#nupes

  • Pourquoi Glucksmann ? - CONTRETEMPS
    https://www.contretemps.eu/pourquoi-glucksmann-parti-socialiste-gauche-strategie-palombarini

    Raphaël Glucksmann semble l’enfant chéri de la presse mainstream, qui voit en lui – dans la perspective des élections européennes à venir – un antidote utile à la gauche de rupture, incarnée depuis plusieurs années par Jean-Luc Mélenchon et la France insoumise. Son profil politique ne laisse effectivement guère place au doute : il s’agit d’une version vaguement rafistolée de l’orientation d’accompagnement du capitalisme néolibéral qui a plongé la gauche dans une crise historique, partout dans le monde.

    Mais qu’est-ce que cela dit des batailles qui se jouent à gauche actuellement et des stratégies des différents partis qui s’étaient unis dans le cadre de la NUPES, en particulier du PS ? L’économiste Stefano Palombarini, auteur notamment (avec Bruno Amable) de L’Illusion du bloc bourgeois, avance quelques pistes.

    #Politique #NUPES #Stratégie

  • Abbey Road France, 2023

     :-D :-D :-D

    https://www.politis.fr/articles/2023/12/europeennes-nupes-a-gauche-les-derniers-espoirs-dune-liste-unitaire

    « La France insoumise espère que le combat commun mené contre la loi immigration puisse inspirer les gauches à fusionner pour le scrutin de juin 2024. Mais socialistes, #écologistes et communistes estiment que l’#alliance doit se mettre en ordre de marche pour 2027. (...) »

    #comique #LFI #politique #NUPES #hobbits #rigolade #Mélenchon #come_together #armée_mexicaine #ver_dans_le_fruit

  • Rémi Lefebvre, politiste : « La Nupes explose sous les effets de la controverse de trop : le conflit israélo-palestinien »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/10/30/remi-lefebvre-politiste-la-nupes-explose-sous-les-effets-de-la-controverse-d

    L’accord signé en mai 2022 est à la fois soudain et d’une ampleur historique inédite : après des années de divisions, les parties prenantes optent pour une répartition des candidatures aux élections législatives dès le premier tour sur la base du rapport de force de l’élection présidentielle, très favorable à LFI. Rappelons que les alliances de gauche précédentes (programme commun de 1972 et la gauche plurielle de 1997) étaient surtout des accords de désistement de second tour.

    Alliance bancale et invertébrée

    L’alliance, aussi radicale dans sa forme que superficielle dans sa confrontation idéologique, a eu un vice initial : elle fige le système partisan à gauche et conforte les partis existants, alors que l’absence de rassemblement et ses effets électoraux (une lourde défaite collective) auraient sans doute conduit à des recompositions partisanes. Chaque organisation cherche depuis à réaffirmer ses intérêts, principalement électoraux....

    ... Le « parlement » de la Nupes n’a pas été relancé. Les forces en présence n’ont pas engagé un travail programmatique qui aurait pu aller au-delà des négociations rapides de mai 2022. Il aurait pu pourtant permettre une mise à plat et un dépassement des divergences (sur la laïcité, la police, la politique extérieure, la stratégie parlementaire…) Aussi, l’acte deux de la Nupes n’a jamais eu lieu.

    ... on dénombre à peine 100 000 militants actifs toutes organisations comprises...
    https://archive.ph/wYA6d

    #gauche #Nupes #ceci_n'est_pas_un_programme

  • La NUPES : une catastrophe stratégique pour la france insoumise
    https://www.frustrationmagazine.fr/nupes

    La semaine dernière, la députée France Insoumise Sophia Chikirou a comparé Roussel au nazi Doriot déclenchant une vague de soutiens inédite à ce dernier, dont Mélenchon, traité d’absolument tous les noms depuis plus de dix ans n’a jamais bénéficié. Puis il y a eu les élections sénatoriales, élections dont tout le monde se fiche comme […]

    • Le constat de Grams Rob est dur mais juste : comme nous le craignions il y a un an, la NUPES n’aura servi qu’à maintenir en vie les partis bourgeois. Les idées de gauche y sont noyées derrière des querelles internes : un avenir bouché pour des strapontins.
      Nicolas Framont

      https://seenthis.net/messages/1017391#message1018587

      La rupture avec la gauche bourgeoise et les stalinistes réacs du PCF est nécessaire !
      Les 22% de Mélenchon sont un socle qui peut s’élargir, à condition d’avoir une ligne de rupture et de transformer la FI en grand parti des travailleurs, pluraliste et démocratique

      https://twitter.com/GastonLefranc/status/1708386040443019328

    • Dans le parti local sur ma commune qui tente depuis 3 ans de réunir tout ce qu’il y a de non droitard, non centriste, non nazi... donc une large collection de points de vus allant des socialistes de gauche jusqu’aux anarchistes réformés en passant par les communistes et les écologistes... tout ca pour faire face, sans considérer l’option assassinat, à 5 partis de droite-centre qui totalisent chacun plus que la gauche réunie...
      ce Tweet de Sophia Chikirou a fait monter les dramas.
      Pas cool.

    • – Acte 1 : Utiliser la #Nupes pour se faire élire
      - Acte 2 : Affirmer haut et fort à Léa Salamé et C. Dechavanne qu’il ne l’a jamais fait ( petit Pinocchio )
      - Acte 3 : Expliquer qu’il ne partage pas les idées de la Nupes
      - Acte 4 : Prendre une raclée aux européennes parce que le PCF est souverainiste et que les parts de marché sont déjà prises
      - Acte 5 : Prendre une raclée à la présidentielle parce que Roussel est adulé par des gens qui ne voteront jamais pour lui, comme le vieux tonton sympa et farfelu qu’on adore avoir à table à Noël et qui balance des bonnes vannes
      - Acte 6 : Empêcher, avec son score picrocholin, un ou une autre candidate de gauche de passer le 1er tour.

      Bref, #Roussel, l’idiot utile dans toute sa splendeur ;)


      https://twitter.com/francoisedegois/status/1708762368186986527

  • « Gauche inaudible » : pour Léa Salamé, la fin justifie les moyens - Acrimed | Action Critique Médias
    https://www.acrimed.org/Gauche-inaudible-pour-Lea-Salame-la-fin-justifie

    Nouvel exploit d’une infatigable militante contre la gauche, au palmarès déjà bien chargé.


    j’ai piqué l’image à @ricochets https://seenthis.net/messages/1009495
    #léa_salamé #éditocrate #nupes #acrimed

  • Les propos indignes de #Roussel, le pion utile de la #macronie et de l’#extremedroite, contre #LFI et #JLM irritent et sont contestés au sein de la #Nupes jusqu’aux #communistes
    https://www.huffingtonpost.fr/politique/article/au-sein-de-la-nupes-le-melenchon-bashing-de-fabien-roussel-irrite_220

    Les sorties régulières du député du Nord contre LFI et Jean-Luc Mélenchon sont contestées jusqu’au Parti communiste.

    ... Plus surprenant, les propos du député du Nord commencent aussi à agacer du côté de son propre parti. « Faire le tri entre fréquentables et infréquentables à gauche, c’est précisément le jeu auquel s’adonnent nos adversaires politiques. L’extrême droite compte les points ! La situation est grave, l’unité en responsabilité. Diverse, la gauche est dans l’arc républicain », a réagi, sans nommer directement Fabien Roussel, la députée communiste Elsa Faucillon, qui a souvent affiché une proximité avec les autres formations de gauche.

    Député communiste du Cher, Nicolas Sansu ne dit pas autre chose. « Dramatique de faire le jeu de la droite et de l’extrême droite. Nous sommes divers mais tous républicains dans la NUPES. Dire le contraire, c’est aller contre toute l’histoire de la gauche », a-t-il regretté sur Twitter.

  • Mort d’un mineur à Nanterre : pas une bavure, une exécution
    https://www.politis.fr/articles/2023/06/mort-dun-mineur-a-nanterre-pas-une-bavure-une-execution

    Un jeune homme de 17 ans a été abattu à bout portant par un policier ce mardi matin, à la suite d’un refus d’obtempérer. Une vidéo insoutenable montre ce qui ressemble plus à une exécution qu’à de la légitime défense.

    Passage François Arago, Nanterre, Hauts-de-Seine, ce mardi 27 juin au matin. Une Mercedes jaune est à l’arrêt. Sur sa gauche, côté conducteur, deux policiers motards. On assiste, visiblement, à un contrôle routier. Les deux policiers ont leur pistolet dégainé. On a l’impression qu’ils intiment au conducteur de couper le moteur. Celui-ci démarre. Un des deux policiers tire. Une seule balle, à bout portant, en plein cœur. Il se situait alors sur la gauche du véhicule. Le jeune conducteur, un mineur de 17 ans, meurt sur le coup, sa voiture allant s’empaler dans un poteau quelques mètres plus loin.

    Tout de suite, la machine préfectorale se met en marche. Suivie, immédiatement, par le « journalisme de préfecture ». Le Parisien, France Bleu n’hésitent pas à citer allègrement des « sources policières » décrivant une toute autre scène où le conducteur aurait « foncé » sur les forces de l’ordre. Sur BFM TV, même méthode à laquelle on se permet d’en rajouter une couche. « L’individu serait très connu des services de police », affirme la journaliste en plateau, à peine deux heures après les faits. Le tour est rodé, bien huilé. Le corps de ce jeune garçon n’est même pas encore refroidi que le message est clairement envoyé, et largement relayé. Il est coupable. Et surtout, il l’a bien mérité.

    Sauf que cette fois, un petit grain de sable vient gripper cette indécente machine. Une femme a filmé la scène et la diffuse presque immédiatement sur les réseaux sociaux. On y voit une toute autre version. Non, le policier n’était pas face à la voiture, mais à sa gauche. Non, la voiture n’a pas foncé sur les forces de l’ordre. Sur cette vidéo de quelques secondes, on ne voit pas une tentative d’homicide d’un fonctionnaire de police, on assiste à l’exécution d’un adolescent. Insoutenable, insupportable. L’article L233-1-1 du Code de la route punit un refus d’obtempérer avec mise en danger de la vie d’autrui de cinq ans d’emprisonnement et de 75000 euros d’amende. Sous nos yeux, ce délit est puni de la peine de mort.

    Histoire terrible… et banale

    Cette histoire est encore plus terrible qu’elle en devient banale. En 2022, 13 personnes sont mortes, tuées par la police, à la suite d’un refus d’obtempérer. Un bien triste record. Comme nos confrères de Basta ! le montrait de manière infaillible, en six ans, c’est plus du double de personnes qui ont été abattues dans ces circonstances que lors des quinze années précédentes. Pourtant, à chaque fois, le récit policier s’impose, à grand renfort de soutiens médiatiques. À chaque fois, la personne tuée est coupable avant d’être froide. Rarement – voire jamais –, une vidéo des faits n’est diffusée. Souvent, il faut attendre plusieurs mois pour obtenir des éléments de l’enquête grâce au travail de confrères et consœurs journalistes. Souvent, aussi, ce travail d’investigation met à mal les versions policières. Les exemples sont légions comme ici, ici ou ici.

    Cette loi est venue mettre de la confusion dans des textes très clairs.

    Il serait pourtant intéressant de s’écarter des versions préfectorales pour interroger les raisons de cette très forte augmentation de ce type de drame. Loin des cris de l’extrême droite sur une hausse de la délinquance et du nombre de refus d’obtempérer, de nombreux spécialistes pointent du doigt une toute autre explication : la dernière loi sécuritaire du quinquennat Hollande élargissant les droits des policiers à faire feu. « Cette loi est venue mettre de la confusion dans des textes très clairs » sur la légitime défense, expliquait, en avril 2022, à la suite d’un drame de ce type, à France Info le sociologue de la police Fabien Jobard. « Elle est venue introduire une notion un peu compliquée. Désormais, le policier peut faire usage de son arme lorsqu’il y a refus d’obtempérer et qu’il peut imaginer raisonnablement que la personne est susceptible de porter atteinte à la vie des policiers ou à celle d’autrui. »

    Une loi qui crée de l’impunité. Sur les 38 personnes tuées dans ce schéma recensées par Basta !, seules trois affaires ont finalement abouti à une condamnation. Des chiffres qui résonnent avec ceux, plus globaux, dévoilés dans nos colonnes en début d’année. Seules 8% des personnes dépositaires de l’autorité publique mises en causes pour violences volontaires ont été condamnées en 2020 et 2021. Pourtant, malgré ces chiffres accompagnés d’analyses de chercheurs spécialistes, jamais cette loi n’a été remise en cause par le pouvoir. Aujourd’hui, un jeune garçon se fait abattre froidement à bout portant. Une vidéo nous permet de nous en rendre compte. Plutôt que d’utiliser les vieilles méthodes mensongères et indécentes, ne serait-il pas temps de s’interroger sur la pertinence de notre législation ?

    • Contrairement à la version média Naël n’a jamais été condamné (prudents, les articles disaient « connu par la justice » pour délit de fuite et stup, ils sont modifiés en courts de journée cf. https://seenthis.net/messages/1007809)

      les policiers parlent trop sur la vidéo
      "je vais te tirer une balle dans la tête" dit le tireur
      "shoote-le" dit le collègue

      à Nanterre, un flic répond à une femme qui proteste « retrouve en Afrique » (formule prononcée à l’A.N. et reprise comme slogan par les identitaires et alii), et ce soir, Bac et CRS sont au travail (pyrotechnie et barricades), la CRS8 va débouler.

      sinon, le papier de Politesse est typique de cette gauche mollasse qui préfère les actes symboliques (casserolades) à la dureté du conflit réel et arrive, sauf pour le titre qui les sauve, à ne rien dire du relief des faits (resservez moi un mojito)

      #blame_the_victim #criminalisation (en français) #media #police #armes_de_la_police #refus_d’obtempérer #délit_de_fuite #légitime_défense_a_priori #homicide_volontaire #gauche_de_bourges_dans_leur_tête #pacifiés_de_la_démocratie

    • Face aux chtars meurtriers : "explosion de colère d’un des ambulanciers qui a conduit le corps de Nael"
      https://twitter.com/CerveauxNon/status/1673726127305551873

      tu vois qu’il a une gueule d’enfant ! pour un défaut de permis !! je le connais le petit, je l’ai vu grandir, sa mère elle l’élevé toute seule, son père il l’a quitté, elle va enterrer son fils, elle est toute seule !

      (vidéo, que je sais tj pas importer)

      edit Cet ambulancier qui a témoigné sa colère aurait été placé en GAV pour "menaces" et "incitation à la haine". L’État autoritaire se croit suffisamment fort pour jouer aux pyromanes. (cerveaux non)

      more

      la nouvelle version presse (Apathie) "le conducteur était connu des services de police"

      un seul des policiers en GàV (le tireur, et pas celui qui l’a encouragé), aucun suspendu (comme les innombrables ministres et secrétaire d’état mis en examen toujours en poste), ne serait-ce qu’à titre conservatoire, l’appareil judiciaire et le gvt ont choisi de réprimer une solidarité en acte plutôt que d’essayer de la prévenir. un pari : le spectre de 2005 restera ce qu’il est faute de cadavre assez jeune (innocent) pour enflammer d’autres quartiers que ceux de Nanterre.

      « Aucun policier ne tue de gaïté de cœur », Mathieu Valet, porte parole CICP, FNews

      #Nanterre #Cité_Pablo_Picasso

    • Mineur tué par un policier à Nanterre : sept personnes interpellées
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/06/27/mineur-tue-a-nanterre-sept-personnes-interpellees_6179490_3224.html

      Sept personnes ont été interpellées mardi 27 juin en début de soirée à Nanterre (Hauts-de-Seine) lors de tensions avec les forces de l’ordre déployées dans la ville quelques heures après qu’un jeune homme de 17 ans a été tué par un policier, a appris l’Agence France-Presse (AFP) auprès de la préfecture de police.
      Deux unités de forces mobiles, dont des membres de la #CRS_8 – spécialisée dans la lutte contre les violences urbaines –, sont présentes dans la commune pour la nuit, a rapporté le ministère de l’intérieur.

      edit

      "Je préfère une racaille morte qu’un policier mort. Chacun son électorat !" , Bruno Attal en réponse à un tweet de Sandrine Rousseau

      Ruffin, sur oiseau...

      Ce matin, un jeune de 17 ans a été tué par un policier, après un contrôle routier à Nanterre. Mes pensées vont à sa famille et à ses proches.
      Porter l’uniforme de la République implique des devoirs. Pour les policiers, comme pour les citoyens : enquête et justice.

      le passager de la voiture, arrêté mains en l’air à sa sortie du véhicule, non sans avoir subi une balayette, doit être en butte à une pression maximale de condés qui vont tout faire pour relativiser ce que les images (et le son) indiquent

      Naël

      @vivelefeu

      Rappel : ce sont ces gens qui ont modifié les conditions d’« ouverture du feu » des policiers.

      0h17 affrontations en cours à
      Nanterre préfecture attaquée et policiers en déroute à la Cité Picasso sous le feu d’engins pyrotechnique
      Suresnes
      Colombes
      Asnières-sur-Seine
      Colmar [edit ce serait fake]
      Gennevilliers

      0h32
      Saint-Denis
      Bordeaux
      Villeneuve la Garenne
      Nantes

      0h54
      Clichy-sous-Bois
      Vitry sur Seine
      Mantes la Jolie, mairie du Val-Fourré incendiée

    • Jules Kounde, @jkeey4 (602,9 k abonnés)
      https://twitter.com/jkeey4/status/1673805432878673920

      Un jeune homme de 17 ans abattu à bout portant par un policier pour un refus d’obtempérer lors d’un contrôle. Telle est la réalité de la situation et elle est dramatique.

      Comme si cette nouvelle bavure policière ne suffisait pas les chaînes d’information en continu en font leurs choux gras.

      Des plateaux déconnectés de la réalité, des « journalistes » qui posent des « questions » dans le seul but de déformer la vérité, de criminaliser la victime et de trouver des circonstances atténuantes là où il n’y en a aucune.

      Une méthode vieille comme le monde pour masquer le vrai problème.
      Et si on éteignait un peu la tv pour s’informer ?

    • « Je suis sa maman. Rendez-vous jeudi à la préfecture à 14 heures, marche blanche. Je dis : venez tous, on fait une révolte, s’il vous plaît, pour mon fils », déclare (avec Assa Traoré) la mère de Naël dans une vidéo relayée sur TikTok.
      https://www.tiktok.com/@valeriepetit/video/7249627480288464155

      edit
      Darmanin annonce la mobilisation de 2000 FDO pour la seule région parisienne cette nuit. Les pouvoirs publics redoutent un « effet Zyed et Bouna », du nom de ces deux jeunes adolescents morts électrocutés dans un transformateur en octobre 2005 après une course-poursuite avec la police. Ce drame avait déclenché des émeutes sans précédents depuis plusieurs années à travers le pays. (Le Monde)

      Les sanctions pour #faux_en_écriture_publique, relevant pourtant de la matière criminelle, sont surtout assez faibles au regard de la gravité des faits et de l’abus de pouvoir qu’ils matérialisent souvent. Ce n’est pas un hasard si la qualité de « PDAP » (personne dépositaire de l’autorité publique) aggrave la peine pour celui qui s’en rend coupable (quinze ans de réclusion et 225 000 euros d’amende au lieu de dix ans et 150 000 euros).

      Or, de manière générale, les peines prononcées, y compris pour réprimer des faits assez graves commis par des policiers ou des gendarmes, s’échelonnent généralement entre six mois ferme et dix-huit mois avec sursis, hors cas exceptionnels. Rien de très dissuasif. (Le Monde)

      #Naël #révolte

    • Une balle dans la tête...C’est toujours pour les mêmes qu’être en tort conduit à la mort. « Magic Mike Maignan », @mmseize, gardien de l’équipe de France de football, punchliner à ses heures

      edit
      Macron RS : « Nous partageons l’émotion et la peine de la famille et des proches du jeune Naël. Je veux leur dire notre solidarité et l’affection de la Nation.
      La Justice a été immédiatement saisie »
      Bouzrou RS : « Non Monsieur le Président, aucune justice indépendante et impartiale n’a été saisie.
      A ce jour, seul le procureur de la République de Nanterre (qui n’est pas un magistrat indépendant) dirige l’enquête sur des policiers de son propre département. »

      #instruction #dépaysement

    • « On a gagné la première bataille hier soir [les flics mis en déroute à plusieurs reprises et l’extension des manifestations de révoltes au-delà de la ville]. Vous pouvez écrire dans votre article que ce soir aussi, la nuit va être longue. »
      in A Nanterre, l’émotion et la colère au lendemain de la mort de Nahel M. : « On nous a pris notre petit frère »
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/06/28/on-nous-a-pris-notre-petit-frere-a-nanterre-l-emotion-et-la-colere-au-lendem
      https://justpaste.it/2ldm8

    • le Monde faux derche au boute

      Les tout premiers éléments de langage employés par des sources policières, repris par certains médias, évoquaient un véhicule fonçant vers deux agents dans l’intention de les percuter.

      https://www.lemonde.fr/societe/live/2023/06/28/adolescent-tue-par-un-policier-a-nanterre-rassemblements-a-lille-et-nantes-t

      certains médias dont le Monde https://seenthis.net/messages/1007809

      la police et la presse des milliardaires fracassées par 3 vidéos amateurs

      #Rodney_King

      edit Nantes ce soir, pendant que dans de nombreuses villes...

    • Des dizaines de scooters tournent en permanence dans le quartier pour alerter les jeunes violents des éventuels mouvements des forces de police (Le Monde)

      #estafettes (pendant que la pref a autorisé des drones dans plusieurs villes d’idf)

      il y a de ces scènes ! on dirait que les flics sont sur Mars tant ils reçoivent de feux d’artifice. ce soir encore, ils ont du sortir de Pablo Picasso pendant que dans diverses villes (grosse extension dans el 93, mais aussi en région, à suivre...) comicos, mairies et FDO sont attaquées.

      il y a (il y aurait ? n’ai vu ces images que sur peu de comptes) des véhicules militaires à Nanterre depuis 1h du mat ce soir. à l’actualisation en cours du spectre de 2005 répond déjà un état d’urgence non proclamé.

      edit depuis les dernières déclarations de Macron (inacceptable) et Borne, les ornas de flics montent au créneau (sur le motif du bafouillant Darmanin, rappellant, ému et attristé en tant que père de famille, la « présomption d’innocence »). Sud radio puis d’autres diffusent un pedigree de Nahel en jeune multi récidiviste en butte à la justice des mineurs.

      détails
      le bolide Merco (AMR) était une automatique (tu lâche le frein, si tu es pas sur parking ou neutre, ça part) probablement pas facile à conduire (beaucoup de chevaux), possiblement prêtée pour un essai à ce lycéen en Lep de mécanique
      le gars a pris 4 coups de crosses dans la tête, en plus des menaces de mort, avant de lâcher le frein

      selon le passager (?) de la voiture, encore libre

    • l’entrée du domaine de la prison de Fresnes attaquée
      https://www.lemonde.fr/societe/live/2023/06/28/adolescent-tue-par-un-policier-a-nanterre-rassemblements-a-lille-et-nantes-t

      Le poste de sécurité de l’entrée du domaine de la prison de Fresnes (Val-de-Marne) a été attaqué dans la nuit au mortier d’artifice par des émeutiers, a appris l’AFP de source policière. Des vidéos consultées par l’AFP montrent une vingtaine de jeunes cagoulés attaquer avec des mortiers d’artifice et divers projectiles le poste de garde à l’entrée du domaine. Le domaine donne accès aux résidences des surveillants, à la maison d’arrêt, à la maison d’arrêt des femmes ou encore à l’hôpital pénitentiaire. Une alarme a retenti lors de l’attaque, comme le montrent plusieurs vidéos diffusées sur les réseaux sociaux. « Ils n’ont pas pénétré dans l’enceinte de la prison. Les forces de l’ordre ont vite été appelées », a indiqué la source policière. Les vidéos consultées par l’AFP montrent également des incendies dans la rue menant à la prison.

    • à Vigneux (91), des émeutiers utilisent des armes à feux pour détruire des caméras de surveillance.

      Asnières (92). Un distributeur de billets est découpé à la disqueuse.

      Argenteuil, pillage de mags (avec images sympas sur tir tok) c’est presque vide, contrairement à d’autres scènes où on voit pas mal de monde. deux jeunes femmes : « il reste de la laitue, ou pas ? », "ouais, il reste tout""

      (je précise que les post plus haut résultent aussi de diverses vues)

      Mons-en-Baroeul (59), mairie prise d’assaut et saccagée. Les casques de police ont été volés.

      Dammarie-les-Lys (77), commissariat pris d’assaut, véhicules de police incendiés

      Neuilly-sur-Marne (93) nombreuses voitures de la police municipale incendiées

      Aulnay Aldi pillé

      Genevillers là des gars se font filmer armant des pouchkas dans la rue

      Garges incendies des deux accès de la mairie

      Clichy images d’une explosion qui dépasse des immeubles de 3 ou 4 étages

      Wattrelos (59) LIDL incendié

      #pouchka #caillasse #manger #autoréductions (à la fortune du pot)

    • « Refus d’obtempérer » : l’alarmante augmentation des tirs policiers mortels | Mediapart
      https://www.mediapart.fr/journal/france/280623/refus-d-obtemperer-l-alarmante-augmentation-des-tirs-policiers-mortels

      La mort de Nahel s’inscrit dans une longue série de décès depuis l’entrée en vigueur en 2017 d’un article de loi permettant un usage facilité des armes à feu pour les forces de l’ordre. Rien qu’en 2022, 13 personnes ont été tuées par des tirs de la police française sur leurs véhicules.

      Camille Polloni

      28 juin 2023 à 13h36

      https://jpst.it/3hg_C

      Depuis la loi de février 2017 relative à la sécurité publique, les policiers ont davantage fait usage de leurs armes contre des véhicules en mouvement
      Nombre annuel de déclarations de l’emploi de l’arme en direction de véhicules en mouvement (graphique) :
      https://flo.uri.sh/visualisation/10328112/embed

      À l’air libre (260) Pont-Neuf, Sevran : la légitime défense des policiers en question :
      https://youtu.be/0STcz0G2WwQ

    • Mort de Nahel : « La marche blanche, c’est pour les darons. Nous, notre hommage, c’est contre la police » | Mediapart
      https://www.mediapart.fr/journal/france/280623/mort-de-nahel-la-marche-blanche-c-est-pour-les-darons-nous-notre-hommage-c

      Dans le quartier du Vieux-Pont, à Nanterre, d’où était originaire Nahel, 17 ans, tué par un policier le 27 juin, les habitants, endeuillés, partagent la colère d’une jeunesse abandonnée et dénoncent le racisme, le harcèlement des forces de l’ordre, et l’abandon général dont ils s’estiment victimes.

      Pascale Pascariello et Bérénice Gabriel

      28 juin 2023 à 21h1

      https://jpst.it/3hh0b

    • Le nombre de morts liées à une intervention policière a atteint un pic en 202 1 - Basta !
      https://basta.media/le-nombre-de-morts-liees-a-une-intervention-policiere-a-atteint-un-pic-en-2

      28 juin 2023 par Ivan du Roy

      N’en déplaise au ministre de l’Intérieur et à certains syndicats de police, le recensement des personnes tuées par les forces de l’ordre que basta ! effectue depuis plusieurs années démontre une réelle et inquiétante augmentation.

      « Depuis la loi de 2017, j’ai eu l’occasion de dire dans de très nombreux échanges ici qu’il y a eu moins de tirs et (...) moins de cas mortels qu’avant 2017 », lance ce 27 juin le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, devant l’Assemblée nationale, à la suite de la mort d’un adolescent à Nanterre, tué à bout portant par un policier lors d’un contrôle routier au prétexte d’un « refus d’obtempérer ». Dans le meilleur des cas, le ministre de l’Intérieur se trompe ; au pire, il ment.
      Basta actualise chaque année [sa base de données et sa visualisation des interventions policières létales https://basta.media/webdocs/police , pour contribuer à mettre en lumière les circonstances de ces interventions, surtout quand elles interrogent. Les années 2021 et 2022 seront réactualisées ce 29 juin.
      Interventions policières létales
      Basta actualise sa base de données et sa visualisation des interventions policières létales, pour mettre en lumière les circonstances de ces interventions, surtout quand elles interrogent. Les années 2021 et 2022 seront réactualisées ce 29 juin.

      Au contraire de ce qu’il affirme, nous observons un essor sans précédent du nombre d’interventions létales des forces de l’ordre depuis 2020, en particulier du fait de la police nationale. Cette année-là, temps de Covid et de confinement, 40 personnes sont mortes dans le cadre d’une mission de police ou de gendarmerie, 52 en 2021, 39 en 2022. Des chiffres bien supérieurs aux 27 décès que nous recensions en 2017, ou à la vingtaine par an avant 2015. Notre enquête éclaire également les circonstances dans lesquelles ces personnes ont perdu la vie. Elle recouvre l’intégralité des situations ayant entraîné la mort (par balles, d’un malaise, d’une arme censée être non létale...), sans préjuger de la légitimité ou non de l’action des forces de l’ordre.

      Le nombre de personnes tuées par un tir des forces de l’ordre a ainsi considérablement augmenté, avec respectivement 18 et 26 personnes abattues en 2021 et 2022, soit plus du double que lors de la décennie précédente. La lutte contre le risque terroriste et les interventions face à des « forcenés » armés ou face à des personnes en décompression psychique devenues dangereuses pour autrui ou pour elles-mêmes n’expliquent pas cette augmentation. En 2022, la moitié des personnes tuées par balles n’étaient elles-mêmes pas armées, comme nous l’expliquons dans cet article détaillé sur le sujet. Parmi ces personnes non armées figurent les refus d’obtempérer .
      Les effets mortifères de la loi de 2017

      La loi évoquée par Gérald Darmanin est celle relative à la sécurité publique votée en février 2017 sous le gouvernement socialiste de Bernard Cazeneuve. Elle assouplit les règles d’emploi des armes à feu de la police, notamment la possibilité de tirer sur les occupants de véhicules en fuite. La loi laisse les policiers ou les gendarmes réalisant le contrôle routier apprécier s’il y a, ou non, un risque d’atteinte future à la vie d’autrui, et faire feu le cas échéant. La gendarmerie s’interroge désormais sur la réponse à y apporter pour éviter de « briser une vie ». « Il importe à chacun de nous de se préparer intellectuellement en amont à une tactique et à des actions alternatives face aux refus dangereux d’obtempérer », expliquait la commandante Céline Morin. En clair : éviter d’ouvrir le feu s’il n’y a plus de danger immédiat et privilégier le fait de retrouver et d’interpeller ultérieurement la personne responsable du refus d’obtempérer. La police nationale ne semble pas encore avoir mené cette réflexion, encore moins les syndicats de policier, toujours dans la surenchère.

    • Les violences policières vues par les politiques : des années d’illégitime défense | Mediapart
      https://www.mediapart.fr/journal/france/280623/les-violences-policieres-vues-par-les-politiques-des-annees-d-illegitime-d

      La mort de Nahel, tué à bout portant par un policier, a fait l’objet de commentaires ignobles. Relativisme, contre-vérités, justifications... Depuis vingt ans, tout est utilisé par les pouvoirs successifs et une extrême droite galopante pour nier la réalité : celle d’une société qui tombe, en oubliant ses principes fondamentaux et les valeurs qui en découlent.

      Ellen Salvi

      28 juin 2023 à 19h08

      La même rage et la même indignité. La mort de Nahel, 17 ans, tué à bout portant par un policier, mardi 27 juin, à Nanterre (Hauts-de-Seine), aurait dû mettre tout le monde d’accord. Pas de « oui mais », aucune justification, encore moins de relativisme. Dans un monde politique et médiatique un tant soit peu cortiqué, ce genre d’expressions publiques devraient être considérées pour ce qu’elles sont : des déchets de la pensée humaine.

      Pourtant, près de vingt ans après la mort de Zyed Benna et Bouna Traoré, rien n’a changé. La situation a même empiré, sous l’effet d’une extrême droite toujours plus puissante, régurgitant ses idées et ses mensonges sur tous les plateaux de télévision où elle a table ouverte. Dans son sillage apparaissent aujourd’hui les visages impassibles de responsables politiques qui n’en portent que le nom. Des élu·es sans autre boussole que le déni. Et qui ont perdu l’essentiel en chemin.

      Les fois précédentes, ils s’appelaient Jean-Michel Fauvergue, Laurent Saint-Martin ou encore Gilles Le Gendre. Ils auraient très bien pu s’appeler Pierre Dupont, Jacques Boudou ou Nicolas Martin, le résultat aurait été le même : depuis plus de cinq ans, les micros se tendent vers des personnalités promises à l’oubli, qui contestent jusqu’à l’absurde l’existence des violences policières et trahissent des concepts – en l’occurrence ceux de Max Weber – qui leur échappent.

      https://jpst.it/3hh1z

    • Les forces de l’ordre social, par Laurent Bonelli (Le Monde diplomatique, juillet 2020 )
      https://www.monde-diplomatique.fr/2020/07/BONELLI/61976

      Violences policières, les racines d’une défiance
      Les forces de l’ordre social

      « Tout le monde déteste la police. » Courant dans les manifestations françaises, ce slogan exprime une exaspération qui n’est plus cantonnée aux groupes les plus militants. Trop souvent requises pour réprimer des mouvements sociaux, avec une brutalité remarquée, les forces de l’ordre ont vu leur mission se confondre avec celle d’une garde prétorienne du pouvoir. Leur popularité n’y a pas résisté. [...]

      Cette cause [la jeunesse des quartiers contre les violences policières] demeure impopulaire parce qu’elle concerne le plus souvent des « mauvaises » victimes, « défavorablement connues des services de police ». Leur disqualification par les autorités sous cette appellation comme l’exhibition complaisante par la presse de leurs antécédents pénaux éventuels créent un doute quant au déroulement des faits et renforcent le récit policier. Elles rendent également plus délicat le soutien de forces politiques ou syndicales de gauche, historiquement sensibles à la répression ouvrière, mais mal à l’aise vis-à-vis des plus rétifs à l’ordre salarial, qu’elles nommaient en d’autres temps le lumpenprolétariat. Ce malaise est aggravé par la distance qui s’est progressivement creusée entre ces organisations et les jeunes des cités, qu’elles ne sont plus capables d’intégrer dans leurs rangs et dont elles peinent à prendre en compte les conditions concrètes d’existence (3). De leur côté, les tentatives pour construire une autonomie politique des quartiers populaires, c’est-à-dire des structures capables de porter un autre discours sur ces derniers, n’ont pas connu de réussites autres que ponctuelles (4).[...]

      L’action musclée des forces de l’ordre est également plus perceptible, car elle s’est déplacée des quartiers périphériques vers les centres-villes et touche désormais des populations qui n’étaient pas accoutumées à cette expérience. La crise des « gilets jaunes », les défilés contre la loi travail ou la réforme des retraites, comme les contrôles opérés durant le confinement consécutif à la pandémie de Covid-19, se sont traduits par une augmentation considérable des victimes et des témoins des interventions policières, bien au-delà de ce que les sociologues appellent les « gibiers de police » traditionnels (6). Et c’est sans doute cette extension de l’emprise policière sur nos sociétés qui permet de comprendre les résistances collectives qui se manifestent aujourd’hui. [...]

      Or, à partir des années 1980, la police est progressivement apparue pour nombre de gouvernants comme une solution magique pour affronter les conséquences du creusement des inégalités sociales et économiques, observable au sein des sociétés occidentales comme entre pays du Nord et du Sud. Avec des variations de chronologie et de ton, les thèmes de l’insécurité et des migrations (irrégulières notamment) se politisent, des partis politiques d’inspirations et de tendances différentes en faisant des chevaux de bataille électoraux. Les politiques sociales, de prévention et de développement, sans jamais être complètement abandonnées, cèdent progressivement la place à des approches plus sécuritaires, passant par le contrôle et la coercition. Dès lors, il s’agit moins de lutter contre les causes structurelles des inégalités (perçues comme désirables par certains, hors de portée par d’autres) que de discipliner les fractions de la population les plus indociles au nouvel ordre social néolibéral, interne et international.[...]

      l’institution a réagi en dotant ses personnels de matériel défensif (gilets pare-balles, grenades de désencerclement) et offensif (lanceurs de balles de défense [LBD], pistolets à impulsion électrique). Cet équipement a nourri les critiques d’une militarisation de la police, particulièrement manifeste dans les unités spécialisées comme les brigades anticriminalité (BAC) françaises. Leurs écussons, floqués d’images de prédateurs (tigres, loups, lions, crocodiles, cobras, etc.) veillant sur la ville endormie, éclairent le type de rapports à l’espace et aux populations qu’elles veulent incarner. La Street Crimes Unit new-yorkaise, dissoute en 2002 après avoir criblé de balles un jeune Afro-Américain désarmé, Amadou Diallo, avait même pour devise « La nuit nous appartient » (« We own the night »). Développant des pratiques d’intervention agressive, ces unités sont responsables d’une large part des violences, parfois mortelles, reprochées à l’institution. On les accuse également de contribuer à un durcissement des tensions partout où elles sont déployées. [...]

      Le choix politique de faire des forces de l’ordre le fer de lance de la défense de l’ordre urbain a en effet réévalué leur position dans le champ bureaucratique et placé les gouvernements dans une relation d’interdépendance défavorable. Ce phénomène est particulièrement accentué en France ou aux États-Unis (lire « Un pays miné par les homicides policiers ») par l’existence de puissants syndicats corporatistes. Avec un taux de syndicalisation de près de 70 % (contre 19 % pour la fonction publique et 8 % pour les salariés du privé), la police française est, de loin, la profession la plus organisée. Structurés par corps (gardiens, officiers et commissaires), ces syndicats jouent un rôle important dans l’évolution des carrières. [...]

      depuis une trentaine d’années, l’élargissement du spectre de l’action policière étend mécaniquement celui des groupes qui font l’objet de suspicion. Pour s’en convaincre, il suffit de consulter le fichier TAJ (pour « traitement d’antécédents judiciaires »), dans lequel policiers et gendarmes enregistrent les personnes pour lesquelles il existe « des indices graves ou concordants rendant vraisemblable qu’elles aient pu participer, comme auteurs ou complices, à la commission d’un crime, d’un délit ou de contraventions de cinquième classe » — un fichier qui ne laisse en rien présager des suites judiciaires qui seront apportées (de suspects, donc, et non de coupables). Au 15 novembre 2018, 18,9 millions de personnes faisaient l’objet d’une fiche, c’est-à-dire près de 30 % de la population française… Sans grande surprise, les policiers français apparaissent comme les plus défiants d’Europe envers le reste des citoyens.

      Encouragés par les élites gouvernantes et par leur propre hiérarchie à se percevoir comme l’un des derniers remparts entre l’ordre et le chaos, ils n’hésitent plus à utiliser régulièrement des techniques qu’ils réservaient jusque-là à des délinquants plus endurcis. Le décès de Cédric Chouviat, un chauffeur-livreur, après qu’il a subi un étranglement, celui de Steve Maia Caniço poussé dans la Loire par une charge policière, l’usage massif des LBD contre des « gilets jaunes » ou des manifestants contre la réforme des retraites, de même que les humiliations infligées à des lycéens (comme ceux de Mantes-la-Jolie agenouillés, les mains sur la nuque, en décembre 2018), à des féministes ou à d’autres contrôlés durant l’état d’urgence sanitaire, relèvent certainement de cette dynamique. [...]

    • L’assassin de Nahel est un ancien matraqueur de Gilets Jaunes décoré trois fois par Lallement !
      https://www.revolutionpermanente.fr/Le-policier-qui-a-tue-Nahel-avait-ete-decore-par-Lallement-pour

      Le policier ayant exécuté Nahel à bout portant à Nanterre mardi n’a rien d’une brebis galeuse au sein de la police. C’est ce que souligne un article du Figaro, publié ce mercredi, qui dresse le portrait d’un policier « modèle », maintes fois décoré par l’institution au cours de ses dix années de carrière.

      Selon le journal, « cet ancien militaire a reçu huit lettres de félicitations et une médaille de la sécurité intérieure », ainsi que deux décorations de la part de l’ancien préfet de Paris Didier Lallement. « Son action au moment des manifestations des gilets jaunes en 2020, ainsi que son rôle dans l’interpellation d’un auteur de séquestrations et de vol dans le Val-d’Oise en mai 2021, lui ont également valu d’être décoré par le préfet de police de l’époque, Didier Lallement, de deux médailles de bronze pour actes de courage et de dévouement. » note le journal.

      Une formule honorifique pour récompenser sa participation à la répression sanglante des manifestations, qui ont fait de très nombreux blessés et mutilés. Outre les récompenses, le journal de droite souligne les éloges tressés par ses collègues, qui jugent le meurtrier « irréprochable ». Interrogés par Le Figaro, des policiers soulignent : « c’est quelqu’un de très professionnel », « il a des valeurs et a toujours respecté les règles ».

      Alors que Macron qualifiait le meurte de Nahel « d’acte inexcusable » et que le policier a été mis en examen pour homicide volontaire, ce portrait du Figaro, pensé pour défendre le policier, met à mal le récit d’un acte isolé de la part d’un agent mal formé et peu expérimenté. Au contraire, il illustre le caractère systémique des violences policières meurtrières, qui, loin d’être des actes isolés, font partie intégrante du rôle de cette institution.

      Tout comme la répression violente des Gilets jaunes, auxquelles a visiblement participé le meurtrier de Nahel, l’exécution d’un jeune de Nanterre à bout portant est le produit d’une institution, profondément raciste, dont une des missions centrales est la répression et le harcèlement systématique dans les quartiers populaires. Une politique que le gouvernement n’a fait que renforcer, lâchant toujours plus la bride aux policiers et garantissant leur impunité.

      Une réalité dont la vidéo du meurtre de Nahel témoigne brutalement, et qui a suscité un choc qui doit être le point de départ d’une riposte plus large. Alors que des révoltes ont éclaté dans de nombreux quartiers depuis deux nuits, une marche blanche aura lieu cette après-midi à 14h à Nanterre à laquelle il faudra être massifs.

      Ariane Anemoyannis

  • - Gouvernement de gauche, gouvernement de droite : deux politique au service de la même bourgeoisie

    – La grande illusion du Front Populaire et la réalité

    – 1944-1947 : la gauche au gouvernement pour la reconstruction de l’économie bourgeoise

    #archiveLO (25 juin 1977) #rappel #réformisme #chimère #mensonge #social-démocratie #nupes #gauche_patronale

  • PCF : lutte des places à gauche

    https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/04/12/pcf-lutte-des-places-gauche_609594.html

    Le #PCF a tenu son 39e congrès du 7 au 10 avril à Marseille. #Fabien_Roussel, réélu à sa tête, s’est fait remarquer en déclarant que « la #Nupes est dépassée » et qu’il faut rassembler la gauche jusqu’à #Bernard_Cazeneuve, l’ex-Premier ministre de Hollande.

    Il n’y a pas à s’étonner de la main tendue à un politicien qui a refusé l’alignement du PS derrière la Nupes initiée par #Mélenchon et qui se démarque du spectacle radical joué par les députés #LFI au Parlement.

    D’un côté, même si ce n’est guère que par son nom, le #Parti_communiste_français reste associé à la #lutte_des_classes et à la contestation du capitalisme. Malgré ses déboires électoraux successifs et la perte des municipalités qu’il a dirigées pendant des décennies, il conserve un réseau militant dans certains quartiers populaires et parmi les travailleurs, un réseau que n’ont pas les autres partis de la gauche gouvernementale. Il continue d’attirer à lui des femmes et des hommes, y compris des jeunes, pour qui « la lutte des classes est toujours une réalité » , pour reprendre les termes d’un sondage qu’il a commandé.

    Mais, de l’autre côté, la politique des dirigeants du PCF, depuis des décennies – en fait depuis les années 1930, où il a cessé d’être un parti révolutionnaire pour devenir un gardien de l’ordre social –, a toujours consisté à apporter leur soutien à un politicien bourgeois présentable en vue d’obtenir des ministères . Blum, De Gaulle, Mitterrand, Jospin : la liste est longue et le spectre politique très large. Quand le PCF avait une influence presque hégémonique dans la classe ouvrière, sa capacité à encadrer les travailleurs était le principal argument de ses dirigeants pour monnayer des postes de ministres. Leur participation au pouvoir s’est accompagnée de leur complicité dans les coups portés aux travailleurs, comme sous Mitterrand qui a mis en œuvre le blocage des salaires et laissé supprimer des centaines de milliers d’emplois, puis sous Jospin qui a privatisé en masse. Cette politique a fait chuter les voix du PCF, partir ses militants et baisser son influence, sans que ses dirigeants changent vraiment de politique.

    Quand l’ex-sénateur ­Mélenchon a rompu avec le PS, les dirigeants du PCF, sous l’égide de #Pierre_Laurent, l’ont aidé à créer le #Front_de_gauche, lancé lors des élections européennes de 2009. En 2017 après la création de La France insoumise (LFI), ils ont mis le dévouement de leurs militants au service de sa campagne présidentielle. Mais, à trop suivre Mélenchon, le PCF risquait de disparaître. En 2020, pour conserver des municipalités, il avait besoin d’alliances avec le PS. En 2022, pour sauvegarder l’existence indépendante de son appareil, Fabien Roussel a choisi de se présenter à la présidentielle. Puis, pour faire réélire ses députés, il a pris part à la Nupes, l’alliance électorale proposée par LFI pour les élections législatives de juin 2022. Aujourd’hui, pour ne pas tout parier sur l’alliance avec LFI, Fabien Roussel tend la main aux dissidents du PS, hostiles à #Olivier_Faure et à la Nupes.

    Sur le fond, tous ces politiciens sont bonnet blanc et blanc bonnet, selon une vieille formule du PCF. Sur le terrain du nationalisme ou du protectionnisme, les différences entre Roussel, Mélenchon ou Ruffin sont indiscernables . Sur le terrain de la sécurité, Roussel, qui est allé manifester derrière la police, aux côtés de Darmanin et Bardella en mai 2021, doit apprécier Cazeneuve, ancien ministre de l’Intérieur.

    Depuis des années, la politique du PCF se résume ainsi à ses tentatives de sauvegarder ses positions électorales face aux pressions de ses alliés , tout en se présentant toujours comme candidat à être un parti de gouvernement. Cela signifie en tout cas être « toujours prêt » à faire passer sous la table les revendications des travailleurs, comme on l’a vu quand le PCF a eu des ministres sous Mitterrand comme sous Jospin.

    Ce n’est pas au PCF, pas plus dans sa version Roussel que dans les précédentes, que les militants ouvriers et les jeunes, attirés par le langage « lutte de classe », la référence au communisme et l’envie de combattre le capitalisme, trouveront une réponse à leurs aspirations.

  • « Qui a connu ce parti au temps de sa splendeur, même couronnée d’un échec retentissant, ne peut sans un pincement au cœur voir ce qu’il tend à devenir. »
    Laurent Lévy | Contretemps
    https://www.contretemps.eu/marseille-congres-pcf-roussel

    Que s’est-il passé lors du 39e congrès du Parti communiste français (PCF) qui vient de se tenir à Marseille ? Sans prétention à l’exhaustivité, Laurent Lévy analyse dans ce texte certains des principaux aspects de ce congrès, et ce qu’il révèle de l’état d’un parti qui a fêté son centenaire en 2020. Alors que son actuelle direction insiste à l’envie sur le retour du PCF et « l’affirmation communiste », et alors que la presse n’a retenu de ce congrès que le « triomphe » de Fabien Roussel, ce texte donne à voir les points de tension politiques qui ne manqueront pas de marquer l’organisation au cours des années à venir, notamment dans ses rapports aux autres composantes de la gauche mais aussi aux mouvements sociaux.

    • « Et pour ceux qui l’auraient raté, je remets ce passage éclairant du congrès pcf 🤦🏻‍♂️ »
      https://video.twimg.com/ext_tw_video/1646222726997082119/pu/vid/508x284/kN2ybb-9f0BKMaeR.mp4?tag=12

      Deux amendements successifs lors du congres PCF

      – on ajoute « réforme heureuse » favorable✅
      – on rajoute « sur la base de politiques de rupture avec l’ordre existant » défavorable « ça fige les périmètre » ça serait du verbalisme❌

      https://twitter.com/StefPalomba/status/1646409819539030017?cxt=HHwWgoC2hcDAnNktAAAA

    • Le PCF transformé en écurie présidentielle pour Roussel
      https://www.politis.fr/articles/2023/04/le-pcf-transforme-en-ecurie-presidentielle-pour-roussel

      TRIBUNE. À l’issue du dernier congrès du Parti communiste français, Fabien Roussel en a été réélu secrétaire national. Ce texte critique vertement la transformation du parti et s’inquiète de la stratégie anti-Nupes mortifère.

      Le congrès du Parti communiste français, qui s’est tenu le week-end dernier à Marseille, signe sa transformation en écurie présidentielle. Fabien Roussel a compris que pour franchir les 5 %, il ne pourra pas se contenter du soutien du Parti radical de gauche. Il aspire désormais à être le candidat des anti-Nupes. Ainsi la rencontre avec Bernard Cazeneuve, qui était le ministre de l’Intérieur de la déchéance de nationalité et qui a quitté le PS en raison de son désaccord avec la Nupes, est tout sauf une sortie de piste.

      Au risque d’enfoncer des portes ouvertes, quelles sont les formations de gauche ? Le PCF, le PS, EELV et LFI. Qui est la Nupes ? Le PCF, le PS, EELV et LFI. Alors oui, il faut que la Nupes évolue vers plus de citoyenneté, de démocratie. Il faut qu’elle s’ouvre à certains et travaille avec d’autres. Il faut qu’elle s’affranchisse de toute volonté hégémonique.

      Mais toute autre construction est un changement d’alliance. Derrière les atermoiements, c’est la stratégie présidentielle qui ne dit pas son nom. Bien sûr, il faut tout de même anticiper une éventuelle dissolution de l’Assemblée nationale. Et là, la Nupes reviendrait en odeur de sainteté. Car pas de Nupes, pas de député.es…

      En bonne écurie présidentielle, il faut transformer les militant.es en fans ayant le doigt sur la couture du pantalon. En cela, il s’agit d’un recul historique. En 2000, après l’effondrement du bloc de l’Est, le congrès de Martigues ambitionnait de transformer le vieux Parti communiste en un parti ouvert sur la société et riche de la liberté d’opinion de ses membres.

      L’affaire Cazeneuve aurait dû être une bombe. Il n’en fut rien.

      Les vicissitudes qui ont suivi, notamment la tentative de réduire le PCF à une tendance du PS appelée « le congrès de Tours à l’envers », défendue par les proches de Robert Hue, qui occupent aujourd’hui des postes clés dans l’équipe de Fabien Roussel, sont devenues prétexte à pourfendre le cœur de l’avancée. La diversité des points de vue était devenue un droit, véritable mutation par rapport à la culture du centralisme démocratique.

      Depuis ce week-end, la diversité est remisée au rang d’obstacle à l’efficacité ! Les démons du passé reviennent en force. Cette injonction à se soumettre à la parole du chef conduit à accepter l’inacceptable. L’affaire Cazeneuve aurait dû être une bombe. Il n’en fut rien.

      Exceptées quelques interventions critiques et bien souvent sifflées, c’est « circuler il n’y a rien à voir ! » « Il [Darmanin] sait entendre la colère, connaît la difficulté d’un ouvrier, il est comme moi ». Le secrétaire national du Parti communiste parle du ministre qui envisage de priver la Ligue des droits de l’homme de subventions publiques et dont la doctrine de maintien de l’ordre est critiquée jusqu’à Washington ! Sur ce point aussi, le congrès avale la pilule. Galvanisé, Fabien Roussel va encore plus loin avec les frontières passoires et les migrants problèmes…

      La tentative de représenter les anti-Nupes n’est pas seulement une impasse, elle est mortifère. Pour la première fois depuis Pétain et la Libération, une candidate fasciste est donnée gagnante à l’élection présidentielle dans un sondage. Ce devrait être une préoccupation majeure du parti des fusillés. Que nenni ! L’objectif est de tacler LFI plutôt que de tout faire pour que la gauche, à l’image de l’intelligence des syndicats, soit au niveau du formidable mouvement pour la retraite.

      La paix mondiale est menacée, mais le congrès du Parti communiste, né du combat pacifiste, n’en parle pas.

      La guerre est à trois heures de Paris. Depuis une semaine la Chine encercle Taïwan et les navires américains arrivent sur site. La paix mondiale est menacée, mais le congrès du Parti communiste, né du combat pacifiste, n’en parle pas.

      Et même si l’on veut se regarder le nombril : un score présidentiel minable, l’absence de député.es au Parlement européen, la perte de positions locales, des milliers de cotisants en moins… Là encore, cela passe en pertes et profits.

      Pire, pour la première fois dans un congrès, la direction sortante s’est affranchie de son rapport d’activité : le bilan d’organisation prévu au conseil national de novembre 2022, promis à celui de janvier 2023 n’a même pas été présenté au congrès. Le parti fantasmé est plus enthousiasmant que le parti réel !

      Dans l’écurie présidentielle, il ne faut pas tenir tête, sinon elle tombe. La purge a été expéditive. Seulement 5 % des membres du Conseil national ont soutenu la proposition de texte alternatif « Urgence de communisme ». Parmi eux, Le Printemps du communisme, courant pro-Nupes inscrit dans la longue filiation des unitaires (reconstructeurs, refondateurs…), se sont vus interdits de prise de parole tant dans le débat général que dans celui de la composition de la direction nationale.

      Pourtant, on aurait aimé connaître leur réaction à leur éradication puisqu’aucun d’entre eux ne sera membre du conseil national. Décidément le chouchou des médias cache bien son jeu. Avec lui, la tradition communiste qui, articulant radicalité et responsabilité (ni social-démocrate, ni gauchiste), implantation de proximité et rayonnement national, union des intellectuels et du peuple, a participé à façonner le modèle social français et à contribuer à faire gagner la gauche, pourrait disparaître.

      Gageons que l’intelligence des communistes permettra d’une façon ou d’une autre de redonner vie à cette histoire.

    • https://seenthis.net/messages/999039

      Sur le fond, tous ces politiciens sont bonnet blanc et blanc bonnet, selon une vieille formule du PCF. Sur le terrain du nationalisme ou du protectionnisme, les différences entre Roussel, Mélenchon ou Ruffin sont indiscernables. Sur le terrain de la sécurité, Roussel, qui est allé manifester derrière la police, aux côtés de Darmanin et Bardella en mai 2021, doit apprécier Cazeneuve, ancien ministre de l’Intérieur.

      Depuis des années, la politique du PCF se résume ainsi à ses tentatives de sauvegarder ses positions électorales face aux pressions de ses alliés, tout en se présentant toujours comme candidat à être un parti de gouvernement. Cela signifie en tout cas être « toujours prêt » à faire passer sous la table les revendications des travailleurs, comme on l’a vu quand le PCF a eu des ministres sous Mitterrand comme sous Jospin.

      Ce n’est pas au PCF, pas plus dans sa version Roussel que dans les précédentes, que les militants ouvriers et les jeunes, attirés par le langage « lutte de classe », la référence au communisme et l’envie de combattre le capitalisme, trouveront une réponse à leurs aspirations.

    • On a le droit d’être déboussolés face aux contradictions répétées de Roussel, qui pourtant s’expliquent très bien si on comprend qu’il a en tête le vieux schéma d’une gauche fondée sur l’alliance PS-PC. Une gauche bourgeoise et une populaire qui s’allient pour gouverner.

      Du coup, la défense d’un programme qui se veut la défense des intérêts populaires va très bien avec les marques de respect en direction de la minorité PS, de Cazeneuve etc. Car la strategie Roussel (explicitée il y a un moment par Chassaigne) a un double problème :

      D’un coté, la perte de centralité du pcf dans la représentation des classes pop. C’est un pb vieux, qui précède largement l’arrivée de Roussel, et qu’il essaie à sa façon de résoudre. Autre problème, l’effondrement de la gauche bourgeoise qui se reconnaissait dans le PS.

      Or, sur ce 2d pb, Roussel et le pcf n’y peuvent pas grand chose. Mais privé d’allié bourgeois, le pcf se retrouve avec une stratégie qui ne mène à rien. Donc il essaie d’aider comme il peut la minorité du PS et Cazeneuve, tout en soulignant les différences programmatiques.

      Ce sont eux, les alliés de Roussel. Maintenant, qui sont les adversaires ? Ceux qui entravent la reconstitution de la gauche en deux pôles : ceux qui ont rompu l’alliance avec la gauche molle et qui essaient de reconstruire la gauche autour d’une perspective de rupture.

      J’ai nommé évidemment JLM et LFI, mais aussi la majorité du PS et une bonne partie d’eelv, qui travaillent pour faire grandir la Nupes. Et la Nupes elle-même, construction unitaire autour d’un programme de rupture, est un obstacle pour Roussel.

      Quand il parle de dépasser la Nupes et construire un front plus large, c’est ça qu’il a en tête : fin de toute organisation unitaire à gauche, retour au schéma en deux pôles alliés, gauche bourgeoise/gauche populaire.

      Je passe sur le manque d’analyse sur les raisons qui ont fait perdre la centralité du pcf chez les classes pop d’un coté et conduit à l’effondrement total de la gauche bourgeoise de l’autre. Le congrès a été marqué par l’aveuglement complet sur ces thèmes.

      La question que je pose est : si la stratégie confirmée à 80% par le pcf (malgré la raclée de la prés) est celle-ci, que fait le pcf dans la nupes ? Je sais pourquoi ils veulent y être : pour la saboter, en sauvant qqs élus au passage.

      Mais ceux qui croient à la nupes, qui voient ses limites mais voudraient les corriger pour la faire grandir car ils veulent une gauche unie autour d’un programme de rupture, pkoi ils devraient accepter d’y faire participer un parti qui a une stratégie totalement opposée ?

      Croire à une Nupes qui grandit, qui se démocratise, qui porte de façon plurielle et unitaire la perspective de la rupture avec le néolibéralisme, ça implique de virer au plus vite Roussel. Autrement c’est un accord électoral sans stratégie commune, et rien d’autre.

      https://twitter.com/StefPalomba/status/1646447014773661697

    • Un non-sens que d’opposer "gauche bourgeoise/gauche populaire", car si la première n’est pas populaire, la seconde n’en est pas moins bourgeoise et candidate au gouvernement de la bourgeoisie.

      C’est d’ailleurs pourquoi c’est également un non-sens que de s’imaginer la Nupes comme une façon de "reconstruire la gauche autour d’une perspective de rupture", "autour d’un programme de rupture", "qui porte de façon plurielle et unitaire la perspective de la rupture avec le néolibéralisme".

      Si Mélenchon et ses alliés profitent, en effet, du discrédit du PS, il faudrait être bien naïf pour voir dans ses quelques déclarations d’apparence radicale une quelconque rupture avec ce que certains nomment le « social-libéralisme » du PS.

      Mélenchon et son petit monde, toujours prêts à défendre leurs industriels nationaux (y compris ceux qui se spécialisent dans le crime de masse) et à s’exprimer au nom des "intérêts fondamentaux de la France" (Mélenchon, sic) – donc de leur propre impérialisme –, s’ils parviennent au gouvernement de la bourgeoisie ainsi qu’ils y aspirent, feront là où la grande bourgeoisie française leur dira de faire.

      Tant que les rapports sociaux ne seront pas renversés, l’État ne servira pas d’autres intérêts.

      Il est tout de même curieux, quand on y songe un peu, de constater que, toujours et encore, après pourtant des quantités innombrables de gouvernements de gauche – pourtant estampillés "radicaux", de "la vraie gauche", etc. –, qu’il s’en trouve encore pour sombrer politiquement et intellectuellement dans les illusions répandues à foison par ces charlatans fanfaronnant qui ne postulent, somme toute, qu’à remporter une élection pour s’emparer de la direction des affaires de la bourgeoisie...

      Loin du cirque électoral (ou des bullshits – en escadrilles aujourd’hui – autour d’une décision du Conseil constitutionnel), seules les luttes déterminées de l’ensemble du monde du travail pourront arrêter les attaques contre les travailleurs. En prendre conscience, c’est la seule façon de commencer à préparer, véritablement, l’avenir.

    • Et encore, on pourrait aussi tout simplement étendre la liste à tous les gouvernements sociaux-démocrates — le très mittérandolâtre Mélenchon ne bouderait pas la référence, je pense…

      Et se rappeler au passage que la supposée « radicalité » de LFI est toujours restée bien en deçà des promesses du « Programme commun » des ancêtres de Mélenchon et Cazeneuve.

      Ou reconnaître que le mot ne se justifie, à la rigueur, qu’à condition de se borner aux saillies populistes, social-chauvines, auxquelles Mélenchon recourt régulièrement pour canaliser dans ses rangs ce qui reste de gauche gestionnaire.

    • 39ème congrès du PCF : entre isolement sectaire et réécriture de la tradition communiste | Paul Elek
      https://www.contretemps.eu/congres-pcf-roussel-isolement-gauche-nupes

      Selon Paul Elek, la rousselisation du PCF s’est achevée lors du 39e congrès et ce n’est une bonne nouvelle ni pour la gauche, ni pour la classe travailleuse, ni pour le PCF lui-même. Loin d’un renouveau et de la réaffirmation d’une « ambition communiste » qui remettraient le parti au centre du jeu politique, ce congrès a entériné à la fois un repli sectaire et une grande confusion – voire des régressions notables – sur une série de questions.

  • Législative partielle en Ariège : gauche fracturée, effondrement de Renaissance, percée du RN, les enseignements à tirer du 1er tour
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/ariege/foix/legislative-partielle-en-ariege-gauche-fracturee-effond

    A l’issue du premier tour de l’élection législative partielle en Ariège, dimanche 26 mars, les deux candidates de gauche, LFI et PS se sont qualifiées pour le second tour. Voici les enseignements qu’il faut tirer de ce 1er tour de scrutin.

    • le parti présidentiel Renaissance a appelé sur Twitter « à voter sans ambiguïté pour la candidate du Parti socialiste Martine Froger »

      ReNaissance fait grosso modo le même score que Macron au premier tour avec une abstention bien plus forte (60%, « Les citoyens ont beau réclamer plus de démocratie en défilant dans la rue, ils ne se sont pas pour autant plus mobilisés dans les urnes »), donc moins de voix à cette échelle.
      #PS

    • Un duel en Ariège entre la NUPES-FI Bénédicte Taurine en tête, et la hollandiste Delga, soutenue par la macronie, Martine Froger. Bravo à Benedicte Taurine !

      Ce que ce résultat dit :

      Déjà, Taurine est toujours la seule candidate de la NUPES, ainsi que du PS, à l’image de la décision du Conseil national du PS tenue le 11 mars. Froger est la candidature des restes du hollandisme et elle est suspendue du PS.

      Froger bénéficie largement d’une dynamique de report des voix de l’électorat droitier de la candidature macroniste de Tribout, qui lui a pleinement apporté son soutien pour le 2e tour, confirmant une candidature Froger ancrée à droite .

      Froger est donc la candidature du hollandisme, du macronisme. Delga et Macron se retrouvent de nouveau, après avoir soutenu ensemble toutes les réformes néolibérales sous Hollande, pour la destruction des idées de gauche, de la loi El Khomri à la déchéance de nationalité.

      L’électorat droitier macroniste a vu en Froger un moyen d’échapper à une alternative de gauche NUPES, avec une macronie en déroute sur la réforme des retraites. Si Froger gagne au 2e tour, ce sera la victoire d’une candidature soutenue par la macronie, d’un mensonge aussi.

      Une victoire Froger serait un outil de légitimation de la dissidence, de la droite hollandiste. La macronie est certes un adversaire. Ce que représente Delga, est du poison pour notre camp social. Ce sont ces gens prêts à signer une tribune pour augmenter la durée de cotisation.

      Ce qui se joue, ce sont les présidentielles, l’avenir de la NUPES. Une ligne hollandiste à la Delga qui n’est pas submergée au fond des limbes, sera un problème à l’avenir pour conquérir le pouvoir. Ces gens ne se sous-estiment pas dans leur pouvoir de nuisance.

      Taurine a mené une sublime campagne pleine de ses valeurs, de sa sincérité politique, largement soutenue par toute la NUPES, excepté quelques funestes hollandistes. Taurine va gagner ce 2e tour et continuer à incarner cette voix si singulière au travail acharné à l’AN

      https://twitter.com/Antoine_Herm/status/1640099962489909249?cxt=HHwWgsC9xb2O58ItAAAA
      #nupes #Ariege #TAURINE #RN

  • « Quelques proches de Jadot et de l’aile très droitières d’#EELV, comme Hélène Flautre ou Agnès Langevine (proche de #Delga), après avoir lamentablement échoué aux présidentielles sur leur ligne, font une tribune pour tacler FI et revenir à un libéralisme inavoué. »
    https://www.nouvelobs.com/opinions/20230306.OBS70389/pour-construire-l-alternance-a-gauche-sortons-du-leadership-insoumis.html


    On a le signataire Mickaël Marie qui s’est allié aux municipales de 2019 à Mondeville avec Hélène Burgat, soutien de la première heure de Emmanuel Macron et signatrice du manifeste de Cazeneuve en 2022.

    Andrée Buchmann, qui a quitté EELV en 2015 avec De Rugy et Pompiili pour fonder Écologistes, pour la loi El Khomri (puis macronisme), dont elle devient la secrétaire nationale Elle essaye de se placer aux sénatoriales avec le soutien d’EELV Alain Golea aussi issu de ce parti.

    « Le plus beau succès des écologistes, C’est bien l’élection de François De Rugy comme président de l’assemblée. Je suis ravie . » C’est signé Françoise Diehlmann en 2018. De Rugy est un succès écologiste à l’image de cette tribune Appelait Hamon à discuter avec Macron en 2017.

    Patrick Franjou, qui n’a cessé de défendre Pompiili, De Rugy, Baupin et Emmanuelle Cosse sous Hollande, critiqué à EELV pour leur soutien au néolibéralisme d’Hollande et maintien au gouvernement de Valls Saluait le bilan Renzi, qui a eu le courage de « réformer », obsédé par l’islam.

    Mireille Alphonse, Thierry Brochot, Yannick Brohard, Anna Maillard, Jacqueline Markovic, Gil Mettai, soutiens de Jadot lors des primaires d’EELV. Agnès Langevine, qui a préféré soutenir sa très proche Delga, dont elle est vice-présidente, que son propre parti aux régionales.

    François Thomazeau, soutiens de #Jadot lors des primaires d’EELV, Thierry Salomon, en plus c’est un proche de Delga. Ou Adrien Saumier, lui qui défend ouvertement le mandat d’Hollande Ou Petelet-Valero qui disait en 2021 avec indignation « Jadot à 5% ?! », ce ne fut même pas 5%...

    Jean de Beir, autre soutien de Jadot, qui signait une tribune en 2021, qui disait : « Yannick Jadot est capable de réussir une forme plus ou moins aboutie de l’union de la gauche autour de lui ». Si déjà il avait su réunir son parti, avec des départs à foison...

    Cette tribune contre LFI compte la droite d’EELV qui a quitté ce parti, après le départ de Cecile Duflot, rejoignant Pompiili De Rugy, la ligne Jadot, proches de Delga/Cazeneuve Au Congrès EELV, ces gens ne représentaient rien, souvent ex-EELV, et la ligne Jadot a été anéantie. Ces signataires représentent les déçus du #jadoisme, largement rejetés aux présidentielles, puis au Congrès EELV, et les zombies des départs de 2015 d’EELV, à la recherche de postes, en plein mouvement de #grevedu7mars et #ReformedesRetraite . Est-ce cela l’alternance à gauche ?
    https://twitter.com/Antoine_Herm/status/1633175146780323843?cxt=HHwWhsCz_ZOJmqotAAAA
    #nupes

    #arrivistes #ToutSaufDeGauche

  • La mobilisation contre la réforme des retraites : enjeux et perspectives
    https://mensuel.lutte-ouvriere.org/2023/02/25/reforme-des-retraites-vers-un-reveil-de-la-combativite-ouvri

    En organisant et en encadrant la contestation, les chefs des confédérations syndicales, #Laurent_Berger en tête, sont dans leur rôle de «  lieutenants ouvriers de la classe capitaliste – pour reprendre la formule du militant socialiste américain Daniel de Leon reprise par Lénine dans La maladie infantile du communisme (le «  gauchisme  »)

    Laurent Berger ne s’est pas radicalisé, mais il a pris la mesure de l’opposition à cette réforme et se donne les moyens de l’encadrer, main dans la main avec les autres confédérations, et en premier lieu la #CGT

    Fort des antennes que lui donnent les 600 000 adhérents de la #CFDT et sa place de premier syndicat aux élections professionnelles, en particulier dans le privé et dans des entreprises moyennes, Berger a pu mesurer le rejet de cette loi qui va obliger des millions de travailleurs à se faire exploiter deux ans de plus, ou à rester plus longtemps au chômage et aux #minima_sociaux. Il sait qu’à la colère suscitée par cette attaque sur les #retraites s’ajoute la flambée des prix, qui plonge des millions de ménages dans l’angoisse de ne pouvoir se chauffer, ni mettre de l’essence dans sa voiture ni se loger ou se nourrir correctement.

    En répétant «  La mobilisation est à l’image de la CFDT  », il tire certes la couverture à lui et passe sous silence que l’immense majorité des manifestants ne sont ni syndiqués ni attirés par les cortèges de la CFDT. Mais il exprime une réalité  : un nombre important de manifestants et de grévistes viennent d’entreprises petites ou moyennes, des milieux employés, techniciens, agents de maîtrise ou cadres, qui participent rarement aux journées nationales de grève. Dans les grandes entreprises où des syndicats pro-patronaux sont majoritaires, et pour lesquels appeler à la grève est un quasi-sacrilège, comme chez #Airbus, #Stellantis ou #Toyota, ces syndicats se sont sentis obligés d’appeler aux manifestations et y ont amené de nombreux travailleurs. Même des travailleurs habituellement peu combatifs refusent l’idée de travailler deux ans de plus. Beaucoup sont révoltés par le fait qu’on va leur imposer, à eux qui créent toutes les richesses, de nouveaux sacrifices, alors que l’argent de l’État coule à flots pour arroser le #grand_capital.

    L’#intersyndicale peut d’autant plus garder le contrôle de la mobilisation que celle-ci n’est pas explosive.

    Si les chiffres des #manifestants et des salariés qui débrayent sont élevés, atteignant ceux des meilleures journées de 2010 ou de certaines manifestations de 1995, aucun secteur, pas plus les #cheminots que les #raffineurs, les travailleurs de l’énergie que ceux des services publics, n’est encore parti en grève à la suite des journées réussies. Les arguments sur le coût de la #grève pour les #grévistes, largement relayés par les chefs syndicaux pour justifier leur calendrier, indiquent surtout les hésitations de bien des travailleurs à engager un combat qu’ils savent difficile.

    La mobilisation n’est pas explosive, mais cela peut changer :

    Un mouvement de masse a sa propre dynamique. Après des années de reculs, de précarisation, de perte de confiance dans leur force collective et même de la conscience d’appartenir à une même classe sociale, les travailleurs partent de loin. La réussite des cinq journées de mobilisation a déjà permis à ceux qui y ont participé de prendre conscience qu’ils n’étaient pas tout seuls. Se retrouver à des milliers dans des petites villes, à des dizaines de milliers dans les plus grandes, à un ou deux millions dans tout le pays, permet de sentir qu’on appartient à une force collective qui se voit, qui agit, qui proteste. L’appel de l’inter­syndicale à faire du 7 mars une journée de grève générale massive, «  une France à l’arrêt  », les appels de plusieurs #syndicats, dans plusieurs secteurs, comme la #RATP, l’#énergie, la #chimie, à partir en grève reconductible à partir du 7 mars, donneront peut-être l’impulsion et la confiance en eux à un nombre significatif de travailleurs pour entrer réellement dans la lutte.

    Il faudra que la mobilisation s’étende et s’approfondisse dans les entreprises du privé, et notamment dans les bastions que sont
    les grandes entreprises.

    Instaurer un rapport de force favorable aux travailleurs, ce n’est certainement pas organiser «  le #blocage du pays  », selon le vocabulaire sciemment trompeur des journalistes, des dirigeants politiques ou syndicaux, qu’ils en soient partisans ou adversaires.

    La force des travailleurs, c’est qu’ils font tout fonctionner. S’ils se mettent massivement en grève, tout s’arrête, car ils sont irremplaçables. Mieux encore, ils ont la capacité de tout faire fonctionner selon leurs propres priorités, s’ils prennent le contrôle des moyens de production et de transport. Ils peuvent par exemple couper le courant aux propriétés de #Bernard_Arnault ou à une usine d’armement, et le rétablir à des familles qui ne peuvent plus payer leurs factures. Dans la lutte en cours, ce qui pourrait faire reculer Macron, c’est la crainte que la mobilisation affecte la pompe à profits, et que le grand patronat craigne que les travailleurs ne s’arrêtent pas à la seule question des retraites mais présentent la liste de toutes leurs doléances. Face à une telle menace, face au risque de développement d’une grève générale, c’est le Medef qui ordonnera à Macron de remballer sa réforme sans délai.

    Si le mouvement prenait cette orientation et cette ampleur, on verrait les confédérations syndicales, et pas seulement celles dites réformistes comme la CFDT, mettre tout leur poids pour l’arrêter et le canaliser vers des voies de garage, comme elles l’ont fait moult fois dans le passé.

    C’est pourquoi la tâche actuelle des militants révolutionnaires est de politiser le maximum de travailleurs, d’élever leur niveau de conscience, en profitant du climat engendré par la mobilisation contre les retraites, pour préparer l’avenir.

    Il faut multiplier les discussions, sous toutes les formes, sur tous les sujets qui concernent le sort et l’avenir de notre classe.

    Cela commence par comprendre que Macron n’est qu’un serviteur politique de la bourgeoisie, un exécutant remplaçable de ses intérêts généraux immédiats ou plus lointains . Dans cette période de crise économique générale, où la rivalité entre les grands groupes internationaux pour se partager la plus-value, accéder aux marchés, à l’énergie, aux matières premières, fait rage, la feuille de route de tous les gouvernements bourgeois, dans tous les pays, est simple  : réduire au maximum la part de richesses qui revient aux classes populaires, sous toutes les formes, pour augmenter la part versée directement aux capitalistes.

    Le grand patronat se moque de savoir comment les politiciens s’y prennent pour exécuter ce programme, s’ils choisissent de tailler davantage dans les retraites que dans le budget des écoles ou des hôpitaux.

    Mais ils veulent que la saignée se fasse sans crise sociale. Si un mouvement de grève contagieuse éclate, le patronat demandera à son fondé de pouvoir à l’Élysée de remballer sa loi. Mais ce sera pour repartir à l’attaque, plus tard, dès qu’ils le pourra. Pour en finir aussi bien avec la #pauvreté, le #chômage, les bas #salaires qu’avec les menaces guerrières et les guerres réelles, il faudra tôt ou tard engager le combat à un niveau supérieur, pour contester la direction de la société à la classe capitaliste, et il faut s’y préparer dès maintenant.

    Ce n’est évidemment pas la perspective proposée par les partis représentés au #Parlement. Ces partis aspirent à remplacer au pouvoir Macron et sa bande et présentent la #réforme_des_retraites comme un simple choix idéologique de #Macron.

    Le spectacle puéril donné pendant quinze jours par les députés lors de l’examen du projet de loi a été une leçon de choses sur l’impuissance et la #fatuité des parlementaires et, pour reprendre l’expression de #Marx et de #Lénine, leur crétinisme. Du côté des partisans de la réforme, ceux de LR ont marchandé ligne par ligne leur soutien aux #macronistes qui, pour leur part, n’ont cessé de mentir et d’afficher leur mépris social. Du côté des opposants déclarés, ceux du #RN, qui se prétendent opposés à la #réforme, se sont contentés de déposer une motion de censure symbolique, tout en se démarquant des manifestations et plus encore des grèves. Ils font le grand écart entre la fraction ouvrière de leur électorat, hostile à cette réforme, et leurs électeurs proches des milieux patronaux, qui haïssent la grève. Ceux de la #Nupes, et particulièrement de #LFI, ont déposé près de 20 000 amendements, pour organiser un jeu d’obstruction dans lequel chaque député a tenté de capter la lumière. Ils ont affiché leur rivalité avec les confédérations syndicales pour prendre la direction de la contestation, déclenchant tour à tour l’agacement de Berger («  spectacle honteux et désolant à l’Assemblée  ») puis de #Martinez («  LFI veut s’approprier le #mouvement_social et faire passer les syndicats au second plan  »).

    Les #chefs_syndicaux et les #députés de gauche jouent chacun sa partition mais ils sont tous, chacun dans son registre, des défenseurs de l’ordre social.

    Les travailleurs doivent se méfier des uns et des autres. Si un mouvement de grève sérieux démarre après le 7 mars, il faudra que les grévistes contrôlent collectivement le mouvement, par l’intermédiaire des assemblées générales de grévistes et par des comités de grève élus démocratiquement. C’est aux travailleurs mobilisés et à eux seuls de décider comment la lutte peut aller jusqu’au bout de ses possibilités. Et si le mouvement de grève, celui-là ou un prochain, se transformait en une contestation politique plus profonde, comme en 1936, il faudrait que les comités de grève se transforment en conseils ouvriers, organes du pouvoir des travailleurs. Si une telle perspective n’est pas aujourd’hui à l’ordre du jour, préparer l’avenir, c’est en discuter le plus largement possible avec le maximum de #travailleurs. Cela peut contribuer à approfondir la conscience de classe d’un nombre plus grand de travailleurs, afin que le réveil de la #combativité s’accompagne d’une prise de conscience politique et renforce le courant révolutionnaire au sein de la #classe_ouvrière.

    #capitalisme #réformisme #communisme_révolutionnaire #inflation

  • Grandeur de la stratégie insoumise
    https://blogs.mediapart.fr/geoffroy-de-lagasnerie/blog/180223/grandeur-de-la-strategie-insoumise

    Les 15 jours qui ont été consacrés à l’Assemblée Nationale aux mesures du gouvernement sur les retraites ont été marqués par la stratégie des députés insoumis. Critiquée par la droite et l’extrême droite mais aussi par les fractions les plus domestiquées de la gauche (le PCF de Roussel bien sûr, les Verts et la CFDT de Laurent Berger), elle a donné naissance à un moment politique d’une intelligence stratégique profonde. Nous avons assisté pour la première fois depuis longtemps à une sorte de dérèglement méthodique de tous les rituels parlementaires pour faire entrer dans cette enceinte la politique à l’état pur, la vraie, la politique non domestiquée par des formes fictives.

    L’idée de débat et d’échange parlementaire est un mythe. Toute personne qui a déjà regardé des séances de l’Assemblée nationale sait qu’aucun argument, même le plus rationnel, ne fait jamais changer le moindre vote. Pourquoi donc se soumettre à ce rituel factice ? Pourquoi ne pas plutôt utiliser le temps disponible pour mettre en question, acculer, devenir maître d’une temporalité que les macronistes voulaient "programmée". Pourquoi présenter des amendements comme de bons petits soldats que personne n’écoute et respecter un rituel qui ne sert jamais à rien ? Il n’y a pas de débat parlementaire. Il y a des prises de parole qui se déroulent dans l’indifférence générale, et des députés qui votent en fonction de leur camp. Puisque l’on sait que ces rites sont de purs mythes, autant les subvertir et faire l’usage le plus dissident possible que l’on peut de cette enceinte : exprimer la colère, demander des explications, cibler les ministres. Si personne n’a rien d’autre à opposer à la stratégie insoumise qu’un mythe politique, c’est parce que c’est elle qui porte une part de vérité.

    La stratégie de la montée en tension a permis de relayer dans l’assemblée la colère qui s’exprime dans la rue. Elle a permis aussi d’empêcher les macronistes de voter tranquillement, avec bonne conscience, ces mesures de régression sociale et d’exercer, assis sur leur siège rouge, une extrême violence sur la vie des autres, avant de rentrer chez eux en ayant le sentiment du devoir accompli et d’avoir été de bons parlementaires. Etre une opposition non violente (discursivement), domestiquée, c’est faire le jeu de la majorité et lui être loyal. C’est lui permettre de se dire : j’ai débattu, j’ai écouté, j’ai voté, tout va bien. Faire exploser ce rituel, faire bouillir l’assemblée, en faire un lieu de tension, les bousculer, c’est rappeler à chaque député de la majorité la violence que représente le fait de voter ces Lois pour celles et ceux qui vont voir les conditions de leur vie et de leur mort s’aggraver. C’est leur retirer la bonne conscience (et c’est déjà quelque chose). Et c’est aussi accroître le rejet à leur encontre qui sera susceptible, dans le futur, d’être la base d’un mouvement de conquête de l’appareil d’Etat.

    Comme l’a justement dit Jean-Luc Mélenchon dans un post vendredi soir, avoir empêché l’Assemblée Nationale de voter le texte a permis de surcroît de saboter l’objectif que Macron s’était fixé en terme de communication politique et que les médias se seraient empressés de reprendre pour décrédibiliser le mouvement social : faire voter rapidement l’assemblée à travers une fraude procédurale afin d’opposer au mouvement social, à la rue, le fait que "La Loi a été votée". "Macron voulait pouvoir opposer la légitimité de l’Assemblée à celle du mouvement social avec un vote favorable de l’Assemblée nationale. Échec total."

    Les macronistes voulaient contrôler le temps politique. Les insoumis ont subverti ce dispositif, ils se sont appropriés le temps - et c’est une conquête décisive.

    Moment de colère, moment de sabotage, moment de montée en tension, ces 15 jours ont aussi été un moment de véridiction. Il y a eu des polémiques sur Thomas Portes posant avec un ballon sur lequel était collé un masque du ministre du travail ou Aurélien Saintoul le traitant d’« assassin » et d’« imposteur ».. Si certains se sont empressés de dénoncer cela comme des "excès", il faut au contraire les voir comme les pièces essentielles d’une opération stratégique visant à mettre en question la déréalisation qu’opèrent les rituels politiques et à rappeler la vérité de ce qui se joue sur la scène dite politique. Il n’est pas indifférent que Thomas Portes soit cheminot et que la présidente de l’assemblée nationale qui l’a exclu possède 1,5 million d’euros d’actions chez l’Oréal, 40 000 euros d’actions émanant de plusieurs multinationales (LVMH, Kering, Axa, Total, BNP Paribas…) C’est comme si la lutte des classes avait fait irruption de manière quasi-parfaite au sein de l’assemblée : celle qui préside une assemblée qui fait voter des Lois qui aggravent l’exploitation de classes (dont elle profite) et exercent des effets concrets sur l’espérance de vie accusant de violence celui qui résiste de manière symbolique à la violence qu’elle exerce sur lui. 

    Si nous étouffons dans ce monde politique, c’est parce que presque tout le monde y joue un rôle faux, mythique, fictif, c’est parce que les discours sont en décalage avec la réalité et masquent les rapports concrets, c’est parce que tout le monde a tendance à se conformer à des rites prescrits et sans aucun sens - à aller au devant d’une recherche d’une sorte de respectabilité institutionnelle et médiatique. Les oppositions sont trop souvent domestiquées et participent de la mystification politique et des effets de déréalisation qu’elle produit. Et il suffit de se souvenir de la manière dont le Parti Communiste se comportait à l’Assemblée en 1947, alors qu’ils étaient un parti si important, pour comprendre que c’est dans la conflictualité et non dans la respectabilité que se trouve la clé d’un gauche puissante.

    Grandeur de la stratégie insoumise qui a fait voler en éclat les mythes politiques de l’assemblée nationale, qui a domestiqué une institution pour en faire l’un de lieux essentiels de la conflictualité sociale assumée, sans masque, sans faux semblant, sans politesse. Ces 15 derniers jours furent un moment essentiel de la politique contemporaine et si le 7 mars est une réussite, ce sera en grande partie grâce aux députés insoumis.

    • L’Assemblée nationale n’a pas voté la retraite à 64 ans !https://manuelbompard.fr/2023/02/lassemblee-nationale-na-pas-vote-la-retraite-a-64-ans

      L’examen de la réforme des retraites s’est donc achevé ce vendredi soir à l’Assemblée nationale. Il aura duré à peine 4 journées complètes réparties sur 9 jours. En effet, le gouvernement a choisi d’imposer l’utilisation de l’article 47-1 de la Constitution pour limiter le temps des discussions. On a donc assisté à un cadenassage inédit du débat parlementaire : jamais une réforme d’une telle importance n’aura été examinée à l’Assemblée nationale dans de telles conditions. 

      En vérité, confronté à une mobilisation d’une puissance inédite en France depuis plus de 30 ans, le gouvernement voulait plier le match en quelques jours à l’Assemblée Nationale. Un vote en faveur du projet de loi ou, à minima, en faveur de l’article 7 (qui entérine le report de l’âge de départ à la retraite) était son objectif. Il permettait de donner à une réforme rejetée par plus de 70% des français une apparence de légitimité. L’objectif ? Semer le doute, démobiliser l’opposition à ce projet et espérer ainsi tuer dans l’œuf le blocage du pays programmé à partir du 7 mars.

      La NUPES était son seul obstacle sur ce chemin. En ne déposant pas plus que quelques dizaines d’amendement, le Rassemblement national avait abandonné la bataille avant même qu’elle n’ait commencé. Il est d’ailleurs sidérant d’observer à quel point Marine Le Pen aura servi d’allié constant du macronisme dans ce combat. Le dépôt par son groupe d’une motion de censure après 10 jours de sommeil profond n’en aura été qu’une démonstration supplémentaire. Car tout le monde savait qu’elle n’avait aucune chance d’être votée. Dès lors, en lui offrant une victoire sur un plateau, Marine Le Pen ouvrait une porte de sortie parfaite à un gouvernement incapable de faire adopter son projet de loi. Il n’était pas question pour nous de lui faire un tel cadeau.

      Pour aller au bout de son scénario, le gouvernement devait donc faire rentrer la NUPES dans le cadre contraint de ce débat en la poussant à retirer ses amendements. Pour y parvenir, il a instrumentalisé les déclarations de certains dirigeants syndicaux qui, croyant voir à l’Assemblée nationale une opportunité de battre les macronistes, ont pris position sur la stratégie parlementaire. On pourrait se satisfaire de voir se clore la période dans laquelle les manifestations et la grève étaient l’apanage des syndicats et l’action parlementaire celui des partis (ou mouvements) politiques. Mais formons le voeu que l’action des uns et des autres puisse s’articuler davantage à l’avenir afin d’éviter les pièges du pouvoir en place. 

      Car pour notre part, nous ne partagions pas cet optimisme. Nous considérions que le gouvernement avait gardé suffisamment de cartes en main pour se garantir une victoire ou, à minima, une absence de défaite. Une d’entre elles est d’ailleurs apparue au grand jour à quelques minutes de la fin des travaux. Poussé dans ses retranchements par l’action conjointe des insoumis et du député Aurélien Pradié, le ministre Dussopt a annoncé reprendre à son compte un amendement déposé par le groupe des Républicains sur les carrières longues. Il s’agissait pour lui de réduire encore le front des députés LR prêts à voter contre la réforme. Et peu importe si cet amendement initialement chiffré par le gouvernement à 10 milliards d’euros mettait en cause la sincérité financière de la loi toute entière.

      Il fallait donc tenir bon et ne pas tomber dans les intox qui ont fleuri tout au long de la semaine. Ainsi, on parlait de députés macronistes absents le vendredi pour éviter d’avoir à voter en faveur de la réforme. Ou d’une liste de plus de 25 républicains prêts à voter contre la réforme. Ou d’un gouvernement qui voulait faire gagner du temps. Ces illusions naïves se sont dissipées peu à peu. Les macronistes étaient finalement au complet. Les députés LR opposés à la réforme n’excédaient pas une quinzaine et la reprise en main autoritaire du débat par la présidente LREM de l’Assemblée Nationale était un signal clair de la volonté gouvernementale de reprendre le contrôle des horloges. Mais elles auront conduit les députés écologistes d’abord, puis les députés socialistes et communistes à retirer l’ensemble de leurs amendements.

      Dès lors, il ne restait plus dans la dernière ligne droite que les députés insoumis pour bloquer le passage en force macroniste, défendre des amendements et pousser le gouvernement dans ses retranchements. Cette stratégie a produit des résultats. 

      Elle a permis par exemple de s’engouffrer dans la brèche ouverte par l’économiste Mickaël Zemmour à propos de la retraite minimum à 1200 euros. Nous avons acculé le ministre Dussopt sur ses mensonges à ce sujet et il a du reconnaitre que toutes les personnes qui partiront à la retraite ne pourront pas bénéficier de cette retraite minimum. Pilonné par les députés de la NUPES, il a finalement dû fournir un chiffre de 5% de bénéficiaires parmi les retraités. Mais ce chiffre n’a été confirmé par aucun organe officiel et le ministre n’a pas été capable d’en indiquer la provenance. Encore un mensonge ? 

      Sur un autre sujet, nous avons pu démontrer l’absurdité des propositions actuelles sur les carrières longues. Elles conduisent à ce qu’une personne ayant commencé à travailler à 17 ans cotise 43 annuités alors qu’une personne ayant commencé à travailler à 16 ans en cotise 44. Nous avons également mis en lumière l’impact désastreux de cette réforme pour les femmes et fait la démonstration qu’un report de l’âge de départ à la retraite aura comme conséquence une baisse des salaires et une augmentation du chômage.

      Bref, à l’issue d’une bataille parlementaire intense, une première victoire a été remportée : le texte n’a pas été adopté à l’Assemblée nationale et ne dispose d’aucune légitimité. Son retrait est donc plus que jamais à l’ordre du jour. Face aux millions de manifestants dans les rues, le gouvernement fait la sourde oreille. Il faut donc crier encore plus fort en s’engageant sur la voie du blocage du pays. C’est l’objectif que s’est fixé l’intersyndicale à partir du 7 mars. Nous le soutenons totalement. Contribuer à sa réussite est désormais notre seul objectif.

    • Un commentaire intéressant :

      Je pense aussi que la stratégie de LFI est la bonne.

      Contaminée par les médias et les interventions critiques de toutes les forces politiques, j’ai regretté un temps que les députés de la France insoumise tendent les bâtons pour se faire battre en donnant des arguments à ceux qui les présentent comme des rigolos inconséquents. Mais j’avais tort.

      J’ai regardé les débats de la nuit, et j’ai compris que la LFI a pris le président et tout l’exécutif à son propre piège. En utilisant ce détournement de la constitution, probablement attaquable, Jupiter, auto-déclaré maître des horloges, voulait contraindre l’opposition à faire voter, en vitesse et sans vraie discussion, un texte avec lequel elle n’est pas d’accord, mais une grande majorité des français non plus. Ensuite, le parti au pouvoir aurait pu faire le généreux en reculant sur des détails et la NUPES aurait été perdante (ainsi que le peuple) après avoir accepté un jeu démocratique faussé.

      L’acceptation du projet de loi sans vote permet de montrer à qui on a affaire : je suis d’accord avec vous, c’est une guerre de classe, et un déni de démocratie, et cela se voit.

      Tous ces gens, députés, ministres et président, qui n’ont (et n’auront) même pas besoin de leur retraite pour vivre, et qui se battent pour réduire à la pauvreté les vrais travailleurs âgés, c’est un véritable scandale. Le fait qu’il n’est pas question pour ces valets du CAC40 de prendre un centime aux ultra-riches pour « sauver » le régime de retraite (lequel va plutôt bien, d’ailleurs) montre bien ce dont il est question. Pour moi, il s’agit de casser notre système de retraite par répartition en le rendant inefficace (pourquoi cotiser toute sa vie si c’est pour mourir avant sa retraite ?) et ce, afin de conditionner la population a accepter en alternative une retraite par capitalisation, ce qui fera rentrer dans la finance l’argent de nos cotisations. Les fonds de pension se frottent déjà les mains...

      LFI a donc eu raison de prendre le temps de démontrer tous les mensonges de ce gouvernement. Mais il y en a encore à débusquer !

      Je rajoute que tous ces intervenants qui vilipendent le style des députés insoumis, notamment les députés de droite, mais pas seulement, ne se doutent pas qu’ils favorisent l’ancrage populaire de ce groupe. Cela fait du bien d’entendre des gens nous représentant, utilisant les même mots que nous et disant la vérité. C’est rafraichissant, après tous ces manipulateurs au langage châtié qui roulent la population, et les électeurs, dans la farine depuis des lustres, et cassent peu à peu tout notre système de protection sociale et nos services publics.

      A propos de l’éventuel détournement de procédure au Parlement, j’ai trouvé très intéressant l’article de Paul Report : "Réforme des retraites : le Parlement est-il victime d’un détournement de procédure ?"https://blogs.mediapart.fr/paul-report/blog/150223/reforme-des-retraites-le-parlement-est-il-victime-d-un-detournement-

      https://blogs.mediapart.fr/geoffroy-de-lagasnerie/blog/180223/grandeur-de-la-strategie-insoumise/commentaires

    • « Dès que j’ai voté, je repars en courant »
      https://lagedefaire-lejournal.fr/des-que-jai-vote-je-repars-en-courant

      Léo Walter est l’instituteur des Alpes-de-Haute-Provence qui a battu l’ancien ministre Christophe Castaner aux dernières élections législatives. En tant que nouveau député de la France Insoumise et de la #Nupes, il découvre de l’intérieur le travail parlementaire. Il nous parle des courses dans les couloirs de l’Assemblée, des nuits blanches, des niches parlementaires, de l’obstruction des débats, du déséquilibre des pouvoirs entre exécutif et Parlement, ou encore des mille et une stratégies du gouvernement Macron pour imposer sa volonté.

  • Les étudiants délogés du toit par les gendarmes et les pompiers, salle de la Cité à Rennes
    https://www.ouest-france.fr/economie/retraites/direct-la-police-se-prepare-a-intervenir-salle-de-la-cite-a-rennes-pour

    Une opération des forces de l’ordre se déroule depuis ce jeudi matin 9 février 2023, salle de la cité à #Rennes. Les gendarmes, aidés des pompiers, délogent les étudiants qui occupent les lieux depuis mercredi soir, après avoir interrompu un meeting de la #Nupes contre la réforme des retraites. La mairie avait demandé hier soir aux forces de l’ordre d’intervenir.

    https://expansive.info/La-Maison-du-Peuple-est-occupee-3734

    Carole Gandon élue d’opposition "Révéler Rennes" (compagne de F.Bachelier ancien questeur de macron)
    « Ce qui est assez tragique chez les militants d’extrême gauche, c’est qu’il y a toujours un moment où ils se font dépasser par des gens encore plus « radicaux. Aujourd’hui, c’est ironiquement le tour de Nathalie Appéré, contrainte d’envoyer la police - qui, visiblement ne tue plus - évacuer les apprentis révolutionnaires de Rennes 2 aux côtés de qui elle militait jusqu’à présent. »
    La dernière fois, en 2016, contre la loi travail. Les cognes étaient aussi arrivés par les airs mais à bord d’une nacelle d’une grue d’un chantier à proximité, piloté par Vinci. Dépasser la Nupes par plus de radicalité n’est pas bien difficile, par contre Réveiller Rennes c’est une autre paire de manches.

  • La Lutte de classe n°228 (décembre 2022) est en ligne. Avec les textes du Congrès de LO (2022).

    Ou comment comprendre, avec la boussole de l’analyse de classe, dans quel monde nous sommes & vers quoi le capitalisme pourrissant entraine l’humanité entière.

    Au sommaire :

    https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2022/12/10/le-52e-congres-de-lutte-ouvriere_450517.html
    Le 52e congrès de Lutte Ouvrière

    https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2022/12/10/le-capitalisme-en-crise-vers-le-chaos_450518.html
    Le capitalisme en crise vers le chaos

    https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2022/12/10/crise-guerres-et-changements-des-rapports-de-force_450519.ht
    Crise, guerres et changements des rapports de force

    https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2022/12/10/la-guerre-en-ukraine-une-etape-majeure-dans-lescalade-vers-l
    La guerre en Ukraine, une étape majeure dans l’escalade vers la troisième guerre mondiale

    https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2022/12/10/combativite-des-masses-et-direction-revolutionnaire_450521.h
    Combativité des masses et direction révolutionnaire

    https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2022/12/10/situation-interieure_450522.html
    Situation intérieure

    https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2022/12/10/discussion-sur-les-textes-dorientation_450523.html
    Discussion sur les textes d’orientation

    https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2022/12/10/interventions-des-groupes-invites_450524.html
    Interventions des groupes invités

    #guerre_en_Ukraine #Russie #Guerre_mondiale #impérialisme #capitalisme #crise_économique #Haïti #Guadeloupe #Martinique #Italie #Etats-Unis #Turquie #Royaume_Uni #Rassemblement_national #RN #parlementarisme #impérialisme_français #financiarisation, #parasitisme #régimes_autoritaires #NUPES #classe_ouvrière #marxisme #Lutte_Ouvrière (#LO) #congrès

  • Brochure LO "Le camps des travailleurs" (32 pages, juin 2022) https://www.lutte-ouvriere.org/sites/default/files/documents/caravane-ete-2022.pdf

    Face à la flambée des prix, augmentation et indexation des salaires !

    Depuis trop d’années nous laissons la classe capitaliste encaisser sous forme de profits les richesses que nous produisons collectivement. Aujourd’hui nous n’avons plus le choix : pour ne pas nous appauvrir, il faut que nous nous battions pour que ces richesses nous reviennent en salaire et en pouvoir d’achat. Dès que les prix augmentent, il faut que les salaires, les allocations et les pensions augmentent dans la même proportion.

    #inflation

    #Contrôle_des_comptes pour prendre sur les profits

    Le plus important, pour nous, n’est pas ce qui va se passer à l’Élysée, à Matignon ou à l’Assemblée nationale. C’est ce qui va se passer dans les entreprises, c’est notre capacité à nous rassembler, à nous organiser et à nous battre contre un système aussi fou !

    Contre le #chômage, imposer des embauches et la #répartition_du_travail entre tous, avec maintien du salaire !

    En fait, les choses sont simples : ce sont nos emplois ou leurs profits, nos salaires ou leurs dividendes, nos conditions de travail ou leurs caprices de riches.

    Le #capitalisme menace la société, il faut le renverser !

    Nous devons nous battre pour défendre nos conditions d’existence mais aussi pour empêcher ces irresponsables de nuire à toute la société. Il faut contester leur pouvoir et tout leur système parce qu’ils nous mènent à la catastrophe.

    « Le capitalisme porte en lui la #guerre, comme la nuée porte l’orage » (Jaurès)

    Pas un euro pour les marchands de canons, pas un travailleur pour faire l’union sacrée derrière l’#impérialisme !

    #Mélenchon et la #Nupes : le retour des marchands d’illusions

    Les vraies leçons du #Front_populaire

    Contre l’#extrême_droite, vive le #camp_des_travailleurs ! Travailleurs français, immigrés, une seule classe ouvrière !

    #Lutte_ouvrière #LO #Jean_Luc_mélenchon #réformisme #communisme #révolution #classe_ouvrière

  • Avec #Macron, l’hôpital en phase terminale : le rapport qui accuse
    https://www.lemediatv.fr/emissions/2022/avec-macron-lhopital-en-phase-terminale-le-rapport-qui-accuse-flRsEl4gQQ2Y

    Souvenons-nous. C’était le 12 mars 2020, et Emmanuel Macron s’adressait de manière très solennelle aux Français. “Ce que révèle cette pandémie, c’est que la santé gratuite sans condition de revenus, de parcours ou de profession, notre État-providence ne…

    #Gauches #Gouvernement #NUPES #Politique #Santé

  • #Marche contre la vie chère : Et après la grève générale ?
    https://www.blast-info.fr/emissions/2022/marche-contre-la-vie-chere-et-apres-la-greve-generale-aELFb816RO2T00EErE6

    Ce dimanche avait lieu la marche contre la vie chère et l’inaction écologique appelée par jean Luc Mélenchon. Avec la grève vigoureuse des raffineries qui s’étend à d’autres secteurs, les planètes semblent s’aligner pour l’opposition de gauche. Mais…

    #Jean-Luc_Mélenchon #NUPES #Syndicat
    https://static.blast-info.fr/stories/2022/thumb_story_list-marche-contre-la-vie-chere-et-apres-la-greve-gene

  • La gauche toujours à la recherche de son peuple - Rémi Lefebvre, AOC media

    Entre Fabien Roussel et Sandrine Rousseau, à gauche, les polémiques s’enchaînent : deux semaines sur les mérites et démérites du barbecue, puis dix jours sur l’abandon de la valeur travail. Ces petites phrases affirment en creux la déliquescence de la base électorale de la gauche. L’identité de classe, jadis primordiale, a été éclipsée par de nouvelles formes d’identification. Entre gilets jaunes et racisés, ubérisation et chômage, la gauche peine à trouver un programme commun. Pourtant, cette division de la classe ouvrière a déjà existé dans l’histoire, se résolvant sur une revendication commune : l’égalité.

    La rentrée de la Nupes a été dominée et parasitée par des controverses et des petites phrases qui radicalisent les positions des uns et des autres. Elles simplifient à outrance des questions qui méritent pourtant d’être approfondies et clarifiées. Gauche « barbecue » ou « des allocations », « valeur travail », tyrannie de la gauche « morale » : la gauche rassemblée aux élections législatives, toujours fragile, donne en pâture des oppositions caricaturales dont les médias se repaissent. La guerre des clashs assure le buzz à ceux qui s’y livrent.

    Jumeaux-rivaux de l’ère des réseaux sociaux, Fabien Roussel et Sandrine Rousseau sont les enfants paradoxaux du transgressif Manuel Valls. Outsiders comme lui en son temps, ils cultivent la stratégie de la scandalisation et de la triangulation. Rétrécie, la gauche mérite mieux que ces saillies. Le débat incontournable des contours du « peuple » à mobiliser et à défendre appelle mieux que ces approximations et raccourcis langagiers. La gauche a évité la catastrophe en se rassemblant aux élections législatives mais le dernier cycle électoral a confirmé des faiblesses sociologiques anciennes.

    La gauche fédère les diplômés urbains, une partie des jeunes, les français de culture musulmane mais peine, en dépit même d’un discours plus radical sur le plan économique, à mobiliser une large partie des catégories populaires qui se réfugient dans l’abstention et dans le vote d’extrême droite[1]. Le clivage trop binaire rural/urbain ne doit pas être durci à l’excès mais il faut aussi garder à l’esprit que les grandes métropoles (qui correspondent à ce qui reste de l’implantation militante et partisane de la gauche) sont toutes partagées entre la Nupes et Ensemble aux élections législatives. La tentation d’abandonner une partie des milieux populaires dans une sorte de réflexe Terra Nova inversé est réelle quand l’objectif de reconquérir « les fâchés pas fachos » semble intenable.

    La gauche doit prendre le temps d’un débat contradictoire et raisonné sur ses limites électorales et sociologiques qui ne doit pas être instrumentalisé par des logiques d’appareil ou des ambitions individuelles. François Ruffin l’esquisse dans son dernier ouvrage[2] qui apporte un éclairage à enrichir. Il montre à partir de son expérience de terrain (socialement situé) que la gauche est perçue par une partie des citoyens qui votent pour l’extrême droite comme « le camp des assistés ».

    Ce vécu subjectif doit être pris en compte mais ne doit pas conduire à abandonner d’autres luttes et d’autres groupes sociaux. Pour prétendre être majoritaire et unifier les classes populaires dans leur diversité et les classes moyennes, les forces de gauche, au-delà de leurs clientèles spécifiques, doivent sortir de fausses oppositions (le social vs le sociétal, les milieux populaires traditionnels vs les minorités, la France des bourgs vs la France urbaine…).

    Il s’agit de dégager les contours d’une coalition sociale majoritaire qui soit le produit d’une analyse commune de la société. Elle fait largement défaut : un des principaux chantiers intellectuels de la Nupes est donc sociologique. Traditionnellement le socle de la gauche était fondé sur une alliance des catégories populaires et des classes moyennes intellectuelles. Le « peuple de gauche » pour parler comme dans les années 1970 scellait l’alliance des ouvriers, des employés, des enseignants et classes moyennes intellectuelles. Cette alliance est plus difficile à construire désormais et doit intégrer de nouveaux clivages socio-politiques.

    Le cœur de l’électorat de gauche, quelles que soient ses sensibilités, s’est déplacé vers les classes urbaines diplômées et/ou déclassées. La gauche doit par ailleurs intégrer les intérêts de catégories sociales dont les formes de domination font l’objet d’une attention nouvelle (les femmes, les groupes « racisés », les minorités sexuelles discriminées…). Mais cette alliance entre minorités et classes populaires est souvent présentée (à tort) comme impossible.

    Face à une droite qui cherche à diviser le salariat, à opposer les catégories les unes contre les autres, la gauche doit promouvoir de nouveaux intérêts collectifs et construire de nouveaux compromis redistributifs entre catégories sociales. L’alchimie est difficile : il s’agit de remobiliser les milieux populaires dans leur hétérogénéité sans s’aliéner les classes moyennes intellectuelles tout en prenant en compte les nouvelles attentes de reconnaissance et d’égalité des « minorités ».

    L’hétérogénéité des milieux populaires

    La reconquête des milieux populaires passe par une analyse fine et non simpliste de leurs transformations, de leur fragmentation et de leurs contradictions. Les catégories populaires constituent un groupe de plus en plus hétérogène. Quoi de commun entre la France périurbaine, rurale et déclassée des gilets jaunes et les habitants des « quartiers » relégués, les « petits-moyens » cultivant la valeur travail et ceux qu’ils dénoncent comme des « assistés », les « petits Blancs » « identarisés » et les jeunes « racisés » ?

    La situation des catégories populaires est paradoxale, comme l’a bien analysé Olivier Schwartz[3]  : on observe bien une « extension du domaine du désavantage social » (individus exposés à la précarité et au chômage de plus en plus nombreux, accroissement des inégalités…) mais dans le même temps la conscience subjective de classe a décliné. Les conditions de vie des employés et des ouvriers se rapprochent de plus en plus sans qu’une conscience commune, politiquement constituée, émerge. L’impression trompeuse d’une « disparition » ou d’une évaporation des milieux populaires provient des transformations internes du groupe. C’est à la gauche de produire un discours qui puisse unifier des rapports au travail devenus plus hétérogènes (les classes sociales ne sont pas le pur produit du système économique, elles existent aussi à travers une offre de discours politiques et symboliques et d’identifications sociales).

    Le discours de l’« assistanat » porté à droite prend d’autant plus dans ces milieux qu’il s’appuie sur la « tripartition de la conscience sociale dans les catégories populaires » bien analysée par Olivier Schwartz. La conscience du monde social d’une partie des milieux populaires n’est pas bipolaire (le haut-le bas, nous-eux) mais triangulaire  : se développe le « sentiment d’être lésé à la fois par les plus puissants et par les plus pauvres », ces assistés « pour qui l’on paie », et ce d’autant plus que les riches apparaissent inaccessibles et la remise en cause de leur richesse improbable, comme le rappelle bien François Ruffin dans son dernier livre.

    La critique des « assistés » sur le mode de la valorisation du travail et de l’effort permet à des individus déclassés de « construire une image positive de leur parcours et plus largement de se vivre comme les acteurs de leur propre histoire[4] ». En reprenant cette thématique, Fabien Roussel légitime un discours de droite (les mots comptent en politique…) et, alors qu’il se drape du « réel », ne prend pas en compte la réalité sociale. Comme le montre bien le sociologue Nicolas Duvoux[5], la frontière est en effet poreuse entre « assistés » et « salariés pauvres » (qui touchent par exemple la prime d’activité).

    Chaque année, un tiers des allocataires du RSA sort du système. C’est justement cette proximité qui rend les salariés sensibles à la rhétorique de l’assistanat (ils ne veulent pas y basculer). Mais il est possible de valoriser le travail (sa juste rémunération, ses bonnes conditions…) et prendre en compte la demande de respectabilité et de dignité associée au travail sans promouvoir les termes de l’adversaire et sans fétichiser la valeur « travail » (le travail n’est pas le seul mode de réalisation de soi surtout quand il se raréfie et se dégrade).

    La question des « minorités »

    La question des minorités complexifie l’équation électorale et sociale à gauche. Les sources d’identité dans la vie des individus sont devenues plus hétérogènes. L’appartenance au salariat ne suffit plus à déterminer l’identité des individus, leurs comportements et leurs attentes. L’expérience vécue de la domination ne passe plus aujourd’hui uniquement par la classe. Les individus se définissent de façon croissante, mais non exclusive, à partir de référents ethno-raciaux ou d’identités sexuées ou sexuelles. Elles sont sans doute plus visibles et faciles à mobiliser que les identités de classe, devenues floues.

    Ces identités produisent des causes « nouvelles » ou réinventées qui se sont multipliées ces dernières années sur l’agenda politique et qui régénèrent les mobilisations sociales (féminisme[6], LGBT, antiracisme, lutte contre les violences policières et les discriminations…) et sont disqualifiées par la droite et une partie de la gauche dans la catégorie « wokisme ». Elles sont pourtant progressistes. L’affaire « Quatennens » montre que la question des violences sexuelles et sexistes est désormais incontournable.

    Or la gauche est historiquement un projet de classe. La droite et certains intellectuels ironisent : les minorités seraient la nouvelle classe sociale de substitution ou « les nouveaux damnés de la terre » ? La gauche doit-elle privilégier l’émancipation des minorités au risque de délaisser le thème de la redistribution alors que la droite nationaliste s’est engouffrée dans la demande de sécurité, d’ordre, de souveraineté ?

    Cette opposition binaire (opposer classes populaires et minorités) a-t-elle un sens ? Certains à gauche balaient du revers de la main ces questions qu’ils jugent secondaires et se retranchent derrière l’universalisme (celui-là même qu’avaient brandi les opposants à la parité à la fin des années 1990…). Mais le discours « républicain » et « universaliste » sonne de plus en plus creux aux oreilles de ceux qui sont ségrégués socialement et territorialement ou discriminés et qui n’y voient qu’une incantation justifiant le statu quo et l’inertie.

    Une double fable à gauche s’est développée souvent en lien avec des thèses développées aux États-Unis sur la politique des identités[7] : l’idée que, quand la gauche était au pouvoir en France, elle aurait privilégié le « sociétal » au détriment du « social » et que les classes populaires « blanches » auraient été délaissées par les partis de gauche à cause d’une attention trop soutenue aux minorités, est infondée. François Hollande n’a en rien compensé sa politique de l’offre par une politique antidiscriminatoire solide. Le programme de la France insoumise montre que l’on peut concilier redistribution sociale, féminisme et lutte contre les discriminations.

    Penser de nouvelles alliances de classe

    Comment la gauche peut-elle agréger les catégories populaires dans leur diversité, y compris « racisées », et les classes urbaines diplômées ? La gauche est confrontée à la fragmentation de la société et du monde du travail. Mais cette situation est-elle véritablement nouvelle et est-elle indépassable ? L’historien du mouvement ouvrier Jean-Numa Ducange le rappelle : « Quand le socialisme est né, il n’y avait pas de classe ouvrière unifiée, la majorité des gens travaillait dans le monde artisanal et rural et le niveau d’éclatement du monde social était très important. » Uber n’a rien inventé, l’emploi à la tâche existait à la fin du XIXe siècle…

    Les milieux populaires ne sont pas naturellement de gauche ou droite. Ils ne l’ont jamais été. S’ils se sont alignés pendant quelques décennies sur la gauche, c’est le résultat d’un travail politique immense… que la gauche ne mène plus. La désagrégation des milieux populaires n’est pas un phénomène qui s’impose à la gauche. Elle y a concouru, notamment en dévalorisant la figure de l’ouvrier au sein de sa représentation et de son personnel politiques. C’est à la gauche intellectuelle, militante et partidaire de produire de nouvelles représentations de la société et une proposition politique autour de l’égalité qui puisse fédérer ces divers intérêts.

    Aujourd’hui c’est l’absence d’une perspective émancipatrice partagée portée par la gauche qui ne permet pas de dépasser les divisions internes de la société. Cela suppose un immense travail politique de solidarisation et d’unification symbolique. Il est très complexe à développer. Il y a bien « un déficit de travail politique visant à faire tenir ensemble les destins individuels, en particulier ceux des dominés économiques, objectivement semblables (précarité, exposition au risque, désaffiliation…) mais subjectivement enfermés dans une vision individualisée de leur destin[8] ».

    Comment rassembler les Nuit debout, les attentes de justice sociale des gilets jaunes, #MeToo et les luttes contre les violences policières ? Derrière chacune de ses mobilisations il y a des convergences sur lesquelles la gauche peut s’appuyer : l’égalité et une démocratisation de la démocratie (qui a été au cœur à la fois de Nuit debout et des gilets jaunes à travers la remise en cause de la démocratie représentative et la mise en avant du référendum d’initiative populaire).

    Les classes moyennes diplômées sont soumises aujourd’hui à des logiques de déclassement (le diplôme ne garantit pas la réussite) qui peuvent les rapprocher des milieux populaires. Elles sont soumises elles aussi à la précarisation ou à la hausse vertigineuse du coût du logement et désormais de l’énergie. Le désavantage social dans la société progresse par le bas de la société et remonte[9], et les inégalités entre classes moyennes et classes supérieures se creusent.

    Les mobilisations antiracistes sont souvent réduites à des entreprises séparatistes, « communautaristes » et identitaires alors même qu’elles s’inscrivent dans des revendications d’égalité. Il n’y aucune raison d’opposer le « social » et le « sociétal » que la revendication d’égalité peut souder (l’égal accès aux moyens matériels et sociaux nécessaires à une vie épanouie). C’est ce que montre bien Erik Olin Wright[10] : la valeur de l’égalité constitue une base potentielle pour construire une unité politique à travers des identités diverses.

    Se détourner des questions minoritaire et raciale pour se concentrer sur la seule question sociale condamne la gauche à être… minoritaire. La démarche politique de Bernie Sanders aux États-Unis montre bien que l’on peut défendre de concert les diverses revendications d’égalité. Si la gauche propose un programme de rupture avec l’ordre économique, à même de séduire les milieux populaires « traditionnels », elle pourra d’autant plus prendre en compte les revendications des « minorités ».

    Cette coalition ne peut pas seulement être constituée au moment d’une campagne électorale, elle présuppose un travail politique plus structurel que doivent mener les organisations partisanes en amont des élections. Unifier et faire converger les causes multiples et progressistes qui régénèrent la société et convaincre les classes populaires traditionnelles qu’elles ne seraient pas nécessairement les perdantes de politiques plus favorables aux minorités n’est pas qu’une question d’offre politique, c’est aussi affaire de travail militant.

    Les partis ont vocation à produire et articuler les intérêts sociaux qu’ils sont censés défendre par un travail politique et organisationnel. Or les partis de gauche sont de plus en plus affaiblis ou « gazeux » et l’idée que la gauche puisse faire l’économie de la forme partisane se développe. C’est un autre chantier de la Nupes : repenser l’action organisée et militante, réinventer les partis politiques, en faire des instruments de politisation et de constitution d’une majorité sociale et électorale.

    [1] Frédéric Faravel, « Élections législatives de 2022 : entre approfondissement et contradictions, une nouvelle étape de la crise démocratique », Institut Rousseau, juillet 2022.

    [2] François Ruffin, Je vous écris du front de la Somme, Paris, Les liens qui libèrent, 2022.

    [3] Olivier Schwartz, « Peut-on parler des classes populaires ? », La Vie des idées, 13 septembre 2011.

    [4] Camille Peugny, Le Déclassement, Paris, Grasset, 2009.

    [5] Nicolas Duvoux, « Il n’y plus de séparation claire entre le monde du travail et celui des prestations sociales », Le Monde, le 16 septembre 2022.

    [6] Les femmes sont-elles une minorité ? Elles sont une moitié dominée de l’humanité.

    [7] Mark Lilla, La Gauche identitaire. L’Amérique en miettes, Paris, Stock, 2018.

    [8] Christian Le Bart, L’Individualisation, Paris, Presses de Sciences Po, 2008.

    [9] Camille Peugny, Le Destin au berceau. Inégalités et reproduction sociale, Paris, Seuil, 2013.

    [10] Erik Olin Wright, Stratégies anticapitalistes pour le XXIe siècle, La Découverte, 2020.

     

    NDLR : Rémi Lefebvre a récemment publié Faut-il désespérer de la gauche ? aux Éditions Textuel.

    https://aoc.media/analyse/2022/09/27/la-gauche-toujours-a-la-recherche-de-son-peuple

    https://seenthis.net/messages/950566

    #gauche #Fabien_Roussel #Nupes #classes_populaires #précarité #minorités

    • « Contrairement à ce qu’affirme [après Lionel Jospin en 1998, ndc] Fabien Roussel, il n’y a plus de séparation claire entre le monde du travail et celui des prestations sociales », Nicolas Duvoux
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/09/14/contrairement-a-ce-qu-affirme-fabien-roussel-il-n-y-a-plus-de-separation-cla

      Le discours fracassant de Fabien Roussel opposant, lors de la Fête de L’Humanité, « la gauche du travail » à « la gauche des allocations » a créé une intense polémique. Inspirées par la rhétorique conservatrice de la critique du « cancer de l’assistanat » (Laurent Wauquiez) ou de la valorisation, symétrique et inverse, de « la France qui se lève tôt » (Nicolas Sarkozy), ces déclarations sont destinées à réarmer moralement des classes populaires laborieuses et menacées. Elles ont cependant le tort d’être fondées sur une idée fausse : contrairement à ce qu’affirme le dirigeant communiste, il n’y a plus de séparation claire entre le monde du travail et celui des prestations sociales.

      En opposant « la gauche du travail » à « la gauche des allocations [et] des minima sociaux », Fabien Roussel occulte en effet un phénomène majeur : la porosité croissante entre le monde du travail et celui de l’assistance. Masquée par les positionnements volontairement clivants et binaires des discours politiques, cette réalité est aujourd’hui l’un des traits saillants de notre organisation sociale.

      Depuis le début des années 2000, la dichotomie entre ce qui relève de l’assistance et ce qui relève du soutien au travail – notamment au travail précaire et mal rémunéré – ne tient plus. Avec la création de la prime pour l’emploi, en 2001, l’Etat a pris acte du fait que nombre de travailleurs et surtout de travailleuses modestes ne parvenaient plus à joindre les deux bouts malgré les salaires qui leur étaient versés par leurs employeurs privés ou publics : ils avaient du mal à acquitter ce que l’on appelle aujourd’hui leurs dépenses contraintes – le logement ou la facture d’électricité, par exemple.

      Profondes dynamiques

      Pour pallier cette difficulté, l’une des lignes directrices de la politique sociale française a consisté à soutenir le revenu des travailleurs modestes – ce qui a eu pour conséquence d’entremêler le monde du travail et celui des allocations [mais quel décerveleur ! la sociologie vaut ici le journalisme ndc] . En faisant de la prestation sociale un complément de salaire pour les salariés rémunérés jusqu’à un smic et demi, cette politique a peu à peu effacé la frontière entre ce qui tient du travail salarié et ce qui relève des prestations sociales. Créé en 2008, le revenu de solidarité active (RSA), qui a pérennisé les possibilités de cumul de revenus d’activité et de solidarité, et qui les a étendues à des emplois à temps très partiel, a renforcé ce phénomène.

      En apportant un complément de revenu aux salariés modestes, la prime d’activité instaurée huit ans plus tard, en 2016, a contribué, elle aussi, à nourrir ce rapprochement entre le monde du travail et celui de l’assistance. Si elle a permis de soutenir des personnes en difficulté, elle a, en concentrant l’effort de redistribution sur les moins pauvres d’entre les pauvres, institutionnalisé une perméabilité grandissante entre l’univers des salariés et celui des allocataires des prestations.

      Ces politiques publiques ont profondément modifié la réalité sociale : souvent dépeint, dans les discours politiques, comme un ensemble homogène et immobile, le monde des allocataires du RSA est aujourd’hui marqué par une forte volatilité – et une forte hétérogénéité. Selon une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques de 2021, un quart des bénéficiaires de cette prestation, qui est accusée d’entretenir une atavique culture de l’assistanat, sortent du dispositif chaque année. Cette réalité, qui entraîne un coût de gestion immense, montre que ces espaces sociaux que l’on croit figés sont en fait traversés par de profondes dynamiques.

      Ultime recours contre la misère

      Une partie significative des allocataires de cette prestation emblématique qu’est le RSA circulent en effet constamment entre l’assistance et le travail salarié, souvent dans des conditions précaires et dégradées. Pour certains, ces prestations constituent un soutien ponctuel, un ancrage pour une reconversion professionnelle ou une manière de pallier une séparation. Pour d’autres, elles sont un ultime recours, souvent de longue durée, contre la misère – raison pour laquelle les stigmatiser est aussi indécent que politiquement contre-productif. Plusieurs publics et plusieurs problématiques sociales coexistent donc dans ces dispositifs perçus à tort comme homogènes.

      C’est paradoxalement cette proximité entre le monde du travail et celui des « allocs » qui attise aujourd’hui les déclarations polémiques – et trompeuses – comme celles de Fabien Roussel. Parce que les classes populaires fragilisées sont objectivement proches des seuils d’éligibilité aux prestations sociales, [comme le savaient déjà les socialistes des années 80 et 90, ndc] elles luttent activement pour s’en démarquer : elles sont d’autant plus tentées d’adhérer au discours critique de l’assistanat que la précarité de leurs conditions de vie les rapproche de plus en plus de la « chute » redoutée dans l’assistance. C’est finalement la perméabilité de ces espaces sociaux et le risque de réversibilité des situations acquises qui constituent le soubassement social et moral de la défense acharnée de la frontière entre travail et assistance.

      Le sociologue Olivier Schwartz a documenté cette « conscience sociale triangulaire » : les ménages modestes ont aujourd’hui le sentiment d’être soumis à une double pression – l’une « venant du haut » (les classes moyennes et supérieures), l’autre « venant du bas » (les fractions précaires des classes populaires). Parce que les « privilégiés d’en bas » semblent bien traités, ils jouent le rôle de repoussoir : quand les fondements d’une vie sociale intégrée sont menacés, le rejet des « assistés » structure les comportements et la revendication d’une existence qui ressemble à celle des « autres ». Dans les classes populaires laborieuses, la mise à distance du monde de l’assistance est en fait une demande de respectabilité – et elle s’exprime d’autant plus violemment que la proximité sociale encourage la distance symbolique et morale.

      Loin des discours simplistes, le travail et la protection sont désormais entremêlés sous des formes nouvelles et complexes. Si l’on veut refonder une protection sociale qui apporte aux populations modestes et précarisées la sécurité dont elles ont besoin, il faut les affronter avec détermination – sans s’appuyer sur des idées fausses.

      #Travail #précarité #assistanat #assistance

    • jouer sur ces tension subjectives internes à un populaire fragmenté par l’économie, c’était déjà le travail politique de la gauche gestionnaire (plaignons Lefebvre...), et c’est de ce travail politique là qu’ont découlé ses « réponses sociales » au précariat (avant même celle que fut le RMI). nul besoin pour ces acteurs politiques de « désirer le fascisme » après lequel nombre d’entre eux passent leur temps à courir (à la LFI aussi) pour lui ouvrir la voie, non pas seulement au plan électoral, mais comme poison des existences et des comportements (cf. la pandémie radicalement dépolitisée, désocialisée, par le « haut » et par le « bas »). L’exemple Jospin ("je préfère une société de travail à l’assistance", assemblée nationale, janvier 1998) vient en son temps relayer les déclarations socialistes contres les OS arabes grévistes de l’automobile en 1982 (saboteurs séparatistes, comme on ne le disait pas encore, de la performance économique de l’entreprise France). Les politiciens s’affaire à casser tout front populaire qui ne soit pas strictement électoral (c’est-à-dire impuissanté).

      Les déclarations d’un Mélenchon prétendant l’inverse (façon : la force d’un gouvernement de gauche dépendra de celle des mobilisations populaires) allient réalisme (l’histoire a tranché la question à maintes reprises) et lyrisme. Faux semblant spectaculaire (le fonctionnement même de ces orgas le montrent au quotidien).

      #militants_de_l'économie #cassos

  • Lettre à sandrine rousseau
    https://blogs.mediapart.fr/jean-pierre-boudine/blog/210922/lettre-sandrine-rousseau

    Ci-après une lettre que Daniel Shapira, militant connu du POI, a envoyée à la Députée.

    Paris, le 19 septembre

    Sandrine,

    Je réagis par écrit à ton dernier message concernant Adrien Quattenens.

    Je voudrais d’abord te faire part de mon indignation profonde vis-à-vis de la véritable curée médiatique qui se déverse depuis quelques jours contre lui.

    Des millions sont pris à la gorge par l’augmentation des prix dans tous les domaines, de l’alimentation à l’énergie en passant par les transports.

    Les universités, les écoles, les hôpitaux, déjà étranglés, ne savent pas comment faire face à la hausse des prix de l’énergie.

    Des dizaines de milliers de communes sont contraintes de procéder à des coupes car étant dans l’incapacité de payer les factures d’énergie.

    Face à cette situation, la Nupes (sauf le PCF), et de nombreuses autres organisations dont le POI, ont lancé l’appel à marcher contre la vie chère le 16 octobre.

    Mais de quoi parlent les médias depuis trois jours ? De l’enterrement de la reine et de Quattenens !

    Et toi, tu n’as pas trouvé mieux que de prendre ta part dans cette curée. Tu as osé demander à Quattenens de se mettre « en retrait » de toute « parole » ou « vie » publiques, allant même jusqu’à exiger « des sanctions » contre lui.

    Mais pourquoi cette surenchère contre un camarade membre comme toi de la NUPES ? Penses-tu un instant qu’en accablant un camarade tu vas servir la cause des femmes ? Tu sais bien qui va tirer profit de ces outrances.

    Tu connais comme moi les faits.

    Céline Quattenens a déposé une main courante en demandant qu’il n’y ait aucune publicité.

    Dès que « l’affaire » est lancée publiquement, Adrien et Céline Quattenens ont publié un communiqué commun demandant « le respect de leur vie privée ».

    Ensuite, Adrien Quattenens a publié une longue lettre où il prend tout sur lui, faisant preuve comme l’a dit Jean-Luc Mélenchon de « dignité et courage ».

    Et toi, en contradiction avec le souhait commun du couple Quattenens, tu te crois obligée de participer à la meute. Ce n’est pas rendre service à Céline Quattenens que tu prétends défendre et qui a demandé avec Adrien qu’on ° « respecte sa vie privée ».

    Comme députée, j’aurais préféré te voir réagir à l’annonce de la marche du 16 octobre en appelant immédiatement à la préparer dans notre arrondissement, avec notamment la convocation d’une assemblée populaire.

    Faut-il une nouvelle fois te rappeler que tu n’es là, élue députée, que parce que Jean-Luc Mélenchon a obtenu 22% au premier tour de l’élection présidentielle et qu’il y a eu ensuite l’accord de la NUPES qui, pour donner la possibilité à chacune de ses composantes d’avoir un groupe à l’Assemblée, t’a « offert » la circonscription, gagnée grâce à l’engagement sans faille de tous les militants LFI de l’arrondissement ?

    Est-ce trop te demander que de respecter le mandat sur lequel tu as été élue, et de ne pas chercher à enfoncer un militant à l’encontre des souhaits de sa femme ?

    A te lire.

    Daniel Shapira

    #Femmes #Social #sandrine_rousseau #Céline_Quattenens #Adrien_Quattenens #Nupes #POI (Parti Ovrier.e.s Internationnal) #LFI #eelv

  • Violences sexistes et sexuelles : l’impunité est révolue, place à la relève féministe – Libération
    https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/violences-sexistes-et-sexuelles-limpunite-est-revolue-place-a-la-releve-f

    Silence, consternation, puis explosion de colère : chez les féministes, ce n’est pas une vague de dégoût qui nous a emporté·e·s après les déclarations de nombreux cadres et partis de gauche, c’est un vrai tsunami. Face à une solidarité masculine qui protège les agresseurs pullulant dans nos sphères politiques, nous appelons à une relève féministe.

    Sans vouloir être pénible, c’est un tsunami uniquement dans les milieux féministes... Parce qu’en dehors, c’est un petit peu la Bérézina. Quand je lis que Borne a eu un commentaire sur l’affaire, alors que son parti accumule les bras d’honneur à tout ce qui est féministe... je continue de hurler intérieurement, à la fois pour l’horreur que ce mépris assumé représente, mais aussi pour cette manie qu’on trouve entre nous à se déchiqueter les uns les autres sans fin. Car tu vois, les machos, chez les gauchos, on les vire, en moins de 72 heures, mais c’est pas encore suffisant. On te dit que les 72 heures, c’était déjà de trop. Et que c’était pas exprimé ceci ou cela.

    Je fais l’hypothèse que cette sorte d’acharnement (ce ne sont que des mots qui sont échangés, c’est un acharnement gentil, on est d’accord), n’est qu’un exutoire du fait de l’injustice et du mépris du camp d’en face. Mais. Bon. Là, ça a des aspects défouloir suicidaire.

    Eric Coquerel, Taha Bouhafs, et des propos insupportables tenus sur le sujet par Jean-Luc Mélenchon, leader de La France insoumise. Julien Bayou, pour lequel la commission interne d’EE-LV a été saisie pour violences psychologiques. Thomas Piketty. Puis Maxime Cochard au PCF et Benjamin Amar à la CGT, accusés de viol. Samir Elyes, du comité Adama, mis en cause pour violences physiques et psychologiques. Aujourd’hui Adrien Quatennens, visé par une main courante de son ex-compagne révélée sans l’accord de l’intéressée. A LFI, un silence de plomb de plusieurs jours. Les féministes alarmé·e·s guettent les réactions des cadres du parti qui, eux, regardent leurs pompes.

    • Des mois que les féministes doivent rappeler que les VSS s’inscrivent dans un système de prédation des femmes qui n’épargne aucun parti, aucune orga, aucune famille, aucun corps professionnel.
      https://threadreaderapp.com/thread/1572286276329672704.html

      Des mois que les féministes doivent rappeler que les VSS s’inscrivent dans un système de prédation des femmes qui n’épargne aucun parti, aucune orga, aucune famille, aucun corps professionnel.
      Des mois qu’en face on les noie de reproches pour/sans que rien ne change.
      Et aujourd’hui t’as la 1e ministre et d’autres membres de LREM qui se sont illustrées par leur impuissance dans les affaires Darmanin, Abad, Simiand, Peyrat, qui viennent leur demander des comptes ?
      L’audace ?
      Pardon mais si des affaires à droite sortent peu, c’est peut-être qu’elles sont étouffées ? Qu’elles ne ralentissent ni ne nuisent à la carrière des mis en cause avant que les féministes s’en emparent ?
      Ça devrait nous alerter un peu ?
      L’exigence d’égalité qui permet de dégager les auteurs de VSS à gauche devrait idéalement servir d’exemple aux autres partis ; en lieu et place, on a droit à des déclarations qui n’affichent aucune solidarité avec ces militantes, mais en plus les accuse de ne pas en faire assez.
      Absolument hallucinant. Je place mes espoirs et mon respect à toutes celles qui font bouger les choses.
      Plein soutien et beaucoup de courage aux féministes, ainsi qu’aux députées de 1e rang de la NUPES qui sont sous les feux de la rampe
      @ReleveFeministe

    • J’ajoute que ces députés ont des vies professionnelles intenses, avec des sollicitations dans tous les sens, les commissions, les sessions parlementaires, les sollicitations des journalistes, des administrés. Leur demander d’avoir à tous moments une réaction pertinente sur tous sujets dont ils n’ont pas tous les tenants et aboutissants, ce n’est pas raisonnable. C’est du pur harcèlement, et quand certains supposent que la LFI c’est le PC de Staline, hypercentralisé et hypercontrôlé, je crois qu’ils se foutent le doigt dans l’oeil. On en a au contraire une nouvelle démonstration de l’absolu opposé. Ils ont un mal fou à se mettre d’accord les uns les autres sur les bons éléments de langage, et pour ma part, je trouve ça plus rassurant que les robots LREM/Renaissance. Ceci dit, à cause de ça, on se retrouve avec certains députés LFI qui comme le premier Aliot venu ne cessent de réclamer la réintégration des soignants-crétins antivax-anti-tout...

      Mais oui, il faudrait que ces organisations soient en mesure de former leurs cadres sur ces sujets. Mais... Exactement comme ce n’est pas à l’école qu’on doit t’apprendre à dire merci... ce n’est pas aux partis à apprendre aux mâles de ne plus se comporter en patriarches... c’est à la société toute entière de montrer l’exemple. Et c’est bien la difficulté.

      Pour être à ces niveaux de militance et de pouvoir, il faut un tempérament particulier. Et hélas, la sélection se fait sur des traits comportementaux toxiques. Etre « charismatique », il doit forcément y avoir des lectures à ce sujet, mais ce n’est pas forcément être respectueux des consentements et tout et tout. etc...

    • Sur les jeunes, c’est pas gagné non plus avec — entre autres — la domination de la porn culture qui fait que les gamines se sentent obligées de pratiquer la sodomie, ce genre de trucs…

      Ce serait une erreur de limiter ça à des questions générationnelles.

      Tu peux éduquer autant que tu veux, tant que l’exemple ne vient pas d’en haut, on n’a pas sorti le cul des ronces.

      Et puis, renoncer à la domination masculine, c’est renoncer à la masse incroyable de privilèges qui vont avec et quand la société se durcit sous les contraintes des prédateurs économiques, ce n’est pas le moment de lâcher le moindre avantage. Les féministes 1.0 n’avaient de cesse de le rabâcher  : le moindre retournement de conjoncture s’essuie immédiatement les pompes sur le dos des femmes.

    • En politique, dans l’entreprise, les ONG, les assoces, les medias, le pouvoir se conquiert dans et par la violence, constitutive de tous les process de domination. Ce qui est parfaitement compatible avec les valeurs dites « de droite ». A gauche les mêmes processus sont en cours, mais sont totalement antagoniques avec les valeurs officiellement revendiquées. Donc ça implose, d’où le tableau actuel. Entièrement d’accord avec BigGrizzly et Olivier sur la « lessiveuse » que constitue désormais le maintien d’une position de pouvoir. Et là c’est un impensé colossal...

    • Caroline de Haas : cher J-LM,

      Tes prises de parole et celles de plusieurs personnes de ton entourage ont été une déflagration.

      Elles ont envoyé un message à toutes les #femmes qui ont été giflées : « c’est plus compliqué, vous comprenez ».

      Elles ont envoyé – que tu le veuilles ou non - un message à tous les hommes qui ont giflé : ils sont dignes et tu leur envoies ton affection.

      Elles ont envoyé enfin un message aux militantes féministes : vous n’êtes pas grand-chose.

      Tu le sais : la parole publique est normative. Quand un homme ou une femme politique prend la parole, cela cadre, renforce ou détruit. Ces derniers jours, tes déclarations ont abîmé le discours politique sur les #violences_sexuelles que nous avons construit, développé, structuré ces dernières années.

      Tu as dit que tu pouvais faire mieux. Il faudra. Il y aura d’autres histoires de violences dans les semaines, mois ou années qui viennent. Comment je le sais ? Parce que les #violences_sexistes et sexuelles sont massives, structurelles, présentes partout. Il y a d’autres victimes qui prendront la parole. Et donc d’autres personnes mises en cause.

      Tu parles beaucoup depuis quelques jours de « principes stables », de règles. Ces principes et ces règles existent lorsque l’on prend la parole sur les violences sexistes et sexuelles. Tu les as bafoués.

      #LFI #Nupes #Jean-Luc_Mélenchon #féminisme #féministes #gauche

    • Ce qui se passe aujourd’hui est un révélateur du fait que #MeToo, dont nous venons de fêter le cinquième anniversaire, n’a pas vraiment eu d’impact sur la réalité du monde #politique, pour ne parler que de celui-ci. Certains #hommes_politiques ont été inquiétés, plus rarement condamnés ; des hommes qui ont d’ailleurs souvent été soutenus par le président Macron. En réalité, la fenêtre ouverte par #MeToo s’est très vite refermée. Nous vivons un moment de #backlash féministe [1].

      #Julien_Bayou #EELV et hop ! #Libération plus haut qu’Roudinesco !

  • AMFIS 2022 : MÉLENCHON EN RETRAIT, PAS EN RETRAITE
    https://www.blast-info.fr/emissions/2022/amfis-2022-melenchon-en-retrait-pas-en-retraite-m7hnK0A3RCqEtykNxFVlJA

    Du 25 au 28 août 2022, l’Union populaire organisait ses université d’été à Valence. Force motrice de la #NUPES avec ses 75 députés le mouvement insoumis veut étendre l’alliance aux prochaines élections. Mais comme pour ses partenaires de la nupes ces…

    #Jean-Luc_Mélenchon #Union_Populaire
    https://static.blast-info.fr/stories/2022/thumb_story_list-amfis-2022-melenchon-en-retrait-pas-en-retraite-m