• Oh la la... cela rappelle de sombres moments de l’histoire...
    "Triangles jaunes" à Marseille : « Avec ça, les gens vont reculer »

    Plusieurs militants associatifs, rassemblés ce mercredi devant la mairie, s’élèvent contre une carte destinée aux SDF qui porte un grand #triangle_jaune.


    http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20141203.OBS6797/triangles-jaunes-a-marseille-avec-ca-les-gens-vont-reculer.html
    #discrimination #signe #SDF #sans_domicile_fixes #sans-abris #France #Marseille
    cc @reka

    • Faut que je passe par un site grec pour découvrir l’info sur ce fichage des sans abris ! mais c’est quoi cette horreur.

      http://www.avgi.gr/article/5108173/kitrino-trigono-einai-upoxreomenoi-na-foroun-oi-astegoi-sti-massalia

      Ένα κίτρινο τρίγωνο φορούν οι άστεγοι της Μασσαλίας αφού ο Δήμος τους εφοδίασε αυτές τις ταυτότητες προκειμένου να έχουν πρόσβαση σε υπηρεσίες φροντίδας. Οπως είναι αναμενόμενο, το κίτρινο τρίγωνο πυροδότησε αντιδράσεις, καθώς σε πολλούς θύμισε το αστέρι του Δαυίδ, με το οποίο μαρκάρονταν οι Εβραίοι της χιτλερικής Γερμανίας. « Δεν θέλω να είμαι δακτυλοδεικτούμενος. Ήδη δηλαδή είμαι δακτυλοδεικτούμενος, να είμαι κι άλλο ; Πού θα μας φτάσουνε ; », διερωτάται ένας εκ των αστέγων που συγκεντρώθηκαν για να διαμαρτυρηθούν έξω από το δημαρχείο της Μασσαλίας. « Είμαι ενοχλημένος. Διότι, ο αρχικός μας σκοπός ήταν να βρούμε έναν τρόπο να αναγνωρίζουμε τους ανθρώπους που είναι στο δρόμο, οι ταυτότητες των οποίων συχνά κλέβονται. Είναι ελεύθεροι είτε να βγάλουν ταυτότητα είτε όχι. Προς το παρόν οι περισσότεροι είναι ευχαριστημένοι με την ταυτότητα »,σύμφωνα με τον Ξαβιέ Μερί, εκπρόσωπο του δημάρχου.

      Σε μια προσπάθεια να κατευνάσει τις αντιδράσεις, ο δήμος της Μασσαλίας αποφάσισε να αναστείλει προσωρινά το πρόγραμμα μέχρι την αναμόρφωση των ταυτοτήτων. Μέχρι στιγμής έχουν δοθεί 150 ταυτότητες.

      #marseille_la_honte #massalia_shame_on_you

      #controle_social #carte_de_pauvres #humiliation

    • Sans déconner, le gars explique que c’est plus facile pour la morgue, naaaaaannnnn

      http://www.lamarseillaise.fr/marseille/societe/33841-la-carte-sdf-ne-passe-pas

      « On a peut-être mal communiqué, mais nous n’avons jamais pensé à cela. Je suis touché, je connais la rue, et cette carte de secours s’adresse à ceux qui n’ont rien, dans l’optique de leur redonner une identité réelle, précise Giancarli. Je me suis déjà retrouvé confronté à la situation de devoir ramasser un SDF mort dans la rue. On n’a pas de noms, on ne sait c’est pas qui c’est. Le corps reste à la morgue en attendant que quelqu’un vienne l’identifier... ça peut durer très longtemps ».

      recto Verso de la carte #au_secours

      Avec « don d’organes » au cas ou, en fait ces personnes ne sont justes plus que des corps morts, c’est ça ???

    • Quelques réflexions en vrac sur cette carte.

      La carte (de pauvre à mourir) élude la question politique au profit d’un étiquetage rationalisé où l’#ordre et le #rangement priment.

      Comment voir, décrypter montrer et refuser la logique mortifère imposée par nos modes de vie qui conduit à cette #dérive_mentale où certaines personnes pensent bien faire et sont persuadées rendre service en étiquetant les pauvres ?

      Le rôle du pauvre dans la société capitaliste et libéral est essentiel, il faut bien le distinguer de l’homme heureux et cultivé qui profite du confort moderne. Le pauvre se doit d’être inculte et malheureux. Le pauvre doit se conformer à un rôle de miteux misérable qui s’expose dans la rue et que l’on peut mépriser inconsciemment. Le pauvre n’existe pas pour lui-même en tant qu’entité indépendante humaine, il a soit un rôle de bouc émissaire et on peut le traiter de parasite soit, à Noël un rôle de substrat réparateur en pitié. Dans le processus social à l’œuvre, le pauvre intègre sa déshumanisation ou ce n’est pas un bon pauvre car se persuader que nous ne finirons jamais à son endroit nous rend toute empathie impossible.

      Cette hiérarchisation bureaucratique des pauvres où l’utilitaire est plus valorisé que la dignité se fait sur l’incapacité de nos sociétés à empêcher que des personnes se retrouvent à la rue.
      La problématique des morts dans la rue sans identité que personne ne vient plus réclamer provient de cette construction sociale de la cruauté, pas du manque de cartes jaunes. Le mythe d’une société en crise perpétuelle permet de supprimer la notion de solidarité de nos valeurs sans que cela paraisse anormal car n’étant pas porteuse de valeur, la seule valable étant financière. Les pauvres procèdent malgré eux d’un système qui doit être anxiogène.

      #dignité

    • Il me semble au contraire que l’empathie est inévitable. C’est ainsi que le pauvre qui meurt dans la rue nous est, comme les autres, offert pour faire fonction de miroir repoussant. À ne pas voir, c’est blessant, ça renvoie chacun à son impuissance individuelle, mais à méditer, pour continuer à craindre de « sortir de la course », de la #normalité, à craindre de perdre davantage (on ajoute d’ailleurs à ce phénomène « spontané » une foule de sondage qui pose des questions sur cette peur de se trouver à la rue, et obtiennent de bon scores). Le pauvre, ses variantes, c’est l’épouvantail, le figurant fort mal rétribué, puni, dont le fonction est d’inquiéter chacun, sans que « la politique », l’organisation de la société, en soient interrogées, modifiées.

      Au prolétariat qui n’avait à perdre que ses chaines, à condition souvent de risquer la mort pour une liberté à venir, à succédé non pas « le confort de la société de consommation », car c’est d’une partie de la population seulement, même si le nombre de fausses satisfactions consuméristes a crû, mais l’impuissance ressentie (apprise) à modifier le cours des choses. La trouille de déchoir davantage, matériellement et moralement, seul, et éventuellement anonyme.

      Pour ce qui est des morts de pauvreté, l’expression euphémisée qui est revenu en boucle depuis les « nouveaux pauvres » des années 80 (après que la majorité des chômeurs ait, grâce au socialisme et à la CFDT, basculé dans la non indemnisation) est celle qui concerne ceux qui scandaleusement l’ont fait dans l’espace public (...).
      On nous a parlé le plus souvent de « morts de froid » (la nature a une fois de plus bon dos). Depuis, il y a eu une campagne qui a promu la désignation « morts à la rue » (ou de la rue).
      Ce que cette mesure institutionnelle occulte, par ailleurs, c’est que la majorité des SDF ne sont pas à la rue, pas en permanence sans abri, mais passe avec plus ou moins de succès d’un mode d’hébergement précaire à un autre, social, familial, camping, amical, squat, etc.

      #Stigmatisation #Gouverner_par_la_peur #anxiogène

  • Managing a Nightmare: How the #CIA Watched Over the Destruction of #Gary_Webb - The Intercept
    https://firstlook.org/theintercept/2014/09/25/managing-nightmare-cia-media-destruction-gary-webb

    Webb said, “I was winning awards, getting raises, lecturing college classes, appearing on TV shows, and judging journalism contests.”

    “And then I wrote some stories that made me realize how sadly misplaced my bliss had been. The reason I’d enjoyed such smooth sailing for so long hadn’t been, as I’d assumed, because I was careful and diligent and good at my job,” Webb wrote. “The truth was that, in all those years, I hadn’t written anything #important enough to suppress.”

    #journalisme

    • Le gouvernement néolibéral par la dette s’immisce partout et vient amender une société de surveillance qui est également une société punitive (voir le cours au collège de France en 1972-73 de Michel Foucault et le lien qu’il établit entre la forme prison et la forme salaire , deux modalités de contrôle de ceux qui ne disposent que de leur temps, les prolétaires : la « dissipation » ouvrière, temps soustrait à l’exploitation, est l’objet du contrôle). Des comportements prescrits sont autant de dettes sociales, et leur non respect entraîne sanction morale (culpabilité, honte) et sanctions matérielles. On ne doit pas « être chômeur » sans souscrire à des « devoirs » (la rhétorique des droits et devoirs est unanimement employés par les tenants du « contrat social », d’un pacte qui nous lierait à cette société), dont celui de prouver que l’on cherche un emploi (cf la loi sur le contrôle des chômeurs adoptée en 1992, Aubry était misère, euh, ministre, du travail).

      On glorifie l’entreprise depuis les années 80 (merci PS, merci Tapie). Le salarié est un coût et non un producteur de richesses. Le discours sur l’entreprise tenu par nos économaîtres depuis les années 80 vise à en à faire LA productrice de richesses : c’est le renversement « marxiste » du marxisme : aux producteurs de richesses, ces prolétaires exploités, dépourvus de pouvoir politique, non-citoyens de fait, de foutre en l’air cette société pour en instaurer une autre gérée par les producteurs eux-mêmes, on substitue l’institution entreprise, c’est à dire le capital, promue coeur de la société. La refondation « sociale » patronale de la fin des années 90 a pu s’appuyer sur les palinodies socialistes. le CNPF a été transformé en « mouvement des entreprises de france » destiné à décider de l’organisation sociale. L’assujettissement au capital doit impliquer la subjectivité de chacun qui doit s’en transformée, (voir le texte de Gorz, La personne devient une entreprise, note sur le travail de production de soi , http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=4199 ).

      Quant au contrôle, il suffit de voir comment sont traités les Rroms et les sans pap, les « justiciables » ou les djeun’s de banlieue, pour savoir ce qu’est la norme sociale, qui comme souvent se révèle dans toute sa force « à la périphérie » de ce « normal » dont aime à se revendiquer Hollande, le pédégé de l’entreprise France, « périphérie » de la non citoyenneté, de la prison, et pour ce qui est du salariat, périphérie du salariat « normal », c’est-à-dire centralement dans le chômage, et aujourd’hui dans le « chômage en activité à temps réduit », coeur du néosalariat précaire, du précariat en tant que catégorie sociologique, à défaut de constituer, sauf par exceptions temporaires et résorbantes (?), une réalité politique tangible.

      Les dirigeants ont le le modèle allemand du plein emploi précaire et ses 25% de travailleurs pauvres (voir http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=6023) en ligne de mire... Lénine disait que pour occuper une gare les Allemands achetaient d’abord un ticket de quai. Ici, il a existé une « tradition révolutionnaire » dont on constate la réactivation partielle lors de divers mouvements collectifs de refus de l’ordre social. C’est aussi en raison de la crise de la pensée et de l’action révolutionnaire qu’il n’existe aucun espace pour le réformisme dans le capitalisme néolibéral, seulement place pour des contre réformes.

      La convention anti chômeurs récemment agréée par le PS en est un très bon exemple : une des leçons que l’on doit tirer de l’allongement du différé d’indemnisation qu’île instaure c’est que le chômeur doit commencer son apprentissage de la précarité par la non indemnisation (fut-elle à durée déterminée si elle ouvert des droits). Il s’agit de naturaliser le fait que le chômage ne doit pas être payé, comme c’est le cas pour la majorité des chômeurs. Et je ne crois pas que les idées de « revenu de base » qui présentent l’inconvénient majeur de proposer un « projet de société » plutôt que des objectifs de lutte soit une réponse appropriée. La seule question me parait être celle de la force collective et agissante à construire. C’est à partir de pratiques d’émancipation c’est à dire de rupture d’avec la logique sociale (concurrentielle) que d’autres questions et d’autres réponses, certainement inouïes, non imaginées (et pas des « projets de société »), pourront éventuellement à nouveau surgir.

      C’est dire trop et pas assez. Tant pis encore pour cette fois.

      Des recettes pour déjouer le contrôle Policemploi
      http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5630
      (à parfaire collectivement pour les actualiser en fonction de l’évolution des pratiques - dématérialisation du contrôle, data mining, croisement de fichiers- du bras armé de la précarisation qu’est Pôle emploi)

      Des matériaux pour le #précariat
      http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=7333

    • voir aussi http://seenthis.net/messages/289810

      et l’éditorial de l’Huma de ce mercredi 3 septembre :

      http://www.humanite.fr/autoritarisme-social-la-porte-droite-550730

      Editorial par Jean-Emmanuel Ducoin Les temps changent, car, voyez-vous, si le chômage continue de progresser, c’est sûrement que les chômeurs eux-mêmes portent une responsabilité. Voilà ce que pense M. Rebsamen, pour lequel la priorité serait de « renforcer le contrôle des chômeurs », puis de radier à tour de bras.

    • Mais le contrôle des chômeurs, injuste, arbitraire, intrusif et toujours à charge est effectif depuis des années.
      Il ne s’agit pas de renforcer des mesures déjà iniques, mais juste de rappeler aux inclus, à l’heure des mauvaises nouvelles, que nous tenons toujours des coupables parfaits sur lesquels décharger les frustrations
      https://twitter.com/frebsamen/status/506837425726181376
      https://twitter.com/frebsamen/status/506837080505614336

    • Oui mais...

      "Ces « effets d’annonce » peuvent « perturber l’acceptation des réformes sociales que nous avons entreprises », a souligné une des porte-parole du groupe socialiste à l’Assemblée..."

      est- il dit alors que Rebsamen vient d’annuler un déplacement dans un agence Policemploi
      http://www.lemonde.fr/emploi/article/2014/09/03/francois-rebsamen-annule-un-deplacement-sur-le-theme-de-l-accompagnement-des

      Et puis bon, il risque de se savoir que ce type a été membre du conseil d’administration de #Dexia dont les emprunts ont endettés les collectivités territoriales (dont Dijon), dont certaines sabrent des RSA et des centres de soin pour résorber leur dettes...
      http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2014/03/14/gaudin-rebsamen-estrosi-des-maires-face-aux-emprunts-toxiques_4381506_435577

  • #ADN_synthétique, le ministère de la Justice préparerait une instruction à ce sujet pour très bientôt.
    Il s’agit d’un ADN artificiel, garanti unique pour chaque flacon. Sa présence est facile à détecter en utilisant des UV, il faut ensuite l’analyser pour compéter l’identification.

    Traité (une fois) ici par @Val_K en février 2013, http://seenthis.net/messages/111670, lors d’une première bouffée médiatique, il fait doucement son chemin avec trois types d’emplois, cf. ci-dessous gamme de produit pour particuliers et commerçants

    • marquage d’objets. Le fabricant/diffuseur annonce une réduction de 85% des cambriolages pour les matériels ainsi marqués.
    On notera que l’effet est essentiellement obtenu par la dissuasion résultant de l’affichage du marquage.

    Il dissuade efficacement les voleurs à commettre des crimes et il a été prouvé des reductions de 85% des cambriolages. L’effet principal est obtenu par les avertissements extérieurs avec des autocollants sur les fenêtres et les portes ainsi qu’une signalisation sur les objets marqués.

    Avec une variante en gel spécialement conçue pour pister des incidents d’origine « interne » (agissements d’employés). SANS affiches de signalisation, cette fois.

    • le spray se déclenchant lors d’une intrusion dans un local protégé. Là aussi l’effet principal est dissuasif. En cas de déclenchement, le système permet de confirmer l’identification d’un suspect.

    • une troisième utilisation est réservée aux forces de l’ordre et consiste à projeter le liquide sur des personnes que l’on pourra ainsi identifier ultérieurement. Intérêt évident pour les manifestations ou émeutes.
    Bientôt en France ?
    Reportage de France 2 en mai 2013
    http://www.youtube.com/watch?v=4hdPvfCMAwc

    Un exemple d’emploi antivol décrit dans la presse en mars 2013

    Trahi par de l’ADN synthétique
    http://www.leparisien.fr/espace-premium/seine-saint-denis-93/trahi-par-de-l-adn-synthetique-14-03-2013-2639127.php

    Début février, à Noisy-le-Grand, deux facteurs avaient été victimes d’une agression au cours de laquelle les clés qui leur servaient à ouvrir les boîtes aux lettres avaient été dérobées. Depuis, des plis ne cessaient de disparaître. La Poste a décidé de porter plainte. Pour coincer le voleur, les enquêteurs ont déposé à l’intérieur d’un colis cette substance chimique, inodore, incolore et inoffensive ainsi qu’une puce de traçage. Lundi, à 9h45, un nouveau colis était signalé manquant. Grâce au mouchard, les enquêteurs ont suivi pas à pas la trajectoire du paquet. Le voleur a été interpellé à 15h45, à Noisy-le-Grand. Lorsqu’ils ont balayé la lampe à ultraviolets sur le suspect, des traces fluorescentes sont apparues. Celles laissées par l’ADN synthétique. Le voleur a été placé en garde à vue.

    #police #surveillance

  • Pourquoi bientôt tous nos comportements seront notés - Slate.fr
    http://alireailleurs.tumblr.com/post/89945499203

    Jean-Laurent Cassely pour Slate.fr revient sur le dernier livre de l’économiste Tyler Cowen (@margrev) Average is over, selon qui, l’une des conséquences de l’implantation d’algorithmes un peu partout dans le monde social sera la notation de tout et de tous. Selon lui, il n’y a pas que les professionnels qui seront notés, les usagers le seront également… et tenter d’y échapper vous rendra seulement encore plus suspect et invisible. Et l’auteur de rappeler le cas d’Uber, où les chauffeurs sont notés par les clients, mais où les chauffeurs notent également les clients. Ce que Kevin Rose dans un article pour New York Magazine, appelle l’anxiété Uber. Un chauffeur lui ayant révélé qu’il ne prend pas de passagers s’ils n’ont pas au moins un 4/5. Depuis, Kevin Rose se comporte excessivement amicalement avec (...)

    #algorithme #ranking #société

    • Selon lui, il n’y a pas que les professionnels qui seront notés, les usagers le seront également… et tenter d’y échapper vous rendra seulement encore plus suspect et invisible

      #contrôle_social
      #surveillance
      #concurrence
      Avec toutes les dérives qu’on peut imaginer de trafic pour enjoliver/blanchir son profil social.. (comme pour le permis à points..)

      Ca me parle beaucoup car quand j’avais découvert internet il y a presque 20 ans, encore marqué par les lectures d’Orwell, je m’étais demandé quel roman Orwell aurait pu écrire sur Internet.. Du coup j’avais commencé moi même à écrire une histoire, où la vie sociale et professionnelle de chaque individu était entièrement dématérialisée sur Internet, sur un compte unique (une sorte de facebook/ebay/banque) et où le héros de l’histoire se voyait soudainement plongé dans la clandestinité par un bug mystérieux qui faisait de lui un paria, et le gars devait mener son enquête (pirate, maitre-chanteur, mouvement subversif ?) alors qu’il était exclu de toute vie sociale et privé de tous ses outils.. Mais mon scénario était devenu trop complexe et hors de portée de mon petit cerveau, dommage, j’ai abandonné :-)
      En plus j’ai perdu la disquette de cette vingtaine de pages...

    • J’ai bien aimé l’ensemble, le rôle de la surveillance, des jeux vidéos, de la publicité (le job principal semble être incitateur : des gens qui te font la conversation et finissent par te parler d’une marque). Cela dit j’ai trouvé les passages politiques un peu verbeux et appliqués trop directement au monde occidental contemporain ; l’action est située sur Saturne mais ça serait pareil si c’était Londres, Moscou ou New York.

    • spoilers

      J’ai lu ce livre et pas mal de mes ami·e·s aussi. Si l’aspect politique est occidental mais reste intéressant et agréable à lire. Le gros problème de ce livre est le sexisme ordinaire qui empeste le tout. Le seul personnage féminin (Boule de Chat) ne sert que de décoration au héros, une fois petite amie, une fois groupie… Et si à l’apogée de la révolution, tout le groupe fait un discours sur la nécessité d’une révolution etc. chaque personnage masculin a au moins 2 pages de texte au langage direct et Boule de Chat n’a qu’un paragraphe au discours indirect.

      Sans compter le début du livre qui fait un peu fantasme 70’s avec le sperme qui flotte dans l’espace (oui oui) et un passage plus que borderline où le héros exprime l’envie de violer (sic) une bourgeoise pour la réveiller de son apathie.

      La conclusion qu’on a eue entre nous est que malgré que le sujet est intéressant, l’usage de Foucault, de Deleuze et Orwell dans l’analyse politique et sociale est bien faite. Il y a de gros problèmes de machisme et de sexisme ordinaire.

      Je dois avouer que ces problèmes ont été repérés par les filles du groupe, tous les mecs (moi compris) sommes passés un peu au-dessus de ces passages sans trop nous offusquer.

      spoilers out

  • ETHNICITY 01 - TADANO Nobuaki (2010)
    http://www.doki-doki.fr/manga-ethnicity-01-volume-1-5841317.html

    Dans un monde dévasté par la famine et les guerres, suite à un bouleversement climatique sans précédent, les populations vivent désormais repliées dans des mégapoles coupées de l’extérieur hostile. La paix et le bien-être y sont garantis par un contrôle drastique des citoyens : la moindre atteinte à l’ordre public est immédiatement sanctionnée de la peine d’exil.

    #manga #livre #bande_dessinée #surveillance #mobile #contrôle_social #e-pets

    • Bon, alléché, j’ai acheté.
      Mais c’est la première fois que je lis une bd à la japonaise, de droite à gauche, et je suis un peu paumé sur l’ordre de lecture des vignettes dans une page : de droite à gauche et de haut en bas ?

  • Contrôles d’identité : la police sévèrement jugée
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/05/09/controles-d-identite-la-police-severement-jugee_4414062_3224.html

    Le premier sondage concerne « l’opinion sur les forces de l’ordre ». Il a été réalisé par OpinionWay en ligne auprès de 2 273 personnes représentatives de la population, selon la méthode des quotas, entre février et mars. Soixante-trois pour cent des personnes interrogées pensent que « les policiers et les gendarmes se livrent à des contrôles d’identité au faciès » et 53 % ne pensent pas que « la police et la gendarmerie traitent chaque personne de la même manière quelle que soit son origine ». Pourtant, seuls 16 % ont vu un policier et un gendarme traiter quelqu’un « de manière irrespectueuse » dans les douze derniers mois.

    Le deuxième sondage, réalisé dans les mêmes conditions auprès d’un échantillon élargi de 7 556 personnes, a isolé les 594 répondants qui ont fait l’objet d’au moins un contrôle lors des douze derniers mois. Sans surprise, les personnes d’origine maghrébine sont surreprésentées : elles constituent 7 % de la population générale, mais 12 % du nombre des personnes contrôlées. Le chiffre le plus spectaculaire concerne la fréquence des contrôles : en moyenne, les Français n’ayant pas d’ascendant étranger l’ont été 1,85 fois, contre 4,76 fois pour les personnes étrangères ou d’origine étrangère et 8,18 fois pour les personnes d’origine maghrébine.

    Heureusement qu’il y a des sondages…

    Occasion de reparler des #récépissés chers à l’ancien ministre de l’intérieur…

    Après l’élection de M. Hollande, le débat s’était cristallisé autour de la création d’un récépissé de contrôle d’identité, un modèle expérimenté à l’étranger mais jamais à l’échelle d’un pays comme la France. La mesure avait été rejetée par le ministre de l’intérieur d’alors, Manuel Valls. Trop compliqué, trop lourd, selon lui : « Je ne veux pas imposer un dispositif qui, très vite, tournerait au ridicule et serait inopérant », affirmait-il en juin 2012.
    (…)
    « Depuis deux ans, ces pratiques continuent. Le sentiment est que rien n’a été fait depuis que la gauche est au pouvoir. Il faut un outil qui permette de demander des comptes aux policiers », regrette Réda Didi, délégué général de Graines de France.

    L’article évoque l’enquête menée par l’Open Society Foundation, L’égalité trahie : l’impact des contrôles au faciès en France dont on pourra trouver le rapport en suivant ce lien http://seenthis.net/messages/179202

  • Aux États-Unis, les coûts sociaux de la prison excèdent ceux du crime | Brookings

    http://www.brookings.edu/research/reports/2014/05/10-crime-facts

    Crime and high rates of incarceration impose tremendous costs on society, with lasting negative effects on individuals, families, and communities. Rates of crime in the United States have been falling steadily, but still constitute a serious economic and social challenge. At the same time, the incarceration rate in the United States is so high—more than 700 out of every 100,000 people are incarcerated—that both crime scholars and policymakers alike question whether, for nonviolent criminals in particular, the social costs of incarceration exceed the social benefits. (...)
    Despite the ongoing decline in crime, the incarceration rate in the United States remains at a historically unprecedented level. This high incarceration rate can have profound effects on society; research has shown that incarceration may impede employment and marriage prospects among former inmates, increase poverty depth and behavioral problems among their children, and amplify the spread of communicable diseases among disproportionately impacted communities (Raphael 2007). These effects are especially prevalent within disadvantaged communities and among those demographic groups that are more likely to face incarceration, namely young minority males. In addition, this high rate of incarceration is expensive for both federal and state governments. On average, in 2012, it cost more than $29,000 to house an inmate in federal prison (Congressional Research Service 2013). In total, the United States spent over $80 billion on corrections expenditures in 2010, with more than 90 percent of these expenditures occurring at the state and local levels (Kyckelhahn and Martin 2013).

    #contrôle_social
    #prison
    #analyse_coûts/avantages

  • Dans le département de Seine-Saint-Denis, les pauvres sont recensés dans un fichier baptisé « Cosmos »... en toute illégalité
    http://www.politique.net/2014012601-fichier-cosmos-seine-saint-denis.htm

    Nationalités, problèmes de santé physiques et psychiques, nombre d’enfants, numéros de sécu : tout y passe.

    Déjà primé aux BBA :
    http://bigbrotherawards.eu.org/Le-Conseil-general-de-Seine-Saint

    #fichage_des_pauvres #contrôle_social #CNIL

  • Qui écrit vraiment les horoscopes (et pourquoi c’est n’importe quoi) - 20minutes.fr
    http://www.20minutes.fr/medias/1253077-20131121-ecrit-vraiment-horoscopes-et-pourquoi-cest-nimporte-quoi

    Quel mal à publier des billevesées tant que les ventes grimpent et que le lecteur est content ? pourrait-on se dire. Le hic, c’est que certains horoscopes, en particulier ceux de la presse féminine, sont rédigés avec une fonction bien précise. Celle d’exercer un « contrôle social », d’assurer « la transmission des normes en adéquation avec les idéologies dominantes », décortique Laurent Puech.

    #horoscope #contrôle_social

  • Le paradis c’est exactement ici

    Tu vas dans un sens qui plaît à la #sécurité_israélienne : direction les #territoires_occupés. Tu passes moins d’heures au #checkpoint. La route traverse la ville de #Qalandyia, le chauffeur t’indique le #camp_de_réfugiés. Des personnes vivent ici depuis 1948 –une vie de déterré- d’autres viennent d’arriver. C’est de là que descendent les gamins qui lancent parfois des pierres. Il y a 2 mois, en réaction à la mort d’un gamin assassiné, il y a eu des jets de gravats contre les miradors. Comme punition collective, les israéliens ont posé des blocs de béton. Résultat : le checkpoint est plus lent à passer ; le chaos interminable aux heures de pointe. La frustration des gens augmente et le ras-le-bol devant les discriminations, les tracasseries des soldats, éreinte. La ville est prise dans un étau, le mur l’a entouré. C’est invivable. Pourtant, ils tiennent.

    #Ramallah Dream

    Tu montes vers Ramallah. Paysage d’une ville nouvelle. Ramallah récolte des capitaux étrangers grâce à la politique économique de l’ancien premier ministre #Salam_Fayyad. Une grande partie de l’aide des pays donateurs y arrive. La ville est en plein(e) boom (bulle) économique. Les grues des immeubles en construction sont nombreuses, les immeubles de plus de 10 étages légion. Jolis cafés, boutiques coquettes, restaurants sélects ; tiens, même un hôtel Mövenpick – Ouvert en 2010, les israéliens ont immédiatement interdit l’importation des célèbres glaces de l’enseigne – enfin de vraies raisons sécuritaires !- Pas un diplomate suisse pour protester contre l’outrage, on achètera quand même votre technologie militaire, soyez sans crainte- Ramallah en jette par son dynamisme, mais on peut penser, comme certains analystes, que les israéliens contrôlent stratégiquement ce développement. Laisser grandir Ramallah lui laisser des attributs, ne serait-ce pas en faire de facto la petite capitale des territoires occupés ? Multiplier simultanément, pour les palestiniens de #Jérusalem_Est les entraves, les vexations, tout faire pour les décourager puis les chasser facilement, délégitimiser l’idée de deux états avec Jérusalem pour capitale ? Au droit au retour que demandent les Palestiniens les israéliens répondent par les expulsions devant le mur qui déblaie les paysans devant soi et avale la terre. #Israël tient la #Palestine à la gorge, laisse passer un peu d’air, serre plus fort au besoin. Lis Benjamin Barthe : "Ramallah Dream" (éd.Découverte 2011). Tu ouvres grand les yeux. La résistance de ce peuple est hallucinante.

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    Un modèle de #colonisation

    De fait, israël est partout. Ton shawarma vient d’israël, ton halva, ton agneau ton poulet, ton boeuf, tes aubergines, tes carottes, viennent d’israël, ton jus d’orange, ton café, ton chocolat, tes glaçons viennent d’israël. Ton Mars ton lait ton Kit et Kat viennent d’israël. Tout ce qui entre est d’israël, sujet au bon vouloir du prince. En sens inverse, tout ce qui vient des territoires occupés est étiqueté israël, en violation encore du droit international. Si israël ne reverse pas aux Palestiniens mensuellement le produit des taxes qu’elle perçoit à son compte, c’est la banqueroute immédiate pour l’Autorité Palestinienne. La dépendance économique est totale. La sujétion militaire aussi : en deux minutes, les forces d’israël seront au palais présidentiel, feront tomber Abbas, si elles le veulent. Les policiers Palestiniens ne sont pas armés. La Palestine, c’est la cour d’une prison. Certains sont dans la cour, d’autres dans des cellules d’autres dans le placard de leur cellule. Certains dans un sac dans le placard. La #résistance de ce peuple est hallucinante.

    Pour un clic ou pour un rien

    #Facebook est la fenêtre de la prison derrière laquelle des gamins agitent des mouchoirs. Le 8 novembre, 30 palestiniens ont été arrêté, dont un grand nombre des jeunes filles, parce qu’elles tapotaient des slogans entre deux mots d’amour sur le net. La plus forte armée du monde fracasse les portes des maisons pour sortir du lit des kids de 12 ans qui pourraient être tes fils et tes filles si tu avais oublié de leur mettre le contrôle parental, et qui ont écrit Fuck Israël sur leur mur virtuel – les gros terroristes !-. Un mur virtuel face au gros mur et aux "raisons sécuritaires" qui cassent leur vie pour vrai. L’armée israélienne pourchasse les gamins, les prend en photo et les arrête pour un clic ou pour un rien. Elle les tue aussi. Arbitrairement, par ennui, stratégie ou accident.

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    Le paradis c’est exactement ici

    Fadwah t’emmène de nuit à Jéricho avec ses filles. Elle te montre sur les collines les colonies illégales : ici Ariel, ici Ma’ale Adumim, ici encore une colonie et une autre, comme de petits Los Angeles sur la terre colonisée, toujours en hauteur, toujours au-dessus. Comme à Hébron où les soldats sont sur les toits avec les colons, et balancent sur les palestiniens en-dessous d’eux tous ce qui leur tombe sous la main ou leur urinent dessus. Plus loin un camp militaire ; là où il y a de grosses lumières ; c’est une source d’eau accaparée. Là une prison, ici une route barrée, et derrière ces murs un centre militaire délivrant des autorisations de passage au compte-gouttes. Ce territoire est mité, bouffé par les installations d’occupations militaires et les colonies illégales en regard du droit international. Mais Israël pisse à la raie du droit international. Trop de radicalisme rend con, pas assez de radicalisme complice. L’écoeurement monte. Tu te demandes comment ils font pour respirer dans cet espace confiné, résister. Dans la voiture monte une clameur sur une chanson de Faïrouz, voix fortes. أنا لحبيبي وحبيبي إلي Je suis à mon amour et mon amour est à moi. Les filles tapent dans les mains, il faut bien se lâcher, sinon on devient dingues ici. Tu lis cette inscription sur le T-shirt de l’une d’elle –humour palestinien-

    « Paradise is just where you are ». Le paradis c’est exactement là où tu te tiens.

    Retiens bien la leçon.

    C’est quand que le Dalaï Lama ou Frère François viennent faire une visite à Ramallah ?

    Texte de Sylvain Thévoz.

    http://commecacestdit.blog.tdg.ch/archive/2013/11/10/temp-ef443a12c178d312f37f79c259d0ce66-249638.html

    • ... suite... toujours sur le blog de Sylvain Thévoz...

      Rouages de la #domination

      Avant le passage du checkpoint de #Qalandyia. Une femme te dit : tu vas aller sur ma terre. Moi je n’ai plus le droit d’y aller. Tu viens de l’autre bout de l’Europe et tu peux voyager avec facilité. Je n’y ai plus accès. Elle habite à 10 kilomètres de chez elle, de l’autre côté du mur. Un jour, elle a pu obtenir une autorisation pour le franchir. Elle s’est rendue avec une amie sur son terrain pour voir sa maison. Des personnes lui ont demandé ce qu’elle faisait là. Elle a dit qu’elle admirait la nature. Elle ne pouvait pas dire pourquoi elle était là. On l’aurait chassée. Des gamins habitent à 20 km de la mer Méditerranée. Ils n’y sont jamais allé. Des vieux ne l’ont plus revue depuis 60 ans.

      Pendant le passage de Qalandyia. Tu comprends petit à petit le tourbillon administratif et ses complexités. 1) Les résidents des #Territoires_occupés ont une #carte_orange, ils ne peuvent entrer dans le bus et passent à pieds le checkpoint, leurs automobiles ont des #plaques_vertes, et ne sortent pas des territoires. 2) Les résidents « permanents » de #Jérusalem ont des #cartes_d’identité_bleues, leurs automobiles ont des #plaques_jaunes, elles peuvent entrer dans les territoires occupés. Obtenir toute pièce administrative est un chemin de croix.

      Un seul peuple, régi arbitrairement par le découpage d’un #mur et l’occupation. La #séparation du mur impose des statuts complètement différent. L’ordre administratif impose à des familles d’être séparées, de ne plus pouvoir se voir ; à des villageois de perdre l’usage de leurs champs. Ce dernier est juste de l’autre côté du mur, mais il faut un détour de 45 kilomètres, franchir un checkpoint, pour y rentrer, à des heures spécifiques, étriquées, et toujours au risque des brimades, refus, pertes de temps imposée. Tu lis René Backmann, un mur en Palestine (Folio, 2009). Lire, comprendre, avoir bien visible devant les yeux ces rouages de domination. Ici, ça malaxe et broie de vies. Le soleil brille, l’air est si doux. Des chats jouent dans la rue.

      Passage de Qalandyia. Les #militaires_israéliens montent à trois dans le #bus, gilet pare-balle et arme en bandoulière. Ils contrôlent les documents de chacun-e-. Avec rudesse. Une jeune soldate demande du menton à un homme de retirer la casquette de sa tête, ce qu’il fait. Il la remet. Elle lui demande de la retirer une deuxième fois, ce qu’il fait encore. Il te glisse doucement : « they are crazy ». Ils demandent à une femme au fond du bus de sortir. Elle ne veut pas. La soldate insiste pour qu’elle sorte. Elle gagne du temps. Les passagers du bus la soutiennent. Les #soldats vont parler au chauffeur du bus et s’en vont. Le chauffeur du bus se lève. Il demande à la femme de sortir. Elle y est obligée, prend son enfant sous le bras. Les soldats l’entourent à 4. Le bus repart. Un homme engueule le chauffeur du bus durant le reste du voyage.

      Après le passage de Qalandyia. Dans le bus, une mère de famille qui revient de #Gaza, y travaille comme pédiatre. Gaza-Ramallah : 83 kilomètres. Des familles entière séparées. Pour aller à Gaza elle doit passer par la Jordanie, puis de là en Egypte, avant d’entrer dans la bande par le #poste_frontière. C’est comme si, pour aller à Berne, tu devais passer par Paris en avion et entrer par l’Allemagne (en beaucoup plus compliqué risqué et coûteux). Les comparaisons sont faiblardes et bancales, car tu es libre, toi.

      Sa voisine enseigne à l’université Al-Quds (Jérusalem). Excédée de tout, fatiguée, mais avec une rage qui ne laisse pas place au doute. Elle vient d’aller voir sa sœur malade à Bethléem. Pour cela, il lui faut sortir de #Ramallah, passer le check-point de Qalandyia, entrer à Jérusalem, passer le checkpoint de #Bethléem, et rebelote dans l’autre sens pour rentrer chez elle. 6h minimum de déplacement pour aller de Genève à Morges. Elle parle de l’interminable attente pour avoir cette autorisation pour entrer seulement 24h en Israël. Pendant ce temps, sa sœur meurt. Elle lui parle par téléphone. Elle dit : je suis résolue, je n’arrêterai pas de lutter jusqu’à la fin de l’occupation, mais je me sens aussi comme un hamster qui se démène dans sa cage. Jusqu’à quand ?

      Des gens vont à l’hôpital en Israël. Ils obtiennent des autorisations de 24h. Pour faire les examens, rester en observation, recevoir les résultats, il leur faudrait le double et plus. #Humiliations en passant aux checkpoints où il n’y a pas de contacts humains. Une voix derrière une paroi dit : tu poses tes affaires là, tu avances de quatre pas, tu lèves les mains. Tu avances de huit pas. Bien. Une voix lui crie dessus si elle ne fait pas exactement ce que la voix veut qu’elle fasse. Tu recules de huit pas ! (c’est donc cela ce qu’ils appellent processus de paix) Une voix qui la rend pareil à une chose. Une voix qui se protège d’elle-même peut-être, de sa propre humanité, derrière la cloison. Les gants en plastique sur sa peau. Elle dit : être traité comme moins qu’une chose. On prend plus soin du matériel que des gens ici.

      A la sortie de Qalandyia, l’embouteillage est monstrueux. Chaos de voitures et de bus qui se poussent. On reste deux heures coincé à parler. Sa fille l’appelle, elle veut savoir quand elle sera rentrée à la maison. Elle dit : bientôt...

      J’arrive.

      http://commecacestdit.blog.tdg.ch/archive/2013/11/11/temp-f9afa4438e6215f437d22345b4dd3f28-249691.html

    • ... suite...

      Prier en athée

      Comment cuisiner une bonne #colonie ? D’abord avoir une bonne casserole bien étanche, ne rien laisser sortir ni entrer que l’on ait décidé. Avoir de bonnes valves bien serrées pour pouvoir réguler la pression et un contrôle sur le feu, laisser mijoter à feu doux. Quand la pression est trop forte, ouvrez un peu les vannes ou baissez le feu doucement. Voilà, comme ça, vous pouvez aussi rajouter un peu d’huile, arroser le tout de sauce grasse, ça rend le dessus du panier plus docile et le bouillon plus digeste. Servir chaud mais pas trop. Ne jamais laisser refroidir surtout. Vous devez maintenir la #pression. Un conseil : si vous en avez les moyens, fractionnez, divisez le contenu et cuisinez-le dans quatre casseroles séparées. Il n’en sera que plus tendre à traiter. Montrez toujours bien qui est le chef et qui tient la spatule.

      La colonie, une économie

      Passer le checkpoint à pieds, dans les longs couloirs à bestiaux : 80mètres de tubes grillagés qui avalent tous les matins leur quota de travailleurs sous-payés et les recrache au soir après les avoir bien digérés fragmentés et malaxés dans ses entrailles durant la journée. L’économie du #mur est bonne pour Israël. Les coûts de construction, ce sont les USA qui les paient. Les gains, c’est l’économie locale qui les prend. Le #contrôle_social est maximal. Les palestiniens qui veulent obtenir un permis de travail en Israël doivent avoir au moins 35 ans, être marié, avec des enfants, n’avoir pas eu, sur trois générations, un proche qui ait tiré une pierre ou eu maille à partir avec la puissance d’occupation ; cas échéant, le permis est refusé. A la moindre incartade, il est retiré. Très bon incitatif pour se tenir à carreaux en toute occasion. Les #droits_du_travail sont régulièrement violés, il y a très peu de risques de plaintes. Si plaintes il y a, peu de chance qu’il y soit donné suite. La compétition entre travailleurs sous-payés est forte. La #main_d'oeuvre palestinienne est petit à petit remplacée par des chinois, philippins, etc., Un bon business que ce mur finalement. Pareil pour l’#eau. Les puits sont confisqués. Entourés d’une haute barrière. L’eau est ensuite revendue à ses propriétaires expropriés. Même business pour les #oliviers arrachés sur le tracé du mur. Rien à dire : une colonisation bien en place, ça rapporte. Et moins ça conteste, moins ça résiste, plus c’est rentable.

      Les #bédouins sous la tente. Feu de bois pour faire cuire à manger : riz et poulet dans de larges casseroles. Tu te demandes ce que les moutons peuvent manger : pierre et terre ocre à perte de vue sans une mèche d’herbe. Grillages à perte de vue : tu te demandes comment les bédouins peuvent encore bouger. A la nuit ça chante et ça danse. Tu te demandes comment ça peut encore danser et chanter. On t’offre le thé.

      #Hébron

      Les gamins lancent des #pierres tous les jours, mettent les bouchées double le vendredi. Le déroulement est le suivant : un colon colle un gnon à un gamin ou pire.... Le gamin rentre chez lui. La nouvelle se répand. Les petits descendent dans la rue et caillassent le checkpoint pour venger leur copain. Les soldats sortent en nombre : #grenades assourdissantes et #gaz_lacrymogènes : le grand manège. Les gamins se déplacent et caillassent les soldats depuis un autre endroit. Et ça dure ainsi une partie de l’après-midi et de la nuit, à jouer au chat et à la souris dans la vieille-ville. Les marchands continuent de vendre, les passants de passer. Scènes surréalistes au milieu des étals. Une femme court avec sa poussette entre pierres et gaz pour faire son chemin. Un oiseleur, tranquille, ne bouge pas. Il reste sur sa chaise devant sa devanture, comme si de rien n’était. C’est le quotidien. Avec les pierres, les gamins lancent des insultes. Les mots fusent comme des noms d’oiseaux. Les marchands engueulent les petits quand les pierres les frôlent. C’est mauvais pour le tourisme, (pas plus de 40 personnes par jour), mauvais pour les affaires, mais c’est l’#intifada, la #résistance. Les marchands sont solidaires des petits qui zigzaguent dans le marché pour se planquer. Jets continus. Jours après jours, ça ne faiblit pas. Malgré les caméras partout, dans les coins, sur les toits, sur les tours, dans la mosquée, sur les casques des soldats. Il y a ces kids qui ramassent les pierres et à 40 mètres visent quelque part entre casque et gilet pare-balle sans parvenir à toucher. Les explosion de rages jubilatoires se paieront cash, c’est sûr. En attendant, ils font le V de la victoire. Une petite fille sur le chemin de l’école met un mouchoir devant son nez.

      Prier en athée

      Un soldat traverse la rue en courant. Il marche sur une pierre que les gamins ont lancé, se tord la cheville et grimace. Les commerçant rient mais se détournent pour que les soldats ne les voient pas. La rue entière trouve le soldat ridicule et lui aussi doit sentir qu’il l’est, maladroits et pataud, bêtement méchant à suer derrière des gamins sous les pierres. Mais il doit agir comme un soldat, protéger les colons qui viennent se mettre au milieu des palestiniens et les harceler pour qu’ils partent, parce que dans une écriture mythique d’un récit historiquement non attesté il se trouverait là le tombeau de quatre patriarches et matriarches. Adam, Eve, Abraham, Sarah, Isaac, Rebecca, Jacob et Léa. Sur ce point fictif, tout le monde est d’accord, c’est un lieu saint pour les trois religions. Sur ce tombeau des patri-matri-arches se trouve une mosquée, une synagogue ; et ce fût un temps une église. Aujourd’hui musulmans et juifs y prient côte à côte dans le même lieu, mais désormais séparés par des portiques de sécurité et l’armée. Tu y entres pour y prier en athée. Si cela a été possible hier pourquoi cela ne le serait-il pas demain ? Le samedi, les juifs prient dans la mosquée, mais ne prennent plus soin, dit l’imam, d’enlever leurs chaussures en entrant...

      La #poésie vaincra

      Le poète #Mahmoud_Darwich a sa tombe dans un musée en forme de livre à Ramallah. Dans une salle : ses affaires personnelles, lunettes, stylo, cafetière. Il en était addict au café, et pouvait dire, selon le café qu’on lui servait, à sa saveur, à qui il avait à faire. Un film passe en continu où subitement, en lisant, il se met à pleurer. Le public de l’assistance se lève, l’applaudit. Il pleure encore plus, essuie ses larmes et tout en les essuyant, doucement d’abord, puis de plus en plus fort, recommence à lire. Sur sa tombe, il n’y a pas de combat d’appropriation, non, ici c’est très calme. Il flotte un air doux, passage des oiseaux et du vent. Deux vers entêtants reviennent en boucle : « Ce siège durera jusqu’à ce que nous enseignions à nos ennemis Quelques morceaux choisis de notre poésie anté-islamique. » et : « Lui ou Moi. Ainsi débute la guerre. Mais elle s’achève par une rencontre embarrassante, Lui et Moi. »

      http://commecacestdit.blog.tdg.ch/archive/2013/11/13/comment-tu-aimes-249762.html

  • Pôle Emploi autorisé à consulter le fichier des comptes bancaires (Ficoba)
    http://www.cbanque.com/actu/41045/pole-emploi-autorise-a-consulter-le-fichier-des-comptes-bancaires#

    Un arrêté du 17 octobre dernier, publié ce matin au Journal officiel, ajoute #Pôle_Emploi à la liste des organismes autorisés à interroger les informations contenues dans le Fichier national des comptes bancaires et assimilés (Ficoba), qui recense l’ensemble des comptes bancaires ouverts en France, et leurs titulaires.

    #contrôle_social

  • À #Barcelone, une carte de paiement pour l’#Aide_alimentaire
    http://fr.myeurop.info/2013/06/07/a-barcelone-une-carte-de-paiement-pour-l-aide-alimentaire-9789

    Benjamin Leclercq

    La ville de Barcelona a décidé de dépoussiérer son système d’aide alimentaire. Exit les coupons et autres chèques en papier, place à la modernité : une carte de paiement Visa de solidarité alimentaire. (...)

    #Économie #Social #Espagne #associations #crise #Crise_sociale #pauvreté

  • Mozart, nouvelle arme anti-squat
    http://lemonde.fr/mobilite/article/2013/05/31/mozart-nouvelle-arme-anti-squat_3420838_1653095.html

    La SNCF y explique avoir testé la musique classique dans certaines gares "pour rétablir l’ordre" et dissuader "ces groupes de personnes [qui] utilisent les gares comme des lieux de squat" . "Figurez-vous que ça marche ! Soumettre ces personnes à des airs auxquels elles ne sont pas habituées a le mérite de les faire fuir" , se félicite un responsable.

    #contrôle_social #espace_public

    • oui et l’idée que Mozart ferait fuire les indésirables est assez curieuse.
      Comme je discute ici avec @Jean_no sur le rôle sociale de l’art, http://seenthis.net/messages/143795#message143923

      ici avec la musique, on a aussi l’idée que la musique classique serait agréable a certaines catégories sociales et pas à d’autres.

      Il y aussi un paradoxe chez ces proprio, qui se servent de la musique qu’ils aiment (Mozart ici, hier Bethoven) pour torturer des gens ou les faire fuire, comme si leur musique chérie était un genre d’arme.

    • A mettre en perspective avec les technique de torture utiliser par les USA a Abu Grahib et Guantanamo, à base de hard rock diffuser en boucle et à fond les ballons dans les cellules des présumés talibans.

    • On peut effectivement imaginer ce genre de torture sans le hard-rock : Céline Dion en boucle, Mireille Mathieu ("je suis une femme amoureuse" par Mireille Mathieu, c’était une technique utilisée pour m’envoyer jouer dehors quand j’étais gosse. Imagine que tu puisses pas sortir, O_o !!), One Direction ou Justin Bieber, ...

      erk... Non, pas Justin Bieber, non ...

    • oui tu fait bien de préciser @intempestive , le volume sonore et la diffusion en boucle alterner de phases de privations sensoriels font clairement partie du dispositif de torture. Mais j’avais lu que le choix du genre musicale (musique occidentale rock ET sataniste) était sensé briser un peu plus l’esprit des prisonniers et en se sens c’est la même idée que ce truc de mozart dans les gares.

      Sinon pour la musique c’est assez facile de voire les enjeux d’appartenance sociale qui s’y rattachent. A l’adolescence souvent on ne rigole pas avec le genre musical de sa bande (gothiques, vs rappeurs, vs techno, vs pop...)

    • Je vous conseille la lecture de « la distinction » de Pierre #Bourdieu paru aux éditions de Minuit sur la construction sociale du jugement et notamment des goûts culturels
      http://www.ina.fr/video/I12012180
      La critique du livre :
      http://www.alternatives-economiques.fr/la-distinction--critique-sociale-du-jugement-pierre-bourdie

      Les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas. Le principal enjeu de la sociologie de la culture est évidemment de montrer que l’adage populaire est faux et trompeur. Faux parce que les goûts ne sont pas inexplicables, strictement individuels ou liés au caractère ou à la personnalité, mais au contraire produits par l’éducation, les rapports de domination, les stratégies de classement. Trompeur parce que l’influence de la position sociale sur le goût est d’autant plus grande qu’elle passe inaperçue, l’individu étant d’autant plus manipulé par celle-ci qu’il se croit libre de ses croyances, de ses choix et de ses opinions. Dans une tradition française qui remonte à Maurice Halbwachs et à Paul-Henri Chombart de Lauwe, Pierre Bourdieu s’emploie donc à démonter les ressorts du goût en matière de loisirs, d’art ou d’alimentation. Il s’appuie pour cela sur la notion d’habitus : un ensemble de pratiques, de règles et de contraintes issues de notre expérience, de notre milieu social, et liées à ce que notre entourage attend de nous. Et il étend son analyse aux comportements politiques.

      #Distinction #Violence_Symbolique #Habitus #Sociologie #Critique_du_Goût #Musique

    • En tout cas, ce qui est sûr, c’est que n’importe quelle musique non sollicitée, à fond dans une station de transports en communs, rend dingue et n’est supportable que le temps d’attente du prochain bus, de la prochaine rame. Et ce, sans convoquer ni Bourdieu, ni Mozart, ni Mireille Mathieu. Et que c’est effectivement utilisé dans certaines stations, dont celle à côté de chez moi, pour faire dégager jeunes et sans-abris qui stationneraient trop longtemps aux arrêts et dans les couloirs.

  • La #charia_laïque : quand le #voile_islamique remplace le foulard
    http://reflets.info/la-charia-laique-quand-le-voile-islamique-remplace-le-foulard

    (En l’espace de 10 ans, la défense de la laïcité a basculé dans une forme d’#islamophobie non assumée, relayée par des média de plus en plus abrutis au point de déformer l’objet du délit et nier la culture d’origine d’une partie de la population…) En 2003, il y eut le grand débat sur le port [...]

    #A_la_Une #France #Tribunes #contrôle_social #Débat_sur_la_place_de_l'islam_dans_la_république #featured #france_islamophobe #Journalistes #Laïcité #musulmans #xénophobie