Et c’est carrément navrant. On n’échappe réellement à aucun poncif du genre.
Disons que les militaires sont un peu plus nombreux que ceux qu’on peut voir Gare du Nord mais que ce n’est pas non plus oppressant. En plus comme il y a beaucoup de nanas, ça passe ;-)
Ce qui est assez frappant, tout de même, c’est le niveau zéro en tout de ce « reportage ».
Tu te rends compte non mais tu te rends comptes (non mais c’est dingue, tu peux pas te rendre compte) :
c’est là que j’ai appris que c’était la branche israélienne de Google qui avait proposé et bossé sur l’affichage d’images et de news dans les résultats de recherche (Google Preview et Google Instant) ainsi que sur certaines fonctionnalités de Gmail comme la suggestion de contacts supplémentaires.
Les très classiques : je fais semblant de ne vraiment pas comprendre. Ici : l’importance du militaire dans la recherche, ce qui n’est vraiment pas neutre, mais eux, hein, ils ne se contentent pas de vendre du sable (et à la fin du paragraphe, on a oublié l’importance du militaire dans le développement de ce magnifique pays qui fait fleurir le désert - argument classique du négationnisme sioniste). En un paragraphe, on part de l’omniprésence militaire dans le développement technologique, pour parvenir à parler d’un « cercle vertueux » :
Autre aspect de l’omniprésence militaire, c’est l’importance des subventions que consacre l’état aux filiaires techniques et aux travaux de recherche de ses étudiants. Là bas, tout est prétexte à être transformé en business. Lorsqu’une techno sort d’un labo de recherche, l’armée se demande comment l’utiliser pour elle, et bien sûr si cette techno est exploitable (dans le civil), l’Etat ne se fait pas prier. Israël est un quasi-désert dont la taille s’approche de celle du Salvador ou de la Slovénie et depuis toujours, le pays est obligé d’innover pour faire pousser ses cultures ou tout simplement pour produire sa propre richesse. Alors plutôt que d’exporter du sable à destination de tous les Paris-Plage-Like du monde (joke, hein), ils ont mis le paquet sur les nouvelles technologies. Ils sont donc dans un process constant d’innovation. C’est un cercle vertueux qui procure au pays une richesse technique et intellectuelle vraiment unique. Je vous mentirai si je vous disais que je n’étais pas un peu jaloux de ça… En France, on s’épuise pas mal à subventionner des industries sur le déclin, occultant les entreprises de demain… dommage.
Après ce poncif qu’ailleurs on pourrait prendre pour de l’antisémitisme :
Là bas, tout est prétexte à être transformé en business.
on a droit à cette naïveté trop mignonne, l’imprévu pas prévu :
Un truc qui n’était pas prévu, la visite du mémorial de l’holocauste Yad Vashem.
M’enfin le plus beau, c’est le paragraphe introductif, qui explique qu’il a clairement identifié le truc comme une de ces pratiques doublement malsaines (parce que les journalistes sont invités tous frais payés par quelqu’un qui a quelque chose à leur faire dire, et parce qu’il s’agit d’une opération de communication d’un pays qui pratique la guerre préventive et la colonisation à outrance), mais qu’en fait, il a bien réfléchi et ça n’est pas malsain :
Pas besoin de se le cacher, ce voyage est clairement une opération de communication pour la fondation et pour Israël mais les bases m’ont semblé très saines, et après avoir échangé quelque mails avec mon ami Fabrice Epelboin, très au fait de ce genre de choses, « expert » en révolutions Arabe et lui aussi défenseur des libertés numériques, j’ai décidé d’accepter l’invitation avec grand plaisir, sachant qu’il serait aussi du voyage. Dans l’organisation, ça n’a rien différent des opé bloggeurs auquelles je participe ponctuellement ou des voyages de presse organisés pour les journalistes.