• Akten der Nürnberger Prozesse online veröffentlicht
    https://www.heise.de/news/Akten-der-Nuernberger-Prozesse-online-veroeffentlicht-6206978.html

    3.10.2021 von André Kramer - Zum 75. Jahrestag des Nürnberger Prozesses gegen die Hauptkriegsverbrecher des Zweiten Weltkriegs hat die Universität Stanford die historischen Akten dieses Prozesses digitalisiert und online öffentlich zur Verfügung gestellt. Vom 20. November 1945 bis zum 1. Oktober 1946 mussten sich führende Vertreter des nationalsozialistischen Regimes vor einem internationalen Militärgericht verantworten. Zu den 24 Hauptangeklagten gehörten Hermann Göring, Rudolf Heß, Joachim von Ribbentrop, Wilhelm Keitel und Karl Dönitz.

    Das Material stammt aus dem Internationalen Gerichtshof in Den Haag. Das Holocaust-Gedenkmuseum der Vereinigten Staaten in Washington hat die Dokumente digitalisiert. Die Universität Stanford hat die Akten per Texterkennung durchsuchbar gemacht und in Typen von Dokumenten wie Anklagepunkte, Schlussplädoyer, Gnadengesuch oder Zeugenlisten eingeteilt.

    Die Akten der Hauptangeklagten stehen online. Hier: Göring, Heß, von Ribbentrop, Keitel (vordere Reihe von links), Dönitz, Raeder, von Schirach und Sauckel (dahinter).

    (Bild: National Archives and Records Administration)
    Über 5000 Akten stehen online

    Rund 20 Jahre hat es gedauert, um 5215 Akten zu digitalisieren. Insgesamt kommen etwa 270.000 einzelne Seiten zusammen, die 50 Terabyte belegen. Etwa zwei Drittel der Akten sind in deutscher Sprache gehalten. Darüber hinaus enthält das Archiv 75 Jahre alte, restaurierte Audioaufnahmen aus Nürnberg.

    Die Sammlung ist unter dem Namen „Taube Archive of the International Military Tribunal (IMT) at Nuremberg (1945-1946)“ einsehbar. Akten wie das Schlussplädoyer von Wilhelm Keitel, Generalfeldmarschall des Oberkommandos der Wehrmacht, lassen sich dort ohne Anmeldung einsehen und im Volltext durchsuchen.

    David Cohen, Professor und Direktor des Lehrstuhls für Menschenrechte und internationale Justiz in Stanford, sagte der Tagesschau, er sei der Meinung, die Dokumente sollen nicht in einem Archiv bleiben: „Wir müssen uns die heutigen technischen Möglichkeiten zunutze machen, um ein viel breiteres und ein globales Publikum zu erreichen.“
    Weitere Veröffentlichungen geplant

    Über die Prozessakten hinaus plant die Forschergruppe, weitere 1000 Stunden Audio- und sechs Stunden Filmmaterial zu ergänzen. Sie enthalten Mitschnitte des Gerichtsverfahrens gegen die 24 Hauptangeklagten. Diese Aufnahmen sollen Mitte 2022 folgen.

    Zum ersten Mal in der Geschichte stand die gesamte Regierung eines Landes unter Anklage und musste sich anhand ihrer eigenen Dokumentation verantworten. Zwischen 1945 und 1949 fanden noch weitere Prozesse vor dem Internationalen Militärgerichtshof statt, zwölf sogenannte Nürnberger Nachfolgeprozesse, unter anderem gegen Ärzte, den Flick-Konzern, die I.G. Farben, Generäle Südosteuropas und das Oberkommando der Wehrmacht. Die Akten der Nachfolgeprozesse sind noch nicht im Archiv enthalten, sollen aber in Zusammenarbeit mit der Universität Erlangen-Nürnberg digitalisiert und ebenfalls online gestellt werden. (akr)

    #fascisme #nazis #justice #histoire #source_digitale

  • Prolongation de l’état d’urgence sanitaire, pass jusqu’à l’été 2022

    « Gabriel Attal s’exprime à l’issue d’un Conseil des ministres lors duquel l’exécutif examine le projet de loi de prolongation de l’état d’urgence sanitaire. Celui-ci comporte notamment un possible recours au pass jusqu’à l’été 2022. (...) »

    Et quand Macron et ses sbires feront les guignols à nez rouge et langue de belle-mère chez Hanouna ou au JT, les simplets et/ou les opportunistes chouineront :

    Ah ben non, c’est pas des fachos, ils font les gugusses

    https://francais.rt.com/france/91584-prolongation-etat-urgence-sanitaire-pass-conference-presse-gabrie

    #politique #santé #France #Macron #fascisme #pass_sanitaire #urgence #rébellion #vangauguin

  • Les nouveaux fascistes ne sont pas moustachus, les yeux exorbités, en panoplie militaire, hurlant et bavant, façon Hitler imitant Chaplin...

    Ils avancent arrogants, souriants et détendus, en costards-cravates derrière un Pinocchio ou un Ronald McDonald, et ça fait rire les oiseaux et les moutons.

    Ils ont pignon sur média, ils se congratulent beaucoup entre eux, et ils veulent très fort que ça se sache, surtout quand l’un d’eux meurt.

    #politique #fascisme #information #propagande #médias #vangauguin

  • « Des sénateurs proposent une amende en cas de non-vaccination contre le Covid-19 » — RT en français

    Et de qui elle est la brillante idée ? De sénateurs socialistes.

    Quand cette racaille, dont fait partie Hidalgo, sera à -5% ds les sondages, ça fonctionnera comment le remboursement de l’arnaque au socialisme ?

    Où est la différence entre ces ordures, Macron, et l’extrême droite ?

    https://francais.rt.com/france/91346-senateurs-socialistes-proposent-amende-cas-non-vaccination-contre

    #politique #santé #discrimination #société #fascisme #socialiste #changement #vangauguin

  • Tout va à vélo... On est bien contrarié ( :-D :-D :-D ) de relayer Rioufol qu’on aurait maudit il y a quelques années en le traitant lui-même de fasciste, mais...

    Contre Zemmour, les méthodes fascistoïdes de la macronie

    "Eric Zemmour les rend fous. Ce week-end, les macronistes réunis à Avignon se sont déchaînés contre le journaliste, qui s’achemine à grands pas vers une candidature à la présidentielle. Christophe Castaner, le patron des députés LREM, n’a pas craint le propos absurde en déclarant en préalable : « L’outrance n’est que l’arme des pleutres », avant de qualifier lui-même Zemmour d’ « ennemi politique que nous devons considérer comme tel, et le combattre sur tous les fronts ». C’est avec la même subtilité que François Patriat, chef des sénateurs macronistes, a présenté le perturbateur en « sympathisant de Vichy ». Mais les propos les plus fascistoïdes ont été tenus, dimanche, (...)"

    https://blogrioufol.com/contre-zemmour-les-methodes-fascistoides-de-la-macronie

    #vangauguin #politique #France #fascisme #macronie #Rioufol #société #changement

  • La peste Zemmour par Michel Soudais | Politis
    http://www.politis.fr/articles/2021/09/la-peste-zemmour-43557

    [...] Certes, sa candidature concurrence Marine Le Pen et a tout d’« une grenade dégoupillée visant à faire exploser la droite », selon le mot de Damien Abad, président du groupe des députés LR. Mais c’est ignorer les effets délétères que cette candidature aura sur le débat présidentiel, où même un Michel Barnier est prêt à coller au discours zemmourien. Par ses écrits et ses propos, l’histrion a déjà bien ouvert la « fenêtre d’Overton » en sortant de la marginalité des discours radicaux sur l’immigration et contribuant à rendre par comparaison celui de Marine Le Pen acceptable, voire raisonnable. Il entend bien pousser plus loin encore cette stratégie : « Si je vais à la présidentielle, c’est pour imposer mes thèmes. La présidentielle se joue autour d’une question et il faut imposer sa question et avoir les réponses », déclare-t-il un jour. « Je suis là pour choquer », ajoute-t-il le lendemain, parfaitement au fait des mauvais réflexes médiatiques et de la recherche permanente du buzz qui vont le propulser au centre du jeu. Et ça fonctionne.

    Prédit-il qu’« en 2050 nous serons un pays à moitié islamique » et « en 2100 une République islamique » ? Léa Salamé interroge Gérald Darmanin sur cette prédiction. Prétend-il que la Seine-Saint-Denis est devenue une « enclave étrangère »« la plupart des cafés sont réservés aux hommes par une loi non écrite » ? LCI met la question en débat avec échange musclé entre son éditorialiste Pascal Perri et Stéphane Troussel, président PS de ce département. Après son invitation chez Ruquier samedi 11 septembre, nouvelle polémique : Zemmour, qui soutient la théorie complotiste du « grand remplacement » de la population européenne par une population immigrée, estime qu’« appeler son enfant Mohamed, c’est coloniser la France ». Une fois de plus les chaînes d’info et les matinales embrayent sur le sujet, tandis que sur CNews, Zemmour rallume le feu du procès Papon, victime à ses yeux d’« une justice politique »… À ce rythme, la campagne va se jouer dans la fange idéologique.

    • Sébastien Fontenelle @vivelefeu

      Sympa, l’accueil, @AUCHAN_France

      https://twitter.com/vivelefeu/status/1438843073295958017

      .

      Variante du « je suis là pour choquer », on utilise une photo (commerciale et ancienne) en une pour distiller un subliminal appel au génocide (et si on flinguait les grands remplaceurs au berceau)

      Commentaires de Noémie Issan, @noemie_issan
      https://twitter.com/noemie_issan/status/1438790333450657794

      La une de Causeur est un véritable dispositif. Les bébés (tous des mâles, et ce n’est pas un hasard) potelés et adorables regardent le spectateur. Leur innocence manifeste de bambins est mise en doute avec le titre « Souriez, vous êtes grands-remplacés »

      Comme si leur cuteness était un leurre qui cachait un projet. C’est dégoutant. Je me suis sentie sale en tombant dessus.

      Je reviens deux secondes sur le fait que les bébés de la photo choisie sont tous des garçons. Le dispositif fait signe vers une des idées force de tout racisme : « Petits, ils sont mignons, c’est quand ca grandit que ca se gâte ».

      Cette une veut convertir notre regard, le pourrir en fait.

      « Ce que vous voyez a l’air choupinou, mais en fait, ce que vous voyez, c’est un dealer, une racaille, un agresseur de rue et un djihadiste, sous entendu ne vous faites pas avoir »

      Pire encore, elle transforme sa perversité en tablant sur le sentiment de victimisation. « Ne vous y trompez guère, la victime, ici, c’est vous ».

      Cette une, c’est la théorie camusienne en image.
      Ps : de Renaud Camus.

      Le lecteur, qui a priori est un adulte plus tout jeune, plutôt blanc et de droite, doit se mettre à trembler du taux de natalité des noirs et des arabes, et voir dans des chiards souriants en culotte courte une menace existentielle.

      Ca pue grave en ce moment, en France.

      Je vais même aller plus loin. Je pense sincèrement que cette une espère une neutralisation du sentiment éthique d’empathie face aux bébés racisés. Ce n’est pas juste « ne vous faites pas avoir », c’est « si vous voulez survivre, faut voir en eux des ennemis ».

      Et du coup, ca vise a transformer le sentiment raciste et la pulsion de destruction, en grandeur héroïque nationaliste type nietzchéen du pauvre : « L’ennemi du peuple, c’est le sentiment humaniste, c’est l’universalisme, c’est le coeur qui sourit devant ces bébés mimis »

      @Poissonhamsa qui a une formation en histoire de l’art, me fait remarquer que les couleurs aussi sont signifiantes. Comme si l’image de propagande était celle qui venait des racisés.

      « On te vend des bébés mignons comme des objets en les déshumanisant(y’a pas d’ombre portée+couleur froide), c’est trop sympa pour être authentique, bref du bébé Cadum à l’envers »

      Comme le dit @ElieBeressi : défaite de la société, victoire de la race.

      Bon, on sait aussi que l’image, c’est pire que le dogwhistle, ca va être nié a grand coups de « nan mais c’est juste une représentation statistique des classes de Mantes la Jolie,

      Vous voyez le mal, si vous voyez un problème, c’est vous le raciste, bref rien qu’on ait pas déjà entendu 1000 fois juste ces dernières semaines dans d’autres contextes ».

      #racisme

    • Poison : Zemmour, ses mots, sa haine ? Lucie Delaporte
      https://www.mediapart.fr/journal/france/180921/zemmour-ses-mots-sa-haine

      Le polémiste d’extrême droite a entamé, ce week-end, à Toulon et à Nice, la tournée promotionnelle de son dernier livre. Une prestation aux accents de pré-campagne présidentielle. Présent depuis plus de dix ans dans le débat public, que dit vraiment Éric Zemmour ?

      Toujours pas officiellement candidat, Éric Zemmour a entamé ce week-end, à Toulon et Nice, un tour de France pour la promotion de son livre, La France n’a pas dit son dernier mot (Rubempré, 2021) en espérant transformer, sous une forêt de caméras et de micros, chacune de ses « rencontres littéraires » en meeting politique.

      Dans cette campagne présidentielle, Éric Zemmour, sans parti et sans programme connu, veut s’imposer par ses mots. Un déluge de mots qu’il impose depuis plus de dix ans à des médias toujours plus friands de ses saillies et de ses « dérapages ». Une logorrhée qu’il promène de plateaux de télé en studios de radio et qu’il étale aussi, en graphomane accompli, dans des pamphlets best-seller, écrits aussi vite qu’il parle : Premier sexe (Denoël, 2006), Mélancolie française (Fayard, 2010), Le Suicide français (Albin Michel, 2014) …

      Un discours qui ressasse sans fin les mêmes obsessions : la haine des immigrés, des femmes, des musulmans, des homosexuels, mais aussi des contre-pouvoirs, médiatiques ou judiciaires, lui qui n’a que mansuétude pour la délinquance en col blanc.

      • Immigration et « grand remplacement »

      Admirateur de Renaud Camus, Éric Zemmour défend depuis des années la thèse du « grand remplacement », popularisé par le théoricien d’extrême droite. Une thèse raciste et complotiste dont s’est notamment réclamé le tueur de Christchurch (Nouvelle-Zélande) qui a abattu cinquante personnes dans une mosquée.

      La vague migratoire qui va submerger la France et la soumettre est la principale obsession du journaliste du Figaro.

      « Nous vivons depuis trente ans une invasion, une colonisation, qui entraîne une conflagration », a-t-il affirmé dans l’émission C à vous en septembre 2016.

      Lors de la Convention de la droite en septembre 2019, il avait tenu un discours explicite sur le « grand mal français ». « Aujourd’hui nous vivons une inversion démographique [entre l’Europe et l’Afrique – ndlr] qui entraîne une inversion des courants migratoires, qui entraîne une inversion de la colonisation. Je vous laisse deviner qui seront leurs indiens et leurs esclaves : c’est vous ! », clamait-il aux côtés de Marion Maréchal.

      « En France, comme dans toute l’Europe, tous nos problèmes sont aggravés par l’immigration : école, logement, chômage, déficits sociaux, dette publique, ordre public, prisons, qualifications professionnelles, urgences aux hôpitaux, drogue. Et tous nos problèmes aggravés par l’immigration sont aggravés par l’islam. C’est la double peine. »

      Décrivant dans son dernier livre, La France n’a pas dit son dernier mot, une Seine-Saint Denis « emblème de ce grand remplacement qui n’existe pas », il campe une ville forcément inquiétante où prolifèrent les « commerces estampillés hallal (…) sans oublier les agences Western union, qui transfèrent le produit des allocations sociales françaises ou des divers trafics vers les familles restées au bled ». Car les immigrés, pour Éric Zemmour, sont au fond soit des profiteurs de la générosité de l’État français, soit des voleurs, soit les deux.

      Le 1er octobre 2020, alors que la discussion s’engage sur le sort de mineurs migrants en France, sur CNews, Zemmour s’emporte : « Il n’y a pas de juste milieu, il faut que ces jeunes, le reste de l’immigration ne viennent plus »… « Tous ? » le relance la journaliste Christine Kelly. « Tous ! Ils sont voleurs, ils sont assassins, ils sont violeurs, c’est tout ce qu’ils sont », rétorque le journaliste. Le parquet de Paris a depuis ouvert une enquête pour « incitation à la haine raciale ».

      S’il devenait président, il assure qu’il rétablirait la loi de 1803 pour interdire les prénoms non français. « Au bout de trois générations, je trouve ça triste qu’un enfant s’appelle Mohammed. »

      • Les musulmans

      L’obsession de Zemmour à l’égard de l’islam et des musulmans, décrits comme « une armée d’occupation », empêche une recension un tant soit peu exhaustive de la haine qu’ils lui inspirent.

      Un musulman français est un musulman qui se détache de sa foi : « Il faut leur donner le choix entre l’islam et la France », affirme-t-il aussi dans C à vous en septembre 2016.

      Car l’islam n’est pas compatible avec la République, Éric Zemmour ne cesse de le répéter.

      « En Islam il n’y a pas de musulmans modérés, ça n’existe pas », poursuit-t-il face à Anne-Sophie Lapix. « Le djihad fait partie de l’islam… les soldats du djihad sont considérés par tous les musulmans, qu’ils le disent ou qu’ils ne le disent pas, comme de bons musulmans. »

      « La France c’est liberté, égalité, fraternité… L’islam c’est soumission, inégalité et fraternité dans la Oumma [la communauté des croyants – ndlr] », ajoute-t-il dans la même émission.

      Dans La France n’a pas dit son dernier mot, il revient sur ce thème qui lui est cher : « L’inconscient collectif de ces populations musulmane est de coloniser l’ancien colonisateur. »

      Car quel est le danger qui menace la France ? « L’universalisme islamique qui tire profit très habilement de notre religion des droits de l’homme pour protéger son action de colonisation et d’occupation de portions du territoire français », détaille-t-il aussi ce jour-là dans un discours retransmis en direct et sans aucun filtre sur LCI. « Dans les années 30, les auteurs les plus lucides qui dénonçaient le danger allemand, comparaient le nazisme à l’islam (…) et disaient “le nazisme est un peu raide, un peu intolérant, mais de là à le comparer à l’islam” . »

      « Il y a une continuité entre les viols, vols, trafic jusqu’aux attentats de 2015, ce sont les mêmes qui les commettent (…) C’est le djihad partout », s’enflammait-il encore. « Ils se comportent en colonisateurs. Les caïds et leurs bandes s’allient à l’imam pour faire régner l’ordre dans la rue et dans les consciences selon la vieille alliance du sabre et du goupillon, en l’occurrence, la kalash et la djellaba […]. Dans la rue, les femmes voilées et les hommes en djellaba sont une propagande par le fait, une islamisation de la rue, comme les uniformes d’une armée d’occupation rappellent aux vaincus leur soumission. »

      • « Remigration » ou déportation

      Que faire des cinq millions de musulmans qui vivent sur le sol français, demande, le 30 octobre 2014, un journaliste italien du Corriere della Sera comprenant qu’Éric Zemmour n’en veut plus dans son pays ? « Les déporter ? », demande-t-il. « Je sais, c’est irréaliste mais l’Histoire est surprenante. Qui aurait dit en 1940 que un million de pieds-noirs, vingt ans plus tard, seraient partis d’Algérie pour revenir en France ? Ou bien qu’après la guerre, 5 ou 6 millions d’Allemands auraient abandonné l’Europe centrale et orientale où ils vivaient depuis des siècles ? ». Le journaliste insiste sur le caractère tragique de ces déplacements forcés et Zemmour enfonce le clou : « Je pense que nous nous dirigeons vers le chaos. Cette situation d’un peuple dans le peuple, des musulmans dans le peuple français, nous conduira au chaos et à la guerre civile. » Une déportation pour éviter la guerre civile donc…

      Car Éric Zemmour est favorable à la « remigration », il l’a dit et redit comme en janvier dernier sur le plateau de CNews. « Vouloir la remigration, ce n’est pas être raciste. C’est considérer qu’il y a trop d’immigrés en France, ça pose un vrai problème d’équilibre de démographie et identitaire (…) la France est en danger. »

      Car la France est bel et bien au bord de la guerre civile ; Zemmour ne cesse de l’écrire et de le dire. S’il faut prendre les armes contre l’ennemi de l’intérieur, Zemmour n’hésitera pas, clame-t-il. « Quand le général Bugeaud arrive en Algérie, il commence à massacrer les musulmans, et même certains juifs. Eh bien moi, je suis du côté du général Bugeaud. C’est ça être Français », déclare-t-il sur CNews le 23 octobre 2019.

      • Les « Noirs et les Arabes »

      Dans la rhétorique d’Éric Zemmour, aux côtés des musulmans, et même si ce sont parfois les mêmes, un groupe se distingue pour menacer la patrie dans ses fondements : « Les Noirs et les Arabes ». Ils sont, pour résumer, violents, voleurs, volontiers polygames et font « d’innombrables » enfants pour toucher les allocations.

      Ce groupe inquiétant est décrit dans la plupart de ses livres. Dans La France n’a pas dit son dernier mot, Zemmour insiste sur la menace sexuelle qu’ils représentent, déjà décrite dans son livre Premier sexe, pétri d’un imaginaire raciste et colonial. « Les seules jeunes hommes autorisés par les ligues de vertus féministes à s’approprier et conserver les codes honnis de la psyché virile d’antan (sont) les jeunes noirs et Arabes » (…) À l’époque les féministes n’avaient pas encore montré leur dilection pour ces jeunes hommes, même lorsqu’ils faisaient une chasse ouverte à la femme blanche, comme à Cologne en 2015 (…) Les jeunes « blancs » étaient écrasés par la culpabilité du colonisateur esclavagiste , tandis que le jeune noir ou arabe s’égayait dans la pampa des femmes blanches. »

      « Pourquoi on est contrôlé dix-sept fois ? Parce que la plupart des trafiquants sont noirs et arabes, c’est comme ça c’est un fait », assène-t-il en 2011 sur le plateau de Salut les terriens, sur Canal+. Une sortie qui lui vaudra une condamnation pour provocation à la discrimination raciale.

      Zemmour ne peut évidemment se reconnaître dans une équipe de France de football où jouent tant de joueurs noirs. « Imaginez une équipe du Sénégal composée de joueurs blancs ou jaunes », raille-t-il dans son dernier livre.

      Car Zemmour croit en la race. Dans l’émission Paris/Berlin, destins croisés diffusée sur Arte, il interrompt la journaliste Rokhaya Diallo d’un : « J’appartiens à la race blanche, vous appartenez à la race noire, évidemment. »

      • Les Noirs « visibles »

      Un groupe exaspère particulièrement le polémiste : les Noirs qui ont acquis du pouvoir, une notoriété, voire une simple visibilité dans l’espace médiatique. Pour éviter la fréquentation des tribunaux, l’essayiste sait parfaitement distiller son racisme dans des portraits acerbes dont son dernier livre fourmille.

      Dans La France n’a pas dit son dernier mot, Éric Zemmour prend soin de faire quatre courts portraits de personnalités noires dont la réussite professionnelle lui reste manifestement en travers de la gorge. L’acteur Omar Sy est décrit ainsi avec perfidie : « Son corps musclé et félin, son sourire béat, son regard vide, son goût pour la tchatche acquis au cours de sa jeunesse à Trappes, son anti-racisme arrogant, son militantisme confessionnel, son exil à Los Angeles avec les trois premiers sous gagnés grâce au cinéma français tout en faisait l’incarnation de “l’homme nouveau” que le film [Intouchables – ndlr] glorifiait. »

      Il revient aussi longuement sur l’altercation avec l’animatrice Hapsatou Sy de 2018. « Votre mère a eu tort [de vous appeler Hapsatou – ndlr] Corinne, ça vous irait très bien », lui avait-il lancé, provoquant un tollé. Il rappelle qu’il ne savait pas du tout qui était cette femme sur le plateau puisqu’ « elle représentait le quota diversité imposé »… Et que s’il a pensé au prénom « Corinne » ce soir-là, c’est que c’est « le prénom des coiffeuses ou des secrétaires », note-t-il, fielleux.

      L’actrice Aïssa Maïga incarne, à elle seule, le désastre du grand renversement des valeurs lors de la cérémonie des Césars. Il la dépeint en une scène unique qui marque sa sidération. L’actrice sous les projecteurs dénonce le peu de diversité dans la salle de la « grande famille du cinéma français ». Elle demande qu’on lui apporte de l’eau. « Un homme blanc la sert » et « sans un regard pour son serviteur »… l’actrice ose boire. Il n’y a rien d’autre à dire que cela. Ce chamboule-tout d’une femme noire servie par un homme blanc anonyme a achevé le polémiste.

      L’ancienne porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye, en prend elle aussi pour grade. « Sibeth. Contrairement aux apparences, ce n’est pas un jugement mais un prénom », ricane-t-il en reprenant le mauvais mot du chroniqueur Éric Naulleau. Sibeth Ndiaye est, sous la plume d’Éric Zemmour, une bien mauvaise Française, elle qui assiste « en pyjama aux cérémonies du 14-Juillet ».

      • La liberté d’expression

      On ne peut plus rien dire. Zemmour le dit et le redit d’ailleurs depuis dix ans sur toutes les télés et toutes les radios de France. Pour le récompenser de son virulent discours à la Convention de la droite, Vincent Bolloré lui a même offert une tribune quotidienne d’une heure sur CNews, mais qu’importe : Zemmour décrit la France d’aujourd’hui comme un pays où règne une étouffante censure, celles des antiracistes et de leurs lois liberticides.

      Dès Le Suicide français, il pointe la loi Pleven de 1972 créant un délit de diffamation et d’injure à caractère raciste comme le début de la fin . « On se félicita alors de cette législation antiraciste. Personne ne remarqua le glissement opéré par la loi qui n’interdisait pas seulement toute discrimination en raison de l’ethnie, de la race, de la religion, mais y joignait aussi l’appartenance ou la non-appartenance à une nation. Personne ne l’avait remarqué car personne ne l’avait réclamé. Dans l’ombre, des lobbies avaient bien œuvré », explique-t-il.

      La haine de l’étranger, son rejet, n’est plus dicible, se désole-t-il. « Avec la référence à la nation, on passe du racisme à une notion différente, la xénophobie. Poussé à l’extrême par le législateur, le refus de la xénophobie a des conséquences pernicieuses. Désormais, un propriétaire qui ne veut louer qu’à un Français sera puni ; de même qu’un employeur qui préférera embaucher un compatriote, alors que l’État exclut les étrangers du recrutement de certains de ses fonctionnaires. Ce principe de non-discrimination entre Français et étranger interdit toute préférence nationale ; ruine toute séparation entre l’extérieur et l’intérieur ; sape les fondements de la notion de frontière entre le dedans et le dehors ; assimile le patriotisme au racisme ; interdit à un Français de préférer un compatriote à un étranger. La loi Pleven est potentiellement, sans que personne en ait pris conscience à l’époque, la dissolution programmée de la nation française dans un magma planétaire », s’emporte-t-il.

      Zemmour est pour le droit de discriminer. Sur un plateau de France O, le 6 mars 2010, face à un journaliste qui rapporte les discriminations raciales opérées par certains employeurs à Éric Zemmour réplique : « Mais ils ont le droit ! (…) C’est la vie la discrimination. »

      • Les droits de l’homme (comme on dit, ndc)

      Les droits de l’homme sont un danger mal connu pour la France, Éric Zemmour tient à le rappeler aussi souvent qu’il le peut. Dans Destin français, il écrit : « Ignorant les leçons du passé et oubliant les vertus de son histoire, la France saborde son État au nom des droits de l’homme et l’unité de son peuple au nom de l’universalisme. »

      • Les femmes

      La haine d’Éric Zemmour à l’égard des femmes n’a sans doute d’égal que celle que lui inspirent les musulmans. Lors de la Convention de la droite, il avait expliqué que le féminisme était « non pas un mouvement de libération des femmes » mais « une guerre d’extermination de l’homme blanc hétérosexuel ».

      Dans Le Premier sexe, essai intégralement consacré à ce sujet, il s’inquiète d’une féminisation de la société qui risque de faire sortir le pays de l’Histoire. « Les femmes conduisent quand la vitesse est limitée ; elles fument quand le tabac tue ; elles obtiennent la parité quand la politique ne sert plus à grand-chose ; elles votent à gauche quand la Révolution est finie. [...] Elles ne détruisent pas, elles protègent. Elles ne créent pas, elles entretiennent. Elles n’inventent pas, elles conservent. [...] En se féminisant, les hommes se stérilisent, ils s’interdisent toute audace, toute innovation, toute transgression. »

      Dans Le Suicide français (Albin Michel, 2014), il estime que « le besoin des hommes » est « de dominer pour se rassurer sexuellement » et celui des femmes est « d’admirer pour se donner sans honte », de « réclamer la protection de son mari ».

      Zemmour, qui a détesté le mouvement #Metoo, regrette que l’espace public se remplisse « d’affaires de mœurs » ayant si peu d’intérêt. Dans son dernier livre, Éric Zemmour prend d’ailleurs la défense de Tariq Ramadan, ennemi politique s’il en est, soupçonné de viols et dont Mediapart a révélé qu’il était accusé par de nombreuses femmes d’agressions sexuelles ou sexistes. « Je ne sais rien de cette histoire, mais je demeure convaincu qu’il est tombé dans un piège », écrit dans La France n’a pas dit son dernier mot. Il a aussi ardemment défendu Dominique Strauss-Kahn, accusé de viol par Nafissatou Diallo. « Une ridicule affaire », tranche-t-il. « DSK, menottes derrière le dos entre deux cops new-yorkais, marchant tête baissée, c’est un renversement de mille ans de culture royale et patriarcale française. C’est une castration de tous les hommes français », avance-t-il encore dans son dernier opus.

      « Le poil est une trace, un marqueur, un symbole. De notre passé d’homme des cavernes, de notre bestialité, de notre virilité. De la différence des sexes. Il nous rappelle que la virilité va de pair avec la violence, que l’homme est un prédateur sexuel, un conquérant », écrivait-t-il déjà en 2006 dans le Premier sexe.

      Décrivant un film des année 1970, il regrette cette époque où les femmes n’étaient pas accusatrices. « Quand le jeune chauffeur de bus glisse une main concupiscente sur un charmant fessier féminin, la jeune femme ne porte pas plainte pour harcèlement sexuel. La confiance règne. »

      • Homophobie

      L’homophobie est aussi partout dans les discours d’Éric Zemmour, qui n’hésite pas à décrire l’homosexualité comme une « mode ». Dans Premier sexe, il se désole d’émissions mettant en scène « un modèle queer ». « Les pygmalions sont homosexuels ; ils sont chargés d’enseigner à un pauvre « hétéro de base », fou de foot et de voitures (bien sûr), goujat qui ne fait jamais la vaisselle et ne connaît pas l’adresse du fleuriste le plus proche, l’art de séduire, reconquérir, conserver la femme de sa vie. Ils lui apprennent à s’habiller, et non simplement à se vêtir, à se faire coiffer, et non seulement se faire couper les cheveux. À décorer sa maison avec art, et non seulement la meubler. Surtout ils lui font la morale, lui montrent comment se comporter avec une femme, avec délicatesse et raffinement. Dans les comédies “homosexuelles” lourdingues, c’était la “tante” qui imitait le camionneur. Désormais, c’est le camionneur qui prend des leçons auprès de la tante. Des homosexuels qui apprennent à un homme à aimer une femme ! Et les femmes sont ravies. Elles plébiscitent les hommes reconfigurés par la plastique, l’esthétique, le raffinement homosexuels. »

      Dans le même livre, il poursuit : « Pour traduire la nouvelle société, où les homosexuels non seulement ne sont plus discriminés, mais au contraire incarnent l’humanité future, un nouveau mot s’imposait : ce sera gay. » Il s’offusque de cette inversion des valeurs : « L’inverti honni d’hier est devenu le gay admiré d’aujourd’hui, celui qui légitime le désir du pauvre « hétérosexuel » – « hétéro de base », minable beauf – pour la femme ».

      Le 15 octobre 2019 dans son émission Face à l’info sur CNews, il déclenchait un nouveau tollé en expliquant que si les homosexuels voulaient des enfants, ils avaient le choix de « coucher avec l’autre sexe ». « Soit on couche avec l’autre sexe et on fait des enfants, soit on ne couche pas avec l’autre sexe et on n’a pas d’enfants. »

      • Les affaires et la justice

      Éric Zemmour déteste notre époque qui aurait cédé à « la dictature de la transparence », qu’il qualifie aussi dès l’introduction de son dernier livre comme une « mediapartisation des esprits ». Une époque qui ne tolèrerait plus – la chose reste à démontrer - la corruption et la délinquance en col blanc. « Nous vivons une révolution judiciaire inouïe qui sape les fondements de nos régimes démocratiques », écrit-il dans La France n’a pas dit son dernier mot. Fondements démocratiques qui résident, comme chacun sait ou devrait savoir, sur une corruption bien comprise des dirigeants.

      Les « affaires » de François Fillon sont regardée par Zemmour avec une immense mansuétude. « Ses petites combines, ses petits cadeaux pour arrondir ses fins de mois… », écrit-il à son sujet tout en dénonçant un « putsch médiatico-judiciaire » l’ayant empêcher de devenir président de la République.

      La justice de toute façon n’est plus non plus ce qu’elle était. Dans le dernier livre page 125, il se désole d’avoir à être jugé, suprême affront, par des femmes, qui plus est, mal habillées, mal maquillées. « Le président du tribunal est une femme ; le procureur également. La plupart des avocats de mes accusateurs aussi. Sous leur robe noire en guise d’uniforme prestigieux d’une autre époque, elles portent des vêtements de pauvre qualité à l’étoffe fatiguée, sont coiffées à la hâte, maquillées sans soin, tout dans leur silhouette, dans leurs attitudes, leur absence d’élégance, dégage un je-ne-sais-quoi de négligé, de laisser-aller, de manque de goût. On voit au premier coup d’œil que ces métiers – effet ou cause de la féminisation – ont dégringolé les barreaux de l’échelle sociale. Il flotte une complicité entre elles, proximité de sexe et de classe. »

  • Le travail de recherche de #Emilio_Distretti sur l’#Italie_coloniale

    Je découvre grâce à @cede le travail de recherche de #Emilio_Distretti, post-doc à l’Université de Bâle, sur le #colonialisme_italien et les #traces dans l’#architecture et l’espace.

    Sa page web :
    https://criticalurbanisms.philhist.unibas.ch/people/emilio-distretti

    Je mets dans ci-dessous des références à des travaux auxquels il a participé, et j’ajoute ce fil de discussion à la métaliste sur le colonialisme italien :
    https://seenthis.net/messages/871953

    #colonisation #colonialisme #Italie #histoire #géographie_urbaine #urban_matter

  • Der Klassencharakter des Faschismus
    https://www.marxists.org/deutsch/referenz/dimitroff/1935/bericht/ch1.htm#s1
    Georgi Dimitroff, Ausgewählte Schriften, Bd.2, Berlin 1958

    Der Faschismus an der Macht, Genossen, ist, wie ihn das 13. Plenum des EKKI richtig charakterisiert hat, die offene, terroristische Diktatur der reaktionärsten, chauvinistischsten, am meisten imperialistischen Elemente des Finanzkapitals.

    Die reaktionärste Spielart des Faschismus ist der Faschismus deutschen Schlages. Er hat die Dreistigkeit, sich Nationalsozialismus zu nennen, obwohl er nichts mit Sozialismus gemein hat. Der Hitlerfaschismus ist nicht bloß bürgerlicher Nationalismus, er ist ein tierischer Chauvinismus. Das ist ein Regierungssystem des politischen Banditentums, ein System der Provokationen und Folterungen gegenüber der Arbeiterklasse und den revolutionären Elementen der Bauernschaft, des Kleinbürgertums und der Intelligenz. Das ist mittelalterliche Barbarei und Grausamkeit, zügellose Aggressivität gegenüber den anderen Völkern und Ländern.

    #histoire #mouvement_ouvrier #fascisme #nazis #politique #communisme

  • Georgi Dimitroff - Die Offensive des Faschismus und die Aufgaben der Kommunistischen Internationale
    im Kampf für die Einheit der Arbeiterklasse gegen den Faschismus
    https://www.marxists.org/deutsch/referenz/dimitroff/1935/bericht

    Bericht auf dem VII. Weltkongreß der Kommunistischen Internationale (2. August 1935), Georgi Dimitroff, Ausgewählte Schriften, Bd.2, Berlin 1958, S.523ff.

    Inhaltsverzeichnis

    ...
    I. Der Faschismus und die Arbeiterklasse
    Der Klassencharakter des Faschismus
    Was bringt der siegreiche Faschismus den Massen
    Ist der Sieg des Faschismus unvermeidlich?
    Der Faschismus – eine grausame, aber keine feste Macht

    II. Die Einheitsfront der Arbeiterklasse gegen den Faschismus
    Die Bedeutung der Einheitsfront
    Die Hauptargumente der Gegner der Einheitsfront
    Inhalt und Formen der Einheitsfront
    Über die antifaschistische Volksfront

    Zentrale Fragen der Einheitsfront in den einzelnen Ländern
    a) Die Vereinigten Staaten von Amerika
    b) England

    Frankreich
    Vor welchen Aufgaben steht die Arbeiterklasse Frankreichs?
    Die Einheitsfront und die faschistischen Massenorganisationen

    Die Einheitsfront in den Ländern, wo sich die Sozialdemokratie in der Regierung befindet

    Der Kampf für die Gewerkschaftseinheit
    Die Einheitsfront und die Jugend
    Die Einheitsfront und die Frauen
    Die antiimperialistische Einheitsfront
    Über die Regierung der Einheitsfront
    Über den ideologischen Kampf gegen den Faschismus

    III. Die Festigung der kommunistischen Parteien und der Kampf für die politische Einheit des Proletariats
    Festigung der kommunistischen Parteien
    Die politische Einheit der Arbeiterklasse

    Schlußfolgerungen

    #histoire #mouvement_ouvrier #fascisme #nazis #politique #communisme

  • Marseille : La solution finale ? - Annie Lacroix-Riz
    http://www.librairie-tropiques.fr/2021/09/marseille-la-solution-finale.html

    M. Valls veut nous rappeler le bon temps de l’évacuation franco-allemande du Vieux-Port de janvier 1943, prétendument organisée contre les « terroristes » ou Résistance judéo-bolchevique.


    #Marseille #Valls #politique #fascisme

  • Ambedkar’s Warnings About Three Types of Dictatorships
    https://m.thewire.in/article/politics/ambedkar-three-types-dictatorship

    Le gouvernement Modi est en train de transformer l’Inde dans une dictature imitant le nazisme allemand. Cet article décrite comment la constitution indienne a contribué à ralentir ce projet.

    Note: This article was originally published on February 29, 2020 and is being republished on December 6, 2020, Ambedkar’s death anniversary.

    While drafting India’s Constitution, Dr B.R. Ambedkar saw three types of threats to the democratic and egalitarian ethos that he wanted to infuse the nation with. Therefore, for him, the Constitution was not only a means to provide rights to the citizens, but was also meant to be a barrier to keep these threats from establishing any form of dictatorship.

    When Ambedkar entered politics after he returned from his higher education in the US and UK, communist movements were sweeping the world. Communist parties of all countries believed that once the revolution succeeds, they could establish a proletariat dictatorship .

    Since the proletariat refers to the working class, the poor and oppressed classes (castes in India) were mostly with the communist parties. Having come from an exploited caste – one treated as ‘untouchable’ – Ambedkar naturally should have been a communist. But because of their declared theory of proletariat dictatorship, he opposed communism in India

    Where did his opposition come from? He was by then a serious student of varna dharma, an India-specific, a violently exploitative system built on caste. He seems to have realised that the Indian working masses had been under the control of varna dharma for a long time. The varna dharma is all-pervasive in spiritual, social and political structures.

    A significant speculative judgement he made was that since the Communist Party of India was also under the control of Brahmin leadership (P.C.Joshi, Dange and Randive were the main leaders at that time) they will be real dictators in the name of the proletariat. He seems to have understood that if communism succeeded, the exploited and oppressed castes would continue to be under Brahminic dictatorship.

    Varna dharma as an exploitative ideological system was well established by Ambedkar’s time and all political formations were under the control of Brahmin intellectual forces, though all were not casteist. They were English educated intellectuals and leaders and did not fully grasp the seriousness of caste oppression. There was no intellectual force among the Shudra/Dalit/Adivasi masses then.

    In modern times, any dictatorial system is operationalised by the educated elite. Naturally in India, Ambedkar saw that it would be mainly, even solely, Brahminic intellectuals who refuse to recognise caste-untouchability as a system of exploitation and oppression, who operationalise dictatorship. Thus, he felt, the so-called proletariat dictatorship of the communists would have also been a casteist dictatorship in a different form.

    Those were the times in which Ambedkar got an opportunity to draft his anti-communist and anti-varna dharma Indian constitution that focused on welfare and social change. This was an accidental opportunity that he got at a critical time. Today, the oppressed Indian masses believe that his birth in that family and caste is because of divine providence, as he gave them what was unthinkable: the right to vote in a democracy.

    The second type of dictatorship

    What was the second type of dictatorship Ambedkar encountered through his life experience and study? This is an Indian variant called varna dharma dictatorship . A lot of study and scrutiny has been done on proletariat dictatorship, but varna dharma dictatorship has not been. In fact, this variant is the longest surviving form of dictatorship within India and has been in force for millennia.

    He foresaw the danger of varna dharma dictatorship and avoided joining the Hindu Mahasabha or another political formation – the Indian National Congress – in his early years of political thought. Through the drafting of the Constitution and his politics, Ambedkar played a role in undercutting the possibility of varna dharma dictatorship getting established immediately after the British left.

    For many years, political forces ignored him but are now realising the seriousness of this possibility when the RSS/BJP – essentially a social and political network of dwijas (Brahmin, Bania and Ksatriyas) – came to power, first in 1999, and again since. When in power, this network has been trying to push India’s constitutional democracy into a crisis, particularly so after the victory in 2019.

    The RSS/BJP wants to establish its dictatorship through democratic means, like Adolf Hitler in Germany. Mohan Bhagwat himself said that their notion of ‘nationalism’ may be linked with Nazism. They too understood that there is global discussion that India’s future under their rule could have parallels with Hitler’s Germany.

    The credit for not varna dharma believers not gaining power in Delhi immediately after independence must go not only to Ambedkar but to Jawaharlal Nehru as well. Mahatma Gandhi gave enough scope for the establishment of varna dharma dictatorship, and knowingly or unknowingly Sardar Vallabhbhai Patel was willing to allow that. The only Brahmin who was not willing to allow the establishment of varna dharma was Nehru, who had a deeper understanding of that system. Ambedkar not only had an understanding, but also historical experience of its oppression and exploitation.

    What is the nature and character of varna dharna dictatorship? It works at various layers, but is more dangerous than any other from of dictatorship. All ideological and political decisions in this form of dictatorship are taken at the top by a small group of people, who are defined as perpetually on the top by very birth. According to Bhanwar Meghwanshi, who just released his autobiographic narration entitled I Could Not Be Hindu: The Story of a Dalit in the RSS, the RSS policymaking body called Akhila Bharatiya Pratinidhi Sabha (ABPS) consists of 36 people. Twenty-six of these are Brahmins, 5 are Vaishyas, three Kshatriyas and two Shudras and nobody from the Scheduled Castes. The non-elected head of the organisation is the sarsanghchalak, generally a Brahmin. When the BJP is in power at Delhi, the actual power is controlled by the ABPS of RSS.

    Three small communities, called the dwijas, have all spiritual, state and financial powers. The entire Shudra masses have to serve their interests and the other layers of society have to obey them. Otherwise, spiritual, financial and state power would be used to attack them.

    These three communities, whom we may call dwija bhadralok, controlled everything, without dirtying their own hands. When Muslim rule was established in India and later the British raj, the dwijas lost only state power. Spiritual, social and financial power remained with them, during these reigns.

    By establishing the Hindu Mahasabha and the Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS) in early 20th century, the dwija bhadralok wanted to establish a varna dharma dictatorship in a very subtle and modern way, once the British left.

    In Ambedkar’s eyes, the Constitution would be a means to counter this ideology.

    The third kind

    The third dictatorship Ambedkar foresaw was of the Islamic Caliphate kind. Ambedkar realised that after Partition, there was no scope of Indian Muslims coming to power and establishing a caliphate type of dictatorship. However, he studied this system very closely while writing a book on Pakistan. He, perhaps, foresaw that the kind of democracy he wanted to establish in India would not be sustainable in Islamic countries, particularly in Pakistan. This too proved correct by the end of 20th century.

    It would not be correct to attribute Amebdkar’s knowledge, courage and confidence to tackle these forms of dictatorship solely to his US and British education. He made a special effort to learn, study, think, write and fight to counter these forces in India. Without the brilliant, bold and skillful Ambedkar, even Nehru would not have been able stop the varna dharma dictatorship and perhaps would even have been part of it if it had been established. His birth in that system would have allowed him to do that.

    When Ambedkar became the chairman of the drafting committee of the Indian constitution, he proceeded with maximum care and caution. It survived for 70 years and improved the life of all sections of India, even the dwijas. Indian democracy survived in a region that had the proletarian dictatorship in China, Islamic dictatorship in Pakistan and Hindu varna dharmic dictatorship in Nepal. Now it appears that India too is at risk.

    If this is not understood and the Constitution is not protected by people who fall outisde the RSS/BJP’s varna dharma ideology, its dictatorship will be reestablished and the nation will sink into medievalism. Once that happens, along with Muslims and Christians, the Shudras, Dalits and Adivasis – who have been historical victims of this ideology – will also suffer.

    Kancha Ilaiah Shepherd is a political theorist, social activist and author.

    #Inde #fascisme #Ambedkar

  • Hanns Heinz Ewers - Mein Begräbnis und andere seltsame Geschichten
    https://www.projekt-gutenberg.org/ewers/begraebn/chap003.html

    1905 - Die Tomatensauce

    Das erste Mal: vor fünf Wochen bei der Corrida, als der schwarze Stier von Miura den kleinen Quinito durch den Arm stieß – –

    Und wieder am nächsten Sonntage und am folgenden – – bei jedem Stierkampfe traf ich ihn. Ich saß vorne, unten In der ersten Reihe, um Aufnahmen zu machen; sein Abonnementsplatz war neben dem meinen. Ein kleiner Mann, in rundem Hütchen und schwarzem englischen Pfaffenrock. Blaß, bartlos, eine goldene Brille auf der Nase. Und noch etwas ihm fehlten die Augenwimpern.

    Gleich wurde ich aufmerksam auf ihn. Als der erste Stier den braunen Klepper auf die Hörner nahm und der lange Picador schwerfällig herabfiel. Als die Schindmähre mühsam vom Boden aufsprang, davontrabte mit aufgerissenem Leibe, hineintrat, mit den Beinen sich verwickelte in die eigenen blutigen Eingeweide, die lang herunterhingen und über den Sand schleiften. Da hörte ich neben mir einen leichten Seufzer – so einen Seufzer – – der Befriedigung.

    Wir saßen den Nachmittag zusammen, sprachen aber kein Wort. Das hübsche Spiel der Banderilleros interessierte ihn wenig. Aber wenn der Espada seine Klinge dem Stier in den Nacken stieß, daß der Griff wie ein Kreuz sich über den mächtigen Hörnern erhob, dann griff er mit den Händen nach der Rampe, bog sich weit hinüber. Und die Garocha – das war ihm die Hauptsache. Wenn das Blut in armdickem Strahle aus der Brust des Gaules herausspritzte, oder wenn ein Chulo dem tödlich verwundeten Tiere mit dem kurzen Dolche den Gnadenstoß in das Hirn gab, wenn der rasende Stier die Pferdekadaver in der Arena zerfetzte, mit den Hörnern in den Leibern herumwühlte – – – dann rieb sich dieser Mann leise die Hände.

    Einmal fragte ich ihn:

    »Sie sind ein warmer Anhänger des Stierkampfes – – ein Afficonada?«

    Er nickte, aber sprach kein Wort; er wollte im Schauen nicht gestört sein.

    – – – Granada ist nicht so groß, so erfuhr ich bald seinen Namen. Er war der Geistliche der kleinen englischen Kolonie; seine Landsleute nannten ihn stets den »Popen«. Man nahm ihn augenblicklich nicht für voll, niemand verkehrte mit ihm.

    An einem Mittwoch besuchte ich den Hahnenkampf. Ein kleines Amphitheater, kreisrund, mit aufsteigenden Bänken. In der Mitte die Arena, gerade unter dem Oberlicht. Pöbelgeruch. Kreischen und Speien – – – es gehört ein Entschluß dazu, da hineinzugehen. Zwei Hähne werden hineingebracht, sie sehen aus wie Hühner, da man Kamm und Schwanzfedern ihnen abgeschnitten. Sie werden gewogen, dann aus den Käfigen genommen. Und sie fahren aufeinander los, ohne Besinnen. Die Federn stäuben umher: immer wieder fliegen die beiden Tiere aufeinander, zerfleischen sich mit den Schnäbeln und Sporen – – ohne einen Laut. Nur das Menschenvieh ringsumher johlt und schreit, wettet und lärmt. Ah, der Gelbe hat dem Weißen ein Auge ausgehackt, pickt es vom Boden auf und frißt es! Die Köpfe und Hälse der Tiere, längst zerpflückt, wiegen sich wie rote Schlangen auf den Leibern. Keinen Augenblick lassen sie voneinander, purpurn färben sich die Federn; kaum erkennt man die Formen mehr, wie zwei blutige Klumpen zerhacken sich die Vögel. Der Gelbe hat beide Augen verloren, er hackt blind in der Luft herum und in jeder Sekunde fährt der Schnabel des andern scharf auf seinen Kopf. Endlich sinkt er um; ohne Widerstand, ohne einen Schmerzensschrei erlaubt er dem Feinde, sein Werk zu vollenden. Das geht nicht so rasch; fünf, sechs Minuten noch gebraucht der Weiße dazu, selbst von hundert Sporenhieben und Bissen zu Tode ermattet.

    Da sitzen sie herum, meinesgleichen, lachen über die ohnmächtigen Schnabelhiebe des Siegers, rufen ihm zu und zählen jeden neuen Biß – – der Wetten wegen.

    Endlich! Dreißig Minuten, die vorgeschriebene Zeit, sind vorbei, der Kampf zu Ende. Ein Kerl erhebt sich, der Besitzer des siegenden Hahnes, hohnlachend schlägt er mit seinem Knüppel das Tier des Gegners tot: das ist sein Vorrecht. Und man nimmt die Tiere, wäscht sie an der Pumpe und zählt die Wunden – – der Wetten wegen.

    Da legt sich eine Hand auf meine Schulter.

    »Wie geht’s!« fragt der Pope. Seine wimperlosen Wasseraugen lächeln zufrieden hinter den breiten Gläsern.

    »Nicht wahr, das gefällt Ihnen?« fährt er fort.

    Ich wußte im Augenblick nicht, meinte er das im Ernst? Seine Frage schien mir so maßlos beleidigend, daß ich ihn anstarrte, ohne eine Antwort zu geben.

    Aber er mißverstand mein Schweigen, nahm es für Zustimmung; so überzeugt war er.

    »Ja,« sagte er ruhig und ganz langsam, » es ist ein Genuß.«

    Wir wurden auseinander gedrängt, man brachte neue Hähne in die Arena.

    – – An dem Abende war ich beim englischen Konsul zum Tee geladen. Ich war pünktlich, der erste der Gäste.

    Ich begrüßte ihn und seine alte Mutter, da rief er:

    »Ich bin froh, daß Sie so früh kommen, ich möchte ein paar Worte mit Ihnen sprechen.«

    »Ich stehe ganz zur Verfügung,« lachte ich.

    Der Konsul zog mir einen Schaukelstuhl heran, dann sagte er merkwürdig ernst:

    »Ich bin weit davon entfernt, Ihnen Vorschriften zu machen, lieber Herr! Aber wenn Sie die Absicht haben sollten, länger hier zu bleiben und in der Gesellschaft, nicht nur in der englischen Kolonie zu verkehren, so möchte ich Ihnen einen freundschaftlichen Rat geben.«

    Ich war gespannt, wo er hinaus wollte.

    »Und der wäre!« fragte ich.

    »Sie sind öfters mit unserem Geistlichen gesehen worden – –« fuhr er fort.

    »Verzeihung!« unterbrach ich ihn. »Ich kenne ihn sehr wenig. Heute nachmittag hat er zum erstenmal einige Worte mit mir gewechselt.«

    »Um so besser!« erwiderte der Konsul. »Ich möchte Ihnen also raten, diesen Verkehr, wenigstens öffentlich, so viel wie möglich zu meiden.«

    »Ich danke Ihnen, Herr Konsul,« sagte ich, »Ist es indiskret, nach den Gründen zu fragen!«

    »Ich bin Ihnen wohl eine Erklärung schuldig,« antwortete er, »obwohl ich nicht weiß, ob sie Sie befriedigen wirb. Der Pope – Sie wissen, daß man ihm diesen Spitznamen gab!«

    Ich nickte.

    »Nun gut,« fuhr er fort, »der Pope ist einmal in der Gesellschaft verfemt. Er besucht regelmäßig die Stierkämpfe, – – das ginge noch – – verabsäumt nicht einen einzigen Hahnenkampf, kurz, er hat Passionen, die ihn in der Tat unter Europäern unmöglich machen.«

    »Aber, Herr Konsul,« rief ich, »wenn man ihn deshalb so sehr verurteilt, aus welchem Grunde läßt man ihn dann in seinem, doch gewiß ehrenvollen Amte!«

    »Immerhin – es ist ein Reverend,« sagte die alte Dame. »Und dazu kommt,« bestätigte der Konsul, »daß er niemals seit den zwanzig Jahren, die er hier am Orte ist, auch nur den leisesten greifbaren Grund zur Klage gegeben hat. Endlich ist die Stelle des Geistlichen unserer winzigen Gemeinde die schlechtbezahlteste auf dem ganzen Kontinent – – wir würden so leicht keinen Ersatz finden.«

    »So sind Sie also mit seinen Predigten doch zufrieden,« wandte ich mich an die Mutter des Konsuls und gab mir Mühe, ein etwas malitiöses Lächeln zu unterdrücken.

    Die alte Dame richtete sich im Sessel auf.

    »Ich würde ihm nie erlauben, auch nur ein einziges eigenes Wort in der Kirche zu sprechen,« sagte sie sehr bestimmt. »Er liest Sonntag für Sonntag einen Text aus Dean Harleys Predigtbuch.«

    Die Antwort verwirrte mich etwas, ich schwieg.

    »Uebrigens«, begann der Konsul wieder, »wäre es ungerecht, nicht auch eine gute Seite des Popen zu erwähnen. Er hat ein nicht unbeträchtliches Vermögen, dessen Renten er ausschließlich zu wohltätigen Zwecken verausgabt, während er selbst, von seinen unglücklichen Passionen abgesehen, außerordentlich bescheiden, ja dürftig lebt.«

    »Eine nette Wohltätigkeit!« unterbrach ihn seine Mutter. »Wen unterstützt er denn! Verwundete Toreadores und ihre Familien, oder gar die Opfer einer Salsa.«

    »Einer – was!« fragte ich.

    »Meine Mutter spricht von einer › Salsa de Tomates‹, erläuterte der Konsul.

    »Einer – – Tomatensauce!« wiederholte ich. »Der Pope unterstützt die – – Opfer einer Tomatensauce!«

    Der Konsul lachte kurz auf. Dayn sagte er sehr ernst:

    »Sie haben nie von einer solchen Salsa gehört! – Es handelt sich um eine uralte, furchtbare Sitte in Andalusien, die trotz aller Strafen der Kirche und des Richters leider immer noch besteht. Seitdem ich Konsul bin, hat zweimal nachweislich eine Salsa in Granada stattgefunden; die nähern Umstände hat man aber auch da nicht erfahren, da die Beteiligten trotz der in spanischen Gefängnissen üblichen schlagenden Ermahnungen sich lieber die Zunge abbissen, als ein Wörtchen zu erzählen. Ich könnte daher nur Ungenaues, vielleicht Falsches berichten; lassen Sie sich darüber von dem Popen erzählen, wenn Sie dies schaurige Geheimnis interessiert. Denn er gilt – ohne daß man es ihm beweisen kann – als ein Anhänger dieser entsetzlichen Greuel, und dieser Verdacht ist es hauptsächlich, weshalb man ihm aus dem Wege geht!«

    – – Ein paar Gäste traten ein; unser Gespräch wurde unterbrochen.

    Am nächsten Sonntag brachte ich zum Stierkampfe dem Popen ein paar besonders gut gelungene Photos der letzten Corrida mit. Ich wollte sie ihm zum Geschenk machen, aber er warf nicht einmal einen Blick darauf.

    »Entschuldigen Sie,« sagte er, »aber das interessiert mich gar nicht.«

    Ich machte ein verdutztes Gesicht.

    »Oh, ich wollte Sie nicht verletzen!« lenkte er ein. »Sehen Sie, es ist nur die rote Farbe, die rote Blutfarbe, die ich liebe.«

    Es klang beinahe poetisch, wie dieser bleiche Asket das sprach: » die rote Blutfarbe«.

    Aber wir kamen in ein Gespräch. Und mitten drin fragte ich ihn, ganz unvermittelt: »Ich möchte gern eine Salsa sehen. Wollen Sie mich nicht einmal mitnehmen!«

    Er schwieg, die bleichen zersprungenen Lippen bebten.

    Dann fragte er: »Eine Salsa! – – Wissen Sie, was das ist!«

    Ich log: »Natürlich!«

    Er starrte mich wieder an, da fielen seine Blicke auf die alten Schmisse auf meiner Wange und Stirne.

    Und als ob diese Zeichen kindischen Blutvergießens ein geheimer Freipaß wären, strich er leicht mit dem Finger darüber und sagte feierlich:

    »Ich werde Sie mitnehmen!«

    Ein paar Wochen später klopfte es eines Abends an meiner Türe, so gegen neun Uhr. Ehe ich »herein« rufen konnte, trat der Pope ein.

    »Ich komme Sie abzuholen,« sagte er.

    »Wozu?« fragte ich.

    »Sie wissen ja,« drängte er. »Sind Sie bereit!«

    Ich erhob mich.

    »Sofort!« rief ich. »Darf ich Ihnen eine Zigarre anbieten!«

    »Danke, ich rauche nicht.«

    »Ein Glas Wein!«

    »Danke, ich trinke ebensowenig. Bitte, beeilen Sie sich doch!«

    Ich nahm meinen Hut und folgte ihm die Treppen hinab in die Mondnacht. Schweigend gingen wir durch die Straßen, den Genil entlang unter rotblühenden Pyrrhusbäumen. Wir bogen links ein, stiegen hinauf auf den Mohrenberg und schritten über das Märtyrerfeld. Vor uns strahlten in warmem Silber die Schneekuppen der Sierra, rings herum aus den Hügeln brachen leichte Feuerscheine aus den Erdhöhlen, in denen die Zigeuner hausen und anderes Volk. Wir gingen herum um das tiefe Tal der Alhambra, das ein Meer grüner Ulmen fast bis obenhin ausfüllt, vorbei, an den gewaltigen Türmen der Nassariden, dann die lange Allee uralter Zypressen durch, zum Generalife hin, und weiter hinauf zu dem Berge, von dem der letzte Fürst der Mauren, der strohblonde Boabdil, seine scheidenden Seufzer dem verlorenen Granada sandte.

    Ich schaute meinen seltsamen Begleiter an. Sein Blick, nach innen gekehrt, sah nichts von all dieser nächtlichen Herrlichkeit. Wie der Mondschein auf diesen schmalen blutleeren Lippen spielte, auf diesen eingefallenen Wangen und den tiefen Löchern an den Schläfen – da kam mir das Gefühl, als müßte ich seit Ewigkeiten schon diesen schrecklichen Asketen kennen. Und plötzlich, unvermittelt, fand ich die Lösung, das war ja das Gesicht, das der grauenhafte Zurbaran seinen ekstatischen Mönchen gab!

    Der Weg ging nun zwischen breitblätterigen Agaven daher, die ihre verholzten Blütenschäfte dreimannshoch in die Luft strecken. Wir hörten des Darro Brausen, der hinter dem Berge über die Felsen sprang.

    Drei Kerle kamen auf uns zu, in braunem zerlumptem Mantel; sie grüßten schon von weitem meinen Begleiter.

    »Wachtposten,« sagte der Pope. »Bleiben Sie hier stehen, ich will mit ihnen reden!«

    Er schritt auf die Männer zu, die ihn erwartet zu haben schienen. Ich konnte nicht verstehen, was sie sprachen, doch handelte es sich augenscheinlich um meine Person. Der eine der Männer gestikulierte lebhaft, sah mich mißtrauisch an, schleuderte die Arme in der Luft herum und rief immer wieder: » O jo el Caballero.« Aber der Pope beruhigte ihn, schließlich winkte er mich heran.

    » Sea usted bienvenido, Caballero!« begrüßte er mich und zog seinen Hut. Die beiden anderen Späher blieben auf ihrem Posten zurück, der dritte begleitete uns.

    »Es ist der Patron, sozusagen der Manager der Geschichte,« erklärte der Pope.

    Nach einigen hundert Schritten kamen wir zu einer Höhlenwohnung, die sich durch nichts von den Hunderten anderer der Bergabhänge Granadas unterschied, vor dem Türloch war, wie gewöhnlich, ein kleiner Platz geebnet, von dichten Kaktushecken umgeben. Dort standen einige zwanzig Kerle herum – doch war kein Zigeuner dabei. In der Ecke brannte ein kleines Feuer zwischen zwei Steinen; darüber hing ein Kessel.

    Der Pope langte in die Tasche, zog einen Duro nach dem andern heraus und gab sie unserm Begleiter.

    »Die Leute sind so mißtrauisch,« sagte er, »sie nehmen nur Silber.«

    Der Andalusier kauerte sich an das Feuer und prüfte jedes einzelne Geldstück. Er warf sie auf einen Stein und biß mit den Zähnen darauf. Dann zählte er – hundert Peseten.

    »Soll ich ihm auch Geld geben!« fragte ich.

    »Nein!« sagte der Pope. »Wetten Sie lieber, das wird Ihnen hier eine größere Sicherheit geben.«

    Ich verstand ihn nicht.

    »Eine größere Sicherheit!« wiederholte ich. » Wieso denn!«

    Der Pope lächelte:

    »Oh – – Sie machen sich dann mehr gemein und mehr – schuldig mit diesen Heuten!«

    »Sagen Sie mal, Reverend,« rief ich, »weshalb wetten Sie dann nicht!«

    Er hielt meinen Blick ruhig aus und antwortete nachlässig:

    »Ich! – Ich wette niemals: das Wetten beeinträchtigt die reine Freude am Schauen.«

    Inzwischen war noch ein halbes Dutzend höchst verdächtiger Gestalten gekommen, alle in das unvermeidliche braune Tuch gehüllt, das die Andalusier als Mantel benutzen.

    »Worauf warten wir noch?« fragte ich einen der Leute.

    »Auf den Mond, Caballero,« erwiderte er, »er muß erst untergehen.«

    Dann bot er mir ein großes Glas Aguardiente an. Ich dankte, aber der Engländer schob mir das Glas in die Hand.

    »Trinken Sie, trinken Sie!« drängte er, »Es ist das erstemal für Sie – vielleicht werden Sie es nötig haben!«

    Auch die anderen sprachen dem Branntwein reichlich zu; doch lärmte man nicht, nur ein hastiges Geflüster, ein heiseres Tuscheln drang hinaus in die Nacht. Der Mond barg sich im Nordwesten hinter der Cortadura, man holte lange Pechfackeln aus der Höhle und brannte sie an. Dann baute man mit Steinen einen kleinen Kreis in der Mitte: das war die Arena; rings herum stieß man Löcher in den Boden und steckte die Fackeln hinein. Und in dem roten Feuerschein entkleideten sich langsam zwei Männer. Nur die ledernen Hosen behielten sie an, dann traten sie in den Kreis hinein, setzten sich einander gegenüber und kreuzten die Beine, wie die Türken tun. Nun erst bemerkte ich, daß in dem Boden zwei starke Balken wagerecht eingelassen waren, deren jeder zwei eiserne Ringe trug. Zwischen diese Ringe hatten die beiden Kerle sich hingesetzt. Jemand lief in die Höhle und brachte ein paar dicke Seile mit, umschnürte den Leib der Männer und ihre Beine und band einen jeden an seinen Balken. Sie staken fest wie im Schraubstock, nur den Oberkörper konnten sie frei bewegen.

    Sie saßen da, ohne ein Wort, sogen an ihren Zigaretten oder leerten die Branntweingläser, die man ihnen immer von neuem füllte. Sie waren zweifellos schon stark betrunken, ihre Augen stierten blöde auf den Boden. Und rings herum im Kreise zwischen den qualmenden Pechfackeln lagerten sich die Männer.

    Plötzlich hörte ich hinter mir ein häßliches Kreischen und Knirschen, das die Ohren zerriß. Ich wandle mich um: an einem runden Schleifstein schliff jemand sorgfältig eine kleine Navaja. Er prüfte das Messer am Nagel des Daumens, legte es weg und nahm dann ein anderes.

    Ich wandte mich an den Popen:

    »Diese Salsa ist also eine Art – Duell!«

    »Duell!« antwortete er. »O nein, es ist eine Art – Hahnenkampf!«

    »Was!« rief ich. »Und aus welchem Grunde unternehmen die Männer da diese Art – Hahnenkampf! Haben sie sich beleidigt – ist es Eifersucht!«

    »Keineswegs,« sagte ruhig der Engländer, »sie haben gar keinen Grund, vielleicht sind sie die besten Freunde – vielleicht kennen sie einander gar nicht. Sie wollen nur – ihren Mut beweisen. Sie wollen zeigen, daß sie hinter den Stieren und den Hähnen nicht zurückstehen.«

    Die häßlichen Lippen versuchten ein kleines Lächeln, als er fortfuhr:

    »So etwa – wie bei Ihren deutschen Studentenmensuren.«

    Ich bin – im Auslande – immer Patriot. Das habe ich längst von den Briten gelernt: Right or wrong – my country!

    So antwortete ich ihm scharf:

    »Reverend – der vergleich ist albern! – Sie können das nicht beurteilen.«

    »vielleicht doch,« sagte der Pope. – »Ich habe in Göttingen sehr schöne Mensuren gesehen. – viel Blut, viel Blut –«

    Inzwischen hatte der Patron uns zur Seite Platz genommen. Er zog ein schmutziges Notizbuch aus der Tasche und einen kleinen Bleistift.

    »Wer wettet auf Bombita?« rief er.

    »Ich!« – »Eine Peseta!« – »Zwei Duros!« – »Nein, Auf Lagartijillo will ich wetten!« – Die Branntweinstimmen krächzten durcheinander.

    Der Pope faßte mich am Arm.

    »Richten Sie Ihre Wetten so ein, daß Sie verlieren müssen,« rief er, »legen Sie lange Odds, man kann nicht vorsichtig genug sein mit der Bande.«

    Ich hielt also eine ganze Reihe der angebotenen Wetten, und zwar immer drei zu eins. Da ich auf alle beide setzte, mußte ich so notwendigerweise verlieren. Während der »Manager« mit schwerfälligen Zeichen alle Wetten zu Papier brachte, reichte man die scharfgeschliffenen Navajen herum, deren Klingen etwas über zwei Zoll lang waren. Dann gab man sie zusammengeklappt den beiden Kämpfern.

    »Welche willst du, Bombita Chico, mein Hähnchen!« lachte der Schleifer.

    »Gib her! Gilt mir gleich!« gröhlte der Betrunkene.

    »Ich will mein eigen Messer!« rief Lagartijillo.

    »So gib mir meines! Ist so besser!« krächzte der andere.

    Alle Wetten waren eingetragen, der »Manager« ließ den beiden noch ein großes Glas Aguardiente reichen. Sie tranken es im Zuge aus, warfen dann die Zigaretten fort. Man gab einem jeden ein langes rotes Wolltuch, eine Gürtelbinde, die sie sich fest um den linken Unterarm und die Hand schlangen.

    »Ihr könnt anfangen, kleine Burschen!« rief der Patron. »Klappt die Messer auf!«

    Die Klingen der Navajen schnappten klirrend über die Zahnrädchen und hakten sich fest. Ein helles widerwärtiges Geräusch. – Aber die beiden Männer blieben ganz ruhig, keiner machte eine Bewegung.

    »Fangt doch an, Tierchen!« wiederholte der Patron.

    Die Kämpfer saßen unbeweglich, rührten sich nicht. Die Andalusier wurden ungeduldig:

    »Faß ihn doch, Bombita, mein junger Stier: Stoß ihm das Hörnchen in den Leib!«

    »Fang an, Kleiner, ich habe drei Duros auf dich gesetzt!«

    »Ah, – Hähnchen wollt ihr sein! Hennen seid ihr! Hennen!«

    Und der Chor gröhlte:

    »Hennen! Hennen! – – Legt doch Eier! Feige Hennen seid ihr!«

    Bombita Chico reckte sich hoch und stieß nach dem Gegner, der hob den linken Arm und fing den matten Stoß in dem dicken Tuche auf. Die beiden Kerle waren augenscheinlich so betrunken, daß sie kaum Herren ihrer Bewegungen waren.

    »Warten Sie nur, warten Sie nur,« flüsterte der Pope.

    »Warten Sie nur, bis die Leute Blut sehen!«

    Die Andalusier hörten nicht auf, die beiden zu hetzen, bald mit Aufmunterungen, bald mit beißendem Spott. Und immer wieder zischte es ihnen in die Ohren:

    »Hennen seid ihr! – Legt doch Eier! – Hennen! Hennen!«

    Sie stießen nun beide aufeinander, fast blindlings. In der nächsten Minute erhielt der eine einen leichten Stich an der linken Schulter.

    »Brav lieber Kleiner, brav Bombita! – Zeig ihm, mein Hähnchen, daß du Sporen hast!«

    Sie machten eine kleine Pause, wischten sich mit dem linken Arm den schmutzigen Schweiß von der Stirne.

    »Wasser!« rief Lagartijillo.

    Man reichte ihnen große Kannen, und sie tranken in langen Zügen. Man sah, wie sie sich ernüchterten. Die fast gleichgültigen Blicke wurden scharf, stechend; haßerfüllt schauten sie aufeinander.

    »Bist du fertig, Henne!« krächzte der Kleine.

    Statt aller Antwort stieß der andere zu, zerschnitt ihm die Wange der Länge nach. Das Blut strömte über den nackten Oberkörper.

    »Ah, es fängt an, es fängt an,« murmelte der Pope.

    Die Andalusier schwiegen; gierig verfolgten sie die Bewegungen des Kämpfers, auf den sie ihr Geld gesetzt. Und die beiden Menschen stießen zu, stießen zu – –

    Die blanken Klingen zuckten wie silberne Funken durch den roten Fackelschein, bissen sich fest in den wollenen Schutzbinden der linken Arme. Ein großer Tropfen siedenden Pechs flog dem einen auf die Brust – – er merkte es nicht einmal.

    So schnell schleuderten sie die Arme in der Luft, daß man gar nicht sehen konnte, ob einer getroffen war. Nur die blutigen Rinnen, die überall auf den Körpern sich zeigten, zeugten von immer neuen Rissen und Stichen.

    »Halt! Halt!« schrie der Patron.

    Die Kerle stießen weiter.

    »Halt! Bombitas Klinge ist gebrochen!« rief er wieder, »Trennt sie!«

    Zwei Andalusier sprangen auf, nahmen eine alte Tür, auf der sie saßen, und warfen sie roh zwischen die Kämpfer, richteten sie dann hoch, daß sie einander nicht mehr sehen konnten.

    »Gebt die Messer her, Tierchen!« rief der Patron. Die beiden gehorchten willig.

    Sein scharfes Auge hatte recht gesehen; Bombitas Klinge war in der Mitte gebrochen. Er hatte seinem Gegner die ganze Ohrmuschel durchstochen, an dem harten Schädel war die Klinge zersprungen.

    Man gab jedem ein Glas Branntwein, dann reichte man Ihnen neue Messer und hob die Tür weg.

    Und dieses Mal fuhren sie aufeinander los wie zwei Hähne, ohne Besinnen, blindwütend. Stich um Stich – –

    Die braunen Leiber färbten sich purpurn, aus Dutzenden von Wunden rann das Blut, von der Stirne des kleinen Bombita hing ein brauner Hautlappen herab, feuchte Strähne des schwarzen Haares leckten in die Wunde. Sein Messer verfing sich in der Schutzbinde des Gegners, derweil stieß ihm der andere zwei-, dreimal die Navaja tief in den Nacken.

    »Wirf die Binde weg, wenn du Mut hast!« schrie der Kleine und riß sich selbst mit den Zähnen das Tuch vom linken Arm.

    Lagartijillo zögerte einen Augenblick, dann folgte er dem Beispiel. Unwillkürlich parierten sie nach wie vor mit den linken Armen, die in wenigen Minuten völlig zerfleischt waren.

    Wieder brach eine Klinge, wieder trennte man sie mit der morschen Tür; reichte ihnen neue Messer und Branntwein.

    »Stoß ihn, Lagartijillo, mein starkes Stierchen, stoß ihn!« rief einer der Männer. »Reiß ihm die Eingeweide aus, dem alten Klepper!«

    Der Angerufene gab, unerwartet, in dem Augenblick, als man die Türe wegzog, seinem Gegner von unten her einen furchtbaren Stoß in den Bauch und riß seitlich die Klinge hinauf. Wirklich quoll die ekelhafte Masse der Eingeweide aus der langen Wunde. Und dann, von oben her, stieß er blitzschnell wieder, traf ihn unter dem linken Schultergelenk und zerschnitt die große Ader, die den Arm ernährt.

    Bombita schrie auf, bog sich zusammen, während ein armdicker Blutstrahl aus der Wunde spritzte, dem anderen mitten ins Gesicht. Es hatte den Anschein, als ob er ermattet umsinken wolle; doch plötzlich richtete er noch einmal die breite Brust in die Höhe, hob den Arm und stieß auf den blutgeblendeten Feind. Und er traf ihn, zwischen zwei Rippen durch, mitten ins Herz.

    Lagartijillo schlug mit beiden Armen in die Luft, das Messer entfiel der rechten Hand. Leblos sank der mächtige Körper nach vorn über die Beine hin.

    Und als ob dieser Anblick dem sterbenden Bombita, dessen entsetzlicher Blutstrahl in breitem Bogen auf den toten Gegner spritzte, neue Kräfte verleihe, stieß er wie ein Wahnsinniger immer, immer wieder den gierigen Stahl in den blutigen Rücken.

    »Hör’ auf, Bombita, tapferer Kleiner, du hast gesiegt!« sagte ruhig der Patron.

    Da geschah das Schrecklichste. Bombita Chico, dessen letzter Lebenssaft den Besiegten in ein feuchtes, rotes Leichentuch hüllte, stützte sich mit beiden Händen fest auf den Boden und hob sich hoch, so hoch, daß aus dem handbreiten Riß an feinem Leibe die Fülle der gelben Eingeweide wie eine Brut ekelhafter Schlangen weit hinauskroch. Er reckte den Hals, reckte den Kopf, und durch das tiefe Schweigen der Nacht erscholl sein triumphierendes

    » Kikeri-ki!!«

    Dann sank er zusammen: das war sein letzter Gruß an das Leben – –

    Es war, als ob sich plötzlich ein roter Blutnebel um meine Sinne legte; ich sah, hörte nichts mehr; ich versank in ein purpurnes, unergründlich tiefes Meer. Blut drang mir in Ohren und Nase, ich wollte schreien, aber wie ich den Mund öffnete, füllte er sich mit dickem warmem Blute. Ich erstickte fast – aber schlimmer, viel schlimmer war dieser süße, gräßliche Blutgeschmack auf meiner Zunge. Dann fühlte ich irgendwo einen stechenden Schmerz – doch dauerte es eine unendliche Zeit, bis ich wußte, wo es mich schmerzte. Ich biß auf etwas, und das, worauf ich biß, das schmerzte so. Mit einer ungeheueren Anstrengung riß ich die Zähne voneinander.

    Wie ich den Finger aus dem Munde zog, erwachte ich. Bis zur Wurzel hatte ich während des Kampfes den Nagel abgenagt und nun in das unbeschützte Fleisch gebissen.

    Der Andalusier faßte mich am Knie. »Wollen Sie Ihre Wetten erledigen, Caballero?« fragte er. Ich nickte; dann rechnete er mit vielen Worten vor, was ich verloren und gewonnen hätte. Alle die Männer umdrängten uns – keiner bekümmerte sich um die Leichen. –

    Erst das Geld! Das Geld!

    Ich gab dem Manne eine Handvoll und bat ihn, die Sache zu ordnen. Er rechnete und setzte sich unter heiserem Schreien mit jedem einzelnen auseinander.

    »Nicht genug, Caballero!« sagte er endlich. Ich fühlte, daß er mich betrog, aber ich fragte ihn, wieviel ich noch zu zahlen habe, und gab ihm das Geld.

    Als er sah, daß ich noch mehr in der Tasche hatte, fragte er: »Caballero, wollen Sie nicht das Messerchen des kleinen Bombita kaufen? Es bringt Glück, viel Glück!«

    Ich erstand die Navaja für einen lächerlichen Preis. Der Andalusier schob sie mir in die Tasche.

    Nun achtete niemand mehr auf mich. Ich stand auf und ging taumelnd In die Nacht hinaus. Mein Zeigefinger schmerzte, ich wand fest das Taschentuch herum. In langen, tiefen Zügen trank ich die frische Nachtluft.

    »Caballero!« rief jemand, »Caballero!« Ich wandte mich um. Einer der Männer kam auf mich zu.

    »Der Patron schickt mich, Caballero,« sagte er, »wollen Sie nicht Ihren Freund mit nach Hause nehmen!«

    Ach ja – der Pope! Der Pope! – Während all der Zeit hatte ich ihn nicht gesehen, nicht gedacht an ihn!

    Ich ging wieder zurück, bog durch die Kaktushecken. Noch immer lagen die blutigen Massen angefesselt am Boden. Und darüber bog sich der Pope, streichelte mit schmeichelnden Händen die jämmerlich zerfetzten Leiber. – Aber ich sah wohl, daß er das Blut nicht berührte – – o nein! Nur in der Luft bewegten sich hin und wieder seine Hände.

    Und ich sah, daß es zarte, feine Frauenhände waren – –

    Seine Lippen bewegten sich: »Schone Salsa,« flüsterte er, »schöne rote Tomatensauce!«

    Man mußte ihn mit Gewalt fortziehen, er wollte den Anblick nicht missen. Er lallte und tappte unsicher auf den dürren Beinen.

    »Zuviel Branntwein!« lachte einer der Männer. Aber ich wußte: er hatte keinen Tropfen getrunken.

    Der Patron zog seinen Hut und die anderen folgten seinem Beispiel.

    » Vayan ustedes con Dias, Caballeros!« sagten die Männer – Als wir auf der Landstraße waren, ging der Pope gutwillig mit. Er faßte meinen Arm und murmelte:

    »Oh, so viel Blut! So viel schönes rotes Blut!«

    Wie ein Bleigewicht hing er an mir, mühselig schleppte ich den Berauschten der Alhambra zu. Unter dem Turme der Prinzessinnen machten wir halt, setzten uns auf einen Stein – Nach einer langen Weile sagte er langsam:

    »O das Leben! Wie herrliche Genüsse schenkt uns das Leben! – Es ist eine Lust zu leben!«

    Ein eiskalter Nachtwind feuchtete unsere Schläfen, mich fror. Ich hörte den Popen mit den Zähnen klappern, langsam verflog sein Blutrausch.

    »Wollen wir gehen, Reverend!« fragte ich.

    Ich bot ihm wieder meinen Arm an.

    Er dankte.

    Schweigend stiegen wir zu dem schlafenden Granada hinab.

    #Hanns_Heinz_Ewers #littérature #gore #fascisme #fight_club #poignard

  • Decolonizzare la città. Dialoghi Visuali a Padova -
    Decolonizing the city. Visual Dialogues in Padova

    Il video partecipativo, realizzato con studenti e studentesse del laboratorio Visual Research Methods (prof.ssa Annalisa Frisina) del corso LM Culture, Formazione e Società Globale, esplora l’eredità coloniale inscritta nelle vie e piazza di Padova. I sei protagonisti/e del video, artist* e attivit* afrodiscendenti, dialogano con questi luoghi, mettendo in atto contronarrazioni intime e familiari che sfidano la storia ufficiale, lasciando tracce del loro passaggio.

    –—

    The participatory video made by the students of Visual Research Methods laboratory (prof. Annalisa Frisina), Master’s degree in Cultures, Education and Global Society, explores the colonial legacy of Padova’s roads and squares. Six afro-descendent artists and activists interact with these places, giving life to intimate counter-narratives that challenge the official history, leaving their personal traces.

    https://www.youtube.com/watch?v=B6CtMsORajE

    Quelques images tirées du film :


    –-

    –-

    Où on apprend que les enfants « métissés » étaient appelés « #figli_di_due_bandiere » (fils de deux drapeaux)

    #villes #décolonial #décoloniser_la_ville #Italie #Padoue #Padova #héritage_colonial #colonialisme #toponymie #toponymie_politique #géographie_urbaine #historicisation #histoire #traces #mariage_mixte #Corne_de_l'Afrique #colonialisme_italien #Antenore #fascisme #histoire_coloniale #impérialisme #piazza_Antenore #citoyenneté #néo-colonialisme #pouvoir #Amba_Aradam #blessure
    #TRUST #Master_TRUST
    #film #film_documentaire

    ping @cede @karine4 @isskein

    –—

    Ajouté à la métaliste sur le #colonialisme_italien :
    https://seenthis.net/messages/871953

  • La Nouvelle-Zélande traîne à rouvrir les dossiers d’anciens émigrés nazis Par Lance Morcan
    Le chasseur de nazis Efraim Zuroff a fourni une liste de 50 criminels de guerre présumés il y a plusieurs décennies, mais les gouvernements successifs n’ont pas agi.

    La mort largement médiatisée de l’ancien soldat de la Waffen-SS, Willi Huber, survenue en Nouvelle-Zélande l’année dernière, a permis d’éveiller la conscience des Néo-Zélandais sur le fait que des criminels de guerre et des sympathisants nazis vivaient, ou avaient vécu, parmi eux.

    Huber, qui a émigré en Nouvelle-Zélande en 1953, était un skieur passionné.

    Souvent qualifié de « héros du pays » et de « père fondateur » du domaine skiable du Mt. Hutt, sur l’île du sud du pays, il a acquis un statut quasi légendaire dans le monde du ski et a été encensé par certains médias.

    Il est mort sans avoir jamais exprimé publiquement le moindre regret pour ses actions pendant la guerre.

    Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, la Nouvelle-Zélande, comme l’Australie, a pu servir de point de chute à des réfugiés de guerre et autres personnes déplacées, principalement en provenance d’Europe.
    Mais tous, semble-t-il, n’ont pas été honnêtes quant à leurs antécédents.

    Huber a par exemple nié avoir eu connaissance des atrocités commises par la Waffen-SS ou de la persécution tout aussi bien documentée des Juifs pendant la Shoah.

    Ce déni est critiqué par des membres éminents de la Fondation pour la Shoah et l’Antisémitisme d’Aotearoa Nouvelle-Zélande (HAFANZ), qui soulignent que les nazis de la Waffen-SS formaient une unité d’extermination qui opérait en dehors des cadres légaux de la guerre.

    Ils insistent sur le fait que tout membre de cette organisation notoire aurait été tout à fait conscient de son modus operandi.

    Ces sentiments sont partagés par le Dr. Efraim Zuroff, membre du Conseil international de HAFANZ et directeur du Centre Simon Wiesenthal à Jérusalem.

    Historien éminent, Zuroff insiste sur le fait que « l’impénitent Huber aurait été tout à fait conscient des atrocités commises par les SS ».

    Il a également souligné certains commentaires de l’émigré autrichien, selon lequel Hitler était « très intelligent » et « avait offert (aux Autrichiens) une issue » aux difficultés qu’ils avaient subies après la Première Guerre mondiale.

    Zuroff, qui a consacré sa vie à traquer les criminels de guerre nazis et que l’on surnomme aujourd’hui « le dernier chasseur de nazis », affirme que lui et d’autres ont porté à l’attention du gouvernement néo-zélandais, lors d’une visite au début des années 1990, l’identité de plus de 50 criminels de guerre nazis présumés (46 ou 47 selon les rapports précédents) vivant dans le pays. (Le nom de Huber ne figurait pas parmi ceux fournis par Zuroff.)

    « Ils étaient tous d’Europe de l’Est et principalement Lituaniens, et je suis sûr qu’il y en avait d’autres. Peut-être beaucoup d’autres », a déclaré Zuroff au Times of Israël fin avril, par téléphone depuis Jérusalem.

    . . . . . .
    « La Nouvelle-Zélande est le seul pays anglo-saxon, parmi la Grande-Bretagne, les États-Unis, le Canada et l’Australie, à avoir choisi de ne pas engager de poursuites judiciaires après une enquête gouvernementale sur la présence de nazis. Et ce, malgré le fait que l’enquêteur principal ait fourni une confirmation (de la présence d’un criminel de guerre nazi en Nouvelle-Zélande) qui aurait dû être prise en compte », a déclaré M. Zuroff.

    L’enquêteur auquel il fait référence est le sergent-détective Wayne Stringer, depuis retraité, qui a indiqué que de nombreux suspects étaient déjà morts et qu’il avait pu en rayer d’autres de la liste.

    Stringer a notamment confirmé que l’un des noms de la liste de Zuroff était Jonas Pukas, un ancien membre du redoutable 12e bataillon de la police lituanienne, qui a massacré des dizaines de milliers de Juifs pendant la guerre.


    Illustration : Entrée principale du ghetto de Vilnius en Lituanie, pendant la Seconde Guerre mondiale. (Crédit : Wikimedia Commons/Domaine public)
    Interrogé à son domicile néo-zélandais en 1992, Pukas, alors âgé de 78 ans, a insisté sur le fait qu’il n’avait fait qu’assister au meurtre de Juifs et qu’il n’y avait pas directement participé.

    Cependant, il s’est réjoui, sur des enregistrements, de la façon dont les Juifs « criaient comme des oies » et il a ri en décrivant comment les victimes « volaient dans les airs » lorsqu’elles étaient abattues.

    Malgré cela, le gouvernement de l’époque a décidé qu’il n’y avait pas suffisamment de preuves pour accuser Pukas d’un quelconque crime.
    #nazis #racisme #nazi #nazisme #extrême-droite #asile #antisémitisme #fascisme #guerre #nouvelle-zélande #nouvelle_zélande #Lithuanie

    L’intégralité de l’article : https://fr.timesofisrael.com/la-nouvelle-zelande-traine-a-rouvrir-les-dossiers-danciens-emigres

  • Parler de fascisme à propos de la France actuelle n’est pas un abus de langage | Titiou Lecoq
    http://www.slate.fr/story/210482/processus-fascisation-fascisme-france-histoire-banalisation-idees-extreme-droi

    Le sociologue Ugo Palheta dépeint très justement la situation : « Il n’y a pas de régime fasciste en France actuellement, mais il y a des mouvements politiques qui propagent diverses idéologies fascistes. » Il ne faut pas tomber dans le piège de la banalisation. Source : Slate

  • Lachgeschichten: Pfarrerin radikalisiert sich und Opfer wird die NPD | Colorful Germany
    https://colorful-germany.de/lachgeschichten-pfarrerin-radikalisiert-sich-und-opfer-wird-die-npd

    Der Skandal ist, dass die neofaschistische NPD direkt vor dem Gemeindehaus der evangelischen Kirche Storkower Land ein Wahlplakat aufhängte, dass den Reformator Martin Luther zeigt und dazu die ihm untergeschobene Behauptung: »Ich würde NPD wählen. Ich könnte nicht anders.«

    Das wurde in Storkow nicht einfach stehengelassen. Jemand hat groß auf das Plakat geschrieben: »Garantiert nicht. Buuuh«. Daraus nun versucht die NPD ihrerseits, einen Skandal zu machen. Klaus Beier, NPD-Kreistagsabgeordneter in Oder-Spree, glaubt zu wissen, wer dahintersteckt. Bereits am 28. April soll Pfarrerin Judith Kierschke auf eine Leiter gestiegen sein und das getan haben. Bekannt geworden sei dies, weil sich Kierschke von Passanten fotografieren ließ, die die Bilder verbreiteten. Die Fotos, die den Vorwurf beweisen sollen, zeigen eine blonde Frau, die an dem Laternenmast mit dem NPD-Plakat auf einer Leiter steht. Ob sie etwas auf das Plakat malt, ist dabei allerdings nicht zu sehen.

    Die NPD sei gewöhnt, »dass junge, von Anti-Rechts-Initiativen aufgewiegelte Menschen unsere Wahlwerbeträger beschädigen«, poltert Beier am Montag. »Dass jedoch Geistliche selbst Hand anlegen, ist eine neue Qualität und zeigt die Verrohung der politischen Auseinandersetzung in Deutschland.« Beier hat bei der Polizei Strafanzeige gegen Kierschke erstattet. Die Pfarrerin bestätigt, dass eine Anzeige gegen sie vorliegt. Zum Vorwurf selbst will sie sich nicht äußern. Sie bekennt jedoch freimütig, dass sie sich sehr geärgert hat über solche Plakate ausgerechnet noch vor dem Gemeindehaus und vor der gegenüberliegenden Kirche. »Es ist unverschämt, dass so etwas aufgehängt wird.«

    Im Schaukasten der Kirchengemeinde, das gibt Kierschke zu, hat sie auf die Plakate reagiert, indem auch sie Martin Luther etwas in den Mund legte – eine Klarstellung: »Es gibt 95 Thesen, warum ich nicht NPD wählen würde.«

    • D’après de fiable sources M.L. fut autant antisemite que la majorité du clergé de son époque. Il a amplifé la portée de l’antisemitisme à travers ses propres textes et ses traductions des texte bibliques grèques . Vouloir sauver Luther du reproche de l’antisemitisme constitue à mon avis une grave erreur.

      Il la mérite bien, sa place parmi les héros culturels de l’extrême droite allemande, peu importe si on regarde ses propres affirmations ou l’image surdimensionné qu’on lui a octroyé au royaume de Prusse et dans le deuxième Reich allemand. Après 1933 les « Deutsche Christen » obtinrent cause des quelques pacifistes et personnes humaines au sein du protestantisme jusqu’à ce que les troupes soviétiques obligent ces forces obscures à se cacher pendant quelques années.

      Depuis sa fondation le clergé et les représentants laïques de l’église protestante se comportaient dans leur vaste majorité d’une manière aussi antisemite et inhumaine que leurs confrères catholiques. Pour le démontrer je n’ai même pas besoin de rentrer dans les détails de leur liaison intime avec le régime nazi, il suffit que je me souvienne des méthodes pédagogiques destructrices pratiquées dans mon école primaire protestante. On y travaillait d’après le principe que pour ne pas se laisser submerger par la foule d’enfants il en falaitt sélectionner certains contre qui on dressait la majorité afin d’en faire des collaborateurs de l’instituteur présent. Depuis je cultive un mépris raisonnable contre ces énergumènes issus d’un système d’oppression typique pour toute religion d’état.

      Puisque je me ne trouve ni à Jérusalem ni à La Mecque mais à une centaine de kilomètres seulement de Wittenberg ce sont les méfaits de la religion protestante et de ses adeptes qui m’intriguent.

      L’Allemagne n’est pas un état laïque. Il conserve des références bibliques dans sa constitution, ce qui fait de chaque athé un potentiel ennemi d’état. Ce constat confirme l’existence de la trinité constituée par le capitalisme, l’état bourgeois et sa religion. Voilà pourquoi les socialistes religieux sont des gens bien gentils qui ne verront jamais le pays de leur utopie.

      Lutherstadt Wittenberg
      https://www.openstreetmap.org/relation/1060610

      Lutherstadt Wittenberg – Wikipedia
      https://de.wikipedia.org/wiki/Lutherstadt_Wittenberg

      Wittenberg, seit 1938 amtlich Lutherstadt Wittenberg, ist eine Stadt im östlichen Teil des Landes Sachsen-Anhalt und Sitz des Landkreises Wittenberg. Sie liegt an der Elbe ..., knapp 100 Kilometer südwestlich von der Bundeshauptstadt Berlin
      ...
      Herausragende Bedeutung erlangte Wittenberg als eines der wichtigsten deutschen Zentren politischer, kulturgeschichtlicher und künstlerischer Bestrebungen im 16. Jahrhundert: Die Stadtkirche St. Marien, die Schlosskirche, das Lutherhaus und das Melanchthonhaus gehören seit 1996 zum UNESCO-Welterbe.

      Martin Luther und die Juden
      https://de.wikipedia.org/wiki/Martin_Luther_und_die_Juden

      #Allemagne #religion #protestantisme #fascisme #antisemitisme

  • La Légion flamande, des néonazis armés qui s’entraînent dans des jardins Guy Van Vlierden

    La « Vlaams Legioen ». Ainsi se nomme l’organisation dont fait partie Jürgen Conings. Le fondateur n’est autre que l’auteur présumé de l’incendie criminel du centre d’asile de Bilzen. Si ce genre de mouvements attire en général des hommes plus âgés, la Légion flamande a récemment accueilli dans ses rangs un jeune homme d’une vingtaine d’années à peine engagé dans l’armée.

    Le nom du groupe auquel appartient Jürgen Conings – l’information nous a été confirmée – sent la poudre. Et pour cause : durant la Seconde Guerre mondiale, la Légion flamande était une milice de volontaires partis combattre sur le front de l’Est sous le commandement de la SS allemande. Aujourd’hui encore, l’organisation utilise un drapeau qui renvoie à ce passé. Y figure la rune d’Odal, lettre proto-germanique associée à la symbolique nazie.

    La version actuelle de la Légion flamande est née l’an dernier sous l’impulsion d’Emmanuel M., un Limbourgeois originaire de Zutendaal. Il s’agit de l’homme qui paradait avec des symboles nazis au volant de son pick-up lors d’un cortège automobile organisé par le Vlaams Belang. Deux ans plus tôt, il s’était fait remarquer par la presse britannique à travers un tweet adressé au bourgmestre de Londres, alors fraîchement élu. « J’espère que Sadiq Khan se fera sauter, comme le font les musulmans », avait-il écrit à l’époque.

    Serment d’allégeance
    Emmanuel M., suspecté d’avoir mis le feu au centre de demandeurs d’asile à Bilzen, a été arrêté en décembre dernier. Les faits n’ont pas encore été prouvés. L’homme est également connu pour être un maniaque des armes à feu, habitué des stands de tir où il s’exerce avec des armes de guerre. Il aurait également laissé des membres de la Légion flamande s’entraîner dans son propre jardin. Parmi eux se trouvait un certain Alexander G., un Ukrainien vivant à Tervuren lui aussi arrêté, pour suspicion de projet d’attentat.

    Il n’est pas établi que Jürgen Conings ait pris part à ces entrainements. En revanche, la présence de l’un de ses amis, Mario V., l’est bel et bien. Ce dernier est un ancien militaire qui vit également dans le Limbourg. Il arbore encore son béret de para commando sur Instagram, bien qu’il semble avoir retourné sa veste. « Meine Ehre heisst Treue », peut-on ainsi lire son sur compte – la devise de la SS (que l’on pourrait traduire en français par « Mon honneur s’appelle fidélité », ndlr).

    Jeunes pousses
    Il est difficile d’estimer le nombre de membres de la Légion flamande avec exactitude. Sur Instagram, le groupe est suivi par 128 personnes. Et là où les groupes néonazis attirent surtout des hommes légèrement plus âgés, la Légion flamande semble également recruter des jeunes pousses. C’est le cas, par exemple, d’un suiveur de 22 ans tout juste diplômé en Sécurité publique qui vient d’entrer dans l’armée. Sur Facebook, il témoigne son soutien à l’égard de Schild & Vrienden. Au sein de ce groupe de jeunes mené par Dries Van Langenhove, ce ne sont d’ailleurs pas les admirateurs de Jürgen Conings qui manquent. Un partisan de Schild & Vrienden, âgé de 17 ans et originaire d’Ypres, a par exemple « liké » pratiquement toutes les publications de l’homme en fuite sur Instagram. Et Carrera Neefs, la jeune femme écartée de Schild & Vrienden pour avoir déposé des fleurs sur la tombe d’un SS, a agrémenté sa photo de profil Facebook du slogan « Jürgen’s Life Matters ». Dries Van Langenhove affirme de son côté que Carrera Neefs ne fait plus partie du mouvement « depuis l’incident des fleurs » et qu’il ne connaît pas le jeune homme âgé de 17 ans.

    Je suis Jürgen
    La vague de soutien dont jouit l’insaisissable militaire n’émane pas uniquement des milieux d’extrême droite, ce qui illustre à quel point les colères en tout genre ont tendance à s’unir ces derniers temps. Un groupe Facebook qui appelle à « sauver notre héros » compte déjà plus de 45.200 membres, tandis que le slogan « Je suis Jürgen » apparaît ci-et-là. Thomas Renard, expert en terrorisme, qualifie le phénomène de brassage dangereux « de gens qui s’opposent aux pouvoirs en place ».

    Source (traduction) : https://daardaar.be/rubriques/societe/la-legion-flamande-des-neonazis-armes-qui-sentrainent-dans-des-jardins

    #Jürgen_Conings #Vlaams_Legioen #belgique #nazisme #actualité #nazis #fascisme #extrême-droite #extrême_droite #néo-nazisme  #néo-nazis #europe

  • « Je tremble d’être définitivement chassée de ma vocation » : chez les dominicaines du Saint-Esprit, une religieuse dans la tempête
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/05/25/je-tremble-d-etre-definitivement-chassee-de-ma-vocation-chez-les-dominicaine

    Avec sa guimpe blanche, son voile noir et son rosaire pendu à la ceinture, mère Marie Ferréol semble échappée de La Religieuse (1966), le film de Jacques Rivette. Cette religieuse des dominicaines du Saint-Esprit garde sur son visage les restes de la bonne humeur qui, depuis cinquante-cinq ans, fait sa personnalité, mais elle a perdu 10 kg en quelques semaines, ses cheveux ont blanchi et elle se dit « terrorisée » depuis le 22 avril. Ce jour-là, le cardinal Marc Ouellet, l’un des hommes les plus influents de la curie romaine, a signé son décret de renvoi définitif de la communauté catholique dont elle est membre depuis trente-quatre ans.

    Cette sanction, assortie d’une interdiction de toute vie communautaire, est rarissime, on en compte moins d’une dizaine par an dans le monde. C’est encore plus rare quand le motif n’est pas celui de « mœurs scandaleuses ». « Jamais je ne me consolerai de me voir arracher mon habit, confie la religieuse, réfugiée dans une abbaye d’Auvergne où, sur les conseils de son avocate, elle a fini par accepter de rencontrer Le Monde, samedi 22 mai. Je tremble d’être définitivement chassée de ma vocation, qui est ma raison de vivre. » Il ne lui reste, en effet, que quelques jours avant l’expiration du délai d’examen de sa supplique (une lettre de deux pages) et de l’épais recours qu’elle a déposés auprès du pape. Surtout, elle assure n’avoir aucune idée de la « faute grave » dont on l’accuse et qui donne à cette affaire des relents de procès en sorcellerie.

    « Mère Marie Ferréol sait très bien ce qu’elle a fait. » Dom Nault est un grand homme brun au visage émacié mais toujours souriant, même lorsqu’il lâche ce genre de formules. Il nous reçoit dans la sublime abbaye normande Saint-Wandrille, près d’Yvetot (Seine-Maritime). Les amoureux d’histoire et de littérature savent que c’est ici, au tout début du XXe siècle, que s’étaient installés la comédienne Georgette Leblanc et l’écrivain Maurice Maeterlinck, futur Prix Nobel. Lui traversait le réfectoire et la salle du chapitre à patins à roulettes pour se détendre entre deux poèmes, tandis qu’elle montait des spectacles de théâtre dans les ruines de l’abbaye. Jean-Charles Nault préfère dire « que ce lieu est habité par la prière depuis quatorze siècles et que quarante moines y ont été canonisés ». Avant d’ajouter : « Tout ceci nous oblige. »
    « Audits externes »

    Dom Nault s’éloigne régulièrement de son abbaye pour mener des visites canoniques dans diverses communautés monastiques françaises. Et aussi, plus rarement, des visites apostoliques, commandées, elles, par le Vatican. « Des sortes d’audits externes, si vous voulez. Le droit canonique a tout inspiré. » C’est ainsi qu’en 2020 le pape en personne l’a « chargé », explique-t-il, de l’inspection des dominicaines du Saint-Esprit. Cet institut regroupe une centaine de religieuses qui rayonnent autour de la maison-mère de Pontcallec, dans le Morbihan, et de cinq autres communautés. L’ensemble est à la fois « intello » et très « traditionnel » : latin obligatoire dès la 6e, enseignement de préférence philosophique et littéraire (l’école ne prépare pas au bac scientifique), comme à Saint-Pie-X, son école de Saint-Cloud (Hauts-de-Seine), où Marion Maréchal, la nièce de Marine Le Pen, fut élève et a « trouvé la foi », dit-elle, durant les messes en latin.

    #paywall #intégrisme #catholicisme #RN #civitas #misogynie #sexisme #manif_pour_tous #ivg #pédocriminalité #violophilie #fascisme

    Le "Dom Nault" décrit complaisamment comme "un grand homme brun au visage émacié mais toujours souriant, même lorsqu’il lâche ce genre de formules." n’est pas seulement un grand homme brun souriant, il est surtout aussi brun à l’intérieur qu’a l’extérieur puisque c’est un adepte de Jerôme Lejeune, promoteur du viol prolongé par gestation forcée.
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Charles_Nault

  • Ultradroite : un antiféminisme vecteur du terrorisme
    https://www.mediapart.fr/journal/france/250521/ultradroite-un-antifeminisme-vecteur-du-terrorisme?onglet=full

    Un rapport du parquet général de Paris consacré à l’ultradroite évoque la « porosité idéologique » avec les groupes masculinistes. Il montre que la reconstruction d’une masculinité hégémonique est l’un des moteurs d’action des terroristes contre la « décadence » de la société. Deuxième volet de notre série.

    Le constat semble relever de l’évidence, mais il figure cette fois noir sur blanc dans un rapport officiel. L’antiféminisme, la culture de la virilité, la reconstruction d’une masculinité hégémonique sont au cœur de l’idéologie de l’extrême droite et l’un des moteurs d’action de l’ultradroite terroriste en particulier.

    Un rapport du parquet général de la cour d’appel de Paris, daté de mars, s’est penché sur la galaxie de l’ultradroite française et a étudié plusieurs dossiers d’« association de malfaiteurs terroriste ». Il montre que ces activistes envisagent la « réaffirmation de rapports de genre hiérarchisés et essentialisés » comme une solution pour « mettre fin à la décadence de la société ». Le document de 56 pages détaille des « passerelles idéologiques entre extrêmes droites et groupuscules masculinistes ».

    Des membres des Barjols, le 13 mai 2018. Des membres des Barjols, le 13 mai 2018.

    « Frustration » et « impuissance »

    Le parquet général insiste sur le fait que le passage entre idéologie et action est loin d’être mécanique. L’idéologie est un tremplin à l’engagement si elle résonne avec le « terreau culturel » de l’individu et alimente ses « émotions négatives » (colère, frustration, haine et peur). L’étude des dossiers judiciaires montre que les individus d’ultradroite poursuivis pour terrorisme verbalisent souvent leur « frustration » et leur « impuissance » – des termes dont la connotation sexuelle interpelle, souligne le rapport. L’un des mis en examen, jeune majeur, ajoutera : « Ensuite, on se soulageait en imaginant des actes extrémistes. Faire des attentats dans des mosquées de Daech. »

    Les profils des mis en examen dans le dossier de l’Action des forces opérationnelles (AFO, démantelée en juin 2018), que Mediapart a consulté, sont à ce titre révélateurs. Si certains sont bien insérés socialement, d’autres se décrivent comme solitaires, affichent peu ou pas de relations sociales, et pour certains, peu ou pas de relations amoureuses ou sexuelles.

    L’un, sexagénaire, qui se voyait « père d’une famille nombreuse », a ainsi confié ne jamais avoir eu de relation sentimentale ou sexuelle au cours de sa vie. Il ressort de l’enquête de personnalité qu’il semblait « rejeter plutôt la responsabilité de son célibat sur les femmes » et qu’il avait « laissé entrevoir une vision de la femme plutôt superficielle ». Un autre, trentenaire, qui a évoqué une mère peu aimante et maltraitante, dit avoir souffert d’être trop timide pour approcher les femmes. Il relate un « désert affectif » et sexuel, à l’exception d’une relation de six mois et de la fréquentation de prostituées dès l’âge de 18 ans. Un troisième, marié à une femme rencontrée en Thaïlande, n’a fait état d’aucune autre relation sentimentale sérieuse.

    D’autres, en couple depuis plusieurs décennies, reconnaissent se comporter en patriarches avec leurs femmes et enfants. L’un se définit comme un « vieux relent machiste ». Un autre est décrit par ses enfants comme un « chef de famille », « autoritaire », « craint », voire « un tyran », avec une épouse « sous son emprise ».

    Deux profils de femmes semblent rejoindre les groupes d’ultradroite violents : celles accompagnant leur conjoint ; celles vivant seules et se disant « angoissées » depuis les attentats. Une femme de 54 ans dit ainsi avoir rejoint le groupe AFO parce qu’elle était « terrorisée », vivait « dans la peur », car elle habite au milieu de trois cités à forte concentration de population musulmane ou d’origine arabe.

    Plusieurs femmes du groupe apparaissent en situation de vulnérabilité : l’une a été victime de violences conjugales pendant des années ; une autre, qui pâtit d’une « image dégradée d’elle-même », a fait des tentatives de suicide dans sa jeunesse et a souffert d’un mari alcoolique ; une troisième a fait une tentative de suicide et plusieurs dépressions sévères.

    Pour les auteurs du rapport, le passage à l’acte terroriste permet parfois de « restaurer une image de soi dégradée », « se trouver une cause, une guerre et donner un sens à son existence ». Comme ce jeune mineur de 15 ans présentant des troubles autistiques, qui a subi lors de sa scolarité harcèlement et agressions, avant de s’engager dans un groupe d’ultradroite violent, poursuivi pour terrorisme. « Il s’agit de s’octroyer une image de soi grandiose et mythifiée », analyse l’historien Nicolas Lebourg dans son étude consacrée à l’ultradroite.

    L’historien souligne que les hommes de l’AFO ont « souvent été dans les forces de l’ordre » et parlaient « spontanément beaucoup de leur service militaire, vécu comme un moment important de leur sociabilisation et de leur virilité ». Une membre de l’AFO, détentrice cloîtrée d’un arsenal, déclarait aux policiers : « À un moment, j’ai vraiment cru faire partie de la Résistance, comme dans les films. II y a eu un peu cet effet dans tout le groupe. »

    L’exaltation d’un modèle combattant viriliste

    Le rapport note la prégnance, dans ces dossiers judiciaires, « d’un entre-soi viril », marqué par la camaraderie, la valorisation de la force, le culte de la préparation physique. Les salles de sport, les clubs de tir, les dojos et autres lieux de pratique des arts martiaux sont donc autant de lieux de socialisation politique, d’entraînement et de recrutement pour les groupes les plus radicaux. Dans une affaire judiciaire en cours, on retrouve au centre du dossier un club d’airsoft (jeu d’équipe de tir sportif avec des répliques d’armes). Déclaré en préfecture, il constituait, en réalité, un lieu d’entraînement paramilitaire. L’ultradroite puise aussi dans le milieu du tuning.

    On y retrouve les codes et gestuelles présents plus largement à l’extrême droite : corps virils, sportifs, tatoués et exaltation d’une masculinité dite « hégémonique ». Ce modèle « masculin » vante les qualités et capacités chevaleresques, la force de caractère, l’honneur. À l’inverse sont renvoyés du côté du féminin le déshonneur, la lâcheté, l’absence d’identité de l’homme de gauche. « La dévirilisation-féminisation de l’adversaire constitue un invariant des cultures politiques d’extrême droite, qui n’est pas incompatible avec l’hypersexualisation des populations racisées qui, depuis les années 1960, construit une figure de paria délinquant et violeur », note le rapport.

    Le corollaire de ce modèle viriliste est l’invisibilisation des engagements féminins – ou, en tout cas, la sous-estimation de leur engagement volontaire au sein de groupes violents, estime le parquet général. Dans les groupes d’ultradroite, les femmes sont présentes, mais elles demeurent considérées comme des individus « à défendre » et sont, le plus souvent, renvoyées à leur rôle biologique et domestique.

    Cette représentation est présente chez Génération identitaire : ce groupuscule – dissous, mais qui n’a pas été mis en cause pour des actions terroristes – défend une vision essentialisée des rapports de genre où la femme doit procréer pour perpétuer la race alors que les hommes sont assignés au virilisme.

    L’une des membres des Barjols lors d’une séance d’initiation au tir. L’une des membres des Barjols lors d’une séance d’initiation au tir.

    Le groupuscule AFO, lui, fonctionne même avec trois catégories de membres : les « blancs » (les sympathisants), les « noirs » (les opérationnels, destinés à passer à l’action) et les « gris » (qui s’occupaient de la logistique, l’administration et la formation), dans lequel évoluent les femmes, « car elles sont peut-être moins aguerries à la défense que ne le seraient des hommes », a déclaré aux enquêteurs son responsable Île-de-France. Il leur confie ensuite des tâches. L’une est chargée de la formation médicale, l’autre de la mise à l’abri des enfants en cas de guerre civile. Une troisième a pour rôle de « lever un doute » concernant une personne désireuse d’intégrer le mouvement. Pour certains événements, tel un « week-end découverte », il est précisé que « les femmes peuvent participer ».

    Dans le dossier des Barjols, une référente du groupe dans l’Est décrit un rôle « d’intendance », et explique que, lors d’un rassemblement, elle s’occupait « de la cuisine et tout ça », de mettre et débarrasser la table. Certaines ont cependant des rôles plus actifs. À l’instar de cette quinquagénaire membre des Barjols, ancienne militaire et ex-adhérente du Front national, qui se prévalait (à tort) de liens avec la DGSI et des proches de Vladimir Poutine, et apparaît comme l’instigatrice d’un projet de coup d’État.

    Dans ce modèle, « l’homosexuel » est érigé « en figure repoussoir d’une masculinité féminisée et donc négative », souligne également le rapport. Cette dimension ressort, par exemple, du dossier AFO, où l’un des mis en examen pour terrorisme réprouve l’homosexualité, y compris celle de son propre fils. « II a eu peur que le nom de famille disparaisse », estime sa fille. Dans une lettre à la juge, le fils prête à son père ces propos homophobes : « Les pédés, j’te fusillerais tout ça. » Lorsque, petit, il a voulu faire de la danse, son père a refusé. Puis quand il a annoncé son homosexualité, son géniteur a pris la tête des anti-Pacs du département. Quinze ans plus tard, il s’est investi pleinement dans la Manif pour tous. Son fils a quitté le domicile familial et rompu les liens. « Par la suite, j’ai eu droit à tout, écrit-il à la magistrate : rumeur selon laquelle j’étais dans une secte, dénonciation calomnieuse à la gendarmerie pour travail illégal. »

    Le conseiller régional EELV Pierre Serne a, lui, été la cible de plusieurs vagues de menaces de mort et d’injures de la part de l’ultradroite en raison de son homosexualité (« petite fiotte gay », « islamo-fellateur », etc.). Il a déposé plusieurs plaintes pénales.

    Mais l’« aversion théorique et rhétorique pour l’homosexualité » de ces groupes résisterait peu à l’épreuve des faits, d’après le rapport : le parquet général évoque des « pratiques d’homosocialités » caractéristiques de ces groupes, et une définition des identités sexuelles « souvent ambiguës ». Car, pour ces individus qui évoluent « dans un univers sentimental et relationnel clos », le groupe s’avère fondamental et « les acteurs entretiennent des liens de dépendance mutuelle ». Dans une affaire récente, l’un des très jeunes militants d’ultradroite confie, par exemple, son attachement amoureux à l’égard d’un autre membre du groupe.

    Combat contre la « dévirilisation » de la société

    Ce modèle trouve aussi une source idéologique : pour les militants d’extrême droite, notre société « décadentiste » aurait dépossédé les hommes de leur identité masculine. La nation, par la faute de ses dirigeants, serait faible et sa vitalité érodée. La faiblesse démographique des Français (qui ne relève d’aucune réalité scientifique) encouragerait le recours à l’immigration et un « grand remplacement » serait donc à l’œuvre. Ce concept, popularisé par l’écrivain d’extrême droite Renaud Camus, présuppose qu’en raison d’une immigration « massive » et d’une fécondité plus forte les populations d’origine africaine seraient en passe de surpasser numériquement les populations européennes et, donc, d’imposer leur culture et leur religion au continent.

    Pour les militants d’ultradroite, dénonciation de l’incompétence de l’État et dénonciation de la « dévirilisation » de la société vont donc de pair : il s’agit de rétablir la virilité de l’homme blanc. Le rapport note que la question sexuelle apparaît d’ailleurs très fréquemment sur leurs forums de discussion. Il cite un exemple, la galaxie Suavelos (« bienvenue » en celte).

    Le site Suavelos.eu a été créé en 2016 par deux militants d’extrême droite : Daniel Conversano, youtubeur et ancien technicien de Dieudonné (les deux hommes sont désormais « en totale opposition ») ; et Yann Merkado, un ex-sergent de l’armée de terre, ardent défenseur du port d’arme. Suavelos s’appuie sur une myriade d’autres sites et pages Facebook (dont, un temps, « Madame Suavelos »), pour fédérer les défenseurs d’un séparatisme blanc, tout en instrumentalisant la question du féminisme. D’un côté, certains de ces sites défendent les droits des femmes face aux hommes d’origine immigrée ; de l’autre, on y trouve des propos misogynes et sexistes.

    Les deux activistes promeuvent, depuis 2017, un projet à visée nataliste, destiné à fonder des « foyers blancs » en Europe. « Faire des enfants européens, c’est attaquer le système », estime Daniel Conversano, dans une vidéo. Il a d’abord créé un forum privé en ligne, Suavelos Oppidum, pour mettre en relation des expatriés et des candidats à la migration à l’est, sensibles à l’argument selon lequel avoir une « femme féconde, prévenante, prête à se mettre en couple avec un Français » serait plus aisé en Europe centrale et orientale. En moins de deux ans, plus de 5 000 personnes se sont inscrites sur ce site, d’après le rapport, et une chaîne Telegram y est consacrée, intitulée Les Blancs de l’Est.

    Sur le site internet des « Braves », communauté défendant un nationalisme blanc. Sur le site internet des « Braves », communauté défendant un nationalisme blanc.

    Puis il a mis sur pied « Les Braves – Vivre européen », une plateforme au design moderne qui compte environ 600 membres actifs – des francophones, dont « la moitié » seraient expatriés à l’étranger, selon Daniel Conversano. L’idée : face aux « enjeux démographiques » et à « l’inefficacité du champ politique à enrayer ce phénomène », il faut « bâtir des foyers traditionnels » et préserver « notre patrimoine biologique et culturel ». Le projet assume une préférence « ethnique » : « Nous sommes tribaux : les nôtres avant les autres », annonce la charte des Braves. Questionné par Mediapart, il assume un positionnement « nataliste » en faveur d’une « Union européenne vraiment au service des Européens ».

    Photo de l’un des camps d’été (baptisés Edelweiss) organisés par les « Braves ». Photo de l’un des camps d’été (baptisés Edelweiss) organisés par les « Braves ».

    Dans sa charte, Daniel Conversano réfute tout recours à la violence : il prône un « développement personnel et communautaire de manière pacifique » et précise que tout membre qui manifesterait « l’intention de mener ou participer à des actions violentes ou illégales » serait « banni ». Selon le rapport du parquet général, les Braves s’entraîneraient, en tout cas, collectivement aux sports de combat lors de leurs camps d’été, et l’un des « proches » de Conversano serait actuellement mis en examen pour « association de malfaiteurs terroriste ». Dans une vidéo diffusée en 2014 (dont l’accès a depuis été restreint), l’activiste disait souhaiter voir « des douaniers avec des flingues » tirer sur « les mecs à la nage ». Et au Monde, il avait expliqué : « Je ne vois pas comment un Blanc pourrait ne pas se venger au bout du dixième attentat islamiste. » « C’est une analyse, et non une prescription », assure-t-il à Mediapart. « Nous sommes un groupe pacifique et nous ne militons pas », soutient-il, assurant n’avoir « pas vu d’activité de combat » lors des camps d’été, et affirmant n’avoir pas connaissance d’un quelconque proche mis en examen [lire sa réponse intégrale dans l’onglet « Prolonger »].

    Des passerelles idéologiques entre masculinistes et extrêmes droites

    L’ultradroite qui passe à l’acte puise aussi dans l’idéologie masculiniste, souligne le rapport du parquet général, qui insiste sur les « porosités idéologiques » entre les deux. Le masculinisme est une idéologie essentialisant les différences de genre et considérant que le masculin et le féminin renvoient à deux réalités différentes et immuables. Les incels (pour involuntary celibates, célibataires involontaires) incarnent cette porosité. Ces groupes misogynes proches de l’ultradroite, nés en Amérique du Nord, théorisent le fait que les femmes refuseraient aux hommes la sexualité à laquelle ils devraient avoir droit. Certains de ces militants se sont manifestés par des passages à l’acte violent. Comme l’auteur de l’attentat à la voiture-bélier qui a fait dix morts à Toronto (Canada), en avril 2018. « La rébellion des incels a déjà commencé. On va renverser tous les “chads” et “stacys” », avait-il posté sur Facebook, quelques heures avant le drame.

    En France, nombre d’idéologues d’extrême droite ont prospéré sur la supposée « crise du masculin » et exalté une masculinité hégémonique. Comme Alain Soral dans sa Sociologie du dragueur, parue en 2016, par exemple. Ou Julien Rochedy, l’ancien directeur du Front national de la jeunesse (FNJ), qui a lancé, en 2018, un site baptisé « École Major », dont la devise est : « Être et rester un homme » (voir la vidéo d’introduction). Il y propose des articles et des formations payantes (« Mentalité supérieure – références masculines mentales et culturelles » ; « Psychologie sexuelle – comprendre les comportements et les différences hommes/femmes », « L’amour et la guerre – Répondre aux féministes »).

    C’est le cas aussi de Papacito, « royaliste viril » autoproclamé, qui prodigue sur YouTube ses conseils aux « hommes debout » pour ne plus vivre « comme des fiottes » dans une « société émasculée » et pouvoir rétorquer aux « Uber de l’islam radical » et à ses attentats meurtriers. « C’est par le style de vie et vestimentaire, intellectuel et physique qu’on va revenir à une estime de soi », plaide-t-il dans l’un de ses sept « entretiens choc » en ligne. « Quand je vois des jeans cigarettes qui s’arrêtent à la cheville et que les mecs ont des démarches de la Fashion Week alors qu’ils sont pourvus de testicules, c’est problématique. Tu peux pas marcher comme un mannequin nigérian ou suédois alors que t’es un homme » (lire notre enquête sur les youtubeurs d’extrême droite).

    Lire aussi

    Ultradroite : anatomie d’une nouvelle menace terroriste Par Matthieu Suc et Marine Turchi
    En France aussi, les services de renseignement s’inquiètent de l’activisme des suprémacistes blancs Par Matthieu Suc et Marine Turchi

    Le rapport note que l’antiféminisme constitue également un thème fondamental des forums de joueurs à fort trafic et de certains jeux vidéo (Blabla 18-25, jeuxvideos.com, le forum Avenoel, les jeux vidéo World of Warcraft et Fortnite), où recrute l’extrême droite, mais où elle se forme aussi. Beaucoup de jeunes hommes en quête identitaire viennent s’y nourrir d’une contre-culture « à la jonction entre l’univers des jeux en ligne et le milieu d’extrême droite masculiniste et antiféministe ». En 2020, une affaire d’association de malfaiteurs terroriste a, par exemple, impliqué de très jeunes militants, connectés sur Discord à l’âge de 12 ans et passés d’abord par des groupes de discussion sur les jeux vidéo.

    Ce monde fonctionne avec ses propres codes et son vocabulaire anglophone spécifique, raconte le rapport. Comme le terme de « red pill », référence à une scène du film Matrix (1999). Dans les milieux incels, ce terme désigne l’élévation, l’épiphanie associée à la prise de conscience misogyne et raciste.

    #masculinisme #virilisme #extreme_droite #fascisme #machisme #domination_masculine

  • Fury room, par Frédéric Lordon (Les blogs du Diplo, 22 mai 2021)

    Ce texte est extrait, sous une forme ré-adaptée, de la dernière partie d’un livre d’entretien avec Bernard Friot, coordonné par Amélie Jeammet et Marina Simonin aux éditions La Dispute, à paraître au mois d’octobre. L’emballement des événements récents ne rend pas absurde sa publication avancée.

    https://blog.mondediplo.net/fury-room


    #Lordon #fascisme

  • Zusammenhang #Kolonialismus und #Faschismus: "Den hier empfohlenen ...
    https://diasp.eu/p/12900331

    Zusammenhang #Kolonialismus und #Faschismus: „Den hier empfohlenen kompakten Überblick über eine richtungsweisende Debatte empfehle ich dringend, denn kürzer fand ich bislang keine Zusammenfassung von hoher Qualität, die die Haltung wichtiger Protagonisten skizziert.“ (piqd) https://www.republik.ch/2021/05/05/wer-die-einzigartigkeit-des-holocaust-belegen-will-kommt-nicht-um-vergleich

    • #Afrique #Allemagne #Colonialisme #orientalisme #fascisme #nazisme #racisme #antisemitisme #Shoah
      #Madagascar Tanganyika (aujourd’hui #Tanzanie)

      Von Jörg Heiser, 05.05.2021

      [...]

      1885 spricht der deutsche «Orientalist» Paul de Lagarde, einer der übelsten Vordenker des modernen völkischen Antisemitismus, beinahe beiläufig von den «nach Palästina oder noch lieber nach Madagaskar abzuschaffenden» Juden Polens, Russlands, Österreichs und Rumäniens. Brechtken hört hier noch den «exotisch-erlösenden Ton» des Kolonial­romantikers heraus, den es schon zwei Jahre später bei Theodor Fritsch – einem der wenigen, die Hitler explizit als Einfluss nennt – nicht mehr hat; nun sollen die Juden sich nur mehr selbst «irgendwo ein Colonial-Land erwerben».

      Hans Leuss fordert 1893 «die Transplantation» des jüdischen Volkes nach Südafrika. Der Engländer Henry Hamilton Beamish, ein weiterer Verfechter der Madagaskar-Idee – ehemals Soldat in Südafrika –, trat 1923 mit Hitler vor 7000 Zuschauern im Münchner Zirkus Krone auf. Derselbe schrieb 1926 im «Völkischen Beobachter» zynisch: «Wo ist das Paradies, das allen Juden vergönnt, in Frieden und Freude dahinzuleben, dabei sich rein zu halten und auch ihren Idealen […] nachzugehen? Das ist Madagaskar.»

      1934 traf sich ein internationaler Antisemiten-Kongress gleich zweimal – erst in der Schweiz, in Bellinzona, dann in Belgien – und gipfelte in einem gemeinsamen «Rütli-Schwur» aller Teilnehmer, man werde «nicht ruhen und rasten», bis auch der Jude «sein eigenes Vaterland habe», das allerdings nicht Palästina sein könne, sondern gross genug sein müsse für alle Juden der Welt. Als Alternative bleibe sonst nur die «blutige Lösung der Judenfrage».

      Unter Nazigrössen kursierten in den folgenden Jahren auch andere Szenarien; so spielte Göring mit dem Gedanken, man könnte die Jüdinnen in der ehemaligen deutschen Kolonie Tanganyika (heutiges Tansania) ansiedeln – Hitler wandte ein, man könne Territorien, «in denen so viel deutsches Helden­blut» geflossen sei, nicht den ärgsten Feinden der Deutschen überlassen.

      [...]

    • oAnth :

      Le texte fournit un bon exemple de l’effort d’argumentation et de la connaissance méticuleuse des détails qu’il faut déployer en Allemagne pour être autorisé à établir en public sans répercussions négatives (#BDS) le moindre parallèle entre la pratique coloniale historiquement prouvée et les relations actuelles d’ #Israël avec les #Palestiniens. Dans la pratique professionnelle, cela équivaut à une interdiction thématique clairement définie de parler et d’écrire, dont est exempté au mieux un cercle hermétique d’universitaires. Il ne fait aucun doute qu’un bon nombre des détails compilés de manière experte dans cet article peuvent être considérés comme évidents, ou du moins peuvent être classés comme connus de manière latente. Si, toutefois, on devait dire de telles choses sans le contexte scientifiquement établi - "la violence coloniale vise à assurer la domination et l’exploitation, tandis que la violence antisémite vise à l’anéantissement complet" - on se retrouverait dans un champ miné de suspicions dans l’opinion publique, dont on ne pourrait guère s’échapper, même avec des clarifications ultérieures, et, bien sûr, tout cela ne manquerait pas de sérieuses conséquences professionnelles. En tout cas je considère cet article comme une lecture hautement recommandée, mais en même temps, il montre indirectement à quel point il est devenu risqué en Allemagne de discuter ouvertement de la politique d’ #apartheid d’Israël à l’égard des Palestiniens sans licence académique institutionnelle.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Boycott,_désinvestissement_et_sanctions#En_Allemagne

      Traduit avec l’aide de deepl.com de l’allemand :

      Der Text liefert ein gutes Beispiel, mit welchem argumentativen Aufwand und akribischer Detailkenntnis man in Deutschland zu Werke gehen muss, um öffentlich ohne negative Auswirkungen (BDS) auch nur annähernd eine Parallele zwischen der historisch belegten kolonialen Praxis und dem anhaltenden Umgang Israels mit den Palästinensern ziehen zu dürfen. Das kommt in der beruflichen Realität einem thematisch klar umgrenzten Rede- und Schreibverbot gleich, von dem bestenfalls ein hermetischer Zirkel von Wissenschaftlern ausgenommen ist. Zweifelsohne können viele der hier im Artikel fachkundig zusammengestellten Details als evident angesehen werden, oder sind zumindest als latent bekannt einzustufen. Würde man dergleichen allerdings ohne den wissenschaftlichen gesicherten Kontext “bei kolonialer Gewalt geht es um Herrschaftssicherung und Ausbeutung, bei antisemitischer Gewalt geht es um restlose Vernichtung” äußern, gelangte man in der öffentlichen Meinung auf ein Minenfeld von Verdächtigungen, aus dem es auch mit nachträglichen Klarstellungen, kein Entrinnen mehr gäbe, was selbstredend mit schwerwiegenden beruflichen Konsequenzen einherginge. Grundsätzlich halte ich diesen Artikel für eine sehr empfehlenswerte Lektüre, die aber gleichzeitig indirekt zeigt, wie riskant es in Deutschland geworden ist, die Apartheidpolitik von Israel gegenüber den Palästinensern ohne institutionelle akademische Lizenz offen zu diskutieren.

      #académisme_obligatoire #Palestine

    • Voici un article dans le sens susmentionné de la licence académique et du conflit concernant la question de la relation entre le colonialisme et l’ #antisémitisme dans le #national-socialisme.

      Decolonizing #Auschwitz ?

      https://taz.de/Steffen-Klaevers-ueber-Antisemitismus/!5763362

      [...]

      Es gibt Tendenzen in der postkolonialen Theorie, welche die Spezifik des Antisemitismus nicht richtig erkennen. Man könnte von einer Bagatellisierung sprechen. Das geschieht meist dann, wenn ­Antisemitismus als Spielart, Unterform oder Variante des Rassismus begriffen wird, obwohl es signifikante Unterschiede in den Dynamiken und den ­Wirkungsweisen dieser beiden Ideologien gibt.

      In dem Moment, wo Antisemitismus als Unterform des Rassismus und Rassismus als grundlegende Ideologie des Nationalsozialismus bezeichnet wird, gerät man an theoretische Probleme und Grenzen des Rassismus­konzepts

      [...]

  • L’enfer des républicains espagnols exilés en Afrique du Nord Laurent Perpigna Iban - 8 avril 2021- Orient XXI

    Aux derniers jours de la guerre d’Espagne (1936-1939), des milliers de républicains trouvaient refuge dans le Maghreb colonial. Internés puis convertis aux travaux forcés sous le régime de Vichy, ils ont vécu une histoire aussi tragique que méconnue.


    Photo prise au camp de Bouarfa (Maroc) en 1940. Archives personnelles Eliane Ortega Bernab

    Mars 1939. Depuis plus d’un mois, la Catalogne est entre les mains des forces franquistes. Près d’un demi-million de réfugiés républicains espagnols prennent la fuite par le nord, pour ce qui reste aujourd’hui encore la plus importante migration jamais observée à une frontière française. Mais la retirada n’est pas l’ultime chapitre de la guerre d’Espagne : dans le sud-est de la péninsule ibérique, les derniers bastions républicains tombent les uns après les autres. Les hostilités se terminent dans « l’entonnoir » d’Alicante. Ne pouvant fuir ni par Valence ni par le sud de l’Espagne déjà aux mains des franquistes, miliciens et civils républicains sont contraints de prendre la mer.

    Depuis Alicante, plusieurs milliers embarquent en catastrophe en direction du port le plus proche, Oran. La flotte républicaine en provenance de Carthagène accoste elle à Alger, avant d’être déroutée, avec 4 000 personnes à son bord, vers Bizerte en Tunisie. Au total, ce sont probablement entre 10 000 et 12 000 Espagnols — peut-être plus selon certains témoignages — qui arrivent sur les côtes d’Afrique du Nord en quelques jours.


    Le croiseur Libertad de la flotte républicaine entre dans le port de Bizerte en 1939 - Archives personnelles Victoria Fernandez

    Internés sous la IIIe République
    Si une poignée de républicains sont accueillis par des proches à Oran — qui possède une forte communauté hispanique — dès le 10 mars 1939, le gouvernement de la IIIe République qui administre l’Afrique du Nord met un frein à leur arrivée. Depuis un an, les décrets-lois Daladier encadrent la venue de réfugiés : on parle de triage entre la « partie saine et laborieuse de la population étrangère et les indésirables », d’assignations à résidence, de centres d’internements… Un schéma qui va être reproduit en Algérie, au Maroc et en Tunisie.

    Pendant que le maire d’Oran célèbre en grande pompe la victoire franquiste, une partie des républicains sont maintenus de force dans des embarcations converties en bateaux-prisons. Ceux qui peuvent débarquer sont placés dans des « guitounes », notamment sur le quai éloigné de Ravin blanc. Eliane Ortega Bernabeu, dont le grand-père était à bord de l’un de ces bateaux, le Ronwyn, raconte : Ils étaient totalement isolés, tenus à l’écart des habitants. Malgré cela, certains Oranais leur sont venus en aide, en amenant de la nourriture, qu’ils hissaient à bord des navires grâce à des cordes. En revanche, une autre partie de la population ne voulait pas recevoir ces Espagnols, inquiets de leur nombre. Le maire de la ville, l’abbé Lambert, était un ami de Franco. Il a grandement contribué à créer un climat de peur chez ces habitants.


    Les républicains espagnols « triés » après leur arrivée à Bizerte - Archives personnelles Victoria Fernandez

    Sur le port d’Oran, la situation s’éternise : des milliers de républicains y resteront plus d’un mois, dans des conditions d’insalubrité et de sous-alimentation totale. Travaux forcés

    En Tunisie, les marins et les civils de la flotte républicaine sont eux aussi tenus à l’écart de la population. Rapidement, ils sont acheminés en train vers le centre du pays et des camps d’internement, notamment celui de Meheri Zebbeus. En Algérie également, une fois débarqués, les réfugiés sont placés dans des camps : « Il y avait des civils, des ouvriers, des syndicalistes, enfermés derrière des barbelés, et sous la menace constante de baïonnettes », explique Eliane Ortega Bernabeu.

    Dans les nombreux camps — dont la majorité se situe sur le territoire algérien —, la même législation qu’en métropole est appliquée. Peter Gaida, historien allemand et auteur de plusieurs ouvrages sur les camps de travaux forcés et les républicains, explique : Les exilés sont considérés comme dangereux pour la défense nationale, ils sont contraints de fournir des prestations en échange de l’asile : une partie part dans les camps d’internement, l’autre dans les compagnies de travailleurs étrangers, les CTE. Des prestations légales dans la mesure où la France était en guerre, et les Français étaient aussi réquisitionnés.

    En Algérie, les femmes, les enfants, ainsi que des invalides sont envoyés dans différents camps : Carnot (Orléansville) ou Molière, pour les plus connus ; les combattants, eux, rejoignent ceux de Boghar et Boghari où ils sont enrôlés pour satisfaire aux besoins en main-d’œuvre de la puissance occupante. Ils sont employés notamment à rénover des routes dans la région de Constantine, et à exploiter les mines de charbon et de manganèse dans le sud oranais.

    Le transsaharien, vieux rêve colonial
    Les dirigeants de la IIIe République française décident alors de relier les mines de Kenadsa, situées au sud d’Oran, aux chemins de fer marocains. Deux mille républicains espagnols et membres des Brigades internationales intègrent la Compagnie générale transsaharienne, afin d’entretenir les pistes dans le désert. Dans son ouvrage Camps de travail sous Vichy (à paraître en juin 2021 aux éditions Les Indes savantes https://www.sfhom.com/spip.php?article3747 ), Peter Gaida publie le témoignage de l’un d’entre d’eux, interné au camp de Colomb-Béchard, en Algérie : On nous envoya à quatre kilomètres de l’oasis pour enlever le sable d’une énorme dune pétrifiée de plus de 2 000 mètres de longueur. La température était étouffante, plus de 40° à l’ombre et l’eau rare et chaude. C’est là qu’ont commencé les dysenteries, les crises de paludisme, les vomissements et les forts maux de tête.


    Des internés affectés au transsaharien - Archives personnelles Eliane Ortega

    Après l’armistice du 22 juin 1940, le gouvernement de Vichy au pouvoir remet au goût du jour un vieux rêve colonial : l’édification d’une ligne de chemin de fer stratégique, le transsaharien, autrement appelé « Méditerranée-Niger ». L’idée est de relier les colonies d’Afrique du Nord à celles d’Afrique occidentale : En réalité, les capitales des deux empires coloniaux français, Alger et Dakar. Vichy entreprend donc la construction d’une liaison ferroviaire de 3 000 kilomètres, en plein désert. Mais l’objectif est multiple : en plus du prestige colonial, il s’agit aussi de transporter des troupes militaires, du matériel et du charbon exploité au Maroc. Il y a également un projet en Afrique occidentale qui consiste à irriguer le Niger et de créer une culture du coton gigantesque, qui permettrait de rendre la France indépendante des Britanniques. Pour cela, il leur faut un chemin de fer qui puisse relier Alger.

    Le chantier, colossal, se divise en trois phases : la construction d’un axe Oran-Gao, en longeant le Niger, un second menant de Gao à Bamako, et un troisième censé relier la ligne à Dakar.

    L’horreur des camps
    La main-d’œuvre est toute trouvée : les Groupements de travailleurs étrangers (GTE, qui ont succédé aux CTE), disposent d’un cadre législatif répressif, subtile alliance du colonialisme et du fascisme. Un certain nombre de camps sont érigés et répartis entre le Maroc, la Tunisie, et l’Algérie. Mais les républicains espagnols ne sont pas les seuls à être affectés sur les différents chantiers : « Des anarchistes et communistes français, des membres de Brigades internationales, et des personnes aux profils très divers vont être déportés des camps français, comme celui de Vernet, vers ceux d’Afrique du Nord en bateau. Pour Vichy, ce sont “des bouches inutiles et des bras qui manquent” », explique Peter Gaida.


    Les camps d’internement en Afrique du Nord DR

    En outre, plusieurs milliers de juifs sont exclus de l’armée française, et placés dans des Groupements de travailleurs israélites (GTI). « Dans les camps, il y également des Nord-Africains, notamment ceux les leaders des mouvements nationalistes en Tunisie et en Algérie. Il y a donc une population très mixte, on trouve même la trace de juifs allemands et de Yougoslaves », commente Gaida.

    Source : https://orientxxi.info/magazine/l-enfer-des-republicains-espagnols-exiles-en-afrique-du-nord,4624

    #Colonialisme #Algérie #Espagne #Fascisme #France #Histoire #Maghreb #Seconde_guerre_mondiale #Catalogne #Républicains_Espagnols #Juifs #Brigades_internationale #GTE #CTE #travaux_forcés

  • France : les dix-huit militaires signataires d’une tribune controversée vont être sanctionnés
    Publié le : 29/04/2021
    https://www.france24.com/fr/france/20210428-france-les-dix-huit-militaires-signataires-d-une-tribune-controve

    Dénonçant le « délitement » de la France et appelant à « soutenir les politiques » qui oeuvreront contre, les généraux signataires d’une tribune vont recevoir « des sanctions disciplinaires militaires » en fonction de leurs grades, a annoncé mercredi le chef d’état-major des armées.

    Après la vague de critiques et de consternation, place aux sanctions pour la tribune de généraux qui appellent à « soutenir les politiques » qui oeuvreront contre le « délitement » de la France. Le chef d’état-major des armées a décidé, mercredi 28 avril au soir, d’imposer « des sanctions disciplinaires militaires » aux dix-huit soldats signataires de la tribune publiée dans Valeurs Actuelles.

    Le général François Lecointre a précisé au quotidien Le Parisien que les sanctions seront « plus fortes pour les plus gradés ». « Je considère que plus les responsabilités sont élevées, plus l’obligation de neutralité et d’exemplarité est forte », a-t-il martelé.

    Les généraux en « deuxième section » signataires – proches de la retraite mais qui peuvent toujours être rappelés – risquent pour leur part « la radiation, donc la mise à la retraite d’office », a-t-il ajouté.

    « Ces officiers généraux vont passer chacun devant un conseil supérieur militaire. Au terme de cette procédure, c’est le président de la République qui signe un décret de radiation », a précisé le général Lecointre.

    « Je souhaite que leur mise à la retraite d’office soit décidée », a-t-il pour sa part relevé en évoquant « une procédure exceptionnelle », lancée à la demande de la ministre des Armées, Florence Parly qui avait jugé leurs « actions inacceptables » et « irresponsables ». (...)