Le produit c’est l’équipe - OCTO Talks !
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#management #équipe #logiciel #softwareengineering #culture #stratégie #exécution #autonomie #apprentissage
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Sans titre
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#GRK0142 #Autonomies #Société #Anarchisme #JuanGAMERO #Multilang
VIVIR LA UTOPIA
Juan Gamero (1997)
VIVRE L’UTOPIE
▻https://www.youtube.com/watch?v=uK4JB5F3zBs
LIVING UTOPIA
▻https://www.youtube.com/watch?v=jPl_Y3Qdb7Y
VIVIR LA UTOPIA
▻https://www.youtube.com/watch?v=-uSIYJxknS4
DIE UTOPIE
Guerre en #Ukraine : l’Europe de la défense contre le non-alignement ?
▻https://lvsl.fr/guerre-en-ukraine-leurope-de-la-defense-contre-le-non-alignement
Suite à l’altercation entre Donald #Trump et Volodymyr #Zelensky, l’Europe découvre son impuissance après des décennies de dépendance à l’égard des États-Unis. Dans cet extrait, William Bouchardon, secrétaire de rédaction du Vent Se Lève, revient sur les raisons de l’abandon de l’Ukraine par Donald Trump, l’inféodation de l’Europe à Washington et les pistes pour en […]
#Conflit_ukrainien_:_le_grand_retour_du_militarisme #International #Autonomie_stratégique_européenne #Défense_européenne #Europe_de_la_défense #Militarisme #Russie
Appel à la constitution d’un réseau d’action collective dans la Vallée de la Drôme
▻https://ricochets.cc/Appel-a-la-constitution-d-un-reseau-d-action-collective-dans-la-Vallee-de-
Et si l’on avait besoin de changer de stratégie, se mettre en mouvement pour, plutôt que lutter contre. Et si l’on se mobilisait à côté de chez nous dans la #Vallée_de_la_Drôme plutôt que de suivre ce qui se passe dans les grandes villes. Le 1er octobre, la plupart des syndicats ont appelé à la grève et à des grandes manifestations pour « exiger l’augmentation des pensions et des salaires, un Smic à 2000 euros et l’indexation des salaires sur l’inflation, [...] la fin des inégalités entre (...) #Les_Articles
/ #Aouste_sur_Sye, Vallée de la Drôme, #Autonomie_et_autogestion
L’IA, junk food de la pensée
▻https://academia.hypotheses.org/60133
par Christophe Cailleaux et Amélie Hart, enseignant·es en histoire-géographie dans le secondaire et membres du groupe numérique du SNES-FSU. L’argument le plus utilisé pour justifier l’imposition de l’intelligence artificielle (IA) dans l’éducation est le déjà-là. Dans un récent entretien donné … Continuer la lecture →
un extrait :
"L’imposture est immense. Le court-circuit proposé est une négation pure et simple de ce que sont profondément les apprentissages : des chemins, des processus faits de compréhension, de conceptualisation, de prise de conscience, de « procéduralisation ». En prétendant nous faire gagner du temps, les usages actuellement majoritaires et promus des IA nous privent du chemin, nous privent donc de la possibilité réelle d’apprendre, d’accéder à toute forme d’autonomie au sens kantien du terme".
#enseignement #IA #intelligence_artificielle #junk_food #imposture #ESR #arguments #apprentissage #compréhension #conceptualisation #procéduralisation #autonomie #pensée #émancipation #principe_de_précaution #précaution #éducation
Les valeurs de l’école
▻https://laviedesidees.fr/Guillaume-Durieux-Faut-il-en-finir-avec-l-ecole
L’école est obligatoire et elle est pleinement justifiée à l’être. L’autorité éducative n’est nullement une atteinte à la liberté, si elle s’attache à développer les capacités, plurielles, des élèves.
#Société #libéralisme #école #autonomie
▻https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20250210_ecole.pdf
Faut-il faire feu de tout bois ? une critique des soulèvements de la terre pour ne pas renoncer à une position autonome - La Grappe
▻https://lagrappe.info/?Faut-il-faire-feu-de-tout-bois-une-critique-des-soulevements-de-la-terre
Une autre voix a donc pu exister, comme nous en a donné l’exemple du mouvement des GJ tel qu’on a pu le vivre, mais cette voix s’est perdue dans la répression et la recomposition des mouvements suivants par les organisations de gauche, sabordant l’héritage récent. Aujourd’hui, on constate une omniprésence des soulèvements de la terre comme organisation centralisant nivelant les luttes locales et imposant, à grand coup de spectacle marketing, un discours écologique se départant de l’analyse de conditions matérielles. Mais cette dépendance n’est pas nouvelle, et elle peut donc être réfléchie. Par des assemblées qui partent de ce qui nous touche politiquement, en écrivant nos propres textes ou au moins en essayant de créer d’autres moments pour se départir d’une stratégie politique hégémonique, et en ne déléguant pas l’antirep et le récit de ce dans quoi on s’engage. L’enjeu est donc de faire exister une position autonome lorsque celle-ci est récupérée pour son esthétique et ses pratiques. De créer du lien dans nos propres espaces là où la centralité des SdT s’impose même dans le besoin de sociabilité. De s’essayer à un imaginaire et prendre acte de ses conséquences lorsque la radicalité n’est utilisée que comme composante d’une pression en vue d’un dialogue avec l’état.
#Sdt #Sdlt #Soulèvement_de_la_terre #Gilets_jaunes #autonomie #luttes_sociales #radicalité #débat
Le Moulin Urbain
▻https://ricochets.cc/Le-Moulin-Urbain-8152.html
Le Moulin Urbain c’est un tiers-lieu nourricier qui oeuvre pour une démocratie alimentaire, pour rendre accessible à toustes une alimentation saine, locale et durable et qui a pour but de faire des liens entre monde agricole/paysan et habitant-es des villes. #Les_Articles
/ #Démocratie_locale, #Agriculture, #Agriculture_biologique, #Ecologie, #Valence, Démocratie directe, communes libres..., #Autonomie_et_autogestion
#Démocratie_directe,_communes_libres...
La ruche
Devenue veuve pendant la #guerre_du_Kosovo, une jeune mère veut se lancer dans l’artisanat local. Mais elle se heurte aux mentalités des hommes de son village et doit se battre pour sa liberté... Un premier film d’émancipation âpre et frondeur.
Fahrije n’a plus de nouvelles de son mari, porté disparu depuis la fin de la guerre du Kosovo en 1999. Seule avec ses deux enfants et son beau-père, elle n’a que ses quelques ruches pour subvenir aux besoins de sa famille. Elle décide de se lancer dans une fabrique artisanale d’ajvar, une spécialité locale, et propose à d’autres veuves voisines de l’accompagner dans son projet. Mais dans son village reculé aux traditions patriarcales étouffantes, les femmes qui veulent s’émanciper sont considérées comme des moins que rien. Fahrije ne se laisse pas impressionner par l’hostilité sournoise des habitants et décide de continuer coûte que coûte...
Contre la domination
Ce premier film de Blerta Basholli s’inspire de l’histoire vraie de Fahrije Hoti, une Albanaise kosovare endeuillée après le massacre perpétré par les forces serbes dans le village de Krushë e Madhe, en mars 1999. La jeune femme avait pris l’initiative d’une structure collective avec ses voisines, défiant alors le qu’en-dira-t-on et les ragots. Parfaitement incarné par Yllka Gashi, son personnage impressionne par sa détermination d’airain et sa colère froide, comme renforcées par sa tragédie personnelle qui lui impose de ne jamais s’effondrer – du moins aux yeux des autres. Autour d’elle, les hommes aux mentalités rétrogrades et formatés par des règles tacites qui assurent leur domination n’agissent jamais frontalement mais toujours dans son dos, ou en son absence. Âpre et sobre, une œuvre à l’os, et l’histoire d’une combattante qui se reconstruit et s’émancipe dans le même mouvement.
▻https://www.arte.tv/fr/videos/114148-000-A/la-ruche
#film
#Kosovo #ajvar #femmes #sororité #indépendance #autonomie #patriarcat #massacre #disparus #identification #veuves #Fahrije_Hoti #massacre #Krushë_e_Madhe #Velika_Kruša
Ralentir la traduction ?
La #traduction_automatique n’a pas été conçue à des fins professionnelles, mais pour produire une traduction moins chère et suffisante. C’est-à-dire, une ubérisation.
Dans un passionnant article pour la revue Traduire (▻https://journals.openedition.org/traduire/2869), la traductrice indépendante Laura Hurot explique comment le secteur de la traduction a changé ces dernières années, sous la forme d’une ubérisation silencieuse.
Nombre d’agences de traduction imposent de travailler sur des plateformes dotées d’un système de #chronométrage intégré qui évalue la #productivité des traductrices et traducteurs. Mais cette #accélération n’affecte pas seulement la phase traductionnelle : des agences recourent également à des systèmes de #révision et de #contrôle_qualité en partie automatisés reposant sur des outils de #catégorisation des erreurs. Ces changements conduisent à une accélération de la productivité et à une perte d’#autonomie, des #savoir-faire et du #bien-être des traducteurs indépendants plateformisés. D’ailleurs, on ne parle plus de traduction, mais de #post-édition, pour désigner une #correction de traduction automatique, dont la conséquence première est de lisser les #tarifs de traduction vers le bas.
Dans un article plus récent de la même revue, le collectif en chair et en os, qui défend une traduction humaine contre la généralisation des machines, souligne que dans l’édition, la traduction automatique touche d’abord certains genres littéraires dont la langue n’est pas plus facile à prendre en charge par la machine, mais des genres qui sont périphériques dans la hiérarchie culturelle et où la #précarité est depuis longtemps plus forte (les secteurs de la romance, des livres pratiques, des livres pour les jeunes ou des sciences humaines sociales sont également des secteurs où les rémunérations sont moindres et les statuts plus précaires… et ils se sont précarisés avec la forte #féminisation du secteur depuis les années 80). Et les auteurs de rappeler qu’“un outil développé puis déployé à des fins d’économie n’est pas qu’un outil : il est l’élément d’un système”. Et de rappeler que la traduction automatique n’a pas été conçue à des fins professionnelles mais pour produire une traduction moins chère et suffisante. Pour les acteurs de la tech, traduire un texte consiste en effet à le transposer en miroir, dans une vision purement mathématique, en remplaçant simplement un mot par un autre mot, même si désormais ces agencements sont largement statistiques. Ce n’est pourtant pas si simple, surtout quand les textes sont complexes et les langues rares, comme le pointent les limites à l’utilisation croissante d’outils de traduction automatiques pour accomplir des tâches trop complexes pour eux, comme pour remplir des formulaires de demandes d’asiles sans maîtrise de la langue, conduisant à des erreurs multiples et aux rejets massives des demandes.
Il n’y a pas que la traduction depuis des langues rares qui se révèle complexe, dans leur numéro de décembre, les Cahiers du Cinéma revenaient, à la suite d’une tribune de l’Association des traducteurs et adaptateurs de l’audiovisuel (Ataa), sur la perte de qualité des #sous-titres des films, trop souvent réalisés automatiquement. Le problème n’est pas seulement économique et lié au fait que le sous-titrage ou le #doublage viennent en bout de chaîne de la production, qui échappe souvent à la production, que de savoir à qui elle incombe : producteur, distributeur, diffuseur… Un conflit de responsabilité qui permet de justifier la perte de qualité. Le plus fascinant pourtant est de constater combien la traduction automatique échoue sur des phrases assez simples, même depuis l’anglais. Ainsi cet « How’s my room ? » traduit par « Comment va ma chambre ? » au lieu de « Où en est ma chambre ?« , nous montrant toutes les limites de l’approche de la traduction statistique, qui se révèle bien moins performante qu’on ne le pense souvent.
L’observatoire de la traduction automatique (▻https://www.atlas-citl.org/lobservatoire-de-la-traduction-automatique) rappelait récemment que sa tribune de 2023 demandant la transparence réelle des données d’entraînements de l’#IA_générative, la possibilité de refuser que le travail de traduction serve à l’entraînement des machines qui détruisent le métier, que les aides publiques soient exclusivement réservées aux créations humaines ou que les produits culturels créés avec de l’IA soient obligatoirement signalés… n’avait toujours reçu aucune réponse des autorités.
Signalons enfin que le 10e numéro de la revue Contrepoint, la revue du Conseil européen des associations de traducteurs littéraires, est entièrement consacré à la question de la traduction sous IA. Pour Damien Hansen, qui rappelle que la traduction automatique reste incapable de comprendre le texte, “le problème n’est pas tant l’outil en soi que le fait qu’on l’impose aux professionnels et qu’on l’emploie pour des raisons purement économiques”. Plutôt que de venir aider et soutenir le traducteur, la traduction automatique est produite pour le contraindre voire le faire disparaître. L’utilisation de l’IA comme outil de contrôle montre à nouveau que leur orientation vers des outils de contrainte plutôt que d’assistance, contrairement à ce qui nous est asséné, risque de devenir une limite forte à son développement.
Dans son article, Laura Hurot, rappelle, à la suite du livre du spécialiste de la cognition, Olivier Houdé, L’intelligence humaine n’est pas un algorithme (Odile Jacob, 2019), que la clé de l’intelligence réside certainement bien plus dans le #ralentissement de la pensée plutôt que dans son accélération. A l’heure où la #vitesse est une idole indétrônable, il faudrait pouvoir mieux mesurer ce qu’elle nous fait perdre.
▻https://danslesalgorithmes.net/2025/01/16/ralentir-la-traduction
#traduction #AI #IA #intelligence_artificielle #ubérisation #travail #conditions_de_travail #automatisation
via @reka
« Maintenant, je mange à ma faim », à la #cantine, l’assiette unique ravit les collégiens et permet d’éviter le gaspillage alimentaire
▻https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/nord-0/maintenant-je-mange-a-ma-faim-a-la-cantine-l-assiette-u
Le principe est simple. Fini le plateau avec entrée, plat et dessert. Chaque élève a droit à une assiette vide, qu’il remplit lui-même, autant de fois qu’il le souhaite... à condition de la terminer. Et pour éviter que les #enfants ne soient tentés de se servir uniquement en pâtes ou en frites, le personnel veille au grain.
[...]
« Par contre, on ne les oblige jamais. Ils ont assez d’obligations toute la journée, de devoir rester assis en cours, en train d’écrire. Ici, non. Je veux qu’ils soient libres de choisir ce qu’ils veulent. De se servir sans obligation, mais en #autonomie. Pour éviter le gaspillage, on goûte un peu, on va à table, on aime, on se relève et on va se servir plusieurs fois. »
[...]
Autre astuce pour éviter le #gâchis, mettre à disposition des presse-agrumes et des outils pour peler et couper les pommes. « Vous imaginez ouvrir une orange ou découper une pomme avec un couteau de cantine ? Interroge très justement Olivier. C’est impossible. Et je ne vous parle pas de croquer dedans, avec les appareils dentaires... Avec cet outil, hop, on a huit morceaux et comme ils sont plusieurs à table, ils partagent et tout est consommé, au lieu de voir comme avant des dizaines de kilos de pommes partir à la poubelle. »
Contrairement aux idées reçues, c’est fluide et moins bruyant qu’un service classique. Les enfants, qui se sentent responsabilisés, sont ravis. Chacun est libre de ne pas mélanger les aliments ou de manger sans sauce. D’ailleurs, Eva a pris « des pâtes nature avec des légumes et un peu de salade », juste la quantité qu’elle souhaitait. Face à elle, sa copine Mathilde reconnaît qu’elle gaspille « moins qu’avant ». « Quand on était servis, ils mettaient la quantité qu’ils voulaient et si on n’aimait pas, on jetait plus qu’aujourd’hui. »
[...]
Dans ce restaurant scolaire, avant l’assiette unique, 30 à 40 kilos de nourriture étaient jetés chaque jour. Cette quantité a été divisée par 10. "J’ai pu prendre les quantités que je voulais et j’ai tout mangé, au moins je ne gaspille rien et c’est écolo.", se réjouit une collégienne qui, arrivée au stand du tri, n’a rien jeté du tout.
[...]
« La cerise sur le gâteau, annonce Michel Morello, le principal du #collège Schaffner, c’est qu’au lieu de jeter la nourriture, on a des restes, qui vont passer dans notre cellule de refroidissement et pourront être resservis plus tard. Toutes les économies faites permettent de continuer notre travail sur le circuit court puisque comme dans tous les collèges du Nord, ici, on mange bio et local. »
Tout l’argent économisé est réinvesti pour le bien-être des élèves, dans des décorations, des animations et des repas à thème. Bref, une initiative 100% gagnante.
Correspondances Paysannes : un bulletin pour donner de l’écho aux voix paysannes
▻https://ricochets.cc/Correspondances-Paysannes-un-bulletin-pour-donner-de-l-echo-aux-voix-paysa
Sortie du Bulletin n°0 de Correspondances Paysannes, un réseau et un bulletin pour donner de l’écho aux voix paysannes et nourrir des liens par-delà les frontières du monde agricole. L’année dernière, un mouvement agricole historique a balayé toute l’Europe. Partout, manifs, blocages et actions directes ont exprimé la colère agricole. En France, ce mouvement - parti de la base - a été préempté par la FNSEA et la Coordination Rurale. Mais derrière leurs grands discours, qu’ont-elles (...) #Les_Articles
Vivre sobrement
▻https://laviedesidees.fr/Vivre-sobrement
Mobilisant les ressources de l’ethnocomptabilité, G. Pruvost mène une enquête stimulante sur le mode de vie “alternatif” en milieu rural.
#Société #solidarité #autonomie #alimentation
▻https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20241129_pruvost.pdf
L’autrice affirme que l’#ethnocomptabilité est une « méthode d’investigation écologique par définition », car « les interactions n’y sont pas étudiées isolément, elles sont resituées dans tout un milieu » (p.476).
[...] Les tableaux servent à comptabiliser l’ensemble des dépenses et à les comparer à des prix que l’on retrouve dans le système de production-consommation « conventionnel » afin de montrer, très concrètement, la viabilité d’un mode de vie alternatif. Celui-ci demande en effet moins d’apports financiers que l’achat d’une maison en dur et d’une installation plus classique en milieu rural, car il se fonde aussi sur de la récupération, des dons, du troc… Cette comptabilité aboutit à un schéma général de l’ensemble des échanges de la maisonnée (p. 342-343).
[...] l’ouvrage nuance les a priori sur les origines sociales des alternatifs. Le groupe de Valondes (une cinquantaine de personnes) offre une hétérogénéité sociale relativement importante et la plupart de ses membres sont issus de milieux #ruraux et souvent de la région, n’ayant donc pas un rapport « hors-sol » au territoire, comme le laisse communément penser le stéréotype des « néo-ruraux » écologistes. L’autrice conteste l’idée que l’engagement de ces #alternatifs viendrait d’un déclassement, soulignant que cet #engagement n’est pas provoqué par une impossibilité d’ascension sociale, mais plutôt par un refus de celle-ci et par une « commune adhésion au monde des alternatives » (p. 360). Leur parcours résidentiel et leurs origines géographiques sont déterminants pour comprendre leur engagement : ce sont soit des « enfants du pays », soit des enfants « de bricolos ruraux », ou encore des « touches à tout » (p. 361).
Leurs engagements sont aussi influencés par 1) une socialisation familiale à travers une éducation religieuse et/ou une pratique associative ; 2) l’expérience d’un voyage formateur hors de l’Europe.
Le mode de vie alternatif ne signifie pas l’isolement par rapport au reste du territoire. De fait, les actions quotidiennes de la maisonnée de Myriam et Florian se structurent à trois échelles distinctes. La maisonnée concentre au quotidien « la mise en jeu des principes de justice et d’égalité » pour ses membres humains et non-humains (p. 355). Aux échelles régionale et intercommunale, Myriam et Florian participent à un « maillage [de] #dynamiques_locales (p. 356) et construisent un réseau d’interdépendances avec d’autres alternatifs de la région, avec les agriculteurs bio voisins et en participant à des groupes professionnels locaux. À une échelle plus vaste, ils participent à des #mouvements_sociaux ayant une résonnance nationale, par exemple à la défense de la ZAD de Notre Dame des Landes.
La montagna sola. Gli ezidi e l’autonomia democratica di Şengal
Gli ezidi sono diventati noti a livello internazionale dopo il massacro subito dall’Isis nell’agosto del 2014. Un popolo di cui si è sempre saputo pochissimo – anche per l’assenza di testi scritti dovuta a un ferreo ricorso alla tradizione orale – è stato preso come esempio della brutalità dello Stato islamico e usato per giustificare l’intervento militare occidentale. Relegando gli ezidi al ruolo di vittime senza speranza né capacità di pensiero politico. Questo libro ne ricostruisce la storia millenaria, la cultura e la religione, e ne riporta la voce diretta raccolta dalle autrici nei loro viaggi a Şengal, di cui uno compiuto insieme a Zerocalcare, autore dell’illustrazione in copertina.
Şengal è l’unica montagna che si staglia nella vasta piana di Ninive, al confine con Siria e Turchia. In Iraq la chiamano «la montagna sola», come solo è sempre stato il popolo ezida che la abita, società divenuta introversa a seguito delle numerose persecuzioni subite. Dalla loro resistenza contro l’Isis e dalla liberazione di Şengal, grazie all’aiuto del Partito dei lavoratori del Kurdistan e delle unità curde del Rojava, è nata un’esperienza di autogoverno ispirata al confederalismo democratico, ancora in fieri e minacciata dalle stesse forze che nel 2014 permisero il massacro.
Sulla montagna sola si respira la voglia di una vita finalmente libera dalla paura insieme all’entusiasmo di chi ha preso in mano le redini del proprio destino. Una popolazione chiusa al mondo esterno, conservatrice e legata alle proprie pratiche ha saputo costruire una forma di autogestione del proprio territorio secondo un paradigma estremamente moderno e allo stesso tempo adattabile alle peculiari e antiche caratteristiche dei popoli mediorientali – perché è da lì che trae origine e ispirazione.
►https://edizionialegre.it/product/la-montagna-sola
#montagne #Sengal #autonomie_démocratique
#livre #bande-dessinée #Yézidis
cité ici:
▻https://seenthis.net/messages/1084385#message1084391
Le numéro 67 de la revue #Nunatak (version italophone)
Je mettrai ci-dessous des mots-clés et citations des articles...
–-----
métaliste des numéros recensés sur seenthis:
►https://seenthis.net/messages/969908
Il monte solitario e la democrazia contro lo Stato. Omaggio a Berîvan Şengal
Citations:
«Sulla montagna liberata dalla guerriglia le frontiere sono di fatto abolite permettendo ai curdi e alle curde di ritrovare l’unità spezzata dai confini statali. Anche in questo sta la centralità delle montagne: non solo rifugio e retrovia tattico per la guerriglia, ma anche laboratorio di una nuova società, territorio libero dove sperimentare fin d’ora una vita libera dallo Stato, dal denaro, dalle imposizioni del capitalismo e del patriarcato.»
(p.9)
#Irak #Mont_Sengal #Yézidis #Jabal_Waid #Berivan #révolution #PKK #auto-gestion #Etat #ISIS #Etat_islamique #génocide #résistance #lutte #femmes #monts_Qandil #Kurdistan #montagne #guérilla #Daesh #Rojava #Abdullah_Öcalan #confédéralisme_démocratique #Traité_de_Lausanne #murs #barrières_frontalières #Autonomie_démocratique #Accord_de_Sinjar #Baath #Saddam_Hussein #massacre #Génocide_kurde #Anfal #arabisation #islamisation #KDP #exil #réfugiés #résistance_armée #auto-gouvernement #Etat-nation
voir aussi:
La montagna sola. Gli ezidi e l’autonomia democratica di Şengal
“#Water_grabbing”. Il caso della #Valle_Stura
#eau #trafic #Demonte #eau_en_bouteilles #Sant'Anna #Fonti_di_Vinadio #Cuneo #ACDA #eau_potable #infrastructure #pertes #changement_climatique #ressources_hydriques #extractivisme #acqua_Sant'Anna #économie #travail #business #Stura #élevage #agriculture #agriculture_intensive #PNRR #spéculation #servizio_idrico_integrato
Scalpellini di #Clivio. Una storia sovversiva dal Vermont alle Prealpi lombarde
#Carlo_Restelli #tailleurs_de_pierre #anarchisme #Rockland #Maine #émigration #Valceresio #mines #Barre (#Vermont) #mortalité #travail #conditions_de_travail #Luigi_Galleani #socialisme #Ettore_Molinari #Elio_Corti #Scuola_di_Clivio #école #Scuola_Moderna_Razionalista #Francisco_Ferrer #Luigi_Molinari #Francesco_Ghezzi #Cusano_Milanino #Suisse #Zurich #bombes_de_Zurich #bombe_di_Zurigo #Luigi_Bertoni #Eugenio_Giuseppe_Macchi
ps. j’ai créé une page wiki (en italien) de Carlo Restelli, mais je ne sais pas si elle va être supprimée:
▻https://it.wikipedia.org/wiki/Carlo_Restelli
Nucleare e militare. Una rete « mare » e « monti »
#Kein_BBT - No TAV. Aggiornamento della lotta contro il #TAV in #Trentino
Je veux démissionner et je suis en cours de période d’essai |France Travail
▻https://www.francetravail.fr/candidat/mes-droits-aux-aides-et-allocati/a-chaque-situation-son-allocatio/quelle-est-ma-situation-professi/je-perds-ou-je-quitte-un-emploi/je-veux-demissionner-et-je-suis.html
La période d’essai est celle pendant laquelle les deux parties d’un contrat de travail (employeur et salarié) peuvent rompre le contrat, sans avoir à en donner la raison, ni dédommager l’autre partie.
La rupture de la #période_d’essai par le salarié s’apparente à une démission.
Si vous rompez votre contrat de travail durant la période d’essai, vous n’aurez donc pas le droit à l’allocation #chômage.
Il ne reste qu’une voie : contraindre l’employeur à rompre la période d’essai.
Et non ce n’est pas une bonne idée de contraindre l’employeur à rompre sa période d’essai ni même de la saboter volontairement, autant ne pas y aller. D’autant que si la rupture est à l’initiative de l’employeur, c’est wallou aussi ! C’est arrivé à ma fille avec un sous-traitant pour Airbus, il y a quelques années. Aucun droits au chômage, direction le RSA à 27 ans et retour chez sa mère. On en reparle parfois et elle a encore la rage de s’être fait traiter comme une merde. Maintenant elle est en CDI et elle ne sait toujours pas comment démissionner sans y laisser des plumes. Après les dernières législatives ; elle s’est fait une promesse, ne plus jamais voter et ne plus jamais signer de CDI.
#General_Strike
Oui, pour avoir droit au chômage lors d’une rupture de la période d’essai par l’employeur, il y a des conditions restrictives
Je suis salarié et l’employeur vient de mettre fin à ma période d’essai : quelles indemnités chômage après en cas de rupture ?
▻https://www.juritravail.com/Actualite/rupture-de-la-periode-d-essai-comment-toucher-le-chomage/Id/286704#:~:text=droits%20au%20chômage.-,Si%20je%20suis%20à%20l'initiativ.
Fin de la période d’essai à l’initiative de l’employeur dans les 65 premiers jours de travail
La rupture du précédent contrat de travail n’est pas une démission
Lorsque l’employeur met fin à votre période d’essai, vous avez droit au chômage si votre précédente perte d’emploi n’est pas consécutive à une démission, sous réserve de remplir les conditions d’affiliation, d’âge, d’aptitude à l’emploi, etc.
🔍 À lire sur le sujet : Démission et droit au chômage : quelles sont les règles ?
La rupture du précédent contrat de travail est une démission
Lorsque votre précédente perte d’emploi est consécutive à une démission d’un CDI et qu’il est mis fin à la période d’essai avant 65 jours, vous ne pouvez pas, en principe, toucher le chômage puisque le demandeur doit justifier d’une période de 65 jours travaillés (ou 455 heures travaillées) depuis qu’il a démissionné pour avoir droit au chômage (4).
Toutefois, si vous avez démissionné d’un emploi occupé pendant 3 ans en vue de reprendre une activité salariée à durée indéterminée (CDI) qui s’est concrétisée par une embauche effective, vous pouvez prétendre aux allocations chômage dès lors que l’employeur met fin au contrat dans les 65 premiers jours travaillés (5).
📌 Exemple :
Gabriel a démissionné de son emploi précédent qu’il occupait depuis 2 ans, pour un CDI. Malheureusement, son nouvel employeur met fin à sa période d’essai après seulement 45 jours. Dans cette situation, Gabriel ne sera pas éligible aux allocations chômage, car il n’a pas atteint le seuil requis de 65 jours de travail depuis sa dernière démission et il ne justifie pas d’une durée d’affiliation de 3 ans continus lors de sa précédente démission.
Fin de la période d’essai à l’initiative de l’employeur après les 65 premiers jours de travail
Si la rupture de la période d’essai intervient au-delà des 65 premiers jours de travail : peu importent les circonstances de la précédente rupture, dès lors que vous justifiez des conditions d’affiliation, d’âge, d’aptitude à l’emploi, etc., vous pouvez prétendre à l’ouverture de vos droits au chômage.
Pour ce qui est d’en finir avec un CDI, si le patron refuse une rupture conventionnelle, se souvenir que le licenciement pour faute grave ouvre droit au chômage, mais se paie de l’absence d’indemnité de licenciement.
▻https://www.l-expert-comptable.com/a/37815-le-licenciement-pour-faute-grave-ouvre-droit-aux-allocatio.
C’est bien ça @colporteur dans son cas elle n’avait pas plus de 3 ans d’ancienneté chez son ancien employeur Airbus Nantes (toujours avec un prestataire). Pour celui de St-Nazaire avec une autre boite de conseil en ingénierie et logistique mais toujours pour Airbus. Les conséquences de la rupture de sa période d’essai lui a fait l’effet d’une douche glaciale et vraiment injuste. Je lui ai transmis ton dernier lien expert-comptable elle est au courant car cette fois-ci les syndicats sur le site sont un peu plus compétent que ceux d’Airbus. Mais elle n’a pas l’intention de s’asseoir sur 10 000 balles d’indemnité. Faut pas leur faire de cadeaux à ces cons là. Et moi, son père je lui déconseille de pointer au chômage parce que si tout le monde démissionne. Qui c’est qui va payer mon minima social ?
▻https://www.cnt-f.org/spip.php?article2223
#la_grande_démission
Un ou des arrêts de travail payés 10 000 balles ou plus au total, en y adjoignant perruque et prise sur le tas, peuvent peut-être, avant la faute grave et aux vues de règles en vigueur défavorables, constituer un palliatif acceptable ? [edit mais je ne suis pas à sa place et ces indications peuvent ne lui être d’aucun usage]
(tout respect pour ses militants mis à part, le friotisme de la CNT et sa fétichisation de la cotisation achèvent de ridiculiser ce groupe politique).
(je me souviens de mon premier emploi déclaré, pour un machin atroce, qui avait valu aux patrons qui me payaient très ordinairement des pertes en nature d’une valeur largement supérieure au salaire, autant de biens prestement redistribués)
Dans le cas des périodes d’essai, c’était mieux avant puisque s’en faire virer pouvait permettre d’ouvrir droit au chômage malgré une démission « non légitime » antérieure plus rapidement qu’en passant quatre mois à faire, sans alloc, activement le candidat...
les 10 000 boules ce serait ses indemnités de licenciement au cas où elle trouve une conciliation favorable avec son employeur. Elle n’a qu’un salaire à 4 chiffres. à défaut de perruque et de prise sur le tas, en tant que prestataire, elle a toujours droit au télétravail 3 jours/semaine au contraire des effectifs permanents du chantier naval. Pour elleux le télétravail post-covid s’est réduit comme peau de chagrin. Le télétravail à St Naze c’est pas mal, les plages sont à proximité.
La Mala, un gang à nous. La mue du mouvement lycéen
▻https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/l-experience/la-mala-un-gang-a-nous-la-mue-du-mouvement-lyceen-6585300
La Mala est un mouvement lycéen autonome qui s’est constitué lors de la contestation de la réforme des retraites et alors qu’en parallèle, le gouvernement annonçait mettre en place le SNU (Service National Universel), provoquant une grande colère parmi elles et eux : "comme si ce système sélectif et douteux qu’est Parcoursup ne suffisait pas, maintenant ils veulent nous militariser”. Elles et ils se réunissent, veulent agir, peser. Créer un rapport de force en dehors des syndicats lycéens et en dehors des partis politiques institués. Décider des mots d’ordre et des modes d’action. Décider de comment s’émanciper, eux-mêmes. “Dans tous les cas, la jeunesse, elle est sous-estimée et pas prise au sérieux. On va jamais être écoutés. En général, le mineur militant, s’il est politisé, bien rangé, les gens se disent ’ah c’est chouette, il finira député’ mais alors s’il fait un peu des conneries, ou s’il vient des quartiers populaires, c’est un délinquant en devenir ou juste un jeune en quête d’adrénaline. On est grave infantilisés tout le temps.” - Juan, 17 ans -
Comment les politiques migratoires s’obstinent à penser à la mauvaise échelle
Entre l’image médiatique et politique de l’État-nation comme une forteresse assiégée que les politiques migratoires viseraient à protéger, et une vieille tradition de « nationalisme méthodologique » chez les géographes, les projets migratoires ont tardé à être pensés depuis le sens qu’ils ont.
Ce que l’on s’imagine
Les politiques migratoires, telles qu’elles sont débattues au Parlement, à la faveur de nouvelles lois, ont un effet sur les dynamiques migratoires. Et aussi que la France sera davantage une destination privilégiée par les migrants si elle ne s’équipe pas de dispositifs plus répressifs.
Toutefois, les spécialistes des migrations montrent au contraire que c’est une fausse évidence de croire qu’un gouvernement aurait la main pour freiner, voire endiguer, les flux migratoires. Ou encore que des politiques de frontières plus strictes, et des conditions d’accueil plus dures, ne font pas plus reculer les dynamiques migratoires qu’elles ne les dévient. Trente ans d’études migratoires, en géographie notamment, dévoilent plutôt qu’il n’y a pas d’incidence des lois et des démonstrations de force politiques, sur le projet des gens qui partent de chez eux. Ce n’est pas en réprimant davantage qu’on fera reculer les flux migratoires, et la géographie montre même que figer les migrants dans un accueil plus répressif, et un statut clandestin, a même plutôt tendance à les figer sur place, alors que dans la vraie vie, les dynamiques migratoires sont loin de s’en tenir à un pays, un objectif. Pour la géographe Camille Schmoll, si huit millions de femmes ukrainiennes ont rallié l’Europe de l’Ouest depuis le début de la guerre en Russie, ce n’est pas parce que la France leur offrirait de meilleures conditions de séjour, ou un idéal.
Les études académiques sur les phénomènes migratoires identifient divers leviers derrière le projet migratoire. Ces leviers sont variés, de la nécessité économique, aux discriminations, en passant par des guerres ou des motifs religieux. En géographie, on appelle cela les « facteurs push ». Avec un point commun : aucun de ces « facteurs push » n’a trait à ce que proposerait un État-nation qui dès lors a tort de penser le phénomène depuis sa propre échelle, et ses manières de légiférer.
Longtemps, les géographes aussi ont fait preuve de « nationalisme méthodologique », c’est-à-dire cette tendance à penser le phénomène à l’échelle nationale. Depuis que le tournant qui s’est opéré à mesure que les politiques des frontières se durcissaient, on prend plutôt en charge dans le champ scientifique l’échelle transnationale. C’est dans ce cadre-là qu’ont émergé les trajectoires individuelles comme une grille de lecture du phénomène. Mais aujourd’hui, pour la géographe Camille Schmoll, notamment en charge d’un cours sur la méthodologie des migrations, à l’EHESS, à Paris, il faut aller plus loin et mieux penser le sens que les uns et les autres donnent à leur projet migratoire dans un cadre relationnel et collectif. La chercheuse parle d’une « autonomie en tension » dans la mesure où il ne s’agit pas seulement d’une puissance d’agir qui s’affirmerait dans le fait de quitter son pays, mais plutôt d’une dynamique qu’elle décrit comme profondément relationnelle, qui fait la part belle à divers collectifs auxquels migrants et migrantes appartiennent selon d’où ils viennent, la route qu’ils auront empruntée, les hébergements et les stratégies qu’ils auront trouvés en chemin, et les communautés dont ils sont issus. C’est par exemple cet effet de la diaspora qu’il faut absolument avoir en tête pour penser plus justement ce qui peut pousser quelqu’un à risquer sa vie en traversant la Manche alors même qu’il est déjà arrivé en France.
▻https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/va-savoir/comment-les-politiques-migratoires-s-obstinent-a-penser-a-la-mauvaise-ec
#fausse_évidence #frontières #fermeture_des_frontières #répression #flux_migratoire #durcissement_des_politiques_migratoire #politiques_migratoires #dynamiques_migratoires #accueil #conditions_d'accueil #facteurs-push #échelle #méthodologie #nationalisme_méthodologique #nationalisme #idées_reçues #stéréotypes #Camille_Schmoll #autonomie_en_tension #diaspora
via @karine4
Le #suicide des agriculteurs : un drame humain évitable
Alors que l’#agriculture est au cœur d’un enjeu de pérennité alimentaire et de soutenabilité écologique, le #malaise est grandissant au sein des professionnels qui manquent cruellement de valorisation. Salaires au plus bas, cas de suicides en augmentation, soumission à la grande distribution et doutes quant à l’avenir du secteur : le monde agricole est en crise. Derrière le suicide des agriculteurs, un modèle à bout de souffle ?
Comme dans la majorité des secteurs de l’économie, le modèle basé sur la croissance touche à ses limites, sociales, économiques et environnementales. La raréfaction des ressources et le changement climatique sont un des facteurs d’explication. Mais d’autres raisons peuvent être invoquées, notamment la compétitivité économique acharnée qui laisse les plus petites entreprises sur le carreau.
Au profit d’une course à la #productivité, notre modèle de croissance prédateur met en danger les résiliences locales. Depuis quelques années, le monde agricole est touché de plein fouet par ces problématiques, avec des conséquences terribles sur les vies humaines. Une réalité à affronter si nous voulons transformer les normes du secteur en profondeur.
Entre malaise agricole et défaillance de l’État
En octobre 2016, le site allodocteur.fr sonnait déjà la sirène d’alarme sur francetvinfo.fr : le nombre de suicides parmi les agriculteurs était en nette augmentation – trois fois plus élevé que les années précédentes.
En effet : « Selon un rapport datant d’octobre 2022, 529 agriculteurs affiliés se sont donné la mort en 2016 (▻https://statistiques.msa.fr/wp-content/uploads/2022/10/Etude-mortalite-par-suicide_ok.pdf). Ce sont les derniers chiffres publiés. Cela correspond à environ 1,5 suicide par jour » rappelle Radio France. En comparaison, entre 2010 et 2011, une étude conjointe de Santé publique France et de la MSA a recensé un total de 300 suicides en deux ans, soit environ un suicide tous les deux jours.
Qui plus est, les agriculteurs et agricultrices sont touchées par la #surmortalité. Les forces de travail de 15 à 65 ans dans le secteur connaissent un risque de suicide de 30% supérieur aux autres catégories professionnelles (rapport 2024 sur les charges et les produits de la MSA). En outre, plus l’âge est avancé, plus le risque grandit et être propriétaire agricole décuple l’excès de risque qui grimpe à 77,3 %.
Ces chiffres s’expliquent non seulement par le #manque_de_perspectives pour l’avenir mais aussi par l’incapacité des professionnels du secteur à vivre décemment des #revenus de leur métier. Ainsi, les chiffres indiquent qu’un tiers des agriculteurs a touché moins de 350 euros par mois en 2015. Qui pourrait vivre dans de telles conditions ? Ce malaise est de plus transversal, puisqu’il concerne la très grande majorité des métiers du secteur.
« Endettés jusqu’au cou et soumis à un #travail harassant, la plupart de nos agriculteurs s’interrogent sur leur devenir : ne risquent-ils pas de tomber prochainement en faillite et de renoncer à leur métier avant même de partir à la retraite ? » se demandait l’agronome Marc Dufumier dans un plaidoyer consacré aux rendements et à la soutenabilité économique des pratiques agricoles alternatives (#agroécologie et #permaculture) publié par l’association Fermes d’avenir (▻https://fermesdavenir.org/plaidoyer).
À l’heure où des solutions plus écologiques s’imposent, ne faut-il pas repenser l’agriculture dans son intégralité ? Comme le soulignent diverses analyses, le modèle productiviste touche à ses limites : au nom de la production de masse à bas prix, il empêche les agriculteur de vivre dignement, tout en étant à l’origine de pollutions importantes, toxiques pour la viabilité des sols donc la pérennité du #métier_agricole, et délétères pour toutes les vies sur terre, celles du #monde_paysan au premier rang.
Le #modèle_agricole en cause
Les maux sont bien connus : au cours du 20ème siècle, le secteur s’est tourné vers une logique industrielle, remettant en cause le fonctionnement traditionnel du secteur. Une transition alors séduisante et une promesse de voir la #pénibilité du travail diminuer tout en augmentant les #rendements.
Soumis rapidement à une #concurrence impitoyable, les paysans n’ont d’autres choix que continuer à augmenter la vitesse d’exploitation pour réduire les #prix. Très vite, la logique productiviste s’impose. Ce modèle contemporain entraîne des aberrations : « nombre de producteurs français traversent une crise majeure face à la concurrence des autres pays européens en raison de la #surproduction, notamment dans les secteurs de la viande porcine, bovine et du lait », note Libération.
De fait, les agriculteurs ne sont pas sortis gagnants de cette #reconversion, puisque comme le notait #datagueule 69, le #revenu net réel des entreprises agricoles a diminué de 56% entre 1960 et 2004, pendant que les rendements, eux, doublaient. Dans le même temps, l’#autonomie_alimentaire des populations au niveau mondiale reste précaire et une personne sur cinq est victime de la faim en 2023, soit un chiffre qui a doublé en 10 ans. Que de paradoxes.
Pourtant, malgré toutes ces difficultés, l’État tarde à soutenir la transition vers un modèle durable. Ainsi, comme le rapporte Reporterre, l’État français multiplie les retards dans le versement des #aides qui sont dues aux agriculteurs bio. Légitimement, les personnes concernées « s’interrogent sur la volonté du gouvernement de les soutenir et de promouvoir leur mode de production ». De fait : « Ce traitement de défaveur n’est pas nouveau et ne peut plus durer », affirme la Fédération nationale d’agriculture biologique (Fnab) dans un communiqué.
Mais les #alternatives existent. De nombreuses exploitations, comme celle du Bec-Hellouin, montrent le chemin d’un modèle plus durable et rentable pour les producteurs. Par ailleurs, malgré les doutes qui traversent le secteur, des personnes restent attirées par la profession, à l’image d’une jeunesse néorurale en quête de sens : par exemple dans les Côtes-d’Armor avec cette ancienne porcherie transformée en ferme par un collectif, ou dans la ferme reprise des Arondes, en Belgique.
Enfin, bonne nouvelle : la surface totale des exploitations agricoles biologiques continue de progresser. Cependant, les incitations à l’évolution du secteur, offrant notamment un meilleur revenu aux « nouveaux agriculteurs », restent limitées et la transition écologique du secteur doit être clairement et généreusement soutenue par des aides revalorisantes d’un métier d’utilité publique, pour ne pas dire vital.
▻https://mrmondialisation.org/le-suicide-des-agriculteurs-un-drame-humain-evitable
#agriculture #endettement #industrialisation #industrie_agro-alimentaire
#Total, #L’Oréal... quand des #multinationales dictent leur loi à l’enseignement supérieur
« Libération » s’est procuré des contrats de #mécénat liant entreprises et universités : clause de non-dénigrement, possibilité pour les grands groupes d’influer sur le choix des conférences et des thèses… Une association de jeunes ingénieurs lance un appel à la #transparence.
Pour se mettre en jambes à la rentrée, des étudiants de l’Ecole des mines de Nancy partent en excursion pour réaliser une carte géologique. Apprendre à identifier les roches sédimentaires, les plis, les failles. Savoir en rendre compte de manière concise. Afin de financer l’exercice, l’école publique a signé une convention de mécénat. En l’occurrence, la multinationale Total leur a fait un virement de 2 000 euros. Sauf qu’en échange, « l’institut s’abstiendra de faire toute #communication directe ou indirecte, écrite ou orale, susceptible de porter atteinte à l’image et la notoriété de #TotalEnergies ». Une #clause_de_non-dénigrement donc, que n’importe quel service juridique jugera classique dans un contrat. A un détail près : il engage là un établissement public visant à former les ingénieurs de demain. « Ces #clauses sont rédigées de manière à ce qu’elles n’entravent ni notre #liberté_d’expression ni notre capacité à mener des débats ouverts et critiques » , réagit François Rousseau, le directeur de l’#Ecole_des_mines de Nancy, indiquant qu’en l’espèce les 2 000 euros représentaient moins de 10 % du coût global de l’action menée.
Autre exemple, à l’#université_Paris_Sciences_et_Lettres (#PSL). Cette fois, c’est L’Oréal qui participe à la création d’une « #chaire_Beauté(s) », pour faire « émerger des points de vue inattendus sur la notion de #beauté ». Avec 1,2 million d’euros sur la table quand même, versé par le géant des cosmétiques entre 2018 et 2022. « L’Oréal a été l’une des premières entreprises avec qui la #Fondation_PSL est entrée en relation », explique aujourd’hui l’université, se félicitant des #thèses qui ont ainsi été financées. Elle l’assure : « Les seules #contreparties résident dans l’affichage d’un logo [...] et des invitations à des événements. Autant le mécène est intéressé par l’opération qu’il soutient et il est logique qu’il soit tenu au courant de ses avancées et de ses résultats, autant il n’intervient pas dans le projet de recherche ou de formation. Les choses sont claires de part et d’autre. » Sollicité, L’Oréal n’a pas donné suite. Libération a pu consulter ce contrat, resté jusqu’ici confidentiel : il stipule expressément que « la convention ne doit pas être divulguée ». A la lecture, on comprend vite pourquoi. Une clause de #non-dénigrement engage là aussi l’université : « PSL s’interdit de tenir des propos négatifs et/ou de dénigrer l’entreprise, ses membres, ses produits et ses employés. » Mais cela va beaucoup plus loin : il est stipulé que L’Oréal participe à la sélection des doctorants, à l’évaluation de leurs travaux et au choix des lauréats des #prix_de_thèse. L’entreprise a aussi toute sa place dans l’élaboration des cycles de conférence : « Des cadres de l’entreprise pourront être amenés à participer aux #conférences et aux événements de la chaire. »
Deux cas isolés ? Ou la pratique est-elle généralisée ? Matthieu Lequesne, 30 ans, polytechnicien, s’est mis en mode guerrier : il veut savoir. « L’information est un enjeu stratégique pour engager un débat de qualité. »Avec des amis, pour la plupart ingénieurs et passés par de grandes écoles comme lui, il a monté #Acadamia, l’Association pour l’accès citoyen aux documents administratifs dans le milieu académique et culturel. Leur appel, lancé ce mercredi 16 octobre, a le mérite de la concision : « On veut voir les contrats. »Au-delà du débat sociétal qu’ils espèrent engager, ils comptent rameuter des soutiens, notamment financiers pour mener le combat devant la justice administrative. Quand on le rencontre, #Matthieu_Lequesne s’exprime de manière posée, avec ses idées listées sur une feuille de papier pliée en deux. Soucieux d’éviter les caricatures. « Dès que l’on porte un regard sur ce sujet, le débat se polarise. Comme s’il n’y avait que deux positions : les pour et les opposants à tout lien entreprise-école. C’est binaire et absurde. Il existe plein de bonnes manières de collaborer, là n’est pas le sujet. Il faut pouvoir en débattre au cas par cas. Et pour cela, connaître les clauses. »
Aucune obligation de transparence
Car ces #conventions de mécénat, tout comme les contrats de #sponsoring ou les #conventions_partenariales sont rarement – sinon jamais – accessibles sur les sites internet des établissements publics. Seuls les membres des conseils d’administration peuvent les consulter, à condition d’en faire la demande. Il n’existe aucune obligation de transparence. Interrogé par Libération, le ministère de l’Enseignement supérieur n’a pas été en mesure de fournir le nombre (ni même un ordre de grandeur) des contrats liant #entreprises et universités. Impossible de la même façon de savoir quelle part représentent aujourd’hui les fonds privés dans le budget des universités. A titre d’exemple, PSL indique qu’une « dizaine de conventions ont été signées »ces cinq dernières années, pour une « dizaine de millions d’euros ». Le ministère élude : « Une mission d’inspection sur le modèle économique des universités est en cours », qui permettra peut-être d’y voir plus clair. En 2007, la #loi_Pécresse sur l’#autonomie_des_universités avait élargi – et fortement encouragé – le recours à des #fonds_privés. Mais sans aucune règle, ni même un guide de bonnes pratiques, comme il existe dans le domaine de la culture.
L’une des premières bagarres emblématiques sur le sujet remonte à 2020. A l’époque, TotalEnergies s’apprête à construire 10 000 mètres carrés de labo de recherche sur le campus de #Polytechnique (le projet a depuis été abandonné). Un petit nombre d’anciens élèves monte alors au front, et demande à l’école les termes des contrats passés avec la major du pétrole et du gaz, qui engrangera en 2023 quelque 20 milliards de bénéfices net. D’autant que #Patrick_Pouyanné, le PDG de TotalEnergies, siège au conseil d’administration de Polytechnique – l’enquête ouverte par le parquet financier a été classée sans suite cet été. Dans leur combat, les anciens élèves s’interrogent sur cette #chaire « pour une énergie responsable », financée par TotalEnergies depuis 2018. Leurs questions sont simples. Quel est le montant des sommes engagées par le groupe ? Quelles sont les conditions d’attribution pour vérifier si l’argent est fléché ou dilué dans le budget général de l’école ? Et les contreparties ? L’entreprise est-elle consultée sur le contenu des cours, le choix des intervenants ou des sujets de thèse ? Une clause de non-dénigrement de la multinationale a-t-elle été négociée par Polytechnique devant les hauts fonctionnaires en devenir ?
Le secret des affaires
Quatre ans après, toujours pas de réponse. L’affaire a été portée devant le tribunal administratif de Versailles, qui leur a donné raison en octobre 2023 : ces contrats de mécénat sont des documents administratifs, et donc communicables. Mais la direction de Polytechnique a refusé de plier : invoquant le #secret_des_affaires, l’école publique a saisi le Conseil d’Etat. Sur le moment, les anciens élèves ont accusé le coup – la plus haute juridiction administrative, c’est aussi des frais élevés d’avocats et de nouveaux mois d’attente. « Mais on se devait d’aller jusqu’au bout, insiste Denis Merigoux, trésorier de la nouvelle association Acadamia. Cette décision fera jurisprudence, la question sera tranchée pour l’avenir. C’est le sens de notre combat aujourd’hui. »
S’ils l’emportent, les universités ne pourront plus se réfugier derrière le secret des affaires, argument fétiche utilisé par les entreprises pour ne pas communiquer les termes du contrat. L’un des principaux jokers à la loi de 1978 imposant la communication de tout document administratif, produit par des organismes publics ou des entreprises privées dans le cadre d’une mission de service public.
Cette histoire des liens entre Polytechnique et Total les a aussi convaincus de l’importance de mener une action structurée. Les alertes, assurent-ils, viennent d’un peu partout, d’étudiants et de chercheurs dans des situations très diverses. A l’université Paul-Sabatier de Toulouse, par exemple, des promos se retrouvent depuis deux ans avec des profs mis à disposition « à titre gracieux » par TotalEnergies pour leur enseigner les « enjeux de la transition énergétique ».Bien sûr, ils s’occupent aussi de la notation, et « offre[nt] des stages », selon le contrat que Libération a consulté. « Ce partenariat, d’une durée de trois ans, n’implique pas de financement et vise à compléter l’enseignement universitaire par une mise en application pratique des notions théoriques, sans concurrence avec le corps professoral. Les supports de cours sont transmis aux étudiants, contribuant ainsi à leur orientation professionnelle future »,défend le géant de l’industrie fossile qui précise que « l’association #Total_Professeurs_Associés (#TPA), composée de membres actifs ou retraités de la compagnie, intervient bénévolement dans ces cours ».
« Aujourd’hui, elles agissent de facto comme des #sociétés-écrans »
En réalité, la question va au-delà des contrats de mécénat passés directement entre école et entreprises. Plus opaque encore : le rôle joué par les #fondations. C’est une autre joyeuseté des changements législatifs menés par Pécresse en 2007 : « Avec la nouvelle loi sur l’autonomie des universités, la création de fondations sera encouragée fiscalement, simplifiée administrativement et soutenue politiquement,se réjouissait à l’époque la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche lors de la remise des prix de la fondation HEC. J’ai d’ailleurs envoyé une lettre aux chefs d’entreprise les invitant à investir dans des projets de fondation universitaire. » Depuis, il en existe une panoplie : les fondations universitaires, partenariales, de coopération scientifique. Chacune avec leurs spécificités, mais un point commun : elles rendent encore plus brumeuses les rentrées de fonds privés dans les universités.
« Aujourd’hui, elles agissent de facto comme des sociétés-écrans », expose Matthieu Lequesne. L’argent privé rentre par la fondation, puis est reversé sous forme de #subvention à l’université, sans en connaître la source et encore moins les contreparties accordées. Ces fondations sont gouvernées par « un conseil de gestion composé de représentants de l’établissement, des fondateurs, de personnalités qualifiées et, le cas échéant, de donateurs » , selon la loi. Exit donc les représentants élus d’enseignants ou d’étudiants, qui pourraient servir de vigie. C’est tout l’enjeu de l’appel à la mobilisation lancée par l’association : obtenir les moyens d’un contrôle démocratique.
▻https://www.liberation.fr/societe/education/total-loreal-quand-des-multinationales-dictent-leur-loi-a-lenseignement-s
#ESR #université #enseignement_supérieur #lobby #lobbying #influence
Culture de résistance et de solidarité dans un bassin de vie
▻https://ricochets.cc/Culture-de-resistance-et-de-solidarite-dans-un-bassin-de-vie_luttes-et-alt
C’est l’automne, le moment de tisser des liens en souterrain, des réseaux mycorhiziens nutritifs qui s’infiltrent partout ? Alors qu’avec la reconduction d’un gouvernement Macron dopé à la droite extrême et au RN le réformisme via les urnes semble gravement en échec, que les voies plus révolutionnaires sur le fond et plus offensives sur la forme patinent faute de suffisamment de participant.e.s, que faire ? Alors que les partis et syndicats de gauche semblent « au bout du rouleau » et (...) #Les_Articles
/ #Initiatives_d'habitant.e.s, #Résistances_au_capitalisme_et_à_la_civilisation_industrielle, #Drôme, Démocratie directe, communes libres..., #Vallée_de_la_Drôme, #Autonomie_et_autogestion, Luttes (...)
#Démocratie_directe,_communes_libres... #Luttes_sociales
L’ORDRE MOINS LE POUVOIR – Histoire & actualité de l’anarchisme
▻https://ecologiesocialeetcommunalisme.org/2024/09/23/lordre-moins-le-pouvoir-histoire-actualite-de-lanarch
Dans L’ordre moins le pouvoir, #Normand_Baillargeon livre une analyse approfondie de l’anarchisme, de ses origines historiques à ses expressions contemporaines. Ce livre, à la fois accessible et érudit, offre une synthèse des grandes idées anarchistes, des figures fondatrices comme Pierre-Joseph Proudhon, Mikhaïl Bakounine, ou Emma Goldman, jusqu’aux mouvements anarchistes actuels. Baillargeon démontre que loin […]
#Recensions_d'ouvrages_divers #[VF] #Autogestion #Autonomie #Entraide #Hiérarchie
« Casser leurs machines, fabriquer les nôtres »
▻https://www.terrestres.org/2024/09/05/casser-leurs-machines-fabriquer-les-notres
Comment lutter contre l’industrialisation du monde sans défendre, en creux, un retour à un ordre supposément naturel ? Critiquer certaines technologies sans stigmatiser celles et ceux qui en dépendent au quotidien ? Entretien avec des membres de l’organisation du festival du livre Livrosaurus Rex, sur le thème de la critique des technologies et de l’industrialisation du monde. L’article « Casser leurs machines, fabriquer les nôtres » est apparu en premier sur Terrestres.
#Autonomie #Corps #Décroissance #Féminisme #Technocritique #Technologie
Comité de lutte Val de Drôme : résister et s’organiser quel que soit le gouvernement
▻https://ricochets.cc/Comite-de-lutte-Val-de-Drome-resister-et-s-organiser-quel-que-soit-le-gouv
Depuis notre communiqué du 10 juillet, rien n’a bougé, ça a même empiré. Confortés par des institutions non démocratiques et arrangeantes, le bloc des droites et des capitalistes réalise une sorte de putsch « légal » afin de continuer la même politique anti-sociale et écocidaire, en s’octroyant tout pouvoir et en refusant toute déviation à leur programme mortifère, même légère. Les médias dominants et leurs éditorialistes de cour les aident bien dans cette entreprise de normalisation du (...) #Les_Articles
/ #Initiatives_d'habitant.e.s, Révoltes, insurrections, débordements..., #Vallée_de_la_Drôme, #Autonomie_et_autogestion
#Révoltes,_insurrections,_débordements...
#Rojava. Bâtir une #utopie en plein chaos (octobre 2021)
(pour archivage)
l y a trois ans, j’ai rédigé un reportage à mon retour du Nord-Est de la Syrie pour le numéro d’octobre 2021 de Philosophie Magazine. Il est désormais en accès libre, je me permets donc de le reproduire ici.
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Aujourd’hui même, dans la région autonome du Rojava, au nord-est de la #Syrie, des rebelles kurdes tentent de mettre en pratique les principes du « confédéralisme démocratique » inspiré par le philosophe américain #Murray_Bookchin et de vivre selon des principes à la fois féministes, écologiques et libertaires. Un pari aussi courageux qu’improbable raconté par Corinne Morel Darleux, qui s’est rendue sur place.
Il est 19h sur la « Colline de la chouette », près de la ville de #Dirbesiyê, dans le nord de la Syrie. Nous sommes arrivées il y a peu au village de #femmes de #Jinwar. Après le traditionnel thé, le chai kurde, les hommes qui nous accompagnaient sont repartis : la nuit, le village n’est peuplé que de femmes. Une fois nos affaires posées dans la maison des invitées, nous sommes embarquées avec force gestes amicaux par trois villageoises pour une mystérieuse cueillette. Après quelques kilomètres d’une route désertique et cahoteuse, traversée seulement par quelques pâtres et leurs troupeaux, nous nous arrêtons dans un paysage ondulé, teinté d’ocre et parsemé de quelques touffes vertes. Après une dizaine de minutes, la Jeep qui nous suivait s’arrête à son tour sur le bord de la route. Trois fillettes en jaillissent, suivies de quatre garçons et de sept femmes dont on peine à imaginer comment toutes ont pu tenir dans le véhicule. Grands sourires, queues-de-cheval et sandales roses, les gamines courent en tête, font le V de la victoire et se chahutent en grimpant sur la colline.
Le village de Jinwar a été créé en 2017. Il est un symbole de la révolution des femmes en cours dans les territoires autonomes du nord-est de la Syrie. La bourgade comprend une vingtaine de foyers et autant d’enfants, âgés de 4 à 19 ans. Zozan, qui nous le présente à notre arrivée, le décrit comme « un sas et un lieu de construction et de projection, de formation et d’apprentissage ». On y accueille des femmes, veuves de guerre, mariées de force, répudiées, divorcées ou simplement célibataires qui ont choisi de ne pas se marier. Malgré les avancées considérables en cours concernant l’émancipation des femmes, les logiques patriarcales restent vivaces et la pression sociale forte. Vivre « seule » – comprendre : sans homme – demeure un choix inhabituel, encore difficilement accepté. Ce qui n’empêche pas Zozan de glisser : « Quand l’homme les menace d’un “Tu vas aller où sinon ?”, maintenant, elles peuvent répliquer : “Au village de femmes !” »
« Mon mari a été tué par une mine en 2015 à Kobane, et la famille a voulu me forcer à me remarier. » Berivan fait partie de ces femmes venues vivre au village. Suite à son refus de prendre un nouvel époux, elle a été calomniée, accusée de se prostituer et finalement contrainte de s’en aller. Elle a trouvé refuge à Jinwar où toutes les femmes, quelles que soient leurs raisons et leur passé, qu’elles soient kurdes, arabes, assyriennes, yézidies, musulmanes ou bien volontaires internationalistes, sont accueillies dans une logique d’émancipation et d’autonomisation. « Le problème le plus important est celui du nationalisme et des antagonismes créés dans la société entre les Kurdes et les Arabes du fait du régime syrien. Ici, on a réussi à dépasser ce problème et ces distinctions. » Zozan ajoute : « Une jeune femme de 16 ans est arrivée ici, elle ne savait pas parler, sa mère était sourde et muette. Maintenant, elle a appris à parler, à lire et à écrire. C’est un lieu d’“empowerment” pour les femmes. »
« Seules les montagnes sont nos amies »
Le soleil est bas sur l’horizon, les températures se font plus supportables en cette caniculaire fin de mois de mai. Sur la colline, les mains se tendent vers les touffes vertes éparses et en détachent de petites boules sèches qui sonnent comme des grelots. Les garçons sont préposés à la collecte dans de gros sacs de récupération. Le mystère de la cueillette s’est éclairci : nous récoltons le Peganum harmala, une plante vivace connue depuis des milliers d’années en Mésopotamie pour ses vertus médicinales. Les femmes de Jinwar en récoltent également les graines, qui servent à agrémenter les pièces d’artisanat faites au village, des assemblages de tissu, de fils de couleurs vives, de petits miroirs et de perles que l’on suspend aux murs des maisons. En plus de représenter la protection et le féminin, la rue sauvage, son nom courant, est réputée pour prémunir du mauvais œil. Or le mauvais œil, chez les Kurdes, on le connaît hélas ! depuis longtemps.
Le village de Jinwar, créé en 2017, est un symbole de la révolution des femmes. Il comprend une vingtaine de foyers, une école et un centre de santé. © Corinne Morel Darleux
Le traité de Sèvres, signé en 1920 à l’issue de la Première Guerre mondiale, instituait une province autonome kurde à l’est de la Turquie. Il ne fut jamais appliqué. Les populations kurdes restèrent éparpillées en Syrie, en Irak, en Iran et en Turquie. Dans ces quatre pays, elles ont été opprimées, leurs droits bafoués, l’expression et l’enseignement en langue kurde interdits. Une phrase circule depuis les années 1930 – la Syrie était alors sous mandat français : « Le Moyen-Orient ? Tout le monde tape sur tout le monde et, à la fin, tout le monde se réconcilie pour taper sur les Kurdes. » De cette histoire mouvementée, faite de répression et de résistance dans des maquis montagneux, provient sans doute le proverbe kurde qui déclare tristement : « Seules les montagnes sont nos amies. » Malheureusement, l’ironie du sort veut que le Rojava (l’« ouest » en kurde), territoire autonome du nord-est de la Syrie soit, au contraire des autres zones kurdes, une longue plaine sans relief. C’est pourtant là que se mène depuis 2013 la première expérimentation concrète de ce que le leader kurde Abdullah Öcalan a théorisé sous le nom de « confédéralisme démocratique du Kurdistan ».
La double mue du PKK
Le Parti des travailleurs kurdes (PKK) d’Abdullah Öcalan a d’abord été un parti marxiste-léniniste appelant à l’indépendance kurde et à la lutte armée, avant de subir une double influence qui s’avérera déterminante : celle du mouvement de libération des femmes porté par Sakine Cansız et celle de l’écologie sociale de l’essayiste américain Murray Bookchin (1921-2006). C’est ainsi que la Déclaration du confédéralisme démocratique signée d’Abdullah Öcalan en 2005 place l’écologie et le féminisme au fronton de son projet en le définissant comme un « modèle démocratique reposant sur l’écologie et la libération de la femme, et luttant contre toutes les formes d’obscurantisme ». Enfonçant le clou, Öcalan insiste : « La doctrine confédérale vise à mettre en place une société écologique et à combattre la discrimination sexuelle sur tous les fronts. »
Sakine Cansız, assassinée à Paris en 2013, a cofondé le PKK avec Abdullah Öcalan en 1978. Au début des années 1990, elle organise en son sein un mouvement de femmes qui va lancer un vaste débat idéologique sur les structures patriarcales et bousculer le parti. Son armée de femmes installe son quartier général dans les montagnes du Qandil, au Kurdistan irakien. Là, elles s’entraînent et se forment, étudient le féminisme, l’anarchisme et le communalisme, se questionnent sur la démocratie, lisent Rosa Luxemburg et Emma Goldman, tout en bataillant contre l’armée turque qui les attaque régulièrement. Leur mouvement aura un impact considérable sur le tournant idéologique du début des années 2000 qui voit le PKK se réorienter vers la révolution des femmes, l’autonomie territoriale et le confédéralisme démocratique.
Hîvidar, qui habite depuis quelques années à Jinwar, est l’héritière de cette histoire. Elle nous confie qu’à 45 ans, elle ne s’est jamais mariée. Ou plutôt, comme nous le souffle sa voisine en souriant, elle s’est « mariée avec la Révolution ». Originaire du Bashur, le Kurdistan irakien, elle est allée « partout, des “montagnes” [du Qandil] à la province de Batman en Turquie ». Au village de femmes, désormais, cette passionnée d’herbes médicinales travaille au centre de santé et teste le pouvoir anti-oxydant de la menthe, les mérites comparés de la sauge et du basilic noir, ainsi que des crèmes et des onguents pour les brûlures.
Bookchin à l’épreuve du réel
Quand le changement de doctrine du PKK est entériné, en 2005, Abdullah Öcalan est emprisonné en Turquie depuis six ans, après avoir été capturé au Kenya en 1999 par les services secrets américains et israéliens, puis jugé et condamné en Turquie pour avoir fondé et dirigé une organisation considérée comme terroriste. Le PKK est de fait encore classé comme une organisation terroriste par l’Union européenne, même si la menace constituée par l’organisation État islamique a changé la donne. Les Occidentaux se sont en effet alliés au mouvement kurde, en première ligne pour combattre le terrorisme djihadiste. Il reste que, durant son incarcération, Abdullah Öcalan n’est pas inactif. L’histoire veut qu’il corresponde avec Murray Bookchin, fondateur de l’écologie sociale aux États-Unis qui, déjà, fustige le « capitalisme vert », souligne l’apparition de « questions transclassistes totalement nouvelles qui concernent l’environnement, la croissance, les transports, la déglingue culturelle et la qualité de la vie urbaine en général » et alerte sur « la possibilité d’un effondrement écologique de la planète ». Après avoir activement fréquenté les milieux communistes, marxistes, trotskistes, puis anarchistes, Bookchin, nourri d’expériences du réel et de déceptions amères, a aiguisé son analyse, et sa trajectoire politique n’est pas sans évoquer celle amorcée par le PKK. En 1995, dans son ouvrage From Urbanization to Cities (« De l’urbanisation aux cités », Cassall ; non traduit), il expose son idée de « démocratie communale directe qui s’étendra graduellement sous des formes confédérales », destinée à faire advenir l’écologie sociale, et la nomme « municipalisme libertaire » (ou « communalisme »).
Bookchin y prône aussi la mise en place d’« assemblées citoyennes directes en face à face » qui s’appuient sur une unité de base démocratique, la commune, instance autogouvernée qui réunit les habitant-es à l’échelle d’un quartier ou d’un village. Ces communes seront à leur tour fédérées en congrès de délégué-es pour ce qui ne peut être traité au niveau communal. On retrouve ces principes dans la Déclaration du confédéralisme démocratique d’Abdullah Öcalan, dix ans plus tard : « La volonté de la base sera prépondérante, et le pouvoir sera avant tout celui des assemblées municipales, de village et de quartier. » À la municipalité de Derik, le co-maire Serwan Xelîl nous expose cette organisation : « Le système que nous avons développé ici est communal, c’est-à-dire qu’il fonctionne du niveau le plus bas, celui des communes de quartier, au plus haut. Toutes les communautés peuvent y prendre part. Dans le district de Derik, il existe cent quatre communes qui élisent une assemblée du peuple composée de quarante-deux personnes. Parmi elles, onze personnes sont envoyées à la mairie à travers le “comité municipalité”. Il existe aussi d’autres comités : économie, défense, femmes, jeunes, santé, éducation, réconciliation et assistanat social. Les communes sont consultées en permanence, ce sont d’elles qu’émanent les propositions votées ensuite par l’assemblée des peuples et dont l’exécution est confiée aux municipalités. » Bookchin défend aussi le mandat impératif – qui limite l’autorité de la personne qui le porte, soumise à délibération populaire en amont des votes – et la révocabilité des élu-es. Des principes à l’œuvre dans l’auto-administration du Nord-Est syrien (Aanes), comme l’explique Serwan Xelîl : « Les co-maires sont élus pour deux ans par l’assemblée des peuples, et leur mandat n’est renouvelable qu’une fois. »
« Vider l’État »
Murray Bookchin développe surtout une stratégie reposant sur « un pouvoir parallèle », qui dispose, précise-t-il, d’« un pouvoir populaire suffisamment étendu pour être capable finalement de renverser l’État et de le remplacer par une société communiste libertaire » (entretien avec Janet Biehl, Le Municipalisme libertaire ; trad. fr. éditions Écosociété, 2014). Il apporte ainsi sa propre réponse à l’éternelle question de la conquête du pouvoir : Murray Bookchin ne l’envisage ni par la prise de pouvoir institutionnel, ni par le « grand soir » révolutionnaire – la confrontation directe est, selon lui, vouée à l’échec au vu des rapports de force et de la capacité de répression de l’État. Il propose plutôt une troisième voie : l’extension du communalisme à côté des institutions de l’État, dans le but de progressivement siphonner celui-ci et in fine de le dépouiller de ses prérogatives abusives sur nos existences. Le rapport historique des Kurdes à la notion même d’État, que ce soient ceux qui ont trahi le traité de Sèvres, ceux qui leur ont dénié le droit d’être kurdes ou celui qu’ils n’ont jamais obtenu, va sans doute faciliter leur adoption de cette théorie. À Derik, on fustige ainsi « les forces impérialistes et des États » qui attaquent le Nord-Est syrien : « La Turquie, la Syrie de Bachar el-Assad, Daech essaient de détruire notre projet. »
Au-delà de l’inspiration apportée par Murray Bookchin, l’élaboration du confédéralisme démocratique kurde se nourrit également, comme l’explique Abdullah Öcalan, du mouvement des zapatistes au Mexique, de l’expérience politique de la Commune de Paris, des trois décennies vécues par les « militants du PKK des montagnes et des prisons et [de] l’expérience démocratique que notre peuple a acquise pendant cette période ». Enfin, son adoption bénéficie d’une histoire kurde fortement empreinte d’une organisation sociale en villages et des « profondeurs historiques et des richesses culturelles de la Mésopotamie. Du système clanique aux confédérations de tribus, ce système repose sur une réalité communale de la société qui a toujours refusé de laisser se mettre en place un système étatique centralisé ». Serwan Xelîl, à Derik, tient d’ailleurs à le rappeler : « Notre histoire remonte à plus de douze mille ans, nous sommes l’une des civilisations de la Mésopotamie, et les projets pacifiques font partie de l’héritage de notre peuple. Ce que nous vivons ici est aussi le résultat de cette histoire civilisationnelle. »
Le confédéralisme démocratique devient donc la nouvelle ligne politique du PKK en 2005 – une « philosophie de vie » basée sur « une société qui se gouverne elle-même dans le cadre écologique et communal garantissant la liberté pour chacune des composantes sociales, ethniques, économiques, culturelles ou religieuses ». Il va d’abord se développer au Kurdistan turc dès 2007. Des assemblées démocratiques y sont créées dans les provinces où le mouvement est fort – comme à Diyarbakir, Batman et Van. Mais la répression turque s’acharne à entraver ce mouvement, et c’est finalement au Kurdistan syrien, soit au Rojava qui s’étend de Derik à Afrin, que le confédéralisme démocratique va véritablement pouvoir se déployer à partir de 2012. Le mouvement des femmes y est actif depuis 2005 et déjà bien implanté. Les troupes de Bachar el-Assad sont appelées sur d’autres fronts, ceux de la révolution syrienne, et se retirent de la région. Le parti kurde syrien inspiré du PKK, le PYD, peut enfin remplir le vide laissé par le régime. Le territoire se déclare de facto autonome et édite au mois de janvier 2014 son Contrat social des cantons autonomes du Rojava. Celui-ci décline quatre grands piliers : la démocratie, le socialisme, le féminisme et l’écologie. Le texte, à vocation constitutionnelle, affirme des positions détonantes dans une Syrie figée depuis des décennies sous le joug du pouvoir baasiste. Si la souveraineté populaire et l’égalité femmes-hommes font partie du socle le plus visible du confédéralisme démocratique, on y trouve aussi le « principe de la séparation de la religion et de l’État » (article 92a), la reconnaissance de la « richesse publique de la société » que forment les « ressources naturelles situées au-dessus et en dessous du sol » (article 39) ou encore « le droit à vivre dans un environnement sain, basé sur l’équilibre écologique » (article 23b).
« Résister avec des idées »
Mais six mois plus tard, à l’été 2014, ce nouvel élan est menacé par un péril majeur. L’État islamique, aussi appelé Daech, proclame l’instauration de son califat en Irak et en Syrie. Pour le défaire, le Rojava constitue les Forces démocratiques syriennes (FDS), composées de combattantes et de combattants, arabes et kurdes. Les longues années qui suivent sont essentiellement consacrées à cet objectif, couronné par les libérations successives de Kobane en 2015 et de Raqqa en 2017, mais au prix de pertes humaines et de destructions terrifiantes. S’il est freiné par la guerre dans sa réalisation pleine et entière, le projet de confédéralisme démocratique n’est pas mis à l’arrêt. Malgré la mobilisation que requièrent les combats, la construction démocratique se poursuit, la parité progresse, de nouveaux droits sont édictés. La bataille culturelle se poursuit, fidèle là encore aux préceptes de Murray Bookchin qui enjoint de « résister avec des idées, même lorsque les événements inhibent temporairement la capacité à agir ». Les Kurdes sont habitués à avancer dans l’adversité. Leur projet ne sera pas stoppé par l’invasion turque d’Afrin en 2018, ni par les nouvelles attaques de la Turquie à l’automne 2019 sur Serê Kaniyê et Girê Spî. Ralenti, entravé, certes. Mais ni mort ni abandonné.
Paradoxalement même, l’expérience démocratique s’étend : le territoire couvert par l’auto-administration s’est agrandi au fur et à mesure des victoires contre Daech jusqu’à Raqqa et Deir ez-Zor. L’Aanes regroupe désormais environ 4 millions de personnes, sur une superficie de 50 000 km² – plus grande que la Belgique – peuplée de Kurdes, d’Arabes, d’Assyriens et de Turkmènes, de musulmans, d’alévis, de yézidis et de chrétiens, parlant kurde (le kurmanji), arabe ou syriaque. Autant de cultures, d’ethnies, de religions et de langues qui se côtoient et semblent bien décidées à vivre ensemble en paix, conformément à l’article 23a du Contrat social qui stipule que « toute personne a le droit d’exprimer son identité ethnique, culturelle, linguistique, ainsi que les droits dus à l’égalité des sexes ». Ce pluralisme, bien sûr, ne va pas sans heurts. Le féminisme affirmé du Rojava est plus difficilement accepté à Deir ez-Zor ou à Raqqa, où les avancées majeures sur les droits des femmes ne sont encore que peu appliquées. Mais l’ancienne « capitale » de l’État islamique a aujourd’hui pour co-maire une jeune femme kurde, Leila Mustapha, et c’est déjà en soi époustouflant. Les manuels scolaires sont édités en trois langues – kurde, arabe et syriaque –, un symbole fort quand, pendant des années, parler kurde risquait de vous envoyer en prison. Nulle part on ne voit de « kurdisation » forcée de la société ni de retour de balancier, comme on peut l’observer ailleurs ou à d’autres époques, de la part de peuples opprimés qui, une fois arrivés au pouvoir, reproduisent les processus de domination dont ils ont été les victimes.
Non seulement le territoire s’est agrandi, mais il s’est aussi peuplé. À Hassake, à Raqqa ou à Kobane, les déplacés affluent des zones administrées par le régime d’Assad, de celles occupées par la Turquie et des lignes de front. Comme l’explique Leila Mustapha : « Beaucoup de personnes viennent à Raqqa, car c’est le seul espace relativement sécurisé. Cette ville est maintenant devenue le centre de la Syrie, tout le monde la considère comme sa maison, une maison qui accueille tous les Syriens. Des habitants des régions du régime et des zones occupées par la Turquie se dirigent vers Raqqa. Ils trouvent ici la paix et la possibilité de vivre ensemble. Nous avons construit un modèle qui accueille tout le monde, dans le principe de la fraternité des peuples. » Cet accroissement démographique – dans un contexte de lente et difficile reconstruction de la ville, laissée détruite à plus de 80 % suite aux bombardements de la coalition, où des mines abandonnées continuent d’exploser et qui se trouve toujours sous la menace de cellules dormantes de Daech, sans aide internationale – n’est pourtant pas sans poser problème. D’autant que s’y ajoutent l’extrême pénurie qui frappe le Nord-Est syrien, toujours soumis à embargo, et la guerre de l’eau que lui livre la Turquie en amont de l’Euphrate. Lors de nos rencontres à la mairie de Kobane, une rumeur monte soudain de la rue. Sous les fenêtres, des femmes en colère invectivent la municipalité. Elles n’ont pas d’électricité et veulent de l’eau pour leurs enfants. Rewshen Abdi, co-maire de la ville, nous confie les comprendre : « Chaque jour, entre trente et quarante personnes viennent à la municipalité pour se plaindre, mais on ne peut rien faire : la ville est endettée, et on n’a pas les moyens de réparer les canalisations. » De l’autre côté de la rue, un grand portrait de Bachar el-Assad semble narguer la municipalité. À la faveur du dernier cessez-le-feu avec la Turquie – négocié par la Russie –, le régime a ouvert une antenne ici. Des bureaux symboliques, sans aucun pouvoir, mais bien présents. Et, face aux files d’attente interminables qui se forment devant les stations d’essence ou pour obtenir du pain – paradoxe cruel dans un territoire qui subsiste essentiellement de l’exportation de pétrole et de blé –, l’application du contrat social apparaît parfois comme une gageure.
Des sacs de graines de rue sauvage
Malgré cette somme ahurissante d’obstacles, quand nous rentrons à Jinwar ce soir-là, chargées de sacs de graines de rue sauvage, le village nous réconforte. Qu’il s’agisse de la démocratie communale, de l’émancipation des femmes, de l’écologie ou de la coexistence pacifique, il offre un condensé saisissant de ce à quoi le confédéralisme démocratique peut ressembler. Où que le regard se pose, on navigue entre le soin, l’éducation et l’autogestion. Le toit sur lequel nous passerons la nuit, pour bénéficier d’un peu de fraîcheur, est celui de l’akademi où se réunit l’assemblée de village, qui prend les décisions collectivement et répartit les tâches tournantes tous les mois. « Les enfants aussi ont une réunion mensuelle ! Ils peuvent y discuter des problèmes, critiquer le système de fonctionnement du village entre eux si nécessaire et créer une force collective pour résoudre ces problèmes », tient à nous préciser Zozan. Depuis le toit, on aperçoit les murs colorés des classes que fréquentent aussi les enfants des villages voisins et l’école de musique. Fatma, la porte-parole de l’assemblée des femmes, m’a présenté la veille une gamine espiègle accrochée à nos pas : « Voilà Slava, elle a 4 ans, c’est la fille d’un martyr d’Afrin. Plus tard, elle souhaite apprendre le violon à l’école de musique ! » Fatma m’explique ensuite : « Nous voulons que nos enfants vivent en liberté, grandissent sur les principes qui ont fondé ce village, puis qu’ils emportent cette idée émancipatrice avec eux et la diffusent dans le monde. » Gulistan, ancienne couturière originaire de la ville d’Amude, approuve ses propos : même si sa vie d’avant lui manque, dit-elle, ses cinq filles, âgées de 7 à 14 ans, « auront ici un meilleur futur : elles vont à l’école et apprennent l’anglais ». Elle a dû fuir son mari, avec lequel les conflits se sont multipliés : il avait déjà deux femmes et neuf enfants. Gulistan a demandé le divorce. Son mari a refusé et porté plainte contre elle. Il a tenté de venir la chercher de force à Jinwar. L’une de ses filles m’a confié qu’elle voulait changer son prénom en Ali, parce qu’« il faut être un homme pour pouvoir aider [sa] mère ».
Comme à Dirbesiyê, des dizaines d’hectares de terres confisquées à Daech ont été confiées à des « compagnies de développement de l’agriculture », financées par l’auto-administration. © Corinne Morel Darleux
Plus bas, le potager, cultivé sans pesticides ni engrais, comporte des rangées d’herbes médicinales qui seront directement utilisées dans le centre de santé récemment créé à Jinwar. Parmi les maisons en terre, se faufilant entre les tournesols, on peut également apercevoir un magnifique paon qui circule librement dans le village. L’oiseau sacré des yézidis est réputé pour ne suivre que la lumière et le soleil, jamais les ordres. Il est devenu le symbole des femmes yézidies asservies par Daech dans les montagnes de Sinjar après les massacres de 2014.
Une révolution de femmes
Si Jinwar est à ce jour un modèle unique de village de femmes, les symptômes visibles de cette révolution des femmes ne manquent pas. Ils forment probablement l’aspect le plus marquant du confédéralisme démocratique, dans un territoire longtemps dominé par la culture patriarcale, puis par l’oppression barbare de Daech. La polygamie et les mariages précoces y ont été interdits. Partout ont fleuri des mala-jin, les maisons des femmes qui servent à des médiations et à de la justice de proximité. Des coopératives, comme le suka-jin auquel nous nous rendons à Qamislo, permettent aux femmes de sortir de chez elles et de gagner en autonomie. Que ce soit dans le domaine militaire pendant la guerre, avec les unités d’autodéfense féminines (YPJ), ou dans le domaine civil et politique, la parité est instaurée à chaque niveau de responsabilité. Au sein de l’auto-administration, à l’université, dans les coopératives ou dans les municipalités, les femmes ne se contentent pas de se faire une place dans la société, elles la révolutionnent.
À l’instar de Murray Bookchin quand il souligne que « l’obligation faite à l’humain de dominer la nature découle directement de la domination de l’humain sur l’humain », le confédéralisme démocratique fait le lien entre toutes les formes de domination : celles que le patriarcat exerce sur les femmes, celles que le capitalisme exerce sur les travailleurs et travailleuses, comme celles que l’être humain exerce sur le vivant et les écosystèmes. Aussi, pour le confédéralisme démocratique, la transformation profonde de la société passe nécessairement par l’écologie. Une écologie systémique, comme en témoigne cette jeune femme du mouvement de libération dans le documentaire de Mylène Sauloy, Kurdistan, la guerre des filles (2016) : « L’écologie, ce ne sont pas seulement les arbres, c’est aussi l’égalité dans la société. » Le programme est clair : « Nous voulons une société écologique démocratique », tout comme Murray Bookchin qui aspire à « une société écologique qui cherche à établir une relation équilibrée avec le monde naturel et qui veut se libérer de la hiérarchie sociale, de la domination de classe et sexiste et de l’homogénéisation culturelle ». Sur ce volet de l’écologie, il reste néanmoins fort à faire au Nord-Est syrien, qui hérite d’une gestion calamiteuse du régime dans tous les domaines : canalisations défectueuses, eau polluée, déchetteries à ciel ouvert, dépendance alimentaire… Le Nord-Est de la Syrie a longtemps été considéré comme tout juste bon à produire des céréales. Damas n’y a jamais investi dans les services publics locaux, les infrastructures, ni dans l’éducation. La plupart des réseaux datent encore du mandat français. Il a donc fallu créer les premières universités du Rojava. Et il reste à convertir la monoculture du blé en une variété de cultures vivrières.
Reconquérir la terre et les âmes
Dicle, une jeune femme de 25 ans à l’énergie étourdissante que nous avons rencontrée la veille, vient nous chercher au petit matin à Jinwar pour nous emmener près de Dirbesiyê. Elle veut absolument nous montrer son projet. Après avoir roulé à tombeau ouvert sur des routes défoncées en écoutant des reprises en kurde de Bella Ciao, nous arrivons devant un vaste champ d’oignons et de pommes de terre. Toute fière de nous montrer l’astucieux système d’irrigation, les pompes et le bassin d’eau destiné à accueillir des poissons pour enrichir l’eau de leurs déjections, Dicle explique que des dizaines d’hectares de terres confisquées à Daech ont été confiées à des « compagnies de développement de l’agriculture », financées par l’auto-administration pour développer l’autonomie alimentaire. « J’ai une licence d’économie, me dit-elle, mais le régime ne nous laissait pas faire ce genre de choses. Moi, je serais partie en Europe s’il n’y avait pas eu la révolution. Même à l’école, on n’avait pas le droit d’être kurde, il fallait parler arabe. » Dicle fait mine de se trancher la gorge en riant, puis reprend, de nouveau sérieuse : « Ici, on vend une partie de notre production, on en donne une partie gratuitement et on garde de quoi replanter. Il y a d’autres champs, je vais vous y emmener, on a planté des concombres, des tomates, des aubergines, des pastèques, de l’ail et des haricots. On cultive aussi des fleurs et des rosiers dans le village à côté, à Dirbersiyê. Mais on manque de tout avec l’embargo. Même les tubercules, on est obligé de les faire venir illégalement, et ça nous revient très cher. »
Avant, nous détaille Dicle, « beaucoup de femmes étaient employées par de grands propriétaires terriens, ils faisaient la tournée avec des camions pour les embaucher. Elles étaient mal traitées, elles subissaient beaucoup de violences. Ce qu’on fait ici, c’est aussi pour libérer ces femmes de l’emprise des contremaîtres ». Ce témoignage nous sera confirmé régulièrement dans les coopératives de femmes qui se montent sur l’ensemble du territoire pour leur fournir une autonomie financière, tout en développant l’activité paysanne. Avec une bonne dose de fierté retrouvée, comme à Jinwar où les femmes sont plus qu’heureuses de nous montrer que « le blé demande peu de travail et fait rentrer de l’argent, le potager nous permet d’assurer nos besoins en fruits et légumes, le lait vient de nos brebis, les œufs de nos poules, et on a un magasin pour vendre tout ça, chez nous et pour les villages environnants. »
Des coopératives comme celle d’Hassake se montent sur l’ensemble du territoire pour fournir une autonomie financière aux femmes et développer l’activité paysanne. © Christophe Thomas
Cependant, ici comme ailleurs, le réchauffement climatique vient tout compliquer. Les années de sécheresse se multiplient. Des incendies criminels, attribués à la Turquie et aux milices djihadistes pour faire de la faim une arme de guerre, ont réduit de nombreuses récoltes à néant. Les systèmes d’irrigation sont souvent à sec, faute d’eau et d’électricité. Pour ne rien arranger, la multiplication des barrages en Turquie, en amont de l’Euphrate, et la rétention du débit créent une situation dramatique qui prive plus d’un million de personnes d’eau courante dans la province d’Hassake et commence à poser de graves problèmes sanitaires. La culture intensive mise en place par le régime est un legs empoisonné. Il n’y a pratiquement pas de forêt au Rojava. Tout a été rasé pour faire place au blé. Les Kurdes n’avaient même pas le droit de planter des arbres dans leur jardin, me dit-on, pour éviter qu’ils ne s’enracinent – ce « besoin le plus important et le plus méconnu de l’âme humaine » pourtant, selon la philosophe Simone Weil. Il n’est donc pas étonnant, tant d’un point de vue symbolique que pratique, que la lutte contre la désertification et la reforestation figurent parmi les premières actions d’envergure initiées dans le domaine de l’environnement. C’est l’objet de la campagne « Make Rojava Green Again » lancée par des volontaires internationaux ou du projet de « Tresse verte » de Gulistan Sido et ses ami-es, qui ont créé une véritable pépinière dans le jardin qu’abrite l’université du Rojava à Qamishlo. Ils se sont fixés pour objectif de planter quatre millions d’arbres.
« Rendre la cabane conceptuelle habitable »
Dans la revue Ballast, la poétesse et autrice Adeline Baldacchino écrit à propos de Murray Bookchin : « Il recherche donc, comme l’ont toujours fait les anarchistes conséquents, cette quadrature du cercle qui garantirait ensemble l’organisation et la liberté, la sécurité et la justice, le respect et la jouissance », et elle ajoute : « La théorie n’a sans doute pas fini de s’adapter au réel, et il faut espérer que celui-ci puisse s’en inspirer sans dogmatisme ni rigidité. [Murray Bookchin a] fabriqué une cabane conceptuelle dans laquelle peuvent venir s’installer, pour l’agrandir à mesure qu’ils la rendent habitable, les rêveurs persistant à croire que le réel s’invente à contre-courant des habitudes acquises. » À l’heure d’un dévissage démocratique marqué par des taux d’abstention records et la résurgence des extrêmes droites, alors que les scientifiques sont en état d’alerte permanent et que des philosophes et des anthropologues nous enjoignent de commencer à apprendre à vivre sans pétrole, sans numérique et sans État, l’expérience en cours dans le Nord-Est syrien est cruciale. Nous avons besoin de renforts, d’inspiration et de démonstrations. « Rendre cette cabane habitable » revêt un caractère d’urgence, porteur de gravité mais aussi d’un fort potentiel évocateur. Comme l’écrivait Murray Bookchin, face à une telle confluence de crises, « nous ne pouvons plus nous permettre de manquer d’imagination ; nous ne pouvons plus nous permettre de négliger la pensée utopique ».
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