• Against precariousness in higher education : 2023 is happening : Updates and Outlook

    Dear Supporters,

    In summer 2022 we celebrated a major success: the Swiss National Council voted in support of our demands to take steps towards a more sustainable academic system. We are eagerly awaiting the fruits of this decision, but national politics takes time. Meanwhile, a lot is happening within the different institutions of higher education. As the cantons and the universities themselves have a high autonomy in the Swiss federal political landscape, this work at the local level is extremely important. Here is a short overview on some of the local developments:

    – After years of hard work, the mid-level staff association in Zurich reached a breakthrough: The UZH is creating new permanent research and teaching positions. Sustainable working conditions and stable perspectives are feasible in Swiss academia and will benefit everyone, in particular the institutions themselves. Additionally, the University will grant an increase of protected research time for PhDs. You can find more details about these developments at UZH here.
    - In Fribourg, similar developments are happening. More permanent research, teaching and leading administrative positions will be created targeting members of the local mid-level staff association. Discussions on systemically strengthening its members’ voices through increased representation and votes in the university’s by-laws and meetings are currently underway and have received support from several actors involved at university level.
    - In Lausanne, the mid-level staff association launched a petition (please sign if you are at UNIL!) for equal working conditions between PhDs on external funding (such as an SNSF funding) and graduate assistants (assistant-e-s diplômé-e-s). The petition aims to reduce the wage gap by doubling the current allowance that SNSF PhD students receive; to guarantee full-time contracts with 70% of protected research time for graduate assistants; and to abolish the practice of multiple successive contracts during the PhD.
    - In Basel, an active group of PhD-Students and Post-Docs is pushing for change. The unionized group is working on power abuse, sexual assault and strategies for a fairer working environment. Get in contact here.
    - In Geneva, we have recently connected with the Association des Assistant-e-s (ADA) of the Geneva Graduate Institute (IHEID), which, together with the Syndicat Interprofessionnel of Travailleuses et Travailleurs, is participating in the local- and national-level mobilisation against mid-level staff precarity. Great to see that the mobilizations are expanding!
    - Actionuni, which is the umbrella association of all our mid-level staff associations, has already provided multiple position papers on the BFI Botschaft / Message FRI 2025-2028 to different institutional stakeholders. They are now preparing for the public consultation period, which will most likely start in June. Actionuni aims to ensure that despite looming cuts to the funding of higher education on a national level, sustainable researcher careers are possible across institutions of Swiss higher education.

    We are happy to see that the work of many mid-level staff associations leads to observable change. For the year to come, we need everyone’s effort. If you can, join your local mid-level staff association, join a union or share this newsletter and the petition academia website with any new colleagues at your institute. On our website you can find arguments and resources (for example the 18 reasons for permanent positions), media coverage and our demands for better working conditions in a sustainable academic system.

    And most importantly, this year for the very first time the BFI Botschaft / Message FRI – the key document that outlines the focus and funding for higher education on the national level for a four-year period (2025-2028)– will go through a public consultation process. This means that the public has three months to provide feedback on the document. We call on all mid-level staff associations to make use of this opportunity and make their voice heard by responding to it. The consultation period is planned to start in June. We will keep you posted.

    In the meantime, we wish you our very best,

    Your Petition Committee

    Reçu via la mailing-list de « la pétition », le 20 mars 2023.

    #corps_intermédiaire #université #Suisse #recherche #travail #conditions_de_travail

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    Ajouté à la #métaliste des fils de discussion autour de la #précarisation de la #carrière des enseignant·es-chercheur·es dans les universités suisses :
    https://seenthis.net/messages/945135

  • OPINION de #Fabien_Fivaz - #Précarité_académique : Pour plus de postes fixes

    Faute de perspectives dans les hautes écoles suisses, les postdoctorants devraient se tourner vers le privé. C’est le constat dressé récemment par le Conseil suisse de la science (CSS). Si le conseiller national (Vert/Neuchâtel), président de la Commission de la science, de l’éducation et de la culture s’inquiète comme le CSS de l’avenir de ces universitaires, il tire d’autres conclusions sur les mesures à prendre.

    Les postdoctorant·e·s sont essentiel·le·s pour le système de recherche suisse : c’est une main d’œuvre flexible, bon marché et hautement qualifiée. Elle est corvéable à merci. Et n’a pas d’avenir académique : 1% seulement obtiennent un poste de professeur·e dans une haute école en Suisse. C’est le constat dressé récemment par le Conseil suisse de la science (CSS) (https://wissenschaftsrat.ch/images/stories/pdf/fr/SWR_2022_Can_we_do_better_Appropriate_size_and_org_of_ERI_system.pd).

    Rien de bien nouveau. Le personnel du #corps_intermédiaire académique des hautes écoles subit depuis de nombreuses années des conditions de travail précaires. Plusieurs autres enquêtes le démontrent, récemment encore à l’Université de Genève, où plus de 35% des personnes exprimaient un sentiment de précarité et plus de la moitié craignaient d’y glisser. Les raisons sont multiples : les postdoctorant·e·s accumulent les postes à durée déterminée, de courte durée et les pourcentages ne sont pas en phase avec la charge de travail.
    La Suisse mauvaise élève

    Ces conditions ont créé un mouvement de contestation qui a culminé avec le dépôt d’une pétition destinée aux autorités fédérales. Le Conseil national a entendu ces revendications et transmis un postulat au Conseil fédéral, lui demandant de définir une stratégie pour améliorer la situation dans le cadre du prochain message sur la formation, la recherche et l’innovation pour les années 2025-28. Mais quelles sont les solutions ?

    Le CSS écarte un peu rapidement la possibilité de créer plus de postes fixes au sein des hautes écoles. Plusieurs autres pays ont choisi cette voie, avec succès. En vrai, comparée aux autres, la Suisse est très mal placée : plus de 80% du corps intermédiaire académique ne bénéficie pas d’un contrat de travail à durée indéterminée. Cette piste doit donc rester ouverte : le FNS peut soutenir cette démarche en fixant des conditions pour l’octroi de son soutien et la Confédération peut encourager les postes fixes dans le cadre de son soutien de base aux universités cantonales, dans lesquelles le problème est le plus aigu. Les tenure track (professeur·e·s assistant·e·s avec possibilité de prétitularisation conditionnelle) font partie de la solution, mais cela demande également d’augmenter les budgets. Et ces postes doivent être de vrais tenure track, avec un poste fixe pour celles et ceux qui remplissent les exigences fixées à la fin de la période de prétitularisation.
    Une meilleure reconnaissance

    Contrairement à la vision du CSS, les postdoctorant·e·s ne sont pas des étudiant·e·s. Entre recherche, enseignement et administration, ils sont essentiels et indispensables à la compétitivité du système académique suisse. C’est à ce titre qu’ils doivent être reconnus, en améliorant leurs conditions de travail et en leur permettant de concilier vie privée et familiale avec leurs activités professionnelles dans les hautes écoles. Les conditions de travail actuelles ne sont plus en phase avec les aspirations d’une majorité : plus d’un tiers des personnes bénéficiant d’un soutien du Fonds national suisse sont insatisfaites en matière de sécurité de leur emploi.

    Les conditions sont remplies pour que ces améliorations aient lieu : le Parlement soutient ces revendications, le FNS s’engage à réformer ses instruments de soutien. Les propositions sont également soutenues par le corps professoral. Restent donc aux universités et structures qui coordonnent leur travail de proposer des solutions.

    https://www.heidi.news/articles/precarite-academique-pour-plus-de-postes-fixes

    #corps_intermédiaire #université #Suisse #recherche #travail #conditions_de_travail #facs #ESR

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    ajouté à ce fil de discussion :
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    lui-même ajouté à cette métaliste :
    https://seenthis.net/messages/945135

  • L’enquête de l’#Université_de_Genève montre un système académique à bout de souffle

    Les situations de #précarité et de #harcèlement relevées ne sont pas des cas isolés, mais bien la conséquence d’un mal structurel qui ronge le #système_académique, estime l’association genevoise du corps intermédiaire.

    Un système « à bout de souffle ». C’est ce qui ressort de l’étude commandée par l’Université de Genève (#Unige), qui désirait faire un #état_des_lieux de la situation professionnelle du #corps_intermédiaire, aux rudes conditions de travail. Les propos sont de Mathilde Matras, membre du comité de l’Association commune du corps intermédiaire des collaborateur·rice·s de l’enseignement et de la recherche (#Accorder). « Les conclusions de cette #enquête montrent que les problèmes pesant sur les #personnels du corps intermédiaire ne sont pas des cas individuels, mais bien un #mal_structurel », analyse cette assistante doctorante à la Faculté des lettres de l’institution genevoise.

    Le corps intermédiaire représente les chercheurs non titularisés, c’est-à-dire non professeurs. Il englobe les jeunes en début de carrière tels que les #post-doctorants, mais aussi d’autres grades et postes tels que les #collaborateurs_scientifiques, les #chargés_de_cours et autres #maîtres-assistants. A Genève, ce sont 3800 personnes qui sont concernées. Majoritairement sous contrat à durée déterminée, ils disent souffrir de la précarité inhérente à leur profession. De tels contrats sont la conséquence de l’organisation du #financement de la science, où la majorité des #bourses sont allouées sur de courtes périodes, allant d’un à quatre ans.

    L’#excellence se résume à la #productivité

    La présente enquête, pour laquelle l’association Accorder a été consultée, a établi que la moitié des répondants disent craindre de glisser dans la précarité. « C’est plus qu’un sentiment, c’est vraiment de la précarité, nuance Mathilde Matras. Une grande partie des personnes qui se disent précaires sont âgées de 35 à 40 ans et ont parfois derrière elles sept à huit ans de contrats courts ; 50% ne prennent pas l’intégralité de leurs congés et 95% disent travailler sur leur temps libre. Le système académique actuel résume l’#excellence_scientifique d’un chercheur à sa productivité », commente Mathilde Matras.

    Par ailleurs, les cas de harcèlement sont en nombre inquiétant : 22% des répondants disent y avoir été confrontés personnellement. Par ailleurs, 3,4% des sondés ont affirmé être victimes de #harcèlement_sexuel et 12,9% signalent avoir été témoins de tels agissements. Pour Mathilde Matras, « une personne sur cinq confrontée au harcèlement, c’est alarmant. On peut y voir notamment les effets d’une trop grande #concentration_des_pouvoirs par le #corps_professoral, ce qui favorise de multiples #abus ». Et comme souvent, personne n’ose parler, soit par solidarité, soit par crainte pour sa #carrière, ajoute la chercheuse.

    Le rectorat de l’Unige dit mettre en place un plan d’action pour améliorer la situation. Il prévoit notamment de mieux informer sur les carrières, de valoriser les voies non académiques au sein de l’université et enfin de déployer des formations complémentaires « facilitant la transition hors de l’alma mater ». Un premier pas dans un chantier qui s’annonce immense, et qui de par son caractère structurel dépasse le cadre de l’université.

    https://www.letemps.ch/sciences/lenquete-luniversite-geneve-montre-un-systeme-academique-bout-souffle

    #université #facs #Suisse #Genève #rapport #silence #risques

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    • ENQUETE #CCER

      #Conditions_de_travail et de carrière du corps intermédiaire à l’Université de Genève

      L’Université de Genève (UNIGE) a mené pendant l’été 2021 une enquête approfondie sur les conditions de travail et de carrière du corps des collaborateurs/trices de l’enseignement et de la recherche (CCER). Les résultats ont mis en lumière des points de satisfaction ainsi que plusieurs points problématiques.

      L’enquête menée par l’UNIGE a été élaborée par le Rectorat après consultation des membres de l’association représentative du CCER ACCORDER, de l’Assemblée de l’Université, de la Commission du Personnel et de deux expertes en gestion des ressources humaines. Elle repose sur un questionnaire comprenant trois parties distinctes. La première partie, très courte, se concentre sur l’ambition de carrière des membres du CCER et l’attractivité des postes CCER de l’UNIGE ; la deuxième partie approfondit sept thématiques liées au cadre professionnel ; la troisième partie cherche à objectiver les risques impactant le développement des carrières académiques.

      Cette enquête a obtenu 772 réponses (20% du public considéré) au questionnaire court, et 542 à l’ensemble des questions. La distribution des répondant-es parmi les différentes Facultés et Centres reflète correctement leurs poids respectifs.
      Vidéo de présentation par la vice-rectrice Brigitte Galliot de l’enquête sur les conditions de TRAVAIL et dE CARRIERES du CCER

      https://www.unige.ch/doctorat/fr/enquete-2021-sur-le-ccer

  • Les jeunes chercheurs gagnés par la précarité

    Contrats à durée limitée à répétition, dépendance vis-à-vis des professeurs : les postdoctorants souffrent de leur situation professionnelle. Une #pétition demande un débat sur la refonte du financement de ces scientifiques, coincés entre les études et le professorat

    https://www.letemps.ch/sciences/jeunes-chercheurs-gagnes-precarite

    #paywall

    voir aussi :
    https://academia.hypotheses.org/32560

    #précarité #suisse #université #recherche #enseignement_supérieur #corps_intermédiaire #précarisation

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    https://seenthis.net/messages/945135

    • Une pétition nationale pour mettre fin à la précarité dans les #hautes_écoles suisses

      Pour la création d’emplois permanents dans le monde académique : de meilleures conditions de recherche, d’enseignement et de travail

      Les signataires font appel à l’Assemblée fédérale pour l’adoption de mesures concrètes visant à protéger la santé et la vie familiale du personnel scientifique, améliorer ses conditions de travail et garantir la qualité des connaissances produites. À ce titre, la mesure suivante nous semble indispensable : la création d’un nombre conséquent de postes stables pour les chercheur-euse-s post-doctoraux-ales.

      Les positions académiques doivent être diversifiées par la création ou l’expansion d’un statut stable, situé entre les assistant-e-s doctorant-e-s et les chaires professorales. Assurer la stabilité de ces postes et leur financement dans la durée implique de « convertir les catégories de postes jusqu’à présent à durée déterminée en postes à durée indéterminée et réduire les ressources destinées aux projets de recherche en faveur d’un financement de base des hautes écoles accru » [1] , comme le suggère l’Académie des sciences humaines et sociales (ASSH) dans son rapport Next Generation. L’Assemblée fédérale doit adresser un message clair aux établissements d’enseignement supérieur, à leurs instances représentatives et au Fonds national suisse (FNS) pour que les politiques d’engagement et de promotion de la relève soient réformées avec l’objectif de créer un nombre conséquent de postes stables, accessibles le plus rapidement possible après l’obtention du doctorat.

      [1] Académie suisse des sciences humaines et sociales (2018). Next Generation : pour une promotion efficace de la relève. Swiss Academies Reports 13 (2), p. 44.

      https://www.petition-academia.ch

      https://www.petition-academia.ch/fr/accueil

      ping @cede

    • En lien, ces quelques lignes que j’avais écrites pour la revue RIURBA :

      Comprendre le néolibéralisme universitaire français à partir de la Suisse

      Je me rappelle d’une discussion avec un professeur à l’Université de Genève qui connaît bien le système universitaire français parce que, lui-même Français, a émigré en Suisse en qualité de professeur. J’étais alors à mon je-ne-sais-plus-combien-énième contrat post-doctoral. Je défendais, auprès de lui et d’autres collègues, le statut français de maître·sse de conférences. Ce contrat existe aussi en Suisse, même s’il porte un autre nom : Maître·sse d’Enseignement et de Recherche (MER). Un statut qui existe sur le papier, mais qui, dans la réalité et par conviction, n’est plus utilisé pour embaucher de nouveaux et nouvelles collaborateurs/trices. Dans le discours de l’excellence, pas de place pour des MER. MER c’est du has been. La mode, c’est les tenure tracks.

      La pyramide des universités en Suisse se compose d’une poignée de professeur·es (dont seulement 28% de femmes à l’Université de Genève en 2018[1]), divisé·es entre professeur·es « ordinaires », « assistant·es » et « associé·es », des doctorant·es, et, entre les deux, une armée de post-doctorant·es qui cumulent les contrats et les statuts. Et dans un système de relève académique où l’on préfère les profs stars qui viennent d’universités prestigieuses étrangères plutôt que les personnes qui ont été formées grâce à l’argent des contribuables dans des universités en Suisse… pas de place pour moi. Moi qui, de surcroît, ne crois pas à l’excellence qui se résume en un ou quelques chiffres et en nombre de publications dans des revues scientifiques « classées ». Revues que je combats par ailleurs, car prédatrices d’un savoir qui devrait être partagé et public. Que je combattais, quand j’étais post-doctorante, dans les principes, un peu moins dans la pratique, pour ne pas « me fermer les portes ».

      J’ai commencé un doctorat à 30 ans car, au fonds et après d’autres expériences auparavant, j’ai compris que c’était le monde universitaire celui dans lequel je me sens le mieux. Tout en ayant eu un parcours professionnel riche, et notamment dans le monde associatif, le métier de l’enseignement et de la recherche était celui qui me tenait et me tient toujours à cœur. Mais, à un moment, alors que la quarantaine approchait, je voyais bien que je n’aurais pas pu continuer à faire de la slow science engagée sans être titulaire. A 40 ans, je continuais encore et toujours à cumuler contrat sur contrat (j’en ai empilé 20 en 10 ans de travail à l’Université de Genève, comme je l’ai expliqué à la Tribune de Genève en janvier 2020[2]), que je combinais avec un travail dans le monde associatif. Le champ de la recherche dans lequel je m’inscris, celui des études sur la migration, mais aussi mon engagement aux côtés des chercheur·es de Turquie limogé·es de leurs universités pour avoir signé une pétition pour la paix[3], la prise de conscience du nombre de collègues fragilisé·es dans leur santé et celle de l’ampleur des cas de harcèlement sexuel[4] et moral qui sévissent au sein de l’institution (et qui sont aggravés par la précarisation croissante) ont renforcé ma conviction de la nécessité de défendre bec et ongles une université publique, libre, engagée, ouverte, et indépendante. Je me rendais compte que je ne pouvais pas défendre activement ces valeurs sans un poste titulaire, au risque non seulement de ne pouvoir rien espérer changer au niveau collectif mais également d’en sortir perdante au niveau personnel.

      Or ma carrière personnelle s’inscrit dans un cadre plus large, et collectif, qui perdure depuis désormais des années.

      Déjà en 2012, un cahier des doléances[5] avait été présenté aux États généraux de la recherche à Lausanne. Il pointait les problèmes suivants :

      - La précarité financière des chercheur·es ;
      - La quantification de la recherche et la compétition accrue entre les chercheur·es,
      - La hiérarchie au sein de l’université ;
      - L’atrophie des activités d’enseignement au profit de celles de la recherche ;
      - La perte du sens des objets étudiés par la recherche.

      Des questions qui sont encore d’une criante actualité car, en 2019, les statistiques montrent que huit chercheur·es sur dix sont sans contrat fixe dans les universités suisses[6]. Ainsi, et en allant encore plus loin, selon l’hebdomadaire WOZ « ce sont les 90% du personnel qui assurent le fonctionnement de l’académie »[7]. Un fonctionnement qui crée un « mal-être profond »[8] tant l’université se transforme en « machine à broyer », comme l’écrit un journaliste de la Tribune de Genève[9].

      Et alors, si je voulais à la fois ne pas trahir mes valeurs et continuer à exercer le métier qui me tenait à cœur, un seul choix s’imposait à moi, soit quitter le monde académique, soit quitter mon pays pour trouver ailleurs ce que je cherchais. Et c’est à Grenoble en 2017 que j’ai, le jour de mon 40ème anniversaire, obtenu un poste de maîtresse de conférences.

      Un peu plus de deux ans après mon arrivée, le New Public Management et le néolibéralisme universitaire me rattrapent. Le gouvernement Macron, qui semble être plus au galop qu’en marche, veut pallier le « décrochage identifié dès 2013 entre les universités et organismes publics français et leurs homologues en Europe et dans le monde »[10].

      Pourtant, ce qui dans le rapport est dénommé « décrochage » est ce qui m’a attiré en France et c’est exactement ce pour quoi j’ai quitté la Suisse…

      Ainsi je me retrouve, en ce début 2020, à lutter, avec plein de collègues et décidément moins seule que dans mon pays de naissance, pour défendre la fameuse université publique, libre, engagée, ouverte, et indépendante pour laquelle, dans les autres pays européens, on a (un peu ou pas) lutté. Mais le combat, elleux, ielles l’ont perdu. Au prix que l’on connaît.

      Si je lutte ici et maintenant c’est parce que je suis fermement convaincue que si on gagne en France la victoire contre une université néolibérale, on peut faire tache d’huile bien au-delà des frontières nationales. Et si, en France, on ne cède pas au chant des sirènes du néolibéralisme universitaire, je suis aussi fermement convaincue que le supposé « retard » décrié par certain·es aujourd’hui se transformera en avance. Car la grogne grandit aussi dans les autres pays européens, qui se battent pour ce qu’en France, nous sommes en train de perdre, mais nous n’avons heureusement pas encore complètement perdu [11].

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      [1] https://www.unige.ch/stat/files/1815/5246/5011/Brochure_statistique_2018_-_En_ligne_TM.pdf

      [2] « ‘Burn-out’ en série chez les chercheurs genevois” », La Tribune de Genève, 07.01.2020, https://www.tdg.ch/geneve/actu-genevoise/burnout-serie-chercheurs-genevois/story/10365762

      [3] Pour plus d’information, voir le site des Académicien·nes pour la paix : https://barisicinakademisyenler.net/English. Après avoir quitté la Suisse, j’ai continué à créer des liens avec les collègues de Turquie. Nous avons notamment organisé, à l’Université Grenoble Alpes, deux journées de rencontre/réflexion/échange. La première, en janvier 2018 dans les cadres des Rencontres de géopolitique critique, autour de la question de la production des savoirs en situation d’Etats d’urgence (voir le texte : Produire des savoirs en situation d’Etat d’urgence de la Turquie à Grenoble : https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-02295382v1). La deuxième, en octobre 2019, a réuni aussi des chercheur·es du Brésil : “Universitaires en danger – Journée de réflexion et de solidarités avec des universitaires du Brésil et de Turquie” (https://www.pacte-grenoble.fr/actualites/universitaires-en-danger-journee-de-reflexion-et-de-solidarites-avec-)

      [4] A écouter en podcast, une intervention de Farinaz Fassa autour de “La recherche en Suisse : quand le genre interroge l’excellence” : http://savoirlibre.net/?article=la-recherche-en-suisse-quand-le-genre-interroge-lexcellence

      [5] Voir : http://savoirlibre.net/?article=introduction-les-etats-de-la-recherche

      [6] https://www.heidi.news/articles/dans-les-universites-suisses-huit-chercheurs-sur-dix-n-ont-pas-de-contrat-fi

      [7] https://www.woz.ch/-9ce8

      [8] Opinion de trois chercheur·es en Suisse parue dans le quotidien Le Temps, « Une relève académique en souffrance », 23.01.2020, https://www.letemps.ch/opinions/une-releve-academique-souffrance

      [9] « ‘Burn-out’ en série chez les chercheurs genevois” », La Tribune de Genève, 07.01.2020, https://www.tdg.ch/geneve/actu-genevoise/burnout-serie-chercheurs-genevois/story/10365762

      [10] Rapport du groupe de travail « Attractivité des emplois et des carrières scientifiques » (https://cache.media.enseignementsup-recherche.gouv.fr/file/loi_programmation_pluriannuelle/46/4/RAPPORT_FINAL_GT2_Attractivite_des_emplois_et_des_carrieres_1178464.pdf) pour préparer la Loi de programmation pluriannuelle de la recherche combattue en ce moment par un très grand nombre de chercheur·es et enseignant·es en France.

      [11] Voir une liste non exhaustive d’actions et réflexions dans le monde académique européen : https://academia.hypotheses.org/lheure-est-greve/dissent-in-european-higher-education

      http://www.riurba.review/2020/03/comprendre-le-neoliberalisme-universitaire-francais-a-partir-de-la-suisse

    • Our petition is in the National Council – we need you now !

      Dear Supporters,

      Two weeks ago our petition was discussed by the Science, Education and Culture Committee of the National Council (WBK-NR/CSEC-CN: https://www.parlament.ch/en/organe/committees/specialist-committees/committees-secc): It accepted the concerns of our petition and for the first time, a political body recognizes the urgency of the need for a culture change at higher education institutions in Switzerland (https://www.parlament.ch/press-releases/Pages/mm-wbk-n-2022-04-29.aspx?lang=1033).

      Accordingly, it proposes to the National Council to instruct the Federal Council (Bundesrat / Conseil fédéral) as follows (https://www.parlament.ch/de/ratsbetrieb/suche-curia-vista/geschaeft?AffairId=20223390):

      - The Federal Council needs to conduct a detailed investigation and issue a report on questions of precariousness and equal opportunity for the mid-level staff at Swiss higher education institutions.
      – The Federal Council needs to examine whether a significant number of stable positions for postdoctoral researchers can be created.

      This is excellent news and an essential step towards a sustainable change in the academic system of Switzerland. However, the National Council (Nationalrat / Conseil national) still needs to vote on the committee’s proposal – and if the proposal is rejected, it could throw us back to square one.

      This means we need you NOW to convince members of the National Council to vote in favor of the committee’s postulate: you need to explain to your representatives at the National Council what the situation is like at Swiss higher education institutions, what the lack of long-term perspectives means, and why we need the culture and structures for mid-level staff to change now: for better teaching, research, and working conditions!

      - If you have connections to members of the National Council, please reach out to them personally and explain what needs to change and why.
      – If you don’t have any direct contacts, write to them by snail mail, by e-mail, or reach out via social media. Both as individuals and, if you are affiliated with any academic associations, in the name of your associations.

      The politicians need to know now that these concerns and issues are not just lamented by a small group of people – but are widespread and change is absolutely necessary! Coordinated action across the Swiss higher education institutions and across all the research fields can now build an unprecedented momentum in this year-long battle.

      We have prepared a list of reasons (https://campaign.petition-academia.ch/benefits-of-more-permanent-positions) and a document of principles and measures (https://campaign.petition-academia.ch/principles-and-measures) that will help you become a well-informed advocate for structural change in the Swiss higher education system in a matter of minutes. And of course, get in touch with us if you have further questions about what you can do to advocate for a better future for Swiss higher education institutions.

      We know you all have a lot on your plate, but please make sure you find a minute to fight for change – for yourself and for all of us!

      With our very best of wishes,

      Your Petition Committee

      P.S. for Early Career Researchers: Please also get involved in your mid-level staff association or in the Petition Committee – we desperately need more hands on deck to manage the workload!

      Reçu via la mailing-list de la pétition, le 11 mai 2022

    • Postulat CSEC-N.
      Pour l’égalité des chances et le soutien de la relève scientifique

      Roth Pasquier Marie-France (M-E, FR), pour la commission :

      Discutés depuis de nombreuses années, les enjeux structurels des hautes écoles suisses sont revenus sur le devant de la scène ces derniers mois, à la suite de la réalisation de plusieurs enquêtes et la publication de rapports démontrant la précarité dans laquelle évolue la majorité du corps intermédiaire, à savoir les doctorantes et doctorants, les assistantes et assistants, les postdoctorants, ou encore les chargés de cours dans les hautes écoles universitaires suisses.
      Les récentes pétitions 21.2026 et celle de la Session des femmes 21.2051 sont là pour nous le rappeler. Leurs demandes se basent sur la réalité du terrain et elles sont d’autant plus légitimes qu’elles se fondent sur des rapports très complets et fournissent un certain nombre de recommandations, comme le rapport de l’Académie suisse des sciences humaines et sociales de 2018 et, plus récemment, celui de l’OCDE.
      Afin de faire un état des lieux de la question, la Commission de la science, de l’éducation et de la culture a entendu le 28 avril un large panel d’acteurs et actrices du domaine, à savoir des représentants du rectorat de l’Université de Genève, qui ont notamment présenté l’enquête menée en 2021 auprès du personnel de leur université, ainsi que d’Actionuni le corps intermédiaire académique suisse, de Swissuniversities et du Fonds national suisse de la recherche scientifique.
      Agir contre la précarité et les inégalités dans la carrière académique en créant un nombre conséquent de postes stables n’aura pas pour conséquence une baisse de la production scientifique, bien au contraire. En effet, les hautes écoles suisses changent progressivement de paradigme pour mesurer la performance scientifique, conscientes de l’influence trop importante des méthodes de calcul, tels que le nombre de publications ou de citations ou l’impact des revues scientifiques.
      Tant le Fonds national suisse que Swissuniversities ont en effet signé le texte appelé Dora (San Francisco Declaration on Research Assessment) dont l’objectif est d’améliorer l’équité de la sélection des scientifiques et de mieux tenir compte des diverses trajectoires professionnelles.
      Or, si l’évaluation de la performance scientifique évolue, il est nécessaire de l’accompagner par des mesures politiques adéquates. La stabilisation de certains postes précaires pourrait permettre de donner plus de temps à la recherche, de réduire la part de bureaucratie liée au turnover trop important dans les équipes de recherche et de favoriser les projets collaboratifs et interdisciplinaires. Rappelons que 80 pour cent du personnel scientifique, soit environ 40 000 personnes, est engagé sur des contrats à durée déterminée. Il n’est certes pas souhaitable de transformer tous les postes à durée déterminée en postes stables, mais bien de pallier le déséquilibre actuel entre les deux catégories pour résoudre les problèmes que celui-ci induit. La possibilité de s’inspirer du modèle de structure des postes académiques anglo-saxon qui connaît une plus grande diversité de postes stables non professoraux doit par conséquent être étudiée.
      De plus, l’égalité des chances au sein de la relève académique et en particulier l’augmentation du nombre de femmes dans le corps professoral n’est pas encore une réalité malgré une volonté commune et des mesures mises en place en la matière. Beaucoup de femmes quittent le monde académique lors du passage d’un poste instable vers un poste stable avec des conséquences négatives, tant au niveau financier qu’en matière d’employabilité future de la personne que pour la haute école. Comme les opportunités d’accéder à un poste stable sont rares, la précarité est également un terreau fertile pour les discriminations de genre, le harcèlement et le mobbing. Cette situation conduit la majeure partie des chercheurs et chercheuses à renoncer à une carrière académique faute de réelles possibilités de se projeter dans l’avenir. Elle ternit également l’image de nos hautes écoles.
      Pour atteindre ces objectifs, il est important que la Confédération assume le leadership en octroyant un financement pérenne de ces postes via le financement de base des hautes écoles, incitant ainsi les cantons à revoir la composition du personnel académique dans les hautes écoles. Un financement de l’ensemble des hautes écoles permettra de favoriser l’égalité de traitement au niveau national et ne créera pas de concurrence entre elles en termes d’attractivité de l’emploi, ce qui, globalement,les renforcera.
      Souhaitant s’exprimer en faveur d’un changement de culture dans les hautes écoles universitaires, la commission a décidé, par 15 voix contre 10, de déposer ce postulat de commission qui charge le Conseil fédéral d’établir un rapport détaillant l’état actuel des questions d’égalité, de précarité et de relève académique au niveau du corps intermédiaire des hautes écoles suisses.
      Estimant que les mesures que les hautes écoles universitaires ont engagées jusqu’à présent sont suffisantes, une minorité s’y oppose.
      Par cette décision, la commission a donné suite aux deux pétitions précitées. La majorité de la commission vous remercie d’adopter son postulat.

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      Locher Benguerel Sandra (S, GR), für die Kommission :

      Anlässlich der Beratung der Petition der Frauensession „Für Chancengleichheit und die Förderung des akademischen Nachwuchses“ und der Petition „Für mehr Festanstellungen im akademischen Bereich“ hat sich unsere Kommission mit einem Mehrheitsbeschluss von 15 zu 10 Stimmen dafür ausgesprochen, den beiden Petitionen in Form des vorliegenden Postulats Folge zu geben.
      In diesem wird der Bundesrat beauftragt, eine Bestandsaufnahme zu den Themen Prekarität, Gleichstellung und akademischer Nachwuchs zu machen. Dies soll geschehen unter dem Einbezug der Kantone, und ganz wichtig war für die Kommission auch, dass das im Zusammenhang mit der BFI-Botschaft 2025-2028 erfolgt.
      Weshalb braucht es dieses Postulat? Nachdem mehrere Umfragen und Analysen durchgeführt wurden, zeigt sich, in welch prekären Arbeitsbedingungen und Anstellungsverhältnissen gerade die Mitarbeitenden des Mittelbaus der Universitäten angestellt sind. Dabei ist die Situation alarmierend: Für 80 Prozent des wissenschaftlichen Personals, also für über 40 000 Arbeitnehmende, sind befristete Verträge die Norm. Zum Vergleich: In Frankreich und England beträgt dieser Wert lediglich 30 Prozent. Oft sind die von den Universitäten für Forschungsstellen angebotenen Gehälter niedrig und erlauben nur einen Lebensstandard auf tiefem Niveau. Die Schweizerische Akademie der Geistes- und Sozialwissenschaften fasst das Problem in ihrem Bericht „Next Generation“ wie folgt zusammen: „Über viele Jahre wissen bestens qualifizierte Akademikerinnen und Akademiker nicht, ob sie eine gesicherte Existenz und eine Zukunftsperspektive im Wissenschaftssystem haben.“ Frauen sind von diesem Phänomen besonders betroffen, da sie auf den höheren Stufen massiv untervertreten sind.
      Und es gilt nicht zu negieren: Die Anstrengungen, die in den letzten Jahren von allen Beteiligten unternommen wurden, und auch der geäusserte Wille dazu zeigen ganz sicher in die richtige Richtung. Aber wir sind eben noch nicht am Ziel, und es besteht Handlungsbedarf. Daher brechen Frauen ihre wissenschaftliche Laufbahn öfter ab, und nur wenige arbeiten in Kaderfunktionen, obwohl der Anteil an Doktorierenden bei den Frauen gleich hoch ist wie derjenige der Männer.
      Dies schwächt das Potenzial unserer Wissenschaft und somit auch den Wirtschaftsstandort Schweiz. Einer der Hauptgründe der Untervertretung der Frauen ist, dass sie im entscheidenden Alter zwischen 25 und 45 Jahren einem extrem hohen Publikationsdruck ausgesetzt sind, und dies eben in prekären Arbeitsverhältnissen.
      Aufgrund dieser Situation verlassen viele Forschende in der Schweiz ihre akademische Laufbahn vorzeitig. Dies hat vielseitige Auswirkungen und Folgen. Während die betroffenen Arbeitnehmenden Schwierigkeiten haben, ihre Erfahrungen bei einem Wechsel in einen anderen Beruf geltend zu machen, verlieren die Universitäten und letztendlich die Wirtschaft hochqualifizierte Personen. Diese hohe Fluktuation bedeutet eine Talentabwanderung und dadurch eine Verschlechterung der Qualität der Forschung in der Schweiz. In Anbetracht der Nichtassoziierung der Schweiz an Horizon verschärft sich diese Brisanz derzeit.
      Eine Kommissionsminderheit ist der Ansicht, dass es dieses Postulat nicht braucht, weil bereits genügend auf den verschiedenen Ebenen getan wird. Die Kommissionsmehrheit ist jedoch der Überzeugung, dass es entscheidend ist, dass wir jetzt hier eingreifen, damit wir den wissenschaftlichen Nachwuchs an unseren Universitäten stärken.

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      Wasserfallen Christian (RL, BE) :

      Das Postulat fordert ja im Wesentlichen einen Bericht und beinhaltet auch eine Aufforderung, im Hochschulbereich viel mehr an Festanstellungen zu denken. Ich war persönlich auch Angestellter im Mittelbau einer Fachhochschule. Dort hatten wir auch keine unbefristeten Anstellungsverträge, und das ist auch gut so.
      Warum ist das gut so? Die Forschung ist halt wirklich ein Geschäft, das projektorientiert funktioniert. Es gibt Leute, die sich für einen Forschungsgegenstand, für einen Entwicklungs- oder Innovationsgegenstand interessieren. Diese haben ein Projekt, das an den Universitäten finanziert wird, z. B. durch die Grundfinanzierung; vielleicht ist noch ein Nationalfondsbeitrag dabei, bei den Fachhochschulen vielleicht noch ein Innosuisse-Beitrag. Irgendwann ist das Projekt fertig. Dann muss man sich die Frage stellen: Will ich weiter an der Hochschule bleiben? Dann käme ein nächstes Projekt, das finanziert werden muss. Oder verlasse ich die Hochschule und gehe in die Privatwirtschaft arbeiten?
      Das, was Sie hier mit Festanstellungen schaffen wollen, widerspricht diesem dynamischen System diametral. Denn was machen die Hochschulen schlussendlich? Sie stellen möglichst viele Leute unbefristet fest an. Diese Leute werden dann einfach im Betrieb bleiben. Es gibt andere, neue Projekte mit Untersuchungs- und Forschungsgegenständen, für die die betroffenen Personen vielleicht gar keine Expertise, kein Interesse haben. Aber die Hochschulen haben eine riesige Payroll mit Leuten, die sie fest angestellt haben, und die dann wahrscheinlich beinahe unkündbar werden.
      Was passiert? Wenn dann neue Themen aufkommen, wenn neue Projekte kommen, junge Forscherinnen und Forscher in ein Team kommen wollen, dann müssen die Hochschulen sagen: Entschuldigung, wir haben so viele Festangestellte, wir können Sie jetzt nicht gebrauchen; es tut uns leid, wir könnten die Löhne nicht mehr bezahlen.
      Vor genau diesem Problem werden die Vertreterinnen und Vertreter einer Hochschulleitung operativ stehen. Wie wollen sie all die Festanstellungen finanzieren und dann gleichzeitig immer wieder neue Leute dazu nehmen, die wiederum fest angestellt werden? Irgend einmal ist das Team einfach zu gross, und sie haben viele Leute, die vielleicht nicht einmal mehr am Projekt arbeiten.
      Wovor ich auch warne: Sie schaffen mit diesen Festanstellungen im universitären, akademischen Nachwuchsbereich auch Ungleichheiten innerhalb des Hochschulraumes. So ist beispielsweise die Einwerbung von Drittmitteln, also Mitteln, die aus der Industrie, aus der Wirtschaft kommen, bei Fachhochschulen Verpflichtung. Das ist ein Auftrag innerhalb des Leistungsauftrages von Fachhochschulen. In Universitäten haben Sie keine Verpflichtung, Drittmittel einzuwerben. Dort haben wir schon die Problematik, dass sich dann die einen über Drittmittel finanzieren müssen, während die anderen mit Grundbeiträgen dann einfach von Festanstellungen profitieren, was wiederum Ungleichheiten schafft.
      Es ist dann vielleicht auch nicht immer zielführend, alle Leute festangestellt in eine Akademikerkarriere hineinzubugsieren, wenn sie sowieso keine Chance haben, auf der Karriereleiter nach oben zu kommen. Es sind Topleute. Vielleicht entsteht dann auch ein gewisser Druck, zu sagen: Ich verlasse die Hochschule, die Universität oder die Fachhochschule und gehe in die Privatwirtschaft. Das ist auch ein Ziel des Hochschulraumes. Ein Ziel des Hochschulraumes ist, dass man gute Leute mit einem tertiären Abschluss für die Wirtschaft einsetzen kann. Es kann nicht darum gehen, alle möglichen Personen dann mit Festanstellungen fast zwangsweise im universitären oder im Fachhochschulprozess zu behalten. Wir wollen die besten Leute dann auch entsprechend in privatwirtschaftlichen Tätigkeiten, in Führungspositionen sehen.
      Noch ein Wort zur Aussage, es sei alles so rückständig: Ich habe mehrere Projekte begleiten können und war bei einigen ziemlich nahe dran. Es gibt überall die Möglichkeit von Tenure Tracks. Fast in allen Hochschulen gibt es Tenure Tracks. Es gibt sogenannte Graduate Schools, in welchen klare Richtlinien in Bezug auf die Leistung und die Qualität bestehen, die man erbringen muss, und in welchen man Karriereschritte in dem Sinne mit Leistung auch erreichen kann.
      Das Letzte, was ich dazu noch sagen will: Wir hatten im Parlament damals auch mit dem Bundesrat zusammen insofern einen Grundkonsens, als beim Hochschulförderungs- und Koordinationsgesetz die Hochschulen selber sagen, was für Mittel und Entwicklungsschritte sie brauchen und was das in der BFI-Botschaft dann kostet. Was Sie hier machen wollen, liebe Kolleginnen und Kollegen der Mehrheit, ist eigentlich, die Anstellungsbedingungen in den Hochschulen über einen Parlamentsentscheid zu bestimmen. Entschuldigung, aber das ist ein Mikromanagement, das man im Hochschulbereich, der so dynamisch ist, nicht zulassen darf.
      Deshalb bitte ich Sie, auch die Hoheit der kantonalen Hochschulen zu respektieren und diesen Vorstoss abzulehnen.

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      Python Valentine (G, VD) :

      Cher collègue Wasserfallen, vous avez évoqué le fonctionnement par projets des hautes écoles et universités.
      Que faites-vous de la mission principale de ces institutions, qui est la transmission du savoir ? Nous avons vu en commission que cette proportion trop importante de contrats à durée déterminée les empêchait de remplir leur mission si importante qui est de transmettre le savoir.

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      Wasserfallen Christian (RL, BE) :

      Nein, da habe ich gar keinen Dissens. Aber die Frage ist doch, ob Sie das in einem dynamischen Umfeld erreichen wollen, in dem es Projekte, verschiedene Bereiche und Forschungsgegenstände gibt, die dann halt wieder einmal beendet sind, worauf etwas Neues kommt. Dass Sie das immer mit den gleichen Leuten machen wollen - das ist ja Ihr Ziel, die Leute sollen einfach im System bleiben, unabhängig vom Gegenstand des Projektes, das sie bearbeiten -, widerspricht diametral den Prinzipien von Wissensaustausch und Wissensaufbau. Denn dann haben Sie immer die gleichen Leute an der Universität. Vielleicht sind das dann nicht einmal die besten. Das ist dann noch eine andere Fragestellung.
      Aber wenn Sie wirklich die besten Leute für die jeweilige Materie an den Universitäten haben wollen, dann dürfen Sie unmöglich zum Schluss kommen, dass man möglichst viele Festanstellungen machen sollte. Denn dann verhindern Sie, dass Nachwuchs nachkommt. Wenn in einem Projekt schon drei Leute arbeiten und noch eine vierte oder eine fünfte Person hinzukommen soll, wie wollen Sie das dann finanzieren? Das können Sie nicht finanzieren, oder Sie haben dann sehr viele Leute in einem Projekt, das keinen Output mehr hat und bei dem sich die Leute die Untersuchungsgegenstände gegenseitig wegnehmen. Das ist einfach keine gute Idee, Frau Kollegin!

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      Parmelin Guy, conseiller fédéral :

      Le Conseil fédéral partage l’avis de la commission sur l’importance de la relève scientifique et de ses conditions de travail, ainsi que sur l’égalité des chances. Il rappelle que ce domaine est de la compétence des hautes écoles et du Conseil des écoles polytechniques fédérales. Ces dernières années, les hautes écoles ont pris de nombreuses mesures. La Confédération a toujours soutenu leurs efforts et elle continue de le faire par les programmes du Fonds national suisse de la recherche scientifique, dans le cadre des messages FRI, avec un financement de base extrêmement solide et des contributions liées à des projets bien ciblés.
      Ces efforts portent leurs fruits avec des mesures prises sur plusieurs plans - la situation de la relève, il faut bien le constater, étant très hétérogène. Citons notamment l’introduction de la fonction de professeur assistant avec « tenure track », qui représentait à la fin 2020 7,5 pour cent du corps professoral, ce qui se rapproche de l’objectif de 10 pour cent fixé dans le message FRI 2017-2020.
      Cependant, la grande majorité de la relève ne pourra entreprendre une carrière académique, mais elle jouera un rôle important en tant que spécialiste pour la société, pour l’économie. C’est pourquoi les universités ont pris des mesures également pour l’orientation de carrière de manière générale. Pour autant, l’encouragement de la relève doit se poursuivre en vue de la prochaine période FRI également. La Confédération l’a explicitement intégré dans ses mandats au Conseil des EPF et au FNS. La Conférence suisse des hautes écoles (CSHE) l’a fait dans son mandat à Swissuniversities pour la présentation cet été des planifications stratégiques respectives 2025-2028.
      Toutes ces mesures montrent que, dans leurs sphères de compétence, tant les hautes écoles que la Confédération et les cantons poursuivent leur engagement en faveur de l’encouragement de la relève et vont le continuer durant la période 2025-2028.
      Pour ces raisons, le Conseil fédéral estime que des investigations supplémentaires, avec un rapport, n’apporteraient pas de réelle plus-value. Il vous propose donc de ne pas accepter ce postulat.

      https://www.parlament.ch/fr/ratsbetrieb/amtliches-bulletin/amtliches-bulletin-die-verhandlungen?SubjectId=57320&fs=e&s=cl

  • Question écrite urgente Fonctions et rémunérations à l’#Université_de_Genève

    Le personnel de l’UNIGE est composé d’un côté, du personnel administratif et technique, et, de l’autre, des professeur·e·s, des collaboratrices et collaborateurs de #recherche et d’#enseignement. Ces deux corps ne sont pas régis par les mêmes dispositions légales. En effet,le corps professoral et le corps des collaboratrices et collaborateurs de l’enseignement et de la recherche sont soumis aux articles 126, 139, 140, 141, 142, 143 et 144 de la LIP et aux dispositions de la LTrait. Pour le surplus, les prescriptions concernant les procédures d’engagement, les procédures de renouvellement, leurs droits et devoirs, ainsi que toutes les autres prescriptions nécessaires concernant leur statut sont fixées dans le règlement interne sur le personnel. Le corps du personnel administratif et technique, quant à lui, est soumis aux dispositions de la LPAC et de la LTrait et à leurs règlements d’application.

    Compte tenu des éléments ci-dessus, et de la diversité des fonctions exercées par l’ensemble du personnel de l’Université de Genève et des hautes écoles spécialisées, je prie le Conseil d’Etat de bien vouloir m’informer :
    1) de l’ensemble des fonctions exercées aussi bien par les corps professoraux et intermédiaires que par le personnel administratif et technique ;
    2) du niveau de #rémunération attribué à chaque fonction en explicitant les raisons pour lesquelles une #classe_salariale a été choisie plutôt qu’une autre.

    Je remercie, par avance, le Conseil d’Etat pour ses réponses

    https://ge.ch/grandconseil/data/texte/QUE01429.pdf
    #Genève #université #précarité #corps_intermédiaire

    • Question écrite urgente Origine des #financements des postes à l’Université de Genève

      Cette question urgente écrite se place dans la continuité de ma question relative à la typologie des contrats et de taux d’activité à l’UNIGE. Tout comme je souhaitais avoir une vue précise de la nature de ces derniers, je souhaite, à présent, que le Conseil d’Etat me renseigne sur l’origine des financements et la nature des contrats qui en découlent, notamment en :
      1) m’indiquant la proportion de financements provenant de fonds nationaux et internationaux (DIP, FNRS, Commission européenne, etc.), ainsi que leurs montants ;
      2) m’indiquant les types de contrats et les barèmes salariaux qui leur sont appliqués.
      Je remercie, par avance, le Conseil d’Etat pour ses réponses.

      https://ge.ch/grandconseil/data/texte/QUE01431.pdf

    • Les réponses du conseil d’Etat :

      Réponse du Conseil d’Etat à la question écrite urgente de Mme Amanda Gavilanes : Fonctions et rémunérations à l’Université de Genève

      https://ge.ch/grandconseil/data/odj/020307/QUE01429A.pdf

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      Réponse du Conseil d’Etat à la question écrite urgente de Mme Amanda Gavilanes : Origine des financements des postes à l’Université de Genève
      https://ge.ch/grandconseil/data/odj/020307/QUE01431A.pdf

  • TRIBUNE #Covid-19 : l’impératif coopératif et solidaire

    Nous, acteurs, chercheurs, élus, territoires et réseaux de l’ESS des Hauts-de-France appelons à un #engagement véritablement coopératif et solidaire pour sortir par le haut de cette #crise sans précédent.

    Les crises se succèdent à un rythme effréné

    En un temps court, nos sociétés ont été amenées à faire face à une succession de crises majeures que l’on songe à la crise financière internationale de 2008, à la crise sociale et démocratique des gilets jaunes depuis 2018, à la crise écologique qu’incarnent le changement climatique et l’effondrement de la biodiversité. L’arrivée et la diffusion mondiale du coronavirus fin 2019 et les réponses qui ont été fournies ont cette fois provoqué une crise multidimensionnelle sans précédent.

    À chaque crise, l’État est appelé à la rescousse : il retrouve de sa superbe, n’est plus conspué ni par ceux qui d’habitude idolâtrent la privatisation des gains ni par ceux qui vantent les bienfaits de l’austérité. À chaque crise, qui provoque un accroissement effroyable des inégalités (sociales, territoriales, de logement etc.), des appels solennels à la solidarité et à la coopération sont lancés. Quelques actes philanthropiques trouvent un large écho dans la presse : tel grand groupe décide de réorienter une ligne de production vers des produits de première nécessité sanitaire ; tel autre achète « à ses frais » des équipements en Chine ou ailleurs ; tel autre encore réduit la part des dividendes qui seront versés à ses actionnaires, tandis qu’il profite par ailleurs du filet de protection sociale du chômage partiel assuré par l’État. Telle grande fortune appelle aussi à une redistribution ponctuelle des revenus (souvent financiers) engrangés.

    L’économie sociale et solidaire, un acteur discret de réponse à ces crises

    Une partie de l’économie pourtant, fait de ces appels, là-bas ponctuels, le cœur structurel de son organisation et de son activité du quotidien. Crise ou pas crise, les initiatives solidaires, l’économie sociale et solidaire, les communs interrogent le sens de ce qu’ils réalisent, orientent leurs productions vers des activités d’utilité sociale, qui répondent à des besoins écologiques et sociaux, fondent leurs décisions sur des principes égalitaires, font de la solidarité et de la coopération la grammaire de leur dynamique.

    De nombreuses initiatives citoyennes, comme autant de solidarités auto-organisées, ont été réactives pour répondre à la crise. Souvent à bas bruit, elles ont abattu, et abattent, un travail considérable pour pallier les défaillances industrielles, et assurer, par exemple, la fabrication de masques via de simples machines à coudre, et parfois via des FabLabs et tiers lieux. Des acteurs de l’économie sociale et solidaire jouent un rôle de proximité dans le déploiement des circuits courts alimentaires, proposent des paniers de fruits et légumes en zones urbaines. Des actions autour de l’alimentaire sont démultipliées grâce à des acteurs de tiers lieux en lien avec des métropoles, ou proposent des solutions de plateformes type « open food network ». Des associations maintiennent une continuité des services publics dans le sanitaire et social malgré les risques de non distanciation physique, qu’on songe à l’aide à domicile, aux Ehpad gérés de manière associative, aux IME, aux maisons d’accueil spécialisées, dont beaucoup ont décidé de rester ouverts. Des associations continuent de défendre les sans-abris et les réfugiés, d’autres encore structurent l’entraide de proximité au quotidien. Tous les secteurs économiques sont durement touchés. Les activités culturelles et artistiques sont parmi les plus affectées. Seuls les réseaux de coopération et de solidarité leur permettent de ne pas disparaître de l’espace public. Dans l’urgence de leur survie, et conscientes de leur forte utilité sociale, certains de ses acteurs nouent des appuis politique et économique avec l’économie sociale et solidaire.

    L’État et les collectivités locales et territoriales savent bien d’ailleurs, en temps de crise, qu’ils peuvent compter sur cette économie solidaire de proximité, et plus largement sur ce tissu socioéconomique territorial, pour en amortir les effets, tandis que les mêmes ont parfois déployé une énergie non dissimulée pour réduire, avant la crise, leurs moyens d’agir et l’ont parfois instrumentalisée ici ou là comptant sur elle pour maintenir une paix sociale à moindres coûts.

    Quelles alternatives ?

    Dans quelques semaines ou quelques mois, chacun des grands acteurs économiques multinationaux espérera la reprise du « monde d’avant », un business as usual qui nous a pourtant conduits dans cette situation. Las. Les crises multiples traversées, et celles qui se succéderont certainement dans les années à venir, rendent urgent de repenser l’économie autrement. Mais vraiment autrement. Il est urgent de remplacer les dogmes du vieux monde par de nouvelles manières de penser et de pratiquer l’économie et par de nouvelles manières de vivre la démocratie. Cela est possible. L’économie sociale et solidaire en est un témoin en actes et un acteur décisif de cet après crise. Le logiciel de l’économie « conventionnelle » est suranné : logiciel de la croissance, logiciel du tout marché, logiciel techno-optimiste : non ce n’est pas dans la croissance pour la croissance, dans le marché et dans le lucre qu’on trouvera le salut de tous nos maux. Cette crise en est le plus spectaculaire contre-exemple.

    Il faut donc réhabiliter l’économie soutenable comme organisation sociale qui se donne les moyens de répondre aux besoins sociaux tout en prenant soin de ses patrimoines, écologique, social, démocratique.

    Faire toute sa place aux « corps intermédiaires »

    Les différentes crises révèlent aussi les faiblesses de nos pratiques de la démocratie. En se privant des expertises et des expériences sociotechniques et politiques des acteurs de terrains, des réseaux, des corps intermédiaires, l’État finit par produire des politiques publiques hors sol ou à rebours des urgences. Les associations écologistes alertent depuis de nombreuses années sur l’urgence climatique ; les acteurs du médico-social ne cessent d’exprimer, et bien avant le Covid-19, le manque de moyens pour faire un vrai travail de soin et de care ; les acteurs de la recherche et de la médiation scientifique en lien étroit avec l’économie sociale et solidaire contribuent à éclairer le débat et à redonner à la science sa juste place dans la société : celle qui permet le maintien d’un esprit critique ; les acteurs de proximité de l’économie sociale et solidaire, alertent depuis longtemps sur la fracture sociale (et numérique) à l’origine du mouvement des Gilets Jaunes.

    L’expertise, le regard et l’avis de tous ces corps intermédiaires, constitués de citoyens organisés et structurés, devront être pris en compte dans les choix de politiques publiques de demain.

    Démocratiser et relocaliser l’économie

    Par-dessus tout, il faut démocratiser les économies : ouvrir des espaces de délibération sur l’identification des activités essentielles, sur le pilotage des politiques publiques, en particulier locales ou sur l’impact environnemental et social des entreprises. Il faut repenser la hiérarchie des priorités économiques. Cette idée n’est pas nouvelle : au Québec, dès 1997 un collectif de l’éducation populaire, le « Collectif pour un Québec sans pauvreté » propose au ministre des Finances de l’époque l’élaboration d’un « produit intérieur doux » : il s’agissait, par la délibération démocratique, de trier les activités utiles socialement des activités nuisibles pour les sociétés. Il s’agissait aussi d’appeler à identifier des activités contributrices au bien-être social et qui étaient ignorées des comptes. De nouvelles initiatives vont dans ce sens aujourd’hui et réclament des délibérations collectives pour définir l’utilité sociale des activités.

    La démocratie ne doit plus non plus rester aux portes de l’entreprise. Il est temps de valoriser les gouvernements d’entreprise qui s’appuient sur un véritable équilibre des pouvoirs, qui rénovent les pratiques managériales et qui réinterrogent le sens du travail humain. L’expérience d’une partie des coopératives, des SCIC, CAE etc., qui sont autant de démarches coopératives et de fabriques sociales démocratiques, permet de construire les capacités socio-économiques locales dont les territoires et leurs écosystèmes ont besoin.

    La relocalisation de la production ne doit pas être synonyme de repli sur soi. L’impératif coopératif et solidaire implique un soutien massif porté, notamment, aux systèmes de santé des pays du Sud. Grands perdants de la mondialisation ils seront les plus durement touchés, à terme, par cette crise sanitaire, comme ils le sont et le seront par la crise écologique. Face aux tentations identitaires et autoritaires, ces valeurs et pratiques de solidarité internationale sont une urgence.

    Les activités du care

    Les activités de service de care et de soin, d’intérêt général ne doivent plus être mises entre les mains du marché. Il n’est pas besoin d’épiloguer, la fuite en avant du tout marché pour les activités sociales montre toutes ses failles. Il faut appeler à des partenariats durables État, collectivités locales et territoriales et ESS pour la création et le financement d’un service public du grand âge et de la perte d’autonomie : il doit être financé publiquement et géré par des organismes publics ou à but non lucratif. Il doit permettre une revalorisation structurelle des métiers dont la crise a montré de manière éclatante toute la nécessité, alors qu’ils sont souvent les moins bien considérés et les moins bien rémunérés.

    Coopérer et être solidaire

    Il faut appeler à une coopération et une solidarité plutôt qu’une concurrence et une compétitivité qui loin d’amener le bien-être s’avèrent mortifères. La crise écologique rend d’autant plus urgente et nécessaire la remise en cause de ce modèle. Les initiatives types pôles territoriaux de coopération économiques (PTCE) devront être consolidées, étendues, enrichies. Lorsqu’ils jouent vraiment la carte de la coopération, ils deviennent de véritables projets d’avenir. Ils pourront s’appuyer sur les initiatives solidaires et les communs qui s’expérimentent en continu partout sur les territoires. Les monnaies locales complémentaires pourront aussi en être un vecteur innovant, un repère utile pour orienter production et consommation vers des biens et services soutenables.

    Bien sûr il faut faire tout cela sans angélisme. Si l’économie sociale et solidaire est souvent exemplaire, elle n’est pas toujours exempte de critiques. Des financements, devenus scandaleusement exsangues, ont conduit certains acteurs à l’oubli du projet associatif, à la soumission volontaire à la concurrence, à l’acceptation de la précarisation de l’emploi. Tout cela a parfois pris le pas sur l’affirmation du projet politique et sur la coopération et la solidarité.

    C’est la raison pour laquelle il faut en appeler à des coopérations avec l’État, les collectivités locales et les entreprises locales reconnaissant véritablement les fondements et pratiques de l’économie sociale et solidaire. L’ESS doit aussi se mobiliser, avec d’autres forces sociales, pour éviter un retour au vieux monde et impulser sur une large échelle les dynamiques et les initiatives dont elle est porteuse. La mobilisation doit s’opposer au détricotage de la protection sociale, des solidarités locales, des droits démocratiques. En bref. Elle doit être un appel à prendre soin et développer les communs sociaux des territoires.

    Les crises qui ne manqueront pas d’arriver rendent cette mobilisation impérative.

    Les réseaux, acteurs, personnes signataires du présent texte sont conscients de l’immensité de la tâche, et sont convaincus que seule une coopération de tous les acteurs permettra d’infléchir le mouvement, et d’obtenir des décisions utiles à tous les niveaux politiques, institutionnels et sociaux nécessaires.

    Ils s’emploient à en concrétiser les engagements au sein de leurs réseaux par leurs initiatives respectives.

    https://chairess.org/tribune-covid-19-limperatif-cooperatif-et-solidaire
    #recherche #le_monde_d'après #solidarité #ESS #philanthropie #redistribution #alternative #business_as_usual #démocratie #économie #croissance #économie_soutenable #corps_intermédiaires #expertise #relocalisation #relocalisation_de_l'économie #éducation_populaire #produit_intérieur_doux #bien-être_social #utilité_sociale #care #soin #coopération #concurrence #compétitivité #monnaies_locales #communs #commons

  • Une #relève académique en #souffrance

    Il est urgent que le Conseil fédéral, le FNS, les universités et HES prennent au sérieux le #mal-être profond des doctorants, post-doctorants, enseignants et chercheurs, et qu’ils en tirent les conséquences en matière de #politique_de_la_recherche, écrivent cinq post-doctorants en sociologie de l’Université de Neuchâtel.

    Le monde académique est devenu un environnement de #travail toxique. L’article de la Tribune de Genève intitulé « Burn-out en série chez les chercheurs genevois » (https://www.tdg.ch/geneve/actu-genevoise/burnout-serie-chercheurs-genevois/story/10365762) (8.1.2020) offre un témoignage éclairant sur une réalité méconnue. Il souligne que les #conditions_de_travail très précaires sont le lot commun des doctorant-e-s, post-doctorant-e-s et autres enseignant-e-s et chercheurs-euses réuni-e-s sous l’appellation de « #corps_intermédiaire » – et ce pendant de longues années : contrats à durée déterminée et à temps partiel, salaires insuffisants, dépendance personnelle aux professeur-e-s, problèmes de management, inégalités de traitement, harcèlement, multiplication des #burn-out. Mais comment en est-on arrivé là ? Cette réalité relève d’un #problème_structurel qu’il est nécessaire de prendre à la racine afin d’y apporter des réponses.

    L’#effet_Bologne

    Le système académique international a connu une restructuration profonde avec la mise en place du #processus_de_Bologne. Celui-ci a permis de créer un espace européen de l’enseignement supérieur en mettant en #concurrence les universités. Dans ce contexte, le Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS) se donne pour mission d’encourager la #compétitivité et la mise en réseau de la recherche scientifique suisse au niveau international (art. 1 de ses statuts). Au sein des universités et hautes écoles spécialisées (HES), dont la marge de manœuvre se réduit, cela s’est traduit par une mise en concurrence extrême des chercheurs-euses à l’échelle internationale. Pour espérer trouver une stabilité professionnelle après le doctorat, il est désormais indispensable de disposer d’articles dans des revues prestigieuses, évalués de façon anonyme, suivant un processus long et pénible. Sans compter que l’#anglais (et la forme d’#écriture_scientifique_standardisée) a pris le dessus sur les langues nationales. Individualisée, la #performance est mesurée d’après des critères précis, qui imposent à chaque chercheur-euse d’indiquer explicitement dans son CV sa « #productivité_scientifique » (sic). L’#impact_factor (citations des travaux par les pairs) détermine toujours les chances d’obtention d’une chaire, peu importe s’il conduit à l’auto-référentialité ou à la multiplication d’articles sans plus-value pour la science.

    Les effets de cette #mise_en_concurrence sont néfastes tant pour la #santé des chercheurs-euses que pour la qualité des connaissances produites. Les #rapports_de_travail se dégradent fortement. Il n’est pas rare qu’un-e collègue de bureau soit vu-e comme un-e concurrent-e direct-e. Pour répondre aux critères d’éligibilité, il faut travailler régulièrement le soir et le week-end. L’injonction d’une #mobilité_internationale favorise des profils conjugaux particuliers, au risque d’impliquer le renoncement à une #vie_familiale et d’accroître les #inégalités_de_genre. Les burn-out en série – qui connaissent une forte hausse généralisée (NZZaS, 12.1.2020) – témoignent de la #solitude dans laquelle les #souffrances sont vécues. Une situation renforcée à l’#université par l’absence d’organisations de défense collective de type syndical.

    Les mécanismes de concurrence

    Pour ces différentes raisons, il nous semble de plus en plus urgent que le Conseil fédéral, le FNS, les universités et HES prennent au sérieux ce mal-être profond et qu’ils en tirent les conséquences en matière de politique de la recherche. Un premier pas vers des mesures concrètes pouvant éviter que le travail académique ne porte atteinte à la santé et à la vie familiale consisterait à réduire les mécanismes de mise en concurrence des chercheurs-euses. Le développement d’un statut intermédiaire stable et la limitation des #financements_par_projet doivent être sérieusement envisagés. La réflexion devrait également questionner l’impératif d’une mobilité internationale (lorsqu’elle se fait contre la volonté des chercheurs-euses) et une course à la #productivité à tout prix.

    Daniel Burnier, Nicola Cianferoni, Jacinto Cuvi, Thomas Jammet, Miriam Odoni (post-doctorant-e-s en sociologie, Université de Neuchâtel)

    https://www.letemps.ch/opinions/une-releve-academique-souffrance
    #Suisse #université #science

    –-

    ajouté à cette métaliste sur la #précarisation de la #carrière des enseignant·es-chercheur·es dans les universités suisses.
    https://seenthis.net/messages/945135

    • « Burn-out » en série chez les chercheurs genevois

      Il arrive que l’Université se transforme en machine à broyer. Doctorants et chercheurs témoignent.

      Yvan* aurait aimé terminer son doctorat « par une invitation à lecture publique ». Las. Alors qu’il lui restait encore un an pour achever une thèse en sciences politiques entamée en 2016, ce Genevois de 31 ans a dit « stop » il y a quelques semaines. Il s’en explique dans un long message sur Facebook, suscitant une avalanche de commentaires. Il y dénonce la condition « très précaire » des chercheurs et la « culture de travail toxique » à l’œuvre selon lui au sein de l’Université de Genève (UNIGE).

      En trois ans, Yvan a découvert « les coulisses du monde académique ». Du moins celles de la Faculté des sciences de la société. « Et ce n’est pas beau à voir, écrit-il. Des collègues surexploités et surmenés dont on peut voir dans leur regard qu’ils ne dorment pas assez la nuit. Une anxiété insidieuse et une dépression présente partout, à quoi s’ajoutent des burn-out en série. »

      Jungle de contrats

      Les départs « abrupts » font toutefois figure d’exception, tient à préciser l’UNIGE. Brigitte Galliot, la vice-rectrice en charge des relations humaines, explique qu’elle demande à voir toutes les lettres de démission. « Nous cherchons à déterminer si l’encadrement n’a pas été satisfaisant », assure-t-elle.

      Dans son appartement de la Servette, Yvan se souvient de son premier jour en tant que doctorant. « Je n’avais pas de bureau, pas d’assignation, aucune personne de contact. Je ne savais pas quoi faire. J’ai fini par m’asseoir à la place d’une personne qui était absente. » Son contrat de recherche mentionne un 70% rémunéré 3920 francs brut par mois. « Comme premier salaire, on se dit que 4000 francs, c’est bien. Mais quand on soustrait les charges et avec le coût de la vie à Genève, il ne reste pas grand-chose. » Exemple de cette précarité : il est rare que les étudiants vivent seuls. La plupart sont en colocation ou emménagent avec leur copain ou copine.

      Débute la quête de financements complémentaires. Un sport national à l’université. « On te dit : ne t’en fais pas, signe déjà ce contrat à temps partiel, et ensuite on trouvera quelque chose », explique Yvan. De fait, les 2300 doctorants évoluent dans une « véritable jungle de contrats ». Durant un semestre, Yvan a même hérité d’un 5%. Le pourcentage varie, le type de contrat également. Certains sont financés par le Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS), d’autres par le Département de l’instruction publique (DIP). Ces derniers donnent droit à une annuité, qu’il est conseillé de négocier habilement.

      Finir sa thèse au chômage

      Yvan poursuit : « Tu es toujours en train de chercher un bout de contrat pour boucher le prochain trou. Quand tu ajoutes à cela le manque de suivi et de reconnaissance inhérente au milieu universitaire, ça devient infernal. » Un premier burn-out survient en 2017. « Je ne l’ai pas fait parce que je bossais trop mais en raison de cet environnement toxique. »

      Yvan retrouve son bureau six mois plus tard. La perspective de devoir effectuer la dernière année de sa thèse au chômage semble inéluctable. « C’est très fréquent. On t’engage pour trois ou quatre ans et si tu n’as pas fini ton doctorat, on te dit que tu le peux terminer au chômage. » Le chômage devient un « outil pour pallier le manque de financement », dénonce Yvan. Qui raccroche définitivement en novembre.

      Ce tableau très noir est le propre de très nombreuses universités en Suisse et à l’étranger. Dans l’ultracompétitif monde académique, c’est « up or out » : soit on progresse, soit on sort. Mais certains mettent des années à s’en extraire, guettant le prochain contrat dans l’espoir de décrocher ensuite un poste de professeur. À y regarder de plus près, les doctorants sont encore les mieux lotis. La situation peut devenir « catastrophique » pour ceux qui restent dans le giron universitaire par la suite : les postdoctorants, les assistants, les chargés de cours et les maîtres d’enseignement. On appelle cela le corps intermédiaire. À l’UNIGE, il dénombre 3760 personnes, contre seulement 766 professeurs, les seuls à disposer d’un contrat fixe et à temps plein.

      « Système seigneurial »

      Pour accéder à ce « Graal », Cristina Del Biaggio a dû se résoudre à quitter Genève. Cette Tessinoise de 42 ans y avait fait son doctorat, puis enchaîné les contrats. « Vingt au total entre 2007 et 2017 », détaille celle qui officie désormais comme maîtresse de conférence à l’Université de Grenoble, en montrant son attestation. On y remarque qu’elle est passée une fois de la classe23 à la 19. « J’ai donc reculé de classe salariale. Était-ce bien légal ? » s’interroge-t-elle.

      Les étudiants dépendent de leurs professeurs, relais inévitables pour obtenir un nouveau financement ou soumettre un projet de recherche. Un « système seigneurial », selon Yvan. « Quoi que tu fasses, tu dois passer par ton seigneur », dit-il. Il vaut donc mieux s’entendre avec lui, même si son pouvoir s’avère souvent limité.

      Pour « joindre les deux bouts », mais aussi parce qu’elle n’a jamais vu le monde universitaire comme « une fin en soi », Cristina Del Biaggio s’engage en parallèle pour l’association Vivre Ensemble. La crise des politiques migratoires bat alors son plein et la géographe s’exprime régulièrement dans les médias. « J’y étais plus utile. Je n’ai jamais été dans cette logique de course à la publication pour des revues inaccessibles qu’imposent les universités. »

      Liberté académique

      Les « inégalités de statut » et l’opacité ambiante font partie des défis de l’Agrass, l’Association pour la relève académique de la Faculté des sciences de la société. « Il y a énormément de disparités, relève d’emblée Davy-Kim Lascombes, de l’Agrass. Entre les facultés mais aussi entre les différents départements. » Les cahiers des charges peuvent varier sensiblement d’un assistant à l’autre.

      Ces inégalités, le rectorat les déplore, tout en rappelant que les neuf facultés jouissent de « beaucoup d’autonomie ». « C’est à elles de faire le ménage chez elles », relève la vice-rectrice Brigitte Galliot. En vertu de la notion de la liberté académique, les étudiants ont en principe le droit de faire un doctorat sans être payés. Il revient toutefois au directeur de thèse de veiller aux conditions de financement. « Nous nous bagarrons contre les professeurs qui prennent douze étudiants et ne peuvent pas les payer. Certaines facultés, comme les sciences et la médecine, refusent d’inscrire des doctorants non financés », insiste Brigitte Galliot.

      Entre 2007 et 2011, Simon Anderfuhren a rédigé une thèse sur les questions de motivation au travail. Il aborde la gestion des ressources humaines et le burn-out. « J’ai consacré une bonne partie de mon temps à enquêter sur des choses dont, par ailleurs, j’ai été témoin », constate ce quadragénaire. Pour lui, l’aventure universitaire s’achève en 2016 par deux ans de chômage et six mois sans salaire. En « valorisant » ses charges de cours, Simon Anderfuhren est aujourd’hui en passe de réussir sa reconversion dans l’enseignement. « L’université est un milieu qui n’est pas habitué à la souffrance au travail », dit-il.

      Problèmes de harcèlement

      Cristina Del Biaggio va plus loin. Selon elle, la précarité devient un « terrain fertile » pour le harcèlement. Des affaires qui n’ont pas épargné l’UNIGE ces dernières années. « Cela tombe toujours sur des personnes précaires. Car elles ont souvent peur de parler et de ne pas voir leur contrat renouvelé », avance Cristina Del Biaggio. Elle regrette le manque de formation des professeurs. « Ils se retrouvent à gérer des carrières universitaires, sans pour autant avoir des compétences managériales avérées », complète Simon Anderfuhren.

      Le rectorat rappelle que la « cellule confiance » est à la disposition de ceux qui veulent faire part, en toute confidentialité, d’un problème de harcèlement ou de sexisme. « Un soutien psychologique et non juridique », regrette Davy-Kim Lascombes. Une charte universitaire du doctorat est par ailleurs en préparation. « C’est une période où les étudiants peuvent être vulnérables s’ils se retrouvent avec un seul superviseur, reconnaît Brigitte Galliot. L’objectif, c’est qu’ils soient évalués par trois personnes à la fin de la première année. » La vice-rectrice ajoute que depuis deux ans, les nouveaux professeurs doivent suivre une formation de management en milieu académique.

      Plus de contrats stables

      En septembre, les représentants du corps intermédiaire ont présenté au rectorat le rapport 2018 « Next Gen » de l’Académie suisse des sciences humaines et sociales. Parmi ses recommandations, la hausse du nombre de contrats stables. « Tout ce qu’a proposé le rectorat, c’est la création d’un groupe de travail », regrette Davy-Kim Lascombes. Brigitte Galliot : « Si l’on veut que l’Université crée des postes d’enseignements en CDI, il faut revoir son organisation et que les moyens alloués augmentent en conséquence. »

      De leurs années à l’UNIGE, Cristina Del Biaggo et Simon Anderfuhren gardent quand même un bon souvenir. « On sait pertinemment que tout le monde ne peut pas faire carrière. On connaît les règles du jeu. Mais on continue à y jouer », médite Simon Anderfuhren. Cristina Del Biaggio se remémore son dernier jour : « Cela faisait dix ans que j’y travaillais et je ne savais pas à qui donner la clé de mon bureau. J’ai fini par la laisser dans un casier. » D’une moue, elle ajoute : « Ce jour-là, personne ne m’a dit au revoir, ni merci. »

      *Identité connue de la rédaction

      https://www.tdg.ch/geneve/actu-genevoise/burnout-serie-chercheurs-genevois/story/10365762
      #santé_mentale

      –-> vous allez voir mon nom apparaître dans cet article dans lequel j’ai témoigné...

    • Malaise dans la recherche

      En ce mois de janvier, les langues se délient sur les conditions des chercheur-e-s en Suisse. Le Temps publie le 23 janvier le constat d’une équipe de post-doctorant-e-s de l’Université de Neuchâtel qui enjoint les instances responsables de la recherche de revoir leur politique, ou du moins de prendre conscience des conséquences qu’elle provoque (“Une relève académique en souffrance“). Quelques jours avant (08.01.2020), La Tribune de Genève informait sur les burn-out qui touchent les chercheur-e-s genevois-e-s (“Burn-out en série chez les chercheurs genevois“).

      Oui, le #malaise est là et les causes sont connues de toutes et tous, surtout de celles et ceux qui les vivent ! Pourtant, il n’est pas si aisé de faire part de son malaise, de peur des conséquences, c’est-à-dire de péjorer encore plus sa propre situation !

      Pour l’étudiant-e qui souhaite entreprendre un doctorat, le système suisse est performant et encadrant : écoles doctorales, ateliers divers aidant à entrer dans les métiers de la recherche, soutien financier pour se rendre à des colloques internationaux, aller se former un semestre à l’étranger ou effectuer des recherches de terrain, aides à la publication, etc. Durant ces années de formation, on apprend à devenir chercheur-e dans toutes ses dimensions, y compris celle de l’enseignement. Le travail intense (qui comprend régulièrement vacances et week-ends) fait déjà partie du jeu…Mais il faut bien admettre qu’il est impossible d’achever une thèse si, à un moment donné, on ne vit pas uniquement pour son travail de recherche…

      Les vrais ennuis surviennent après l’obtention du doctorat. Votre contrat ou votre bourse sont terminés, vous n’êtes plus affilié-e à aucune institution, mais il vous faut redoubler d’effort, car la vraie #compétition commence ! Ou vous vous retirez du jeu et essayez d’intégrer le monde professionnel, ce qui, quoi qu’on en dise, est très compliqué si vous vous êtes construit un profil de chercheur-e durant la thèse et implique souvent une formation complémentaire (nombreux sont ceux et celles qui se tournent vers la Haute école pédagogique par exemple…ce qui est, à juste titre, très mal vécu après des années d’étude !). Soit vous restez dans le jeu. Et c’est à ce moment-là qu’il faut devenir une bête de concours et être en mesure de cocher le plus de cases possible : prix, mobilité, publication de la thèse, articles dans des revues prestigieuses, réseau international, participation à des congrès internationaux, organisation de colloques, etc., etc., la liste est longue et augmente à chaque nouvelle demande et au fur et à mesure des années. Puisqu’il est un élément important à prendre en considération, la date de soutien de la thèse qui devient votre an zéro. A partir de là, votre cv doit obligatoirement s’allonger, c’est indispensable pour rester dans la course. Actuellement, il doit même comporter une dimension “utile à la société”, c’est-à-dire que vous devez être à même de justifier d’activités mettant en lien votre recherche et la société dans son ensemble : activités de vulgarisation, organisation d’expositions ou d’événements culturels, participation à des concours, etc. (voir un précédent article sur ce blog : https://blogs.letemps.ch/nadia-cattoni/2019/06/05/le-metier-de-chercheuse-en-etudes-indiennes).

      Toutes ces activités post-doctorat peuvent être menées soit par le biais de bourses du FNS (Fonds national suisse pour la recherche scientifique), soit en étant engagé-e par une université pour un poste appartenant au corps intermédiaire, souvent à temps partiel et généralement pour une durée déterminée. Et c’est bien là que le bas blesse, dans le cumul de contrats précaires sur une longue durée et parfois pour toute la carrière, lorsque l’accès au statut de professeur-e n’a pu être possible (pour des raisons qu’il serait trop long d’expliciter ici).

      A l’entrée dans le monde de la recherche académique, le-la chercheur-e est tout à fait conscient-e que ce qui est recherché est l’#excellence. Il faut travailler dur, il faut être passionné-e, il faut donner de son temps et dans certaines périodes, tout son temps, il faut répondre à un certain nombre de critères, qui ne sont pas inutiles, mais qui permettent de faire avancer la recherche. En prenant cette voie, tout-e chercheur-e est d’accord avec cela, pour une simple raison qui est la #passion. La passion pour ce que l’on fait. On est aussi le plus souvent d’accord de passer par la case mobilité, car on sait pertinemment combien notre recherche est susceptible de profiter de cette mobilité. A noter cependant que dans cette mobilité, aucun soutien logistique n’est fourni par les institutions suisses.

      Mais ce qui mène au burn-out, à la dépression ou à un profond #mal-être, ce n’est pas tant la #surcharge_de_travail, mais c’est surtout le statut précaire de chercheur-e et le fait de pouvoir à tout moment se voir complètement exclu du champ pour lequel on a tant travaillé. Dans quel autre domaine reste-t-on sur le carreau après tant de compétences accumulées et reconnues (puisque financées et récompensées) ?

      Le problème relève bien du politique. Veut-on vraiment financer des chercheur-e-s pour qu’ils-elles fassent des doctorats, des post-doctorats à l’étranger, des publications en open-access, puis leur dire au bout de dix ans, alors qu’ils-elles sont ultra-spécialisé-e-s et ultra-formé-e-s, que la recherche scientifique suisse n’a pas besoin d’eux ? Où doivent-ils-elles aller ? A l’étranger ? Au chômage ? Doivent-ils-elles se contenter d’un emploi à temps partiel sous-évalué, lorsqu’ils-elles en ont un ?

      Les chercheur-e-s de l’Université de Neuchâtel pointent du doigt la mise en concurrence : “Un premier pas vers des mesures concrètes pouvant éviter que le travail académique ne porte atteinte à la santé et à la vie familiale consisterait à réduire les mécanismes de mise en concurrence des chercheurs-euses. Le développement d’un statut intermédiaire stable et la limitation des financements par projet doivent être sérieusement envisagés.”

      La #mise_en_concurrence en vue de l’excellence est un mécanisme largement utilisé, dans d’autres domaines également : musique, danse, sport. Je pense qu’elle est bénéfique en début de carrière car elle permet une implication totale et fait ressortir le meilleur des potentialités. Mais elle est destructrice sur le long terme et comporte de nombreux effets pervers (voir l’article pré-cité) ! Un-e danseur-se qui gagne des concours se voit offrir une place dans une compagnie de ballet. Il-elle ne sera peut-être jamais danseur-se étoile, mais il-elle pourra travailler et si ses performances seront toujours évaluées, il lui faudra une grande baisse de performance pour être rejeté-e. Le chercheur-e quant à lui-elle, passe des concours à intervalles réguliers, parfois sur une carrière entière et avec des périodes sans financement aucun. Comment travailler avec cette #pression et cette #instabilité dans un domaine où le temps long nourrit la réflexion et est indispensable à une recherche de qualité ? Veut-on réellement faire de la précarité le lot des chercheur-e-s suisses ?

      https://blogs.letemps.ch/nadia-cattoni/2020/02/02/malaise-dans-la-recherche

    • J’ai demandé à des chercheurs étrangers pourquoi ils étaient venus en France. Ils viennent chercher la stabilité de l’emploi et la liberté académique. Ils veulent un cadre stable pour pouvoir prendre des risques. C’est quelque chose que le système anglo-saxon ne permet pas car tout est remis en cause tous les cinq ans pour chercher de nouveaux financements. Ce qui rend la France attractive, ce n’est pas le salaire, c’est le cadre.

      https://www.liberation.fr/france/2020/01/31/on-ne-peut-pas-reformer-la-recherche-sans-les-chercheurs_1776027

    • #Actionuni der Schweizer Mittelbau. Representing scientific staff in Switzerland

      actionuni der Schweizer Mittelbau / actionuni le corps intermédiaire académique suisse / actionuni il collegio intermediario academico svizzero represents young researchers as well as the associations of non-professorial academic staff of the Swiss cantonal universities, the Federal Institutes of Technology, the Swiss Universities of Applied Sciences, and the Swiss Universities of Teacher Education on the Swiss national as well as the international level. actionuni’s objectives are to improve the academic career tracks and to coordinate the activities of the Swiss associations of non-professorial academic staff.

      http://www.actionuni.ch
      #jeunes_chercheurs #jeune_recherche

    • Des doctorants suisses réclament de meilleures conditions de travail

      En publiant dimanche dernier, “Prise de Positions concernant L’Encouragement de la Relève Académique dans les Hautes Écoles Suisses“ (http://www.actionuni.ch/wp-content/uploads/2019/02/PP_FRE_V1.pdf), Actionuni, organisation représentante de jeunes chercheurs en Suisse, appelle à de meilleures conditions de travail pour les doctorants.

      Leur position paper liste 8 revendications :

      Diversification des Parcours Professionnels au sein des Hautes Écoles et Carrières Alternatives, avec des profils alternatifs, à durée indéterminée, et ne dépendant pas d’une chaire.
      Gestion Professionnelle du Personnel.
      Profil double „Recherche/Pratique“, pour dépasser le dogme du « up or out ».
      Transparence des Parcours Professionnel.
      Renforcement des hiérarchies horizontales et des modèles de travail inclusif.
      Temps Minimal de Recherche : la recherche doit être considérée comme une activité professionnelle donnant droit à une rémunération au même titre que n’importe quelle autre prestation. La recherche devrait représenter au moins 60% de temps absolu des doctorants, qui devraient également se voir accorder des semestres de recherche rémunérés.
      Des carrières Compatibles avec la Vie de Famille et autres Obligations.
      Droits de Participation aux choix des établissements en matière de stratégie et de règlements.

      Ce qui ressort principalement de cet appel, c’est une critique de la précarité des doctorants et la centralité de la recherche dans leur pratique. Pour la rectrice de l’Université de Lausanne, l’université n’a pas vocation à faire de la recherche, ni les moyens de contenter en postes stables tous les appétits de recherche, et doit se concentrer sur la formation (https://www.rts.ch/info/suisse/10244473-les-doctorants-de-suisse-reclament-de-meilleures-conditions-de-travail. ).


      https://academia.hypotheses.org/5087

    • Les doctorants de Suisse réclament de meilleures conditions de travail

      Les doctorants de Suisse se plaignent de leurs conditions de travail, qu’ils estiment néfastes pour la recherche et l’innovation. Dans un papier de position publié dimanche, ils demandent davantage de contrats à durée indéterminée.

      Dans son article, Actionuni, la faîtière des associations de chercheurs des hautes écoles suisses, revendique également une organisation compatible avec la vie de famille.

      « C’est difficile de se lancer dans un boulot si vous savez que, potentiellement, dans un an, ou même dans trois ans, il sera terminé. Ce sont des postes instables et souvent mouvants. Il faut tout le temps déménager, on vous pousse à le faire pour des critères d’excellence. C’est compliqué à gérer », explique Maximilien Stauber, secrétaire général de l’association ACIDUL à l’Université de Lausanne.

      Pour lui, un réel problème de précarité financière et de l’emploi subsiste : « Nous voulons que davantage de postes avec des durées indéterminées soient ouverts et qu’un temps minimal soit réservé pour la recherche. Dans ces emplois, il y a aussi souvent des tâches administratives et d’enseignement. A Lausanne, le temps minimal pour la recherche est de 50%, la faîtière propose maintenant 60%. »
      Mission de formation

      « Je comprends ces revendications. Le métier de la recherche est extrêmement dur, mais il me semble que la mission de l’université est avant tout de former les gens et pas de les employer pour faire de la recherche », estime la rectrice de l’Université de Lausanne Nouria Hernandez.

      « Il faut se rendre compte qu’il y a beaucoup plus de chercheurs et d’étudiants qui veulent faire de la recherche que de postes stables. Même si nous doublons ou triplons ce type de postes, cela va toujours être le cas », assure la biologiste.

      https://www.rts.ch/info/suisse/10244473-les-doctorants-de-suisse-reclament-de-meilleures-conditions-de-travail.

    • Dans les universités suisses, huit chercheurs sur dix n’ont pas de contrat fixe

      Dans le système académique suisse, seuls les professeurs bénéficient de postes fixes, à quelques exceptions près. Après l’obtention d’un doctorat, ceux qui veulent poursuivre une carrière dans la recherche et gravir les échelons vers ce statut tant convoité cumulent souvent pendant de longues années des contrats à durée déterminée. Ils forment une armée de chercheurs qui enseignent et publient, sans qui la « machine universitaire » ne tournerait pas, mais qui se battent avec des conditions de travail difficiles et des perspectives incertaines

      Pourquoi on en parle. Les incertitudes liées aux carrières dans la recherche universitaire ne sont pas nouvelles, ni propres à la Suisse. Mais le nombre de doctorants en Suisse augmente, ce qui accroît la pression sur le système et accentue la précarité. En 2018, les universités suisses ont décerné 4164 doctorats, contre 3100 en 2005. Les Académies suisses des sciences ont consacré l’an dernier un important rapport à ce sujet sensible. Et la pression est montée d’un cran ce printemps, avec la publication d’une série de revendications de la faîtière des associations de chercheurs, Actionuni.

      https://www.heidi.news/articles/dans-les-universites-suisses-huit-chercheurs-sur-dix-n-ont-pas-de-contrat-fi

    • Ein Königreich für einen Lehrstuhl

      Sie sind die neunzig Prozent, die den akademischen Betrieb aufrechterhalten: Berichte aus dem Inneren eines Systems, das aus der Perspektive des wissenschaftlichen Nachwuchses so nicht länger funktionieren darf.

      «Das hätte auch bei uns passieren können» – ein Satz, der immer wieder fällt. Gemeint sind die eskalierenden Konflikte an der ETH Zürich, die mit Mobbingvorwürfen von Doktorierenden am Astronomielehrstuhl begannen.

      Geäussert haben den Satz Mittelbauangehörige verschiedener Deutschschweizer Universitäten. Denn dieselben Probleme wie an der ETH dräuen auch an den Unis in Basel, Bern, Zürich, Luzern und St. Gallen. Das geht aus internen Dokumenten und zahlreichen Gesprächen mit Doktorierenden, Postdocs und wissenschaftlichen MitarbeiterInnen dieser Universitäten hervor. Sie waren nur unter Zusicherung absoluter Anonymität überhaupt bereit zu reden (Mittelbauangehörige werden hier als MBAs zitiert), weil ihre akademische Karriere andernfalls ein abruptes Ende nehmen könnte.

      Dabei stellt niemand von ihnen eine Einzelperson an den Pranger – die Probleme, unter denen primär der akademische Nachwuchs leidet, haben strukturelle Wurzeln. Und auch für die ProfessorInnen, das betonen viele aus dem Mittelbau, funktioniere dieses System immer weniger. Gemeint ist das Deutschschweizer Universitätsmodell mit seinen «Grossordinariaten», das im internationalen Vergleich anachronistisch, ja feudalistisch anmutet: Wenige, üppig ausgestattete Lehrstühle vereinen sämtliche Macht auf sich; die ProfessorInnen, die sie besetzen, sind auf Lebenszeit gewählt und gebieten über ein Heer von Nachwuchsforschenden – sie stellen neunzig Prozent des wissenschaftlichen Personals –, das unter höchst prekären Arbeitsbedingungen den universitären Betrieb aufrechterhält. Prekär bedeutet erst einmal: befristet angestellt, meist zu fünfzig Prozent bezahlt, aber hundert Prozent arbeitend, oft auch abends und am Wochenende.
      Das akademische Prekariat

      «Wer ein akademisches Karriereziel vor Augen hat, der kommt mit einer 42-Stunden-Woche nicht weit», so Thomas Grob, Vizerektor der Uni Basel, im hausinternen Magazin vom April 2019. Er reagierte auf eine breit angelegte Umfrage unter Doktorierenden und Postdocs, in der vierzig Prozent angeben, während ihres bezahlten Arbeitspensums keine Zeit für die eigene Forschung zu haben, mit der sie sich für die nächste Karrierestufe qualifizieren müssen. Im Schnitt wenden die Befragten über das bezahlte Pensum hinaus sogar noch einen Arbeitstag zusätzlich pro Woche zur Bewältigung von Arbeiten für den Lehrstuhl auf: Sie erledigen administrative Aufgaben, betreuen Studierende, unterrichten, korrigieren Prüfungen und helfen in anderen Projekten mit.

      Ähnliche Umfragen zur Arbeitssituation von Doktorierenden und Postdocs organisierte der Mittelbau in den letzten Monaten und Jahren auch an den anderen Deutschschweizer Unis. Mit praktisch deckungsgleichen Resultaten – obwohl sich die Rahmenbedingungen zwischen den Fakultäten, Instituten und einzelnen Lehrstühlen zum Teil stark unterscheiden. Sie zeigen: Prekär bedeutet auch, dass die befristete Anstellungsdauer oft zu kurz ist, um erfolgreich zu doktorieren oder sich zu habilitieren. Meist ist man auf drei Jahre hinaus angestellt, mit der Option auf Verlängerung um maximal drei weitere Jahre. In Basel erhalten Doktorierende sogar bloss einen einjährigen, Postdocs einen zweijährigen Vertrag, den sie um drei respektive vier Jahre verlängern können. Vier von fünf bekommen allerdings, wenn überhaupt, eine Verlängerung von einem Jahr oder weniger.

      Prekär bedeutet darüber hinaus: Der Lohn reicht kaum zum Leben – zumal, wenn man in der Stadt wohnt oder bereits eine Familie gegründet hat. In Luzern etwa hatte zum Zeitpunkt der Umfrage jedeR zweite Oberassistierende Kinder, der Bruttojahreslohn von 50 000 Franken genügte indes niemandem, um die Familie zu ernähren. Und familiäre Betreuungspflichten lassen sich, das betonte über die Hälfte aller Befragten mit Kindern, kaum mit einer wissenschaftlichen Qualifikation vereinbaren.

      Zunehmend prekär – namentlich mit Blick auf eine alternative Berufskarriere – wirkt sich auch die biografisch späte Selektion aus. «Über viele Jahre wissen bestens qualifizierte Akademikerinnen und Akademiker im Alter von 35–45 Jahren nicht, ob sie eine gesicherte Existenz an einer Hochschule oder im Wissenschaftssystem im Allgemeinen erreichen werden», hält der Report «Next Generation: Für eine wirksame Nachwuchsförderung» (2018) der Akademien der Wissenschaften Schweiz fest. Denn an Deutschschweizer Universitäten gibt es nur einen einzigen Karriereweg: «up or out» – rauf oder raus. Drei von vier Postdocs streben eine Professur an, aber nur jedeR zehnte unter ihnen schafft es tatsächlich, einen Lehrstuhl zu ergattern.

      Vor diesem Hintergrund bezeichnen MBAs den Rekrutierungspool, in dem sie selber schwimmen, als «Haifischbecken». In der Selektion sei die viel beschworene wissenschaftliche «Exzellenz» kein entscheidendes Kriterium – andere Kompetenzen seien gefragt: die Bereitschaft, sich auf prekäre Arbeitsbedingungen einzulassen, sich finanziell einzuschränken, sich selbst auszubeuten und unsichere Zukunftsperspektiven auszuhalten. «Wer im System überlebt, entspricht einem gewissen Typus Mensch: Haie, die ellbögeln, sich nur um sich selbst kümmern und gleichzeitig kuschen und das System nicht hinterfragen», bilanziert eine MBA.
      Alles QuerulantInnen

      Wer sich wehrt, auch darin sind sich MBAs verschiedener Unis einig, gilt rasch als QuerulantIn. Mitunter genüge bereits ein «kritisches Nachfragen», um dieses Label zu erhalten, sagt einer. Und seit an einem Kollegen «ein Exempel statuiert» worden sei, herrsche im Mittelbau seiner Uni ein «Klima der Angst». «Dieses System bietet viel Platz für Willkür. Und dieser Willkür werden keine Grenzen gesetzt von denjenigen, die es könnten: den Professoren. Sie haben alle Macht, aber eine verschwindend geringe Zivilcourage.» Auch an anderen Unis lautet die Diagnose ähnlich: Die ProfessorInnen getrauten sich nicht, einander auf die Finger zu klopfen – sei es «aus Angst, als Nestbeschmutzer zu gelten», sei es im Wissen darum, sich so selbst zur Zielscheibe zu machen.

      Im universitären Feudalsystem ist die Macht der ProfessorInnen quasi absolut. Jeder Lehrstuhl, jedes Institut, jede Fakultät ist ein kleines Königreich für sich, über das die ProfessorInnen im Rahmen der universitären Selbstverwaltung uneingeschränkt herrschen. Sie verfügen nicht nur über die Mittel, aus denen sie das wissenschaftliche Personal finanzieren, sondern bestimmen auch über die Pflichten und Rechte der damit Angestellten. Der Institutsleiter, die Fakultätsdekanin sowie der Unirektor sind bloss auf Zeit gewählt und werden aus den eigenen Reihen rekrutiert.

      Ähnlich absolut ist umgekehrt die Machtlosigkeit der Assistenten, Oberassistentinnen und wissenschaftlichen MitarbeiterInnen respektive ihre Abhängigkeit von einzelnen ProfessorInnen – eine Art Leibeigenschaft, um im Bild des Feudalsystems zu bleiben. Dieser Professor – in weit selteneren Fällen ist es eine Professorin – ist nämlich zugleich Arbeitgeber, Betreuer und Beurteiler der wissenschaftlichen Qualifikation. Konkret bedeutet das: Er bestimmt nicht nur über Dauer, Umfang, Lohn und Inhalt der Arbeit, er hält auch alle Fäden in der Hand, wenn es um die Chancen auf eine akademische Karriere geht, waltet er doch nicht nur als Förderer und Mentor, sondern beurteilt auch die wissenschaftliche Leistung.
      Macht und Missbrauch

      Der Förderung von «Exzellenz» ist diese Machtkonzentration in keiner Weise zuträglich, wie sämtliche Mittelbauumfragen zeigen. Im Gegenteil: Die Missstände sind deutlich und so weitverbreitet, dass von einem systembedingten Machtmissbrauch gesprochen werden kann. Eine Ausdrucksform davon ist Vernachlässigung. In den Umfragen beklagen sich je nach Uni 25, 35 oder gar über 40 Prozent aller Befragten über eine mangelnde oder völlig fehlende Betreuung und Unterstützung in Bezug auf ihre wissenschaftliche Qualifizierung. An der ETH hatten 60 Prozent der Doktorierenden nie ein Feedback- und Laufbahngespräch mit dem Professor. An der Universität Zürich schreiben viele von «Desinteresse vonseiten des Profs»: Er habe «keine Zeit, antwortet auf keine Mails», «nimmt sich keine Zeit, meine Beiträge / Kapitel der Diss zu lesen, und kommt unvorbereitet in eine Besprechung. Jedes Mal anderes Feedback.»

      Vielen ist bewusst, dass die ProfessorInnen selbst völlig überlastet sind: Die Zahl der Studierenden und Doktorierenden wächst ebenso wie der Aufwand, Drittmittel einzuwerben, und sie werden im Rahmen der universitären Selbstverwaltung mit immer mehr Administrationsaufgaben betreut. Vernachlässigen sie darob ihre Betreuungsfunktion zu stark, kann das für den Nachwuchs akademisch fatale Folgen haben. Eine MBA erzählt im Gespräch von mehreren ihr bekannten Fällen, in denen der Professor respektive die Professorin nach drei Jahren eine Dissertation oder sogar Habilitation abgelehnt habe – etwa mit der Begründung, es sei halt das «falsche Thema».

      Sowohl an der ETH wie an der Uni Zürich wird der Vorwurf des Machtmissbrauchs von jeder vierten Person in den Umfragen explizit erhoben – die persönlichen Erfahrungen sind die immer gleichen: Man wird gezwungen, auch am Wochenende zu arbeiten, stets erreichbar zu sein, selbst in den Ferien, die mitunter sogar verweigert werden. Vertragsverlängerungen werden an Bedingungen geknüpft. «Die Leute werden auf drei bis sechs Monate hinaus angestellt, Verträge als Druckmittel eingesetzt», sagt auch ein MBA einer anderen Uni.

      Zu den häufig und überall genannten Fällen von Machtmissbrauch gehört wissenschaftliches Fehlverhalten aufseiten von ProfessorInnen. So kommt es an einzelnen Unis offenbar immer wieder vor, dass sie Doktorierende Publikationen für Fachzeitschriften schreiben lassen, ohne sie auch nur als MitautorInnen zu nennen. Oder der Professor setze einfach seinen Namen drauf, obwohl er gar nichts zur eigentlichen Forschung beigetragen habe. Ein MBA berichtet, die Professorin habe ihn vor die Wahl gestellt, das zu akzeptieren oder sich einen neuen Job zu suchen.

      «Moralisch verwerfliches Verhalten im Umgang mit Angestellten ist häufig legal», sagt ein anderer MBA. Auch wenn an den einzelnen Unis unterschiedlichste Reglemente den Anstellungsrahmen definieren – das Reglement zu den Rechten und Pflichten von Assistierenden und Oberassistierenden der Uni Luzern gibt ihm recht: «Die Autorschaft und die Koautorschaft werden von der vorgesetzten Person (…) ermöglicht.» Oder, so der Tenor aus dem Mittelbau aller Unis: «Man ist dem Goodwill des Profs komplett ausgeliefert.»
      Bitte recht unverbindlich

      Wissenschaftliche Publikationen wie auch ausgewiesene Lehrerfahrung sind zentrale Meilensteine auf dem akademischen Karriereweg. Doch obwohl besonders in den philosophisch-historischen Fakultäten Assistierende und Oberassistierende extrem stark in die Lehre involviert sind, können sie das kaum je als eigene wissenschaftliche Leistung ausweisen. Zwar gibt es an den meisten Universitäten mittlerweile Reglemente, die den maximalen Umfang der Lehrverpflichtung festlegen – sie reichen von 20 Prozent der bezahlten Anstellung in Basel bis zu 66 Prozent in Luzern –, «das reicht aber nirgends hin», so eine MBA. «Einfordern kann die Beschränkung sowieso niemand», sagt eine andere: «Aufgrund der Machtverhältnisse getraut sich das keiner.»

      Das extreme und einseitige Abhängigkeitsverhältnis von Doktorierenden und Postdocs haben die Universitätsleitungen mittlerweile als Problem anerkannt. Man ist bemüht, die Abhängigkeit von einer einzigen Betreuungsperson zu reduzieren. Reglemente und Doktoratsvereinbarungen halten fest, dass eine zweite Betreuungsperson entweder als fachliche Zweitgutachterin oder besser noch als Förderin und Mentorin eingesetzt werden soll. An der Uni Zürich versucht man es seit 2010 mit Doktoratskomitees und seit Anfang des Jahres mit einer Graduiertenschule in der Philosophischen Fakultät, in der die Betreuung und Förderung aller Doktorierenden auf eine Leitungskommission, verschiedene KoordinatorInnen sowie Fachausschüsse verteilt ist. Auch gestehen die Reglemente dem wissenschaftlichen Nachwuchs ein Mindestmass an Zeit für die eigene Forschung sowie das Recht auf Unterstützungs- und Fördermassnahmen und regelmässige Laufbahngespräche zu.

      Bloss: Die Umsetzung all dieser Massnahmen ist freiwillig und bleibt den Fakultäten, Instituten und damit letztlich den einzelnen ProfessorInnen überlassen. Es gibt keine Zahlen darüber, ob und wie es tatsächlich geschieht. Oft wissen Doktorierende und Postdocs nicht einmal um ihre Rechte. «Wenn ich eine einjährige Assistenzstelle antreten will, muss ich mich selber um die Reglemente kümmern», sagt ein MBA. In den meisten Fakultäten kommt eine Mehrheit aller Doktorierenden und Postdocs aus dem Ausland und ist weder mit den hiesigen Gepflogenheiten noch mit der Sprache vertraut, in der Reglemente fast immer verfasst sind. Das verschärfe die Machtlosigkeit noch, empört sich eine andere MBA: «Es kann doch nicht sein, dass Doktorierende ihnen zustehende Rechte selber einfordern müssen!» Tatsache sei, so eine MBA einer dritten Uni, dass gerade Doktoratsvereinbarungen von den ProfessorInnen häufig ignoriert würden. Und die Umfrage an der Uni Zürich zeigt: Vier von fünf Befragten, die eine Doktoratsvereinbarung unterzeichnet haben, halten diese für «nicht hilfreich». Kein Wunder, fordern mehr als die Hälfte, es müssten Massnahmen zur Einhaltung der Reglemente und Vereinbarungen ergriffen werden.

      Als Reaktion hat die Uni Zürich einen «Best-Practice-Leitfaden» für die Doktoratsstufe erstellt, der genau darauf pocht. Allein, verbindlich ist auch dieser nicht. «Wir legen viel Wert auf akademische Selbstverwaltung», lautet die Begründung von Michael Schaepman, Prorektor Forschung, im «UZH Journal». «Es besteht immer ein Abhängigkeitsverhältnis zwischen Doktorierenden und ihren Professorinnen und Professoren und damit ein Potenzial für Konflikte», hält er fest. «Aber angesichts der speziellen Situation von Doktorierenden, die sich von den meisten anderen Arbeitsverhältnissen unterscheidet, ist die Zahl der Konflikte klein.»
      Deckel drauf

      Wohin sollten sie sich auch wenden? Aus der Perspektive des Mittelbaus bedeutet «akademische Selbstverwaltung» nichts anderes als innerbetriebliche Kontrolle und Unterdrückung. Zwar gibt es an allen Unis eine wachsende Zahl interner Beratungs- und Anlaufstellen personalrechtlicher, psychologischer und konfessioneller Natur sowie Ombudspersonen. In Basel und Zürich dürfen sich Doktorierende und Postdocs seit kurzem in jeder Fakultät an eine designierte «Vertrauensperson» wenden. Bloss handelt es sich bei ihnen um ProfessorInnen aus derselben Fakultät. Schlimmstenfalls landet also, wer Knatsch mit seiner Betreuungsperson hat, bei ebendieser.

      Die Rolle sämtlicher Stellen beschränkt sich darauf, zu beraten, zu vermitteln oder allenfalls zu schlichten. Im Zentrum stehen «Deeskalation, Krisenbewältigung, Kooperation und das Erreichen von Win-win-Situationen», wie es bei der neu eingerichteten Beratungs- und Schlichtungsstelle der Uni Zürich heisst. Auch die Ombudsperson kann nur Empfehlungen aussprechen, die «niemanden zu etwas verpflichten» (Bern), sie ist «kein Richter und trifft keine Entscheide» (Basel). Letztinstanzlich entscheidet immer das Rektorat.

      «Grundsätzlich will die Uni alle Konflikte intern regeln», sagt ein MBA, der selber erfahren hat, wie aussichtslos es ist, sich zu wehren. Sämtliche Stellen hätten sich im Verlauf der Schlichtungsgepräche auf die Seite der Uni geschlagen. «Mir sind keine Verfahren bekannt, die weitergegangen wären oder in Disziplinarverfahren gemündet hätten.» Und wer sich zu stark wehrt, dem bleibt im System des «up or out» nur die eine Option: out.

      Jüngst hat Actionuni, der Dachverband der Mittelbauorganisationen, ein Positionspapier zur Nachwuchsförderung veröffentlicht, das mit dem Dogma des «up or out» brechen will und einen radikalen Strukturwandel fordert. Im Zentrum steht eine Diversifizierung der Karrierewege ab Doktoratsstufe. Die Hälfte der Anstellungen soll unbefristet sein und alternative Karriereprofile in Forschungsmanagement, Lehre oder wissenschaftlicher Verwaltung eröffnen. Der Report «Next Generation» stärkt dieser Forderung den Rücken und zeigt sogar im Detail auf, wie sie sich praktisch umsetzen liesse – unter anderem mit einer Verlagerung der finanziellen Mittel weg von den «Grossordinariaten» hin zu unbefristeten Mittelbaustellen. «Da steckt viel Utopie drin», meint ein MBA, «so beharrlich, wie die Machtverhältnisse an den Universitäten sind.»

      https://www.woz.ch/-9ce8

    • Forschende der Universität Zürich fühlen sich ausgebeutet

      Eine Umfrage zeigt: An einem Zürcher Institut ist Gratisarbeit normal. Es ist kein Einzelfall.

      Am Historischen Institut der Universität Zürich müssten wissenschaftliche Angestellte weit mehr arbeiten, als in ihrem Vertrag steht. Zu diesem Ergebnis kommt eine Umfrage des Studierendenmagazins «etü» (http://www.etue.ch/die-mittelbau-umfrage). Von den gut 90 Doktoranden, Postdocs und Assistenten hat die Hälfte geantwortet. Zwei Drittel geben an, dass sie mehr als das vereinbarte Pensum arbeiten würden. Die Hälfte kommt sich ausgebeutet vor, wie aus den Zahlen hervorgeht, die der «NZZ am Sonntag» vorliegen.

      «Tatsächlich sind die Anstellungsbedingungen des Mittelbaus teils problematisch, teils – um es nett zu sagen – kreativ», schreiben die Autoren im Magazin, das am 15. Februar online erschien und am Montag, 17. Februar, zum Semesterbeginn verteilt wird.

      Wie die Autoren schreiben, müssen die Befragten bei einem vertraglichen Arbeitspensum von meist 50 bis 60 Prozent im Durchschnitt knapp einen Tag pro Woche zusätzlich unentgeltlich für den Lehrstuhl arbeiten. Oft betreiben sie ihre Forschung in der Freizeit, obwohl ihnen dafür ein Teil der Arbeitszeit zur Verfügung stehen sollte.
      Gut für die Wissenschaft

      Das Historische Seminar steht diesbezüglich nicht allein da in der Schweiz. Das Missverhältnis zwischen vereinbartem Pensum und effektivem Aufwand ist im Mittelbau allgegenwärtig. Das bestätigen nicht nur Vertreter der Standesorganisationen: «Es ist ein gesamtschweizerisches Phänomen», sagt auch Antonio Loprieno, ein Kenner der akademischen Welt. Loprieno war Präsident der Akademien der Wissenschaften, sitzt im Zürcher Universitätsrat und präsidierte einst die Uni-Rektorenkonferenz.

      Dazu muss man wissen, dass ein grosser Teil der Forschung und Lehre an den Universitäten von ebendiesem Mittelbau geleistet wird. Schweizweit sind dies 32 000 Personen, davon allein an der Uni Zürich 5300. Es sind Doktorierende, Postdocs und Assistierende, die den Wissenschaftsbetrieb am Laufen halten.

      Gleichzeitig arbeiten sie an ihrer akademischen Karriere, indem sie ihre Forschungsprojekte vorantreiben – viele mit dem Ziel einer Professur. Diese Stellen seien rar, entsprechend gross sei die Konkurrenz, sagt Loprieno: «Für die Wissenschaft ist das gut, für die Wissenschafter ist es schlecht.» Vor diesem Hintergrund sind fast alle bereit, ein Teilpensum anzunehmen und mehr zu arbeiten.

      Wie eine Auswertung von Zahlen des Bundesamtes für Statistik zeigt, sind die Mittelbauangehörigen je nach Universität im Durchschnitt zwischen 45 und 93 Prozent angestellt. Hohe Werte weisen die ETH Zürich und Lausanne auf, tiefe die Unis St. Gallen und Luzern.

      In den Geisteswissenschaften sind kleine Pensen weiter verbreitet als in den Naturwissenschaften. An der Universität Zürich ist das Problem schon länger bekannt: Bereits 2013 ergab eine Umfrage der Vereinigung akademischer Mittelbau, dass 64 Prozent mehr arbeiten, als im Vertrag steht.

      Dass sich seither wenig geändert hat, zeigt nun die Umfrage am Historischen Institut. Konkret heisst das, dass ein Assistent auf einen Lohn von rund 3500 Franken kommt für ein 50-Prozent-Pensum. Gemäss Umfrage von «etü» liegt der Median der Löhne der Befragten bei 4200 Franken im Monat. Ein Zusatzverdienst ist für viele nicht möglich, da sie mehr als das Pensum arbeiten und forschen müssen. «Es braucht einen Kulturwechsel an den Universitäten», fordert darum eine Sprecherin von Actionuni, der Vereinigung des Schweizer Mittelbaus. «Es geht nicht an, dass wir unser Privatleben aufgeben müssen für unsere Arbeit.»
      Uni erwartet Engagement

      Erstaunt ob der Umfrageergebnisse am Historischen Institut ist Co-Seminarvorstand Simon Teuscher: «Wir werden diesen Zahlen nachgehen», sagt der Professor. Sollte sich die Umfrage bestätigen, wäre er dafür, die Pensen der Angestellten zu erhöhen. Das Budget müsste aber gleich bleiben, das heisst: «Weniger Angestellte mit höheren Pensen und dafür bessere Förderung.»

      Übers Knie brechen liessen sich solche Massnahmen nicht. Die Uni selber sieht kaum Handlungsbedarf: «Bei den Doktoratsanstellungen handelt es sich um ein langjährig bewährtes Modell», schreibt die Pressestelle. Sie verweist auf die Rahmenpflichtenhefte, die den Angestellten einen Anteil der Arbeitszeit für die eigene Forschungszeit zur Verfügung stellen. Zudem sei ein «hohes, auch privates Engagement selbstverständlich», heisst es. «Es handelt sich ja auch um eine persönliche Weiterqualifizierung.»

      Auch Antonio Loprieno sieht kaum einen Ausweg. «Das System ist zwar für den Einzelnen brutal, aber es lässt sich nicht leicht verbessern.» Die Budgets der Universitäten blieben beschränkt und der Druck auf den wissenschaftlichen Output gross.

      https://nzzas.nzz.ch/schweiz/problematische-arbeitsbedingungen-uni-forschende-fuehlen-sich-ausgebeutet-

      #Zurich #université_de_Zurich #travail_gratuit

    • Le débat - La Suisse forme-t-elle trop de chercheurs ?

      Débat entre Yves Flückiger, recteur de l’UNIGE, président de swissuniversities, Ola Söderström, président de la division Sciences humaines et sociales du FNS, Verity Elston, responsable conseil en carrières, doctorat et postdoctorat au Graduate Campus de l’UNIL, et Céline Guérin, docteur en neurosciences.


      https://www.rts.ch/play/radio/forum/audio/le-debat-la-suisse-forme-t-elle-trop-de-chercheurs?id=11080302

      –-> Le journaliste fait référence à l’article de la Tribune de Genève (https://www.tdg.ch/geneve/actu-genevoise/burnout-serie-chercheurs-genevois/story/10365762) et demande au recteur de l’Université de Genève invité sur le plateau de réagir...
      Et il ne répond pas du tout, mais alors pas du tout !!!!!!

      Ola Söderström, lui, parle en tant que représentant du Fonds national suisse de la recherche scientifique... et commence par « les situations sont singulières »... évidemment, rien de structurel, tout est « individuel et singulier »... Et puis, eh voilà... il défend bec et ongles le « propre » du FNS : compétition, faut que les meilleurs restent, sélection précoce... et il faut plus de #tenure_track et de profs assistants qui sont évalués de manière « fine » pour pouvoir obtenir un poste de prof ordinaire...

    • Un environnement de travail toxique ? Débat sur les conditions de travail du corps intermédiaire

      Quel est votre degré de satisfaction ? C’est ce que le magazine zurichois d’étudiant·e·s « etü » a voulu savoir auprès des quelque 90 membres du corps intermédiaire du département d’histoire. La moitié d’entre eux ont répondu à l’enquête en ligne. Le magazine a publié les résultats à la mi-février. Deux tiers des participant·e·s ont déclaré travailler plus que la charge de travail convenue, la moitié a même affirmé se sentir parfois exploité·e·s. Le comité du département a mis les résultats en perspective dans une prise de position. Le co-directeur du département, Simon Teuscher, s’est quant à lui exprimé dans une interview en faveur de salaires et, surtout, de taux d’occupation plus élevés dans le corps intermédiaire.

      Les conditions de travail du corps intermédiaire académique, que beaucoup de personnes concernées considèrent comme précaires, font depuis longtemps l’objet d’une attention particulière dans les médias : le monde universitaire serait devenu un « environnement de travail toxique », selon un article d’opinion rédigé par cinq post-doctorant·e·s en sociologie de l’Université de Neuchâtel dans le journal « Le Temps ».

      Le Conseil fédéral, le Fonds national et les hautes écoles devraient de toute urgence prendre au sérieux le malaise des doctorant·e·s, des post-doctorant·e·s ainsi que des chercheurs et chercheuses afin d’en tirer les conséquences pour leur politique de recherche. Cette contribution a été précédée par un article publié en janvier dans la « Tribune de Genève » sur les conditions de travail précaires à l’Université de Genève.
      La Suisse forme-t-elle trop de chercheurs ?

      En 2018, les universités suisses ont décerné un total de 4164 doctorats, contre 3100 en 2005. Un nouveau rapport de l’Association suisse de science politique a examiné la situation dans son domaine et a recommandé un débat plus ouvert sur le nombre et les possibilités de carrière des doctorant·e·s. Un débat radiophonique diffusé par la Radio Télévision Suisse réunissant des acteurs du paysage de la recherche en Suisse a posé la même question sur les structures de promotion de la relève dans le système universitaire, mais en la formulant de manière plus provocante : « La Suisse forme-t-elle trop de chercheurs ? » En 2018, l’ASSH avait déjà esquissé une vision structurelle pour le nombre croissant de chercheurs et chercheuses de la relève en Suisse dans son rapport « Next Generation », qui envisageait des parcours de carrière diversifiés et davantage de postes bénéficiant d’un contrat de durée indéterminée.

      https://sagw.ch/fr/assh/offre/publications/newsletter/details-newsletter/news/ein-toxisches-arbeitsumfeld-debatte-zu-den-arbeitsbedingungen-des-mittelbaus

    • Parliamentary resolutions

      Thanks to the outreach of the petition, the Petition Committee and mid-level staff associations have been in touch with local and national politicians. This led to several parliamentary resolutions that support better working conditions and open-ended contracts for PhD Students and Post-docs in Swiss universities. All resolutions and responses can be downloaded in the links below.

      Federal Council

      - Interpellation 20.4622 de Christian Dandrès : "Lorsque la faim est à la porte, les chercheurs et chercheuses s’en vont par la fenêtre"
      https://www.parlament.ch/fr/ratsbetrieb/suche-curia-vista/geschaeft?AffairId=20204622

      - Question 20.5974 de Christian Dandrès : "Conditions de travail du “corps intermédiaire” dans les universités et les hautes écoles"
      https://www.parlament.ch/fr/ratsbetrieb/suche-curia-vista/geschaeft?AffairId=20205974

      – Interpellation 20.3121 de Fabien Fivaz : "Statut précaire du corps intermédiaire dans les hautes écoles"
      https://www.parlament.ch/fr/ratsbetrieb/suche-curia-vista/geschaeft?AffairId=20203121

      Canton of Neuchâtel

      - Interpellation Sera Pantillon 21.140 : "Quelle est la précarité du corps intermédiaire à l’UniNE ?"
      https://www.ne.ch/autorites/GC/objets/Documents/Interpellations/2021/21140_RepEcr.pdf

      Canton of Geneva

      - Question écrite urgente de Mme Amanda Gavilanes QUE 1429-A : "Fonctions et rémunérations à l’Université de Genève"
      https://ge.ch/grandconseil/data/texte/QUE01429A.pdf

      - Question écrite urgente de Mme Amanda Gavilanes QUE 1430-A : "Typologie des contrats et taux d’activité des membres du corps intermédiaire à l’Université de Genève"
      https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=&ved=2ahUKEwjBo_nS2_rvAhXN4KQKHRxoBcw

      - Question écrite urgente de Mme Amanda Gavilanes QUE 1431-A : "Origine des financements des postes à l’Université de Genève"
      https://ge.ch/grandconseil/data/texte/QUE01431A.pdf

      https://info.petition-academia.ch/parlamentary-resolutions

    • Les hautes écoles universitaires s’emploient à promouvoir des conditions de travail, d’enseignement et de recherche optimales en faveur de la relève scientifique

      La pétition nationale pour mettre fin à la précarité dans les hautes écoles suisses exige de meilleures conditions de travail pour le personnel scientifique, notamment la création d’emplois permanents dans le monde académique après l’obtention du doctorat. Les hautes écoles universitaires sont sensibles aux demandes formulées dans la pétition. Elles offrent aux jeunes chercheur·se·s un encadrement et un environnement aussi favorables que possible, tout en mettant l’accent sur les plus hautes exigences de qualité selon les standards internationaux.

      Les associations du corps intermédiaire de différentes hautes écoles suisses ont lancé en octobre 2020, en concertation avec des syndicats, une pétition adressée à l’Assemblée fédérale. Cette pétition exige des mesures concrètes visant à améliorer les conditions de travail du personnel scientifique. Conscientes des préoccupations des pétitionnaires, les hautes écoles universitaires poursuivent leurs efforts visant à renforcer la promotion de la relève au cours de ces prochaines années.

      Les profils et les carrières académiques sont différents suivant les domaines d’études et le cadre institutionnel. Aussi les hautes écoles universitaires plaident-elles en faveur d’une compréhension globale des carrières académiques présentant des options au sein et en dehors des hautes écoles. Pour que les carrières puissent être planifiées, il faut que les procédures de sélection soient claires et transparentes et que les personnes concernées sachent à quel moment les décisions importantes sont prises. Il s’agit là d’une condition sine qua non pour que les membres du corps intermédiaire puissent participer activement à la gestion de leur carrière.

      Les hautes écoles universitaires ont pour mission de mener des recherches de haute qualité et d’offrir un enseignement exigeant. La meilleure promotion de la relève consiste à former de jeunes chercheur·se·s à même de réussir une carrière scientifique internationale. Par conséquent, les hautes écoles universitaires souhaitent leur offrir un environnement propice au plein développement de leur potentiel.

      Différents instruments déjà existants permettent de répondre aux objectifs visés par la pétition. En effet, les hautes écoles universitaires ont pris de nombreuses mesures au cours de ces dernières années en vue d’améliorer la situation du personnel scientifique et poursuivront leurs efforts dans ce sens. Elles ont notamment augmenté le nombre de postes de professeur·e·s assistant·e·s en tenure track et créé de nouvelles positions et de nouveaux emplois permanents au-dessous des postes de professeur·e·s. Grâce à ces mesures, elles seront à même d’offrir à la relève différentes options de carrière aux objectifs et aux possibilités de développement clairement définis. Outre les carrières académiques classiques, les profils du troisième espace (« third space ») peuvent également offrir de nouveaux débouchés au sein de la haute école. Par ailleurs, elles entendent structurer davantage la phase post-doctorale. Cette mesure va de pair avec une sélection précoce, des objectifs précis et une orientation de carrière personnelle. Enfin, les doctorant·e·s et les post-doctorant·e·s disposent d’instruments efficaces qui les soutiennent dans leur carrière académique ou en vue d’une activité hors de la haute école : attribution de temps protégé (« protected time »), possibilités d’allègement, mesures et offres permettant de renforcer l’égalité des chances, mentorats, consultations et cours pratiques.

      Les hautes écoles universitaires sont sensibles à l’argumentation des pétitionnaires selon lesquels les conditions de travail et d’emploi des chercheur·se·s et des enseignant·e·s devraient être améliorées afin qu’il·elle·s disposent d’un cadre optimal pour compléter leur formation et planifier leurs prochaines étapes de carrière. A cet égard, il faut tenir compte du fait que les postes de qualification après l’obtention du doctorat revêtent aussi un caractère formatif. Par ailleurs, il ne faudrait pas que la mise en place d’emplois fixes entrave la mobilité des jeunes chercheur·e·s censé·e·s se perfectionner et se qualifier dans d’autres universités. Enfin, la flexibilité du système ne devrait pas subir de restriction au détriment des futur·e·s chercheur·se·s.

      Du point de vue des hautes écoles universitaires, la création de postes stables constitue une mesure parmi d’autres. Pour que leur mise en œuvre soit efficace et garantie durablement, ces mesures doivent être réalisées par chaque haute école en fonction de son cadre institutionnel respectif. La création de postes stables pour les chercheur·se·s et les enseignant·e·s ayant obtenu un doctorat requiert des moyens financiers correspondants. Le financement de base des hautes écoles doit pouvoir suivre le rythme de croissance de l’encouragement à la recherche. En l’occurrence, swissuniversities a demandé une augmentation des contributions de base dans sa planification stratégique 2021-2024 afin de pouvoir poursuivre la concrétisation ciblée de mesures visant à améliorer la situation de la relève scientifique.

      https://www.swissuniversities.ch/fr/actualite/les-hautes-ecoles-universitaires-semploient-a-promouvoir-des-condi

    • Das Bild der Exzellenz hängt schief in der Akademie

      Über die Arbeitsbedingungen im akademischen Mittelbau wird lebhaft diskutiert. Ein neuer Bericht des Wissenschaftsrats analysiert die Situation der Postdocs.

      Diskussionen über akademische Karrierewege und den sogenannten «Mittelbau» im Hochschulsystem sind ein wissenschaftspolitischer Dauerbrenner. Schon 1962 forderte der damals 35-jährige Astronom Uli Steinlin in seiner Streitschrift «Hochschule wohin?» in Anlehnung an das amerikanische Modell eine flachere Hierarchie an den Universitäten, einen Abbau von Lehrstühlen und dafür mehr Assistenzprofessuren. 60 Jahre später sind die Universitäten zwar nicht mehr dieselben (die Zahl der Studierendaen hat sich seither fast verzehnfacht), das Grundproblem einer steilen Pyramide mit höchst unsicheren Karriereperspektiven ist aber noch immer da.
      Wird die Postdoc-Blase überschätzt?

      In den letzten zwei Jahren hat die Mittelbau-Debatte wieder Fahrt aufgenommen. Nun legt auch der Schweizerische Wissenschaftsrat, ein Beratungsorgan des Bundes, einen Bericht dazu vor. Anhand quantitativer und qualitativer Daten untersucht er darin die Situation der Postdocs an den Schweizer Hochschulen und formuliert Empfehlungen.

      Erfreulich ist: Der quantitative Teil des Berichts, der zusammen mit dem Bundesamt für Statistik (BfS) erarbeitet wurde, legt erstmals belastbare Zahlen über Zahl und Karriereverläufe der Postdocs vor. Das BfS schätzt, dass gegenwärtig rund 7000 Postdoktorierende an einer Schweizer Hochschule angestellt sind, 62 Prozent davon in den Mint-Disziplinen, 18 Prozent in den Bereichen Medizin und Pharmazie und ebenfalls 18 Prozent in den Geistes- und Sozialwissenschaften. Seit 2014 ist die Zahl der Postdocs nur leicht angestiegen. Daraus könnte man ableiten, dass das Bild einer «Postdoc-Blase», wie es unter anderem der SAGW-Bericht «Next Generation» von 2018 zeichnete, hinterfragt werden muss. Allerdings muss die Aussagekraft des kurzen Untersuchungszeitraums 2014–2020 ebenfalls hinterfragt werden. Wenn man zum Beispiel den Zeitraum seit der Jahrtausendwende in den Blick nimmt, zeigt sich ein ganz anderes Bild der Mengenausweitung punkto Zahl der Studierenden, der Doktoranden, der Postdocs, der Projekte, der Publikationen.

      „Heute sind schätzungsweise rund 7000 Postdoktorierende an einer Schweizer Hochschule angestellt“

      Aufhorchen lässt aber vor allem eine andere Zahl: Von den Forscherinnen und Forschern, die 2015 ihr erstes Postdoktorat antraten, haben nach vier Jahren lediglich rund 16 Prozent eine feste Anstellung in der Schweiz gefunden, die ihren Qualifikationen entspricht und mit Wissenschaft und Forschung zu tun hat. Gerade einmal ein Prozent der Kohorte erreichte in diesem Zeitraum eine Professur.
      Zurück auf Feld eins der Mittelbau-Debatte

      Die SAGW, die Mittelbauvereinigung Actionuni oder die Petition Academia haben in den letzten Jahren eine ganze Reihe von Berichten, Studien und Empfehlungen publiziert. Im Grundsatz sind sie sich einig: Das derzeitige Postdoc-System ist dysfunktional und muss grundlegend restrukturiert werden. Eine der wichtigsten Änderungen, die sie vorschlagen, ist die Einführung von mehr unbefristeten Stellen, im Mittelbau oder im sogenannten Third Space, beispielsweise als Lecturer, Data Stewards oder Forschungsmanager. Sie stehen damit weitgehend in Einklang mit den Schlussfolgerungen des 2021 veröffentlichten OECD-Berichts «Reducing the precarity of academic research careers».

      Die Empfehlungen des Wissenschaftsrats gehen in die entgegengesetzte Richtung. Sie stehen in einem losen Verhältnis zu den empirisch-analytischen Teilen des Berichts und beruhen teilweise auf «den kollektiven Erfahrungen» der Ratsmitglieder, wie SWR-Präsidentin Sabine Süsstrunk auf einem zur Publikation organisierten Podium sagte.

      Für ein auf Exzellenz ausgerichtetes System sei eine grosse «Postdoc-Population» eine flexible, kostengünstige und letztlich «unverzichtbare Ressource». Dass nur eine kleine Minderheit davon langfristig Chancen auf eine akademische Karriere hat, sei «an sich nicht problematisch, da ein Postdoc als die letzte Phase der wissenschaftlichen (und nicht nur akademischen) Ausbildung betrachtet werden sollte.» Der Wissenschaftsrat empfiehlt den universitären Hochschulen zwar, mehr Tenure-Track-Positionen zu schaffen, von unbefristeten Stellen unterhalb der Professur hingegen rät er aus ökonomischen Überlegungen ab.

      Postdocs, so ein Lösungsansatz des Berichts, sollten nach ihren Lehr- und Wanderjahren vielmehr dazu ermutigt werden, sich nach Stellen ausserhalb der akademischen Wissenschaft umzusehen oder unternehmerisch tätig werden und Start-ups gründen.

      Wer die Mittelbau-Debatte in den letzten Jahren verfolgt hat, reibt sich verwundert die Augen über dieses, nun ja, traditionelle Verständnis der Rahmenbedingungen für akademische Selektion, Kompetivität und Exzellenz, bei der jede unbefristete Stelle unterhalb der Professur die Universität in einen mediokren Ponyhof zu verwandeln droht.
      Dann heisst es «Pech gehabt» – für Forschende, Unis und Steuerzahler

      Weshalb sollten die besten Köpfe überhaupt mitmachen in einem System, das theoretisch für Exzellenz sorgt, in der Praxis aber erwiesenermassen anfällig für Fehler und Missbrauch ist? Ein aus dem Leben gegriffenes Beispiel für einen Karriereweg im heutigen System: Eine frisch habilitierte Politologin, Schweizerin, Promotion in England mit Auszeichnung, Forschungsaufenthalte in den USA und anderswo auf dem Erdball, wirbt mit 36 Jahren einen der angesehenen und in einem höchst kompetitiven Verfahren vergebenen Eccellenza-Fellowships des Nationalfonds ein. Sie wird schulterbeklopft und darf nun als Assistenzprofessorin an einer Schweizer Uni selbstständig forschen und lehren. Aber nur fünf Jahre lang, dann ist Schluss. Zu einer Tenure-Track-Position mit Entfristung bei guter Leistung kann oder will sich ihre Uni nicht entscheiden. Und die unbefristeten Professuren in ganz Europa in ihrem Spezialgebiet kann die Assistenzprofessorin an einer Hand abzählen. Wenn in dieser Zeit zufällig keine frei wird, gilt: Pech gehabt.

      „Man kann es drehen, wie man will, dieses traditionelle Verständnis von Exzellenz hängt schief und nur noch an einem Nagel in der Akademie“

      Aber wer hat hier eigentlich Pech? Die gut vernetzte Politologin, die sich nebenbei vielleicht längst ein zweites Standbein ausserhalb der Akademie als Beraterin aufgebaut hat? Oder die auf Exzellenz ausgerichtete Uni, die nun eine vom SNF als – eben – exzellent ausgewiesene Forscherin und Hochschullehrerin verliert? Oder die Steuerzahler, die jahrelang eine Karriere mitfinanzierten, die systembedingt in die Sackgasse führte?
      Hinkende Vergleiche mit dem Spitzensport

      Man kann es drehen, wie man will, dieses traditionelle Verständnis von Exzellenz hängt schief und nur noch an einem Nagel in der Akademie. Ins Bild passen die hinkenden Vergleiche mit dem Spitzensport, wie sie neulich auch am Podium des Wissenschaftsrats zu hören waren. Klar: Nur die wenigsten, die gerne und gut Fussball spielen, schaffen es auch in den Profi-Fussball oder gar in die Nationalmannschaft. Und wer zu wenig Leistung bringt, der fliegt aus dem Kader. Aber: Im Fussball gilt die laufende Evaluation nicht nur für die Spieler, sondern auch für die Trainer und die Sportdirektoren. Genauso klar: Nur wer herausragende Leistungen bringt, schafft es in die Top 10 der Tennisweltrangliste. Aber: Roger Federer ist mit 41 Jahren nach einer «Geschichte anhaltender Exzellenz», wie eine Sponsorin seine Karriere in einem Werbespot bezeichnete, als Tennis-Methusalem in einem Alter zurückgetreten, mit dem man im Wissenschaftsbetrieb gut und gerne noch als Nachwuchs durchgeht.
      Auf die Disziplin kommt es an

      Der Bericht des Wissenschaftsrats ist bewusst aus einer Makroperspektive verfasst. Das ist nachvollziehbar. Gleichzeitig scheint es sinnvoll, die Spezifika der einzelnen Fachbereiche stärker in den Vordergrund zu rücken. In den Geistes- und Sozialwissenschaften beispielsweise zeigen sich einige Probleme ausgeprägter als in den Natur- oder Technikwissenschaften: Geistes- und Sozialwissenschaftler sind im Durchschnitt etwas älter, wenn sie ihre erste Postdoc-Stelle antreten als Personen aus anderen Fächern (34 Jahre, Durchschnitt 32 Jahre) und sie sind früher wissenschaftlich unabhängig, weil Gruppen- und Laborarbeit weniger verbreitet sind als in den Mint-Disziplinen. Gleichzeitig sind sie viel häufiger in Teilzeitpensen angestellt.1 Zudem scheint in den Geistes- und Sozialwissenschaften ein Postdoc für den ausserakademischen Arbeitsmarkt tendenziell keinen Vorteil zu bringen, was für eine frühere Selektion und eine berufliche Weichenstellung nicht erst auf Postdoc-Stufe spricht. Eine Analyse der BfS-Daten spezifisch für die Geistes- und Sozialwissenschaften wäre aufschlussreich.

      «Die akademische Welt muss sich an die Anforderungen des heutigen Arbeitsmarktes anpassen, insbesondere an die Erwartungen der neuen Generationen, was ihre Unabhängigkeit und ihre Perspektiven betrifft», liess sich SNF-Direktorin Angelika Kalt kürzlich zitieren. Der Bericht des Wissenschaftsrats hat in seinen empirisch-analytischen Teilen die Grundlagen, auf denen diese Anpassungen gemacht werden müssen, erweitert. Die Schlüsse, die er daraus zieht – und an denen die SWR-Präsidentin in der Podiumsdiskussion eisern-orthodox festhielt – stimmen aber wenig zuversichtlich, dass sich in absehbarer Zeit ein produktives Gleichgewicht einstellen könnte. Die Mittelbau-Debatte bleibt so vorerst ein Dauerbrenner – zuungunsten vieler junger Forscherinnen und Forschern und zum Nachteil der Attraktivität der Universitäten und letztlich der Gesellschaft.
      Fussnoten

      1 2020 waren ein Viertel der Postdocs in den Geistes- und Sozialwissenschaften in einem Pensum von weniger als 60 Prozent angestellt. Gleichzeitig ist die Zahl der Studierenden in den Geistes- und Sozialwissenschaften deutlich höher als in anderen Fachbereichen und das Betreuungsverhältnis entsprechend schlechter. Im Jahr 2021/22 gab es rund 48 000 Studierende in den Geistes- und Sozialwissenschaften, rund 33 000 in den Naturwissenschaften, und je 21 000 in der Medizin und den technischen Wissenschaften.
      Referenzen

      Actionuni (2017): Positionspapier zur Nachwuchsförderung an Schweizer Hochschulen.

      Hildbrand, Thomas (2018): Next Generation: Für eine wirksame Nachwuchsförderung (Swiss Academies Reports 13,1). https://doi.org/10.5281/zenodo.1216424

      OECD (2021). Reducing the precarity of academic research careers (OECD Science, Technology and Industry Policy Papers 113).

      Pétition Academia (2021) : Pétition adressée à l’Assemblée Fédérale: Pour la création d’emplois permanents dans le monde académique: de meilleures conditions de recherche, d’enseignement et de travail.

      Schmidlin, Sabina, Eva Bühlmann und Fitore Muharremi (2020): Next Generation und Third Space: neue Karriereprofile im Wissenschaftssystem. Studie im Auftrag der Schweizerischen Akademie der Geistes- und Sozialwissenschaften (Swiss Academies Reports 15,3). https://doi.org/10.5281/zenodo.3923494

      Schweizerischer Wissenschaftsrat (2022): Postdoktorierende an Schweizer Hochschulen.
      Erkenntnisse und Empfehlungen des Schweizerischen Wissenschaftsrates SWR.

      Zürcher, Markus und Marlene Iseli (2018): Zur Diskussion: Qualität vor Quantität (Swiss Academies Communications 13,5). https://doi.org/10.5281/zenodo.1409674

      Zürcher, Markus: Vier Handlungsoptionen zur Stärkung des akademischen Mittelbaus (SAGW-Blog décodage), 14. Oktober 2021. https://www.sagw.ch/sagw/aktuell/blog/details/news/vier-handlungsoptionen-zur-staerkung-des-akademischen-mittelbaus

      https://www.sagw.ch/sagw/aktuell/blog/details/news/das-bild-der-exzellenz-haengt-schief-in-der-akademie

  • En Italie, les « sardines » défient Salvini et les populistes - Page 1 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/international/041219/en-italie-les-sardines-defient-salvini-et-les-populistes

    Parti d’un appel à manifester contre la Ligue à Bologne, dans le nord-est de l’Italie, le mouvement des « #sardines » essaime du nord au sud du pays. Depuis le 14 novembre dernier, il a réuni plusieurs dizaines de milliers de personnes autour de slogans antipopulistes. [...] Des Italiens de tous âges, serrés, « comme des sardines », pour protester contre le lancement de la campagne de Lucia Borgonzoni, la candidate de la Ligue, le parti xénophobe de Matteo Salvini, en vue des élections régionales de janvier 2020.

    #anti-fascisme #Italie

    • Des dizaines de milliers de « Sardines » réunies à Rome contre le fascisme

      Les « Sardines », militants anti-fascistes italiens, ont manifesté samedi à Rome tout en s’interrogeant sur le devenir d’un mouvement qui veut « réveiller » la politique italienne, sans se transformer en un parti ni une organisation défendant une cause unique.

      Le phénomène des Sardines est né il y a un mois à Bologne quand une manifestation organisée par quatre inconnus a rassemblé par surprise 15’000 personnes, pressées comme des sardines, pour dénoncer le discours « de haine et de division » de Matteo Salvini, ex-numéro deux du gouvernement et chef de la Ligue (extrême-droite).

      Depuis lors, des dizaines de #manifestations, rythmée par le chant des résistants #Bella_Ciao, ont rassemblé au total 300’000 personnes, à Milan, Florence, Naples ou Palerme.

      « La première était contre Salvini puis c’est devenu une réaffirmation de la #démocratie : nous sommes anti-fascistes, pour l’#égalité, contre l’#intolérance, contre l’#homophobie », a expliqué Mattia Santori, l’un des co-fondateurs du mouvement.

      Vague d’adhésions

      Depuis lors, le mouvement n’a cessé de prendre de l’ampleur. Pour la manifestation de samedi à Rome, les organisateurs ont reçu plus de 100’000 adhésions sur Facebook, à tel point que la préfecture leur a proposé l’immense Place San Giovanni.

      Le référent du mouvement à Rome est #Stephen_Ogongo, 45 ans, un journaliste originaire du Kenya. Il a créé la page Facebook des « Sardines » romaines, juste avant d’aller se coucher il y a 15 jours. « Le lendemain, il y avait 10’000 personnes qui voulaient en faire partie. Le surlendemain 20’000 », a-t-il expliqué.

      « Parler à la tête et pas à l’estomac »

      Mais que vont devenir les Sardines, à part former des bancs dans toute l’Italie ? « Nous sommes au début, il y a un mois elles n’existaient pas », souligne Stephen Ogongo. "L’essentiel, c’est de « parler à la tête et pas à l’estomac des gens », « de réveiller les consciences », d’amener la population à « faire des choix responsables » et les politiciens à « changer de langage ».

      Mattia Santori et la cohorte bolognaise veulent aller plus loin mais « en prenant leur temps ». Ils organisent une journée de réflexion avec 160 référents des Sardines dimanche.

      Ni parti ni association ciblée

      S’ils se reconnaissent de gauche, ces militants se définissent comme « un #corps_intermédiaire » et ne veulent ni créer un parti ni se substituer aux associations existantes. De nombreuses « Sardines » militent pour le climat, contre la mafia, la précarité, le droit du sol pour les immigrés ou pour la diversité des genres.

      L’idée est de « faire émerger une nouvelle énergie à travers une forme bien plus libre et spontanée » qu’un parti, en se dotant d’une organisation « qui ne sera pas hiérarchique » mais fixera de « grandes orientations », souligne Mattia.

      Prochaine destination des « Sardines » : les petites villes et « territoires fragiles », susceptible de céder aux sirènes « des idées simplistes et du #populisme ».


      https://www.rts.ch/info/monde/10944770-des-dizaines-de-milliers-de-sardines-reunies-a-rome-contre-le-fascisme.
      #anti-fa #résistance

    • ’Sardines’ against Salvini: Italy’s fight against the far right

      Grassroots protests have brought tens of thousands of people on to the streets of Rome.

      Tens of thousands of people have crammed together in Rome on Saturday as part of the growing “sardines” movement against the leader of the far-right League and Italy’s former deputy prime minister, Matteo Salvini, and his allies.

      Protesters converged in Piazza San Giovanni early in the afternoon in a bid “to further shake up the country’s politics and battle xenophobia”, in what was billed as their biggest rally.
      ’Sardines against Salvini’: Italians pack squares in protest against far right
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      “We are very happy and reached our goal,” said one of the movement’s founders, Mattia Sartori, 32, as more than 100,000 people were expected to march in the capital.

      “We are anti-fascist, pro-equality, against intolerance, against homophobia,” Santori told AFP, as protesters sang the anti-fascist anthem Bella Ciao.

      “We are weary of this culture of hatred,” the movement’s representative in the Italian capital, Stephen Ogongo, a 45-year-old journalist of Kenyan origin, told AFP. ‘‘We will no longer tolerate language that is racist, fascist, discriminatory or sexist.”

      The Sardines movement began in November after Santori, from Bologna, sent an urgent message to three friends late at night telling them to meet the next day. It was a couple of days before Salvini and his coalition partners, the smaller far-right party Brothers of Italy, and Silvio Berlusconi’s Forza Italia, were due to launch their campaign for the Emilia-Romagna regional election at an indoor sports arena in Bologna.

      The four friends hatched a riposte to Salvini’s boasts about filling Italy’s squares with supporters. The sports arena had a capacity for 5,700 people, and via an announcement on Santori’s private Facebook page, the group invited people to a counter-rally at Bologna’s Piazza Maggiore, with the aim of attracting 6,000 people.

      What happened next confounded their expectations: 15,000 people filled the Bologna square. As Salvini’s far-right electoral alliance pursued its campaign, the Sardines converged in other Emilia-Romagna cities before spreading across Italy and beyond.

      Hundreds of migrants also joined the Sardines on Saturday in Rome to protest against Salvini’s hardline immigration policies.

      Before being ejected from government in August after his failed gambit to collapse a coalition with the Five Star Movement (M5S) and bring about snap elections, Salvini’s main achievement when in office was to introduce draconian anti-immigration measures, including closing seaports to migrants.

      “They told us that immigration is a problem in order to hide real problems,” said Pietro Bartolo, a member of the European parliament who is known as the “doctors of migrants” and who has dedicated years of his life to addressing the refugee crisis in the Mediterranean.

      “We have to resist,” added Bartolo, who joined the protest. “Laws that criminalise those who save people are laws against our constitution. These laws are a shame.”

      Salvini has mocked the movement, writing on Twitter that he prefers kittens as “they eat sardines when hungry”.

      However, in a poll in November, 40% of Italians said that the movement now represents Salvini’s “most dangerous enemy”.

      https://www.theguardian.com/world/2019/dec/14/sardines-pack-piazza-in-rome-for-protest-against-matteo-salvini

  • Une #méthode bien rodée : écouter mais ne pas entendre
    https://www.mediapart.fr/journal/france/140218/une-methode-bien-rodee-ecouter-mais-ne-pas-entendre

    Vœux aux corps constitués, aux forces vives, aux héros de 2017... le 30 janvier. © Reuters L’exécutif multiplie les #concertations avec les élus locaux, les responsables associatifs et les #corps_intermédiaires pour faire la pédagogie de ses « transformations ». C’est la méthode Macron pour anesthésier les mécontentements : éterniser les discussions. Pour mieux imposer ses choix.

    #France #consultations #Emmanuel_Macron #exécutif #gouvernement