez à ce brouet de haines les utopies et les combats de la décennie : la libération de la classe ouvrière, le rêve d’une vie communautaire, l’égalité des sexes et l’amour libre, les chanteurs Bob Dylan et Giorgio Gaber, l’antipsychiatrie, le désir de renouer avec la geste des partisans de 1943 qui, l’arme à la main, ont libéré le pays de Mussolini et ses nervis en sifflotant Bella ciao et Bandiera rossa.

    Ajoutez une bonne pincée de manipulations diverses des services secrets italiens et étrangers qui préféraient voir l’Italie se transformer en dictature à la perspective d’assister, impuissants, à l’arrivée au pouvoir du Parti communiste à la faveur d’une alliance avec la Démocratie chrétienne, ce fameux « compromis historique », condamné par les deux extrêmes. Enfin, épicez cette mixture en y jetant des pains d’explosifs, des armes de poing, des mitraillettes et une bonne dose d’inconscience. Bilan : plus de 360 morts attribués aux deux bords [équanimité toute partisane ! ce bilan global occulte le rôle clé des #attentats_massacres perpétrés par des fans, des barbouzes et des services..., ndc] , des milliers de blessés, 10 000 arrestations, 5 000 condamnations, des années de prison par centaines.

    La révolution asphyxiée

    Cette folie, Alessandro Stella, 63 ans, y a cru jusqu’au vertige. Pantalon de cuir noir, parka défraîchie, teint pâle de fumeur. Condamné à six ans de prison pour « association subversive constituée en bande armée », il a raconté dans un petit livre sincère, au titre provocateur (Années de rêves et de plomb, éditions Agone, 2016), sa vie de militant puis de fuyard.

    Pour nombre d’activistes, l’assassinat d’Aldo Moro, en 1978, marqua le renoncement à la lutte.
    Il a appartenu à un groupuscule affilié au mouvement #Autonomie_ouvrière jusqu’à l’assassinat, en 1978, du président du conseil démocrate-chrétien, Aldo Moro, qui, pour nombre d’activistes, marqua leur renoncement alors qu’à l’inverse les Brigades rouges (#BR), intensifièrent leur pression sur le pouvoir, transformant la lutte révolutionnaire en une guerre privée contre l’Etat.

    Alessandro Stella écrit : « Fin janvier 1981, après deux ans de vie clandestine, je décidai de quitter l’Italie. Je n’en pouvais plus de cette vie menée sous un faux nom, des faux comportements, du déguisement d’employé modèle. (…) Avoir un lit pour passer la nuit, se trouver un refuge à droite ou à gauche, était devenu mon activité principale. »
    En promettant d’importantes remises de peine aux « #repentis » qui dénonçaient leurs anciens camarades ou aux « #dissociés » qui reniaient publiquement leur ancienne foi, la justice est parvenue à assécher le vivier des extrémistes, à les couper de leurs soutiens. La révolution est asphyxiée, l’utopie est morte. Ses serviteurs ? Une armée débandée.

    Après un transit par le Luxembourg, le Pérou et le Mexique, Alessandro Stella débarque à Paris en 1982. « Une fois ici, j’ai été obligé de rebondir, raconte-t-il dans la cafétéria glaciale de l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), où il enseigne à présent. Ensuite je me suis marié (par amour, tient-il à préciser) avec une Française et j’ai obtenu la nationalité. »

    La cavale, une discipline militaire

    Gianluigi (le prénom a été changé à sa demande et les détails de son parcours qui pourraient permettre de l’identifier ont été gommés), lui, est arrivé à la fin des années 1970. Il a traversé la frontière italienne par la montagne, « en chaussures de ville », avec une quarantaine de compagnons. « Je ne me suis pas dissocié, j’ai déserté tout simplement », raconte-t-il. Cadre dans un groupe important, il est rompu à la vie clandestine.

    « Grâce à un dernier hold-up avant de partir, nous disposions d’un peu d’argent pour notre groupe. On donnait un peu plus aux couples qu’aux célibataires. A Paris, notre règle de vie est devenue militaire. Il fallait connaître parfaitement le quartier où l’on vivait pour fuir la police française et la cinquantaine de carabiniers venue leur prêter main-forte. Sortir et rentrer à des horaires réguliers. Etre courtois mais muet avec les voisins. Ne pas porter de cheveux longs ni de vêtements voyants, ne pas boire, ne pas fumer de shit, et bien fermer le gaz et l’eau avant de partir, afin de ne pas alerter les pompiers. En un an et demi, j’ai changé 54 fois de domicile. J’ai appris le français en lisant Le Monde et en écoutant France Culture. Pendant six mois, je n’ai pas prononcé un mot. C’était une solitude terrifiante. »

    Comme les sous-marins, ils sont près de 300 Italiens au début des années 1980 (certains parlent de 500 ou de 1 000) à vivre à Paris en immersion. Ils y ont des contacts, des complices, des compagnons. Dès les années 1970, des intellectuels comme Roland Barthes, Gilles Deleuze ou le psychanalyste et philosophe Félix Guattari sont solidaires des luttes italiennes. L’adresse de l’appartement de ce dernier, rue de Condé, à deux pas du Sénat, se transmet de fugitif en fugitif, tout comme celle du mouvement Emmaüs de l’abbé Pierre, lui aussi favorable à l’accueil des ex-activistes transalpins.

    Beaucoup, à gauche, les considèrent comme des victimes d’une « semi-démocratie ». Le journaliste italien Domenico Quirico s’en amusera dans La Stampa en 2007 : « Les Italiens sont accueillis à bras ouverts, choyés par une gauche française incurablement nostalgique d’une révolution qu’elle n’avait pas faite et qui s’imprégnait avec enthousiasme de celle que d’autres croyaient avoir faite. »
    Réfugiés politiques ?

    Autre point de chute des exilés fraîchement débarqués et sans ressources : dans le 18e arrondissement populaire, le 52, boulevard Ornano, où des avocats de gauche, regroupés autour d’Henri Leclerc, ont créé un cabinet collectif. Les prix sont imbattables : 30 francs la consultation. Jean-Pierre Mignard, l’un des fondateurs, explique : « Les demandes d’extradition de l’Italie étaient mal conçues. Les faits n’étaient pas toujours étayés. C’était scandaleux de la part d’un pays qui est à l’origine de l’invention du droit. Pour nous, la qualité politique de ces réfugiés ne souffrait aucun doute. »

    Malgré les efforts des avocats, à la fin du mandat de Valéry Giscard d’Estaing, une quarantaine d’extrémistes sont extradés. Départ de l’aéroport militaire de Villacoublay, en région parisienne, au petit matin, atterrissage deux heures plus tard sur celui de Pratica del Mare, au sud de Rome… Mais un espoir fait tenir ces Italo-Parisiens : la perspective de l’élection de François Mitterrand à la présidence de la République. Candidat de l’Union de la gauche, il a affirmé que la France resterait une « terre d’asile ». Le soir du 10 mai 1981, beaucoup de Transalpins en fuite sont place de la Bastille pour fêter l’élection du premier président socialiste.

    1981, c’est l’année que choisit aussi Oreste Scalzone, fondateur du mouvement Potere operaio (Pouvoir ouvrier) – qui prône l’autonomie ouvrière sans recours à la violence [ah... ndc] –, pour rejoindre la France depuis Copenhague, où il avait trouvé un premier refuge. Condamné par contumace à plus de trente ans de prison en première instance, il avait été libéré après une grève de la faim mais restait sous la surveillance de la justice. Sa fuite est une odyssée. D’abord un ferry de Civitavecchia jusqu’en Sardaigne en compagnie de l’acteur vedette Gian Maria Volontè (Pour une poignée de dollars, Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon…). Puis une voiture jusqu’à l’île de la Maddalena, où mouille le voilier du comédien. Sur sa coque est écrit ce vers de Paul Valéry : « Le vent se lève… ! il faut tenter de vivre ! »

    Scalzone raconte : « On a navigué jusqu’en Corse, où un ami de l’ancienne partisane qui m’accompagnait nous attendait. Il nous a conduits en voiture jusqu’à Bastia. De là, j’ai pris un ferry pour Toulon. J’ai traversé toutes les frontières jusqu’au Danemark sans être inquiété. J’avais de bons faux papiers, et j’étais bien maquillé. » Prof de philo en Italie, il a appris à se grimer en fréquentant le Living Theater installé sur la piazza Indipendenza de Rome.

    A partir d’août 1981, avec sa femme et leur petite fille, il est à Paris, après un passage par un village du sud de la France. « Il valait mieux se fondre dans la grande ville. Retrouver une vie sociale, des amis… Ma femme et moi n’avons pas trouvé le temps de chercher du travail, du fait de notre engagement pour faire barrage à toute extradition. Je me rappelle un 11-Novembre : sur les murs, je voyais des affiches du syndicat FO annonçant une manif à Bastille. Je croyais que Dario Fo [écrivain et homme de théâtre, prix Nobel de littérature en 1997] allait venir donner un spectacle. »

    La « doctrine Mitterrand »

    Rive droite, un bureau discret du ministère de l’intérieur, tenu par Gaston Defferre. Tous les samedis s’y réunissent, sous l’autorité de Louis Joinet, conseiller justice de François Mitterrand, des avocats, des magistrats, des juristes, des professeurs de droit, des policiers de haut rang. Ordre du jour : que faire de ces Italiens défaits, planqués dans Paris ? Comment éviter que leur précarité ne les conduise à refaire le choix de la violence ? La Fraction armée rouge, en Allemagne, et Action directe, en France, sont prêtes à les accueillir à bord de leur bateau ivre. Combien auraient aimé retrouver cette force ?

    Jean-Pierre Mignard assiste aux réunions de la Place Beauvau : « Les policiers étaient très favorables à accorder l’asile aux Italiens. Les filatures avaient démontré qu’ils ne présentaient aucun danger. Les autorités italiennes n’étaient pas hostiles non plus. Leurs prisons étaient pleines. C’est comme ça que nous avons élaboré le pacte qui deviendra la doctrine Mitterrand : l’asile pour les Italiens qui n’avaient pas commis de crime de sang en échange de la sortie de la clandestinité et du renoncement à toute forme de lutte armée des deux côtés des Alpes. »

    Rive gauche, cette fois, rue de Nanteuil, 15e arrondissement, une maison d’association. Ici, tous les samedis également, des débats véhéments ont lieu. Souhaitant peser sur leur destin, les Italiens se sont constitués en association de réfugiés. Ici aussi on discute des conditions du pacte négocié Place Beauvau. La petite amie française de l’un d’eux se souvient de leurs insultes : « Ils se traitaient de traditore (“traître”) ou de stronzo (“connard”). Accepter de sortir de la #clandestinité, c’était faire confiance à la parole de l’Etat et verbaliser la défaite. Cela n’allait pas de soi. » Gianluigi se rappelle y être allé parfois. « Il y avait trois types de réfugiés, dit-il. Les clandestins, très rigides, très méfiants ; les innocents, qui n’avaient fait que distribuer des tracts et tenir des discours ; et, enfin, les dépolitisés. Ceux-là voulaient tourner la page au plus vite. L’ambiance était infecte. Les anciens BR insultaient tout le monde. Ils dépensaient toute leur énergie à faire la guerre aux autres activistes. »

    Lanfranco Pace, lui aussi ancien fondateur du groupe Potere operaio, raconte : « Certains voulaient continuer la lutte armée. Nous leur avons expliqué fermement que la France avait un certain savoir-faire en matière de police parallèle et de barbouzerie, et que même Lénine était resté tranquille pendant ses années d’exil. »
    « C’était étrange, se souvient Alessandro Stella, on s’engueulait, mais en même temps on se donnait des combines pour un boulot ou un appart’. »

    Finalement, le pacte est adopté. Tous les avocats apportent leurs dossiers à la police. Jean-Pierre Mignard en dépose 118 à lui seul en 1982. Tous ont respecté leur contrat, excepté quelques soldats perdus. Un an plus tard, Ciro Rizzato, membre des Communistes organisés pour la libération prolétarienne, est abattu par la police à l’issue d’un hold-up dans une banque du 17e arrondissement pour le compte d’Action directe, en octobre 1983. Il avait 24 ans.

    En définitive, le plus dur commence : reprendre une vie normale, construire une existence, s’installer dans un #exil de longue durée que ne viendront plus rompre les incessants déménagements. « Ils devaient se mettre au boulot. C’était des intellos qui n’avaient rien glandé de leur vie à part rêver à la révolution depuis leur adolescence », raconte un témoin de ces années-là. Alessandro Stella témoigne : « En Italie, j’étais étudiant. A Paris. J’ai fait des chantiers. Parfois, quand je me balade, je me dis : “Là, j’ai refait les peintures, là, la salle de bains.” » Lanfranco Pace pousse la porte du quotidien Libération, au cœur de la Goutte-d’Or, dans le 18e. Avant lui, Antonio Bellavita l’a précédé, passant d’activiste sans boulot à directeur artistique. Recommandé par Jean-Marcel Bouguereau, alors spécialiste des mouvements d’extrême gauche allemands et italiens, Pace rencontre Serge July, le directeur et fondateur du journal. Embauché !

    « Je parlais très mal le français. Je confondais les mots “cuillère” et “couillon” », se souvient-il au téléphone. Il signe ses premiers papiers du pseudo qu’il gardera durant toute sa carrière en France, Edouard Mir. Mir… la paix, en russe. Bouguereau se rappelle ces collègues qui venaient le voir pour lui demander : « Mais, Edouard, il a du sang sur les mains ? » Il les rassure.
    Après Pace, ce sera au tour de Giambattista Marongiu de débarquer rue Christiani. D’abord maquettiste, puis secrétaire de rédaction, il deviendra une des plumes du cahier « Livres » sous le nom de Jean-Baptiste Marongiu. Avocat en Italie, Luigi Zezza, les retrouve un cutter à la main à monter les pages du journal. Gianluigi, lui, est devenu livreur puis déchargeur aux halles de Rungis. De cette nouvelle vie à l’air libre, il se souvient « de ses virées à Mobylette et de la soupe à l’oignon à 4 heures du matin ».

    Une « Little Italy » parisienne

    Mais l’exil est un acide ; il ronge. Comment composer avec cette part de soi restée au pays ? Les souvenirs qui parfois vous assaillent pour une odeur, une impression fugace ? Les parents que l’on ne peut plus voir et qui meurent loin de vous ?
    « Ils souffraient terriblement du mal du pays, se remémore un proche d’un des exilés. Parlaient sans cesse de leur village, de leur ville. Un jour, dans un restaurant, l’un d’eux s’est levé et s’est écrié plein de désespoir “Puglia ! Puglia !” (“Les Pouilles !”) Ils se faisaient des pâtes, disaient du mal des Français, parce que nous n’avions pas de bidet dans nos salles de bains. » « Tu te rends compte, frissonne encore un ancien membre de l’organisation Prima Linea (Première ligne), on mangeait des spaghettis au gruyère ! »

    Pour combattre la nostalgie, d’anciens activistes ouvrent les premiers vrais restaurants italiens à Paris dont la plupart ont depuis fermé ou ont changé de propriétaire : le Passepartout, à Saint-Michel, Le Sipario, dans le 12e arrondissement, L’Enoteca, à Saint-Paul, ainsi que la Tour de Babel, la librairie italienne de la rue du Roi-de-Sicile, dans le Marais.
    Une Little Italy parisienne voit le jour. Pourtant, la tentation de repasser la frontière est trop forte pour certains. « Un ami, raconte Alessandro Stella, n’a pas pu résister. Il a été tué en sortant de chez lui par la Digos, la police antiterroriste, à Trieste. » Gianluigi a bien failli retourner chez lui clandestinement pour revoir son père mourant. Son sac était prêt. Des amis l’ont dissuadé in extremis d’entreprendre ce voyage. Plus tard, il a su que les carabiniers l’attendaient à l’hôpital.

    Rentrer ou rester ? Paolo Persichetti n’a pas eu à se poser la question. Le 24 août 2002, dans un hall d’immeuble parisien, alors qu’il se rendait à un dîner, il est interpellé, conduit à la division nationale antiterroriste (DNAT) et ramené en voiture au pays pour purger le solde d’une peine de vingt-deux ans de prison pour « appartenance à une bande armée » et « complicité morale dans un homicide ».

    De cette extradition, en partie justifiée en raison des faits qui lui étaient reprochés – l’assassinat d’un général en 1987, postérieur à l’élaboration de la doctrine Mitterrand –, il garde le souvenir d’une sorte d’escamotage. « Quand nous sommes entrés dans le tunnel du Mont-Blanc j’ai eu l’impression que la montagne m’avalait. J’ai été remis aux policiers italiens à l’intérieur, sur une aire de secours, loin des regards », se souvient-il dans cette grande cafétéria impersonnelle de la périphérie de Rome, un soir de janvier.

    Rejeton tardif de l’insurrection (il avait 16 ans lors de l’assassinat d’Aldo Moro), il n’est arrivé en France qu’en 1991. Fils d’ouvriers originaires des Pouilles, il est devenu doctorant en sciences politiques, chargé de cours à l’université Paris-VIII, à Saint-Denis. « Je m’étais fait une autre vie, et c’est ça qu’on a voulu me faire expier, continue-t-il. En Italie, le discours dominant voudrait que les brigadistes exilés passent leur vie en vacances à l’étranger, à se la couler douce. Dans cette logique, tout ce que vous avez pu accomplir par la suite devient une circonstance aggravante qui sera retenue contre vous. » D’abord placé à l’isolement complet pendant quatre mois, il obtient, en 2008, au bout de six ans de détention, un régime de semi-liberté. « Quand je suis sorti, je ne reconnaissais plus ma ville. Les quartiers où j’avais grandi avaient complètement changé. Je me perdais dans Rome. Ici, ce n’est plus chez moi. »

    Retour à Gênes

    Enrico Porsia, lui, a pu de nouveau se rendre à Gênes, en juillet 2013, une fois prescrite sa condamnation à quatorze années de prison et au terme de plus de trente années d’exil en France. Il n’a jamais cherché à faire profil bas. Fin juillet 2013, à peine vingt-quatre heures après avoir débarqué d’un ferry arrivant de Corse, où il vit depuis la fin des années 1990, les journaux annonçaient « le retour du brigadiste jamais repenti » et ironisaient sur la « belle vie » qui était promise à l’enfant du pays.
    Son parcours a de quoi susciter des aigreurs. Parti à 20 ans, Enrico Porsia est devenu photographe, puis journaliste d’investigation. Pour son travail, il a sillonné la France, dont il ne pouvait pas sortir, « comme une balle de flipper ». Il a découvert l’Outre-mer, pour voir du pays, puis s’est posé en Corse, où ses reportages lui ont valu pas mal d’inimitiés – sa voiture a été plastiquée en 2009.

    « Tu vois, c’est ici qu’un groupe a enlevé l’armateur Costa, en 1977. Avec le fric de la rançon, les Brigades rouges ont pu tenir pas mal de temps. » Enrico Porsia
    Chaleureux et volubile, il joue les guides dans les rues de Gênes. « Tu vois, c’est ici qu’un groupe a enlevé l’armateur Costa, en 1977. Avec le fric de la rançon, les Brigades rouges ont pu tenir pas mal de temps. » Un peu plus tard, dans un petit restaurant où il a refait pour nous l’histoire mouvementée et détaillée de l’après-guerre italienne, un client s’est approché. Il s’est présenté comme un ancien membre du Parti communiste avant de lancer, glacial : « Le problème avec vous, les brigadistes, c’est que vous n’avez pas tué les bons. » Devenu Français par décret, en 1986, Enrico Porsia a appris il y a trois ans, « par hasard », qu’il avait perdu sa nationalité italienne. Hâbleur, il assure que cela ne lui fait ni chaud ni froid. Grave, il lâche : « L’exil est une véritable peine. Et le retour, encore plus dur ensuite. »

    Rome était méconnaissable aux yeux de Lanfranco Pace lorsqu’il y est retourné en 1994. Berlusconi était sur le point d’être élu président du Conseil. Il avait quitté un pays frileux, il en retrouvait un autre où les chaînes de télévision du « Cavaliere » diffusaient des images de filles à moitié nues, le strip-tease des ménagères : « Tout avait changé, les gens, les voitures. Mes amis soutenaient Antonio Di Pietro, le juge de l’opération “Mains propres”, qui représentait à mes yeux l’archétype du magistrat politisé que nous avions combattu toute notre jeunesse ! »
    Est-ce pour cette raison qu’il a choisi d’écrire pour Il Foglio, un quotidien financé en partie par l’ex-épouse de Berlusconi ? « Un petit journal mais une grande liberté », justifie-t-il.
    Parfois, Alessandro Stella retourne au pays, même s’il est brouillé avec son frère, Gian Antonio, un journaliste réputé. « J’apprécie les odeurs, les paysages, dit-il. Mais, pour l’historien que je suis devenu et l’ancien activiste que j’ai été, il n’y a rien de plus intéressant que la France. » Chaque samedi, il participe aux manifestations des « gilets jaunes ». Le matin seulement, avant que le rassemblement ne dégénère. A 63 ans, il fatigue un peu…

    « L’exil n’est pas une disgrâce. Je mène une vie difficile à Paris mais moins ennuyeuse que prof de philo à Terni. » Oreste Scalzone
    Quarante ans ont passé depuis les années de plomb, mais Oreste Scalzone continue de faire le fiérot. « L’exil n’est pas une disgrâce. J’ai une aversion pour la faute, les passions tristes, la victimisation. Je mène une vie difficile à Paris mais moins ennuyeuse que prof de philo à Terni [sa ville de naissance]. » Il n’est retourné en Italie qu’en 2007, vingt-six ans après son arrivée à Paris. Sa mère est morte peu après, à 102 ans. « Comme si elle m’avait attendu pour partir », dit-il. De son passé, il ne renie rien, et refuse qu’on l’y force. Question de principe.
    Son combat, c’est l’amnistie, sans conditions ni repentir, comme la France l’a fait avec les généraux putschistes de l’OAS. Il répugne à se prononcer sur la culpabilité de Cesare Battisti. Au terme d’un long raisonnement, il lâche, dans un sabir très post-soixante-huitard : « Toute justice pénale est un dispositif de production d’effets de vérité. Je voudrais pouvoir dire que, même dans la pire situation de ma vie, je resterai quelqu’un qui ne se laissera pas extorquer un aveu d’innocence. »

    « Malheur aux vaincus »

    L’Etat, l’opinion et les médias italiens ne veulent pas entendre parler de clémence, et encore moins aujourd’hui alors que les contentieux se multiplient entre Rome et Paris.
    Lanfranco Pace : « Les Italiens sont un peu dégueulasses. C’est malheur aux vaincus. Ils ne veulent pas d’amnistie collective, mais le pardon au cas par cas, ça passe. » Pour l’historien Marc Lazar, « la majorité des Transalpins considèrent qu’une amnistie est inutile car les responsables des attentats ont bien été jugés par un Etat de droit. En outre, il faudrait que ceux qui ont choisi la lutte armée expriment une contrition. » Ce passé-là ne passe pas dans ce pays paradoxal qui a plus facilement assimilé vingt ans de fascisme que ces dix années de plomb.

    Un après-midi durant, Oreste Scalzone nous a parlé dans un café proche de chez lui. Le soir, nous l’avons raccompagné. Il avait neigé, la chaussée était glissante. Il nous tenait le bras et parlait… parlait comme s’il n’allait jamais s’arrêter. Sur son pull et sa chemise, il avait passé un vieux blouson de cuir, un vieux manteau et un vieil imperméable. Il portait aussi une chapka sur la tête et de grosses chaussures fourrées. Il marchait avec une canne. « Toujours subversif », de son propre aveu, il incarne la persistance d’une utopie révolutionnaire aujourd’hui anachronique.

    Gauchiste de 72 ans, il est devenu la figure de référence sur la question des #réfugiés_politiques italiens. C’est sa raison sociale et sa raison d’être. On l’invite à des conférences des deux côtés des Alpes. Il chante L’Internationale au décès des camarades et joue Bella Ciao à l’accordéon. Il ne boit pas de champagne sous la tour Eiffel. Il habite un très modeste deux-pièces en rez-de-chaussée près des habitations à bon marché en brique rouge de la porte de Montreuil, dans le 20e arrondissement. Pour le voir, il suffit de frapper au carreau.
    Longtemps, la justice italienne a cru, avant d’abandonner cette piste, qu’il avait été l’un des cerveaux, avec le philosophe Toni Negri, de certaines violences imputées à l’extrême gauche. En regardant ce petit homme frêle comme un oiseau dans la lumière jaunâtre d’un réverbère de la rue Saint-Blaise, cette hypothèse nous a paru simplement incongrue.

    • Les années 70 en Italie et [leur] actualité - Alessandro Stella
      https://lundi.am/Les-annees-70-en-Italie-et-son-actualite-Alessandro-Stella

      (..) Car, il faut le rappeler, dans la première moitié des années 1970, c’était des ouvriers, des syndicalistes, des étudiants qui tombaient sous les balles de la police anti-émeute. Des clients de banque (Milan, 1969), des usagers de trains (Italicus, 1974), des auditeurs d’un comice syndical (Brescia, 1974) sont morts par dizaine dans des attentats qui voulaient semer la peur dans la population dans le but d’en appeler à un Etat fort, d’ordre et de discipline. Les luttes sociales, sur les lieux de travail, d’études, de vie, avaient en effet mis en crise hiérarchies et gouvernances, et la classe ouvrière était promise au paradis. (...)
      Le bilan de ces longues années de conflit entre les groupes armés d’extrême gauche et l’Etat italien comptabilise 128 morts (policiers, juges, dirigeants d’entreprise, hommes politiques, journalistes) causés par les militants révolutionnaires. De l’autre côté, il y a eu 68 militants morts, tués par des policiers ou tombé au cours d’actions. (...)

      [1] Une précision me semble devoir être apportée à ce texte, qui n’expose sans doute pas assez à quel point l’Italie des années 50-70 était une société violente. Dans l’espèce de bilan qu’il dresse qu’il met en rapport les morts tués par les organisations de lutte armée et ceux tués par la police chez les militants. Mais il conviendrait mieux, à mon sens, face aux morts du côté du pouvoir, d’aligner ceux tués dans les grèves, les mouvements paysans, les révoltes carcérales : on verrait alors que les pertes étaient infiniment plus élevées du côté des exploités en lutte que du côté des exploiteurs qui les réprimaient.

    • Un de meilleurs articles écrits en 2004, au début de « l’affaire Battisti », sur les « lois spéciales » italiennes des années 70-80.

      Wu Ming - Cesare Battisti, ce que les médias ne disent pas
      https://www.wumingfoundation.com/italiano/outtakes/cesare_battisti_2_french.html

      1. Les lois spéciales 1974-82

      « Ce livre, je l’ai écrit avec colère. Je l’ai écrit entre 1974 et 1978 en contrepoint idéologique de la législation d’exception. Je voulais montrer à quel point il est équivoque de feindre de sauver l’État de Droit en le transformant en État Policier. » (les italiques sont de l’auteur de l’article)
      Italo Mereu, Préface de la deuxième édition de « Histoire de l’intolérance en Europe »

      Pour dire que le terrorisme fut combattu sans renoncer à la Constitution et aux droits de la défense, il faut être mal informé ou menteur. La Constitution et la civilisation juridique furent mises en lambeaux, décret après décret, instruction après instruction.
      Le décret-loi n.99 du 11-04-1974 porta à huit ans l’incarcération préventive, véritable « peine anticipée » contraire à la présomption
      d’innocence (article 27, alinéa 2, de la Constitution).
      La loi n. 497 du 14-10-1974 réintroduisit l’interrogatoire de la personne arrêtée par la police judiciaire, ce qui avait été aboli en 1969.
      La loi n. 152 du 22-05-1975 ("Loi Réale"). L’article 8 rend possible la fouille individuelle des gens sur place sans l’autorisation d’un magistrat, bien que la Constitution (article 13, alinéa 2) n’admette « aucune forme de détention, d’inspection, ou de fouille individuelle, ni aucune autre restriction à la liberté personnelle, sans un acte signé par l’autorité judiciaire et dans les seuls cas et modalités prévus par la loi. »
      Dès lors, les forces de l’ordre purent (et peuvent toujours) fouiller des personnes dont l’attitude ou la simple présence dans un lieu donné ne
      lui paraissaient « pas justifiables », même si la Constitution (article 16) précise que tout citoyen est libre de « circuler librement » où il veut.
      La « Loi Reale » contenait plusieurs autres innovations liberticides, mais ce n’est pas ici le lieu de l’examiner.
      Un décret interministériel du 04-05-1977 créa les « prisons spéciales ». Ceux qui y entraient ne bénéficiaient pas de la réforme carcérale mise en place deux ans auparavant. Le transfert dans une de ces structures était entièrement laissé à la discrétion de l’administration carcérale sans qu’elle ait besoin de demander l’avis du juge de surveillance. Il s’agissait réellement d’un durcissement du règlement pénitentiaire fasciste de 1931 : à cette époque, seul le juge de surveillance pouvait envoyer un détenu en « prison de haute surveillance ». Le réseau des prisons spéciales devint vite une zone franche, d’arbitraire et de négation des droits des détenus éloignement du lieu de résidence des familles ; visites et entretiens laissés à la discrétion de la direction ; transferts à l’improviste afin d’empêcher toute socialisation ; interdiction de posséder des timbres (prison de l’Asinara) ; isolement total en cellules insonorisées dotées chacune d’une petite cour, séparée des autres, pour prendre l’air (prison de Fossombrone) ; quatre minutes pour prendre la douche (prison de l’Asinara) ; surveillance continuelle et fouilles corporelles quotidiennes ; privation de tout contact humain et même visuels par les interphones et la totale automatisation des portes et des grilles etc.
      Tels étaient les lieux où les prévenus, selon la loi encore présumés innocents, passaient leur incarcération préventive. Pourtant la Constitution, article 27, alinéa 3, dit « Les peines infligées aux condamnés ne peuvent pas être contraires au respect humain et doivent tendre à la rééducation ».
      Vers quelle rééducation tendait le traitement décrit ci-dessus ?
      La loi n.534 du 08-08-1977, article 6, limita la possibilité pour la défense de déclarer nul un procès pour violation des droits d’un accusé et rendit encore plus expéditif le système des notifications, facilitant ainsi le début des procès par contumace (contrairement au droit de la défense et contre la Convention européenne des droits de l’homme de 1954).
      Le « décret Moro » du 21-03-1978 non seulement autorisa la garde à vue de vingt-quatre heures pour vérification d’identité, mais il supprima la limite de la durée des écoutes téléphoniques, légalisa les écoutes même sans mandat écrit, les admit comme preuves dans d’autres procès que ceux pour lesquels on les avait autorisées, enfin il permit les « écoutes téléphoniques préventives » même en l’absence du moindre délit. Inutile de rappeler que la Constitution (article 15) définit comme inviolable la correspondance et tout autre moyen de communication, sauf dans le cas d’un acte motivé émis par l’autorité judiciaire et « avec les garanties établies par la loi ».
      Le 30-08-1978 le gouvernement (en violation de l’article 77 de la Constitution) promulgua un décret secret qui ne fut pas transmis au Parlement et ne fut publié dans le « Journal Officiel » qu’un an plus tard. Ce décret donnait au général Carlo Arberto della Chiesa - sans pour autant le décharger du maintient de l’ordre dans les prisons - des pouvoirs spéciaux pour lutter contre le terrorisme.
      Le décret du 15-12-1979 (devenu ensuite la « Loi Cossiga », n. 15 du 06-02-1980), non seulement introduisit dans le code pénal le fameux article 270 bis (1), mais il autorisa aussi la police, dans le cas de délits de « conspiration politique par le biais d’associations » et de délits « d’associations de malfaiteurs », à procéder à des arrestations préventive d’une durée de 48 heures, plus quarante-huit heures supplémentaires de garde à vue afin de justifier les mesures prises. Pendant quatre longues journées un citoyen soupçonné d’être sur le point de conspirer pouvait rester à la merci de la police judiciaire sans avoir le droit d’en informer son avocat.
      Durant cette période il pouvait être interrogé et fouillé et dans de nombreux cas on a parlé de violences physiques et psychologiques (Amnesty International protesta à plusieurs reprises). Tout cela grâce à l’article 6, une mesure extraordinaire qui a durée un an.
      L’article 9 de la loi permettait les perquisitions pour « raison d’urgence » même sans mandat. La Constitution, article 14, dit : « Le domicile est inviolable. On ne peut pas y effectuer d’inspections, de perquisitions ni d’arrestations, sauf dans les cas et les modalités prévus par la loi et selon les garanties prescrites par la protection des libertés personnelles » (c’est moi qui souligne). En quoi consiste cette protection des libertés dans un système où sont légalisés l’arbitraire, les lubies du policier, la faculté de décider à vue s’il est nécessaire d’avoir ou non un mandat pour perquisitionner ?
      Dans l’article 10, la fin de l’incarcération préventive pour délits de terrorisme était prolongée d’un tiers par échelon judiciaire. De cette manière, jusqu’à la Cassation, on pouvait atteindre dix ans et huit mois de détention en attendant le jugement ! Avec l’article 11, on introduisit un grave élément de rétroactivité de la loi, permettant d’appliquer ces nouveaux délais aux procédures déjà en cours. Le but était clair : repousser les dates butoirs afin d’éviter que des centaines d’enterrés vivants attendent leur jugement à l’air libre.
      La « loi sur les repentis » (n. 304 du 29-05-1982) couronna la législation d’exception en concédant des remises de peine aux « repentis ». Le texte parlait explicitement de « repentir » [ravvedimento]. Dans un livre qui, ces derniers jours, a été souvent cité (sur le Net mais certainement pas dans les médias traditionnels), Giorgio Bocca se demandait qui pouvait bien être ce « repenti ». « Une personne qui, par convictions politiques, a adhéré à un parti armé et qui ensuite, après un revirement d’opinion, s’en est dissocié au point de le combattre, ou encore quelque aventuriste qui s’est amusé à tuer son prochain et qui, une fois capturé, essaye d’échapper à la punition en dénonçant tout et n’importe qui ? »
      Je cite le groupe musical « Elio e le storie tese » : « Je pencherais pour la seconde hypothèse / parce qu’elle exhale une odeur nauséabonde » (chanson de « Urna », 1992).

    • https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/04/20/reaffirmer-la-doctrine-mitterrand-sur-les-exiles-politiques-ne-signifie-en-a

      Tribune. Ils sont arrivés en France pour la plupart au début des années 1980, il y a plus de quarante ans. Ils ont participé à l’énorme vague de contestation politique et sociale qui a profondément marqué l’Italie pendant la décennie qui a suivi 1968. Ils venaient de groupes différents, avaient des histoires différentes, et étaient tous poursuivis par la justice italienne pour leur activité politique. Ils ont été protégés par ce que l’on a appelé la « doctrine Mitterrand » : parce que, dans certains cas, les conditions du fonctionnement de la justice italienne, dictées par la nécessité d’une réponse urgente aux dérives terroristes de la contestation sociale, laissaient paradoxalement craindre que toutes les garanties d’équité ne soient pas respectées ; parce que, plus généralement, les exilés italiens avaient publiquement déclaré qu’ils abandonnaient leur militantisme politique, qu’ils considéraient leur activité passée comme révolue, et qu’ils renonçaient à la violence.

      La doctrine Mitterrand n’est pas un texte écrit, elle n’a de valeur que comme décision politique. Mais elle se fonde sur un raisonnement qu’ont reconfirmé par la suite plusieurs gouvernements, de droite comme de gauche, et dont il nous semble qu’il vaut sans doute la peine d’être rappelé. Elle n’a jamais consisté à soustraire des coupables à une juste peine, ni à remettre en question le droit d’un Etat à faire valoir son propre système de justice. Elle a simplement mis en place, de facto, un mécanisme qui consiste à prendre la décision politique – face à la lacération douloureuse et générale de la cohésion d’un pays, et une fois que le contexte politique de cette lacération semble disparaître – de construire les conditions d’une unité et d’une paix retrouvées.

      Elle ne concerne donc pas des cas individuels mais fait face à une fracture qui s’est produite, dont elle a enregistré la violence, et qui semble désormais passée : elle se pose le problème de la recomposition de cette fracture. Elle n’efface pas les fautes et les responsabilités, elle ne nie pas l’histoire de ce qui s’est produit. Elle permet simplement au pays de recommencer à vivre ; et sans doute aussi aux historiens de pouvoir commencer à faire leur travail, c’est-à-dire de transformer la douleur lancinante en objets de savoir.
      Lire aussi L’Italie solde les années de plomb
      Dans le cas des années de plomb, une semblable possibilité a été envisagée et presque atteinte par l’Italie elle-même, à la fin des années 1990, parce qu’il fallait déclarer le chapitre clos – encore une fois non pas pour oublier, mais pour permettre au pays de se libérer d’un moment désormais révolu, et de livrer aux historiens la tâche d’en faire l’histoire.
      Cette possibilité, qui prenait la forme d’une proposition d’amnistie politique, n’a pas été saisie : elle était liée au projet d’une réforme constitutionnelle qui n’a finalement pas vu le jour.

      Aujourd’hui, les militants italiens exilés arrivés au début des années 1980 ont quarante ans de plus. Ils ont désormais largement l’âge de la retraite. Ils ont été journalistes, restaurateurs, médecins, graphistes, documentaristes, psychologues. Ils ont eu des enfants, et des petits-enfants. Ils n’ont cessé de répéter que la guerre était finie ; qu’ils étaient depuis bien longtemps étrangers à ce qu’ils avaient été sans jamais pourtant refuser d’admettre leur responsabilité. Ils avaient voulu le bien, la justice, l’égalité, le partage, la solidarité. Ils ont eu la tragédie, ils en admettent la responsabilité, mais ils ont rendu les armes depuis quatre décennies, et toute leur vie postérieure en constitue la preuve.
      C’est à ces femmes et à ces hommes, quarante ans après, que l’on demande des comptes. Non pas des comptes moraux – chacun d’entre eux a eu largement le temps d’y penser –, mais des comptes au nom d’une justice qui décrète que le pardon équivaut à l’oubli, que l’amnistie est toujours une trahison, que la réconciliation vaut moins que la réouverture des blessures. Rouvrir les blessures : faire en sorte que l’histoire ne passe pas.

      Réaffirmer la doctrine Mitterrand aujourd’hui ne signifie en aucun cas donner à l’Italie des leçons en matière de justice. Cela signifie simplement se souvenir que la politique se fait aussi, et surtout, au présent ; qu’elle se doit de construire les conditions d’un avenir partagé ; et que la conception de la justice comme pur instrument de vengeance, y compris quarante ans après, est contraire à ce que nous persistons à considérer comme un fonctionnement éclairé de la démocratie.

  • Je suis Luther Blissett ! Non, je suis Luther Blissett !
    Les collectifs de la Fondation Wu Ming abordent les questions environnementales et sapent de manière critique le révisionnisme historique de droite.


    http://www.delo.si/sobotna/jaz-sem-luther-blissett-ne-jaz-sem-luther-blissett.html
    #Luther_Blissett #Wu_Ming #écriture_collective

    • Ah ben non @jef_klak mais avec un traducteur ça passe, voici la fin de l’itw :

      Bien que vos noms ne soient pas un mystère, vous refusez de manière décisive de photographier les médias et d’apparaître à la télévision. Quelle est votre attitude vis-à-vis de la visibilité et de l’exposition du public ?

      Wu Ming continue l’héritage du projet Luther Blissett. Avec la création du personnage collectif Luther Blissett, il n’y avait pas de personnages uniques, de sorte que nous avons également créé le portrait de Luthra Blissetta avec la fusion de nombreux visages d’hommes et de femmes. Nous retenons également cette approche en tant que Wu Ming, donc nous ne figurons pas dans les médias avec nos photos, ce qui ne veut pas dire que nous n’avons pas de présentations publiques et d’interviews. Au contraire, je suis constamment en mouvement, mais plus important que les apparitions médiatiques, nous allons vivre. Les noms des membres de Wu Ming ne sont pas un secret. Il sait que mon nom est Roberto Bui et que j’ai un pseudonyme Wu Ming 1, le chiffre à côté du nom ne signifie pas que je suis le patron, mais que le prénom de Bui est dans l’ordre alphabétique. Les membres restants sont Giovanni Cattabriga (Wu Ming 2) et Federico Guglielmi (Wu Ming 4),

      L’ an dernier, les membres de Wu Ming réponse publique critique à la divulgation alléguée de l’identité de l’écrivain Elene Ferrante et l’ ont soutenue droit à l’ anonymat et l’ intimité ...

      Le journaliste a adressé la critique qu’il avait pas du journalisme , mais assassiner des médias. Les écrivains et, de plus en plus, les écrivains ont toujours utilisé des pseudonymes pour diverses raisons, ce qui n’est pas nouveau. Le seul but de la journaliste était de provoquer un scandale, pas une écriture d’écrivain, mais une attaque brutale contre elle. Dans la « révélation » de son journaliste, l’écrivain a été dépeinte comme une femme juive étrangement riche, une femme d’un écrivain italien très célèbre, qui est le plus susceptible de l’aider à écrire, si elle n’est pas l’auteur de ses livres. Ce qui est extrêmement chauvin, sexiste et dégoûtant !

      ça reste compréhensible, sinon j’ai trouvé ce lien slovène sur tumblr : http://wumingfoundation.tumblr.com/post/167205264560/jaz-sem-luther-blissett-ne-jaz-sem-luther
      Un précédent billet sur Wu Ming : https://seenthis.net/messages/631158
      une dizaine de pages avec ce collectif et un entretien avec #Daniel_Paris_Clavel (DPC) dans le N°8 de Cheribibi (2013)
      _dispo uniquement en version papier (5€-92 pages de bonheur)
      Comment ça, vous n’êtes pas abonné à Cheribibi ?
      http://www.cheribibi.net/abonnements

    • Wu Ming is the pseudonym of a group of Italian authors, launched in 2000 from an offshoot of the Luther Blissett project. Unlike the multiple-use name Luther Blissett, Wu Ming stands for a defined but variable group of authors (ranging from three to five, depending on the period), active in various fields of literature and cultural activism. Since 2000, the members of Wu Ming have authored several best-selling novels, such as Q (signed as Luther Blissett), 54, Manituana, Altai, and The Army of Sleepwalkers, which have been translated into several languages. The most recent work of Wu Ming 1, No Promise This Trip Will Be Short,is an extensive investigation of the No Tav anti-high speed rail movement in Val di Susa, Italy. Wu Ming’s writings can be accessed at http://wumingfoundation.tumblr.com

      http://aksioma.org/im-propernames/index.html
      https://www.wumingfoundation.com/giap/2017/10/domani-a-lubiana-ljubljana/#comment-31199

  • Comme son nom l’indique Wu Ming est un collectif d’écrivains italiens. Considérant leur travail plus important que leur visage, ils utilisèrent d’abord le blaze du footballeur anglo-jamaïcain Luther Blisset (causerie avec leur camarade Stewart Home dans le n°7 de Chéribibi) pour signer un premier roman en 1999 : Q (publié en 2001 au Seuil sous le titre L’Oeil de Carafa ). S’ensuivent plusieurs romans collectifs signés cette fois Wu Ming, ce qui, en mandarin, « signifie anonyme » (signature usuelle des tracts dissidents chinois), mais aussi, selon la prononciation, « 5 noms » .
    Car les Wu Ming sont cinq (4 aujourd’hui), par ailleurs auteurs de romans individuels signés, dans ce cas, 1, 2, 3, 4 ou 5. Hum, ça a l’air compliqué mais en fait c’est simple : une bande de ritals pondent ensemble ou séparément de super romans mélant histoire, politique, polar et aventures palpitantes qui se dégustent comme du bon vin italien, capiche ?

    #Wu_Ming #Chéribibi #collectif #Nabat
    Causerie avec les dossards 1 & 5 dans le CHERIBIBI n°8
    http://www.cheribibi.net/les-numeros/sommaire-numero-8
    https://www.wumingfoundation.com/italiano/biographie.htm#Q
    https://seenthis.net/messages/622000#message622174
    https://editions-metailie.com/livre/new-thing
    https://www.youtube.com/watch?v=55cNDClJQzs


    « Être skinhead fait sens, revendiquer une identité ouvrière, exactement parce qu’ils nous disent qu’il n’y a plus de sens à faire ça. Il faut se remettre à parler en terme de classes, de conflit, ça a du sens. Sinon nous enrageons...et nous sommes foutus ! »

  • L’histoire des anabaptistes de Münster est une histoire vraie, peu connue, mais très riche de sens. Elle se passe dans l’Allemagne de 1500 à 1536, à l’époque de Luther, d’Érasme et de Dürer. L’anabaptisme fut un mouvement sectaire protestant révolutionnaire. Les anabaptistes étaient ce que l’on a appelé des millénaristes, c’est à dire des gens qui, contrairement au christianisme orthodoxe, ne croyaient pas que l’homme était né mauvais, mais bon. Ceci eut une conséquence philosophique absolument majeure : le salut pouvait dès lors s’obtenir directement sur terre. Cette conception bouscula de beaucoup la configuration théologique de l’époque & fut la porte ouverte à toutes les interprétations et dérives : les #anabaptistes allaient être les champions de cette révolution, & c’est véritablement eux qui poussèrent l’idée dans sa voie la plus radicale : le partage & la communion des biens dans l’établissement d’un paradis terrestre étaient enfin possible.

    #XVIème_siècle #BD #gravure #histoire
    http://lapassiondesanabaptistes.tumblr.com
    http://www.pastis.org/ambre/projet_a.htm
    http://totentanzinbildern.tumblr.com