• Sierra Leone : heurts mortels autour des plantations Socfin
    http://www.lequotidien.lu/a-la-une/sierra-leone-deux-morts-et-des-milliers-de-deplaces-autour-des-plantatio

    Deux morts, des villageois battus par les forces de l’ordre et des milliers d’autres fuyant leurs domiciles dans le chefferie de Sahn Malen, dans le sud-est de la #Sierra_Leone : ces événements d’une extrême gravité se sont déroulés le lundi 21 janvier dans les villages riverains d’une plantation de #palmiers_à_huile exploitée par SAC, une filiale de la multinationale luxembourgeoise Socfin dont les deux principaux actionnaires sont l’homme d’affaires belge Hubert #Fabri (50,2% du capital) et le groupe français Bolloré (38,7%), contrôlé par le milliardaire Vincent #Bolloré. Outre l’huile de palme, un marché en pleine expansion, Socfin est également spécialisée dans la culture de l’#hévéa dont est extrait le caoutchouc naturel.

    Selon une vingtaine d’organisations de la société civile, la répression à Sahn Malen est intervenue après le déclenchement d’une grève pour protester contre les mauvaises #conditions_de_travail et les faibles rémunérations des employés de SAC. Ce mouvement s’inscrit dans un conflit plus large sur l’occupation des terres, soit plus de 18 000 hectares, dont Maloa, une association de défense des riverains, juge qu’elles ont été accaparées par la multinationale. « Avant, nous avions de quoi cultiver et nous pouvions nourrir nos familles, ça allait plutôt bien. Maintenant, nos villages sont dans la #plantation, Socfin a pris nos terres, nous ne pouvons plus cultiver, nous n’avons plus de nourriture. Nous dépendons entièrement de Socfin pour le travail », témoignait en octobre dernier une représentante des riverains, invitée au Luxembourg par un collectif d’ONG (lire ci-dessous). L’élection du président Julius Maada Bio, en mars 2018, leur avait pourtant fait espérer une résolution du conflit foncier.

    #terres #alimentation #meurtres

  • La France vient au secours du groupe Bolloré en violant, à l’occasion, l’article 6 de la Convention européenne des Droits de l’homme | CGT
    https://www.cgt.fr/comm-de-presse/la-france-vient-au-secours-du-groupe-bollore-en-violant-loccasion-larticle-6-de-

    Le 12 février débutera, à Nanterre, la première phase d’un procès opposant 77 membres de l’ethnie #Bunong du #Cambodge au groupe de Vincent #Bolloré.
    Onze cambodgiens – neuf plaignants, un représentant d’une ONG locale et un avocat – se sont vu refuser leurs visas alors que leur présence à ce procès est nécessaire.
    La CGT exige que le gouvernement français arrête de violer la Convention européenne des droits de l’Homme ratifiée par la France en 1974 et accorde les visas nécessaires pour que les plaignants puissent participer à leur procès et répondre aux interrogations des juges.
    En refusant d’accorder aux #victimes cambodgiennes les #visas nécessaires pour permettre leur présence au #procès, notre gouvernement viole, en effet, l’article 6 de la Convention européenne des #Droits_humains, en leur refusant à la fois le « droit à un procès équitable » et le « droit à ce que sa cause soit entendue. »
    Cette première phase est particulièrement cruciale : leur avocat va exiger que le groupe de Vincent Bolloré fournisse tous les éléments en sa possession confirmant que la transnationale, se cachant derrière des sociétés écrans, est bien la donneuse d’ordre de la catastrophe subie par les Bunongs.
    Les demandeurs font partie de l’ethnie Bunong. Ceux-ci pratiquent une #agriculture_itinérante et ont des croyances animistes, fondées sur la sacralisation des #forêts et des lieux de #sépulture de leurs ancêtres. Leur plainte précise qu’ils « ont été victimes d’une véritable catastrophe économique, sociale, environnementale et religieuse, entièrement imputable aux sociétés du groupe Bolloré qui les ont privés de leurs #ressources et ont détruit leur cadre actuel et leurs lieux de culte. »

    #environnement #animisme

  • • Face aux poursuites-bâillons ou au « secret des affaires », participez à notre travail d’information - Basta !
    https://www.bastamag.net/Face-aux-poursuites-baillons-ou-au-secret-des-affaires-participez-a-notre

    Face aux poursuites-bâillons ou au « secret des affaires », participez à notre travail d’information

    par Ivan du Roy 19 décembre 2018

    Basta ! a une nouvelle fois été relaxé face au groupe Bolloré qui nous attaquait encore une fois en diffamation. C’est donc le 4ème procès en deux ans que nous gagnons, dans l’attente d’une 5ème audience puisque Bolloré a décidé de faire appel. Cet acharnement judiciaire intervient dans un contexte où le « secret des affaires » est devenu la règle, où les poursuites-bâillons contre des journalistes ou des lanceurs d’alerte se multiplient. Ces menaces n’entravent en rien notre détermination à poursuivre notre travail d’information. Mais nous avons besoin de votre soutien !

    Le 30 novembre, le tribunal de grande instance de Paris nous a une nouvelle fois relaxés face à une plainte en diffamation du groupe Bolloré, après la publication d’un article intitulé « Accaparement de terres : le groupe Bolloré accepte de négocier avec les communautés locales » (à lire ici). Le groupe Bolloré nous avait déjà poursuivis pour un premier article de fond sur « ces groupes français, champions de l’accaparement des terres ». Basta ! avait alors gagné en 1ère instance, en appel, puis en cassation.

    C’est donc la 4ème fois que la justice nous donne raison face à Bolloré. Pourtant, celui-ci vient à nouveau de faire appel de cette décision. Un 5ème procès, en appel, aura donc lieu. Puis probablement un 6ème si le groupe Bolloré se pourvoit en cassation…

    Cet acharnement judiciaire – dont d’autres journalistes et d’autres médias sont également la cible – est une illustration de la difficulté de plus en plus grande d’enquêter sur les activités des grands groupes et intérêts privés : les « poursuites bâillons », qui visent à museler médias, associations ou lanceurs d’alertes, se multiplient ; le « secret des affaires », désormais inscrit dans la loi, permet d’empêcher en toute légalité un travail d’investigation, voire de poursuivre des journalistes qui oseraient faire correctement leur travail (en Allemagne, un média d’investigation est poursuivi suite à la plainte d’une banque suisse) ; les témoignages de salariés, sources indispensables à notre travail d’enquête, sont sanctionnés, parfois par des licenciements.

    Cet inquiétant climat, où l’opacité des affaires et d’éventuels scandales devient la règle, et l’information une exception, voire un délit, ne nous empêchera pas de continuer à faire notre travail, comme nous le démontrons quotidiennement.

    Depuis le mois de novembre, nous publions une série d’enquêtes sur l’industrie pharmaceutique et les menaces qu’elle fait peser sur la Sécurité sociale (à découvrir là).

    Nous poursuivrons, chaque année, notre état des lieux de ce que font les multinationales françaises, en matière d’écologie, de politiques sociales, ou d’atteintes aux droits humains (lisez ici notre rapport de l’année 2017).

    Nous persévérerons dans nos décryptages, par exemple sur la manière dont les grandes fortunes françaises et européennes se construisent (découvrez notre enquête ici) ou sur leur pouvoir d’influence sur les médias dont ils deviennent propriétaires (notre analyse).

    #media #libéralisme #information #liberté #bolloré #bastamag

  • Le groupe Bolloré mis en examen pour « corruption » dans l’affaire des ports africains
    https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2018/12/13/le-groupe-bollore-mis-en-examen-pour-corruption-dans-l-affaire-des-ports-afr

    Six mois après la garde à vue du milliardaire Vincent #Bolloré, sa holding a été mise en examen à son tour, mercredi 12 décembre, dans l’enquête sur des soupçons de #corruption dans le cadre de l’obtention de concessions portuaires en Afrique de l’Ouest, a annoncé le groupe.

  • Cloud computing et batteries : accord majeur entre Bolloré et Alibaba
    https://www.zdnet.fr/actualites/cloud-computing-et-batteries-accord-majeur-entre-bollore-et-alibaba-39870556.h

    Cloud Computing : Les deux groupes annoncent la signature d’un « partenariat mondial » pour « développer des projets communs » dans les domaines du cloud computing, de la voiture connectée, ou encore du centre de données. Le groupe français Bolloré et le géant chinois Alibaba annoncent la signature d’un « partenariat mondial » pour « développer des projets communs ». Une partie de l’accord portera sur Alibaba Cloud, la branche cloud computing du géant chinois. Alibaba Cloud fournira au groupe français "des (...)

    #Alibaba #cloud #Bolloré

    ##Bolloré

  • Cameroun. Socapalm, des terres agricoles louées à prix d’ami | L’Humanité
    https://www.humanite.fr/cameroun-socapalm-des-terres-agricoles-louees-prix-dami-656372

    La #Socapalm, filiale de la société #Socfin, détenue à 38,7 % par #Bolloré, loue à l’État camerounais 58 063 hectares de #terres agricoles pour 7,69 euros par hectare et par an.

    #Cameroun #paywall

  • #Cambodge : Terrains défrichés, droits piétinés

    Le gouvernement cambodgien et des entreprises européenne et cambodgienne impliquées dans un conflit de droits de l’Homme

    Au Cambodge, les droits des populations autochtones ne pèsent pas lourd face aux sociétés agro-industrielles et au gouvernement cambodgien. C’est ce qu’établit un rapport de mission internationale d’enquête de la FIDH qui s’est penchée sur les impacts des plantations industrielles d’hévéa opérées par l’entreprise #Socfin-KCD à #Bousra dans la province de #Mondulkiri à l’est du pays. Socfin-KCD est une joint venture détenue à 20% par une entreprise de construction cambodgienne proche du pouvoir et à 80% par une société holding basée au Luxembourg (#Socfinasia), elle-même détenue par d’autres sociétés holdings administrées par le groupe #Bolloré et les familles belges de #Ribes et #Fabri.

    Socfin-KCD exploite deux concessions totalisant environ 7000 hectares qui affectent plus de 850 familles autochtones #Bunong pratiquant une #agriculture traditionnelle itinérante, qui ont du quitter leurs terres agricoles. Le rapport met en lumière le manque de transparence et les irrégularités qui ont entouré l’octroi des #concessions, l’absence d’une véritable consultation et de compensation adéquate des communautés autochtones expulsées par les concessions et la destruction de sites sacrés et ancestraux des Bunong.

    « Face à la pression et sans être consultées préalablement, la majorité des familles n’ont eu d’autre choix que d’accepter de vendre leur terre pour un prix dérisoire. Avec la perte de leurs terres et la destruction de sites ancestraux, les communautés se retrouvent aujourd’hui dans une situation de #vulnérabilité extrême », souligne Thun Saray, Président de l’ADHOC (Association pour les droits de l’homme et le développement au Cambodge - organisation membre de la FIDH au Cambodge).

    « Nous demandons au gouvernement cambodgien d’appliquer un moratoire immédiat sur toutes les concessions foncières à vocation économique et à Socfin-KCD de suspendre ses opérations, revoir les compensations offertes aux familles affectées et prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir les droits des Bunong, la protection de leurs traditions et le maintien durable de leurs moyens de subsistance », a déclaré Souhayr Belhassen, Présidente de la FIDH.

    Un rapport qui date de 2012, que je mets ici pour archivage. Découvert en lisant cela : https://seenthis.net/messages/693300

    https://www.fidh.org/fr/regions/asie/cambodge/Terrains-defriches-droits-pietines
    #terres #accaparement_de_terres #Mondulkiri #peuples_autochtones #Punong #expulsions #Concessions_foncières #caoutchouc #plantations #travail #exploitation #cartographie #visualisation

    Lien vers le rapport :
    Cambodge Terrains défrichés, droits piétinés


    https://www.fidh.org/IMG/pdf/cambodgefran574_aout_2012.pdf

    cc @albertocampiphoto

  • #Accaparement_de_terres : le groupe #Bolloré accepte de négocier avec les communautés locales
    –-> un article qui date de 2014, et qui peut intéresser notamment @odilon, mais aussi d’actualité vue la plainte de Balloré contre le journal pour diffamation. Et c’est le journal qui a gagné en Cour de cassation : https://www.bastamag.net/Bollore-perd-definitivement-son-premier-proces-en-diffamation-intente-a

    Des paysans et villageois du Sierra-Leone, de #Côte_d’Ivoire, du #Cameroun et du #Cambodge sont venus spécialement jusqu’à Paris. Pour la première fois, le groupe Bolloré et sa filiale luxembourgeoise #Socfin, qui gère des #plantations industrielles de #palmiers_à_huile et d’#hévéas (pour le #caoutchouc) en Afrique et en Asie, ont accepté de participer à des négociations avec les communautés locales fédérées en « alliance des riverains des plantations Bolloré-Socfin ». Sous la houlette d’une association grenobloise, Réseaux pour l’action collective transnationale (ReAct), une réunion s’est déroulée le 24 octobre, à Paris, avec des représentants du groupe Bolloré et des communautés touchées par ces plantations.

    Ces derniers dénoncent les conséquences de l’acquisition controversée des terres agricoles, en Afrique et en Asie. Ils pointent notamment du doigt des acquisitions foncières de la #Socfin qu’ils considèrent comme « un accaparement aveugle des terres ne laissant aux riverains aucun espace vital », en particulier pour leurs cultures vivrières. Ils dénoncent également la faiblesse des compensations accordées aux communautés et le mauvais traitement qui serait réservé aux populations. Les représentants africains et cambodgiens sont venus demander au groupe Bolloré et à la Socfin de garantir leur #espace_vital en rétrocédant les terres dans le voisinage immédiat des villages, et de stopper les expansions foncières qui auraient été lancées sans l’accord des communautés.

    https://www.bastamag.net/Accaparement-de-terres-le-groupe-Bollore-accepte-de-negocier-avec-les
    #terres #Sierra_Leone #huile_de_palme

    • Bolloré, #Crédit_agricole, #Louis_Dreyfus : ces groupes français, champions de l’accaparement de terres
      –-> encore un article de 2012

      Alors que 868 millions de personnes souffrent de sous-alimentation, selon l’Onu, l’accaparement de terres agricoles par des multinationales de l’#agrobusiness ou des fonds spéculatifs se poursuit. L’équivalent de trois fois l’Allemagne a ainsi été extorqué aux paysans africains, sud-américains ou asiatiques. Les plantations destinées à l’industrie remplacent l’agriculture locale. Plusieurs grandes entreprises françaises participent à cet accaparement, avec la bénédiction des institutions financières. Enquête.

      Au Brésil, le groupe français Louis Dreyfus, spécialisé dans le négoce des matières premières, a pris possession de près de 400 000 hectares de terres : l’équivalent de la moitié de l’Alsace, la région qui a vu naître l’empire Dreyfus, avec le commerce du blé au 19ème siècle. Ces terres sont destinées aux cultures de canne à sucre et de soja. Outre le Brésil, le discret empire commercial s’est accaparé, via ses filiales Calyx Agro ou LDC Bioenergia [1], des terres en Uruguay, en Argentine ou au Paraguay. Si Robert Louis Dreyfus, décédé en 2009, n’avait gagné quasiment aucun titre avec l’Olympique de Marseille, club dont il était propriétaire, il a fait de son groupe le champion français toute catégorie dans l’accaparement des terres.

      Le Groupe Louis-Dreyfus – 56 milliards d’euros de chiffre d’affaires [2] – achète, achemine et revend tout ce que la terre peut produire : blé, soja, café, sucre, huiles, jus d’orange, riz ou coton, dont il est le « leader » mondial via sa branche de négoce, Louis-Dreyfus Commodities. Son jus d’orange provient d’une propriété de 30 000 ha au Brésil. L’équivalent de 550 exploitations agricoles françaises de taille moyenne ! Il a ouvert en 2007 la plus grande usine au monde de biodiesel à base de soja, à Claypool, au Etats-Unis (Indiana). Il possède des forêts utilisées « pour la production d’énergie issue de la biomasse, l’énergie solaire, la géothermie et l’éolien ». Sans oublier le commerce des métaux, le gaz naturel, les produits pétroliers, le charbon et la finance.

      Course effrénée à l’accaparement de terres

      En ces périodes de tensions alimentaires et de dérèglements climatiques, c’est bien l’agriculture qui semble être l’investissement le plus prometteur. « En 5 ans, nous sommes passés de 800 millions à 6,3 milliards de dollars d’actifs industriels liés à l’agriculture », se réjouissait le directeur du conglomérat, Serge Schoen [3]. Le groupe Louis Dreyfus illustre la course effrénée à l’accaparement de terres agricoles dans laquelle se sont lancées de puissantes multinationales. Sa holding figure parmi les cinq premiers gros traders de matières premières alimentaires, avec Archer Daniels Midland (États-Unis), Bunge (basé aux Bermudes), Cargill (États-Unis) et le suisse Glencore. Ces cinq multinationales, à l’acronyme ABCD, font la pluie et le beau temps sur les cours mondiaux des céréales [4].

      L’exemple de Louis Dreyfus n’est pas isolé. États, entreprises publiques ou privées, fonds souverains ou d’investissements privés multiplient les acquisitions – ou les locations – de terres dans les pays du Sud ou en Europe de l’Est. Objectif : se lancer dans le commerce des agrocarburants, exploiter les ressources du sous-sol, assurer les approvisionnements alimentaires pour les États, voire bénéficier des mécanismes de financements mis en œuvre avec les marchés carbone. Ou simplement spéculer sur l’augmentation du prix du foncier. Souvent les agricultures paysannes locales sont remplacées par des cultures industrielles intensives. Avec, à la clé, expropriation des paysans, destruction de la biodiversité, pollution par les produits chimiques agricoles, développement des cultures OGM... Sans que les créations d’emplois ne soient au rendez-vous.

      Trois fois la surface agricole de la France

      Le phénomène d’accaparement est difficile à quantifier. De nombreuses transactions se déroulent dans le plus grand secret. Difficile également de connaître l’origine des capitaux. Une équipe de la Banque mondiale a tenté de mesurer le phénomène. En vain ! « Devant les difficultés opposées au recueil des informations nécessaires (par les États comme les acteurs privés), et malgré plus d’un an de travail, ces chercheurs ont dû pour l’évaluer globalement s’en remettre aux articles de presse », explique Mathieu Perdriault de l’association Agter.

      Selon la base de données Matrice foncière, l’accaparement de terres représenterait 83 millions d’hectares dans les pays en développement. L’équivalent de près de trois fois la surface agricole française (1,7% de la surface agricole mondiale) ! Selon l’ONG Oxfam, qui vient de publier un rapport à ce sujet, « une superficie équivalant à celle de Paris est vendue à des investisseurs étrangers toutes les 10 heures », dans les pays pauvres [5].

      L’Afrique, cible d’un néocolonialisme agricole ?

      L’Afrique, en particulier l’Afrique de l’Est et la République démocratique du Congo, est la région la plus convoitée, avec 56,2 millions d’hectares. Viennent ensuite l’Asie (17,7 millions d’ha), puis l’Amérique latine (7 millions d’ha). Pourquoi certains pays se laissent-il ainsi « accaparer » ? Sous prétexte d’attirer investissements et entreprises, les réglementations fiscales, sociales et environnementales des pays les plus pauvres sont souvent plus propices. Les investisseurs se tournent également vers des pays qui leur assurent la sécurité de leurs placements. Souvent imposées par les institutions financières internationales, des clauses garantissent à l’investisseur une compensation de la part de l’État « hôte » en cas d’expropriation. Des clauses qui peuvent s’appliquer même en cas de grèves ou de manifestations.

      Les acteurs de l’accaparement des terres, privés comme publics, sont persuadés – ou feignent de l’être – que seul l’agrobusiness pourra nourrir le monde en 2050. Leurs investissements visent donc à « valoriser » des zones qui ne seraient pas encore exploitées. Mais la réalité est tout autre, comme le montre une étude de la Matrice Foncière : 45% des terres faisant l’objet d’une transaction sont des terres déjà cultivées. Et un tiers des acquisitions sont des zones boisées, très rentables lorsqu’on y organise des coupes de bois à grande échelle. Des terres sont déclarées inexploitées ou abandonnées sur la foi d’imageries satellites qui ne prennent pas en compte les usages locaux des terres.

      40% des forêts du Liberia sont ainsi gérés par des permis à usage privés [6] (lire aussi notre reportage au Liberia). Ces permis, qui permettent de contourner les lois du pays, concernent désormais 20 000 km2. Un quart de la surface du pays ! Selon Oxfam, 60% des transactions ont eu lieu dans des régions « gravement touchées par le problème de la faim » et « plus des deux tiers étaient destinées à des cultures pouvant servir à la production d’agrocarburants comme le soja, la canne à sucre, l’huile de palme ou le jatropha ». Toujours ça que les populations locales n’auront pas...

      Quand AXA et la Société générale se font propriétaires terriens

      « La participation, largement médiatisée, des États au mouvement d’acquisition massive de terre ne doit pas masquer le fait que ce sont surtout les opérateurs privés, à la poursuite d’objectifs purement économiques et financiers, qui forment le gros bataillon des investisseurs », souligne Laurent Delcourt, chercheur au Cetri. Les entreprises publiques, liées à un État, auraient acheté 11,5 millions d’hectares. Presque trois fois moins que les investisseurs étrangers privés, propriétaires de 30,3 millions d’hectares. Soit la surface de l’Italie ! Si les entreprises états-uniennes sont en pointe, les Européens figurent également en bonne place.

      Banques et assurances françaises se sont jointes à cette course à la propriété terrienne mondiale. L’assureur AXA a investi 1,2 milliard de dollars dans la société minière britannique Vedanta Resources PLC, dont les filiales ont été accusées d’accaparement des terres [7]. AXA a également investi au moins 44,6 millions de dollars dans le fond d’investissement Landkom (enregistré dans l’île de Man, un paradis fiscal), qui loue des terres agricoles en Ukraine. Quant au Crédit Agricole, il a créé – avec la Société générale – le fonds « Amundi Funds Global Agriculture ». Ses 122 millions de dollars d’actifs sont investis dans des sociétés telles que Archer Daniels Midland ou Bunge, impliquées comme le groupe Louis Dreyfus dans l’acquisition de terres à grande échelle. Les deux banques ont également lancé le « Baring Global Agriculture Fund » (133,3 millions d’euros d’actifs) qui cible les sociétés agro-industrielles. Les deux établissement incitent activement à l’acquisition de terres, comme opportunité d’investissement. Une démarche socialement responsable ?

      Vincent Bolloré, gentleman farmer

      Après le groupe Louis Dreyfus, le deuxième plus gros investisseur français dans les terres agricoles se nomme Vincent Bolloré. Son groupe, via l’entreprise Socfin et ses filiales Socfinaf et Socfinasia, est présent dans 92 pays dont 43 en Afrique. Il y contrôle des plantations, ainsi que des secteurs stratégiques : logistique, infrastructures de transport, et pas moins de 13 ports, dont celui d’Abidjan. L’empire Bolloré s’est développée de façon spectaculaire au cours des deux dernières décennies « en achetant des anciennes entreprises coloniales, et [en] profitant de la vague de privatisations issue des "ajustements structurels" imposés par le Fonds monétaire international », constate le Think tank états-unien Oakland Institute.

      Selon le site du groupe, 150 000 hectares plantations d’huile de palme et d’hévéas, pour le caoutchouc, ont été acquis en Afrique et en Asie. L’équivalent de 2700 exploitations agricoles françaises ! Selon l’association Survie, ces chiffres seraient en deçà de la réalité. Le groupe assure ainsi posséder 9 000 ha de palmiers à huile et d’hévéas au Cameroun, là où l’association Survie en comptabilise 33 500.

      Expropriations et intimidations des populations

      Quelles sont les conséquences pour les populations locales ? Au Sierra Leone,
      Bolloré a obtenu un bail de 50 ans sur 20 000 hectares de palmier à huile et 10 000 hectares d’hévéas. « Bien que directement affectés, les habitants de la zone concernée semblent n’avoir été ni informés ni consultés correctement avant le lancement du projet : l’étude d’impact social et environnemental n’a été rendue publique que deux mois après la signature du contrat », raconte Yanis Thomas de l’association Survie. En 2011, les villageois tentent de bloquer les travaux sur la plantation. Quinze personnes « ont été inculpées de tapage, conspiration, menaces et libérées sous caution après une âpre bataille judiciaire. » Bolloré menace de poursuivre en justice pour diffamation The Oakland Institute, qui a publié un rapport en 2012 sur le sujet pour alerter l’opinion publique internationale.

      Au Libéria, le groupe Bolloré possède la plus grande plantation d’hévéas du pays, via une filiale, la Liberia Agricultural Company (LAC). En mai 2006, la mission des Nations Unies au Libéria (Minul) publiait un rapport décrivant les conditions catastrophiques des droits humains sur la plantation : travail d’enfants de moins de 14 ans, utilisation de produits cancérigènes, interdiction des syndicats, licenciements arbitraires, maintien de l’ordre par des milices privées, expulsion de 75 villages…. La LAC a qualifié les conclusions de la Minul « de fabrications pures et simples » et « d’exagérations excessives ». Ambiance... Plusieurs années après le rapport des Nations Unies, aucune mesure n’a été prise par l’entreprise ou le gouvernement pour répondre aux accusations.

      Une coopératives agricole qui méprise ses salariés

      Autre continent, mêmes critiques. Au Cambodge, la Socfinasia, société de droit luxembourgeois détenue notamment par le groupe Bolloré a conclu en 2007 un joint-venture qui gère deux concessions de plus de 7 000 hectares dans la région de Mondulkiri. La Fédération internationale des Droits de l’homme (FIDH) a publié en 2010 un rapport dénonçant les pratiques de la société Socfin-KCD. « Le gouvernement a adopté un décret spécial permettant l’établissement d’une concession dans une zone anciennement protégée, accuse la FIDH. Cette situation, en plus d’autres violations documentées du droit national et des contrats d’investissement, met en cause la légalité des concessions et témoigne de l’absence de transparence entourant le processus d’approbation de celles-ci. » Suite à la publication de ce rapport, la Socfin a menacé l’ONG de poursuites pour calomnie et diffamation.

      Du côté des industries du sucre, la situation n’est pas meilleure. Depuis 2007, le géant français du sucre et d’éthanol, la coopérative agricole Tereos, contrôle une société mozambicaine [8]. Tereos exploite la sucrerie de Sena et possède un bail de 50 ans (renouvelable) sur 98 000 hectares au Mozambique. Le contrat passé avec le gouvernement prévoit une réduction de 80% de l’impôt sur le revenu et l’exemption de toute taxe sur la distribution des dividendes. Résultat : Tereos International réalise un profit net de 194 millions d’euros en 2010, dont 27,5 millions d’euros ont été rapatriés en France sous forme de dividendes. « De quoi mettre du beurre dans les épinards des 12 000 coopérateurs français de Tereos », ironise le journaliste Fabrice Nicolino. Soit un dividende de 2 600 euros par agriculteur français membre de la coopérative. Pendant ce temps, au Mozambique, grèves et manifestations se sont succédé dans la sucrerie de Sena : bas salaires (48,4 euros/mois), absence d’équipements de protection pour les saisonniers, nappe phréatique polluée aux pesticides... Ce doit être l’esprit coopératif [9].

      Fermes et fazendas, nouvelles cibles de la spéculation

      Connues ou non, on ne compte plus les entreprises et les fonds d’investissement français qui misent sur les terres agricoles. Bonduelle, leader des légumes en conserve et congelés, possède deux fermes de 3 000 hectares en Russie où il cultive haricots, maïs et pois. La célèbre marque cherche à acquérir une nouvelle exploitation de 6 000 ha dans le pays. Fondée en 2007 par Jean-Claude Sabin, ancien président de la pieuvre Sofiproteol (aujourd’hui dirigée par Xavier Beulin président de la FNSEA), Agro-énergie Développement (AgroEd) investit dans la production d’agrocarburants et d’aliments dans les pays en développement. La société appartient à 51% au groupe d’investissement LMBO, dont l’ancien ministre de la Défense, Charles Millon, fut l’un des directeurs. Les acquisitions de terres agricoles d’AgroEd en Afrique de l’Ouest sont principalement destinées à la culture du jatropha, transformé ensuite en agrocarburants ou en huiles pour produits industriels. Mais impossible d’obtenir plus de précisions. Les sites internet de LMBO et AgroED sont plus que discrets sur le sujet. Selon une note de l’OCDE, AgroEd aurait signé un accord avec le gouvernement burkinabé concernant 200 000 hectares de Jatropha, en 2007, et négocient avec les gouvernements du Bénin, de Guinée et du Mali.

      « Compte tenu de l’endettement massif des États et des politiques monétaires très accommodantes, dans une optique de protection contre l’inflation, nous recommandons à nos clients d’investir dans des actifs réels et notamment dans les terres agricoles de pays sûrs, disposant de bonnes infrastructures, comme l’Argentine », confie au Figaro Franck Noël-Vandenberghe, le fondateur de Massena Partners. Ce gestionnaire de fortune français a crée le fond luxembourgeois Terra Magna Capital, qui a investi en 2011 dans quinze fermes en Argentine, au Brésil, au Paraguay et en Uruguay. Superficie totale : 70 500 hectares, trois fois le Val-de-Marne ! [10]

      Le maïs aussi rentable que l’or

      Conséquence de ce vaste accaparement : le remplacement de l’agriculture vivrière par la culture d’agrocarburants, et la spéculation financière sur les terres agricoles. Le maïs a offert, à égalité avec l’or, le meilleur rendement des actifs financiers sur ces cinq dernières années, pointe une étude de la Deutsche Bank. En juin et juillet 2012, les prix des céréales se sont envolés : +50 % pour le blé, +45% pour le maïs, +30 % pour le soja, qui a augmenté de 60 % depuis fin 2011 ! Les prix alimentaires devraient « rester élevés et volatils sur le long terme », prévoit la Banque mondiale. Pendant ce temps, plus d’un milliard d’individus souffrent de la faim. Non pas à cause d’une pénurie d’aliments mais faute d’argent pour les acheter.

      Qu’importe ! Au nom du développement, l’accaparement des terres continuent à être encouragé – et financé ! – par les institutions internationales. Suite aux famines et aux émeutes de la faim en 2008, la Banque mondiale a créé un « Programme d’intervention en réponse à la crise alimentaire mondiale » (GFRP). Avec plus de 9 milliards de dollars en 2012, son fonds de « soutien » au secteur agricole a plus que doublé en quatre ans. Via sa Société financière internationale (SFI), l’argent est distribué aux acteurs privés dans le cadre de programme aux noms prometteurs : « Access to land » (accès à la terre) ou « Land market for investment » (marché foncier pour l’investissement).

      Des placements financiers garantis par la Banque mondiale

      Les deux organismes de la Banque mondiale, SFI et FIAS (Service Conseil pour l’Investissement Étranger) facilitent également les acquisitions en contribuant aux grandes réformes législatives permettant aux investisseurs privés de s’installer au Sierra Leone, au Rwanda, au Liberia ou au Burkina Faso… Quels que soient les continents, « la Banque mondiale garantit nos actifs par rapport au risque politique », explique ainsi l’homme d’affaire états-unien Neil Crowder à la BBC en mars 2012, qui rachète des petites fermes en Bulgarie pour constituer une grosse exploitation. « Notre assurance contre les risques politiques nous protège contre les troubles civils ou une impossibilité d’utiliser nos actifs pour une quelconque raison ou en cas d’expropriation. »

      Participation au capital des fonds qui accaparent des terres, conseils et assistances techniques aux multinationales pour améliorer le climat d’investissement des marchés étrangers, négociations d’accords bilatéraux qui créent un environnement favorable aux transactions foncières : la Banque mondiale et d’autres institutions publiques – y compris l’Agence française du développement – favorisent de fait « la concentration du pouvoir des grandes firmes au sein du système agroalimentaire, (...) la marchandisation de la terre et du travail et la suppression des interventions publiques telles que le contrôle des prix ou les subventions aux petits exploitants », analyse Elisa Da Via, sociologue du développement [11].

      Oxfam réclame de la Banque mondiale « un gel pour six mois de ses investissements dans des terres agricoles » des pays en développement, le temps d’adopter « des mesures d’encadrement plus rigoureuses pour prévenir l’accaparement des terres ». Que pense en France le ministère de l’Agriculture de ces pratiques ? Il a présenté en septembre un plan d’action face à la hausse du prix des céréales. Ses axes prioritaires : l’arrêt provisoire du développement des agrocarburants et la mobilisation du G20 pour « assurer une bonne coordination des politiques des grands acteurs des marchés agricoles » Des annonces bien vagues face à l’ampleur des enjeux : qui sont ces « grands acteurs des marchés agricoles » ? S’agit-il d’aider les populations rurales des pays pauvres à produire leurs propres moyens de subsistance ou de favoriser les investissements de l’agrobusiness et des fonds spéculatifs sous couvert de politique de développement et de lutte contre la malnutrition ? Les dirigeants français préfèrent regarder ailleurs, et stigmatiser l’immigration.

      Nadia Djabali, avec Agnès Rousseaux et Ivan du Roy

      Photos : © Eric Garault
      P.-S.

      – L’ONG Grain a publié en mars 2012 un tableau des investisseurs

      – La rapport d’Oxfam, « Notre terre, notre vie » - Halte à la ruée mondiale sur les terres, octobre 2012

      – Le rapport des Amis de la Terre Europe (en anglais), janvier 2012 : How European banks, pension funds and insurance companies are increasing global hunger and poverty by speculating on food prices and financing land grabs in poorer countries.

      – Un observatoire de l’accaparement des terres

      – A lire : Emprise et empreinte de l’agrobusiness, aux Editions Syllepse.
      Notes

      [1] « En octobre 2009, LDC Bioenergia de Louis Dreyfus Commodities a fusionné avec Santelisa Vale, un important producteur de canne à sucre brésilien, pour former LDC-SEV, dont Louis Dreyfus détient 60% », indique l’ONG Grain.

      [2] Le groupe Louis Dreyfus ne publie pas de résultats détaillés. Il aurait réalisé en 2010 un chiffre d’affaires de 56 milliards d’euros, selon L’Agefi, pour un bénéfice net de 590 millions d’euros. La fortune de Margarita Louis Dreyfus, présidente de la holding, et de ses trois enfants, a été évaluée par le journal Challenges à 6,6 milliards d’euros.

      [3] Dans Le Nouvel Observateur.

      [4] L’ONG Oxfam a publié en août 2012 un rapport (en anglais) décrivant le rôle des ABCD.

      [5] Selon Oxfam, au cours des dix dernières années, une surface équivalente à huit fois la superficie du Royaume-Uni a été vendue à l’échelle mondiale. Ces terres pourraient permettre de subvenir aux besoins alimentaires d’un milliard de personnes.

      [6] D’après les ONG Global Witness, Save My Future Foundation (SAMFU) et Sustainable Development Institute (SDI).

      [7] Source : Rapport des Amis de la Terre Europe.

      [8] Sena Holdings Ltd, via sa filiale brésilienne Açúcar Guaraní.

      [9] Une autre coopérative agricole, Vivescia (Ex-Champagne Céréales), spécialisée dans les céréales, investit en Ukraine aux côtés Charles Beigbeder, fondateur de Poweo (via un fonds commun, AgroGeneration). Ils y disposent de 50 000 hectares de terres agricoles en location.

      [10] La liste des entreprises françaises dans l’accaparement des terres n’est pas exhaustive : Sucres & Denrée (Sucden) dans les régions russes de Krasnodar, Campos Orientales en Argentine et en Uruguay, Sosucam au Cameroun, la Compagnie Fruitière qui cultive bananes et ananas au Ghana…

      [11] Emprise et empreinte de l’agrobusiness, aux Editions Syllepse.


      https://www.bastamag.net/Bollore-Credit-agricole-Louis
      #Françafrique #France #spéculation #finance #économie #Brésil #Louis-Dreyfus #Calyx_Agro #LDC_Bioenergia #Uruguay #Argentine #Paraguay #biodiesel #Louis-Dreyfus_Commodities #soja #USA #Etats-Unis #Claypool #agriculture #ABCD #Liberia #AXA #Société_générale #banques #assurances #Landkom #Ukraine #Amundi_Funds_Global_Agriculture #Archer_Daniels_Midland #Bunge #Baring_Global_Agriculture_Fund #Socfinaf #Socfinasia #Liberia_Agricultural_Company #Mondulkiri #éthanol #sucre #Tereos #Sena #Mozambique #Bonduelle #Russie #haricots #maïs #pois #Agro-énergie_Développement #AgroEd # LMBO #Charles_Millon #jatropha #Bénin #Guinée #Mali #Massena_Partners #Terra_Magna_Capital #Franck_Noël-Vandenberghe #agriculture_vivrière #prix_alimentaires #Société_financière_internationale #Access_to_land #Land_market_for_investment #Banque_mondiale #SFI #FIAS #Sierra_Leone #Rwanda #Burkina_Faso #Bulgarie

    • Crime environnemental : sur la piste de l’huile de palme

      L’huile de palme est massivement importée en Europe. Elle sert à la composition d’aliments comme aux agrocarburants. Avec le soutien de la région Languedoc-Roussillon, une nouvelle raffinerie devrait voir le jour à Port-la-Nouvelle, dans l’Aude. À l’autre bout de la filière, en Afrique de l’Ouest, l’accaparement de terres par des multinationales, avec l’expropriation des populations, bat son plein. Basta ! a remonté la piste du business de l’huile de palme jusqu’au #Liberia. Enquête.

      Quel est le point commun entre un résident de Port-la-Nouvelle, petite ville méditerranéenne à proximité de Narbonne (Aude), et un villageois du comté de Grand Cape Mount, au Liberia ? Réponse : une matière première très controversée, l’huile de palme, et une multinationale malaisienne, #Sime_Darby. D’un côté, des habitants de Port-la-Nouvelle voient d’un mauvais œil la création d’« une usine clés en main de fabrication d’huile de palme » par Sime Darby, en partie financée par le conseil régional du Languedoc-Roussillon. À 6 000 km de là, les paysans libériens s’inquiètent d’une immense opération d’accaparement des terres orchestrée par le conglomérat malaisien, en vue d’exploiter l’huile de palme et de l’exporter vers l’Europe, jusqu’à Port-la-Nouvelle en l’occurrence. Un accaparement de terres qui pourrait déboucher sur des déplacements forcés de population et mettre en danger leur agriculture de subsistance.

      Le petit port de l’Aude devrait donc accueillir une raffinerie d’huile de palme. Deux compagnies, la néerlandaise #Vopak et le malaisien #Unimills – filiale du groupe Sime Darby – sont sur les rangs, prêtes à investir 120 millions d’euros, venant s’ajouter aux 170 millions d’euros du conseil régional. La Région promet la création de 200 emplois, quand Sime Darby en annonce 50 pour cette usine qui prévoit d’importer 2 millions de tonnes d’huile de palme par an [1].

      Du Languedoc-Roussillon au Liberia

      Une perspective loin de réjouir plusieurs habitants réunis au sein du collectif No Palme [2]. Ces riverains d’une zone Seveso ont toujours en tête l’importante explosion de juillet 2010 dans la zone portuaire, après qu’un camion transportant du GPL se soit renversé. « La population n’a jamais été consultée ni informée de ce projet de raffinerie, relève Pascal Pavie, de la fédération Nature et Progrès. Ces installations présentent pourtant un risque industriel surajouté. » Le mélange du nitrate d’ammonium – 1 500 tonnes acheminées chaque mois à Port-la-Nouvelle – avec de l’huile végétale constituerait un explosif cocktail. Avec les allers et venues de 350 camions supplémentaires par jour. Cerise sur le gâteau, l’extension du port empièterait sur une zone côtière riche en biodiversité. « Notre collectif s’est immédiatement intéressé au versant international et européen de ce projet », explique Pascal.

      L’opérateur du projet, Sime Darby, est un immense conglomérat malaisien, se présentant comme « le plus grand producteur mondial d’huile de palme ». Présent dans 21 pays, il compte plus de 740 000 hectares de plantations, dont plus d’un tiers au Liberia. Et c’est là que remonte la piste de l’huile que l’usine devra raffiner.

      De Monrovia, la capitale, elle mène à Medina, une ville de Grand Cape Mount. D’immenses panneaux de Sime Darby promettent « un avenir durable ». Scrupuleusement gardés par des forces de sécurité privées recrutées par la compagnie, quelques bâtiments en béton émergent au milieu des pépinières d’huile de palme. C’est là que les futurs employés pourront venir vivre avec leurs familles. 57 « villages de travail » seront construits d’ici à 2025, promet la firme. Mais quid des habitants qui ne travailleront pas dans les plantations ? L’ombre d’un déplacement forcé de populations plane. « Quand Sime Darby a commencé à s’installer, ils ont dit qu’ils nous fourniraient des centres médicaux, des écoles, du logement… Mais nous n’avons rien vu, se désole Radisson, un jeune habitant de Medina qui a travaillé pour l’entreprise. Comment pourraient-ils nous déplacer alors qu’aucune infrastructure n’est prévue pour nous accueillir ? »

      Agriculture familiale menacée

      Le village de Kon Town est désormais entouré par les plantations. Seuls 150 mètres séparent les maisons des pépinières d’huile de palme. « Le gouvernement a accordé des zones de concession à la compagnie sans se rendre sur le terrain pour faire la démarcation », déplore Jonathan Yiah, des Amis de la Terre Liberia. Un accaparement qui priverait les habitants des terres cultivables nécessaires à leur subsistance. Les taux d’indemnisation pour la perte de terres et de cultures sont également sous-évalués. « Comment vais-je payer les frais scolaires de mes enfants maintenant ? », s’insurge une habitante qui ne reçoit qu’un seul sac de riz pour une terre qui, auparavant, donnait du manioc, de l’ananas et du gombo à foison.

      La compagnie Sime Darby se défend de vouloir déplacer les communautés. Pourtant, un extrait de l’étude d’impact environnemental, financée par la compagnie elle-même, mentionne clairement la possibilité de réinstallation de communautés, si ces dernières « entravent le développement de la plantation » [3]. Du côté des autorités, on dément. Cecil T.O. Brandy, de la Commission foncière du Liberia, assure que le gouvernement fait tout pour « minimiser et décourager tout déplacement. Si la compagnie peut réhabiliter ou restaurer certaines zones, ce sera préférable ». Faux, rétorque les Amis de la Terre Liberia. « En laissant une ville au milieu d’une zone de plantations, et seulement 150 mètres autour pour cultiver, plutôt que de leur dire de quitter cette terre, on sait que les habitants finiront par le faire volontairement », dénonce James Otto, de l’ONG. Pour les 10 000 hectares déjà défrichés, l’association estime que 15 000 personnes sont d’ores et déjà affectées.

      Des emplois pas vraiment durables

      L’emploi créé sera-t-il en mesure de compenser le désastre environnemental généré par l’expansion des monocultures ? C’est ce qu’espère une partie de la population du comté de Grand Cape Mount, fortement touchée par le chômage. Sime Darby déclare avoir déjà embauché plus de 2 600 travailleurs permanents, auxquels s’ajouteraient 500 travailleurs journaliers. Quand l’ensemble des plantations seront opérationnelles, « Sime Darby aura créé au moins 35 000 emplois », promet la firme. Augustine, un jeune de Kon Town, y travaille depuis deux ans. D’abord sous-traitant, il a fini par être embauché par la compagnie et a vu son salaire grimper de 3 à 5 dollars US pour huit heures de travail par jour. Tout le monde ne semble pas avoir cette « chance » : 90 % du personnel de l’entreprise disposent de contrats à durée déterminée – trois mois en général – et sous-payés ! Les chiffres varient selon les témoignages, de 50 cents à 3 dollars US par jour, en fonction de la récolte réalisée. « Dans quelle mesure ces emplois sont-ils durables ?, interroge Jonathan, des Amis de la Terre Liberia. Une fois que les arbres seront plantés et qu’ils commenceront à pousser, combien d’emplois l’entreprise pourra-t-elle maintenir ? »

      L’opacité entourant le contrat liant le gouvernement à Sime Darby renforce les tensions [4]. Malgré l’adoption d’une loi sur les droits des communautés, les communautés locales n’ont pas été informées, encore moins consultées. « Sime Darby s’est entretenu uniquement avec les chefs des communautés, raconte Jonathan Yiah. Or, la communauté est une unité diversifiée qui rassemble aussi des femmes, des jeunes, qui ont été écartés du processus de consultation. »

      Contrat totalement opaque

      Même de nombreux représentants d’agences gouvernementales ou de ministères ignorent tout du contenu du contrat, certains nous demandant même de leur procurer une copie. C’est ainsi que notre interlocuteur au ministère des Affaires intérieures a découvert qu’une partie du contrat portait sur le marché des crédits carbone. Des subventions qui iront directement dans la poche de la multinationale, comme le mentionne cet extrait en page 52 du contrat : « Le gouvernement inconditionnellement et irrévocablement (...) renonce, en faveur de l’investisseur, à tout droit ou revendication sur les droits du carbone. »

      « C’est à se demander si les investisseurs son vraiment intéressés par l’huile de palme ou par les crédits carbone », ironise Alfred Brownell, de l’ONG Green Advocates. « Nous disons aux communautés que ce n’est pas seulement leurs terres qui leur sont enlevées, ce sont aussi les bénéfices qui en sont issus », explique Jonathan Yiah.

      La forêt primaire remplacée par l’huile de palme ?

      Les convoitises de la multinationale s’étendent bien au-delà. Le militant écologiste organise depuis des mois des réunions publiques avec les habitants du comté de Gbarpolu, plus au nord. Cette région abrite une grande partie de la forêt primaire de Haute-Guinée. Sime Darby y a obtenu une concession de 159 827 hectares… Du contrat, les habitants ne savaient rien, jusqu’à ce que les Amis de la Terre Liberia viennent le leur présenter. La question de la propriété foncière revient sans cesse. « Comment le gouvernement peut-il céder nos terres à une compagnie alors même que nous détenons des titres de propriété ? », interrogent-ils. La crainte relative à la perte de leurs forêts, de leurs terres agricoles, d’un sol riche en or et en diamants s’installe.

      Lors d’une réunion, au moment où James énonce la durée du contrat, 63 ans – reconductible 30 ans ! –, c’est la colère qui prend le pas. « Que deviendront mes enfants au terme de ces 63 années de contrat avec Sime Darby ? », se désespère Kollie, qui a toujours vécu de l’agriculture, comme 70 % de la population active du pays. Parmi les personnes présentes, certaines, au contraire, voient dans la venue de Sime Darby la promesse d’investissements dans des hôpitaux, des écoles, des routes, mais aussi dans de nouveaux systèmes d’assainissement en eau potable. Et, déjà, la peur de nouveaux conflits germent. « Nous ne voulons de personne ici qui ramène du conflit parmi nous », lance Frederick. Les plaies des deux guerres civiles successives (1989-1996, puis 2001-2003) sont encore ouvertes. Près d’un million de personnes, soit un Libérien sur trois, avaient alors fui vers les pays voisins.

      Mea culpa gouvernemental

      « En signant une série de contrats à long terme accordant des centaines de milliers d’hectares à des conglomérats étrangers, le gouvernement voulait relancer l’économie et l’emploi, analyse James, des Amis de la Terre Liberia. Mais il n’a pas vu toutes les implications ». D’après un rapport de janvier 2012 réalisé par le Centre international de résolution des conflits, près de 40 % de la population libérienne vivraient à l’intérieur de concessions privées ! Aux côtés de Sime Darby, deux autres compagnies, la britannique Equatorial Palm Oil et l’indonésienne Golden Veroleum, ont acquis respectivement 169 000 et 240 000 hectares pour planter de l’huile de palme.

      Dans le comté de Grand Cape Mount, en décembre 2011, des habitants se sont saisis des clés des bulldozers de Sime Darby afin d’empêcher la poursuite de l’expansion des plantations et d’exiger des négociations. Une équipe interministérielle a depuis été mise en place, où siègent des citoyens du comté. « Oui, il y a eu des erreurs dans l’accord », reconnait-on à la Commission foncière. « Nous essayons de trouver des solutions pour que chacun en sorte gagnant », renchérit-on au ministère des Affaires intérieures. Difficile à croire pour les habitants du comté, qui n’ont rien vu, jusque-là, des grandes promesses philanthropes de Sime Darby.

      De l’huile de palme dans les agrocarburants

      Et si le changement venait des pays où l’on consomme de l’huile de palme ? Retour dans l’Aude, au pied du massif des Corbières. En décembre 2011, Sime Darby a annoncé geler pour un an son projet d’implantation de raffinerie à Port-la-Nouvelle. Les prévisions de commandes d’huile de palme sont en baisse, alors que le coût de l’usine grimpe. L’huile de palme commence à souffrir de sa mauvaise réputation, alimentaire et environnementale. De nombreuses marques l’ont retirée de la composition de leurs produits. L’huile de palme contribuerait à la malbouffe. Une fois solidifiée par injection d’hydrogène, elle regorge d’acides gras qui s’attaquent aux artères : un cauchemar pour les nutritionnistes. Dans les enseignes bios, elle commence également à être pointée du doigt comme l’une des causes de la déforestation, en Indonésie, en Afrique ou en Amérique latine. Pourtant, bien que la grande distribution réduise son besoin en huile de palme, cette dernière demeure aujourd’hui, et de loin, la première huile végétale importée en Europe. Merci les agrocarburants…

      « La consommation moyenne d’un Européen est d’environ 12 litres/an d’huile de palme, ce qui représente un accaparement d’environ 25 m2 de plantation de palmiers à huile dans un autre pays », souligne Sylvain Angerand, des Amis de la Terre France. « Relocaliser l’économie, développer les transports en commun, lutter contre l’étalement urbain seraient autant de mesures structurelles permettant de réduire notre consommation de carburant », propose l’écologiste. Réduire nos besoins ici, en Europe, pourrait diminuer partiellement l’accaparement des terres dans le Sud. À Port-la-Nouvelle, le collectif No Palme planche déjà sur des plans de développement alternatif pour le port. Avec en tête, les témoignages de leurs compères libériens.

      https://www.bastamag.net/Crime-environnemental-sur-la-piste

  • #Cameroun. « Germinal sous les tropiques » | L’Humanité
    https://www.humanite.fr/cameroun-germinal-sous-les-tropiques-653274

    Emmanuel Elong dans ses champs du village de Mbonjo (sud du Cameroun, près d’Edea), en août 2014. Image extraite du film Et Maintenant nos terres, de J. Le Net et B. Polle.

    Le paysan Emmanuel Elong maintient ses accusations d’« accaparement des terres » contre la firme belgo-luxembourgeoise Socfin, détenue à 38,7 % par Bolloré.

    Son visa, d’abord refusé par le consulat de France à Douala, a finalement été délivré in extremis, sur intervention de Paris. Emmanuel Elong s’est vu accorder quatre jours, pas un de plus, pour témoigner devant le tribunal de grande instance de Nanterre, qui examinait, le 3 avril, la plainte en diffamation déposée par Vincent Bolloré contre France Télévisions et l’auteur du documentaire Vincent Bolloré, un ami qui vous veut du bien, diffusé en 2016 dans l’émission Complément d’enquête. Ce dernier, Tristan Waleckx, devait accueillir à l’aéroport le paysan camerounais qui l’a guidé, pour le reportage incriminé, dans les plantations de palmiers à huile de la Société financière des caoutchoucs (Socfin), une firme agro-industrielle belgo-luxembourgeoise détenue à 38,7 % par le groupe #Bolloré. Rendez-vous manqué : dans la nuit précédant son arrivée, l’appartement de Tristan Walackx a été visité, la serrure de sa porte endommagée et le journaliste est resté prisonnier chez lui. Rien ne permet de relier cet incident au procès, mais par mesure de précaution, la chaîne a préféré offrir une protection à son reporter, comme au paysan.

  • Le magnat belge du caoutchouc jugé pour corruption
    https://www.lecho.be/entreprises/services-financiers-assurances/le-magnat-belge-du-caoutchouc-juge-pour-corruption/10005959.html

    Parfois, l’actualité malicieuse fait s’entrechoquer des affaires étonnamment proches. Alors que, ce mercredi, le puissant industriel français Vincent Bolloré se trouvait toujours en garde à vue à Nanterre, auditionné dans une affaire de #corruption d’agents publics étrangers, c’est un dossier tout à fait similaire qui s’apprête à être jugé à Bruxelles. Et qui concerne une société dont Bolloré est actionnaire à 38,7%.

    Sept ans après le début de l’enquête, quatre entités du groupe #Socfin, actif dans la production d’#huile_de_palme et de caoutchouc, et cinq personnes physiques – dont son actionnaire majoritaire, le belge Hubert Fabri, très proche de Vincent #Bolloré – comparaissent vendredi devant le tribunal correctionnel, avant que l’affaire ne soit renvoyée du 23 au 25 mai. Parmi les prévenus figure une Guinéenne, Mariama Camara, qui sera jugée pour corruption passive.

    #industrie_palmiste #caoutchouc

  • Vincent Bolloré placé en garde à vue dans l’affaire des concessions portuaires en Afrique
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2018/04/24/ports-africains-vincent-bollore-en-garde-a-vue_5289749_3224.html

    J’entends le rire de quelques journalistes

    Selon les informations du Monde, le milliardaire breton a été placé en garde à vue dans le cadre d’une information judiciaire ouverte notamment pour « #corruption d’agents publics étrangers » et portant sur les conditions d’obtention en 2010 de deux des seize terminaux à conteneurs opérés par le groupe Bolloré sur le continent africain, l’un à Lomé, au Togo, l’autre à Conakry, en Guinée.

    Les magistrats soupçonnent les dirigeants du groupe d’avoir utilisé leur filiale de communication Havas pour faciliter l’arrivée au pouvoir de dirigeants africains en assurant des missions de conseil et de communication sous-facturées. Et ce, dans un seul objectif : obtenir les concessions portuaires des lucratifs terminaux à conteneurs.

    Plusieurs autres cadres du groupe étaient eux aussi en garde à vue mardi : le directeur général du groupe #Bolloré, Gilles Alix, et Jean-Philippe Dorent, responsable du pôle international de l’agence de communication Havas.

    Selon Challenges, Francis Perez, dirigeant du groupe Pefaco a lui aussi été placé en garde à vue. Proche de M. Dorent, il est à la tête d’une entreprise qui développe des casinos et des hôtels en Afrique et notamment à Lomé. Les enquêteurs cherchent à savoir pour quelle raison il a versé plusieurs centaines de milliers d’euros à M. Dorent. « Un prêt pour une maison », avait-il assuré au Monde en 2016.

  • La holding luxembourgeoise Socfin perd son procès contre trois médias et deux ONG
    http://www.lequotidien.lu/international/la-holding-luxembourgeoise-socfin-perd-son-proces-contre-trois-medias-et

    Les ONG #ReAct et #Sherpa ainsi que Le Point, Mediapart et L’Obs avaient fait état en avril 2015 d’ »accaparements » de terres appartenant aux riverains des plantations de palmiers à huile et d’hévéas appartenant à Socfin. Des paysans africains et asiatiques réunis en « Alliance internationale des riverains des plantations Socfin #Bolloré » avaient à l’époque lancé des actions de protestation contre ce qu’ils appelaient l’ »#accaparement » de leurs #terres par la Socfin, décrivant une expansion « continue » de ces plantations depuis 2008, dont les médias et ONG s’étaient fait l’écho.

    La #Socfin, holding luxembourgeoise dont le groupe Bolloré est actionnaire à hauteur de 39%, les avait tous attaqués en diffamation tandis que sa filiale Socapalm, qui opère au #Cameroun, avait poursuivi les deux #ONG. Les magistrats de la 17e chambre correctionnelle ont suivi les réquisitions du parquet. Ils ont estimé que même si les propos litigieux étaient diffamatoires, les prévenus pouvaient être relaxés au titre de la bonne foi, compte tenu notamment « de l’existence démontrée de revendications portées par certains riverains des #plantations » de la Socfin et de la #Socapalm.

  • Le président béninois préfère la #Chine à #Bolloré et à son concurrent béninois pour son projet ferroviaire

    Le président béninois Patrice Talon a demandé au groupe français Bolloré et à son concurrent béninois #Pétrolin de se “retirer” d’un grand projet de #chemin_de_fer : un nouveau rebondissement dans ce dossier bloqué depuis des années dans un imbroglio judiciaire.

    Dans un entretien accordé au magazine français Challenges publié jeudi, le président Talon demande aux deux opérateurs de se “retirer, à l’amiable, du projet” ferroviaire qui doit relier le Bénin au Niger, et assure qu’ils seront “indemnisés de façon équitable”.

    “Un investisseur privé ne peut pas financer seul le chemin de fer que nous voulons”, a fait savoir le chef d’Etat, qualifiant le projet voulu par le groupe Bolloré de “bas de gamme”.

    “La Chine dispose de moyens financiers nécessaires”, a souligné M. Talon pour assurer des travaux estimés à 4 milliards de dollars.

    https://www.otimbi.com/link/GWT-le-president-beninois-prefere-la-chine-a-bollore-et-a-son-concurrent-ben
    #investissements #transport_ferroviaire #infrastructure

  • Face aux poursuites-bâillons de #Bolloré : nous ne nous tairons pas !
    https://www.bastamag.net/Face-aux-poursuites-baillons-de-Bollore-nous-ne-nous-tairons-pas-575

    Face aux poursuites-bâillons de Bolloré : nous ne nous tairons pas !

    Une vingtaine de procédures en diffamation ont été lancées par le groupe Bolloré et son partenaire commercial, la holding luxembourgeoise Socfin, contre des médias, des journalistes et des organisations indépendantes, depuis une dizaine d’années. « Objectif : les dissuader d’enquêter et les réduire au silence, pour que le "secret des affaires", quand celles-ci ont des conséquences potentiellement néfastes, demeure bien gardé », dénoncent, dans une tribune commune inédite, les journalistes, dont l’équipe de Bastamag, et organisations attaquées ainsi que leurs soutiens.

  • La très étrange transaction de 170 millions d’euros entre Areva et M. Bolloré
    https://reporterre.net/La-tres-etrange-transaction-de-170-millions-d-euros-entre-Areva-et-M-Bol

    En 2003, #Areva aurait pu acquérir l’usine de pièces nucléaires du Creusot pour une bouchée de pain. Il a préféré l’abandonner à Michel-Yves #Bolloré, et lui racheter trois ans plus tard pour 170 millions d’euros. Au coeur de la tractation, une usine d’où sont sorties des pièces défectueuses de l’#EPR de #Flamanville ...

    #nucléaire

  • Le groupe Bolloré engage une bataille avec le #Gabon
    https://www.mediapart.fr/journal/economie/190917/le-groupe-bollore-engage-une-bataille-avec-le-gabon

    Le groupe Bolloré a déposé une plainte contre le Gabon devant une cour d’arbitrage, à propos de la gestion du terminal à conteneurs du port de #Libreville. C’est la première fois, à notre connaissance, que l’industriel français poursuit un État africain.

    #Economie #Bolloré

  • Un homme est aussi utile à une femme qu’une marée noire à un océan. – Opinion sur rue
    https://fsoulabaille.wordpress.com/2017/07/19/un-homme-est-aussi-utile-a-une-femme-quune-maree-noire-a-un-

    Au départ, elle n’a pas grand-chose de différent de n’importe quelle petite fille qui nait dans le même milieu. Ça semble bien parti pour elle, le homme-père est cadre chez Simca et la femme-mère est monteuse dans le cinéma.

    Son homme-père meurt quand elle a quatre ans, on sent que ça va devenir moins évident. A quatre ans du jour au lendemain l’être vivant qui se faisait appeler homme-papa disparait de son univers. On peut supposer que ça a laissé un manque, au moins pendant un temps.

    Elle passe un bac de lettres parce qu’elle est une femme-fille bien et qu’avoir le bac c’est important pour femme-maman, et de lettres parce qu’elle est une femme-fille. C’est comme ça, elle n’échappera pas à la statistique.

    En toute logique elle est inscrite dans une agence de mannequins depuis qu’elle a 15 ans.

    En mars 1983 elle est photographiée par un homme et les photos sont retenues pour « la fille du mois » pour Playboy, un magazine pour hommes. En mars 1983 elle a 16 ans.

    A 17 ans, elle a un rôle dans le film confus d’un homme où elle joue le rôle de la jeune Viviane qui finit par devenir l’objet du désir de l’homme-amant de sa femme-mère avec laquelle celui-ci a tué son homme-père

    #Bolloré

  • Intoxications au plomb dans l’ex raffinerie Petroplus, rachetée par Bolloré Energy
    https://multinationales.org/Intoxications-au-plomb-dans-l-ex-raffinerie-Petroplus-rachetee-par-

    « Le groupe Bolloré doit arrêter d’empoisonner les travailleurs ! », accuse un communiqué de l’union départementale CGT de Seine-Maritime, publié le 14 juin dernier. Dans ce document, le syndicat accuse le groupe Bolloré de ne pas avoir pris les dispositions nécessaires pour évaluer et protéger les salariés de l’exposition au plomb sur le site de l’ex-raffinerie Petroplus Petit-Couronne, à proximité de Rouen. Liquidée en avril 2013 avec 470 salariés, la raffinerie a été reprise en partie un an plus tard par (...)

    Actualités

    / #France, Bolloré, #Santé_et_sécurité_au_travail, #santé_et_sécurité_au_travail, conditions de (...)

    #Bolloré #conditions_de_travail
    « http://france3-regions.francetvinfo.fr/normandie/seine-maritime/metropole-rouen-normandie/rouen/site-petroplus-inspection-du-travail-demande-evacuation »

  • Intoxications au plomb dans l’ex raffinerie Petroplus, rachetée par Bolloré Energy
    http://multinationales.org/Intoxications-au-plomb-dans-l-ex-raffinerie-Petroplus-rachetee-par-

    « Le groupe Bolloré doit arrêter d’empoisonner les travailleurs ! », accuse un communiqué de l’union départementale CGT de Seine-Maritime, publié le 14 juin dernier. Dans ce document, le syndicat accuse le groupe Bolloré de ne pas avoir pris les dispositions nécessaires pour évaluer et protéger les salariés de l’exposition au plomb sur le site de l’ex-raffinerie Petroplus Petit-Couronne, à proximité de Rouen. Liquidée en avril 2013 avec 470 salariés, la raffinerie a été reprise en partie un an plus tard par (...)

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    / #France, Bolloré, #Santé_et_sécurité_au_travail, #santé_et_sécurité_au_travail, conditions de (...)

    #Bolloré #conditions_de_travail
    « http://france3-regions.francetvinfo.fr/normandie/seine-maritime/metropole-rouen-normandie/rouen/site-petroplus-inspection-du-travail-demande-evacuation »

  • Affaire Socapalm : le PCN belge abandonne son rôle de médiateur
    http://www.novethic.fr/breves/details/affaire-socapalm-le-pcn-belge-abandonne-son-role-de-mediateur.html

    Le Point de Contact National (#PCN) belge de l’#OCDE vient de mettre fin à son rôle de médiateur dans l’affaire de la #Socapalm, une affaire impliquant le groupe #Bolloré et la #Socfin d’un côté et des ONG telles que Sherpa de l’autre. Motif : le manque d’application du plan d’actions validé il y a 3 ans.

    Dans un communiqué, le PCN belge explique que « des actions et résultats concrets et mesurables sur le terrain se font toujours attendre, plus spécifiquement au #Cameroun » et « regrette le refus du Groupe Socfin de mener un contrôle et un suivi neutre et indépendant tel qu’accepté par le Groupe Bolloré et par l’association Sherpa, et validé par le PCN français ». Et ce « en dépit du fait que le Groupe Socfin ait progressé en termes d’engagements publics relatifs à la mise en œuvre de standards internationaux en matière de RSE ». Il constate également l’impossibilité de concilier les vues des différents protagonistes.

    Une affaire au long cours

    L’affaire datait de 2010. A l’époque des enquêtes, relayées par des journalistes, dénoncent les pratiques sociales et environnementales qui ont cours dans la plus grande plantation de palmier du Cameroun, dont l’un des actionnaires est la Socfin, une filiale du groupe Bolloré. Des ONG (CED, Focarfe, Misereor et Sherpa) portent alors plainte devant le PCN français pour dénoncer les manquements du groupe Bolloré aux principes directeurs de l’OCDE, notamment sur l’#environnement ou les #conditions_de_travail.

    Le PCN belge clôture l’affaire Socapalm en raison de la non-application du plan d’action par les sociétés Bolloré et Socfin
    https://www.asso-sherpa.org/pcn-belge-cloture-laffaire-socapalm-raison-de-non-application-plan-dact

  • #Côte_d'Ivoire : pourquoi #Ouattara a été le relais efficace des intérêts français
    https://www.mediapart.fr/journal/international/090617/cote-divoire-pourquoi-ouattara-ete-le-relais-efficace-des-interets-francai

    Sarkozy et Ouattara, une vieille amitié. L’ex-chef de l’Etat français s’est rendu à Abidjan en mars 2016. © Reuters L’actuel président ivoirien n’a cessé de bénéficier d’un soutien actif de la France et des organisations internationales. Proche de Nicolas Sarkozy comme de plusieurs dirigeants de gauche, Alassane Ouattara, qui fut directeur général adjoint du #FMI, a également ouvert le pays aux intérêts des grands groupes français. Troisième volet de notre série sur la situation en Côte d’Ivoire.

    #International #Bolloré #Bouygues #Gbagbo #Intérêts_fraçais