• #Éducation : l’exemple d’une #école bienveillante à Trappes
    http://www.francetvinfo.fr/societe/trappes/education-l-exemple-d-une-ecole-bienveillante-a-trappes_2194127.html


    Peu documenté et assez évident.
    Mais ce que j’aime bien dans cette vidéo : l’usage de #carnets comme outil, la place donnée aux #émotions, l’entraide (#coopération).
    Ce que j’aime moins : la vision « efficiente » de l’éducation.
    #enfance #pédagogie #transmission

  • Prendre soin de soi
    –> Par Jonas Lubec ~ Carnet d’un rêveur
    http://casdenor.fr/index.php?post%2F2016%2F02%2F07%2FPrendre-soin-de-soi

    Prendre soin de soi est important. Cela semble aller de soi, pour autant, dans le #militantisme, cette idée est profondément sous-estimée. Il y a tout d’abord, dans le milieu militant, une tendance viriliste à être solide, puissant-e, à tenir dans la durée face aux micros-agressions, à la mauvaise foi et aux #agressions tout court d’ailleurs. Ce #virilisme ne naît pas d’une volonté d’être meilleur que les autres (même s’il peut s’y adjoindre) mais plutôt d’une volonté de combattre un système cherchant à briser, et donc à se montrer inbrisable, ce qui offre la sensation de le « battre » là où bien souvent, on se retrouve plus face à des moulins à vent insupportables. Il y a le fait aussi que prendre soin de soi, ça veut dire aussi parfois partir un peu en arrière, prendre du temps pour soi. Or cette idée de prendre du temps pour soi se retrouve face à l’idée couramment répandu que seuls les privilégiés peuvent se le permettre. Qu’une #femme ne pourra pas prendre de temps pour elle sans vivre de misogynie. Ce qui est vrai.

    un texte qui m’a fait énormément de bien, et un énième qui confirme ma sensation qu’on prend super cher, les filles de luttes... mais que nojs blessures sont bien moins sexy que du sang, des bleus et des bosses. Pourtant elles nous marquent tout autant et certain-e-s vont très loin très bas à cause de ça...

    #feminisme #burnout #bienveillance #collectif

    • Come je le dis ce texte m’a fait du bien à un moment où j’allais mal à cause de souffrances sont il est difficile de parler dans le cercle des luttes, et encore plus en dehors. J’ai pas trop perçu ce dont tu parles, bien plus intéressées par les questionnements qu’il soulève. Désolée s’il t’incommmode par contre, c’était pas le but en le publiant ici.

  • Un homme debout
    http://namok.be/blog/?post/2016/12/07/un-homme-debout

    Si je m’endors, me réveillerez-vous ? Il fait si froid dehors, le ressentez-vous ? Il fut un temps où j’étais comme vous Malgré toutes mes galères, je reste un homme debout Extrait de Un homme debout de Claudio Capéo (Clip officiel)

    1995, levé, prêt, je prends la voiture pour me rendre à la gare. La campagne est calme. Nous sommes un peu plus de 4 milliards, le trafic est fluide, les trottoirs sont encore déserts. Je prends le train. À la sortie de la gare, quelques sdf papotent en buvant de la bière. Probablement que l’alcool réchauffe ou tout au moins permet d’oublier.

    Je passe mon chemin.

    J’ai un ami avec peu de revenus qui habite dans une petite maison mise à disposition par le cpas. Son papa est parti et sa mère est au chômage. Pour arrondir un peu les fins de mois, elle fait (...)

    #Moi #bienveillance #inutile

  • Enfoirés d’altruistes (revisité)
    http://namok.be/blog/?post/2016/04/29/enfoires-altruistes-revisite

    J’ai lu « Enfoirés d’altruistes » de Ploum. Bien que je sois d’accord sur le fond de son post, je n’ai pas aimé les mots employés. Je l’ai alors honteusement plagié en reformulant selon mon envie. Je ne pense pas qu’il m’en tienne rigueur. « Désaccord n’est pas désamour. »

    En éternel optimiste, je suis confiant dans le fait que l’immense majorité de l’humanité est bienveillante. Nous ne souhaitons que le bonheur pour nous-mêmes et les autres.

    Mais alors, comment expliquer la multiplication des conflits, des guerres, des disputes et des violences ?

    Ma réponse est toute simple : parce que nous ne sommes pas assez vrai et que nos différentes cultures nous poussent à « penser d’abord aux autres ». Nous sommes bêtement gentils. Altruistes si vous préférez.

    -- Et alors ? me diriez vous avec un air étonné en vous (...)

    #Moi #alternatives #bienveillance #cnv

  • L’autorité et l’empathie des profs (cools)
    http://namok.be/blog/?post/2016/04/22/autorite-empathie-profs-cools

    — C’est un prof cool !

    Tout ceux qui font le même métier que moi ont toujours rêvé entendre cette phrase dite de l’un de ses élèves au détour d’un couloir ou rapportée par un collègue. Ça n’arrive malheureusement (quasi) jamais et nous devons nous faire notre opinion sur base de notre seul ressenti. Notre ressenti qui est très lié à notre confiance en soi.

    Il est plus facile d’être cool dans sa classe si l’on dégage une certaine autorité.

    Autorité.

    Le mot est lâché et c’est celui qui revient le plus souvent lorsque l’on parle d’ambiance dans la classe. D’accord. Mais quelle autorité ?

    Sûrement pas l’autorité basée sur le pouvoir. Cette autorité là, je l’exècre. Je fais ce que tu me demandes parce que tu as le pouvoir de m’y contraindre. Par la force, la menace, la sanction, parce que tu évalues…. Cette (...)

    #Cartable_au_dos #alternatives #bienveillance #cnv #enseignement

  • L’empathie des professeurs favorise la réussite scolaire des élèves
    http://www.mieux-vivre-autrement.com/lempathie-des-professeurs-favorise-la-reussite-scolaire-des-e

    L’empathie des professeurs serait un soutien de taille pour la réussite scolaire des élèves. C’est ce que montre une étude pluri-universitaire finlandaise menée sur 10 ans. Les enfants réagissent favorablement dans toutes les matières et à tous niveaux d’études, quand leurs professeurs sont bienveillants. Cette relation influence même davantage les résultats scolaires que le nombre d’élèves par classe, ou la qualité des outils pédagogiques mis en oeuvre.

    Depuis 2006 jusqu’à 2016, les chercheurs suivent les parcours de plusieurs milliers d’enfants, en se focalisant sur les interactions avec leurs professeurs. La coopération qui existe entre parents et enseignants est également considérée.

    Selon les premiers résultats de cette enquête, l’attitude empathique et chaleureuse de l’enseignant agit favorablement sur la motivation et les compétences des enfants, aussi bien en lecture qu’en écriture ou en arithmétique. À l’inverse, un faible soutien émotionnel provoque des comportements passifs et d’évitement.

    voici l’etude en question en anglais : http://www.uef.fi/en/-/opettajan-lamminhenkisyys-kasvattaa-lasten-oppimismotivaatiota

    #éducation #enfants #école @heautontimoroumenos

    • Énorme surprise !

      Les chercheurs impliqués s’étonnent que l’on ne s’intéresse pas davantage à ce sujet qui reste peu abordé par les sciences de l’éducation. Gageons que dans l’avenir on voit cet intérêt augmenter.

      Euh, ça c’est beaucoup moins sûr. Les bureaucraties privilégient la démarche dite « d’assurance qualité » : il suffit donc d’écrire une procédure « interaction emphatique avec l’apprenant ».

    • En france on en est toujours à l’idée que c’est la violence et la crainte qui est le moteur principal de l’éducation (il suffit de voir la politique du gvt actuel). La fameuse autorité du maitre est comprise comme une répression et non comme étant un respect induit par son attitude ou ses connaissances.
      Je ne sais pas si ça date de Napoléon et des soldats qu’il a formé à tuer pour sa gloire mais on en est toujours pas sorti.
      Je me rappelle d’un rendez-vous hallucinant avec la directrice de maternelle et plusieurs instits dont une qui se faisait trainer par l’oreille par une de ses collègues autour du bureau pour me prouver que ça ne faisait pas mal (et que donc je ne devais pas témoigner à l’académie du traitement que j’avais vu infligé aux enfants) et c’était il y a 10 ans !
      Donc, détrompez vous, la preuve est que cette étude n’a pas été faite en france, l’idée de #bienveillance ne monte pas au cerveau si vite surtout après des années de sévices. Encore moins maintenant qu’il faut remplir des fiches informatiques et pour cela harceler les parents et leurs enfants même par sms automatiques.

  • L’impact affectif de l’enseignant sur l’élève (L’instit’humeurs)
    http://blog.francetvinfo.fr/l-instit-humeurs/2015/09/12/limpact-affectif-de-lenseignant-sur-leleve.html

    « Nous avons en France de bons enseignants, motivés, bien formés et désireux de bien faire leur métier. Mais peu ont conscience de l’impact affectif qu’ils ont sur les enfants. Certains instituteurs, professeurs de collège et de lycées, vont rassurer et réconforter les enfants par leur façon d’être, leur manière de parler, leur attention à reprendre autrement une explication mal comprise… Généralement, ils ne s’en rendent pas compte. Un encouragement, une appréciation de leur part qui seraient perçus comme des banalités par des adultes, auront chez un gamin en recherche de sécurisation, une valeur inestimable. Ce sera un événement émotionnel fort qui participera à structurer sa personnalité. D’ailleurs, lorsqu’on évoque avec des étudiants leurs motivations à suivre telle ou telle filière du Supérieur, il y a presque toujours le souvenir d’un enseignant en particulier. » (Boris Cyrulnik)

    […]

    Tant et si bien que nous avons pris l’habitude, inconsciemment et malgré nous, de quasi-bannir le terme d’enfant, de sagement rester dans la zone de l’élève, parce que le mot élève contient l’école et le maître tout ensemble (alors que c’est l’école et le maitre qui, dans les faits, contiennent l’élève). Et même, de ne retenir de l’élève que sa part d’écolier, et tenir à distance l’enfant pourtant omniprésent. Or, c’est bien l’enfant qui fait avancer l’écolier, dans l’élève.
    […]
    Le problème, c’est que cette conscience se dilue considérablement et constamment dans le quotidien : tous les jours, je dois préparer […], tous les jours je dois organiser […], ces tâches-là sont au cœur de ma pratique professionnelle quotidienne et elles ont tendance à éclipser les autres, par exemple l’attention portée à chaque élève, le regard porté sur chacun.
    […]
    Puis, avant l’élève, souvent, il y a le groupe […] et ce groupe prend le pas sur les individus qui le composent.
    […]
    A l’inverse, face à lui, l’enfant n’a que l’enseignant, qu’il doit partager. La relation affective est donc inégale, elle est pourtant à construire.

    #éducation #relation_élèves_enseignant.e.s #enfants #impact_affectif #bienveillance #triangle_didactique

  • « Nos élèves sont plus républicains que beaucoup » - Libération
    http://www.liberation.fr/societe/2015/02/26/nos-eleves-sont-plus-republicains-que-beaucoup_1210407

    Jeudi 5 février, nous avons exercé notre droit de retrait. Une multitude d’incidents (départ d’incendie en cours, bombes à eau ou œuf jetés sur des professeurs, menaces, etc.), l’inertie d’une direction nous culpabilisant sous couvert de « bienveillance » et ciblant, parmi nous, les professeurs sous contrat privé toujours plus nombreux dans notre établissement, ont achevé de nous convaincre que la situation nous mettait en danger, nous et nos élèves.

    Bienveillants, nous voulons l’être. Mais quel est le sens d’une injonction à la « bienveillance » lancée au moment même où les maigres moyens alloués aux #lycées de banlieues pauvres disparaissent ? Nous ne sommes pas là pour assurer la paix sociale. Notre #bienveillance consiste à proposer des cours de qualité à nos élèves et à les instruire de manière exigeante, à leur accorder une attention individuelle, à soutenir les plus faibles d’entre eux et à offrir à tous une chance de réussir. Si les difficultés que nous rencontrons aujourd’hui procèdent d’une #injustice sociale criante à laquelle il ne nous appartient pas de remédier, il nous revient en revanche d’exiger les conditions nécessaires à l’exercice de notre bienveillance. Et si cette demande ne peut être satisfaite que par le redéploiement massif des moyens de l’#Éducation nationale, nous avons besoin de ce redéploiement massif.

    Républicains, nous voulons bien l’être aussi. Mais qu’est-ce qu’une République dont les valeurs sont chaque jour trahies au cœur même des lycées des villes les plus pauvres ? Qu’est-ce qu’une République qui, aux #inégalités sociales, économiques, culturelles, vient ajouter chaque jour de nouvelles inégalités scolaires ? Qu’est-ce qu’une République qui, faute de se manifester en acte, se réciterait comme un bréviaire ? Nos élèves sont plus républicains que beaucoup quand ils demandent pourquoi ils ont moins d’heures de philosophie que d’autres lycéens. Ils sont plus républicains que beaucoup quand ils s’indignent que leurs professeurs soient si mal remplacés. Nos élèves sont plus républicains que beaucoup quand ils demandent pourquoi nous ne mettons pas nos enfants dans notre lycée.

  • Interdire la fessée, oui, mais pas que ! | A dire d’elles
    https://sandrine70.wordpress.com/2015/03/03/interdire-la-fessee-oui-mais-pas-que

    Je suis bien sûr pour l’interdiction beaucoup plus claire de tous les châtiments corporels envers les enfants. Et la condamnation de la France par le Conseil de l’Europe est en ce sens une évidence. Le respect de l’intégrité physique de l’enfant doit être un droit fondamental. Je pourrais argumenter sur la question pendant des heures, le problème, c’est que cela empêcherait d’aborder un sujet sous-jacent dont on ne parle pas : l’éducation bienveillante. Car oui, interdire les châtiments corporels c’est juste normal, mais il faut révolutionner l’éducation parentale pour la rendre bienveillante. Et là encore, on est très loin du compte.

    • Apprendre à eduquer ca me semble passer par ce genre de recommandations contre la violence physique et c’est pas suffisant mais c’est le debut d’un chemin vers une éducation bienveillante. Sandrine ne fait pas que parler de violence physique, elle parle aussi de la violence psychologique, de la dévalorisation des enfants et donne des conseils de choses constructives a dire aux enfants.

    • Un débat sur la fessée et si il faut ou pas légiférer ? stooopp C’est oublier bien rapidement que les enfants sont les seuls à ne pas être protégés par la loi, alors que la violence sur les animaux comme la violence conjugale sont interdits, et ce sans éducation à mieux, point barre.

    • D’où ma comparaison avec l’injonction de consommer plus de fruits et légumes sans passer par l’#éducation à la nutrition, au rapport à la nourriture, au partage des savoir-faire.

      Au final, les gens se retrouvent dans l’incapacité de choisir des légumes de saison, avec de bons apports nutritionnels et sans pesticides, ils ne savent pas les préparer et logiquement, ils les trouvent dégueulasses. Ils achètent des nectars de fruits (de l’eau, du sucre et du concentré de fruits) et se disent que ça fait la dose avec les frites et la garniture du hamburger.

      Dans une #société qui a éclaté les rapports entre #générations, cloisonné les âges, isolé les familles, la plupart des gens sont démunis dans le rapport à leurs enfants. Comme dans toute période anomique, on ne sait que transmettre à nos enfants, puisque les vieux #modèles sont morts. On improvise, on est seuls, on est démunis. Et en plus, nous avons l’#injonction d’être de bons parents sans avoir de mode d’emploi. Et menacés de #sanctions au moindre faux pas. La suspension des allocs pour les familles des enfants à problème est édifiante : #punition collective pour la faute d’un seul (injustice pour les autres enfants), #criminalisation des actes des enfants, coercition envers les plus pauvres et quand on parle de « mesures éducatives », il s’agit le plus souvent de disperser la famille, d’écraser la responsabilité des parents, de placer les enfants dans des structures dont les vertus éducatives de la plupart tiennent plus de l’armée que de la bienveillance.

      C’est tout le corps social qui suinte la #domination et la #violence contre les faibles et la seule réponse proposée, c’est encore plus de violence et de punition.

      Tout cela manque précisément de #bienveillance. Comment demander aux parents de cultiver leur bienveillance envers leurs enfants alors que toute la société est maltraitante envers eux ? Ils ne font que reproduire le modèle.

    • Dans les faits l’inceste pédocriminel n’est que très très peu puni alors je ne m’inquiète pas pour les parents tabasseurs de mômes. Si illes sont punis c’est après le decès de leur victime ou des handicapes à vie dans les meilleurs des cas.
      Le fait de dire que frapper (pas que les enfants) est interdit c’est quant même le début du commencement de l’éducation à l’éducation.

      L’info sur cette interdiction de fessés est sortie lundi, le même jour que l’étude sur les violences sexuelles qui indiquent que 1 femme sur 5 a été victime de violences sexuelles avant ses 15 ans mais cette info ne suscite que 5 ou 6 commentaires sur le site du monde sous un article copié collé du communiqué de presse de l’asso de Traumatologie qui a fait l’étude et on n’en parle plus. Tandis que plus de 200 personnes et 6 articles rien que sur le site du monde.fr ont voulu s’exprimer sur la nécessité ou pas des punitions physiques et des humiliations à destination des enfants. Quant on me cogne, j’apprends à me méfié du cogneur, que j’ai 2 ans ou 90 ne change rien.

      L’etat n’a pas non plus que la prison comme réponse à ce genre de problèmes. Mettre en taule une personne pour une gifle n’a effectivement aucun sens et c’est pas ce que l’Europe demande. Il peu y avoir des obligations de consultation de psy pour les parents anciennes victimes de violence. Il peu y avoir le contrôle judiciaire pour vérifié que les parents ne continuent pas à défoncer la gueule des gosses. Il peu y avoir un éloignement temporaire des enfants si ils sont en danger le temps d’éduquer les parents à la non violence... c’est comme pour la loi contre la violence machiste dans les couples en Espagne, il y a des obligations de soins pour les conjoints violents mais le début c’est une loi qui dit « on ne tape pas ». Sans cela l’état est impuissant puisque le tabassage de femmes et d’enfants ne serait pas un délit ni un crime aux yeux de la loi.

      aussi la loi ne peu pas faire dans le détail. Imaginons qu’on dise : « les gifles de 30 cm d’amplitude infligé à la vitesse de 300km/seconde sont acceptable mais passé ce seuil ca deviens un délit... » ca serait impraticable. Après si un enfant déclare être battu il y a un procès et on voie si c’etait vraiment de la maltraitance ou juste un égarement un jour de fatigue au cas par cas comme c’est la fonction de l’institution judiciaire en principe.

    • « Alors que 18% des décès d’enfants suédois étaient attribués à la maltraitance en 1970, ce taux est aujourd’hui de 0%. En comparaison en France, ce sont à l’heure actuelle pas moins de 2 enfants par jour qui décèdent des suites de maltraitance. ». Il me semble que légiférer est une urgence.
      Qui accepterait aujourd’hui la priorité du pédagogique sur le pénal concernant les violences faites aux femmes ? Dès que l’on touche à l’enfance et à l’éducation j’ai l’impression que nous entrons dans un domaine strictement privé ou le législateur n’a pas à entrer, l’enfant comme propriété exclusive.
      " lorsque la législation est floue et ambiguë, comme la législation française par exemple, qui condamne la maltraitance tout en tolérant les « corrections légères » comme la fessée ou les petites tapes, cela laisse place à l’interprétation de chacun quant à la limite entre simple « correction » et violence manifeste, rendant les débordements et dérives beaucoup plus probables.

      En outre, la loi suédoise ne prévoit pas de poursuites pénales pour les parents donnant des fessées. A la place, les adultes enfreignant la loi sont entendus en cour civile et orientés vers des conseillers et autres programmes d’aide, de formation et de soutien.
      L’adoption de la loi s’est accompagnée d’une campagne de sensibilisation et d’information : distribution aux familles de brochures fournissant des solutions de rechange à la punition corporelle, conseils imprimés sur les packs de lait, etc…

      Une loi positive donc, consistant à éduquer les parents plus qu’à les sanctionner. Et ce dans l’intérêt manifeste des enfants et des familles."

    • Je ne comprends toujours pas pourquoi il pourrait y avoir débat. Lorsque je vois un adulte baffer un enfant, j’interviens, et la réponse est systématiquement « je fais ce que je veux avec mon enfant ». Au moins, le rappel à la loi éviterait que les adultes se sentent autorisés à frapper, parce que c’est bien de cela dont il s’agit, pas de légumes ni de fruits. Au risque de se perdre dans des considérations éducatives qui sont liées mais qu’il ne faut pas confondre. Dans une société légaliste, avec laquelle on peut être en désaccord complet, quand la loi n’existe pas, il n’y a pas de délit. Il est donc implicitement autorisé voir encouragé en france de frapper les enfants.

  • Le Smiley (Culture Pop’/Rubis sur l’Onde/Radio Prun)

    http://james.at.rezo.net/RSO/Le%20Smiley.mp3

    « Il faut toujours sourire quand on ne sait pas. Cela ne vous rend pas plus intelligente, mais c’est plus agréable pour ceux qui vous regardent. »

    Est-ce que vous savez d’où vient cette phrase ? Du film Nikita, écrit par Luc Besson en 1990.

    « Ouah, l’autre, il cite du Luc Besson ! »

    Ben oui, faut bien commencer par quelque chose. On se l’écoute dans sa version originale, c’est Jeanne Moreau qui nous l’explique : (...). C’est quand même plus classe.

    « Il faut toujours sourire quand on ne sait pas. » En voilà un bon conseil ! Tu ne sais rien faire ? Tu n’as pas de culture ? Tu ne sais pas quoi dire pour avoir l’air malin ? Tu cites du Luc Besson parce que tu n’as pas lu Bergson ? Souris !

    Le sourire, c’est important. Les animaux, enfin certains animaux, le savent. Chez les mammifères, pour commencer, le sourire sert à montrer qu’on a peur. Chez nos lointains cousins les singes, montrer les dents de la mâchoire supérieure marque l’intention de ne pas mordre. Chez les humains, un léger relèvement des commissures des lèvres vers le haut exprime généralement un témoignage de sympathie. Même nos ancêtres de l’époque préhistorique l’avaient compris. On trouve, dans certaines grottes, des traces, au sens propre, de figuration de sourires, déjà le sens de l’abstrait. Un des plus vieux masques, vieux de 9000 ans, exprime un sourire. Il est tout simple : 2 trous pour les yeux, une fente en forme de banane pour la bouche. On peut le voir dans un musée à Paris.

    Tiens, d’ailleurs, quand on y pense, un sourire, il n’y a rien de plus facile à dessiner : Avec un seul de tes doigts, tu fais trois traces dans le sable : 2 points, une courbe en dessous et tu exprimes une émotion, te voilà artiste, mieux que les australopithèques, mieux que Lucy.

    Au final, quand on y re-pense, dessiner deux points et une courbe, on fait ça depuis des siècles en trois gestes. La révolution qu’a été l’invention de l’imprimerie a fait de nous des paresseux, puisque grâce à Gutenberg, on peut faire ça en deux coups de tampons, aujourd’hui avec deux touches de clavier : un double-point, une parenthèse. Oui, je parle bien d’un smiley.

    Dans l’état actuel de nos recherches, on pense avoir trouvé le plus vieux smiley typographié dans un poème anglais du milieu du 17e siècle. Mais on a un doute, on ne sait pas si c’est volontaire ou s’il s’agit d’une coquille d’impression. Au 19e siècle, Marcellin Jobard, lithographe de son état, pour combler, selon ses dires, des lacunes de la typographie, utilise une association de caractères très élaborée pour figurer l’ironie dans un journal belge. Le visage tout rond apparaît ensuite au 20e siècle, il devient jaune dans les années 60 puis se démocratise. Une crapule opportuniste dépose une marque commerciale en 1972 pour le très spécifique truc jaune et souriant, ainsi que le mot « Smiley » lui-même. C’est finalement en 1982 que la proposition d’un universitaire est adoptée par la communauté des utilisateurs de l’Internet (parce que oui, Internet existait déjà en 1982, mais j’en parlerai peut-être une autre fois). Un petit tiret supplémentaire entre le double-point et la parenthèse débride l’imagination des Internautes et on commence à produire des suites de caractères pour exprimer, à distance, en mode texte, tout un panel d’émotions allant de l’hilarité à la colère en passant par la peine et l’étonnement. Quand les machines évolueront et que les terminaux informatiques deviendront graphiques, les programmes transformeront en image rigolote et parfois animée ce qu’on appellera de préférence « émoticône » pour ne pas abuser d’une marque commerciale déposée.

    Aujourd’hui, tout le monde comprend et utilise, librement, les émoticônes. Ce n’est donc pas étonnant que le Smiley soit considéré comme partie intégrante de la culture populaire. C’est une invention qui s’est propagée et enrichie avec le temps, par ses utilisateurs. Aucune compagnie financière n’a procédé à la banalisation d’un produit, aucune élite intellectuelle n’a conservé pour elle un mode de communication simple, transgénérationnel et international. Une parfaite illustration de la culture pop’.

    Alors, si un jour, chères auditrices, chers auditeurs, vous séchez comme des lamentables dans un diner mondain parce qu’on vous pose une colle et que vous ne savez pas quoi répondre, commencez par sourire. Ensuite, cherchez ce que la culture populaire nous enseigne. Au mieux, rappelez-vous ma petite histoire, au pire, citez du Luc Besson ! :-)

    #audio #son #shameless_autopromo

  • Comment bâtir une école de la confiance dans une société de la défiance ? (L’Express)
    http://www.lexpress.fr/education/comment-batir-une-ecole-de-la-confiance-dans-une-societe-de-la-defiance_154

    Que penser, dans ce contexte, des chances de la volonté d’instiller plus de bienveillance à l’école, au collège et au lycée ? […] Elle s’appuie autant sur le bon sens que sur les travaux des chercheurs en psychologie : on apprend mieux par l’encouragement que sous la contrainte ; on s’épanouit plus dans la confiance que dans la défiance. Cette approche n’exclut nullement l’existence de règles, de sanctions ou de punitions : la confiance de l’élève ne se nourrit pas de complaisance ou de démagogie mais de justesse et de justice. Elle s’ancre en revanche dans la conviction que les destins ne sont pas écrits d’avance, que les rythmes d’apprentissage peuvent varier, que les voies d’épanouissement social ne se résument aux voies de l’excellence scolaire dans les disciplines reines des lycées et des classes préparatoires. En somme elle engage un regard singulier sur l’école, sur sa fonction, autant si ce n’est plus qu’un regard « bienveillant » sur l’enfant ou l’adolescent.

    #éducation #bienveillance #relations_enseignants_élèves #différenciation

  • Mais pourquoi l’école française aime tant l’échec ? (Le Nouvel Observateur)
    http://tempsreel.nouvelobs.com/education/20140509.OBS6613/mais-pourquoi-l-ecole-francaise-aime-tant-l-echec.html

    Plutôt que d’encourager les bonnes performances, l’école française sanctionne trop souvent l’échec, comme si cette sévérité était un gage de sérieux. Environ 15% des candidats sont recalés chaque année au bac, et on entend dire qu’à ce compte, le bac est « donné ». Comme si amener tout le monde à la réussite n’était pas normal.
    […]
    En croyant se montrer exigeants, les enseignants décourageaient leurs élèves plutôt que de les élever. Je ne parle pas des plus brillants, mais des élèves moyens, c’est-à-dire la grande majorité des classes, qu’on n’osait pas tirer vers le haut.
    […]
    L’explication est claire : le pari de la confiance crée un cercle vertueux. L’ancien ministre de l’Education parlait d’"école de la bienveillance". L’apprentissage n’est pas un escalier dont on grimpe les marches une à une. Il procède souvent par bonds. Nous connaissons tous des enfants qui, après avoir longtemps végété, connaissent soudain un déblocage fulgurant. Il faut tout faire pour encourager ce déblocage plutôt que de se focaliser sur les insuffisances de départ.
    […]
    En Bretagne, du fait d’un catholicisme ancien et populaire, l’école privée occupe encore une place très importante, et l’enseignement public subit donc une forte concurrence du privé, ce qui l’oblige à se battre pour garder ses élèves. Il est amené à mieux les traiter, si l’on peut dire. Ce n’est pas tout. Les parents ont pleinement confiance dans l’institution, et cette confiance produit de la réussite. On ne retrouve pas cette adhésion, par exemple, dans les familles populaires du nord de la France qui, pour des raisons sociales et historiques, pratiquent une forme d’autocensure et osent moins pousser leurs enfants vers des études longues.
    […]
    Je regrette d’ailleurs que nous vivions dans le « court-termisme », alors que toutes les réformes de l’école prennent des années. Depuis vingt ans, j’ai vu passer pas moins de dix ministres !

    #éducation #échec_scolaire #bienveillance

  • “La meilleure méthode pédagogique est la gentillesse et la patience”, (Emmanuel Ethis, Télérama.fr)
    http://www.telerama.fr/idees/la-meilleure-methode-pedagogique-est-la-gentillesse-et-la-patience-emmanuel

    Pour moi, la meilleure méthode pédagogique est la gentillesse et la patience. Ce ne sont pas des valeurs qu’on porte de manière forte ces temps-ci, et je le regrette. Pourtant, c’est la clé de tout... Je crois aussi au rôle des parents. Je suis issu d’un milieu modeste, mais où l’on m’a toujours encouragé dans mes études. […] Ça peut paraître banal, cette confiance, mais ça ne l’est jamais. Quand j’étais à l’école primaire, il y avait une petite fille qui était toujours première de la classe. Et puis, une année, après les vacances d’été, vers 15 ans, nous ne l’avons plus vue. Quand j’ai compris que ses parents n’avaient pas su croire en elle, malgré son talent, ça m’a bouleversé. Voilà un milieu social où l’on peut vous envoyer au travail ou dans une formation professionnelle accélérée comme ça, dès vos 15 ans, sans prendre le temps de réfléchir. Parce qu’on se dit que l’école n’apportera rien de mieux...

    #éducation #bienveillance #orientation

  • Peut-on être professeur et aimable ? (Alchimie du collège)
    http://maragoyet.blog.lemonde.fr/2013/10/29/peut-on-etre-professeur-et-aimable

    De fait, nous nous retenons souvent, à des degrés variables, d’être aussi sympathiques que nous pourrions l’être. Un surmoi pédagogique nous intime de modérer nos élans sympathiques. Une conception idiote de l’#autorité nous la fait confondre avec la dureté. Plus étrange, quand ça se passe bien, vraiment bien, avec une classe, il nous vient à l’idée qu’on est peut-être en train de déconner, de se laisser aller.

    C’est ça qui est étonnant, stupéfiant dans ce métier. Etre sympathique ou aimable n’est pas un prérequis mais une conquête (sur soi, sur les traditions, sur l’idée que l’on se fait de l’enseignement, sur ses collègues).

    #Éducation #collège #bienveillance

  • Journal d’un prof débutant (épisode 13) : « Certains élèves aiment être humiliés » (Le Point)
    http://www.lepoint.fr/societe/journal-d-un-prof-debutant-episode-13-certains-eleves-aiment-etre-humilies-2

    Quelques jours avant les vacances, Sophie a commencé à être cassante envers ses élèves. « Je leur crie même dessus », reconnaît-elle. Les adolescents ont été surpris de ce revirement, et la jeune enseignante l’a bien remarqué : cela porte ses fruits. Lorsqu’elle leur demande de s’asseoir, de travailler, de sortir leurs affaires ou de changer de place pour cause de bavardages intempestifs, le calme se fait dans la salle de classe.
    […]
    Ce sont des collègues qui lui ont conseillé d’être sévère et cassante. […] Car Sophie a désormais décidé d’exclure, contrairement aux recommandations qui lui ont été faites en début d’année. Sans vergogne. Tout comme elle va s’efforcer d’aller contre sa nature et de ne jamais sourire, suivant les recommandations distillées en salle des profs.
    « J’ai fait pleurer mon premier élève, à force d’être cassante […]. Je lui ai répondu très sèchement. Ses camarades ont ri. Les yeux du garçon se sont embués de larmes. » Certains professeurs de son collège lui ont même suggéré que « certains élèves aimaient être humiliés », qu’il fallait avoir recours à l’ironie, que les « rembarrer » - quitte à être méchante - pouvait produire son petit effet. « C’est horrible à dire, mais je commence à être à l’aise dans ce rôle. Je m’en passerais volontiers, mais rien d’autre n’a fonctionné jusqu’ici. […] », assume Sophie.
    La jeune enseignante en est certaine : si cette nouvelle méthode porte ses fruits, ce n’est pas seulement parce que c’est leur mode de fonctionnement, mais surtout parce que cela casse la cohésion du groupe. […] Avec le recul, je suis navrée d’en arriver là. Ce n’est pas mon caractère", regrette la douce jeune femme, en se remémorant la réflexion d’un élève qui lui reprochait de « ne pas leur faire peur ». « J’aime l’ironie et les traits d’esprit, mais je trouve que le jeu n’en vaut pas la chandelle. Ce n’est pas de la pédagogie. »
    Sophie a bien l’intention de repartir sur le même pied dès la rentrée des vacances de la Toussaint : leur « mettre la pression » en continuant d’être sévère, ce qu’elle n’était pas assez en début d’année, selon ses propres aveux. […]
    Claude François ou Mike Tyson ?

    « J’étais contente que cela s’arrête. J’ai parfois peur de ne pas avoir envie de retourner au collège. Lors de la prérentrée des profs, j’étais consternée de voir tous mes collègues traîner des pieds, alors que j’y allais avec envie ; maintenant, je les comprends mieux. »
    […] Si Sophie avoue n’avoir aucun goût pour la boxe, elle se sent désormais mieux armée pour assurer, quelle que soit la situation. « Avant, je n’avais pas de gants de boxe dans ma panoplie. Maintenant, même si je ne sais pas encore tout à fait m’en servir, j’en ai. Quitte à péter des dents au passage. L’élève que je fais pleurer, c’est comme un K.-O. ».

    #éducation #bienveillance #édifiant #SM #gorafi_encore_plagié

    • Je ne suis même pas sûr d’avoir compris ce qu’elle croit faire.
      Ça illustre visiblement le problème de la formation des enseignants (mais comme on le disait sur un autre fil, ça ne date pas d’hier : http://seenthis.net/messages/187513#message189341).
      Elle est visiblement mal conseillé… À mon avis, ce type de rapport de force est forcément perdant-perdant.

      Et puis cette forme rédactionnelle : « regrette la douce jeune femme, en se remémorant la réflexion d’un élève » : au secours…

      [signalé par @caro]

    • Ça m’a fait penser à cet autre témoignage en 2 épisodes…

      – Le gothique (une histoire sur l’autorité)
      http://blog.francetvinfo.fr/l-instit-humeurs/2013/04/03/le-gothique-une-histoire-sur-lautorite.html

      Tu sais, de toute façon, c’est des débiles ces gamins. Je sais que chaque année, je vais devoir faire une semaine de remplacement en SEGPA […], je sais que ça va être relou, que de toute façon ce sont des mongols et qu’il n’y a rien à leur apprendre. Donc je suis blindé, et puis surtout j’ai une méthode pour qu’ils me foutent la paix.

      – Le gothique (une histoire sur l’autorité, suite et fin)
      http://blog.francetvinfo.fr/l-instit-humeurs/2013/04/06/le-gothique-une-histoire-sur-lautorite-suite-et-fin.html

      Certes en un jour à peine, il avait réussi à foutre en l’air des semaines de travail et de patiente construction, abattu d’un coup ce lent apprivoisement, cette laborieuse histoire de confiance, saboté la fragile relation entre des ados un peu perdus et leur prof à peine mieux dans ses pompes, mais on allait tout reconstruire, se remettre au boulot, et réussir, peut-être, sûrement, à faire en sorte que le temps passé ensemble soit positif, pour tous, et fonde une rédemption commune. Car il nous faut apprendre.

    • Pardon pour la digression, mais comme hier je rigolais encore sur cette chanson des fatals picards sur les gothiques, je la partage ici
      http://www.youtube.com/watch?v=3I_gO6IKKcw

      « Cure » Toujours

      Oh non non non j’ai bronzé, mes potes voudront plus me parler,
      Oh non non non à la fête de Chloé je me suis trop amusé,
      J’ai écouté la compagnie Créole et j’ai tapé du pied,
      Pour aller au Lycée j’ai plus qu’un t-shirt orange et violet,

      Si seulement la lumière pouvait être plus sombre,
      Si seulement St Denis était la banlieue de Londres,
      Je sais bien que c’est grotesque d’être Gothique, le matin devant son bol de Nesquik !

      Oh non non non il faut que les gens arrêtent de me faire des cadeaux,
      Je veux rester malheureux, je veux pas qu’on me fasse plaisir,
      On m’a offert un pull gris à mon anniversaire,
      mais j’aime pas les couleurs criardes, ce coté vulgaire.

      Si seulement la lumière pouvait être plus sombre,
      Si seulement je pouvais vivre dans des décombres,
      Je sais bien que c’est grotesque d’être Gothique, quand je fais la queue au Prisunic.

      Oh ouais ouais ouais c’est cool demain je vais donner mon sang,
      Oh ouais ouais ouais je vais partir en Suède avec des Allemands,
      Je fais tout pour être toujours dépressif, donc après quand je le suis, je suis content, donc ça me re déprime encore plus
      Oh ouais ouais ouais dans ma chambre j’ai mis des posters de murs noirs
      Oh ouais ouais ouais il pleut, ça va faire couler mon rimmel noir,
      Ça va laver mes cheveux et mon maquillage va couler,
      Je vais ressembler à The Crow, c’est le coté positif,
      Oh merde j’ai dit « positif » !!

      Si seulement la lumière pouvait être plus sombre,
      Si seulement je pouvais vivre chez Jean Pierre Descombes,
      Je sais bien que c’est grotesque d’être Gothique, quand je fais de l’endurance en cours de gymnastique,

      Allez y chantez, et partagez notre douleur,
      Oh oh oh
      Ah non ne le faite pas finalement ça nous rends triste ... ah non quoique
      Oh oh oh
      Ça nous fais quand même plaisir d’être triste
      Oh oh oh
      Ok alors à ce moment là on chante tous dans le doute
      Oh oh oh oooohhhhh

    • Le plus effrayant (comme toujours), la teneur des commentaire en dessous de l’article :
      le 28/10/2013 à 08:07

      @ JGMLC
      Attention quand même, JGMLC ! Première baffe et c’est le procès : les avocats les plus humains « attaqueront » sur le terrain de la « violence » (coups et blessures), les plus « puritains » sur le terrain du « vice » (qu’est-ce qu’au fond qu’un « toucher de joue » si ce n’est un « attouchement sexuel » ?).
      JGMLC
      le 28/10/2013 à 07:20

      La cuirasse s’épaissit
      C’est bon signe, la peau se tanne, le caractère s’affermit. Le combat pourra reprendre dans l’arène. Vu les bêtes sauvages que sont devenus la plupart de nos élèves qui manquent cruellement d’éducation, nos professeurs doivent endosser la carapace du gladiateur et en adopter les codes une fois dans l’arène. Seule la victoire compte, courage !
      docudom
      le 28/10/2013 à 06:53

      Il vaut mieux faire pleurer que pleurer soi-même
      J’ai vu des profs (femmes) pleurer en classe. Moi, ça me touchait et j’étais désolé pour elles mais d’autres jouissaient du spectacle en silence ou en riant. Il y a en chacun de nous une part d’ombre : je me souviens notamment d’un cours d’histoire de fin d’année au Lycée de Lannion où une large majorité d’élèves réclamaient de visionner la cassette vidéo qui contenait des images de l’Holocoste. Moi, j’étais trop « bisounours » pour vraiment « apprécier » mais il y avait déjà des élèves suffisamment « forts » pour trouver ça « jouissif »...

  • Pédagogie différenciée : 10 conseils + 1 ! (Sylvain Grandserre, Le Café Pédagogique)
    http://www.cafepedagogique.net/LEXPRESSO/Pages/2013/09/09092013Article635143083792793702.aspx

    1/ Dans une classe, l’hétérogénéité est la règle ! L’homogénéité étant l’exception, il faut cesser d’être surpris de ne pas pouvoir faire avancer tout le monde de la même manière même si les programmes en donnent l’illusion.

    2/ La différence entre élèves est normale ! Qu’il s’agisse d’écarts de vitesse, d’autonomie, de motivation, d’intérêt, de compréhension, on ne peut plus être « indifférents aux différences » mais devons inclure cette approche dans le fonctionnement habituel de la classe.

    3/ Dans aucune classe, le travail n’est accompli en même temps avec la même efficacité. Il est donc nécessaire d’anticiper sur ces différences d’autant plus qu’un travail inadapté et l’attente sont des facteurs inducteurs de désordre. C’est donc à tout moment qu’un élève doit pouvoir trouver un travail intéressant à faire.

    4/ La différenciation n’est pas un problème, c’est une solution ! Ça peut sembler difficile, surtout pour une pratique que l’on n’a le plus souvent ni vue ni vécue. Mais il est encore bien plus difficile de s’en tenir à la coercition. La souplesse pédagogique est la vraie rigueur, la rigidité étant signe de laxisme.

    5/ Tous les élèves ont besoin de différenciation ! Dans un système scolaire où trop d’élèves s’ennuient, il faut aussi penser la pédagogie différenciée à destination des meilleurs élèves.

    6/ La différenciation n’est pas le différentialisme ! Il ne s’agit pas d’enfermer un élève mais de lui permettre de s’en sortir. C’est justement le moyen d’échapper au déterminisme et à la reproduction sociale.

    7/ L’individualisation s’équilibre avec une pédagogie coopérative. La différenciation ne consiste pas à personnaliser en permanence le travail de l’élève mais à l’adapter au bon moment. La coopération entre élèves garantit l’échange, l’entraide, la communication, le tutorat, la vie de classe.

    8/ Pour différencier le travail des élèves, on doit actionner tous les leviers d’une classe :
    – Le temps (en donner plus ou moins)
    – La difficulté (graduer le travail autour d’une même notion avec des exercices différents)
    – Les outils (autoriser ou pas le dictionnaire, le cahier de leçons, les anciens exercices, les affichages…)
    – La quantité (plus ou moins de travail à faire en un même temps)
    – Les aides (avec ou sans celles de l’adulte ou des camarades)
    – L’autonomie (un travail aux étapes indiquées ou pas)
    – L’organisation (temps de travail collectif et individuel)

    9/ Inverser l’idée qu’on se fait du travail collectif en classe : non pas une tâche que ne finissent jamais les derniers mais un travail que tout le monde réalise, la différenciation intervenant pour ceux qui ont réussi le plus vite au travers d’activités en autonomie :
    – Approfondir par un autre exercice
    – Écrire un texte libre qu’on présentera à la classe
    – Effectuer des recherches pour un exposé à venir
    – Mémoriser sa poésie, une chanson, une leçon, son texte de théâtre (selon projet)
    – Fabriquer un exercice ou un jeu en lien avec le travail collectif
    – Mettre à jour sa correspondance (lettre, invention de jeux, mise au propre)
    – Lire en silence (notamment pour préparer une présentation d’ouvrage à la classe)
    – Préparer une lecture pour une autre classe (notamment maternelle)
    – Faire des jeux d’entraînement sur l’ordinateur
    – Rédiger son courrier pour les boîtes aux lettres de la classe (propositions, problèmes, félicitations…)
    – Illustrer sa poésie, sa correspondance, avancer dans le projet d’arts visuels
    – Créer une construction géométrique pour la classe (mesurer, tracer, utiliser les outils)
    – Avancer dans son plan de travail notamment dans les fichiers de lecture ou de maths
    – Faire des jeux : sudoku, mots mêlés, mots croisés, charades…
    – Aller aider les autres qui le demandent et sans faire à leur place
    […]

    10/ Quand un enfant dit « j’ai tout fait ! », ne pas lui dire d’ouvrir la fenêtre ;-) mais lui demander ce qu’il aimerait faire maintenant. On sera parfois surpris des bonnes idées que peuvent avoir les élèves pour occuper leur temps intelligemment.

    +1/ Bonus de mise en garde : la pédagogie différenciée demande à l’enseignant une remise en cause de l’approche traditionnelle d’enseignement. Elle peut être source de travail supplémentaire pour sa mise en place. Elle réclame un certain niveau de maîtrise et d’expertise. Pourtant, le plus difficile peut être à venir ! En effet, la prise en compte des difficultés de l’élève peut être rejetée par les parents qui peuvent vivre cette adaptation comme une discrimination. Certains préfèrent que leur enfant soit en échec en faisant comme tout le monde plutôt que de le voir réussir un travail à part et adapté. Il en est de même parfois pour les élèves. Autant dire que cette pratique s’accompagnera nécessairement d’une bonne communication avec les parents, les élèves, les collègues, mais aussi d’un climat de classe apaisé, confiant et bienveillant.

    #éducation #école #pédagogie #différenciation #bienveillance

    • Les recommandations des pédagogues se transforment le plus souvent sur le terrain en injonctions hiérarchiques qui ne laissent aucune place à l’échange entre enseignants. Echanges qui, dans ce cadre, me paraissent indispensables car la solution miracle n’existe pas. Je me suis usé pendant toute ma carrière à tenter de mettre en place LA méthode qui me conviendrait. Je n’ai trouvé que peu de réponses satisfaisantes et comme toute méthode en matière de relations humaines, elle a trouvé ses limites, liées à des contraintes purement matérielles, exigüité des locaux, ressources limitées de l’école entre autres.

    • Il y a cette fameuse blague :

      « La théorie, c’est quand on sait tout et que rien ne fonctionne. La pratique, c’est quand tout fonctionne et que personne ne sait pourquoi. Ici, nous avons réuni théorie et pratique : Rien ne fonctionne... et personne ne sait pourquoi ! » (Albert Einstein)
      J’ai toujours pensé que la pédagogie était à l’intersection de la théorie et de la pratique…

      Du côté de la hiérarchie, il est certain qu’il n’y a rien à attendre, voire même que leur seule compétence est de transformer avec constance l’or en plomb et de récompenser la médiocrité ordinaire…

      Néanmoins, c’est tellement mieux d’essayer… avec les quelques marges de manœuvre qui nous restent, même si j’entends qu’à l’heure des comptes, la déception peut être au rendez-vous. Quant à Sylvain Grandserre, c’est mieux qu’un pédagogue, c’est un pédagogue-en-classe et sa synthèse est une belle feuille de route à garder en tête quand tout semble prendre l’eau.

      Et puis cette année, je n’ai pas envie de me laisser aller à la morosité. J’ai un beau projet de réalisation de très-courts-métrages en tutorat lycéens pro - CP. J’ai hâte de voir ce que ça va donner :)

  • Ces parents d’élèves que l’on montre du doigt (Alyaelle)
    http://cheminementdeprof.over-blog.com/ces-parents-d-élèves-que-l-on-montre-du-doigt

    Alors, les élèves sont aussi des enfants puis des jeunes et l’école se trouve à l’interface entre la sphère publique et privée. Difficile de séparer les deux, de gommer la porosité entre tous ces rôles... Et si, au lieu de séparer, on prenait l’enfant dans sa globalité... Une jolie phrase utopique, non ? Mais ce ne sont pas que des mots car, derrière, il est possible d’envisager une synergie des actions de tout l’environnement de l’enfant. Et si on faisait entrer les parents dans l’école...

    J’imagine une levée de boucliers, faire entrer les parents dans l’école, comment, chacun son rôle ! Il est évidemment plus confortable d’abstraire l’idée que l’enfant a une vie en dehors de l’école, qu’il pose sa valise de problèmes privés au seuil de l’école, et qu’il est là, disponible pour les apprentissages. Il est plus facile de dire que si ça ne fonctionne pas, c’est la faute de l’enfant qui ne veut pas et des parents qui ne se sentent pas concernés ou qui sont dépassés... Une tranche d’apprenant par ci, une rondelle de membre d’une famille par là...

    Comment concilier les deux faces d’une même médaille ? Je suis bien d’accord, chacun doit rester à sa place... Et, dans une grande partie des situations, la place de parents d’élèves est vide... Il existe plus de parents que l’école ne voit pas que de parents qui donnent des leçons aux enseignants... Et parfois, venir contester dans l’école n’est qu’un mécanisme de défense, que la traduction d’une angoisse par rapport à l’avenir de ses enfants...

    Alors ? Pourquoi ne pas travailler ensemble ? Pourquoi laisser l’école jouer un rôle de filtre social... J’ai rêvé d’une école...

    J’ai rêvé d’une école où les enfants, dès la petite section de maternelle, ne se sentent pas incompétents, parachutés dans une autre dimension dont ils ne comprennent ni la langue, ni les codes...

    J’ai rêvé d’une école où chaque élève peut être accompagné dans son parcours scolaire en coopération avec les familles...

    J’ai rêvé d’une école où l’on ne juge pas mais où on apprend à s’évaluer et à travailler sur l’évolution des compétences, pour rester dans une dynamique d’apprentissage à sa portée...

    J’ai rêvé d’une école où les parents avaient leur place, où on prenait le temps d’expliquer les attentes de l’école, où on leur expliquait les réussites et le chemin à parcourir pour réussir, dans un climat de bienveillance...

    J’ai rêvé d’une école bienveillante et co-éducatrice...

    #éducation #école #relation_parents_enseignants #témoignage #bienveillance

  • Les Inrocks - « Les inégalités n’ont pas disparu, elles ont juste été repoussées plus loin dans le cursus scolaire. »
    http://www.lesinrocks.com/2013/04/10/actualite/des-destins-tres-francais-11383786

    La France reste donc une société de classes ?

    La période des Trente Glorieuses a fait croire à certains que les classes sociales étaient mortes, enterrées par le développement des classes moyennes. Or, depuis une quinzaine d’années, les inégalités augmentent à nouveau, en termes de revenus ou de patrimoine. Ce que montre également la persistance d’une si forte reproduction sociale, c’est que l’émergence d’une vaste société “moyenne” relève du mirage. Les destins à ce point contrastés des enfants des classes populaires et des enfants mieux nés soulignent à quel point il subsiste des univers de vie différents dans la société française.

    #Camille_Peugny #sociologie #mobilité_sociale

    • En vrai, le titre est trompeur les inégalités n’ont pas « été repoussées plus loin dans le cursus scolaire », leurs effets visibles peut-être, et encore…
      (Ne serait-ce que du point de vue institutionnel-financier, pour ne pas parler du reste, les budgets des écoles, qui dépendent des mairies, varient de plus de 1 à 10.)

      L’élitisme de l’école n’est-il pas son principal vice ?

      Bin oui, on en revient toujours là.

      Pour cela, il n’y a pas de miracle : il faut plus de moyens – la France dépense 20 % de moins pour l’enseignement primaire que la moyenne des pays de l’OCDE -, des classes moins chargées, des changements dans les pratiques éducatives.

      Le vrai miracle serait une vraie volonté politique pour coordonner augmentation des moyens ET un changement des pratiques éducatives. Le trou noir de la réflexion éducative de la gauche de gauche est que le second n’est absolument pas une conséquence de la première.

    • Enfin, moins visible pour les classes moyennes, qui sont effectivement discriminées plus tard dans le cursus scolaire. Par contre, pour les classes populaires, je peux te dire que le couperet tombe de plus en plus tôt. Dès la maternelle, tu vois déjà comment les petits _cassos" comme on les appelle délicieusement sont traités différemment des autres et combien cette mise à l’écart va s’intensifier tranquillement pendant le primaire pour un direct to CLIS ou Segpa à l’arrivée au collège. Les classes moyennes à fort capital culturel et faible capital financier verront le couperet lors de l’accès aux études supérieures où l’argent fait immanquablement la différence plus que la connaissance des cursus ou les aptitudes des étudiants.

    • La question de la maîtrise de la langue orale est discriminante dès la maternelle. Les écarts (et donc les inégalités) entre les classes de GS de la ville haute et du quartier populaire du #bled-en-chef sont vraiment criantes.
      Pour les classes populaires, il y a à la fois les inégalités de départ (sociales, culturelles) et pour ceux qui s’en sortent malgré tout un effondrement plus tard (au collège) faute d’étayage et aussi de possibilité de se projeter dans l’idée d’un cursus long. L’an dernier, nous avons organisé des séances communes entre un groupe de lycéens et nos CP. J’ai été frappé par le fait de devoir expliquer ce qu’était un lycéen, de fait mes élèves n’en ont pas autour d’eux. Ils connaissent le collège que les grands frères et sœurs fréquentent, mais pas le lycée car les orientations se font avant. Massivement. On retrouve là le tandem élitisme/reproduction sociale.
      Pour les cassos, tu as encore raison. Avant de rejoindre le quartier populaire du #bled-en-chef, j’étais en école rurale et le regard porté par les adultes, et parfois les prises de paroles que ces adultes s’autorisent avec les familles et les gamins, sont tout simplement effrayants. Je ne prétends pas être un bon instit et la question des bonnes pratiques pédagogiques est complexe et je fais mon chemin avec modestie mais il y a un truc dont je suis persuadé c’est que la #bienveillance est une clef pédagogique fondamentale. Une attitude bienveillante de la part des enseignants est une réforme applicable tout de suite, qui ne demande aucun moyen supplémentaire et qui pourrait modifier en profondeur notre système éducatif. L’#effet_Pygmalion est un levier incroyable, j’en ai tous les ans la preuve…

    • Les cassos sont les nouveaux bougnoules de la République. Je suis frappée par l’unanimité du rejet dont il font l’objet et par les attitudes et discours que les gens se croient permis à leur encontre. C’est d’une violence qui m’est assez intolérable et je suis dans cette configuration incroyablement minoritaire. La figure du cassos permet, semble-t-il, de cristalliser tout le besoin de haine et de distinction de l’ensemble du corps social. C’est un racisme anti-pauvres très violent et content de ne pas dire son nom.
      En gros, ils sont un défouloir collectif aux frustrations accumulées ces derniers années, les parfaits boucs émissaires d’un corps social qui se délite totalement.
      Je veux écrire là-dessus, mais quelque part, je n’y arrive pas... même pour moi, c’est trop gros.

    • J’avais mis ça de coté il y a quelque temps sur Diigo :
      http://www.lautrecampagne.org/article.php?id=52

      On peut dire, pour résumer, que l’École française, bien loin d’être une institution « technique » (dont la théorie serait la « pédagogie ») destinée à mettre les générations montantes en possession de connaissances ou de compétences (on ne peut s’étendre ici sur cette distinction pourtant capitale), est au contraire une institution idéologico-politique de formation d’identités hiérarchisées en classes qui utilise la transmission, l’enseignement comme alibi ou masque de cette opération de reproduction, mais qui, en même temps, ne pouvant se passer de ce masque, effectue réellement, pour une part, cette transmission.

      Et, toujours de ce #Bertrand_Oglivie : http://www.revuedeslivres.fr/a-quoi-sert-lechec-scolaire-par-bertrand-ogilvie

      Or il est évident, contrairement à cette représentation de l’échec comme un « ratage », que cette institution a été conçue dès le départ pour qu’un tel ratage statistique important ait lieu, accompagné bien sûr d’un volant étroit de réussite, qui aboutit à ce résultat que l’école reproduit non pas simplement la société telle qu’elle est, mais le fait que les individus qui y vivent considèrent comme naturelles les normes et les hiérarchies dans lesquelles ils viennent se ranger quand ils entrent sur le marché du travail.

      [...1789] il fallait leur donner les moyens, dans tous les domaines possibles, d’être au niveau de ceux qui pensent, qui formulent conceptuellement les problèmes, et non de ceux qui les subissent. Il s’agissait de leur permettre de participer au débat public de plein pied dans le champ de réflexion et d’action de ce grand moment révolutionnaire de 1789. Il fallait donc inventer une institution spéciale dans laquelle on donnerait à toute la population française (avec évidemment, comme toujours, la question de ce qu’on entend par « tous ») la possibilité d’entrer dans la pensée du politique. Ce projet est politique depuis le départ, et l’est resté jusqu’au bout. Aujourd’hui, dans l’esprit des gens qui font fonctionner cette école, ce lieu reste associé – sur un mode assez lâche, qui est plutôt celui de l’association d’idées – à l’idée d’émancipation politique. [...]
      cette école politique ne pouvait pas non plus ne pas affronter la question de savoir ce qu’on fait d’une masse de scolarisés qui, éduqués à égalité, débarquent dans une société profondément inégalitaire, dans laquelle la question de la propriété a été tranchée dans le sens de la protection de l’inégalité, et doivent donc, d’une manière ou d’une autre, articuler, accepter cette injustice d’une formation égalitaire qui ne contrebalance pas la vie inégalitaire qu’ils vont inévitablement mener – la Révolution française n’ayant pas été une révolution communiste, comme on le sait.

      Sans vouloir lancer un #débat_interminable (quoique...), je suis depuis longtemps assez sidéré par la naiveté de l’exigence d’’#égalité_des_chances, et qui est assez marquée dans cet entretient des inrock : d’abord, la #mobilité_sociale ascendante suppose soit la disparition du travail non-qualifié, soit sa délocalisation, soit le recours à l’immigration, soit, enfin, une mobilité sociale descendante des enfants des classes bourgeoises et moyennes... Ensuite, pour poursuivre l’idée d’Oglivie, dans une société inégalitaire, l’idée d’égalité des chances semble revendiquer que les enfants de pauvres et les enfants de riches doivent avoir les mêmes chances de devenir... pauvres ou riches. Si l’on veut l’égalité des chances, comment ne pas vouloir l’égalité tout court ? : [ http://www.barbery.net/philo/chouette/salaire.htm ]

      il n’est pas vrai que des familles à revenus différents peuvent offrir les mêmes chances de développement à leurs enfants.
      Ce pourquoi, alors qu’il n’y a pas plus de justification rationnelle en faveur de l’égalité que de la hiérarchie des salaires, il faut à mon avis défendre l’égalité des revenus, c’est pour rendre effective et réelle l’égalité des chances des êtres humains.

  • La bienveillance comme politique de la réussite
    http://www.lechorepublicain.fr/dossiers/2012/08/29/la-bienveillance-comme-politique-de-la-reussite-1253680.html

    La bienveillance. Non pas celle qui amènerait à renoncer aux ambitions éducatives ou autoriserait tout et n’importe quoi. Celle qui permet de relativiser, d’inscrire l’acte d’éduquer dans le temps ; la bienveillance qui donne une deuxième chance puis, s’il le faut, une troisième et une quatrième, autant de chances que nécessaire.
    […]
    Car ce qui frappe […], c’est la fragilité des écosystèmes qui permettent, à l’échelle d’un établissement voire d’une classe, de susciter et de préserver cette fameuse bienveillance, érodée non tant par l’inépuisable imagination de certains élèves pour échapper à leurs devoirs scolaires que par les incohérences du système, le caractère erratique des politiques publiques, parfois l’arrogance de « petits chefs » qui se contentent d’ânonner le catéchisme officiel sans prendre le temps de laisser parler l’expérience du terrain.

    #éducation #échec_scolaire #bienveillance