Sur ton extrait, tout à fait d’accord, d’autant que c’est exactement la même dynamique qui place Le Pen dans la trajectoire qui atterrit pile poil dans le fauteuil présidentiel… avec des pouvoirs accrus par l’État d’urgence.
Tous les gens bien nés, bien éduqués et bien protégés sont d’accord entre eux pour dire que dès qu’on verra sa trombine au premier tour, hop, on refera le coup du sursaut républicain, mais, vue d’ici, des sacrifiés de la marche triomphale du progrès des 10% (les 90% donc qui regardent passer les TGV de la croissance qui revient, parait-il…), ben ça ne va pas se passer du tout comme ça.
Non seulement plein de gens pensent sincèrement que le FN ne va pas faire la même politique que les deux partis jumeaux des baltringues du MEDEF, mais en plus — ça va horrifier dans les centres-villes überisés — ils ne sont pas du tout choqués par le côté implicitement bien raciste et réactionnaire du programme.
En gros, ils n’ont plus rien à perdre (en fait si, mais quand ils le comprendront, ce sera largement trop tard pour tout le monde), ils n’ont rigoureusement rien à espérer du prolongement de l’alternance PS-LR (là, ils ont objectivement raison) et il ne leur reste pas grand chose d’autre à faire, ce qui les rend bizarrement imprévisibles du point de vue des élites autoproclamées.
Bref, je crains que le prochain voyage pour Mars arrive un chouia trop tard…