• Cour internationale de justice – Ordonnance du 26 janvier 2024 - Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères
    https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/politique-etrangere-de-la-france/justice-internationale/evenements/article/cour-internationale-de-justice-ordonnance-du-26-janvier-2024

    La France est profondément attachée au respect du droit international et réaffirme sa confiance et son soutien à la Cour internationale de justice.

    La France relève que, dans son ordonnance de ce jour, la Cour indique des mesures conservatoires sur le fondement de l’article 41 de son Statut, dans l’attente d’un jugement sur sa compétence et sur le fond.

    Dans ce cadre, la Cour va prochainement informer les parties à la Convention génocide de la faculté qui leur est ouverte de présenter des observations sur l’interprétation de la Convention. La France envisage de se prévaloir de cette faculté et de déposer des observations sur l’interprétation qu’elle fait de la Convention comme elle l’a fait dans les affaires Ukraine/Russie et Gambie/Myanmar. Elle indiquera notamment l’importance qu’elle attache à ce que la Cour tienne compte de la gravité exceptionnelle du crime de génocide, qui nécessite l’établissement d’une intention. Comme le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères a eu l’occasion de le noter, les mots doivent conserver leur sens.

    Dans cette attente, nous rappelons aussi que, comme l’ont dit le président de la République et le Ministre, nous œuvrons à un cessez-le-feu et nous avons de nombreuses fois rappelé l’importance pour nous du respect strict du droit international humanitaire par Israël, comme la Cour vient de le faire également. Nous relevons que la Cour appelle comme la France à la libération immédiate et inconditionnelle des otages détenus à Gaza, parmi lesquels trois de nos compatriotes.

    Cette décision de la Cour renforce notre détermination à œuvrer à de tels résultats.

    #FranceDiplo

    • La défense française d’Israël

      17/1/2023
      • Guerre Israël-Hamas : Stéphane Séjourné explique le refus de Paris de soutenir l’Afrique du Sud pour son action devant la CIJ
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/01/17/guerre-israel-hamas-stephane-sejourne-explique-le-refus-de-paris-de-soutenir

      https://seenthis.net/messages/1036959

      25/1/2023
      Justice internationale : « La France se doit d’intervenir à l’instance introduite par l’Afrique du Sud contre #Israël », Gérard Cahin, Professeur émérite de droit public de l’université Paris-Panthéon-Assas

      https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/01/25/justice-internationale-la-france-se-doit-d-intervenir-a-l-instance-introduit

      L’article 63 du statut de la Cour internationale de justice (#CIJ) offre à tout Etat la faculté de faire valoir son interprétation d’une convention multilatérale à laquelle il est partie lorsque cette convention est en cause dans un différend. L’Etat dit « intervenant » peut, ce faisant, influencer l’interprétation de cette convention par la Cour : elle sera alors obligatoire à son égard comme elle l’est par principe pour les parties au différend.
      Cette procédure connaît un vif succès avec le riche et récent contentieux suscité par l’application de la Convention pour la prévention et la répression du crime de #génocide du 9 décembre 1948. Sept Etats se sont portés intervenants dans l’affaire Gambie c. Myanmar, et trente-deux dans l’affaire Ukraine c. Russie.
      Ce nombre ne saurait surprendre pour une convention dans laquelle « les Etats contractants n’ont pas d’intérêts propres (mais) seulement, tous et chacun, un intérêt commun, celui de préserver les fins supérieures qui sont la raison d’être de la convention » (avis consultatif du 28 mai 1951, « Réserves à la convention sur le génocide »). La #France compte parmi ces intervenants, conjointement avec cinq autres Etats dans la première affaire, individuellement dans la seconde.

      A l’instar de l’Allemagne qui l’a annoncé le 12 janvier, la France se doit d’intervenir aussi à l’instance introduite par l’Afrique du Sud contre Israël le 29 décembre 2023 à propos de l’application de la convention dans la bande de Gaza. La continuité et la logique de sa politique juridique l’imposent, d’autant qu’elle participera, comme de nombreux Etats, à la procédure consultative concernant les « Conséquences juridiques découlant des politiques et pratiques d’Israël dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est », actionnée il y a juste un an par l’Assemblée générale des Nations unies.
      Mais c’est d’abord parce que « les mots ont un sens », comme l’a déclaré à l’Assemblée nationale le 17 janvier, le ministre des affaires étrangères [#Stéphane_Séjourné] lors des questions au gouvernement, que la France doit intervenir pour faire résonner ces mots dans les termes rigoureux du droit.

      D’autres conclusions raisonnables

      Les actes recensés par la convention de 1948 et les déclarations incendiaires des agents et organes suprêmes de l’Etat d’Israël, dont l’Afrique du Sud fait état pour apporter la preuve d’un génocide, s’inscrivent dans un contexte spécifique très différent de celui des Rohingyas de Birmanie : à savoir la riposte militaire massive déclenchée par Israël, en vertu de son droit de légitime défense contre l’agression armée caractérisée perpétrée contre lui par le Hamas le 7 octobre.

      Il n’est pas douteux qu’un crime de génocide dûment qualifié rendrait d’emblée illicite l’exercice de ce droit. Il est cependant impossible de qualifier un tel crime en faisant, comme la requête sud-africaine, abstraction des conditions concrètes de cet exercice.

      On sait que la difficulté cruciale est d’inférer d’une ligne de conduite « l’intention de détruire, en tout ou en partie » (dolus specialis), ici les #Palestiniens de #Gaza « en tant que partie du groupe national, racial et ethnique plus large des Palestiniens ». Pour y parvenir, estime la CIJ, « il faut et il suffit que cette conclusion soit la seule qui puisse raisonnablement se déduire des actes en cause » (arrêt du 3 février 2015, Croatie c. Serbie, § 148). Appuyée par la France, cette approche équilibrée garantit la spécificité du « crime des crimes » sans rendre impossible la preuve de sa commission.

      Or, d’autres conclusions raisonnables peuvent se déduire des conditions du recours à la force à Gaza. Conséquence de bombardements massifs et d’un blocus destinés à démanteler la capacité militaire du Hamas, le nombre historique de victimes civiles et l’ampleur des destructions ne suffisent pas à prouver l’existence d’un plan concerté en vue de détruire un groupe humain en tant que tel.
      Des attaques indiscriminées causées par des frappes à l’aveugle ou bombes non guidées, des dommages collatéraux excessifs par rapport aux avantages militaires attendus d’attaques visant des cibles licites, la soumission d’une population à un régime alimentaire et sanitaire inférieur au minimum vital, sont assurément des violations graves du droit international humanitaire, pas automatiquement les composantes d’un génocide.

      La voix du droit

      Les conséquences de la riposte israélienne auraient été moins catastrophiques pour les Palestiniens si le Hamas ne violait pas systématiquement ses propres obligations, en installant ses objectifs militaires dans des zones densément peuplés et des bâtiments civils, en s’abritant dans un vaste réseau de tunnels creusés sous eux, en incitant ou contraignant les civils à ignorer les avertissements donnés par Israël en cas d’attaques pouvant les affecter, afin de se camoufler parmi eux ou d’en user comme boucliers humains.

      Et si elle ne remplissait pas toutes les conditions exigées, l’évacuation de la population de Gaza du nord vers le sud a aussi été ordonnée par Israël en vertu de l’exception à l’interdiction des déplacements forcés prévue par la Convention IV de Genève de 1949.
      Sur l’application de la Charte des Nations unies et du droit international humanitaire, la CIJ ne peut cependant se prononcer : comme dans l’affaire Ukraine c. Russie, sa compétence est limitée par la convention de 1948, seule base sur laquelle elle est saisie. L’analogie s’arrête là.

      Pour l’Ukraine agressée par la Russie, la convention est le moyen de prendre cette dernière au piège du fallacieux motif d’un génocide avancé pour justifier son agression. Pour l’Afrique du Sud, il s’agit en revanche de focaliser l’attention sur une notion d’autant plus émotionnellement chargée, qu’elle vise cette fois un Etat créé pour accueillir les rescapés du plus grand crime de l’histoire et en protéger à tout jamais la population.
      La procédure judiciaire maintenant lancée, il est bon que la voix du droit s’élève dans le chaos des armes. Il le serait aussi que la France, membre permanent du Conseil de sécurité, fasse entendre la sienne, pour clarifier l’interprétation d’un texte ouvert à toutes les instrumentalisations.

    • [La France] indiquera notamment l’importance qu’elle attache à ce que la Cour tienne compte de la gravité exceptionnelle du crime de génocide, qui nécessite l’établissement d’une intention.

      #à_l'insu_de_son_plein_gré

      il s’agit d’une ordonnance de référé, pour le moment, le génocide, c’est juste plausible on verra sur le fond pour le franchissement du #seuil_moral, en attendant, bien sûr, nous ne ferons rien

      je comprends ton point de vue, @biggrizzly

    • 26 janvier 2024 | 17h55 | RFI
      https://www.rfi.fr/fr/moyen-orient/20240126-direct-guerre-isra%C3%ABl-hamas-khan-youn%C3%A8s-gaza-feu-incessant-d%C

      Washington réaffirme que les accusations de génocide contre Israël sont « sans fondement »

      Les États-Unis ont réaffirmé vendredi que les accusations de « génocide » à l’encontre d’Israël « sans fondement », en réaction à la décision de la Cour internationale de justice. « Nous continuons de penser que les accusations de génocide sont sans fondement et prenons note du fait que la Cour n’a pas conclu à un génocide ni appelé à un cessez-le-feu », a déclaré un porte-parole du département d’Etat, la Cour ne s’étant pas encore prononcé, à ce stade, sur le fond.

      17h34 | RFI

      Le crime de génocide nécessite « l’établissement d’une intention », insiste Paris

      La France a indiqué vendredi que la décision de la Cour internationale de justice (CIJ) sur Gaza « renforçait sa détermination » à oeuvrer pour un cessez-le-feu, et ajouté que le crime de génocide, dont certains pays accusent Israël, nécessitait « l’établissement d’une intention ». Dans son communiqué, le ministère des Affaires étrangères français indique envisager de faire part « d’observations » à la CIJ, dans lesquelles elle indiquera notamment « l’importance qu’elle attache à ce que la Cour tienne compte de la gravité exceptionnelle du crime de génocide, qui nécessite l’établissement d’une intention ».

    • La France fait donc comme si l’intentionnalité n’avait pas été considérée dans l’ordonnance du tribunal, et qu’il serait nécessaire de le rappeler aux 15 juges contre 2 qui ont soutenu cette ordonnance. Alors que c’est l’un de ses longs développements. Dans le texte de l’ordonnance, lire les pages 15, 16, 17 et 18 :
      https://www.icj-cij.org/sites/default/files/case-related/192/192-20240126-ord-01-00-fr.pdf

      Avec notamment la citation par la juge lors de l’énoncé de l’ordonnance, à haute voix donc, des déclarations génocidaires du président Herzog et du ministre de la défense israéliens, parlant d’animaux humains, du fait qu’il n’y a pas de civils innocents à Gaza, ou encore qu’aucune goutte d’eau d’entrera dans Gaza.

      On a vraiment un gouvernement de la post-vérité, qui s’en contrefout du rapport à la réalité, tout en répétant que ce sont les autres qui mentent.

  • Craig Mokhiber sur X :
    https://twitter.com/CraigMokhiber/status/1750865846304416200

    The ICJ has ruled on provisional measures in the #Genocide case against Israel, which must immediately stop killing & harming people in #Gaza & inflicting destructive conditions on them, punish incitement, allow all humanitarian aid, save evidence & report next month. #Victory"

    Not a ceasefire exactly, but they are ordered to stop the acts that were complained about, killing, harming, destruction, etc. Tricky because Israel will likely continue but claim military necessity and lawful intent. The mandated report next month & court response will be crucial.

    But this is a massive victory. The court ruled that South Africa’s genocide claim is “plausible” at this stage and ordered Israel to stop all related acts and allow relief to the people of Gaza.

    Israel, accustomed to impunity, is unlikely to comply. Whether or not they report back to the court next month on measures, the Court will have to act again. And the Security Council can be called to act on non-compliance at any time. The complicit US will then likely veto action

    The General Assembly would then be convened to act. A strong resolution there could call for specific legal, economic, political, diplomatic, consular, organizational & other measures. And individual states and regional orgs should act as well, as a legal duty.

    In sum, while imperfect without a call for an unconditional ceasefire, the court’s order is a historic & powerful tool in the struggle against Israeli impunity, further empowering states, organizations & activists to step up pressure on the apartheid regime. Time for all to act.

    • On ne prend pas tant de pincettes avec les rogues states des divers axes maléfiques.

      C’est en somme, une forme d’indulgence, pour tout dire, parfaitement incompréhensible. Une sorte de dernière sommation, parce qu’on sait que vous êtes du bon côté, et que vous allez comprendre que bon, quoi, c’est juste un accident de parcours, et tout va aller mieux maintenant, on oublie tout mais arrêtez, s’il vous plaît, pardon.

      Et donc, on croit avoir vu qu’il y avait des potentialités de génocide, un petit peu comme quand on constate l’état de catastrophe naturelle, et qu’on est tous affligé en se demandant « pourquoi ici et maintenant ». On ne sait pas qui, quoi, mais on sait que bon, potentiellement, tous les palestiniens vont disparaître, et bon, on demande à Israël de faire quelque chose. Pourquoi Israël après tout ? Parce que bon, à priori, c’est le propriétaire des lieux, en quelque sorte. On dit parait-il la puissance occupante mais il faudrait demander à notre gvt si c’est le bon élément de langage autorisé pour qualifier cet état de fait. Et donc, on lui demande d’être le garant que cette situation apparente ne perdurera pas au delà d’un délai raisonnable.

      L’impression au final que le génocide est un petit peu comme une pandémie malheureuse, et qu’on aimerait bien que le laborantin fou du P4 voisin s’occupe de trouver une solution.

    • La version AFP
      https://www.lemonde.fr/international/article/2024/01/26/guerre-israel-hamas-la-cij-ordonne-a-israel-d-autoriser-l-acces-humanitaire-

      Le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, a, quant à lui, salué « un développement important » qui « isole Israël ». C’est « un avertissement important qu’aucun Etat n’est au-dessus de la loi », a réagi le ministre des affaires étrangères de l’Autorité palestinienne, Riyad Al-Maliki, dans un message vidéo. « Les Etats ont désormais l’obligation juridique claire de mettre fin à la guerre génocidaire d’Israël contre le peuple palestinien de Gaza », poursuit-il.

      Nulle mention des crimes de guerre et crimes contre l’humanité dans ces commentaires.

      APPLICATION DE LA CONVENTION POUR LA PRÉVENTION ET LA RÉPRESSION DU CRIME DE GÉNOCIDE DANS LA BANDE DE GAZA (AFRIQUE DU SUD c. ISRAËL) - CIJ
      https://www.icj-cij.org/sites/default/files/case-related/192/192-20240126-ord-01-00-fr.pdf

      il est indiqué dans un communiqué à l’intention des médias publié le 10 novembre 2023 par le ministère sud-africain des relations internationales et de la coopération, le chef de cabinet du ministère s’est entretenu avec l’ambassadeur d’Israël auprès de l’Afrique du Sud le 9 novembre 2023 et l’a informé que celle-ci, même si elle « condamn[ait] les attaques menées par le Hamas contre des civils », considérait que la réponse d’Israël à l’attaque du 7 octobre 2023 était illicite et avait l’intention de déférer la situation en Palestine devant la Cour pénale internationale, en demandant que les dirigeants israéliens fassent l’objet d’enquêtes des chefs de #crimes_de_guerre, de #crimes_contre_l’humanité et de génocide.

      https://seenthis.net/messages/1038527

      #Israël #CIJ #droit_international

    • Oui, les mesures conservatoires, non contraignantes, sont insuffisantes et oui, comme dit ci-dessus (https://seenthis.net/messages/1038527#message1038544 ), inutiles, puisqu’Israël les appliquent déjà scrupuleusement sans qu’on ait eu besoin de le lui rappeler.

      Mais je te trouve bien sévère, @biggrizzly, puisqu’il est indéniablement positif que le « droit international » échappe (un répit ?…) au cimetière.
      cf. https://seenthis.net/messages/1038386

      Et, symboliquement, l’écrasante majorité (15 voix pour, 2 contre dont le juge ad hoc israélien) est une défaite juridique majeure pour Israël.

      On notera d’ailleurs que le juge israélien, Aharon Barak, vote pour les mesures 3 et 4 auxquelles seule Mme Sebutinde s’oppose. Qu’on en juge ;

      (3) L’État d’Israël doit prendre toutes les mesures en son pouvoir pour prévenir et punir l’incitation directe et publique à commettre le génocide à l’encontre des membres du groupe des Palestiniens de la bande de Gaza ;

      (4) L’État d’Israël doit prendre sans délai des mesures effectives pour permettre la fourniture des services de base et de l’aide humanitaire requis de toute urgence afin de remédier aux difficiles conditions d’existence auxquelles sont soumis les Palestiniens de la bande de Gaza ;

    • Disons que je suis sévère avec la façon dont notre communauté internationale va déblatérer, déblatère déjà, sur cette décision.

      Mais je ne vais pas plus en ajouter. Mes commentaires sont ridicules en comparaison des commentaires des premiers concernés.

      On avance, indéniablement, et lorsqu’une décision de cette importance est prise, la façon dont les acteurs réagissent est encore plus importante. Allons-nous vivre la mort de la CIJ, puis de l’ONU, comme on le suggère sur un autre fil ? Leur agonie est lente, mais pas forcément inéluctable. Si la communauté internationale réagit aussi fermement que pour la Russie, peut-être alors pourrons-nous espérer un monde meilleur, un jour.

    • Guerre Israël-Hamas : la CIJ ordonne à Israël d’autoriser l’accès humanitaire à Gaza et lui demande d’empêcher tout éventuel acte de « génocide »
      https://www.lemonde.fr/international/article/2024/01/26/guerre-israel-hamas-la-cij-ordonne-a-israel-d-autoriser-l-acces-humanitaire-

      La Cour internationale de justice ne se prononce pas sur la question de savoir si Israël commet ou non un génocide. Elle se prononce sur des ordonnances d’urgence avant d’examiner l’affaire sur le fond, un processus qui peut prendre des années.

      Le Monde fait partie des "réalistes". Il ne déblatère pas. Il te dit que tu peux te le carrer bien profond ton "génocide" avec des guillemets. Parce que tu vois, si tu ne l’avais pas encore compris, la CIJ elle n’a pas encore dit s’il y avait ou non génocide, ni si notre ministre des affaires étrangères est un guignol ou un crétin malveillant. Entre guillemets et c’est tout. Et si vous dites le contraire, c’est que vous êtes pro-russe...pardon, antisémite... faut suivre, et le Monde est là pour t’aider.

    • Je ne crois pas avoir suggéré que nous assistions nécessairement à la fin de cette fiction active qu’est le droit international. J’ai tout au plus publié une tribune qui soutient que ce n’est plus l’Occident qui est en mesure de l’invoquer mais, depuis l’attaque contre Gaza, un état du Sud, et que c’est un tournant.
      https://seenthis.net/messages/1036959
      J’ajouterais que si un droit international devait encore exister, il sera cette fois déterminé non seulement par le génocide nazi et la Deuxième Guerre mondiale, mais aussi par la guerre contre le terrorisme, à savoir nombre d’agressions armées occidentales depuis le Patriot act.
      Un droit international (si il en existe un) dont la constitution serait marquée au coin de rapports de forces multipolaires.

    • Quand j’écris « émotion », je ne parle pas juste des mesures annoncées, mais de l’énoncé, lent et circonstancié, de l’ordonnance. Parce que, lentement et progressivement, à chaque point, se dévoilait la défaite juridique d’Israël. Je pense que la défaite juridique d’Israël est massive ici, dans ce long et implacable énoncé des justifications de l’ordonnance.

      Je suis persuadé qu’Israël, les gouvernements complices et les médias vont se focaliser sur les mesures elles-mêmes (et sur le fait qu’il n’y a pas d’ordonnance explicite imposant un cessez-le-feu) ; parce que revenir sur la longue litanie qui justifie les mesures « pratiques » est bien plus terrible pour Israël.

    • 26 janvier 2024 - 13h00
      https://www.rfi.fr/fr/moyen-orient/20240126-direct-guerre-isra%C3%ABl-hamas-khan-youn%C3%A8s-gaza-feu-incessant-d%C

      La Cour internationale de justice ordonne à Israël d’empêcher tout éventuel acte de « génocide » à Gaza

      La plus haute juridiction de l’ONU a appelé vendredi Israël à faire tout son possible pour empêcher tout acte de génocide dans la bande de Gaza, en rendant une décision très attendue. Israël doit tout faire pour « empêcher la commission de tous actes entrant dans le champ d’application » de la Convention sur le génocide, a déclaré la Cour internationale de justice (CIJ), qui siège à La Haye.

      La CIJ a également à Israël d’autoriser l’accès humanitaire à Gaza. Israël doit prendre « des mesures immédiates et efficaces pour permettre la fourniture des services de base et de l’aide humanitaire dont les Palestiniens ont un besoin urgent pour faire face aux conditions de vie défavorables auxquelles sont confrontés les Palestiniens », a statué la Cour internationale de justice (CIJ) dans son verdict.

      13h17 : L’Afrique du Sud salue une « victoire décisive » pour le droit après le verdict de la CIJ

      L’Afrique du Sud a salué vendredi une « victoire décisive pour l’État de droit international et une étape importante dans la quête de justice pour le peuple palestinien », à l’issue de l’audience de la CIJ à La Haye. Le ministère des Affaires étrangères, dans son communiqué, estime que la Cour « a déterminé que les actions d’Israël à Gaza sont plausiblement génocidaires et a indiqué des mesures provisoires sur cette base », la remerciant « pour sa décision rapide ».

    • Johann Soufi
      @jsoufi
      https://twitter.com/jsoufi/status/1750867720600428736
      2️⃣.

      Il n’y a probablement que des déçus !
      – Ceux qui étaient persuadés d’un génocide en cours, sont déçus de l’absence d’un cessez-le-feu !
      – Ceux qui défendent encore #Israël sont choqués du jugement qui le suspecte officiellement de #génocide.

      3️⃣.

      La Cour reconnaît à son IMMENSE majorité, le « risque de #génocide ou le génocide » !

      C’est Énorme ! Ça consacre la pertinence des alertes et du terme employé, contrairement à ce que disait par exemple le ministre des affaires étrangères, @steph_sejourne

      4️⃣.

      Cette décision déclenche incontestablement l’obligation juridique des États, notamment des alliés d’Israël, de prendre des mesures / sanctions contre cet État pour prévenir le génocide ! Par exemple un embargo sur les armes !

      5️⃣.

      Cette décision confirme une chose pour tous ceux qui ne croient pas en la justice internationale ! À l’exception de #Sebutinde, tous les juges ont décidé de manière largement indépendante. Sur le droit !

      6️⃣.

      Cela ne signifie pas que les États, notamment #Israël vont exécuter cette décision sans contrainte !
      Les Etats occidentaux vont continuer la politique de l’autruche ! 🤐
      Il nous revient à tous, notamment dans les démocraties, de s’assurer que ce ne soit pas le cas ! ⚖️💪🗣️

    • Benjamin Netanyahu - בנימין נתניהו
      @netanyahu
      https://twitter.com/netanyahu/status/1750879210866929886

      L’engagement d’Israël envers le droit international est inébranlable. Notre engagement sacré à continuer de défendre notre pays et notre peuple est tout aussi inébranlable.

      Comme tout pays, Israël a le droit inhérent de se défendre.

      La tentative ignoble de refuser à Israël ce droit fondamental constitue une discrimination flagrante contre l’État juif, et elle a été rejetée à juste titre.

      L’accusation de génocide portée contre Israël est non seulement fausse, mais elle est scandaleuse, et les gens honnêtes du monde entier devraient la rejeter.

      À la veille de la Journée internationale de commémoration de l’Holocauste, je m’engage une fois de plus, en tant que Premier ministre d’Israël, à ne plus jamais recommencer.

      Israël continuera de se défendre contre le Hamas, une organisation terroriste génocidaire.

      Le 7 octobre, le Hamas a perpétré les atrocités les plus horribles contre le peuple juif depuis l’Holocauste, et il promet de répéter ces atrocités encore et encore.

      Notre guerre est contre les terroristes du Hamas, pas contre les civils palestiniens.

      Nous continuerons à faciliter l’aide humanitaire et à faire tout notre possible pour maintenir les civils hors de danger, même si le Hamas utilise les civils comme boucliers humains.

      Nous continuerons à faire ce qui est nécessaire pour défendre notre pays et défendre notre peuple.

    • Commentaire de Trita Parsi :
      https://twitter.com/tparsi/status/1750862839760261566

      The ICJ just ruled against Israel and determined that South Africa successfully argued that Israel’s conduct plausibly could constitute genocide. The Court imposes several injunctions against Israel and reminds Israel that its rulings are binding, according to international law. A final ruling will still take more time, but this ruling will have significant political repercussions. Here are a few thoughts.

      This is a devastating blow to Israel’s global standing. To put it in context, Israel has worked ferociously for the last two decades to defeat the BDS movement - Boycott, Divestment, and Sanctions - not because it will have a significant economic impact on Israel, but because of the manner that it could delegitimize Israel internationally. However, the ruling of the ICJ that Israel is plausibly engaged in genocide is far more devastating to Israel’s legitimacy than anything BDS could have achieved.

      […]

      Lire aussi la suite de ce long message, à propos des États-Unis et de l’Union européenne. En particulier quelle sera l’attitude de Biden devant le Conseil de sécurité : bloquera-t-il une résolution appelant à respecter la décision de la cour internationale ?

    • Le texte de l’ordonnance est en ligne :
      https://www.icj-cij.org/sites/default/files/case-related/192/192-20240126-ord-01-00-en.pdf
      En français :
      https://www.icj-cij.org/sites/default/files/case-related/192/192-20240126-ord-01-00-fr.pdf

      J’insiste : je pense que c’est la démonstration juridique (les attendus ?) qui est ici importante et constitue un « devastating blow », bien plus que les mesures finalement imposées, qu’Israël est déjà en train de prétendre que c’est pas grave, puisqu’elle les respecte déjà…

    • Final point: The mere application of South Africa’s application to the ICJ appears to have moderated Israel’s war conduct. Plans to ethically cleanse Gaza and send its residents to third countries appear to have been somewhat paused, presumably because of how such actions would boost South Africa’s application. If so, it shows that the Court, in an era where the force of international law is increasingly questioned, has had a greater impact in terms of deterring unlawful Israeli actions than anything the Biden administration has done.

      C’est consternant, mais c’est vrai, mais c’est insuffisant, car il y aura toujours autant de morts, toujours plus que jamais auparavant. Enfin. Nous verrons. Mais le gvt israélien semble vraiment borné, pour le pire.

    • Je remarque qu’Ali Abunimah, d’Electronic Intifada (et qu’on peut difficilement accuser d’être un défenseur mou-du-genou de la cause palestinienne), est parmi ceux qui ont une lecture très positive de l’ordonnance du tribunal :
      https://twitter.com/AliAbunimah/status/1750883578307649984

      A “ceasefire” is what you demand in an armed conflict. In a genocide you demand an immediate end to all genocidal acts and that is exactly what the ICJ ordered with immediate effect. Please stop helping “Israel” spin its historic defeat as a win.

      Equally important to remember that ICJ ruling is not about what Israel will do: Israel will ignore any ruling. This is about forcing the rest of the world to take seriously their obligations to stop an entity now officially accused of genocide by the world’s highest court.

    • MAP welcomes ICJ’s decision to issue provisional measures in the case presented by South Africa on Israel’s conduct in Gaza
      https://www.map.org.uk/news/archive/post/1559-map-welcomes-icjs-decision

      Medical Aid for Palestinians (MAP) welcomes the decision of the International Court of Justice to issue provisional measures in the case presented by South Africa on Israel’s conduct in Gaza. States must now take urgent and immediate action to ensure these are implemented in full, and the unimaginable suffering of 2.3 million people in Gaza ended.

      The Court’s issuing of provisional measures indicates that there is a plausible risk of genocide against Palestinians in Gaza, reflecting warnings issued from UN independent experts of a “genocide in the making” and the terrible experiences of people living this reality inside Gaza, including our own staff.

      For more than 100 days, the world has watched with horror the immense suffering resulting from Israel’s indiscriminate bombardment and siege, MAP has demanded that the international community act to uphold their responsibility to protect civilians in Gaza from atrocity crimes. The court’s decision must be a wake-up call to world leaders who have persistently failed to uphold this duty, and a warning that they must act to end their potential complicity in the most serious of crimes.

      MAP notes that full implementation of the court’s provisional measures, in particular the demand that Israel enable the provision of humanitarian assistance and basic services to those who need it in Gaza, is impossible without an immediate ceasefire. All parties must uphold their obligations under international humanitarian law, and the systematic dismantling of Gaza’s health system must end.

      We hope today will be a vital first step to bringing justice, health and recovery for the people of Gaza.

    • je re-cite l’extrait de @arno

      Equally important to remember that ICJ ruling is not about what Israel will do: Israel will ignore any ruling. This is about forcing the rest of the world to take seriously their obligations to stop an entity now officially accused of genocide by the world’s highest court.

      C’était clairement rappelé dans l’audience des SudAf : tous les états membres du club anti-genocide sont tenus de surveiller, alerter, respecter et faire respecter la convention. L’ordonnance de la cour concerne Israël bien sûr mais aussi tous les autres.

      Je sais pas si tout le monde est convoqué pour faire son rapport dans un mois :-)